all i want for christmas is... food. (mina)

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Les derniers clients quittent le restaurant, le service de midi est terminé. Tu as trouvé que c'était assez calme contrairement à d'habitude. Peut-être parce que les fêtes de fin d'année se rapprochent à grand pas et que la population tente de faire quelques économies entre deux cadeaux achetés ? Tu peux le comprendre, tu ferais pareil. Et tu vas faire pareil. Tu vas limiter ta consommation extérieure même si cette année, le restaurant est ouvert le soir du réveillon de noël et du nouvel an alors tu es bloqué. Tu ne vas pas pouvoir retrouver ta famille, ni même tes amis pour fêter ça. Dans un sens, ça t'arrange pas un peu. Tu n'aimes pas vraiment Noël et à part tes frères et sœurs, tu n'as plus vraiment de famille. C'est tendu, électrique entre tes parents et toi. Tu fais quand même l'effort de venir pour les fêtes quand tu peux mais ça en reste là. Tu débarrasses les dernières assiettes et les derniers couverts qui traînent sur les tables et tu retournes en cuisine, c'est l'heure de la plonge. C'est à toi de t'en occuper ce midi alors tu le fais sans rechigner. Bon, un petit peu quand même. Ce n'est pas la partie que tu préfères mais dans chaque métier, il y a des inconvénients. Personne ne peut y échapper. Tu t'y mets sans plus attendre, plus vite tu auras terminé, plus vite tu pourras partir. Mais le son de la porte du restaurant retenti. Tu arrêtes tout ce que tu étais en train de faire pour aller voir et découvrir une jeune femme à l'entrée. Bonjour. Que tu lui lances avec un sourire qui se veut accueillant, une chose importante dans la restauration même si tu es à l'arrière et que personne ne te voit vraiment. Je suis désolé, on a fermé il y a quelques minutes. Tu lui annonces un peu gêné, c'est toujours embêtant de refuser des clients même s'ils arrivent après l'horaire de fermeture et que c'est indiqué sur la porte. Je peux vous aider quand même ? Tu n'es pas méchant, tu n'as pas envie de la laisser mourir de faim si jamais c'est pour ça qu'elle vient.

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Les pas de Mina se faisaient pressant dans les rues du West Side, alors qu’elle cherchait un endroit pour aller remplir son estomac qui grondait depuis un bon moment. Retenue auprès d’un de ses patients pendant de longues minutes, son temps repos s’était vu écourté d’une quinzaine de minutes, limitant ses options pour sa pause-repas. Fuyant comme la peste la cafétéria de l’hôpital, qu’elle visitait à de trop nombreuses reprises en une semaine, elle choisit de prendre le risque de sortir pour aller se remplir la pense. Ne prenant pas la peine de s’éloigner, elle scruta la devanture de deux ou trois restaurants avant de faire son choix, et de pénétrer dans l’un d’entre eux, remarquant rapidement que l’endroit était plutôt vide. Soit elle avait choisi la pire des options, ou bien, elle arrivait trop tard. L’homme qui sortit des cuisines ne mit pas de temps à lui confirmer que sa deuxième idée était la bonne. – Merde. – marmonna-t-elle tout bas entre ses lèvres, un brin embarrassée. – Pardon, c’est plutôt moi qui devrait être désolée. – se reprit-elle pour s’excuser du désagrément qu’elle venait de causer. Elle s’apprêtait à tout bonnement faire demi-tour quand il lui demanda s’il pouvait lui être d’une aide quelconque. S’arrêtant dans son geste pour repartir vers là où elle était venue, elle rapporta son attention à l’employé qui la toisait du regard. – Je dois retourner travailler dans une trentaine de minutes à l’hôpital et je n’ai toujours pas manger. Vous croyez que c’est possible de commander un petit quelque chose? – le questionna-t-elle, affichant sur son visage un petit air piteux qui faisait son charme. Mais elle avait toujours un argument supplémentaire en poche pour convaincre le cuisiner de répondre à sa requête. – Je peux même payer le double. – Elle s’en fichait, à vrai dire, du montant que ça pouvait bien lui couter. Elle avait faim, elle voulait manger, et elle n’avait plus vraiment de temps à perdre si elle ne voulait pas être en retard pour son premier rendez-vous de l’après-midi. Elle priait seulement que l'homme la prendrait assez en pitié pour accepter sa pieuse demande.

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La jeune femme en face de toi n'avait pas encore eu le temps de déjeuner et elle te dit qu'elle doit retourner dans quelques minutes travailler à l'hôpital. Tu ne peux pas la laisser comme ça, lui dire que ce n'est pas possible et la laisser galérer à essayer de trouver un endroit où manger. T'imagines qu'elle aimerait manger autre chose qu'un fast food, quelque chose de plus consistant et qui lui tienne dans le ventre. Tu peux bien faire un effort pour elle et lui préparer quelque chose assez rapidement. Tu es capable de faire ça, tu le fais bien tous les midis pour les clients. Elle te propose de te payer double pour ça mais ça t'importe peu. Venez, je vais vous préparer quelque chose. Tu lui adresses un petit signe de la main pour qu'elle te suive jusque dans la cuisine, ta cuisine. En même temps, tu réfléchis à ce que tu pourrais lui préparer en moins de trente minutes. Il y a du choix et de la possibilité mais justement, il y en a trop. Vous avez une préférence ? Des intolérances à quelque chose ? Tu préfères demander avant de te lancer dans quoi que ce soit. Ce serait embêtant dans le cas contraire. Tu as peut-être une petite idée qui traîne dans ta tête. Je peux vous faire un gratin de pâtes peut-être ? Garniture au choix. Tu adresses un sourire à la jeune femme en attendant sa réponse. Tu te dis que c'est certainement le plat le plus rapide que tu peux lui préparer en peu de temps. Il te reste des pâtes de ce midi, tu en fais toujours trop de toute façon. Mais comme on dit, vaut mieux en faire plus que pas assez. Vous voulez boire quelque chose en attendant ? D'ailleurs, je peux vous tutoyer ? On doit avoir le même âge à peu près. Tu lâches un petit rire. À sa place, tu prendrais un gros coup de vieux. Tu as horreur que l'on te vouvoie, tu as l'impression d'être une personne âgée qui est en fin de vie. Et c'est loin d'être le cas.

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Elle ne sait pas si c’est parce qu’il l’a prit en pitié ou s’il agissait tout simplement par gentillesse, mais le jeune homme qui lui faisait face accepta finalement de lui concocter un petit quelque chose, et Mina soupira d’aise à l’idée qu’elle ne serait pas forcer de reprendre sa course contre le temps pour trouver un autre restaurant. – Merci, merci infiniment! Vous me sauvez la vie, si vous saviez! – lui mentionna-t-elle avant d’accepter de le suivre dans ce qui devait être les cuisines. Il semblait réfléchir à ses options, puisqu’il chercha à s’enquérir de possibles allergies ou réticences alimentaires. – Oh, tant qu’il n’y a pas de champignons, je ne ferai pas ma difficile. – S’il y a bien une chose qu’elle détestait, c’était ça. Du reste, elle s’en accommodait aisément. Accoudée contre le cadre de la porte, elle le scrute alors qu’il s’active, lentement mais surement, sur ce qui semble être son territoire. Un lieu qu’il connait comme le fond de sa poche. – C’est parfait pour moi. Et je vous fais confiance pour la garniture. – Maintenant qu’il connaissait le seul ingrédient qui la rebutait, les risques de lui déplaire tombait sous zéro. Le menu qu’il lui offrait serait simple, mais nourrissant. De quoi lui permettre de tenir pour le reste de la journée. Il lui proposa à boire, avant de lui demander une question qui la fit sourire. La situation était plutôt amusante, voir presque improbable, quand on y pensait. – Juste de l’eau, ça sera parfait. Et j’imagine que vu la situation, on peut bien se passer de ce genre de politesse. – Elle sourit. – Je suis Mina. – se présenta-t-elle. – Et je peux me servir mon verre moi-même… je cru voir des pichets dans le frigo, à l’avant. – Elle ne pouvait peut-être pas l’aider derrière les fourneaux, mais au moins, elle pouvait le décharger de cette tâche qui le détournerait de sa mission première.

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Vous n'avez pas à me remercier, je ne vais pas vous laisser mourir de faim. Surtout que je ne suis pas sûr que vous trouverez quelque chose d'encore ouvert. Ou les fast-foods, ce n'est pas l'idéal. Tu grimaces un peu avant de lâcher un petit rire. Tu n'aimes pas les fast-foods, d'ailleurs tu n'y vas jamais. Pour le prix, tu préfères faire ton hamburger toi-même. Ce serait meilleur et avec des aliments de qualité supérieur. Tu lui demandes si elle a une préférence pour un plat ou même des intolérances, c'est quand même important de demander avant de cuisiner pour quelqu'un. Il ne manquerait plus qu'elle fasse une allergie et que tu sois obligé de l'emmener de toute urgence à l'hôpital, certainement là où elle travaille. Quelle ironie. Pas de champignons, je note. Tu commences à préparer. Un gratin de pâtes façon bolognaise sans champignons, comme elle te l'a précisé. Tu t'appliques au mieux à cuisiner et faire la conversation en même temps. D'ailleurs, tu lui demandes si elle veut boire quelque chose et tu ne peux pas la tutoyer plutôt. Tu ne connais pas son âge mais tu ne penses pas qu'elle soit bien plus âgée que toi de toute façon. Et moi, c'est Elias. Enchantée. Tu lui adresses un sourire alors que tu fais revenir ta viande hachée dans un filet d'huile d'olive avec un peu de sel et de poivre. Elle se propose de se servir elle-même son verre d'eau et qu'elle a repéré où se trouvait les pichets. Oui vas-y, fais comme chez toi. Enfin qu'elle évite de tout casser si jamais c'est ce qu'elle fait chez elle. Parce que son patron risque de le tuer si jamais il découvre ça. Mais elle ne semble pas comme ça. Tu surveilles la cuisson de ta viande alors que tu épluches quelques carottes et autres légumes pour accompagner cette première. Tu travailles à l'hôpital alors ? Tu fais quoi exactement ? Tu essaies d'en savoir plus sur la jeune femme, de faire la conversation comme tu peux. Tu aimes bien discuter et faire de nouvelles rencontres alors, ça te fait plaisir. Tu ne peux pas dire le contraire.

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Il n’avait pas l’air de s’être fait tordre un bras pour accepter de lui préparer un repas. À l’entendre, il préférait encore mieux prendre une vingtaine de minutes de son temps pour lui concocter quelque chose, plutôt que de la voir aller s’empiffrer dans un fast-food. Loin d’être assez nourrissant et soutenant pour elle, qu’on se le dise. Sans oublier les effets néfastes sur la santé. Heureusement pour elle, il l’avait sauvé de cette situation malheureusement, et elle jurait qu’elle se ferait pardonner, un jour ou l’autre. Elle ne savait pas encore comment, mais elle finirait bien par trouver. Il s’enquiert de ses (dé)gouts alimentaires, et la seule chose qu’elle lui énumère, ce sont les champignons, qu’elle a en horreur. Elle détestait tout de ce truc immonde : la texture, la couleur, le goût. Si elle pouvait s’en passait, elle n’en serait que plus heureuse. L’homme lui apprends son prénom : Elias. Elle s’empresse de se le répéter pour ne pas l’oublier, technique mnémotechnique pour l’aider à mémoriser la moindre information qu’elle jugeait importante. – Plaisir partagée. – lui assura-t-elle, en souriant à son tour. Elle en avait eu de la chance d’être tombée sur lui. Un autre lui aurait surement claqué la porte au nez, se fichant bien de son emploi du temps serré. Il lui intima alors de s’occuper de se servir à boire, et plutôt que de ne remplir qu’un verre, elle en prépara deux, qu’elle reporta à la cuisine, les déposant sur un comptoir, à proximité du cuisiner. Il y en avait n pour elle, et un autre pour lui. Son regard s’attarda sur la pièce, en quête d’une chaise ou quelque chose pour s’asseoir, et elle avisa une caisse de bois assez solide pour la supporter, qu’elle traina jusqu’à eux, avant de s’y poser, soulageant ainsi ses pieds qui la faisait souffrir. Elle n’avait cessé de courir toute la journée, et cette dernière n’en était qu’à sa moitié. Dire que le reste promettait d’être aussi mouvementé. À croire que tous les habitants de la ville s’étaient passé le mot pour se blesser. Ou peut-être était-ce l’arrivée de la glace, l’ennemie numéro un de la populace. – Oui, depuis un peu plus d’un mois. Dans le service de de réadaptation, en physiothérapie. – Ils n’étaient qu’eux deux, et Mina préférait encore qu’ils conversent un peu, question de meubler ce silence qu’elle trouvait toujours trop lourd. – C’est ton restaurant, au fait? – chercha-t-elle à savoir, penchant sa tête légèrement sur le côté, attentive à sa réponse. Son estomac gronda et la belle laissa filer un éclat de rire entre ses lèvres. – Il y en a un qui fait son impatient. – rigola-t-elle en tapotant doucement son ventre, comme si elle tentait de l’apaiser. Mais rien à faire. Il n’y a que la nourriture qui y parviendrait vraiment.

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En temps normal, tu aurais quitté le restaurant et tu serais rentré chez toi pour attendre le service du soir. Une après-midi plus qu'ennuyante en prévision. C'est ça le problème d'avoir des horaires un peu décalées par rapport au reste de la plupart des métiers. Quand tu travailles, tes amis ont souvent terminé le travail ou sont en pause déjeuner. Alors que toi, quand tu as terminé le travail, eux sont en train de travailler ou dorment déjà. Ouais il y a des soirs où le restaurant ferme plus tard et tu n'as pas d'autres choix que de rester. Mais ça ne te déplaît vraiment pas. Mais c'est difficile de garder contact ou de voir tes amis. Heureusement que tu as des jours off et des vacances sinon tu pouvais dire à ta vie sociale. Enfin voilà, la demande de la jeune femme ne te dérange pas et ne bouscule pas non plus tes plans. Puis qui sait, peut-être qu'elle reviendra quand elle aura plus de temps. La jeune femme se sert à boire et te sert un verre aussi, sans même que tu lui demandes. Tu trouves l'attention adorable. Merci pour le verre d'eau. Elle s'installe sur une caisse en bois, il est vrai qu'il n'y a aucune chaise dans la cuisine. Ça vous encombrerait trop et vous n'avez pas le temps de l'être au moment du service. Il faut aller vite et ne pas perdre du temps inutilement. Elle t'apprend qu'elle travaille à l'hôpital depuis un peu plus d'un mois. Tu l'écoutes attentivement et prends en note tout ce qu'elle te dit. C'est tout récent, tu t'y plais ? Tu as rarement l'occasion de t'y rendre, à l'hôpital, et c'est certainement mieux comme ça. Comme la plupart des habitants, tu as horreur d'y aller. Moins tu y vas et plus tu te portes bien. À son tour de te poser une question. Et elle te fait sourire. Non, je ne suis qu'employé ici. Mais j'aimerais beaucoup ouvrir mon restaurant un de ces jours. J'y réfléchis pour le moment. Tu n'as pas beaucoup de temps pour le moment. Parce que tu as aussi ton blog qui te demande du temps et de l'énergie. Tu ne te sens pas prêt à le mettre de côté pour te consacrer à un autre projet. Je crois que c'est le but et le rêve de beaucoup de personnes travaillant dans le restauration. Un petit rire s'échappe de ta bouche. Et le son s'élève un peu plus lorsque tu entends le ventre de Mina gargouiller. Il semble avoir vraiment très faim. Et ça tombe bien parce que la cuisson de la garniture est terminée alors tu passes au montage du gratin. Rien de bien compliqué. Dis-lui que c'est bientôt prêt et qu'il doit patienter encore quelques minutes. Mais ça ne sera pas long, promis. Dernière finition et tu l'enfournes dans le four déjà chaud. Tu avais promis que c'était rapide et tu n'as pas mis plus de dix minutes pour faire tout ça. Il ne reste plus qu'à attendre. Tu prends le verre d'eau que Mina t'a posté à tes côtés et le boit d'une traite. Tu avais vraiment soif. Tu connaissais le restaurant avant ? Tu demandes en t'appuyant contre le plan de travail en attendant que le plat ne soit prêt.

hj:

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Il sacrifiait un peu de son temps pour satisfaire les caprices de son estomac, elle pouvait bien se permettre de lui servir un verre d’eau sans qu’il n’ait à le lui demander. Le travail dans les cuisines lui étaient étrangers, mais combien de fois avait-elle entendus certains de ses amis se plaindre de la chaleur qu’il pouvait bien faire derrière les fourneaux. Le seul véritable moyen d’y survivre restait pourtant simple : s’hydrater. Et à défaut de pouvoir l’aider, elle lui apportait ce vague gage de sa gratitude. Maigre compensation pour le temps libre qu’elle lui faisait ratée. – Y’a pas de soucis, c’est trois fois rien. – qu’elle lui offre, un sourire au bout des lèvres. Elle repère vite fait une caisse de bois, qu’elle rapproche de l’endroit où Elias travaille, tout en gardant ses distances afin d’éviter d’être dans ses jambes. Il la questionne sur son emploi, et elle lui explique vite fait les tâches qui lui incombe depuis son arrivée, plutôt récente, dans le service. Elle reste plutôt vague, mais son titre en lui-même en dit suffisamment. – Oui, vraiment. Je ne regrette pas du tout mon choix. J’avais besoin de changements dans ma vie et Brighton s’est révélé être l’endroit parfait pour ça. – Ses nouveaux collèges de travail se sont montrés sympathiques à son égard et l’ambiance générale qui règne à l’hôpital lui plait vraiment. Ça la change de son dernier employeur, une petite clinique privée qui ne cherchait qu’à faire de l’argent sur le dos de ses clients. Depuis un moment, déjà, qu’elle s’était mise en tête de quitter cet endroit, mais la fin de sa relation avec Lance et la mort de sa mère lui avait permis d’éteindre ses horizons, et c’est ainsi qu’elle était débarquée dans cette ville dont elle ne connaissait que le nom. Le cuisinier lui répond ensuite n’être qu’un employé dans ce restaurant, même s’il caressait le rêve d’ouvrir un jour le sien. Un véritable projet de vie, vu le temps et l’investissement que tout ça demanderait. – Si tu traites toujours tes clients de la sorte… – fit-elle en se montrant d’un signe de la main. – Tu ne devrais pas avoir de mal à te tailler une clientèle fidèle. – Sa bouche s’élargit d’un sourire mi-sérieux, mi-amusé. Ce qu’elle avance est purement hypothétique, d’autant plus qu’elle n’a même pas encore touchée à son repas improvisé, chose que le lui rappelle assez bruyamment son estomac. Vos rires se mélangeant l’un à l’autre, signe naissant d’une possible complicité que le seul le temps pourrait développer. – Je crois qu’il a compris. – fit-elle en se flattant tout doucement le ventre, comme si elle tentait de l’apaiser. – Soit patient! – se surprend-t-elle-même à lui chuchoter, le regard du cuisiner braquer sur elle, probablement en train de rigoler intérieurement de ce qu’elle vient de faire. Le repas sera bientôt prêt, et les odeurs qui enivrent ses narines ont de quoi la ravir. Si cette nourriture est à l’image de ce qu’elle sent, ça sera délicieux. – Je passe devant tous les jours pour me rendre au travail, mais c’est la première fois que j’y arrêtais. – admit-elle à l’homme adossé contre le plan de travail, tout en se passant une main dans les cheveux. À vrai dire, elle détestait aller manger toute seule au restaurant, surtout en soirée. Le matin et le midi, elle le supportait, mais en soirée, elle gardait ses moments pour socialiser, pour rencontrer. Elle n’avait que peu d’amis encore, dans les parages, mais il est évident que si l’occasion se présentait, c’est cet endroit qu’elle proposait pour une sortie entre copines. – La prochaine fois que je viendrai, je tenterai de le faire durant les heures d’ouvertures. – Elle se moquait d’elle, et de la situation aussi. Une fois n’était pas coutume, et elle n’avait pas l’intention de répéter ce vilain mal entendu une autre fois.

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