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Ava Costigan

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MessageSujet: shades of black (imran)   shades of black (imran) EmptySam 9 Fév 2019 - 19:02

Les mots écarlates, une promesse fissurée au bout des doigts. Je fixais l'alliance argentée. Ses reliefs incrustés de pierres, de mensonges. Une réalité qui me rattrapait. Des images qui happaient mon équilibre. Je connais ton secret, chéri. Une souffrance viscérale, le deuil d'un frère, les massacres du clan. Ces peines devenues gangrènes. Ces sentiments écorchées dans l'héritage sordide. Génétique de malédiction. Sang qui avait tourné dans ses veines. Je me redressais au milieu de l'antichambre. Des tableaux dressés sur les piliers de bois. Les pots de peinture, couverts de draps et de poussières. Talent caché pour mieux exister. Echappatoire noyée dans la nuit, de peur que me l'ôte aussi. De peur de sacrifier plus. Mes yeux glissaient sur les nuances d'aquarelle. Des ondes de carmin enlaçant l'embrasure de la toile. Paradis sur Terre. Colonnes solitaires, alignées comme une armée de salut. C'était un peu fou. Des touchers de crayon, des traces de fusain sous les ongles. Et il ne remarquait rien depuis quinze ans. Une âme vouée à lui. Un amour conditionné par son étreinte. Mais, sa passion était acquise. Un trésor enfoui dans la carcasse qu'il traînait de bar en bar. De son regard distillé au fond du goulot. De sa bouche, encadrant une autre. Vérité mal digérée quand le pardon s'imposait par l'éthique du clan. J'abdiquais. J'acceptais tout de lui. Quand nos lèvres s'effleuraient, la différence valsait sur nos chairs rosées. Une combustion des palpitants, battant à l'unisson dans une cacophonie mortuaire. Jusqu'à la fin. C'était ça, l'éternité. Mes pas s'emmêlaient sur le sol. Des talons claudiquant pour annoncer ma démarche assurée. J'avançais dans le vestibule, l'âme alourdie par ses poisons. L'entaille s'alanguissait sous ma peau. Parce que ça faisait mal de l'aimer. Parce que ça me tuait d'être là. J'observais les alentours. Les pièces vides de créatures. Cian avec sa famille. Ronan au milieu des siens. Et moi, étrangère dans les ruines d'une vie qui se fracassait entre ces murs. Je haussais les épaules en prenant mon sac. J'étais attendue ailleurs. Et peut-être pouvais-je être plus utile. Peut-être pouvais-je trouver la force d'oublier. Je levais le bras afin de huer un taxi. La caravane noire tournoyait dans les rues de Brighton. Un rendez-vous au centre ville. Une ancienne connaissance. Un client devenu confident. Autre amitié, souillée par les tentacules de Victoria. Méduse des temps modernes. Reine de mes supplices. Je me tournais vers la vitre. Les lumières défilaient sous mes prunelles. Je comptais les ombres inclinées sur l'asphalte. Puis les bruits du moteur se suspendirent face au restaurant. Je me glissais hors de l'habitacle, la silhouette élégante et le profil harmonieux. Mes yeux brillaient sous les néons. Et l'alliance retrouvait ses éclats sous les prismes nébuleux des étoiles. Je l'observais encore, le sourire froissé au bout du coeur. La perle éternelle scintillait, réclamant ses promesses. Pour cette raison, je ne pouvais pas lui en vouloir. Pour le meilleur et pour le pire. A la vie à la mort. Je poussais la porte et m'installais à table, attendant patiemment l'arrivée d'Imran Johar. Diable au grand coeur. Impétueux et abrasif, telle comète qui crevait le ciel avant de s'épandre dans la mer. Il y avait quelque en lui. Une froideur qui glaçait le sang. Une étreinte de poison qui captivait. Qui me rapprochait encore plus des ténèbres. Destinée de choix, destinée de cendres, pour laquelle j'avais abandonné ma carrière. Je relevais la tête vers l'entrée. Les silhouettes se distillaient entre les rideaux. Puis, la carrure de marbre s'imposait dans le décor. Un visage imposant le respect au milieu des convives. Ce pouvoir, transcendant au creux des paupières. Il avait été maire. Il avait régné. Il avait tué. Puis il avait oublié. Extase dangereuse. Extase qui me poussait à venir, à chaque appel. A chaque fois. «Bonsoir, Monsieur Johar. » La voix constante. Un poigne ferme pour égaler sa prestance. Et ce flegme qu'il exhalait, je voulais retourner. Une bras de fer d'excellence. Des résidus de gloire pour qu'il se souvienne d'Ava Ribeiro, l'avocate vorace qui avait enflammé le barreau.  
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MessageSujet: Re: shades of black (imran)   shades of black (imran) EmptyDim 10 Fév 2019 - 23:01




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9 FEV 2019 W/ @Ava Costigan

Souvent à l’approche de l'hiver, Imran se ferme. Il s’éloigne de la réalité pour s’extirper dans les profondeurs d’un vide qui ne l’a jamais quitté. Neela et Maya sont sa source de joie, son bonheur, mais elles ne remplaceront jamais son grand amour perdu. Chaque année, il fête la mort de celle qu’il aime encore, demandant alors le pardon. Pardon de vivre encore, d’être parmi les vivants lui qui s’était si longtemps considéré mort sans elle. Le cœur faible, Imran ne s’était jamais imaginé fêter ses quarante ans. Encore moins épouser qui que ce soit d’autres. Pourtant, le voilà à Brighton, à la recherche d’une maison pour sa famille, pour un nouveau chapitre de sa vie. Il avance, le cœur désormais réparé. Il avance doucement, parce qu’il n’a toujours pas compris que la route est longue et qu’il n'a plus besoin de prendre un raccourci. Il s’y fait, à ce futur. Au souffle qui parcourt son corps, à tous ces levers de soleil qui illuminent ses pensées.

Imran était un suicidaire. Un amant de la mort. Il glissait sur les dangers espérant que tout s’arrête, que la douleur s’évapore, que le monde l’emporte. La fin était pour lui la punition nécessaire à son existence. Au mal qu’il a causé, au mal qui le rongeait. Le destin, pourtant, à décider de lui donner des secondes chances à ne plus en finir. Une femme, une fille, un travail aussi imposant que le sommet d’une montagne. Le pouvoir entre les mains, Imran a goûté à la politique, à ce monde tordu des belles paroles et des projets jamais accomplis. Il a vu la réalité des sourires qui se confrontent, des mains qui se serrent pour évaluer la force de l’ennemi, à ses faux-semblants qui détruisent des vies. L’enfer, est et sera toujours sa destination. Il s’y plaît, dans le chaos. Dans les batailles perpétuelles des flammes. Un étrange personnage, Imran. L’Indien devenu maire dans un pays étranger. Une victoire pour toutes ces ethnies qui ne sentent pas représenter, vues et comprises. Pourtant, ce n’est pas suffisant. Ce n’est jamais suffisant pour vaincre des siècles d’une société formatée. S’il doit choisir, il préfère de loin la compagnie des schizophrènes à ses politiciens prévisibles et véreux.

L’élégance au bout des doigts, il est bien trop chic pour le reste de l’univers. Il soigne son apparence, chaque détail. C'et maladif. Ce n’est pas un masque, pourtant. Ces détails, cette coiffure, cette démarche. Il ne prétend pas être mieux que les autres, il se considère mieux que les autres. Un démon prêt à écraser les pauvres angelots. Imran croque les défauts des autres, sans complexe, il assume aussi complètement les siens. Il les embrasse avec un tel plaisir qu’il peut en être effrayant. Alors quand il entre dans une pièce, il semble posséder chaque élément qui s’y trouve. Il est chez lui, partout. Sur terre, dans le ciel et dans les flammes des profondeurs.

« Ava ! » Sa veste parfaitement balancée sur une chaise, il tend la main vers une alliée précieuse. Toutes ses années gâchées pour une vie qui ne lui correspond pas, mais Ava n’a pas perdu de son essence. Cette chose qui fait d’elle une avocate impitoyable, même sans expérience, même bloquée entre les murs de sa maison, au bras de son époux. « Toujours aussi resplendissante. » Un compliment mérité, car Ava est d’une beauté unique. Le genre à couper le souffle au plus aveugle. Dans une autre vie, il aurait probablement essayé de goûter à sa chaire, mais Ava possède une place bien trop particulière dans sa vie pour être traité avec aussi peu de respect - et il ne perd plus son temps à courir après toutes celles qui semblent avoir un intérêt quelconque juste pour alimenter sa liste personnelle.

Un léger signe de la main suffit pour que les menus soient apportés. Il en profite pour demander le vin du moment.

« Étonnant comme le temps file. » Incroyable comme il ne gère plus son agenda comme autrefois, précisant tout et n'importe quoi, aujourd'hui les secondes s'éternisent pour un rien. Imran a souvent du mal et dieu merci, son téléphone possède des alarmes particulière bien préparés pour réguler ses journées. « Comment va le petit ? »

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