fermeture du forum.
Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €

Partagez
 
 where does the good go // (shara).
Aller en bas 
Tara Cohen

Tara Cohen


⋅ paper notes : 326
⋅ since : 23/09/2018

click down

- getaway car.
address:
contact book:
availability:

where does the good go // (shara). Empty
MessageSujet: where does the good go // (shara).   where does the good go // (shara). EmptyDim 2 Déc 2018 - 15:47

L’émeraude de ses yeux se disperse vers l’extérieur. Le patriarche qui quitte la grande demeure. Un sourire qui s’éloigne ; des recommandations qui s’éteignent. Sourire lubrique sur les lippes au moment où elle voit Shaun débarquer. Tentation au creux du ventre ; chaleur qui galbe ses reins. Attirance palpable rien qu’avec cette lueur au fond des yeux. Des mois à côtoyer le chauffeur. Des mois à le frôler, à le charmer, à lui faire un rentre dedans indécent. Des mois à avoir le coeur usé face à ses refus. Des mois à se poser des questions sur la nature de ses sentiments.
Des discussions vagues. Un mystère qui plane. Des zones d’ombres que Tara ne tolère pas. Tempête qui a déboulé et qui a tout ravagé sur son passage. Incapacité à se le sortir de sa la tête. Refrain qui cogne et imprègne les environs. Refrain qui la pousse dans ses retranchements. Alors elle s’arme de patience. Elle résiste aux désillusions. Elle continue son manège avec insolence et franchise. Comme à présent, lorsqu’elle fait tomber les vêtements au sol et enfile un maillot de bain à la limite de la décence. Peau de porcelaine dévoilée. Courbes qui remuent devant le miroir avec un rire qui éclos. Ses canines dérapent le long de ses lippes pulpeuses. Cette chevelure dorée comme le sable qui crame vient tomber contre sa colonne. Un soupire. Une idée. Un besoin.
Et Tara, elle quitte sa chambre. Elle dévale les escaliers du manoir. Là où la richesse s’étale. Là où la luxure fait rage. Comme si l’argent pouvait tout remplacer. Comme si l’argent pansait les blessures. Absence de cette mère qui cause le chaos. Images qu’elle refuse de se rappeler. Le sang. Les détonations. Le corps inerte. Tout ce qu’elle ne montre pas ; tout ce qu’elle ne dit pas. Diablesse aux allures condescendantes qui brille par sa nonchalance. La petite fille à papa que beaucoup disent sans imaginer ce qui se planque sous les couches de derme. Mais ça la blesse pas. Elle joue son rôle dans une splendeur déterminée.
Comme maintenant. Ses pieds qui frôlent le sol où le soleil vient se refléter. Shaun posté près de la piscine, téléphone à la main entrain de recevoir sûrement des instructions. Sourire en coin rien qu’à le voir. Sa stature. Ce corps qui a dû en voir. Ce corps bouffé par les combats. Ceux qu’il a rarement évoqué avant de se raviser. Ces scènes dans la bagnole. Ces scènes dans la demeure. Ces scènes partout où ils ont pu se retrouver. Empreinte indélébile autour de son myocarde. Tara qui le chauffait de ses mots indécents. Qui tentait le tout pour le tout sans y arriver.
Déception ayant bordé ses yeux émeraudes trop de fois.
Alors elle compte pas laisser passer sa chance maintenant. Elle arrive à sa hauteur et pose une main sur ton torse. Contact qu’elle s’autorise ; contact qui suffit à faire frissonner son échine. — Hi, gorgeous. La voix charmeuse comme ses courbes qui déambulent. Comme le creux de ses reins qui se creuse. Elle mordille ses lippes et remonte cette main du diable le long de son cou. Danse sensuelle ; danse séductrice. Un sourire en coin alors qu’elle le voit essayer de reculer. Gêne palpable chez le chauffeur. Satanée résistance que Tara peut plus tolérer. — Are you searching for my father ? Cause he left. Une pause. Les mots qui claquent sous le palais. Le son lubrique de sa voix. Les images qui viennent la hanter. L’envie de l’embrasser, de sentir ses doigts pétrir sa peau, son bassin posséder le creux de ses cuisses. La pression de son corps contre le sien. L’ivresse des sens qui s’éveillent. L’ivresse des sens qui dévalent cette pente sinueuse. — We’re alone right now. Paroles soufflées au creux de son oreille. Chaleur qui exulte. Chaleur qui domine alors qu’elle saisit sa main pour la plaquer sur le tissu de son maillot. Frontière minime d’un peau à beau débutant. — Do you like my new bikini, babe ? L’effrontée fait rage. L’effrontée le pousse au delà des limites imposées par son statut. Elle fait danser ses hanches, ondule son corps au sien et l’observe d’une mine amusée. Je tenterai le diable rien que pour le goût de tes lèvres, Shaun.
Revenir en haut Aller en bas
Shaun Penwyn

Shaun Penwyn
what a skeletal wreck of man this is

⋅ paper notes : 744
⋅ since : 01/07/2018

click down

- getaway car.
address:
contact book:
availability:

where does the good go // (shara). Empty
MessageSujet: Re: where does the good go // (shara).   where does the good go // (shara). EmptySam 15 Déc 2018 - 23:50

Les yeux plantés sur l'eau transparente, le téléphone collé à l'oreille. T'écoutes le récit de ton ancien collègue, un sourire nostalgique dessiné sur les lèvres. Les bruits de vestiaires, les ragots qui traînent toujours. Les habitudes ne changent pas, même après ton départ. Des histoires dont tu n'as que des bribes, les morceaux qu'on te répète à l'autre bout du fil. C'est toujours la même chose, dans le fond. La jalousie latente entre les différents talents, la recherche constante du push de la part des équipes créatives de la fédération. Trouver le nouveau visage de la compagnie parmi toutes ces nouvelles tronches qui s'agglutinent depuis ton renvoi. Une évolution que tu suis de loin, derrière un écran, comme un fan lambda. Comme si ce n'était pas toi, au milieu de ce ring, il y a quelques mois encore. Tu te retrouves à juger les moindres gimmicks qu'on présente, les moindres storylines arrangées. Un nouveau regard, que tu n'avais pas forcément quand tu étais au centre des histoires. « Anyway, they wanted me to make a face turn. Like, they know I'm an awesome heel, why would they do that ? That's stupid. » Tu hausses les épaules, comme si ton interlocuteur pouvait te voir. Fais les cent pas sur le rebord de la piscine. La richesse que la famille Cohen dégueule dans les moindres recoins du manoir. « I have the feeling they're kinda lost right know, Kevin. But yeah I agree, you gotta stay heel. I told you before, you're my heir. » Le rire au bord des lèvres, pour combler la douleur que les mots imposent. The heir, because you're over.
T'enfonces ta main libre dans la poche de ton pantalon, les yeux plissés sous l'effet des rayons du soleil reflétant sur l'eau de la piscine. Tu la vois pas arriver, l'enchanteresse. Le serpent déambulant jusqu'à toi. Le palpitant se soulève à l'instant où sa silhouette se dessine au coin de ton champ de vision. « Ok Owens, I'll call you back. Take care. » Et c'est sans un mot de plus que tu raccroches. Remets ton portable dans la poche arrière de ton jean. Un geste trop long à exécuter, pour éviter de lui accorder ton attention. Qu'importe, quand elle s'impose devant toi. Qu'elle te considère comme terrain conquis, de ses doigts manucurés sur ton torse. Les veines qui s'embrasent, le cœur sursaute au contact. Le visage fermé, pourtant. Tentative de paraître désintéressé alors qu'à l'intérieur de ton crâne, c'est la guerre qui fait rage. Les lèvres restent closes, ne lui accordent pas la victoire d'entendre tes pâles excuses pour t'échapper. Elle les connait déjà toutes.
T'essaies de t'écarter, pourtant. De rompre ce touché qu'elle t'impose. Mais elle tient bon, la sirène. T'aspire dans ses charmes d'un regard trop enjôleur. Et t'aimerais tellement la détester, Shaun. Réussir à la haïr pour cette façon qu'elle a de se jouer de toi de la sorte. Sûrement un énième pari à la con avec sa bande. Une quête poursuivie en duel avec ses amies. Une course avec une en particulier. Candace, qui s'avance dès que la blonde tourne le dos. Plus de facilité à l'écarter, pourtant. Moins prisonnier de ses charmes que de ceux de la fille Cohen.
Un pas en arrière. « Yeah, but not for long. » Wrong. Le patron est parti pour le reste de l'après-midi, et sûrement la soirée. Une sortie qui ne nécessitait pas tes services. Inconscient des actions de sa fille à l'instant où il s'absente. Une confiance aveugle qu'il t'accorde, alors que tu combats tes propres pulsions. Parce que t'as le crâne semblable à un champ de bataille, Shaun. L'attirance qui dévore, qui se fait toujours plus entreprenante sur tes pensées et tes actions. Des gestes que tu quittes avec toujours un peu plus de difficulté. Des mots lascifs sur lesquels tu ne rebondis plus d'une manière autant détachée. Elle gagne du terrain, Tara. Un peu plus à chaque avance.
Les frissons décorent ta peau lorsque son souffle effleure cette dernière. Et t'as pas le temps de reculer, de couper court à la proximité quand ses doigts se saisissent de ta main. Geste trop intime, trop provocateur. La chaleur ardente au creux de ta paume contre son sein, de tes reins au même instant. La matière trop fine pour cacher les détails de sa poitrine, les pointes provocatrices. « Stop that. », que t'arrives à murmurer entre tes lèvres pincées par la gêne. T'arrives enfin à t'écarter, recules ta main rapidement pour la planter dans tes poches. Imposes un écart entre les deux silhouettes bien trop différentes. « Don't you have something more important to do than bothering me ? » Mais t'aimes ça, pourtant. Cette façon qu'elle a d'onduler devant toi, de réveiller tes sens devenus léthargiques. De ramener des sensations dans ta carcasse abimée par les excès. « You and your friend Candace really need to stop that little game of yours, I got no time for this. »

lexique du catch pour vous éviter des recherches google reloues:
Revenir en haut Aller en bas
Tara Cohen

Tara Cohen


⋅ paper notes : 326
⋅ since : 23/09/2018

click down

- getaway car.
address:
contact book:
availability:

where does the good go // (shara). Empty
MessageSujet: Re: where does the good go // (shara).   where does the good go // (shara). EmptyLun 17 Déc 2018 - 10:05

L’insolence, elle danse au bord de la piscine. Métaphore qui se dépeint sur ses hanches qu’elle remue la poupée. Gestes convaincus. Désir réel. Le sourire lubrique pour faire voltiger les faiblesses de Shaun. Chimère dessinée sous le tissu qu’elle a retiré trop de fois, sous sa peau qu’elle a frôlé en l’imaginant contre son corps. Prénom érigé entre deux gémissements.
Ça a commencé par une simple envie. Ça a continué au détour de quelques bribes de discussions. Type renfrogné. Type peu bavard. Et pourtant, son regard qui se calquait au sien. Son regard qui devenait un supplice pour elle. Tara, elle lui a parlé sans qu’il ne dise quoique ce soit. Des histoires pour combler les blancs, des émotions étalées de sa voix tremblante parfois. Il y a eu les coups d’oeil dans le rétroviseur. Les silhouettes bonnes qu’à se frôler dans les couloirs refroidis du manoir. Des sourires qui se sont heurtés à une placidité agaçante. La ligne de sa mâchoire contractée à chaque déception ; chaque impression de transparence.
Elle a le coeur serré la gosse. Quand il cause. Quand il claque les mots avec une froideur affligeante. Le ventre tordu par une douleur. Par une décharge sur l’épiderme. Ça la rend dingue. Ça la blesse. Déception qu’elle a conté à son meilleur ami des centaines de fois. Et une détermination qui ne faiblit pourtant pas. Il se crispe ; se tend et s’agace presque. Les paroles dansantes comme une valse et le tempo qui devient une rupture. Un équilibre fragile que la blonde perd à l’instant même où il écarte sa main de sa poitrine. Les phalanges prisonnières de ses poches. Un mouvement de recul. Des palabres.
Puis une lame tranchante dans le myocarde. Un prénom qu’il scande de sa voix rauque. Celui de Candace. Une amie. Une traitresse. Un tir au fusil sur ses sentiments. Un coup de poignard dans le dos qu’elle remue sous les flammes son insolence. Un pâle reflet de ce miroir nauséabond. Il se dessine grâce au fric. Milieu cerné par les billets, l’hypocrisie, la bienséance. Tout ce qui se disparaît dans l’ombre de la nuit. Les étoiles qui se dérobent pour que le pire domine. Candace, elle tourne autour de Shaun. Tara le sait. Tara le subit. Les foudres envolées en plein visage des centaines de fois pour l’éloigner, pour l’empêcher de continuer son manège.
Rage au ventre de l’imaginer le posséder. Rage au ventre de l’imaginer capter son attention. C’est pas qu’un caprice. C’est pas qu’un jeu comme il se plait à dire. C’est ce qui truc en plus qui fait gronder la colère dans sa cage thoracique. C’est la tristesse qui se mêle à la jalousie. La douleur qui se conjugue au désir. Attraction fatale qui démolie la poupée sur place. Elle hoche la tête, se recule à peine et le fixe. Cette fois-ci, son sourire, il a disparu.
Les poings se serrent. Sa poitrine se gonfle. Poumons asphyxiés qui pourrissent sur place. Hémorragie à l’âme qu’il est même pas capable de déceler.
— Wait…Candace ? Oh, great. La mine à peine innocente alors qu’elle tortille une mèche dorée. Par terre de sable qui s’enroule autour de son index. L’os de sa phalange qui craquèle. Elle avale sa salive avec peine, la trachée contractée et brûlante. Respiration en suspend. Tara, elle devient folle. Folle de colère. Folle de lui. Aveugle d’une situation qui s’embrase. Puis elle revient à l’assaut. Un pas vers le chauffeur. Une distance rompue alors qu’un ricanement s’échappe. Ça sonne faux. Ça pue la tristesse et le sarcasme. — She wants to suck your dick so hard, yes. Want you an advice ? Cum in her mouth. Fuck her like hell. And she will be satisfied. After all, that’s exactly what candaslut desires. Et un coup de poing qui s’écrase contre son buste. Une punition qui n’a aucun effet sur cette carapace musclée et virile. Elle n’a plus rien d’une tentatrice. Elle devient une poupée de chiffon. Froissée et blessée. Les joues qui s’échauffent et virent au rouge. Couleur de la passion. Et le noir qui teinte son regard. Elle devient vulgaire, grince des dents et mordille sa lippe. Morsure jusqu’au sang presque avec le goût métallique qui pourrait la faire gerber.
Torrent émotionnel. Tornade filante.
Une tempête qui se déchaîne. Une tempête qui ravage les alentours. Le ciel bleu chassé par le soleil qui crame leurs peaux. Le volcan qui explose à l’instant où sa main agrippe son menton, là, perchée sur la pointe des pieds. Le bout des ongles sur son derme. — Is she more attractive than me ? Et je crèverai si tu me dis que oui. Question en suspend.  Silence de l"homme. Comme à chaque fois. Cinq mois d’une cohabitation bancale comme une funambule à peine assurée. Cinq mois qui se consument. Cinq mois qui flambent. Le brasier de ses yeux ; le sang de ses lèvres qui remuent.  — I said : Is she more attractive than me ? Prononciation outrageuse de chaque mot. Appui volontaire sur les lettres qui s’alignent et finissent par s’effriter. Pour la première fois, y a ce truc différent. Y a ses yeux qui brillent. Sa main qui tremble. Son corps qui se déchire. Pour la première fois, Tara, elle paraît fragile. Désarroi qui finit par la rendre dingue. Alors elle redore son blason. Sa main descend sur le buste du type, son ventre. Et dans l’instant, il se tend, essaye de s’échapper d’une emprise arriviste.  — Look at you, Shaun. Un soupir. Un souffle à peine audible. Le rythme de sa respiration à contre courant avec les mouvements de la flotte derrière eux. — Don’t lie to me. I’m feeling everything. Especially this. Plus aucune retenue quand son dernier mot est appuyé par cette main insolente. Celle qui se glisse, saisit son entre-jambe en appuyant avec insistance. Pas pour le faire prendre son pied. Pas pour s’offrir à lui. Mais pour dessiner sa rage ; pour espérer qu’il ouvre les yeux. Le visage de Candace revenant comme un fantôme nauséabond. Tara, prisonnière de ce démon. Prisonnière de Shaun.
Et tu vois, les larmes qui coulent pas ? Tu vois ma douleur qui chavire sur mon épiderme ?
Revenir en haut Aller en bas
Shaun Penwyn

Shaun Penwyn
what a skeletal wreck of man this is

⋅ paper notes : 744
⋅ since : 01/07/2018

click down

- getaway car.
address:
contact book:
availability:

where does the good go // (shara). Empty
MessageSujet: Re: where does the good go // (shara).   where does the good go // (shara). EmptyMer 26 Déc 2018 - 23:18

Les gestes provoquants, comme à l'habitude. Ce même manège qui se joue sous tes yeux, les attaques perpétuelles. Les stratégies qui finissent par toutes se ressembler, au final. Des regards, des mots. Une façon qu'elle a de mouvoir sa silhouette dans ton champ de vision. N'importe quoi pour te faire sombrer, Shaun. N'importe quoi pour te tenir dans la paume de sa main. Et si elle savait, Tara. Si elle savait que ça marchait. Le visage reste fermé, pourtant. Des réactions que tu réprimes, des sourires qui ne naissent jamais aux commissures de tes lèvres. Ne pas lui donner raison, ne pas lui faire comprendre qu'elle a tout le pouvoir, la blonde. Tu cherches à fuir son regard. A fuir tout court, même. Pries pour une intervention extérieure, n'importe quoi pour te sortir de ce piège qui se referme lentement sur toi. Mais y'a rien pour venir te sauver, Shaun. Rien pour t'extirper de l'embuscade. Le père Cohen est parti pour le reste de la soirée. Le reste des domestiques est déjà rentré, la journée terminée. T'es le seul à rester en permanence sur le domaine, le seul à vivre ici. La dépendance, à quelques mètres du manoir. Des lieux construits pour cette simple utilisation, lorsque la possibilité d'engager un garde du corps s'est fait sentir. Troisième à vivre entre ces murs. Le premier à y rester plus de deux mois.
Des mois que tu subis, sous le règne de Tara. Impératrice des lieux. Elle dirige d’une main de maître dans l’ombre de son paternel. S’impose sur le carrelage hors de prix, autant que dans tes pensées. Le soupir qui s’échappe à ses mots. Des propos qui pourraient t’arracher un sourire, en temps normal. Qui raisonnerait tellement mieux sur le ton de l’humour. Mais le regard de la blonde, il n’accorde pas le bénéfice du doute. Cette rage que tu perçois au fond de ses yeux, derrière l’émeraude, derrière tout ce qu’elle préfère te renvoyer. Querelle stupide entre deux gamines trop choyées. Petite guerre pour animer les conversations entre les groupes où l’argent dégouline. T’es qu’un pion au milieu de l’échiquier, la carcasse déchirée entre les deux Reines.
Attaque vaine contre ton buste, la silhouette ne flanche pas contre son poing. Poupée enragée face au géant. Tu souffles, Shaun. Laisses tout s'échapper dans un soupir. La fatigue de la voir s'énerver de cette façon, de supporter les assauts à répétition. De rester de marbre alors qu'elle met à mal ton crâne de par ses sourires. De par ce visage angélique qui renferme en réalité le Malin. « Stop that, you gonna hurt yourself. » La moquerie absente dans le ton. Les propos qui ne prennent pas la forme d'une raillerie mal venue. La gamine obstinée. Les injures passant ses lèvres. Une scène qui devient presque tradition, parmi toutes les autres. Elle est proche, Tara. Bien trop proche. Le bout de ses doigts brûlant contre ta peau. Mais tu ne te détournes pas, pourtant. Coincé, ça y est. La sirène s'impose et domine. Le vert des yeux pareil à un piège. La mâchoire serrée, plutôt que de répondre. Le souffle court dans la bataille. Dernière chance pour prendre tes jambes à ton cou et disparaître. Au loin, le tonnerre gronde. Menace la douce accalmie ensoleillée. Une chaleur étouffante, qui n'a rien à voir avec la Cohen. Le ciel va se déchirer d'une minute à l'autre. Trop de journées illuminées sous l'astre ardent pour que cela continue en toute impunité.
Haussement d’épaule pour contrer tout le reste. Donner cette impression de n’en avoir rien à faire, alors que c’est le contraire qui fait rage dans ta tête. « I could not care less about her, to be honest. » La réponse par omnission. La Candace, elle ne pourra jamais arriver à la cheville de la blonde. Elle est un trop qui ne fait que tuer le reste. Un abus permanent qui fait oublier un sourire ravageur et une chevelure brûlante. Tu penses pouvoir t’en sortir avec cette réponse. Echapper au feu ennemi. Survivre à l’attaque.
Sans compter sur ces cinq doigts qui s'immiscent contre le tissu, réchauffe la peau dissimulée à la suite du passage ardent. Les sillons pour dévorer les vestiges de l'armure. Puis le contact, trop intime. La douce agression, par-dessus le vêtement. Tu recules, rapidement. Pas assez, peut-être, pour essayer de lui faire comprendre des trucs que t'es pas foutu de piger toi-même. Le touché brûlant, il gonfle ta poitrine et fait vriller le sang dans tes veines. Et le cerveau, il met trop de temps pour dire que ce n'est pas normal. « What the fuck, Tara ? Are you out of your damn mind ? » Because I am. Le palpitant en pleine course et pourtant, la chair rencontrée contre ses doigts reste impassible. Cadeau empoisonné, fourni avec ses prises que tu collectionnes. Les cachetons qui détendent les muscles, mais foutent en l'air les fonctions lascives. Une honte que tu te gardes, qui ronge l'esprit et le peu de confiance qu'il te reste.
Des centimètres toujours plus nombreux entre les silhouettes. Le dos presque appuyé contre la baie vitrée alors qu’elle est toujours au bord de la piscine. « You really need to stop that. Working for you does not mean that I’m a toy for you to play with. » I’m not a toy and neither is my heart.
Perles d’eau qui viennent s’écraser contre ta peau, alors que le tonnerre gronde, toujours plus proche. Les yeux quittent alors la silhouette de la vénus, pour la première fois depuis de trop longues minutes. Le bleu remplacé par la grisaille au-dessus de vos têtes. Tu fais glisser la porte coulissante, invites la blonde d’un geste de la main. « Come on, it’s gonna rain. »
Rentre, mais laisse-moi en paix.
Rentre, mais accorde-moi un moment de répit.
Des suppliques qui restent dans ton crâne, ne naissent jamais sur tes lèvres. Parce que ce ne sont que des mensonges.
Revenir en haut Aller en bas
Tara Cohen

Tara Cohen


⋅ paper notes : 326
⋅ since : 23/09/2018

click down

- getaway car.
address:
contact book:
availability:

where does the good go // (shara). Empty
MessageSujet: Re: where does the good go // (shara).   where does the good go // (shara). EmptyJeu 27 Déc 2018 - 14:06

Les mots de Shaun résonnent. Ils sont placides. Ils sont dénoués d’émotions. Et malgré ce qu’il dit ; l’incendie ne se calme pas. La même douleur. La même amertume. La gorge de Tara qui se contracte et déploie une brûlure désagréable. Ses poings qui se serrent, bloquent la circulation du sang et se rouvrent vers son bas-ventre. Chaire qu’elle veut voir durcir pour se calquer à ses propos. Chaire qu’elle imagine courir sous la pulpe brûlante de ses phalanges. Échec lamentable quand il reste de marbre. Ego froissé ; la sensation de ne pas lui plaire, de ne pas être aussi bien que toutes celles qu’il a pu s’autoriser à aimer. Mais à quoi tu pensais, Tara ? T’es qu’une gamine. Le constat paraît brutal et désagréable. Assez pour que sa cage thoracique se contracte. Assez pour que le simple fait de respirer se transforme en un mouvement corrosif. Une hémorragie débutante et qu’aucune compression ne vient apaiser. Une perte de contrôle. Des sentiments à moitié exposés.
Et ça rend dingue la gamine. Des semaines. Des mois maintenant. Le temps qui se dérobe, file et l’empêche de réfléchir correctement. Les idées floues autant que ce qu’elle éprouve. Le désir qui laisse place à ce palpitant enragé. L’envie qui laisse place au besoin. Frontière infime qui s’évapore sous un ciel orageux. Dédale sombre et capricieux comme le vert de ses yeux.
Mais la blonde s’en moque. Trop focalisée sur lui. Trop focalisée sur les mots qui déchirent son ventre. Une impression conservée par le chauffeur ; des idées faussées pour appuyer sur une plaie béante. Il ne voit rien. Il ne veut rien voir. Nuance qui sème le chaos. Acte des enfers pour venir bouffer l’accalmie. Acte des enfers qui chassent les échos célestes du paradis.  
Elle ne bouge plus Tara.
Le corps paralysé par la peine. Les muscles atrophiés par cet énième rejet.  Impression d’être bonne à rien ; une vulgaire gamine qu’on oubliera trop vite. Il s’éloigne. Distance qui s’impose. Une voile glacé danse le long de sa colonne. Il exige. Mais Tara, bouge pas. Son regard émeraude impose la danse alors qu’elle hausse les épaules. Nonchalance. Désintérêt factice pour masquer la réalité répugnante.
Elle s’entiche de lui, la gamine. Poupée trainée dans les méandres de ce qui flambe autour du palpitant. En secret. Loin du regard des autres. Loin de ses yeux à lui, apparemment.
— You’re working for my father. Not for me. I don’t need anyone to protect myself. I’m not a little girl anymore even if you're acting like i am. Les mots sont crachés avec froideur. Celle qui entoure l’émeraude de ses yeux ; là où l’espoir n’a plus sa place. Elle fait un pas vers la piscine. Et elle plonge, la poupée. La tête la première dans une eau glacée. Le contact brûlerait presque son échine. Le corps de la sirène se perd dans le fond de la piscine. Mouvements angéliques de ses courbes. Les yeux entrouverts. La respiration en suspend ; l’oxygène qui se fait la malle. Elle insiste. Elle ne remonte pas la surface. Des retranchements contre lesquels la gamine cogne.
Les aiguilles de la pendule s’actionnent, réaniment le temps. Et elle finit par émerger. Le souffle rapide, brisé par l’effort. Les cheveux ramenés en arrière et chutant à même ses reins. Le vert de ses yeux perce la nuit et cherche la noirceur des siens. Elle lâche un soupire. — I don’t care. Les mots peine à s’ordonner. Dominos mal assurés pris d’assaut par une respiration saccadée, galbée par l’effort. Ce n’est pas la pluie qui va l’arrêter. Ni le tonnerre qui gronde sa colère. Encore moins les foudres qui se décident à illuminer le paysage. — I’m already wet, Shaun. Enième pique. Énième lame acerbe qu’elle veut enfoncer dans son bas-ventre. Les mains posés sur le rebord de la piscine pour se hisser à l’extérieur. Le corps tremblant. Le corps recouvert de ses gouttes chlorées.
Elle a froid, Tara. Mais elle ne montre rien.
Un regard vers le ciel menaçant. Un regard vers lui. Démarche déterminée. Le silence pesant qui se brise par l’eau claquante au sol. Elle remue des hanches et se stoppe près de lui. Un regard. Une interrogation.
Des espoirs qui se perdent. Son coeur qui crève depuis longtemps. Un pansement qu’il arrache de ses mots ignorants pour mieux infecter le derme. Présence caustique qui la fou en l’air la gamine.
— What’s wrong with you seriously ? For your information, I don’t need a toy or something else. You’re such a dumbass. Elle claque les mots mais l’impératrice colère domine. Un empire qu’elle broie de ses phalanges craquantes. Des os mis à mal ; emportés par une rage symptomatique.  Tara, elle a pas de mal à obtenir gain de cause auprès des types de son âge. Des sourires, une voix mielleuse, une main entrainée au vice et la suite s’actionne. Shaun, c’est pas qu’un moyen de semer la discorde, ni même une baise désirée pour l’oublier ensuite. C’est ce truc en plus qui lui fait perdre toute notion de réalité. C’est ce qui aura sa peau sans même qu’il ne le remarque.  — But you’re right on one point : I’m out of my mind and it’s all your fault. L’aveu bouffe ses lippes tremblantes. Répulsion de ce qu’elle ose dire ; et de ce qu’il ne dira pas. Pour la première fois, son regard n’a plus rien d’aguicheur. Il brille par une émotion à part. Il se teinte de toute la douleur éprouvée. Les entrailles qui se tordent entre un passé macabre, un présent corrosif et un futur qu’elle ne sait plus entrevoir sans lui. Ses yeux ravivent des perles salées que la blonde cherche à tout prix à cacher.
Pas question de craquer devant lui. Pas question de devenir faible.
Et pourtant, tu as tout foutu en l’air, Shaun. T’es en train de me ruiner de ton ignorance et tu le vois pas. Le constat chagrine les coeurs.
— Fuck ! Qu’elle se dit sans même capter son regard. Elle s’avance et finit par s’adosser à une des baies vitrées. Le corps qui tremble de froid. Les cheveux qui perlent encore. Elle est mal au point Tara. À cause de lui. Et ça devient un vacarme sans précédent. Elle se laisse glisser à terre et ramène ses genoux vers son corps. Sirène qui redevient qu’une gamine en proie à ses démons.  — Go away, after all you fuckin’ don’t care about me. I will manage myself alone.
Un dernier regard. Une dernière considération.
Des mots qui ne sont que supplications.
Le besoin qu’il l’abandonne ; qu’il ne voit pas ses fêlures.
Revenir en haut Aller en bas
Shaun Penwyn

Shaun Penwyn
what a skeletal wreck of man this is

⋅ paper notes : 744
⋅ since : 01/07/2018

click down

- getaway car.
address:
contact book:
availability:

where does the good go // (shara). Empty
MessageSujet: Re: where does the good go // (shara).   where does the good go // (shara). EmptyVen 28 Déc 2018 - 0:36

Des mots qui passent ses lèvres, par dizaines. Un ton qui pourrait être chargé d'insultes, si elle le voulait. Et elle veut, sans doute. Te traiter de tous les noms, pour peu que ça te fasse réagir un peu plus. Attitude stoïque face à la tornade blonde, le visage fermé aux moindres réactions, pour mieux éviter de sombrer. Ne pas céder face à ces pulsions qui rongent ton crâne depuis des semaines. Depuis qu'elle a commencé sa danse, Tara. Une valse sous tes yeux, dans un espoir fondé de te voir tomber dans ses bras. Véritable sirène, toujours à se mouvoir sous ton regard, chaque jour. Des propos déplacés, quand l'oreille de son père traîne ailleurs. Des regards lourds de sens, des gestes qui ne laissent pas la place à l'imagination. Un comportement qui en devient presque cliché. Une attitude qui fonctionne, pourtant. Parce que Tara, elle est partout. Ancrée dans ton crâne même quand elle n'est pas dans les parages. Visage angélique pour te faire vibrer. Chevelure dorée dans laquelle tu te vois te perdre, déjà. L'envie viscérale au creux des reins quand elle déambule dans les tenues les plus aguicheuses possibles. Déesse de la tentation qui glisse sur le carrelage, le tissu oublié au profit d'une peau de porcelaine qu'elle te fout sous les yeux. Ce même rictus sur ses lèvres charnues. Alors à chaque fois, tu fuis, Shaun. Préfère quitter la pièce que de subir les attaques qui effritent l'armure, toujours plus.
Mais là, ce sont des éclats lumineux qui déchirent le ciel. C'est ce son dangereux qui résonne toujours plus rapidement après le flash. La tempête en approche, prête à balancer ces deux êtres de chairs encore dehors. Les lèvres entrouvertes, mais pour dire quoi ? Elle ne t'écoute pas, de toute façon. Rien ne sort. Qu'importe, tu n'as pas le temps. Elle plonge, Tara. L'eau à peine dérangée par la silhouette frêle lors de la rencontre. Le soupir aux lèvres. Des réactions plus abusées les unes que les autres. Tout dans l'aspect théâtral. Légère panique quand elle ne remonte pas. Ton dos quitte le mur, un pas vers la piscine. Et putain, tu le sais. Tu le sais que c'est encore un piège qu'elle te tend. Désamorcé, quand elle remonte d'elle-même à la surface. « For Christs sake. » Un murmure presque inaudible en écho à ses mots, à ses propos empoisonnés. Tes yeux que tu ne peux contrôler. Ils dévalent le long de son corps, s'attachent trop longtemps aux formes. Belle à s'en damner. Ce genre de beauté qu'on croise au milieu des pages d'un magazine. T'as le cœur qui se soulève, Shaun. Martyrisé par une gamine avec un sourire béni par les cieux.
Simple haussement d'épaule à ses mots. What's wrong ? Everything, Tara. And mostly you. Your eyes, your lips, your body. Everything about you drives me insane. La vérité qui ne devient jamais réelle. Jamais prononcée à voix haute. Jamais avouée à l'attention de la sirène. Le palpitant en berne, quand elle reprend la parole. Qu'elle t'assassine de ces mots emplis de sens. Your fault. Des idées stupides germent dans un recoin de ton crâne. Un espoir fou que tout ça, ça veuille dire tellement plus. Pas seulement une course à la con avec une amie à elle. Pas seulement un défi lancé, un soir trop alcoolisé. Qu'il n'y a pas quelqu'un d'autre derrière pour lancer : « t'es pas cap de baiser avec le garde du corps. ». Des conneries que tu effaces. Arrête de rêver, Shaun. T'es qu'un potentiel trophée de plus dans le palmarès de la jeune femme.
La mâchoire serrée. Le regard absorbé par ses traits. Elle tremble, Tara. Chevrotante contre la baie vitrée. Un souffle qui s'échappe. La fatigue, ou bien cette envie inlassable de l'aider. T'en sais rien. Mais tes doigts se referment délicatement sur son poignet. Tu l'entraînes à l'intérieur, à l'abri de la tempête qui rôde de plus en plus près. Quelques secondes à peine avant que la foudre ne frappe un arbre au fond du domaine. Bruit tonitruant dans l'air chaud. La porte fenêtre refermée en hâte. « Be right back. », que tu lui dis en lâchant sa peau encore mouillée. Les talons qui tournent, et la carcasse qui s'évade entre les murs du manoir. Tu pousses la porte d'une des trop nombreuses salles de bain. Attrapes une longue serviette aux nuances d'ivoires. Une manufacture hors de prix, pour un simple objet de la vie quotidienne.
Cette même étoffe que tu glisses sur ses épaules, à ton retour. « Here. You're shivering. » Les mains qui s'affairent, bougent rapidement pour tenter de réchauffer la carrure frêle de la blonde. Un instant où les corps sont trop près. Où sa séduction n'est plus de mise. Poupée glacée, loin de ce rôle de femme fatale qu'elle joue sans fausse note. Et tu la préfères comme ça, Tara. Loin des facéties, loin des jeux et de l'attitude provocante. Les phalanges toujours attachées à elle, séparées de sa peau par l'armure de fortune. Les prunelles perdues dans les détails de son visage. Absorbées par l'émeraude. Accaparées par les joues qui regagnent en chaleur. Hypnotisées par les lèvres fournies. Le regard trop attiré par ces dernières, les visions fantasmagoriques qui s'alignent les unes après les autres. Des tiennes sur cette peau de porcelaine. De tes doigts dans ses cheveux. De son parfum ne quittant plus ton derme. Tu déglutis, Shaun. Parce que même quand il y a plus de piège, tu finis quand même par te faire capturer par des songes. Le cœur en pleine course. Distance trop courte. Distance éclatée quand tu fais ce dernier pas en avant. Le dernier, avant un tout autre contact. Barrières écroulées, le bon sens balancé.
Une main quitte le haut de son bras, glisse jusqu’à sa nuque. Les doigts incitent le visage à se lever, les regards à se croiser. L’adrénaline faisant vriller tes veines. Ta bouche effleure la sienne, au début. Pas même un baiser à proprement parler. Trop chaste. Trop rapide. La question muette dans tes yeux. Le doute. La déception. Tu cèdes, Shaun. Ploies face aux attaques. Perds la guerre en terminant prisonnier. Les regrets absents, pourtant.
Parce que putain, t’as l’impression que tes poumons se remplissent enfin.
Revenir en haut Aller en bas
Tara Cohen

Tara Cohen


⋅ paper notes : 326
⋅ since : 23/09/2018

click down

- getaway car.
address:
contact book:
availability:

where does the good go // (shara). Empty
MessageSujet: Re: where does the good go // (shara).   where does the good go // (shara). EmptyVen 28 Déc 2018 - 2:02

Les gouttes de pluie éclatent à même son derme. Un contraste édifiant. Chaleur dégagée par les courbes assassines ; froideur déterminée par ce palpitant qui s’éreinte. Des prouesses d’une sirène endiablée bonnes qu’à s’effondrer comme un château de carte.
Elles tapissent les bas-fonds de sentiments inavoués. Ceux cloitrés au fond de son myocarde. Trace rougie le long de sa gorge quand les mots sont refoulés. Ils s’abiment. Elle s’abime au passage. Des espoirs d’un terrain conquis rien que pour être sienne. Elle y croit au travers de songes trop présents. Le soir, quand le vent à la vitre, que ses paupières se scellent. Il est là, Shaun. À chaque fois. Debout au milieu de l’entendue de verdure. Le silence est étrange ; presque embarrassant. Tara, elle s’approche. La démarche qui se contorsionne. La grâce qui devient tentation. Elle se stoppe. L’atteinte devient un supplice. Là où ses reins se cambrent, là où son palpitant réclame tellement plus. Elle lâche un soupire. L’écho caustique de l’attente trop compliquée. Mais cette fois-ci, il recule pas. Cette fois-ci, il prend pas la fuite comme un putain de lâche. Il s’approche. Il sourit. Et merde, ce sourire, ce qu’elle crèverait pour se l’imprimer sur le derme. Marque au fer rouge qu’elle s’imposerait dans une douleur exquise. Il attrape sa main ; il lui souffle qu’elle est belle. Puis le monde arrête de tourner. Les éléments qui se déchainent comme aval à cet amour interdit. Il la serre. Il la serre à l’en étouffer. Mais la poupée, elle en réclame plus, elle en veut plus.
Chimère qui se ponctue d’une manière brutale.
Chaque réveil en sursaut. Chaque regard vers le coté abandonné de son lit. Chaque impression de sombrer un peu plus. Vestiges déchirants sur cette échine échaudée. Et elle plonge en enfer, Tara. De tentatrice équivoque à une brebis galeuse. Elle bouffe le sol de sa peau refroidie, exige et espère. Le regard impassible face à lui mais les rétines qui se fondent sous les larmes naissantes. Elle en peut plus, la gosse.
Ça avait commencé par une envie de plus au paysage. Un désir. Une chaleur quand les silhouettes se frôlaient. Des sourires quand le chauffeur se faisait la malle pour l’éviter. Y avait eu ce soir. Une fête organisée pour ses vingt-trois ans. Du beau monde, du pognon étalé dans le manoir. Des éclats de rire déviés par l’alcool qui coulait à flot. Le groupe réuni près de la piscine. La première remarque avait fusé ; avoue, tu vas te le faire, parce qu’on sait tous que tu attends que ça, Tara. Elle était bourrée, la gamine. Surdose de cocktails dans les veines. Elle avait ricané, un brin moqueuse. Poupée qui voulait faire la grande ; poupée qui voyait la clarté de ses idées foutre le camp. Un regard dévié vers cette dépendance où il devait crouler sous les draps froissés par la solitude. Un hochement de la tête en guise de réponse.
Un d’plus à la liste. Elle avait bêtement laissé les mots s’écraser au milieu des arabesques de fumée. Là où les effluves alcoolisées dominaient. Un mensonge. Un tord. Parce qu’elle savait.
Il n’y avait pas de liste. Il n’y avait pas de pari. Elle était foutue depuis des semaines à ce moment là. Elle avait souri avec l’audace d’une diablesse. Seth, il avait rien dit. Il avait même pas réagit. Parce qu’il avait compris le drame en devenir.Palpitant épris et rejeté. Impression de n’être qu’une gamine, qu’une ombre pourrie jusqu’à la moelle aux yeux de Shaun. Les poings serrés en espérant qu’il va se barrer. Les poings liés dans une prière silencieuse. Pars, pars s’il te plaît, pars et laisse moi crever de te désirer sous l’ombre de tes refus. Mais la tâche est impossible. Surprise dissimulée derrière une fragilité retrouvée quand sa main enferme son poignet. Une étreinte, un contact.
Poupée de chiffon qui ne dit rien, se laisse traîner à l’intérieur. Sursaut lorsque la foudre gronde comme sa colère là tout près de l’enveloppe noircie de son myocarde. Carcasse impossible à bouger. La carapace qui s’effrite et tremble. Et lui qui débarque pour déposer une serviette sur cette peau glacée. Elle se laisse faire, Tara. Pantin à son tour. L’insolence qui devient crédulité face à l’attitude du chauffeur. La gorge serrée, les mots prisonniers. Elle frissonne à ce contact rassurant. Le chaud et le froid. Le rouge et le noir. La mort et la vie. La passion et la raison. Palpitant qui se fracasse quand il force l’échange. Les prunelles qui se guettent, qui s’inspectent dans un eldorado d’émotions. Sirène maléfique qui perd son vice. Elle n’est qu’une gamine, Tara. Une enfant chérie ; une adolescente ruinée par la perte de sa mère. Force de caractère qu’elle fait gronder mais qui se casse la gueule quand il rompt la distance restante. Les lèvres qui rencontrent les siennes. Caresse d’un enfer perdu, d’un paradis retrouvé. Un goût d’éternité qui fait fondre son échine. Le derme frissonnant qui appelle l’écho du sien. Tara, elle réalise pas. Peut-être que si et ça la fait flipper. D’abord sur la réserve, trop apeurée à l’idée qu’il se renfrogne et l’abandonne. Un scénario qui suffit à la condamner à l’angoisse. Celle qui s’insuffle au creux de ses poumons. Un organe vital qu’elle servirait à Shaun rien que pour que ça continue. Alors après des hésitations putrides, elle pose une main contre sa joue. Un contact tendre, bien loin des idéaux lubriques. Les lèvres qui se frôlent, combattent à l’unisson. Des soldats vivants d’une guerre qui se termine, l’armistice ordonnée d’un échange brûlant et terriblement électrique. Son corps qui recule ; son dos qui frappe le mur. Mais sa bouche qui se fait docile, prisonnière de la sienne. Les secondes deviennent des minutes. L’oxygène s’abonne aux absents et Tara sourit. Une courbure pour marquer le bonheur, pour marquer l’ivresse. Quand le baiser se rompt, elle laisse courir son souffle près de sa bouche. Instant de grâce pour bafouer la raison. Folie s’invitant au paysage pour gagner tous les droits. — And what about now ? Would you regret it tomorrow ? Persuadée que ce sera le cas. Persuadée qu’il regrette déjà. Elle baisse les yeux, laisse sa main se poser à même son buste. Contact placide rien que pour le garder près de son corps. Une Tara plus vraie, plus tendre, moins rongée par l’insolence. — Because I want you to know i won’t. Never, se retient-elle de souffler. Ses phalanges se retiennent au tissu et elle se hisse sur la pointe de ses pieds. Danseuse étoile qui est bancale, brisée par les doutes. Alors elle l’attire pour coller son front au sien. Le vert de ses yeux, surdose d’espoir qu’elle injecte dans ses veines. Comme cette jugulaire prête à rompre à cause de la peur. — I'm sorry. you're not a dumbass. It's me. I’m a mess or just stupid to believe I could be enough interesting for you. Elle ricane un court instant. Un rire chagrin. Un rire maladroit. La peine dictant la conduite de ses phalanges là contre la peau de sa nuque. Des cicatrices, un passé saccagé par les substances illicites, des maux, qu’elle veut effacer d’un revers de miel. — How am I supposed to deal with it ? With you, with my feelings. Elle regrette presque aussitôt la question. Assez pour se cramponner à lui comme une forcenée. Les bras autour de sa nuque, les mains qui remontent dans ses cheveux, la tête nichée dans son cou. — Hold me. Hold me please. Le supplice de sa voix qui devient un sanglot.
Les yeux brillants ; humides même qui fuient le contact.
Petite poupée mal assurée aux sentiments injectés par la peur.
Revenir en haut Aller en bas
Shaun Penwyn

Shaun Penwyn
what a skeletal wreck of man this is

⋅ paper notes : 744
⋅ since : 01/07/2018

click down

- getaway car.
address:
contact book:
availability:

where does the good go // (shara). Empty
MessageSujet: Re: where does the good go // (shara).   where does the good go // (shara). EmptyVen 28 Déc 2018 - 3:51

Cœur en perdition, avalanche de pensées plus bordéliques les unes que les autres. Guerre perdue, batailles vaines. Tara, elle s'est installée dans ton crâne pour ne plus jamais en ressortir. Y dirige d'une main de maître, contrôle tout le reste. Tes envies et tes pulsions. Tes sentiments bancals. Cinq mois, c'est pas assez pour parler d'amour. C'est pas assez pour déballer ces grandes fioritures. Mais la blonde, elle a tout capté. Elle possède, sans limite. Pantin entre ses mains. Jouet qui s'impose, pourtant. Chasse et attrape.
Premier échange pour paver tous les autres. Contact partit à l'aventure pour mieux guider le reste. Des lèvres hésitantes, des gestes brouillons de part et d'autre. Les expériences oubliées. Compteurs remis à zéro dans chaque camp. Sa main, douce contre ta joue. La tienne, à l'arrière de sa nuque. Incite toujours plus ce visage à se relever, à trouver cette hauteur adéquate à l'étreinte. Contact qu'elle prolonge, qu'elle élabore et construit contre ta bouche. Batailles des lippes. Les traits éclairés à intervalles irréguliers par le ciel déchiré. Son allure que tu suis, ses reculons jusqu'au mur. La paume libre appuyée contre ce dernier, barrière de pacotille pour ne pas la laisser s'échapper, la sirène. Peur sordide qu'elle s'évade, maintenant qu'elle t'a fait chuter. Maintenant que l'armure est brisée, au sol. Un défi qui paraitrait tellement logique, au final. Une case de plus à cocher dans un tableau de chasse. Shaun, check. Mais tu secoues la tête, pourtant. Réponds par la négative à cette question lourde de conséquences. Les regrets, tu les collectionnes. Le crâne trop plein pour en ajouter d'autre. Pas ce soir. Pas maintenant. « That makes the two of us, then. » Murmure lancé pour appuyer les gestes.
Sa main, comme un fer brûlant à travers le vêtement. Contact répété, pourtant. Attaque principale de son arsenal. Connotation différente, cette fois. Tu ne repousses pas le geste, ne rejettes pas tout d'un air ahuri. Te penches même un peu plus, plus bas. Vers elle. Une poignée de centimètres à combattre, à peine. L'inspiration nécessaire, au milieu de tout le reste. Son parfum hors de prix inhalé, installé jusqu'au fond de ton crâne. De quoi faire disjoncter les derniers remparts de conscience. Peau contre peau dans ce contact qu'elle initie. Paupières closes, un instant. Le temps d'enregistrer, de capter la connerie que t'es en train de faire. L'échec cuisant dans lequel tu plonges tête baissée. Des erreurs par dizaines. Tu rigoles avec elle, Shaun. Le rictus aux commissures des lèvres. Le son léger, presque cristallin qui passe ses lèvres. Naturel. Ses armes tombées au sol, sans cuirasse devant toi. « Eh, I'm kind of a dumbass anyway. » L'humour pour planquer tout le reste. Dissimuler la peur qui dévore ton crâne. Des idéaux fantasmés. Des songes trop réels.
Haussement d'épaule à la question. Tu ne sais même pas te gérer toi-même, à vrai dire. Un rythme de vie toujours approximatif, le repos jamais suffisant. Des années passées sur la route. La légalité bafouée pour calmer la douleur et la fatigue. L'esprit devenu faible, mis à mal par des années sous l'influence de ces petits démons absorbés. Plus que la carrure pour imposer le respect. Dernier vestige d'un passé glorieux. Une carcasse à laquelle elle s'accroche, Tara. Ses mots pareils à une complainte. La voix brisée. Des interrogations par centaines. Des questions qui restent muettes. Pas l'endroit. Pas le moment. Alors les bras se resserrent autour de cette délicate silhouette. Soulèvent le corps, l'appuient contre le tien. Demande que tu exécutes dans la seconde même. Le visage installé contre le doré, dans ses mèches qui chatouillent le derme. Les doigts ancrés dans son dos, soutien pour ne pas la laisser chuter. Une main sous sa cuisse.
Cette chimère, mélange de deux corpulences trop différentes, elle déambule sur le carrelage. Prend le chemin de sa chambre. Tara, elle est si légère. Si frêle, comparée à tous ces adversaires rencontrés au milieu du ring. Poupée de chiffon entre tes bras. Les pas raisonnent contre l'escalier. Les étages gagnés. Étendue où la richesse dégueule à travers les murs. Domaine désert, habité seulement par vos deux âmes défaillantes. Tu la poses enfin au sol, les mains toujours placées contre ses hanches. Tes lèvres pour chercher les siennes. Et cette fois, tu l'embrasses Tara. Laisses les lippes se perdre et se retrouver au détour des contacts. Les silhouettes au milieu de ce couloir où elle n'a que trop déambulé. La peau à peine recouverte la plupart du temps, le regard aguicheur en ta direction. Des invitations non dissimulées sous mille facéties. Des demandes assumées, quand le paternel se fait absent des parages. Des refus qu'on a arrêté de compter, au final. Par centaine, sûrement. Gamine plus obstinée que le reste du monde. Prête à tout pour contrôler sa petite cour.
Tu te recules, juste pour la regarder. Juste pour te rassurer. Ne pas voir de moquerie sur ses traits. Ne pas voir de honte au fond de ses yeux. Dans la pénombre, tu ne perçois rien. Éclair de lumière. Le ciel gronde. Illumination éphémère, assez pour dévoiler son visage que tu n’arrives pas à lire. Assez pour lancer ce regard lourd de sens.
Arrête-moi. Mets un terme à tout ça.
Avant qu’il ne soit trop tard.
Revenir en haut Aller en bas


Contenu sponsorisé


click down

where does the good go // (shara). Empty
MessageSujet: Re: where does the good go // (shara).   where does the good go // (shara). Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
 where does the good go // (shara).
Revenir en haut 
 Sujets similaires
-
» pushing me away -- (shara)
» under the sheets @shara.
» have mercy on my heart @shara.
» -- good either way.
» nothing good happens after 2 a.m (tevan)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
- call it what you want. ::  :: say you'll remember me.-
Sauter vers: