Elle n'en peut plus, Liv. Ce secret, il et oppressant. Elle en a parlé à Kali, évidement. Mais c'est tout. Elle ne peut rien dire à son père, à sa mère et encore moins à son frère. Elle ne sait pas comment aborder le sujet avec ses sœurs. Elle se sent prise au piège et elle aimerait disparaître, s'enfuir sur un autre continent. Elle se sent seule, Liv, en ce moment. Et elle aimerait pouvoir en parler avec Sam. Mais il ne veut plus la voir, sans explication, il s'est éloigné. Peut être qu'il regrette, peut être qu'il s'en fiche d'elle, que c'était simplement un paris stupide, qu'il a gagné. Sauf que qu'elle ne va pas le laisser l'ignorer comme ça encore longtemps. Il est autant responsable qu'elle, dans cette histoire. Et c'est pourtant bien Liv qui doit porter le poids de leur erreur. Pour lui, c'est facile, il ne réponds pas à ses textos, l'ignore royalement et n'a rien à perdre. Liv, elle, va gonfler comme une baudruche et se faire virer de chez elle. Voilà ce qu'elle gagne à tomber amoureuse. Si elle l'avait sû...

Au début, elle a hésité, à faire croire qu'elle ne savait pas qui était le père, à ne rien lui dire, à l'oublier, à son tour. Mais elle en est incapable. Elle n'est pas assez forte pour supporter ça toute seule. Alors elle est bien décidée à avoir une conversation avec Sam, que ça lui plaise ou non. A la fin du cours de mathématique que qu'ils partagent, elle ramasse vite ses affaires pour qu'il ne file par en catimini comme à son habitude. Liv arrive à l'intercepter dans le couloir. C'est fou comme les choses ont changé, depuis cette soirée, et pourtant, il est toujours le même, toujours aussi beau. Et pour un sourire, elle pourrait lui pardonner ses trois derniers mois.

Aujourd'hui, elle porte un pull informe et trop grand acheté dans la friperie du centre ville. C'est pas vraiment son style, bien au contraire, mais ça permet de cacher son ventre naissant. Depuis son rendez vous au planning familial, elle commence à prendre du poids, comme si c'était un déclic, et les petites tee-shirt qu'elle portait avant ne sont plus du tout appropriée. Elle a les cheveux libre, aujourd'hui. Ils sont tellement courts à présent que c'est compliqué, et franchement chiant, de les attacher. L'autre soir, il y a trois mois, il a passé sa main dans les cheveux de Liv. Il les a caressé, presque tendrement. Aujourd'hui, elle les porte court, et c'est comme un pied de nez.

« il faut qu'on parle. » elle lui dit sans préambule, les bras croisés. Elle ne le laissera pas se débiner, cette fois ci.

Ses affaires qu'il ramasse trop vite. Fuir, la solution la plus adéquate dans cette situation qu'il n'arrive pas à gérer. Il est même incapable de soutenir son regard depuis que ces yeux se sont posés sur ce corps nu. La douceur de ces traits enfantin meurtrie par ce qu'il a fait. Il s'en veut. Il s'en veut parce qu'il aurait pas du profiter de sa naïveté un soir de détresse. Il s'en veut parce qu'il aurait du insister, dire non face à des avances mignonnettes plutôt que de la laisser écarter les jambes. Pas de marche arrière possible. Le regard qu'il n'ose affronter. Celle qui était une amie n'est plus qu'une erreur. Il ont passés un bon moment. Il la voulait tant sur le coup. Il a pas réfléchit, il s'est laissé trainer par une pulsion masculine. Sauf qu'il s'en mord les doigts. Il est pas fait pour elle le gosse. Elle mérite bien mieux que le blondinet en peine Liv. La preuve, il est même pas capable d'assumer ses ébats affectifs. Parce qu'il se voile la face en se disant qu'il ne ressent rien de plus que de l'amitié pour elle. Parce qu'il a trop peur de l'abimer, il a préféré s'éloigner. C'est pourtant pas son genre les coups d'un soir, pas dans ses habitudes. Liv est la deuxième sur la liste de ses conquêtes seulement. Et c'était presque romantique cette soirée où la connexion entre eux était si forte qu'ils ont fini dans les bras l'un de l'autre. Le blocage se situe ailleurs. Peut être simplement parce qu'il ne la regarde pas comme il regarde Lux, peut être simplement parce qu'il en a une autre en tête quand il songe à son futur amoureux. Une qui ne le regardera jamais comme il le désire. Foutu cercle vicieux.
Aujourd'hui, elle le rattrape. Pas assez rapide. Il devra l'affronter un jour ou l'autre de toutes façons. Le regard fuyant, il passe une main contre sa nuque, gêné, mal à l'aise. salut liv. qu'il dit, l'air de rien, comme s'il n'avait pas éviter son chemin depuis des semaines, des mois même. Il sait de quoi elle veut parler. Il le croit en tout cas. Ses yeux rivés sur ses pompes il ajoute : ça va ? il sait qu'il ne pourra pas éviter le sujet indéfiniment mais tenter une fois de plus d'esquiver. Lâche. Les gens défilent autour d'eux mais il les voit plus. Il est stressé. Les mains moites. Le cœur qui bat trop fort, trop vite, prêt à sortir de son orbite.

Quand elle a rencontré Sam, avec son regard fuyant, et cette peine dans les yeux, elle a tout de suite su que ce n'était pas quelqu'un bien comme il faut. Et elle s'en fichait. Complètement. Toute sa vie, Liv a côtoyé des gens biens. Et on ne peut pas franchement dire que ça lui a réussis. Elle, elle aime les âmes arrachées, les âmes torturées. Peut être veut-elle se poser en sauveuse de l'humanité. Ou bien arrive-t-elle simplement à voir au delà des apparences. Elle-même ne le sait pas. Et elle s'en fiche. La seule chose qu'elle sait. C'est que Sam, elle l'aime beaucoup. On ne peut pas vraiment parler d'amour, c'est sûrement un mot trop fort. Mais avec lui, elle se sent bien, elle se sent légère, et forte. Avec lui, elle est à sa place. Enfin, c'est ce qu'elle pensait. Ça fait plus de trois mois qu'il ne lui parle plus. Et elle a d'abord cru que c'était de sa faute. Elle a pleuré, un peu. Mais maintenant, elle est en colère. Plus encore depuis qu'elle sait qu'il y a un haricot qui pousse, au fond de son estomac, et qu'elle va bientôt gonfler comme une baudruche. Maintenant, elle est là, juste en face de lui, et elle le fixe, même s'il refuse obstinément de croiser son regard. Il la salut et elle a envie de lui donner un coup de coin dans la gorge. Là où ça fait mal, comme Brandy lui a appris. Elle garde son calme, extérieurement. Mais elle ne sourit pas, elle ne prends pas cette voix douce qui est pourtant souvent la sienne, quand elle est en présence de Sam. Les bras croisés, elle attends qu'il relève la tête, même s'il y a peu d'espoir. Il n'a pas beaucoup de courage, Sam, et finalement, il n'est peut être pas comme elle l'imaginait. Elle l'a mis sur un pied d'éstale pendant des mois. Finalement, il est exactement comme tout le monde. « Non, ça ne va pas. » Y'a sa voix qui vibre dans l'air. Y'a ses yeux qui lancent des éclairs. Elle en veut à la terre entière, elle veut crier sa haine, et pourtant, étrangement, elle est également sur le point d'éclater en sanglot. Y'a le monde qui continue de tourner, autours d'eux. Les élèves qui sortent, le prof qui range ses affaires. Mais sa vie à elle, elle est sur pause depuis bien trop longtemps ; Liv, elle continue d’espérer qu'il relève la tête, qu'il lui sourit, qu'il lui promette de rester avec elle, peut importe ce qu'il va arriver. Parce qu'elle n'en sait rien, justement, et c'est ça qui est effrayant. Finalement, quand le couloir est vide, quand elle est sûr que plus aucune oreille ne traîne, elle lâche sa bombe. Il n'y a aucune bonne manière de le dur, alors autant le dire, même si ça lui brule les lèvres. « Je suis enceinte. »

Il se pense amoureux Sam. Il sait pas. Ce mot qu'il n'a jamais effleuré et qu'il ne saisit pas. L'admiration qu'il confond avec l'amour. Lux, elle est belle, elle l'a sorti d'un trou noir, elle a vu en lui autre chose que cet handicapé associable, c'est la première qui l'a aimé en fait et pour ça, il serait prêt à tout pour elle. Il se langui d'elle mais dans le fond, il l'aime pas véritablement. Sauf qu'il ne voit personne d'autre. Il ne voit pas Liv. Désabusé par des émotions qu'il vit trop fortement, il fait pas la différence. Elle le bloque, immobile quand elle lui annonce que ça va pas. Un foutu gamin pris sur le fait. Il a l'air si bêta. C'est pourtant lui l'adulte dans l'histoire et c'est sans doutes ça le plus gênant. Il n'a rien d'une grande personne, il est encore très jeune dans le fond de son crâne, incapable de s'occuper de lui même. Je suis enceinte. Dans sa tête, ça tourne en rond, les mots se répètent sans avoir de sens. Il se sent défaillir. Parce qu'il comprend aisément que c'est lui le père. Une intelligence redoutable, rarement utilisée à bon escient, puis avouons le, socialement, il est totalement handicapé. Il ne peut pas enchainer plus de trois mots avec les personnes qu'il ne connait. Étonnement avec Liv avant tout ça, c'était simple. Ils discutaient de tout et de rien. Distrayant, agréable et foutrement facile. Pas besoin de se forcer. Foutu. Aujourd'hui tout est foutu. Parce que s'il se voilait la face en se disant que ça finirait par passer et revenir à la normale, sa révélation prouve l'inverse. Une bombe. Son visage change. Pâle comme un linge. Sa salive qui passe difficilement dans sa gorge. Il ose finalement lever un regard sur elle. Espérant presque lire la malice dans ses yeux genre: je plaisante, j'voulais seulement attirer ton attention. Mais non. Il comprend trop rapidement que c'est la vérité pure. Merde. C'est vrai qu'ils ont pas mis de préservatif en plus les cons. Il a naïvement pensé qu'elle prenait la pilule. Inconscient. Enculé. Y'a rien qui sort de sa bouche. Il est là, à la regarder fixement sans vraiment poser son regard sur elle. Sans comprendre. Tu... T'es...T'es sure ? Il bafouille, ces mots sont imprécis, dans sa tête, c'est prêt à exploser. Il vient s'appuyer contre la rembarre juste à côté de lui. Sérieusement ? Enceinte ? Même pas capable de s'occuper d'lui, il peut pas être père Sam.

Qu'est-ce qu'elle connaît à l'amour, finalement, Liv ? Les histoires qu'on lui lisait le soir, les contes de fée en peu trop rose, les histoires de cendrillon ou de blanche-neige. Mais elle ne les a jamais vraiment trop aimé. Des femmes trop effacées et une histoire déjà écriture. Ça n'avait rien de gratifiant. Ses sœurs ne sont pas non plus les meilleurs exemples. Elles sont toutes en l'âge de se marier, de fonder leur propre famille, mais aucune n'a encore connu – à ce qu'elle sait- le grand et bel amour. Alors ouais, Liv, elle est un peu paumée, elle fait comme elle peut, elle écrit sa propre histoire. Et elle pensait vraiment pouvoir créer quelque chose avec Sam, lui faire oublier Lux, qui ne s’intéresse pas à lui, et lui montrer qu'il y a d'autres filles, qu'elle est là, elle, prête à rire à ses blagues gênantes, prête à l’accompagnée, lui et son cœur mécanique, lui et son cœur abîmé. Elle l'aurait réparé, son cœur désarticulé, elle l'aurait essayé, vraiment. Pourtant, après une nuit, une étreinte, il est parti, elle et ses rêves abandonnés. Il l'a laissé en plein milieu de sa course, elle est tombée, Liv, et aujourd'hui, elle ne sait plus quoi faire. Ses sœurs lui ont déjà parlé de sexualité. Elles y sont toutes passés, l'année dernière, la croyant malgré tout trop jeune, elles la voulaient informée. Tu le savais, pas de sexe sans protection. Mais dans l'euphorie, à cause de l'ivresse aussi, elle n'y a même pas pensé. Et la pilule ? Bien sûr qu'elle ne la prenait pas, ça ne lui était d'aucune utilité, à Liv, elle ne l'avait pas envisagé. Elle aurait dû, visiblement. Sam la regarde, enfin, mais comme si elle était contagieuse, comme si brusquement, l'alien qui grandissait dans son cœur alors sortir et lui sauter au visage. Elle ne sait pas comment réagir. Bien sûr, qu'elle est sûre. Elle n'est pas idiote. Et pour le lui prouver, elle tire sur les pans de son pull, tendant le tissu contre son coeur et dévoilant, à travers ce dernier, la naissance de son ventre de future maman. C'est au tour de Liv, de baisser les yeux. Elle se sent plus légère, maintenant qu'elle lui a dit, elle n'a plus ce poids, dans le cœur. Mais un nouveau bien vite le remplacer. Qu'est-ce qu'elle va bien pouvoir faire ? C'est d'une petite voix, serré, saccadée, qu'elle lui dit. « Je sais pas quoi faire Sam... »

Son souffle se saccade, il a l'impression d'avoir couru un marathon. Le cœur comprimé. Il l'a pas vu venir celle là. Pas du tout. Il a toujours été considéré comme chelou Sam. Le gamin dans un coin de la classe, qui ne se mêle pas à la foule. Trop timide pour communiquer de façon sereine avec son entourage. Ca le fout tellement mal à l'aise tout ça. C'est comme s'il n'avait pas comprit les règles du jeu. Puis y'a eu cette histoire sordide et il est passé du gamin transparent qui ne dialogue pas au frère du taré. De l'invisibilité à l'omniprésence des regards sur lui. Ca l'a foutu en rogne, ça l'a brisé et il est devenu plus étrange encore aux yeux de tous. Parce que lui n'a jamais saisi,il a pas voulu entendre que son frère était désaxé. Fou. Encore aujourd'hui, il ne veut pas l'entendre. Il préfère ne pas en parler. D'ailleurs quand la mention d'une famille unie se fait, il explique que son frère fait un tour du monde, pas qu'il est en prison. Déni le plus total. Et là, alors qu'elle est en face de lui à lui expliquer qu'il l'a foutu en cloque, il se rend compte qu'il ne peut pas adopter la même stratégie d'évitement. Son ventre s'est déjà arrondi, il le voit de ses propres yeux. C'est vrai. C'est là, devant lui. Puis il réagit comme un connard. Il s'attendait à quoi, qu'elle lui fasse une blague de mauvais goût pour attirer un peu son attention qu'il a refuser ses derniers mois. Putain. Et lui, il est censé savoir quoi faire ? Elle a tout de même l'avantage d'avoir pu largement songé à la situation. Il passe une main dans ses cheveux. Il sait pas quoi lui répondre. Un pantin désarticulé. Les mouvements ne se font plus. les mots ne sortent pas. Seul le silence accable un peu plus cette pauvre Liv. Ses yeux rivés sur le pull trop grand qu'elle porte. Elle a seize ans. Lui vingt. Ce serait juste inconcevable de l’accueillir à bras ouverts ce gosse. Impossible. A défaut de dire de la merde.
Il dit rien. Il est flippé. Terrifié même.
Et elle est là à attendre qu'il lui ponde une solution. Après tout, elle a raison,
c'est l'adulte, elle devrait pouvoir se reposer sur lui. Il peut pas réfuter l'information plus longtemps. Elle la frappe en plein ventre. Ses jambes sont flageolantes. Il a l'impression de signer son arrêt de mort. Ce qui devrait être une bonne nouvelle pour le commun des mortels n'en est clairement pas une dans cette situation. j'en sais rien. merde, il a envie de fumer un joint. Genre maintenant. Il sait pas. Il sait pas quoi dire ou quoi faire. Il sent son ventre se froisser. Il a mal. Il sait même pas comment réagir face à une telle nouvelle. Le plus terrible dans l'histoire : si c'était Lux, il lui aurait dit qu'ils se seraient arrangés. Qu'il l'aiderait. C'est ce qu'elle veut entendre Liv non ?

Elle n'a jamais été franchement timide, Liv, au contraire, elle s'exprime bien, elle n'a pas peur de dire ce qu'elle pense, et elle est toujours la première à prendre la parole, en classe. Mais là, dans cette situation précise, elle était terrifiée. Elle a vécu cette scène des dizaines et des dizaines de fois, ne trouvant jamais quoi dire ou quoi faire. Et finalement, elle s'est lancée. Il fallait bien qu'elle le lui dise après tout. Il a le droit de savoir, et elle, elle avait besoin de se décharger de ça. De le dire à quelqu'un. Kali ne compte pas vraiment, c'est la moitié d'elle même, c'est comme si elle parlait à son propre miroir. Mais le dire à quelqu'un d'autre, et encore plus à Sam. C'était dur. Elle l'a vu changé de couleur, devenir plus pâle qu'un fantôme en hiver. Elle l'a u défaillir, arrêter de respirer, trembler, exactement comme elle le jour où elle l'a su. Mais elle pensait vraiment qu'il allait réagit en homme, qu'il allait être cette qu'elle voyait, quand ils parlaient ensemble de tout et de rien, cette personne qu'elle se figurait mais qui, finalement, n'existait pas. Pourtant, Sam, il est resté silencieux, comme elle. Trop silencieux. Il n'avait rien à dire, peut être. Et puis finalement, si, il a parlé, il lui a dit qu'il ne savait pas, qu'il ne pouvait pas l'aider. Et dans ses yeux, elle a vu qu'il aurait préférer ne jamais la rencontrer. Ça lui a brisé le cœur, à Liv. Pas parce qu'elle était transie d'amour. Simplement parce qu'elle avait besoin d'un allié, dans tout cela. Parce qu'elle avait besoin qu'il soit là. Il était autant responsable. Sauf que c'est plus facile pour lui, il ne cache pas leur bêtise sous son pull. Elle a l'air bien pathétique avec son pull trop grand, elle ressemble vraiment à une petite fille.

Elle ne dit rien pendant un instant, Tori. Elle renifle un peu, fait tout ce qu'elle peut pour ne pas pleurer. Pas devant lui. Pourtant, elle est bien obligé d'essuyer rageusement une larme sur sa joue, avant de le regarder de nouveau. Elle brise le silence, relance la conversation – si seulement on peut appeler ça une conversation- d'une voix coupante. Froide même. « Je vois. » silence, de nouveau, et puis elle reprends. « La prochaine fois, j'espère que tu mettras Lux en cloque, là, j'imagine que tu seras quoi faire. » elle n'est pas stupide, Liv, au contraire. Elle a vu dans ses yeux, qu'il aurait aimé que ce soit quelqu'un d'autre que la gamine de 16 ans qu'il colle depuis longtemps. « Tu sais quoi ? J'ai pas besoin de toi. » Menteuse. Elle aimerait tellement qu'il la prenne dans ses bras, qu'il la rassure, qu'il lui dise que tout va s'arranger. Mais ça n'arrivera pas. Elle est toute seule, Liv. Alors elle tire sur son pull, le réajustant, et remet son sac sur son épaule. « Retourne à ta petite vie pathétique, Sam. » qu'elle lui dit, avant de lui tourner le dos, pour quitter cette fac maudite, et ce salaud.

Le con ne s'est même pas aperçu qu'elle s'était amouraché de lui à l'époque. Il a pas saisi qu'elle voyait ou espérait plus qu'un ami. Il a pas dit non quand elle s'est ouverte à lui. Pauvre fou. Il a rien fait comme il le fallait en réalité et encore aujourd'hui, il continu de décevoir. Elle l'a prit pour un sauveur sur son vaillant destrier. Elle l'a foutu sur un putain de piédestal et elle s'est lamentablement planté sur son compte. Il rêverait d'avoir la lampe du génie d'aladdin pour faire quelques vœux à cet instant, à commencé par revenir à cette nuit et calmer ses ardeurs de chaud lapin. Il en demande trop. Ouch, ces mots sont durs. Il a blessé et il le comprend à ses larmes et ses mots acerbes. Des propos qu'elle pense sans aucun doutes. Un brin d'injustice peut être, parce qu'il vient tout juste de saisir l'information dans son cerveau alors elle pourrait lui accorder quelques minutes pour digérer tout ça. Mais non. Elle part dessus. Ses courbes de gamines qui s'enfuient sous ses yeux. Elle lui file entre les doigts. Sauf qu'il peut pas la laisser partir comme ça, comme une voleuse. Il réprime une envie de hurler. Il se contient. Il sait le faire Sam. Il en a l'habitude, jouer de nonchalance, de froideur. Elle doit le croire ainsi aussi Liv. Elle ne voit pas la façade fragilisée par les vestiges du passé. Elle ne voit pas que la peur l’étreint et l'immobilise face à une colère plus que légitime. Deux filles seulement et une en cloque. C'est la poisse.
Il lui faut de longues secondes pour arriver à se mouvoir à nouveau. Elle a déjà filer. Vite. Ses jambes à son cou. Mais il finit par l'apercevoir au loin. Il la suit jusqu'au parking Sam. Sans réfléchir. Pour finalement lui bloquer le passage. Qu'est ce que t'attends de moi Liv ? qu'il fait essoufflé. Paumé. C'est vrai quoi, elle se pointe, elle lui balance une bombe pareil et elle l'engueule parce que sa réaction lui convient pas. Franchement il sait pas comment réagir, il va pas non plus la demander en mariage et quitter ses études pour se payer un loft. Merde. Elle veut quoi en fait. Il souffle. Il ne l'a même pas remarqué avant mais elle est jolie aujourd'hui Liv, malgré ces vêtements trop amples. Et il réalise pourquoi il a craqué ce soir là. Y'a quelque chose entre eux, c'est indéniable, il sait juste pas quoi. Il a juste toujours pas compris que depuis le début, c'est peut être à elle qu'il aurait du donner une chance. Sauf que l'abruti a préféré la sauter comme ça, un soir pour finalement l'éviter en plus par la suite... Putain pourtant il l'a ressenti ce soir là, ce petit truc qui l'a fait se sentir plus vivant que jamais. Il a mit ça sur le compte des hormones le gosse. Parce que oui, du haut de ses vingts ans, c'est encore un gamin qui vit chez ses parents.

Liv, ce n'est pourtant pas la plus discrète des filles, bien au contraire, même elle, parfois, se trouvait fort ridicule à se pavaner devant Sam, en espérant -vainement- qu'il détache ses yeux de Lux, l'espace d'un court instant. Elle avait le sourire trop grand, les yeux trop brillants, en sa compagnie, mais il ne s'est jamais rendu compte qu'elle l'aimait bien. Elle aurait dû lâcher l'affaire, Liv, mais elle est bien trop bornée. Et voilà là où ça l'a mené. Il ne veut rien avoir à faire avec elle. C'est compréhensible finalement. Elle a 4 ans de moi et elle est enceinte, de lui. C'est normal de flipper. C'est même la meilleure réaction à avoir. Mais ça, elle ne le comprends pas, Liv, elle est trop paumée dans cette histoire, dans sa grossesse, pour comprendre que lui aussi, il a le droit de mal réagir, comme elle. Comme unique moyen de défence, elle troue la méchanceté, pour cacher sa peine peut être, pour montrer qu'elle est plus forte qu'elle en a l'air. Mais en partant, elle sert les poings, elle se mord la joue, pour ne pas lui donner le plaisir de voir ses frêles épaules secouées d'un sanglot. Naïvement, elle pensait qu'il trouverait la solution miracle, Sam, qu'il arrangerait tout, d'un coup, et qu'elle allait pouvoir reprendre sa petite vie, comme avant. Avant lui, avant cette soirée, avant tout. Elle est censée avoir entraînement de polo dans une heure. Elle n'a pas appelé pour annulé. Elle va surement envoyer un texto à son entraîneuse pour lui prévenir qu'elle ne viendra pas, et passer au centre équestre pour voir Léon, son cheval. C'est fou comme un animal peut calmer l'âme humaine, quand on y pense. Elle est toujours parfaitement sereine en sa compagnie. Et puis elle est également pratiquement sûr de croiser Kali, si elle file au centre. Et c'est d'autant mieux.
Mais alors qu'elle traverse le parking, vers l'entrée principale, celle où s'arrête la plupart des bus, la voix de Sam lui parvient, essoufflée, troublée, et elle se retourne quand il lui parle, quand il lui demande ce qu'elle attends de lui. Même elle, elle ne sait pas. Un miracle peu être ? Elle ne dit rien pendant un moment, elle baisse les yeux, regarder ses vielles converses gribouillées, et finalement, elle relève les yeux, prenant son courage à deux mains. « je ne te demande pas de m'aimer et de prendre un prés sur 10 ans pour que le bébé naisse avec une cuillère en argent dans la bouche. Je veux juste que tu m'aides, que tu ne me laisses pas affronter ça toute seule...je...ça me terrifie, je sais pas quoi dire à ma famille, je suis entrain de partir en vrille... » Y'a sa voix qui tremble, à Liv, elle semble tellement fragile, en cet instant.

Une bombe. Nucléaire. Hiroshima et Nagasaki réunifié pour lui pourrir les entrailles. Il en veut pas à Liv, il est tout aussi responsable qu'elle. Il s'en veut à lui surtout, d'avoir été si négligent, d'avoir ouvert la porte à un tee shirt retiré, à ce désir qu'il n'a pas géré. Sauf que voilà, elle peut pas lui demander de réagir parfaitement. Il est pas parfait Sam. Il a trop de défaut. trop de failles qui viennent entraver sa réaction. Elle lui en veut. Logique. Sauf qu'il sait pas quoi foutre avec son amertume et ses reproches à part les assumer. Il reprend difficilement son souffle Sam. pas un grand sportif, à part sur console, il passe le plus clair de son temps derrière son pc quand il ne traîne pas avec la bande à fumer. Une fois, il n'a pas mangé pendant deux jours entier pour terminer un jeu vidéo qu'il venait d'acheter... Autant vous dire qu'il est pas prêt à avoir un morpion dans les bras. Ok. qu'il dit d'une voix faible et mal assurée. C'est son enfant à lui aussi alors bien sûr qu'il ne va pas la laisser seule gérer tout ça. Il veut bien être là, à côté mais il serait bien incapable d'imposer une décision ou d'aider. Il peut juste être là en fait. Il est pas doué avec les gens. Foutu handicapé. Il sait pas comprendre les émotions des autres et encore moins transmettre les siennes. Il voit pas vraiment qu'au delà de la colère, y'a une foule d'autres émotions chez Liv à cet instant. Si elle n'avait pas exprimé sa peur, il ne l'aurait pas déniché. j'suis là. c'est pas grand chose mais c'est déjà beaucoup le concernant. Un rien. Un tout. Parce qu'elle fait désormais parti d'un cercle intimiste, celui des personnes pour qui il filerait un rein. pardon. dit il enfin, après de longues secondes silencieuses. Pesantes. Pardon de n'avoir pas su dire non. Pardon ne ne pas avoir utiliser de préservatif. Pardon de gâcher ta vie, tout simplement. Les bras ballants le long de ce corps frêle, il n'ose pas les poster autour d'elle. Ca lui ferait du bien sans doutes. Peut être même à lui aussi mais ce geste d'une intimité déroutante ne lui passe même pas par la tête. Au lieu de ça, il se gratte une nouvelle fois la nuque. On va s'poser quelque part ? histoire d'en parler plus en détails. Qu'il comprenne mieux ce qu'elle vit. Qu'il digère l'information et peut être qu'il comprenne un peu mieux la gravité de tout ça.

Elle est là, en face de lui, et y'a toute ses émotions qui lui secoue la cage thoracique. Elle a l'impression d'imploser. Le second big bang de l'humanité. Elle ne sait pas quoi faire, pas quoi dire. Elle hésite entre hurler et pleurer, rire ou s'enfuir. Elle qui a toujours eu une vie bien rangée se retrouve dans un foutoir pas possible, et seule, elle ne le supportera pas. Sam semble l'avoir comprit, il semble avoir saisit sa détresse. Elle ne sait pas s'il la remarqué, ou si ce sont ses mots qui l'ont alerté. Elle cache plutôt bien ses émotions, Liv, comme lui, finalement. Il lui promet de rester, et c'est maladroit, presque touchant. Elle retrouve le Sam dont elle a été séduite, celui qui a toujours peur de dérangé, presque peur de sourire. Il s'excuse et elle secoue la tête. « Pardon. » qu'elle dit à son tour. Elle ne s'excuse pas souvent, mais là, elle estime qu'il le faut. Elle le met au pied du mur, elle bouleverse sa vie. Après tout, elle aurait pu garder tout ça pour elle, finalement. Liv fronce les sourcils, elle qui pensait qu'il allait saisir la première occasion pour rentrer chez lui, le voilà qui lui propose de faire un tour. Il est peut être plus adulte qu'il en a l'air. Y'a des tas de choses qu'ils doivent se dire après tout. Elle hésite un instant cependant. Elle ne sait pas si elle a vraiment envie de tout ça. Et finalement, elle sourit, un peu, infiniment. Mais elle sourit quand même, et ses traits se radoucissent. « d'accord. » qu'elle dit en tournant vers la gauche, vers le côté est du parking, là où il se gare toujours. Le nombre de fois où elle l'a surpris seul dans sa voiture, entrain de faire la sieste, ou jouant sur son téléphone, elle ne compte plus. Elle entends ses pas, derrière elle, il la suit, mais ne pose aucune question, Sam. C'est un silencieux. Quand vous arrivez à sa voiture, tu attends qu'il la déverrouille pour entrer, côté passager. Liv adore cette voiture, elle est vielle, elle grince, et elle risque de s'effondrer. Mais y'a cette vielle odeur de cuir, et de joint aussi. Elle s'y sens bien. Une fois sa ceinture attachée, elle le regarde. « Va vers North lane, je te guiderai. » qu'elle lui dit, simplement avant de poser sa tête contre le repose-tête émoussé, fermant les yeux et inspirant longuement. « Comme ça, là, j'ai presque l'impression qu'il ne sait rien passé, qu'on est 4 mois en arrière et que je te rejoins dans ta voiture pour fumer un joint, même si mes parents me tueraient. On discute de tout et de rien, tu me parles de ton dernier jeu vidéo, et moi de ce livre un peu nul que j'ai lu. C'est bientôt l'heure du cours de math, et notre seule préoccupation, c'est est-ce qu'on sèche ou pas... » elle soupire, tout était si facile.

Sam possède une voiture des années 80, un truc vetustre qui fait un boucan d'enfer et qui roule pas plus vite que 70km/h. Ceci dit, ça l'empêche pas de lui vouer un culte. Il l'a acheté avec son premier salaire, il avait bossé tout un été y'a deux ans pour réunir les fonds et se la payer. Il y tient terriblement même en sachant qu'il devra s'en séparer, probablement plus vite qu'il ne l'imagine. Il passe derrière le volant et tourne la clé à trois reprises avant de réussir à faire démarrer l'engin. C'est au moment où le moteur gronde que Liv lui indique une direction. Il se pose pas de questions le gamin, il se fiche pas mal de l'endroit où elle décide de l'emmener si elle n'a pas l'intention de le présenter à sa famille. Ca ferait trop en une journée pour cet associable maladif. Putain elle a raison. Un manque ces derniers mois de ne pas pouvoir se retrouver juste comme ça, à causer de tout et de rien, à refaire le monde où discuter littérature. Elle qui l'oblige à se farcir des classique, lui qui lui impose sa science fiction souvent tirée par les cheveux. Ouais. C'était bien avant. Simple. C'est ce qui lui a toujours plu aux côtés de Liv. Cette facilité à échanger, comme s'ils étaient destinés à se rencontrer. Puis faut avouer qu'elle est pas comme les gamines de son âge. Elle est plus subtile, plus intelligente, là où certaines se demandent si elles vont être invités au bal de fin d'année, Liv se demande si elle ne devrait pas s'inscrire à un autre cours de l'université. Des problématiques qui ne devraient pas être de son âge mais qui la rende tellement touchante. J'ai enfin fini le dernier final fantasy un jeu qui lui aura donné du fil à retordre mais il a réussi.
S'il l'utilise, c'est surtout pour briser la glace, parce que c'est là qu'ils s'étaient arrêtés quatre mois plus tôt avant de succomber au désir charnel de leurs peaux l'une contre l'autre. Stratégie peu subtile mais unique. Il n'a pas d'autres idées, il n'a que ça comme plan d'attaque à proposer. Peut être qu'ils peuvent essayer de reprendre à zéro non ? Pas faire semblant, juste effacer les derniers mois. Ceux qui ont pêchés dans une relation qui lui allait si bien. Il se plaisait à raconter des choses à Liv. D'ailleurs, avant de coucher avec elle, il ne l'a jamais vu comme une gamine de seize ans, il l'a toujours considéré comme égal. Puis l'erreur a été commise et il n'a plus su comment la regarder en face. Lâche oui. Parce que c'est parfois plus simple de fuir que d'assumer. Le destin qui se charge de le bousculer un peu, lui et ses habitudes.

Liv, elle doit encore attendre un an avant d'espérer pouvoir passer son permis. Mais ça ne la dérange pas plus que ça, au contraire, elle aime bien être passagère, embêter son frère pour qu'il l'emmène en ville, prendre le bus, et passer du temps dans la voiture 'retour vers le futur' de Sam. Elle a compris maintenant que cette voiture avait une valeur sentimentale aux yeux du garçon, et elle s'est mise à l’apprécier elle aussi. Elle est synonyme de bons moments seulement. De disputes parfois, au sujet des livres, ils sont tout les deux passionnés mais ne peuvent pas se mettre d'accord sur un style en particulier. Elle aime les vieux romans, qu'on déniche dans les brocantes, que personne ne connaît, mais qui sente l'amour. Lui aime la science-fiction, les trucs futuristes et un peu rustres. Elle essaie d'en lire, pour lui, mais ce n'est franchement pas sa tasse de thé. « tourne à gauche » qu'elle lui dit avant d'ouvrir les yeux, elle connaît la route par cœur maintenant ; Il faut gris, aujourd'hui. Il ne neige plus depuis quelque jour, et le sol commence à être boueux. Elle n'aime pas ça. C'est la fin de l'hiver, alors qu'il vient juste de commencer. Quand il parle, de nouveau, elle se tourne vers lui, les yeux pétillants. Elle en a entendu parlé, de ce jeu. Il a dû passer plus de cent heures à rager, avant de finalement le terminer. « Oh ! » elle commence. « T'es mort combien de fois ? » elle fait, malicieuse, avant de reprendre. « C'est cool, tu as commencé un autre jeu ? » elle, elle est nulle aux jeux vidéos, mais elle aime bien observer les gens quand ils jouent. C'est très intéressant mais surtout, bien révélateur. « à droite dans trois rues, et tu vas tout droit jusqu'au bout du chemin, il y aura un grand parking, tu te gares là. » qu'elle dit. Elle l’emmène dans son endroit favoris, sur cette terre. « J'ai été accepté dans l'équipe de polo, il y a deux mois. » c'est un peu tombé à l'eau maintenant, mais ça, elle ne le dit pas, évidement. Ça fait des mois qu'elle le bassinait avec cette histoire. Ça lui tenait à cœur, parce que c'est un sport qu'elle admire depuis qu'elle est toute gamine. Finalement, Sam se gare et elle sort de la voiture, laissant son sac à l'avant. « Faut que tu changes de chaussure, par contre, sinon, elles vont être foutues. » après quelques mètres, ils arrivent devant un grand bâtiment, et elle peut déjà sentir la délicieuse odeur du crottin de cheval. Ils passent par les vestiaires, où elle récupère ses bottes, dans son casier, avant de fouiller dans le placard pour en trouver une à Sam. « Tu fais quelle, en pied ? » elle lui demande avant de dénicher la bonne pointure. Elle est obligé de s’asseoir pour changer de chaussure, parce qu'elle a mal au dos. Finalement, ils sont prés, tout les deux, et elle lui fait signe de la suivre. Ils passent devant environ tout les box du centre sans s'arrêter, et marche bien dix minutes avant d'arriver devant un champs, entouré de fils électrique. Elle ouvre la barrière et le laisse passer. Il n'a pas l'air franchement rassuré. « T'inquiète pas, tu ne pas pas de faire manger » elle lui promet avant de le rejoindre. Et après lui avoir sourit, elle siffle. Moins d'une demi-minute plus tard, un grand cheval blanc arrive, en trottinant, ravi d'avoir de la visite. « Sam, je te présente Napoléon ! Il est très à l'écoute, son champs est un très bon endroit pour discuter. »

Bordel. Papa. Il va être Papa. Et il ne peut s'en rejouir. Il n'y arrive pas. Ca devrait être une excellente nouvelle mais ça fout le chaos dans sa vie à lui. Tout est millimétré. Il laisse pas de place à l'imprévu Sam. Il aime que les choses soient habituelles. Ces études, ces jeux vidéos, un peu sa famille, et la bande. Rien de plus, rien de moins. Il est pas prêt à ajouter quoi que ce soit à tout ça Sam. Puis il imagine déjà la réaction de sa mère : mauvaise. Le deuxième garçon, celui sur lequel repose tous les espoirs de réussites après que le premier est raté sa vie pour finir en prison. Sam, il a toujours été le petit chouchou de ses vieux, le préféré. Parce qu'il avait des facilités, de bonnes notes, un comportement exemplaire, pas un faux pas. Elle ne s'en remettra pas d'apprendre que son fils prodige a foutu son existence en l'air. Deux seulement et ouais, j'ai recommencé Far cry mais j'ai pas trop pris le temps de jouer ces temps ci. Il suit les directions qu'on lui donne, prenant soin de ne pas rouler trop vite pour ne pas pousser sa caisse au cimetière avant l'heure. Il y tient trop. C'est génial ça. Tu l’espérais tellement. Sauf qu'il comprend pas qu'elle ne pourra réaliser son rêve, ouais, faire du polo avec un bide qui pèse dix kilos, c'est compliqués. Puis y'a des risques, le sport arrivé à un stade de la grossesse c'est dangereux et déconseillé. A part peut être la piscine et la yoga. Il se gare et pose un regard suspect autour de lui. Mal à l'aise. C'est un lieu qu'il ne connait pas. Il a presque envie de lui dire qu'il l'attend dans la voiture, peut importe ce qu'elle a à faire. Seulement il se ravise et finit par sortir avant de claquer la portière avant. Ca pu, une odeur plus que nauséabonde lui inonde les narines. Il grimace mais continu de la suivre comme un petit chien, fidèle. Euh... Je... 42. Pas sûre d'avoir envie de mettre des bottes, parce qu'il aime pas les animaux Sam. Encore moins les chevaux, sauf quand il doit les monter dans un jeu. C'est un peu comme fifa quoi, le sport, il le préfère avec une manette que dans la vrai vie. Il prend sur lui et sursaute à plusieurs reprises en entendant les hennissements des animaux. Elle n'a pas conscience qu'il prend sincèrement sur lui pour le coup. Il se doute de la finalité de la visite, une présentation à Napoléon dont il a déjà entendu parlé par le passé. Sauf que ça le fait pas rêver cette affaire, une photo aurait suffit. Il déglutit difficilement quand elle l'invite à aller à l'intérieur du champs. Aux aguets, il regarde partout autour de lui comme s'il était en temps de guerre. Bien sur que non il n'est pas rassuré. Un pas en arrière quand l'animal, majestueux mais immense, pointe le bout de son nez. Wao. qu'il dit sur le coup avant de reculer d'un second pas. Discuter ? Lui et toi tu veux dire ? demande t-il finalement, un peu naif sur les bords. Parce qu'avec tout ça, il a totalement oublié qu'ils cherchaient un coin pénard pour causer un peu de tout ça.

Elle ne s'en réjouit pas non plus. Un enfant, c'est beau, quand il est attendu. Mais Liv n'est pas prète à être maman. Sam non plus, visiblement. Et il ne veut rien avoir à faire avec elle. Même s'il la suivit, sur ce parking, elle sait au fond d'elle, qu'il l'a fait parce que c'est quelqu'un de bien, mais qu'il n'en avait absolument pas envie. Et même si elle s'en rends compte, elle lui sourit, elle accepte son aide, parce qu'elle en a désespérément besoin. Très vite, ils se dirigent vers la vielle voiture de Sam. Elle lui rappelle tellement de bons souvenirs. C'est presque comme avant. Ils discutent de tout et de rien. Il lui parle de ses jeux vidéos, elle du polo et quand il la félicite, elle sourit tristement. Ouais, c'était un peu son rêve, à petite échelle. Elle fait de l'équitation depuis tellement de temps, et depuis toujours, c'est le polo, plutôt que le saut ou le dressage, qui lui plait. C'est un peu un miracle, qu'elle ait été repéré. Et maintenant, elle va être obligé de quitter l'équipe. Quelle vie de merde, franchement. Elle le conduit jusqu'au centre équestre des Lightwood, parce que c'est là qu'elle va, quand ça ne va pas. Parce qu'il y a son cheval, en pension, parce qu'elle lui en a tellement parler, qu'il faut bien qu'elle le lui montre. Et elle est tellement concentrée là dessus qu'elle ne se rends même pas compte qu'il est très mal à l'aise, Sam. Elle lui donne une paire de bottes et le traîne dans le champs de Napoléon. Une fois dans ce dernier, le bel équidé arrive rapidement, Liv est persuadé qu'il sent sa présence, et que c'est pour ça qu'il vient si vite. Ce n'est qu'à ce moment, quand il recule brusquement d'un mètre, qu'elle comprends qu'il n'est sûrement pas à l'aise avec les chevaux. Elle tente de sourire avec douceur. « Il ne va rien te faire, ne t'inquiète pas, il est plutôt doux. » et elle approche sa main du museau du cheval pour le caresser doucement, le regardant dans les yeux. Il la calme vraiment. Mais, quand Sam prends la parole, elle se met à rire et le cheval tourne la tête, un peu surpris. « Ouais, bon par contre, il parle espagnol alors je ne comprends pas tout. » elle lui dit, avant de le regarder en secouant la tête. « Suis moi » et elle s'engouffre dans le champs, Léon a suivant, espérant une friandise. Après avoir dépassé le bosquet, ils arrivent devant un banc, installée il y a bien deux ans, par Liv et Kali. Elle s'y assis et tapote la place, près d'elle. « C'est toi qui voulait qu'on parle, je te rappelle, Sam. »

Il réalise pas tout ce qui est en train de se tramer. Il comprend pas encore tout ce que ça va impliquer dans le futur ces changements. C'est radical. Explosif. Il est pas prêt pour qu'on lui foute un gamin dans les bras. Et Liv ne l'est probablement pas non plus, malgré une maturité déroutante pour son âge. Elle le traîne dans son monde, un lieu dans lequel il n'est pas à son aise. Il n'y a pas sa place, les animaux, ça n'a jamais été son truc, il en peur. Il fait parti de ceux qui ne comprennent pas que l'on puisse s'attacher à ce point à un truc avec des poils ou des plumes. Il dit rien. Il recule. L'odeur qui inonde ces narines. Plutôt désagréable. Il ne rit d'ailleurs pas vraiment quand elle fait de l'humour, parce que Sam est sur la défensive, trop occupé à observer l'animal et anticiper une quelconque réaction, trop vive ou trop mesquine. Puis un peu plus loin, alors qu'il la suit d'un pas timide, ils arrivent à un banc. Et là alors, il comprend mieux ce qu'elle a voulu dire plus tôt. C'est vrai qu'il a besoin d'en parler, de poser des questions, probablement toutes plus stupides les unes que les autres. Si peu bavard mais si friand  de connaissance. La situation nécessite des explications s'il ne veut pas finir fou. Alors il s'assied près d'elle, passant rapidement à côté de l'animal. Tu le sais depuis longtemps ? Ca va ? J'veux dire, y'a des effets secondaires non ? Il s'exprime mal. Il ne sait pas comment amener les choses.  Ceci dit, elle le sait Liv. Parce que mine de rien, elle le connait plutôt bien le blondinet, mieux que beaucoup d'habitants de cette ville. parce qu'elle, elle écoute vraiment quand il lui parle, elle ne fait pas juste semblant. Ca a du être terrible pour elle de porter le poids de ce secret seule. Il le conçoit, surtout qu'il a tout fait pour éviter de croiser son regard ces derniers mois. Il avait honte de l'avoir pervertie, honte de l'avoir mener entre ces draps alors qu'elle était trop jeune pour ça. Il regrette tellement cette nuit. Les choses auraient été si simples s'ils avaient simplement continuer de discuter à demi mot, sans qu'il ne se passe rien. Il la regarde pas vraiment, y'a ces mains qu'il triture, tentant de se donner un peu de consistance. Il finit par se gratter la nuque. Il sera là en cas de besoin, qu'elle n'hésite pas. Pas question de jouer de lâcheté sur ce coup là, il l'a trop fait par le passé.

Liv, elle y pense tout le temps, depuis des jours. Elle réfléchit beaucoup, elle imagine chaque seconde de sa vie avec l'alien. Et vraiment, ce n'est pas ce qu'elle veut. Parce que Liv, elle veut gagner les championnats de polo, elle veut avoir son diplôme de fin d'année et être majeur de sa promo, à la fac, elle veut vivre une belle histoire d'amour, un peu niaise, pourquoi pas. Elle veut un avenir, Liv, et elle a beau y réfléchir, tourner le problème dans sa tête, elle ne voit pas d'avenir. Et ça lui fait peur. Elle doit cependant avouer qu'en avoir parler à Sam lui enlève un poids, dans le cœur. Elle n'est plus toute seule, et même si c'est dans son ventre à elle, que grossit l'alien, il en est autant responsable, et ça la rassure, dans une sens. Alors ouais, en parler avec lui, ici, dans son univers, ça lui fait du bien. La grossesse la rends sans doute un peu égoïste, ou l'était-elle avant ? Quoi qu'il en soit, elle ne remarque pas vraiment le malaise de Sam. Aller vers les animaux, c'est aussi naturelle, pour elle qu'aller vers les humains. Et elle fréquente ce club depuis ses 4 ans, alors forcément, elle a eu le temps de s'habituer à l'odeur, qu'elle s'est mise à aimer, et aux majestueuses bêtes qui, c'est vrai, font parfois un peu peur. Mais par Léon. Léon, c'est un nounours, il ne ferait pas de mal à une mouche, il est même un peu lent, comme cheval, tant et si bien qu'elle se demande parfois s'il n'est pas un peu stupide, et ce malgré la grande ligné de pur-sang dont il provient. Mais elle l'aime, Napoléon. Vraiment. Quand il vient s'asseoir près d'elle, pendant un instant, elle croit qu'il va rester silencieux, comme ça lui arrive parfois, mais non, y'a les questions qui se bousculent maladroitement entre ses lèvres. Il est paumé, Sam. C'est normale. Elle arrive, le met devant le fait accompli et l'engueule par la suite. Alors elle sourit. « Trois semaines. » qu'elle dit, d'abord. Elle pourrait rajouter 'et ça fait trois semaines que je te cours après pour avoir cette discussion' mais ce ne serait pas juste, de ça part. « Je suis en...ça va faire 17 semaines. Et, euh, un peu. C'est pas des effets secondaires, comme pour un médicament, c'est plutôt, des symptôme, genre comme des symptômes grippaux. La première fois, je ne savais pas encore et je croyais que j'avais juste la gastro. Le médecin dit que ça ne se voit pas trop parce que j'ai fait un déni ou un truc dans le genre. Comme j'imaginais pas le truc, bah mon cœur ne le montrait pas. Mais d'après Tessa, c'est l'assistante sociale, ça commence vraiment à se voir, je ne sais pas comment je vais le cacher, du coup. Sinon, en ce moment, je suis fatiguée, tout le temps, et j'ai mal au ventre, mais sans avoir envie de vomir non plus. Ah, et je suis irritable aussi. Désolé, pour tout à l'heure... » Elle a l'habitude de sa maladresse, du fait qu'il parle assez peu, aussi. Et lui, il sait que Liv, c'est un vrai moulin à parole, surtout quand elle est angoissée. Alors elle sort tout d'une traite. Elle parle super vite. Sa mère lui dit souvent d'articuler, mais elle n'y arrive pas, comme si elle voulait vite finir de parler. « tu...hum...y'a autre chose que tu veux savoir ? »

C'est pas vraiment la journée qu'il avait envisagé. Il avait pensé suivre ces cours, flanner un peu dans les rues ou derrière son pc pour rejoindre les autres plus tard et les observer, comme à chaque fois. Surtout Lux, qu'il reluque depuis trop longtemps du coin de l'oeil. Elle qui l'a empêché de vraiment voir Liv. Elle sans qui cette histoire ne serait sans doutes pas arrivé... Faut pas se leurrer, s'il était si frustré ce soir là, c'est parce qu'elle avait encore fini avec un abruti de première, un type qui la respecterait pas. Et lui, foutu égoiste, il avait fait exactement la même chose à Liv, il l'avait pas réellement respecté ce soir là, il avait pas fait le moindre effort pour comprendre pourquoi elle se donnait si facilement à lui, il aurait du se poser plus de questions, lui demander si elle était prête pour un truc comme ça. Il 'écoute parler Sam, silencieux, plus encore que d'habitude, parce qu'il saurait pas quoi dire de toutes façons. t'as pas à t'excuser Liv.. J'avais tellement honte pour... ce soir que... j'évitais notre conversation... Un aveux qu'il aurait du faire y'a des semaines de ça. Putain, elle doit vivre un enfer la gamine. Seule avec tous ces maux. Il baisse la tête quand elle lui demande s'il veut savoir autre chose. Il déglutit. Il se gratte la tête. Il ose pas demander mais ça lui brûle les lèvres. Tu... Hésitant, les mots ne sortent pas comme ils le devraient. Tu veux en faire quoi ? Maladresse ultime, on ne parle évidement pas là d'un paquet et si ses propos sont malvenus, il cherche seulement à avoir plus de clarté sur son rôle à jouer dans toutes cette histoire. Une épaule sur laquelle se reposer, un père ? La différence est immense mais la ligne tellement fine. Ce qu'il ne faudrait pas désormais, c'est qu'elle lui renvoie la balle dans son cas et lui demande ce que lui souhaite faire. Simplement parce qu'il n'en a pas la moindre idée, il vient de le découvrir aujourd'hui, à peine une heure plus tôt. Et si son instinct lui cri : demande lui d'avorter, son coeur lui pense tout autrement et se dit qu'ils y arriveront, ils sont intelligents, trop jeunes sans doutes mais on ne peut abandonner sa propre progéniture. Il n'est pas sur d'en être capable, car si l'attachement n'est pas encore réel, il se sent défaillir à l'idée qu'elle n'en veuille pas. Putain c'est trop paradoxal dans sa tête, il ne sait plus sur quel pieds danser ou comment se comporter. Sans doutes parce qu'il a peur. Terriblement. Alors il attend la réponse qui va changer sa vie à tout jamais comme un chien qui attends son nonos.

Elle dit rien, Liv, elle continue de sourire, à moitié, en regardant le ciel d'hiver. Il a neigé, cette nuit encore mais ça ne tient pas vraiment. Honte. Y'a ce mot qui tourne en rond dans sa tête. Qu'est-ce qu'elle peut être stupide, Liv. Évidement, qu'il a honte, évidement que cette soirée, il ne l'a voit pas de la même façon qu'elle. Même si elle est terrorisée, elle ne regrette pas cette soirée, parce que c'était lui. Sam, il aurait certainement préféré tomber dans les bras de Lux, et même si elle le sait, qu'elle le savait à l'époque, ça fait mal, de l'entendre le dire. Alors elle ne dit rien, Liv. Elle regarde le ciel, Liv, comme si tout allait changé, maintenant. Ça fait trois semaines qu'elle est au courant, pour l'alien, et elle en prends vraiment conscience maintenant qu'elle est assise là, avec Sam, si maladroit, mais qui essaie de bien faire, comme toujours. C'est pour ça qu'elle l'aime autant. Il est tellement gentil, mais il ne s'en rend pas compte. Il a toujours l'impression de mal faire, il a besoin d'être rassuré, et c'est presque attendrissant. Liv, elle n'a jamais franchement aimé les fanfarons. Y'en a, dans sa classe. Mais ils ne l’intéressent pas. Elle préfère les gens qui n'ont pas conscience de leurs qualités. Il lui pose la question finalement, celle qui tourne en boucle, dans sa tête, depuis des jours. Celle qui l'empêche de dormir, qui l'angoisse, qui la rends malade. « je...j'en sais rien, Sam...c'était trop tard pour avorter, et je ne l'aurais pas fait parce que...je sais pas, mais j'ai dû mal à me dire que c'est mon bébé qui grandit. J'ai 16 ans, je ne suis pas une maman, j'oublie déjà de prendre mes vitamines le matin et je perds toujours une chaussette sur deux. Je...je peux pas avoir la vie de quelqu'un d'autre entre mes mains. J'me dis qu'il y a sûrement des centaines de personnes qui rêveraient d'avoir un petit bébé avec eux, et qui pourrait lui donner beaucoup d'amour. Mais...depuis quelques jours, parfois, elle donne des coups, et...comment je pourrais donner naissance et tout oublier ? » Elle est confuse, Liv, ça n'a pas beaucoup de sens. Elle parle avec le cœur. Elle ne veut pas de ce bébé, et pourtant, le faire adopter, ce serait comme un arrachement. Elle est tellement perdue, elle aimerait en parler à sa mère. « Je sais pas Sam..je suis tellement désolée... » elle ne regarde plus le ciel, Liv, elle fixe ses pieds à présent, comme si elle avait perdu espoir.

Sam n'a pas eu une existence minable. On peut même dire qu'il a eu une enfance heureuse, deux parents aimants, pas parfaits mais qui ont fait de leurs mieux pour parvenir à élever leurs deux fils dans cette société malade. Timide et maladroit avec les autres mais heureux, parce qu'il n'avait pas besoin de cinquante personnes pour se sentir unique, une ou deux suffisait. Sauf que ces humains auxquels il tenait lui ont tournés le dos quand Joe a pété un plomb. Ils ont agit comme s'il était invisible. Ce qu'il venait de faire vivre à Liv pendant des semaines. Sale con. Il s'en veut bordel. Parce que malgré tous ces défauts, il est loin d'être méchant Sam. Au contraire. Lâche, maladroit et sans doutes parfois trop naïf, la méchanceté ne fait pas parti de ces traits. La réponse lui file comme un coup de massue sur la nuque, parce qu'elle est aussi indécise qu'elle en a l'air. Parce qu'elle veut elle aussi faire la bonne chose mais qu'elle ne peut se décider. Lui ne peut pas et ne pourra sans doutes jamais comprendre, c'est elle qui le porte dans le fond. Il ne ressentira jamais cette connexion. Sauf qu'il ya ces quelques mots qui tournent en boucle dans le fond de son crâne. Un en particulier en réalité. Elle ? Ca devient d'un coup trop réel. Trop vif. Ca le prend à la gorge. Les larmes qu'il empêche de sortir, trop d'émotion à contenir d'un coup. Il ne sait pas réellement si c'est une fille ou si la jeune femme s'est simplement trompé mais l'erreur serait énorme. Et lui, ça lui donne envie de la serrer dans ses bras. Comme si parmi tous les mots qu'elle venait de prononcer, y'avait que celui là qui comptait, ce 'elle' placé trop maladroitement. Il lève son regard sur elle pour entrevoir ces iris paumés d'un brun intense. Elle est belle Liv. Vraiment. Il l'a regarde presque différemment. Comme l'autre soir quand ses courbes féminines et nues se sont dévoilés à lui. Comme une femme. On va avoir une fille ? qu'il dit, rendant le tout trop frustrant. Parce que c'est finalement dur de ne pas s'attacher quand on découvre ce genre de détails. Mais c'est mieux non ? De laisser ce bébé entre les mains de personnes qui l'aimeront et lui donneront ce qui est le meilleur. Il a quoi à offrir lui ?