- food party -
lula golstein et rowena leister

Comment les choses ont-elles pu aller si loin ? Le cerveau de Rena fuse, fume même, pire qu’une locomotive à vapeur, la fumée s’échappe de ses oreilles dans cette célèbre scène de film qu’elle refuse catégoriquement de voir. Butée la Leister ? Un brin, mais qui lui en voudra, c’est dans ses gênes. Pourtant, ça ne résolve pas son principal problème. Penser n’aide à rien, bien au contraire. Pauvre enfant, qui n’a eu pour problème, quelle couleur serait son vélo, sans exagérer, la vie d’une Leister ne rencontre pas de problème. Une journée a eu raison de la pauvre enfant qui n’a jamais connu les problèmes de cœur, qui avant tourner la page et aller de l’avant. Sa tête va exploser si elle ne va vite demander conseil à une grande prêtresse de merdes. Son dévolu tombe sur Lula, une amie de longue date. Pas que la pauvre Lula est une experte dans les déchéances amoureuses, mais elle doit être plus expérimenté que Rena dans le domaine. Il est chose aisé de l’être en quelque sorte. Un bonhomme de neige voyant sa bien-aimée fondre sous ses yeux en sait plus long sur l’amour que Rowena Leister. S’armant de son casque sans fil, de sa carte de crédit (il faut bien payer les conseils d’une prêtresse en conseil, surtout si ce paiement passe dans son ventre). Son uber en bas de chez elle, elle y saute dedans et direction vers son amie, avec un détour obligé vers le petit japonais de leur cœur, qui leur met toujours trois ou quatre nems en plus, sans rien payer. Chargée comme il faut pour une longue soirée de peine amoureuse, la voilà sur le pas de la porte de l’appartement de Lula. N’ayant même pas pris la peine de prévenir, une vieille habitude coriace de Leister, car on se tient toujours disponible pour un Leister, la voilà qui frappe comme une folle alliée à la porte. – Goldstein ! Ouvre-moi ! J’ai de quoi ressembler à des dindes de noël bien farcies pour le jour j ! Interdiction de pas m’ouvrir. Si y’a qui que ce soit avec toi, balance-le par la fenêtre ! Du Rowena Leister tout craché, on la pense douce, polie, bien élevée, elle l’est, mais laisse parfois un côté un peu trop naturel prendre le pas sur cette image façonnée par son père.

Elle n'était pas chez Nash, ce soir-là, même si elle y avait passé pas mal de son temps en quelques semaines. Seule sur son canapé, vêtue d'un vieux jean et d'un pull bien chaud, Lula profite de sa solitude comme elle le peut, regardant un des téléfilms de Noël idiots qu'elle adorait tant à la télévision, alors que son cerveau, fidèle à lui même, repassait en boucle les derniers évènements de sa petite vie, la plupart incluant un certain blond bouclé. Parce que même lorsqu'ils n'étaient pas ensemble, blottis dans les bras l'un de l'autre, son inconscient ne cessait d'y penser, et même si elle aurait voulu elle n'aurait pas pu oublier les sensations qu'il lui faisait ressentir. Cette relation si douce était la seule qu'elle avait eu depuis plusieurs années, et elle en avait presque oublié le sentiment de bonheur lorsqu'on est avec celui qui fait battre notre coeur un peu plus fort. Perdu dans ses pensées, la musicienne sursauta lorsqu'elle entendit quelqu'un frapper à la porte. Elle eu à peine le temps de se demander de qui il s'agissait, qu'une voix bien distincte se fit entendre. Rena. Elles se connaissaient depuis un peu trop longtemps, ces deux là, toujours prêtes à se rejoindre pour commérer et manger. Surtout manger. Elles aimaient pouvoir se confier l'une à l'autre, toutes les deux très bavardes, mais toutes les deux adorant écouter les histoires de l'autre. Lula éteignit la télévision en se levant, secouant la tête d'un geste amusé, la situation était assez risible. Rowena en train d'hurler à sa porte pour lui forcer à ouvrir la porte, qu'elle soit la ou pas, d'ailleurs. La blonde se dirigea vers la porte d'entrée de son appartement, finalement. — Balance-le par la fenêtre ? — répéta-t-elle mot pour mot en ouvrant la porte avant de s'écarter pour la laisser entrer, les sourcils haussés. — Tu as cru que ma vie était un épisode de Sex And The City, ou quoi ? — Rena le savait bien, même si la petite Lula avait eu quelques petits copains, les hommes ne se succédaient pas dans son lit. À vrai dire, aucun homme n'avait jamais été dans son lit, tout simplement. Elle referma la porte derrière son amie, jetant un coup d'oeil aux sachets de nourriture qu'elle tenait dans ses mains. — Toi, tu as des choses à me raconter. — en déduit-elle simplement en voyant tout ce qu'elle leur avait prit. Une longue et bonne soirée s'annonçait pour les deux amies. Elle lui fit un petit signe vers le canapé, un sourire aux lèvres. — Installe-toi et dis-moi tout, je vais nous chercher à boire.

Rowena c’est Rowena, elle est cette fille qui peut débarquer chez vous, si elle a besoin d’un conseil. Cette fille qui pense que tout peut changer en si peut de temps, que son amie peut changer de bord et ressemblait plus à sa sœur qu’autre chose. Lula est comme une nouvelle sœur, elle retrouve avec elle ce lien qui lui était si chère avec Ariadne. C’est étrange, mais Rena appréciait Lula, elle est comme son reflet opposé dans le miroir. Les bruits derrière la porte et la voix de son amie qui résonne la font sourire. Alors que la porte s’ouvre, elle lui tend le sac. – Qui sait ce qui peut se passer en plusieurs semaines. Tu as donné à peine des nouvelles que j’aurais pu imaginer qu’un beau professeur de guitare, enfin aussi beau qu’à ton goût qu’on soit clair, t’ait kidnappé. Un regard malicieux qui pétille en regardant son amie, la fait sourire plus que d’habitude. Qu’il fait bon de retrouver ces amis qui changent une vie. – Et puis je suis sûre que même Carrie l’a déjà fait de son joli appartement. Elle passe le pas de la porte en riant. Elle sait où elle va, car cet appartement elle le connaît comme sa poche. Elle saute sur le canapé et s’allonge en regardant le plafond. Le blanc immaculé lui semble se rapprocher d’elle et soupire. – Bingo, tu as songé à jouer au loto madame la clairvoyante. Si tu savais ce qui est arrivée, mais toi d’abord tu as le sourire depuis que je suis arrivée et j’ai eu que des brides sur ce satané. Je veux savoir ce qu’il t’a fait pour qu’il t’enlève comme ça de ma vie. Elle chouine la belle actrice au visage de poupon, bien sûr qu’elle va toucher deux mots à Nash plus tard, surtout s’il a enfreint les règles. Elle la regarde filer vers la cuisine et soupire, il est temps pour Rena d’assumer ce qu’elle a fait. – Il se peut… que j’ai couché avec Lewis après avoir trop bu… Punaise je ne pensais dire ça un jour, on dirait ma sœur ! Et si c’était seulement ça. Rena va avoir besoin de quoi boire pour se donner le courage suffisant pour affronter cette cruelle réalité. Elle attrape une des bouteilles que Lula ramène et la décapsule au coin de la table. – Et il se peut aussi que Wes nous a surpris dans ma chambre…. Elle étouffe la fin de sa phrase en buvant gorgée après gorgée cette boisson âpre qui coule dans sa gorge sans aucune pause.

Rowena et ses histoires, elle les connaissait. Même quand rien de spécial ne lui arrivait, elle avait l'art de raconter les histoires pour faire rire Lula, lui changer les idées quand elle en avait besoin. Elle clama qu'un certain professeur de guitare aurait pu la kidnapper, et ses joues rougirent en comprenant bien vite la référence. Elle ne pouvait pas nier que, ces dernières semaines, elle avait passé plus de temps aux côtés de Nash que de son amie. Elle espérait secrètement qu'elle ne lui en tiendrait pas trop rigueur, et ne lui en voudrait pas. Lorsque Rena, qui trouva bien vite le chemin du sofa, annonça qu'elle avait le sourire depuis qu'elle était là, Lula lâcha un petit rire, secouant un peu la tête alors qu'elle récupérait de bouteilles de sodas dans le réfrigérateur, revenant directement au salon ensuite. — J'ai toujours le sourire, j'ai pas attendu un homme dans ma vie pour ça, heureusement. — Pourtant, son sourire était bien plus présent depuis que les choses avec Nash avaient prit cette nouvelle tournure. Lui tendant sa bouteille, elle vint ensuite s'asseoir en tailleur sur le tapis du salon, de l'autre côté de la table basse, faisant fasse à la jeune femme. Elle écouta ses mots, attentivement, tentant de saisir l'envergure de l'histoire et du problème alors que ses yeux s'écarquillaient petit à petit. — Attend, il a débarqué dans la chambre pendant que... — Lula ne fini même pas sa phrase, elle pouvait comprendre que son amie ait été gênée, même si elle avait du mal à imaginer comment on devait se sentir, dans une telle situation. Elle avait le don de se mettre dans de sales histoires sans pourtant rien faire de dramatique. — J'espère au moins que Lewis en valait le coup. — lâcha-t-elle avec un sourire amusé aux lèvres, lâchant un léger rire avant de boire à son tour. Lula n'était pas du genre à paniquer ou à s'inquiéter. Elle ne pouvait plus revenir en arrière, alors autant chercher une solution au lieu de s'en vouloir et de paniquer. Puis elle connaissait Lewis, du moins de vu, ce n'était pas comme si Rowena avait choisi l'homme le plus laid au monde pour passer la nuit.

L’observation est devenue un don pour la jeune Leister après avoir toujours été très silencieuse dans l’ombre de son ainée. Chaque changement, chaque détail les plus insignifiants, elle les remarque. Evidemment qu’elle a vu un changement dans le comportement de celle qui lui ressemble en était un reflet contraire à elle. Elle rayonne bien plus, et ses joues qui prennent une jolie couleur plus prononcée, ne fait qu’admettre que Rena a encore touché dans le mille, si ce n’était pas le cas, elle aurait gardé le silence. Elle se redresse, accompagnée d’un sourire dissimulé derrière un air à peine choqué elle dévisage son amie. – Je n’y crois pas ! Il s’est passé un truc avec Nash ? Par pitié pas de détails si ça devient glauque ! Cet idiot aura encore joué son numéro pour pécho. Il va m’entendre ! Aussitôt dit, elle attrape son portable dans son sac non loin d’elle. Elle sait qu’elle n’ira pas jusqu’à l’appeler mais un petit message bien cinglant, pour lui faire comprendre est amplement suffisant pour la blonde. Une fois le petit message plein d’amour envers ce vieux pervers, elle offre un sourire à Lula qui lui tend une bouteille de soda. Une gorgée plus tard et voilà une Rowena bien moins enjouée, et lumineuse à l’instar de son amie qui rayonne de bonheur. On va dire, que ces derniers jours pour Rena se résument à tourner en rond dans sa chambre, se terrer, faire la morte en espérant que tout soit un cauchemar, voir Wes débarquer pour l’emmener en balade comme avant sur sa moto, mais rien. Wes l’évite comme la peste et quand elle a eu le malheur d’aller le chercher, elle a été reçue… pas comme elle le voulait. Ses lèvres lâchent un énième soupire et elle trouve un intérêt certain et soudain pour le plafond de l’appartement de son ami… Elle ne prend même pas la peine de réponse à la question en suspend de son amie, qui comprend enfin la situation. – Pas plus que ça…. C'est vrai qu'il est pas non plus le coup de siècle, en plus du fait qu'elle ne pensait qu'à Wes à ce moment-là. Elle grogne et se roule en boule dans le canapé comme pour se cacher du monde entier. – J’ai voulu m’expliquer au près de Jordan, et Lewis veut lui dire avant, alors je n’ai encore rien dit… Et j’ai voulu parlé à Wesley… il avait ce regard… celui des autres que je dégoute… Rowena peut supporter beaucoup de chose, elle a toujours supporté l’opinion des autres, juste car elle s’appelait Leister. Pourtant, pour la première fois, elle ne cachait pas que l’opinion de quelqu’un sur elle la touche, car cette personne c’était Wesley, et Wesley… c’est Wesley… Rena n’a pas besoin de beaucoup parler, car Lula est la première qui a compris que Wes est spécial pour Rena, même si elle l’a jamais réellement admis, Lula peut comprendre sans peut de mots, Rena apprécie de ne pas s’étaler en détails sur le sujet. – Je pensais qu’à lui… Il est parti avec cette fille… Comment j’ai pu laissé Lewis laissait faire… Comme si elle n’était pas fautive, ou du moins seule fautive, ce que a semblé oublié Wes en l’agressant. Elle sait bien, mais elle se souvient bien aussi que c’est Lewis qui a débuté, alors oui elle n’a rien arrêté, mais il a débuté en profitant d’elle. Son doigt caresse le verre de la bouteille de soda de cet air triste qui ne lui va pas. – T’as une idée comment je peux faire pour effacer ça ? Elle jette un œil à Lula. Elle s’en veut Rena, elle lui bousille surement sa soirée avec ses histoires, mais au contraire de ce qu’on pense, elle n’a pas une longue liste de noms à contacter en cas de problèmes.

Les quelques mots de Rowena concernant Nash fit écarquiller les yeux à la plus jeune. De quel numéro parlait-elle ? Lula chassa cette question de sa tête. Elle connaissait Nash, et il n’avait pas de petit numéro de séduction. Il était doux, et cette relation, elle leur était tombé dessus sans qu’ils ne le voient vraiment venir. — Calme-toi. Et parle mieux de Nash, s’il te plait, ou je te dirais rien de ce qu’il s’est passé. — En la voyant attraper son téléphone, elle comprit de suite que c’était pour contacter le jeune musicien. Le timing était trop parfait. Se redressant de sa place, elle se pencha vers son amie, lui arrachant des mains son téléphone pour lire les derniers messages qu’elle venait d’envoyer. Le destinataire était bien celui qu’elle pensait, et le message était bien loin de quoi que ce soit qu’elle aurait été capable d’imaginer. Écarquillant à nouveau les yeux, elle regarda la Leister. — Rena, tu fais chier ! Laisse-le tranquille ! — Elle lui rendit malgré tout son téléphone, bien qu’elle hésita une seconde à le garder en otage pour s’assurer que Nash ne recevrait pas d’autres messages dans le genre pour le reste de la soirée. Il ne manquait plus que son amie tente de le faire fuir, alors que leur conversation commençait à être de plus en plus sérieuse. Elle ne tarda pas à se remettre à sa place, en tailleur sur le tapis, alors qu’elle regardait son amie lui expliquer tout ce qui s’était passé dans sa vie. Son relationnel semblait en moins bon état que celui de la musicienne. Elle lâcha un petit rire lorsque Rowena lui annonça qu’il ne valait pas le coup. Elle avait le don de balancer ce genre de réponses avec la plus grande des simplicité. Lula se reconcentra malgré tout pour le reste de l’histoire. Grimaçant à certains passages de son récit, elle prit finalement la parole pour donner son avis, répondre à son amie. — Wesley devrait comprendre, vous n’êtes même pas ensemble. Il n’a pas à te juger sur ça, si tu veux mon avis. Et il ferait mieux d’accepter le dialogue, plutôt que de t’envoyer chier ou je ne sais quoi. — La blonde haussa les épaules, essayant de trouver tant bien que mal les mots. — Jordan risque de le prendre beaucoup plus mal, par contre. Et j’ai bien peur que tu ne puisse pas effacer quoi que ce soit. Fait face avec la tête haute, c’est tout ce que tu peux faire, Rena. On fait tous des erreurs, ils ne sont pas des saints, eux non plus. — Elle avait beau ne trop rien connaitre en matière d’histoires d’amour, elle savait bien que si Rena avait fait ça, ce n’était en aucun cas pour blesser qui que ce soit. Elle était gentille, Rena, et elle n’allait pas la juger sur une erreur. Pourquoi les autres de ses amis le feraient, alors ? Ils devaient avoir fait des conneries dans leur vie, eux aussi.

Elle est dans de beaux draps la Goldstein avec ses petits secrets, peut être même au sens propre de la chose, Rowena ne va pas tarder à le savoir, même si elle se passerait des détails. Elle s’amuse Rena à voir Lula virer au rouge pivoine, à défendre Nash comme ça. – T’es foutue ma grande… t’as l’anks. Je ne peux plus rien pour toi. C’était un plaisir de t’avoir comme amie. Elle joint ses mains et la regarde avec toute la compassion et la tristesse du monde dans le fond de ses yeux. – Je vais prier pour toi ma sœur. Ou pas totalement vu que la Leister est une panthère, agile dans l’ombre, qui sort ses griffes à la moindre occasion, c’est ce qu’elle fait en tapant le message très « amical » à Nash. A voir la réaction de Lula, Rena ne peut s’empêcher de rire. Le cœur de la brune s’attendrie en voyant sa blonde s’époumoner, s’offusquer face au simple message, presque habituel entre Nash et elle. – Il en a vu d’autre comme ça, ne t’en fait pas. Surtout venant de moi. Il est vrai que Rena le connait depuis longtemps Nash, ce n’est pas pour rien qu’elle l’avait recommandé au près de Lula quand celle-ci chercher un prof de guitare. Nash avait déjà tout vu de Rena, il avait déjà subi bien trop de menace de la Leister. Elle attrape son téléphone et répond à Nash en cachette, la mine plus grave et assombrie. – Lula… Ce n’est pas que je suis pas contente pour toi. Nash est un chouette gars, mais comme tout ceux comme lui il traine avec lui des…. Appelons ça des vipères. Promets moi d’être prudente okay ? Par vipère, Rena entend parler de sa sœur, Ariadne. Rena sait énormément de choses, a vu aussi beaucoup de choses, et la pire c’est la relation Ariadne/Nash. Celle-ci peut se révéler destructrice, telle une bombe blessant des gens innocents au cœur aussi pur que celui de Lula. Rena en est la première victime, un béguin d’adolescence qu’elle renie en bloque, sûr, mais qui avait provoqué le ricanement amer de sa sœur. Sur le coup ça ne semblait rien, mais avec du recul, Rena voit toute la noirceur égocentrique de sa sœur par le billet de ces souvenirs. – Surtout si tu viens à la rencontrer… Elle marmonne pour elle, se perd dans son récit, dans les noirceurs de son esprit et quand Lula prend enfin la parole, elle se relève comme une automate, sans rien, vide intérieurement. – Comment il peut comprendre un truc que moi-même je ne comprends pas… Lula je serais passée au-dessus de ça, j’aurais jamais couché avec le mec d’un ami, alors pourquoi j’ai fait ça ? Pourquoi j’ai ressenti ça quand il est parti avec cette fille. Et je me sens si en colère… En colère oui, elle a cette fureur qui s’acharne en elle, depuis sa confrontation avec Wesley, car il la rend différente, avant elle aurait laissé couler, elle ne se serait jamais sentie aussi blessée que quelqu’un la délaisse, car elle en a toujours fait abstraction. Alors pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? – Tu m’hébergeras si elle me fou à la rue ? Je n’aurais pas vraiment mon mot à dire vu que le bail est à leurs noms… Sinon retour dans le manoir familial, youhou… Elle finit par attraper un nem dans un sachet et en croque une bouchée. Elle se sent perdue Rowena, l’enfant de la tour d’ivoire fait face à son premier problème d’adulte, et ne sait pas quel bout le mener. Heureusement Lula est là. Lula et les sachets de bouffes devant elle. Un autre nem y passe avec que son regard rempli d’une tristesse infinie fixe le vide.

Elles ne se ressemblaient pas tellement, les deux jeunes femmes.  Malgré leur âge relativement proche et leur physique qui avait penser à certains qu'elles pouvaient avoir un lien de parenté plus d'une fois, leur comportement était pourtant aux antipodes. Rowena éclipsait Lula à chaque fois qu'elles étaient avec d'autres, et ce n'était pas pour déplaire à la plus jeune des deux, qui préférait amplement ne pas avoir trop de regards sur elle. Elle appréciait l'honnêtement de Rena, ce caractère qui lui était unique. Aux commentaires de son amie, la musicienne leva les yeux au ciel. Elle n'aimait pas la façon dont elle parlait de Nash. À vrai dire, la Leister ne savait rien sur leur relation, et la vision de la demoiselle sur celui qui était aujourd'hui son petit-ami était loin d'intéresser Lula. Elle, elle savait qui il était. Elle le connaissait, et n'avait aucun cas envie d'écouter les avis des uns et des autres. C'était d'ailleurs ce qu'elle avait dit à ses frères. — Nash est génial, et j'ai aucun soucis avec lui, ou avec son passé. Je vois vraiment pas pourquoi tu te prends la tête. — répondit-elle finalement avant de boire une gorgée de sa boisson. Loin d'elle l'envie de passer la soirée à parler des vieilles relations de Nash avec son amie. Elle lui en parlerait à lui, le jour venu, lorsqu'elle serait prête à attendre certains détails qui la chagrineraient sûrement. Mais pas ce soir. Elle préférait largement regarder Rowena s'apitoyer sur son sort après le drame qui s'était produit dans la colocation. Dans ces moments-là, Lula ne regrettait vraiment pas de vivre seule dans son petit appartement. Elle qui évitait les drames en tout genre n'aurait jamais pu vivre de telles aventures. — Laisse-lui le temps, il va finir par oublier cette affaire, Rena. Tu peux pas t'attendre à ce que tout soit normal après ça. — Elle haussa les épaules. C'était son point de vue, en tout cas, en étant externe à cette situation qui semblait assez dingue vu de là où elle se trouvait, et sûrement en plus vu par Rowena. Attrapant à son tour un nem dans le sachet sur la table, elle lâcha malgré tout un rire à sa question, secouant la tête alors qu'elle finissait sa première bouchée. — Bien sûr que je t'hébergerais. Mais tu prendras le canapé. — La petite blonde n'était pas du genre à laisser qui que ce soit à la rue. Que ce soit ses frères, ses amies ou de simples connaissances, son appartement aurait pu être un refuge pour n'importe qui. Rowena y serait bien sûr la bienvenue, mais Lula espérait que tout cela se termine mieux que ça.