- ford rosendale -
few of us are lucky enough ever to know the whole truth about anything

- âge et lieu de naissance: le cap des trente ans est passé y'a quelques mois, plus proche de la décadence que de l'innocence. ça te blesse pas, ça te marque pas. la pilule, elle est passée facilement. peut-être parce que tu t'sens reconnaissant d'être en vie, d'être en bonne santé. t'en sais rien. vieillir, ça te fait pas (encore) trop flipper. t'es né à Manchester, un 21 juin. on t'a raconté qu'il pleuvait, que c'était la tempête dehors. - origines et nationalité: le passeport dit britannique, les traces bulgares dans le sang. t'as pourtant jamais mis les pieds dans ce pays, Ford, t'as jamais pris le temps. t'as jamais eu l'argent. t'aimerais bien y aller, peut-être trouver la trace d'une famille éloignée, restée sur place. - statut familial: dernier d'une fratrie brisée, dernier d'une famille éclatée. t'es resté collé à tes parents, t'as eu ce rapprochement violent après le décès de ton aîné. Charlie est mort, Maxine est partie. il restait plus que toi au milieu, abandonné entre tes parents et la souffrance. tu les appelles pratiquement tous les jours, et chaque dimanche midi, c'est le repas rituel chez eux. et toi, t'as l'impression d'être devenu fils unique. t'as plus de nouvelles de ta sœur, et c'est pas faute d'avoir essayé de garder le contact. pendant longtemps, tu t'es dit que c'était normal, que tu pouvais pas comprendre. qu'elle et Charlie, c'était spécial et que t'étais juste là pour ajouter un petit plus. mais tu fais autant partie de cette famille qu'elle, elle est autant ta sœur que t'es son frère. et tu lui en veux terriblement, Ford. - statut civil: t'es seul, depuis peut-être un peu trop longtemps. tu sortais avec cette nana l'année dernière, cette gonzesse qui t'a laissé dans la merde quand ton monde s'est écroulé. cette connasse, qui n'a pas supporté ton deuil, qui n'a pas accepté ta douleur. et putain, ça t'a anéanti, Ford. t'étais au plus profond du trou et elle, elle t'enterrait un peu plus. elle s'est tirée, elle a embarqué le chien sans te demander ton avis et tu t'es retrouvé à la rue. à presque trente ans, t'as été obligé de retourner chez tes parents. alors depuis un an, tu t'attaches plus. t'as fait une croix sur les histoires d'amours et t'alignes celles sans lendemain. jusqu'à Seth. parce que cette fois, t'as été obligé de voir sa tronche les jours suivants. et encore aujourd'hui. et ça te bouffe. et ça te brise, peut-être un peu plus. - occupation: t'es ce type dans les films qui court après son boss, un gobelet brûlant dans une main et un agenda dans l'autre. t'es indispensable et t'es pourtant payé une misère. assistant d'un agent artistique, le piège qui sonne pourtant comme un rêve. mais t'as trente ans, Ford. trente ans, et tu t'occupes encore des rendez-vous d'un type qui veut son café tiède et avec huit cuillères à soupe de lait. t'as pensé que c'était simple comme boulot, que ça t'aurait ouvert des portes, mais ça fait des mois que tu cours partout comme un con. toi, tout ce que tu veux, c'est laisser ta créativité régner, c'est laisser tes doigts glisser le long des étoffes dorées. tu rêves d'être costumier, Ford. et quand t'as vu cette annonce pour le poste d'assistant, t'étais persuadé que c'était la bonne solution pour mettre un pied dans ce monde. et bon dieu c'que tu t'es planté. - cinq choses favorites: (motocross) tu ne penses plus à rien d'autre, tu ne te concentres que sur ça. sur ta bécane, le casque vissé sur la tête et la tenue accordée. t'y passes des heures, jusqu'à ce que tes muscles abandonnent. ton petit goût de liberté. (couture) passion inattendue, découverte au travers d'un cours en primaire. et putain, t'es vraiment doué pour ça. ton talent, il s'arrête pas à l'enfilage d'aiguille. non, t'as cette imagination débordante, cette envie de toujours rendre plus spectaculaire les choses. tu veux en faire ton métier, mais le destin n'est pas décidé à t'accorder ce privilège. (comics) encyclopédie de l'univers batman, t'as arrêté de compter l'argent que t'as balancé dedans. dans ta chambre trône une gigantesque étagère exposant tes plus belles pièces. ta plus belle figurine ? celle de Dick Grayson sous le costume de Nightwing. un gosse, en somme. (reptiles) t'as un serpent roi de californie dans ton appartement, depuis un peu plus de dix mois. ton chien embarqué par ton ex, tu voulais pas d'un animal collant. mais tu t'es lié d'affection pour la bestiole, et tu l'prends avec toi plusieurs fois dans la journée. il s'appelle Lucifer, parce que la référence biblique te faisait marrer. (hoodies) pour la plupart troués et usés, ils sont une trentaine dans ton armoire. réflexe quand tu rentres dans ton appart mal chauffé, t'en as toujours un sur le dos. parfois porté à l'envers pour que la capuche abrite Lucifer, parfois utilisé comme pyjama. jamais emporté au boulot, jamais vêtu pour une sortie importante. tes sweat-shirts, c'est un peu ton confort privé. - saison préférée: l'automne et la douceur de son climat. l'automne et ses belles couleurs. - traits de caractères: instable, terre à terre, loyal, peu confiant, maniaque, organisé, imprudent, erratique, jaloux, patient. - groupe: marigold. - avatar: benjamin eidem.

Les roues freinent violemment contre la terre, tes doigts se resserrent autour des poignées du guidon. Un pied à terre, tu prends le temps de respirer. T'inspires. T'expires. Tu regardes autour de toi, t'inspectes les dizaines de mètres à la ronde, totalement déserts. Au milieu du terrain vague, t'éteins le moteur de ta moto. Silence radio, simplement dérangé par le bruit du vent dans les feuilles des arbres au loin. D'un geste tremblant, tu retires ton casque. T'inspires. T'expires. L'air est plus pur sans la protection, il glisse contre tes joues, s'infiltre dans tes cheveux qu'il serait temps de couper. Tu baisses les yeux, tu fixes les motifs de ton casque. Ces mêmes motifs qui rappellent la tenue que portait tout le temps Charlie, quand vous alliez encore tous les trois avec Maxine dompter la nature sur vos selles en cuir. Et le souvenir, il vient te transpercer le cœur. Tu sers la mâchoire, Ford. Tu te retiens de chialer, pour l'énième fois. Tu n'as pas pleuré depuis sa disparition. Tu n'as pas pleuré depuis la vision du cercueil. Tu ne pleures plus, tu refuses. Parce que ça serait être faible, ça serait abandonner le combat contre un deuil trop douloureux. Ça fait un an aujourd'hui. Un an tout pile. Maxine, elle devrait être là. Maxine, elle devrait venir. Maxine, elle devrait appeler. Maxine, elle devrait répondre. T'en viens à vouloir la détester, t'en viens à vouloir l'oublier. Mais les nombreuses photos dans la maison des parents sont comme une claque dans la gueule, une torgnole qui te rappelle que le sang, c'est le sang. Et que t'es certainement le seul à t'en souvenir dans l'histoire.
Tu soupires, tu poses le casque sur le guidon. Les mains dans les poches de ta combinaison verte, t'entreprends la montée, à pied cette fois. Tu veux sentir ton souffle s'accélérer, tu veux sentir ton cœur courir dans ta cage thoracique. Tu veux te sentir vivant. Alors t'enchaînes les pas difficiles, jusqu'à atteindre le sommet. Haletant, les poumons déjà mis à rude épreuve par les longues minutes sur la moto, tu fermes les yeux. T'inspires. T'expires. Mais t'arrives pas à réfléchir, Ford. T'arrives pas à penser correctement. Trop de choses, trop de bordel. Un dédale de pensées schématiques. Alors t'ouvres la bouche, et tu hurles. Tu hurles jusqu'à ce que ta gorge pète et ton cœur avec.

- pseudo/prénom: la faiblesse. - type de personnage: pré-lien de seth bb et maxine chaton . - autre: vous savez que j'aime bien me faire emmerder par mp   .

Maxine a écrit:

la plus dead inside