Tu quittes ton appartement après avoir crié depuis l'entrée que tu t'en allais à ta petite sœur. Tu n'as reçu aucune réponse, tu es certain qu'elle ne t'a pas entendu et qu'elle écoute la musique beaucoup trop fort dans son casque. Tant pis, tu n'as pas le temps d'attendre, tu dois retrouver Warren. Aujourd'hui, c'est la première fois que vous vous voyez après quelques mois à parler via une application de rencontre et par sms par la suite. Tu ne le dis pas et ne le montres pas mais tu es impatient d'enfin le rencontrer. Tu t'étonnes d'avoir eu la patience d'attendre aussi longtemps alors que vous vivez dans la même ville. Peut-être même à quelques mètres ? Peut-être que tu le croises parfois mais que tu ne fais pas attention parce que la réalité est toujours différente de ce qu'on peut voir sur le net. Non, Warren tu le reconnaîtrais. Tu as épluché ses photos, son visage. Tu voues une obsession pour le garçon que tu n'avoueras jamais. Mais il faut avouer que cet homme est beau, séduisant, charmant, attirant et plaisant à regarder. Certainement un tas d'autres adjectifs mais il n'y a que ceux là qui te viennent en tête sur le moment. Il prend très souvent place dans tes pensées d'ailleurs et tu as bien souvent du mal à t'en débarrasser. Bien que ce ne soit pas si gênant que ça. Tu arrives au café où tu lui as donné rendez-vous. Tu jettes un œil autour de toi, il ne semble pas être arrivé. Tant mieux. Tu commandes un café et tu vas t'asseoir à un point stratégique de la salle. Il ne peut que te voir en entrant dans le café. Tu regardes ton téléphone, au cas où il t'aurait envoyer un message mais rien. Tu n'as plus qu'à patienter mais tu as horreur de ça. Encore plus dans ce moment. Ta jambe bouge toute seule sous la table. Tu n'es pas stressé, non (enfin peut-être un peu), tu es juste trop impatient. Tu guettes l'entrée et l'extérieur toutes les secondes. Comme si tu voulais te faire du mal un peu plus. On dirait presque que c'est ton premier rendez-vous galant avec la personne qui te plaît. Alors que... Ce n'est pas vraiment ça.

Les rencontres par Internet et applications sont loin d’avoir ma préférence. Je m’y rends parfois, lorsque Bash est indisponible sur une certaine période et que je suis en manque. C’est comme cela d’ailleurs que j’ai rencontré Elias. Rien ne nous prédestinait d’ailleurs à se parler, s’entendre et garder le contact. Rapidement, nos échanges devinrent une source de plaisir que j’ai toujours du mal à comprendre et décrire. Peut-être un plaisir coupable ou un besoin excitant, que mon compagnon officiel ne peut pas me fournir. Mais je ne suis pas là pour faire de l’analyse. Je suis là pour enfin rencontrer le beau Pearson. Nous avons enfin décidé à franchir le pas entre le virtuel et le réel. Notre 1ère rencontre se déroula dans un café, à l’est de la ville. Je suis curieux d’y être, hâte mais aussi stressé. C’est une chose de se parler et communiquer avec un appareil entre nous. Là, il n’y aura pas de philtres et autres filets. Assez ironique, quand on sait que beaucoup de nos conversations étaient quand même très osées. J’arrive en Uber à proximité du lieu de rendez-vous. Je m’emmitoufle dans mon écharpe. J’envoie un SMS à Kalen, lui précisant le lieu où je suis et le saluer. Et je me lance. Suis-je en retard ? En avance ? Juste à l’heure ? Je ne peux le dire. Je tourne la tête pour le trouver et je le vois. Il me sourit et se lève. Je me dirige vers lui. Une étreinte rapide et amicale, suivie d’un : « Salut. » Chacun de nous s’installe. Je retire mes épaisseurs. « Tu ne m’as pas trop attendu, j’espère ? » Allez, quand faut y aller, faut y aller. « T’es encore plus beau en vrai. »

Tu guettes à tous les endroits. Ce n'est pas la première fois que tu rencontres quelqu'un avec qui tu as fait connaissance via une application de rencontre. Mais Warren, c'est un peu différent. Warren, il est un peu spécial à tes yeux parce qu'il t'obsède et que jamais personne ne t'a obsédé comme ça avant lui. Alors tu appréhendes un peu plus cette rencontre que les autres. Mais tu es pourtant sûr que tout se passera à merveille et que vous retrouverez votre complicité qu'il y a quand vous vous échangez des messages durant des heures. Tu ne te fais aucun soucis pour ça. Le serveur t'apporte ta tasse de café et la seconde qui suit, le jeune homme entre. Tu le reconnais. Ce regard. Cette bouille. Cette bouche. Oui, tu peux la voir d'où tu te trouves. Tu lui adresses un sourire pour lui montrer que tu l'as reconnu et tu te lèves pour l'accueillir. Salut. Une étreinte simple et rapide et tu récupères ta place. Salut. Il s'installe en face de toi, pendant que tu l'observes sans être trop gênant. C'est juste que tu veux capturer ces instants. Qui sait, peut-être que ça va être une catastrophe et qu'il ne voudra plus te revoir. Tu ne m’as pas trop attendu, j’espère ? Tu secoues négativement la tête. J'ai juste eu le temps de commander un café et à ce qu'on me l'apporte. Tu lâches un petit rire, un peu nerveux mais t'essaies de cacher ça. Tu veux quelque chose d'ailleurs ? Mais il ne répond pas, à la place il te sort un : T’es encore plus beau en vrai. qui te déconcentre un peu mais qui te fait plaisir. Je peux te retourner le compliment. Et tes yeux sont encore plus captivants en vrai. Petit clin d’œil aux échanges que vous avez. Dès qu'il t'envoie une photo de lui, ce compliment revient à chaque fois. Mais tu n'y peux rien, il a des yeux magnifiques. Ça me fait plaisir d'enfin te rencontrer, j'ai pas arrêté d'y penser cette nuit. Tu avoues en éclatant doucement de rire.

« On va dire que ça va alors. » dit-alors Warren. « Mais je pouvais être un peu plus rapide. » rajouta-t-il. Il n’était pas en retard la plupart du temps et se permet environ 5 minutes après l’heure prévue. Mais il n’était pas ici pour parler de son retard. Il était là pour être avec Elias, lui parler et voir si leur complicité virtuelle allait se produire dans la vraie vie. Les deux hommes parlèrent en même temps. Alors que Pearson demanda s’il voulait boire quelque chose, Ryder lui le complimenta sur son charme. Ils rirent un peu. Le blogueur parla ensuite en premier, complimentant à son tour l’assistant. Il est vrai qu’à chaque fois, le beau brun faisait un compliment sur ses yeux. Warren lui lança alors un regard séducteur et sourit ensuite. « Merci. » dit-il ensuite. « Et pour répondre à ta question, oui je vais prendre quelque chose. » Il chercha du regard le serveur et lui fit un signe. La conversation reprit ensuite. « Je suis content aussi de te rencontrer enfin. » Il est vrai qu’avec les activités de Warren et la vie d’Elias, se voir était un peu compliqué. Mais ils ont fini par trouver. « Quelles genres de pensées ? » demanda alors Warren, avec un air un peu charmeur sur le visage. Ce qu’il aime aussi, avec Pearson, c’est qu’ils peuvent facilement parler de choses plus intimes. Après tout, ils se sont rencontrés sur une application de rencontres sulfureuse et ça leur arrive d’échanger des messages et des photos « hots » comme on dit.

Tu lâches un petit rire à ses mots. Tu n'es pas l'homme le plus impatient de la terre, tu peux bien attendre quelques minutes. Le principal, c'est que Warren est venu et qu'il est en face de toi maintenant. Ne t'en fait pas, je me suis dit que tu te faisais désiré, ce n'était pas le cas ? Tu le regardes, un léger sourire en coin. Qu'il est beau, qu'il est charmant et craquant aussi. Tu as bien de la chance d'être en si charmante compagnie. Tu es presque sûr qu'on te jalouse autour de vous. Tu comptes bien en profiter, de sa compagnie. Un compliment sur ses yeux sort de ta bouche, tu n'as pas su le retenir et après tout, tu ne t'es jamais gêné pour lui montrer et lui faire comprendre à quel point tu les aimais. Tu es presque sûr que tu pourrais accepter n'importe quoi s'il te regarde dans les yeux et qu'il te force à faire pareil. De toute façon, tu ne pourrais pas t'empêcher de le regarder juste pour les admirer. Il te remercie et toi, tu lui souris pour seule réponse. Tu le vois faire un signe au serveur pour qu'il vienne prendre sa commande et tu reprends la conversation. Enfin, tu la continues plutôt. Ce moment ne fait que commencer et déjà, tu n'as pas envie qu'il s'arrête. Espèce d'accro. Ça te fait plaisir d'entendre ça, que ce soit réciproque. Tu lui parles aussi du fait que cette rencontre t'a presque empêché de dormir cette nuit. Pourquoi tu as fait ça ? Je pensais à comment est-ce que ça se passerait. Est-ce que tu viendrais. Est-ce que tu serais le même garçon que sur les photos. Est-ce que je te plairais. Et si c'est positif, comment est-ce que la suite se passerait. Et surtout, qu'est-ce qui pourrait se passer. Tu hausses des épaules, l'air un peu innocent. Tu n'entres pas trop dans les détails mais tu n'en penses pas moins à vrai dire. Tu ne sais pas si vos échanges peuvent aller plus loin. Toi, tu ne dirais pas non et il le sait très bien. Plus d'une fois, vos échanges ont été très loin. Vraiment très loin. Ce n'est pas pour te déplaire. Tu n'y as pas pensé ? Ou même imaginé cette rencontre toi ? Tu demandes juste avant que le serveur n'arrive à votre table pour prendre la commande du jeune homme en face de toi. Mauvais timing, tu le détestes.

« Il y a mieux pour se faire désirer, que d’être retard. » lançais-je alors, en souriant. Mais j’avoue que j’aime provoquer ce genre « d’envies » chez Elias. J’aime ne pas le laisser indifférent, j’aime lui plaire et qu’il soit « obsédé » par moi, comme il se plaît à le dire. Parfois j’en doute fortement. Un homme aussi séduisant que lui doit, forcément, avoir quelqu’un. Ou du moins ne pas avoir de difficultés à plaire aux hommes. Peut-être que dans d’autres circonstances, je me laisserai tenter moi-même. Mais j’ai Bash et c’est … disons … particulier. C’est alors que le beau brun m’avoue les nombreuses questions qu’il se posait. Je l’écoute, souriant et troublé par son charme. « Tu t’en poses des questions dis donc. » Je réfléchis vite fait de mon côté, n’ayant pas le souvenir de m’être autant posé de questions sur cette rencontre. Je me suis moins mis la pression on dirait. Est-ce un tort ? je ne pense pas. Je m’étais dit que je me laisserai porter par l’instant. « Moins que toi. » Je souris. C’est alors que le serveur vient prendre ma commande (à savoir un Mocha). Aussitôt arrivé, aussitôt reparti. Je regarde Elias. « T’es plus beau que le serveur, ne t’en fais pas. » Amusé, je reprends donc la conversation. « Je m’étais que ça peut être autant un succès qu’un désastre. Je m’étais aussi dit que nous verrons pour la suite. Qu’on boira juste un café et qu’on se reverra une prochaine fois. » Je deviens ensuite un peu plus charmeur. « Ou bien encore qu’on aille chez toi ou chez moi, et qu’on baise enfin pour de vrai. » Pour accentuer cet aveu, je n’hésitai alors pas à venir caresser rapidement le mollet d’Elias sous la table, quelques secondes, tout en adoptant une attitude normale. Je n’ai même pas attendu 10 minutes, avant de commencer à chauffer cet homme.