- Willa & Tessa -
Paparazzi

Je n’ai pas tout de suite compris. Il m’a fallu un moment pour comprendre que c’était moi sur la photo que ma sœur m’envoyait. Elle a pris en photo la couverture de plusieurs magazines de presses à scandale, les a étalés sur le comptoir de la librairie et m’a envoyé la photo. Sur certains, je fais littéralement la couverture entière, moi en train d’embrasser Nick. D’autres, je suis dans un carré qui promet un article croustillant sur la vie sentimentale de l’acteur. Nick bordel. Je savais bien que je l’avais déjà vu. Et lui, il me sort qu’il ne voit pas du tout de quoi je parle ? C’est une blague ? Je récapitule la soirée. On est sorti avec les filles. Le but étant de me faire sortir pour que je rencontre un mec. Trop longtemps célibataire il faut croire. Je suis plutôt bien célibataire mais pour le coup, il est vrai que si je ne me bouge pas les fesses pour trouver un prétendant, je vais finir vieille fille. J’ai accepté de subir cette soirée en me disant que j’allais bien rigoler, avec les filles ce sont toujours de bonnes soirées que l’on passe. Je n’étais pas trop saoule quand j’ai croisé la route de Nick. Il m’est venu en aide lorsque ma maladresse c’est révélé et heureusement qu’il était là. J’ai terminé la soirée en sa compagnie. A un moment j’ai bien douté, il me semblait l’avoir déjà vu, cependant, il m’a sorti que l’on ne lui avait jamais trouvé une quelconque ressemblance avec un acteur. Génial ! Un menteur. Et maintenant je vais être la nouvelle petite amie d’un homme que je connais à peine. J’ai passé une soirée parfaite et elle semble totalement tourner court, il y a une sorte de revers et cela me prend la tête. J’aurais préféré qu’il m’appelle, que l’on prenne un café, que l’on se voit, tranquillement, doucement… que les choses se fassent normalement. Là, là c’est tout sauf normal. Je me retrouve sur des papiers glacés et j’aurais préféré être prévenue du risque que j’encourais en flirtant avec une star. Comment j’ai pu être aussi stupide et ne pas le reconnaitre ? Je ne suis pas spécialement fan, je ne suis même pas sûre de savoir ce qu’il fait comme films ou séries. Je ne crois pas avoir vu un de ses films. Enfin me voilà dans un beau merdier le lendemain au réveil. C’est vraiment génial. Aujourd’hui je ne bosse pas mais il faut que je parle de cela à quelqu’un. Je ne réponds pas à ma sœur, je sais que je vais avoir le droit à un millier de questions. Je ne suis pas d’humeur à répondre à tout cela et devoir tout expliquer. J’envoie un sms à Willa, il faut qu’elle me retrouve quelque part, une zone neutre. Je ne sais pas comment mais apparemment mon identité a été trouvé, Brighton n’est pas non plus une petite fille mais je crains que quelqu’un ait balancé. Je me retrouve avec des photographes qui campent limite sur le trottoir en face. Ils ne sont pas nombreux mais ils sont là, ils veulent des photos de moi, ils veulent que je parle, que je raconte notre idylle qui n’existe pas. Je suis dans la merde. Je demande à Willa de me retrouver sur la baie, on devrait être relativement tranquille. Il faut cependant que je me prépare. J’enfile un jean, un pull sombre en cashmere, une veste chaude et une écharpe. Je mets mes lunettes de soleil. Allez. Je me presse jusqu’à ma voiture, je ne leur laisse pas le temps de venir me parler mais j’entends certains appareils photos immortaliser ma sortie. Ils ne sont pas nombreux, vraiment pas. Pourtant, cela m’angoisse déjà. Je roule sûrement trop vite dans les rues de Brighton. Je trouve une place de parking, je me gare et je sors en direction du point de rendez-vous, je suis tranquille. Je m’accouche face à la mer et je tente de ne pas penser à tout ce qui me chamboule. Quel beau bordel, j’ai besoin de mon amie à l’heure actuelle, j’ai besoin de conseils. On est pour le moment tranquille, personne ne semble m’avoir suivi, où alors je ne les vois pas… voilà, je vais finir parano… vivement que Willa soit là.

- strike the pose. -
tessa clarke x willa atwood.
Willa règle la sangle comme il faut sous le menton du bambin, remet correctement le casque sur sa tête puis s'accroupit à sa hauteur, posant son coude sur son genou. Ils avaient décidés qu'aujourd'hui serait LE jour. Le grand jour où Robbie arriverait enfin à faire du vélo. Du moins, à tenir dessus sans finir dessous. « okay robbie, tu te souviens de tout ce que je t'ai dis? » lui demande-t-elle. Elle ne tient pas à prendre de risques, alors elle espère que tout est au point dans sa tête. Le petit garçon la fixe, semble réfléchir un instant. « que tu jouerais bien au papa et à la maman avec le monsieur avec le chien là-bas. » montre-t-il du doigt au loin avec de légèrement pencher la tête. « mais tu es trop vieille pour jouer à ça tante willa. ce sont les filles de mon âge qui joue à ça! » lui fait-elle remarquer alors que la jeune femme regarde au loin l'homme en question, se mordant la lèvre.  « on est jamais trop vieille. » répond-t-elle, reportant son attention sur lui.  « qu'est-ce que je t'ai dis avant ça? » l'interroge-t-elle de nouveau, alors que ce dernier plisse légèrement les yeux pour finalement les écarquiller, un sourire étirant ses lèvres.  « chez les atwood, on n'accepte pas la défaite! » s'exclame-t-il visiblement heureux d'avoir trouvé la réponse. Une attitude qui ne manque pas de faire rire Willa. Il n'a pas tord, chez les Atwood on n'est pas vraiment du genre à être okay avec l'échec. Ne venez jamais faire une partie de monopoly chez eux. « encore avant? » le questionne-t-elle une dernière fois. Il souffle un grand coup, comme s'il était prêt à capituler. Et l'on est encore très loin de l'adolescence. « ne regarde pas tes pieds, fixe droit devant et pédale sans t'arrêter. » finit-il par dire, sa tante acquiesçant ses dires un sourire aux lèvres. « pédale sans t'arrêter, c'est ça! allez monte champion. » lui dit-elle, le petit garçon enfourchant son vélo, regardant au loin, l'air très déterminé. Willa recule un peu, histoire de lui laisser de la place pour se lancer et pour éviter de se retrouver les pieds sous ses roues. Après avoir lâché un 'GO', Robbie s'élance sous les yeux presque fiers de sa tante. Au début, il slalome, mal assuré puis finit par se stabiliser au fil de la route, sous les encouragements de Willa. Ce qu'elle n'a pas prédit, ce qu'il continuerait de pédaler, même en changeant de trajectoire. Alors maintenant, il se retrouve à foncer droit sur une poubelle trainant par ici avant de rentrer dedans et de tomber. La jeune femme grimace avant de s'empresser d'aller à son secours.  « Ça va Robbie, rien de cassé? » demande-t-elle, l'enfant étant au sol, grimaçant et se tenant le genoux. Ses prunelles se posent sur le-dit genoux. Son pantalon déchiré dévoile une coupure et un peu de sang. « aller, on va aller soigner ça. » déclare-t-elle, remettant son neveu sur pieds et attrapant le vélo afin de rentrer à la maison.
Sa glace bien en main, Robbie balance des pieds, le mal étant visiblement rapidement passé. Willa, elle tente tant bien que mal de désinfecter la plaie, chose bien difficile étant donné qu'il bouge ses jambes dans tout les sens. Posant un pansement sur ce bobo de compet', son téléphone se met à vibrer. Se relevant, elle attrape se dernier pour voir qui est l'expéditeur. Il s'agit de Tessa, qui lui demande de ramener son derrière prestement sur la baie. La jeune femme fronce les sourcils. Visiblement c'est assez urgent, mais pourquoi la baie? La destination titillant sa curiosité, elle finit par passer un bref coup de fil à son frère afin qu'il puisse garder Robbie quelques heures, se prépare et finit par prendre la route.
Arrivée à bon port, elle claque la portière puis regarde au-loin, tentant de reconnaître la silhouette de son amie, chose faite au bout de quelques minutes. Plus elle s'avance vers elle, plus elle fronce les sourcils. Tessa semble plutôt agitée et elle est bizarrement habillée. Quelque chose doit clocher, pas de doutes. « okay, on enterre qui? » demande-t-elle, pointant du doigt sa tenue sombre et ses lunettes sur le nez, digne d'une veuve éplorée. « peu importe, les pelles sont dans le coffre, allons enterrer le corps. » continue-t-elle, ses mains s'enfouissant dans ses poches. Ses cheveux virevoltent, le vent s'est levé. Elle espère qu'un peu d'humour allait calmer la rousse qui a l'air d'être en panique.

- Willa & Tessa -
Paparazzi

Pourquoi il a fallu que je flirte avec une star de la télévision. Pourquoi il a fallu SURTOUT, que je ne le reconnaisse pas. Je n’en reviens pas, je savais pertinemment qu’il me disait quelque chose et pourtant je n’ai pas cherché à comprendre, à savoir. Je me retrouve maintenant avec ma tête qui fait la une des journaux. Je déteste cela, ce n’est pas du tout bon pour mon boulot, ce n’est pas du tout bon tout court, je n’aime pas cela. Je ne veux pas de la célébrité alors je fais quoi ? Je dois vivre recluse le temps que cette affaire ne cesse ? Pourtant, cela faisait longtemps que je n’avais pas ressenti quelque chose pour un homme. C’était naturel, assez plaisant, j’aurais voulu que la soirée ne s’arrête pas à un simple baiser, qu’elle ne s’arrête jamais, qu’elle continue mais il semblerait qu’au lever du soleil, on doit aller au moins dormir quelques heures. Et puis on ne peut pas faire perdurer un rancard éternellement. Enfin, je dois avouer que ce n’était pas un rancard, ce n’était pas du tout mon intention de fréquenter un homme pour la soirée, j’avais prévu bien autre chose. C’est partie d’une soirée devant Harry Potter avec de la glace à une soirée filles avec de belles robes et un super concert dans le pub où nous avons nos habitudes. Je lui ai adressé la parole au bar en attendant nos commandes, puis il y a eu ce géant qui a ruiné ma robe avec sa bière et puis il s’est aussi avéré que j’avais mal aux pieds et que j’étais nus pieds. Le verre cassé m’a coupé et l’inconnu du moment m’a attrapé par les hanches pour me faire grimper sur la chaise haute, pour sauver mes pieds. On a fini dans les toilettes. Oh ce n’est pas ce que tu t’imagines. On n’a rien fait d’exaltant. Il a commencé par enlever les bouts de verre de mes pieds, la discutions a commencé, elle a perduré et elle s’est terminée par ce baiser à la fermeture du bar et apparemment Nick était attendu. Fichu photographe. Je déteste ça. J’ai l’impression qu’on a fouiné dans mon intimité, c’est tellement désagréable.

J’ai besoin d’en parler, d’évacuer. Je ne vois qu’une personne à qui en parler. Il me faut ma meilleure amie. Willa. Je lui envoie un SMS pour qu’elle me retrouve sur la jetée. Il fait froid mais je suppose que l’on pourra être tranquille. Après, les photographes, ne sont pas beaucoup mais cela s’avère suffisant pour que je me retrouve dans des magasines le lendemain apparemment. Je déteste cela, mais alors vraiment ! Il fait froid vraiment froid. L’air marin n’aide pas à chauffer la ville. Enfaîte littéralement, on se les gèle. Pourtant je sais que Willa viendra, c’est toujours comme ça entre nous. Elle est toujours là pour moi et vice versa, je serais toujours là pour elle. On se connait depuis des années et nous avons toutes les deux perdues notre sœur. Les causes étaient relativement différentes mais l’effet est toujours là. Cela nous a rapproché. Renforcé.

J’attends Willa. Tenue passe-partout et lunettes de soleil, ok, on dirait plutôt qu’il va neiger dehors mais peu importe. Je deviens parano. J’ai l’exemplaire du magasine que l’on a livré à la librairie et que ma sœur s’est empressée de venir me montrer. Willa ne tarde pas. Elle me sort une petite phrase qui aurait pu me faire rire mais je suis toujours sur les nerfs. Une véritable boule de nerf. J’inspire. Je croise les bras sur ma poitrine. « - Ma vie privée ! » La suite des paroles de ma meilleure amie me fait rire. Je pouffe légèrement mais c’est bien parce que c’est elle. Je décroise les doigts et je fouine maladroitement dans mon sac. J’en sors le magasine et je lui montre la couverture. On m’y voit embrasser l’acteur, Nicholas Vendôme. Je me pince les lèvres. « - C’est la merde ! Lui on ne pourra pas l’enterrer, ni tous les photographes qui trainent ! C’est vraiment la merde ! » Je frissonne, il commence vraiment à faire froid. « - On devrait aller se poser au café de la Jetée, on y sera plus au chaud, et je pourrais tout d’expliquer ! » Je prends mon amie sous le bras et on se dirige vers la chaleur, je n’ai toujours pas quitté mes lunettes de soleil, sait-on jamais !

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tessa clarke x willa atwood.
Après avoir sorti une de ces blagues qui font un peu sa marque de fabrique, Willa observe un moment son amie. Faisant les cent pas, elle semble être comme un lion qui tourne en cage et à toute l’attitude s’y apparentant. Nerveuse, furieuse même. C’est certains, Tessa a vraiment l’air en colère et la jeune femme se demande bien ce qui a pu la mettre dans un état pareil. D’habitude, la rousse est l’optimisme et la bonne humeur incarnée. A vrai dire, c’est le cas depuis toujours. Depuis qu’elles sont enfants, Willa a toujours été la plus nerveuse des deux. Celle qui s’énerve, celle qui s’agace, qui râle et qui peste. Elle a le sang beaucoup plus chaud que la douce Tessa et cette dernière avait plus le rôle fédérateur. Celle qui la ramène à la raison, qui la calme. Aujourd’hui, il semblerait que les rôles soient inversés.  Le problème, c’est que cette configuration n’est jamais arrivée et que Willa ne s’est pas comment s’y prendre pour tenter d’apaiser la rousse. La jeune femme n’est pas vraiment voix de raison, plutôt le clown qui sort une vanne au mauvais endroit au mauvais moment. Mais pour Tessa, elle fera un effort. C’est bien pour ça que c’est fait, les amies, non ? Et puis, elle le lui doit bien, pour la supporter elle et sa vie mouvementée depuis des années. Elle qui étaient déjà amies depuis le jardin d’enfant ont vu leur relation prendre un autre tournant à la mort de leurs sœurs respectives. Cette espèce de douleurs vicieuses, ce mal bien ancré et qui ne veut pas les quitter, elles n’ont pas besoin de se l’expliquer. Rien qu’en se regardant, elles peuvent ressentir le manque. Cette histoire, c’est leur bulle à elle. Personne ne peut savoir, à par elles.
Les mains enfouies au plus profond de ses poches, elle s’avance doucement vers Tessa. Elle était clairement au bord de la crise de nerfs. Ses sourcils se froncent alors qu’elle évoque l’enterrement de… sa vie privée. Elle débloque ou quoi ? Qu’est-ce que sa vie privée vient foutre là-dedans ? Est-ce des photos compromettantes avaient été prise à son insu et avaient été publié à son insu sur internet ? Sur le coup, Willa n’est pas sereine. On ne rigole pas avec ce genre d’histoire. Elle a pu lire bon nombre d’histoires là-dessus et les gestes que cela engendrait. « tessa, tu ne veux pas t’arrêter de tourner en rond deux secondes et m’expliquer ce qu’il se passe ? » lui demande-t-elle. Elle va finir par lui donner le tournis si elle continue comme ça. Finalement, elle finit par s'exécuter et d'un geste brutal et peu assuré elle fouille dans son sac pour en sortir un magazine. Sans un mot, Willa l'attrape et scrute la première de couverture. Elle plisse les yeux, bloquant complètement. Okay, qu'est-ce que Tessa fout sur ce torchon de presse à scandales ? Ses yeux finissent par s'attarder sur l'homme à côté d'elle. Enfin plutôt l'homme au bout de ses lèvres. Elle avait l'air de bien s'amuser en tout cas. Et en plus, sans elle. Traitresse. « mais, c’est… » lance-t-elle, sa phrase restant en suspens. L'homme lui semble familier. Le chemin fut long afin de ses neurones fassent le rapprochement. Ses prunelles finissent par s’écarquiller et sa bouche s’ouvre en grand. « NICHOLAS VENDOME ! » s’exclame-t-elle, ses paupières se posant sur sa meilleure amie et ses mains secouant le magasine juste devant son nez.  « OH BORDEL TESSA T’AS EMBRASSE NICHOLAS VENDOME ! »  répète-t-elle, faisant un rond sur le papier avec ses doigts autour de la tête du jeune homme. Elle en est presque soulagée. Pas d’histoires sordides, juste un mauvais concours de circonstance. Connaissant Tessa et sa manie d’oublier tout dans la seconde, elle est sûre qu’elle n’a même pas fait attention que l’homme en face d’elle a dépeint son écran de télévision une bonne dizaine de fois. Dire qu’elle est censée être la plus tordue des deux. Là, pas de doutes, Tessa la bat à plate couture. Et en plus, cerise sur le gâteau, la Clarke est suivie par une myriade de photographes. Ça, par contre, niveau tranquillité, ça craint. Willa se demande un instant si elle aussi a des lunettes de soleil dans son sac. Elle ne tient pas vraiment à voir son visage partout dans les magazines. Et elle se rappelle qu’on est en hiver. Il n’y a que Tessa pour être aussi perchée et avoir des lunettes de ce temps-là.
L’idée de la jeune femme n’est pas mauvaise. Autant réfléchir dans un endroit où il fait un peu plus chaud et surtout où il y a du café. Elle finit par la suivre, son regard ne pouvant s’empêcher de regarder un peu partout. Cette sensation est vraiment très désagréable. Elle a l’impression qu’une personne peut surgir à tout moment et les mitrailler. Arrivées à bon port, elle entraîne son amie dans le coin le plus tranquille du café. S’installant, elle la regarde un petit instant. Tessa, la reine des gaffes. « okay, question numéro une : depuis quand tu fais des soirées sans moi ? »  lance-t-elle. Une manière bien à elle de lui faire comprendre que ce n’était vraiment pas cool de ne pas l’avoir invité. « et question numéro deux : qu’est-ce qu’il t’a pris d’embrasser nicholas vendôme ? » continue-t-elle, ses deux mains se levant, grimaçant pour lui montrer la complexité de la situation. C’était complètement fou.

- Willa & Tessa -
Paparazzi

C’est l’état de crise, l’urgence absolue, c’est juste dingue, totalement fou et bien sûr c’est à moi que cela arrive, Qui aurait pu croire que je ferais la une d’un magasine ? Surtout pour une chose aussi insignifiante. Parce qu’après tout, qu’est-ce qu’un baiser ? C’est une chose si douce et si agréable et faite dans l’euphorie du moment, dans l’extase, par envie. Un baiser, on ne réfléchit pas, on le fait, on en profite voir on en redemande. J’aurais voulu davantage de baisers, toujours plus de contact, je me souviens que j’étais demandeuse. Nick est un bel homme, il possède un charme fou et je suis persuadée qu’il en est pleinement conscient. Il est acteur, maintenant je sais pourquoi son visage m’était si familier, c’est à la télévision que j’ai croisé cette personne, c’est à la télé que je l’ai vu, c’est de là que m’est venue cette impression et dire qu’il m’a sorti qu’il avait un visage familier, cette blague, comment peut-on mentir avec autant d’aplomb. C’est un acteur, à quoi je pouvais m’attendre, sauf que sur le moment je n’étais pas au courant, j’aurais préféré l’être je crois. Sûrement que je n’aurais pas fait la même gaffe mais il y a aussi fort à parier que je ne me serais pas comportée de la sorte avec lui. Je suppose qu’une part de moi peut comprendre pourquoi il a fait cela, je suppose que je pourrais ne pas lui en vouloir mais je ne supporte pas que ma vie privée soit étalée au grand jour alors comment ne pas lui en vouloir de ne pas avoir été honnête, je lui ai laissé plusieurs chances mais non, il a voulu rester anonyme et maintenant moi je paye de tribut de sa notoriété. Personne je ne regarde pas la série dans laquelle il joue, je ne regarde pas beaucoup la télé d’ailleurs, je manque cruellement de temps mais quand on me dit Nicholas Vendôme, je percute, on parle de lui, plusieurs de mes amis le trouvent craquant bref, il y a tout une communauté de femme qui l’aiment parce qu’il est plutôt charmant. Je suis sûre qu’il sait parfaitement qu’il peut plaire et puis c’était peut-être un défi pour lui, voir s’il est encore capable de plaire sans parler de son côté célèbre, je ne sais pas mais en tout cas, je suis relativement vexée et je ne supporte pas cette idée d’être la vue de tous comme ça, merde après tout c’est ma vie privée et j’y tiens, j’aime agir en douce, faire le bonheur de familles dans la discrétion et pas l’inverse. Je n’ai pas besoin de récolter les lauriers, voir des sourires me suffit. Alors là, autant vous dire que je suis un peu choquée de faire partie d’une couverture de magasines à scandale et aujourd’hui, trop de monde lit ces cochonneries. Bon sang….

Je retrouve Willa sur le front de mer, le vent souffle, il ne fait pas chaud, je ne sais pas quoi faire, tout à l’heure les photographes étaient là, je crois les avoir semés, je ne veux pas être suivie parce que j’ai eu un moment de faiblesse. Bordel de merde. J’ai envie d’injurier tout le monde, tout le monde sauf Willa. Parce qu’elle est bien la seule à me dérider. Mes lèvres s’étirent en sourire parce que c’est elle, c’est tout. A être aussi nerveuse, je rends folle ma meilleure amie. Qu’est-ce qui m’a pris d’accepter de sortir hier ? Plus jamais je ne suis mes copines de boulot, habituellement on va boire un verre, je prends un taxi pour rentrer parce que conduire avec de l’alcool dans le sang c’est mal et je me couche mais là… LA ! misère. Je sors le torchon sur lequel on me voit embrasser la vedette. Beurk, ça me dégoûte presque. Willa scrute, elle cherche ce qui cloche. Puis ses yeux fixent un truc, non pas un truc, la photo de moi embrassant Nicholas. Et c’est le drame. Elle est tout aussi choquée que moi. Elle crie presque le nom de l’acteur. OHH « - CHUT ! On va t’entendre ! » Je reprends le magasine et je le fourre dans mon sac en vrac. Je me cache sous des lunettes style mouches affreuses. Je croise les bras sur ma poitrine et je prends l’air le plus dépitée de la terre. « - Crois-moi, hier soir je n’avais pas vraiment capté qu’il était acteur et tout le tralala… » Je lève les yeux au ciel, elle ne peut pas vraiment le voir, les lunettes forcément. J’inspire, il faut qu’on se trouve un endroit calme, pas trop de passage et surtout avec du café et de la chaleur, on se les gèle. Je prends le bras de ma belle et on file pour se rendre au café qui longe la baie. Il y fera plus chaud. Bingo, quand on arrive, pas grand monde, ambiance cozy. L’odeur du café me rappelle que j’en ai sincèrement besoin. Accroc de la caféine que je suis. On s’installe, j’attrape nerveusement la carte et je commence à regarder ce qui est proposé. Je regarde un peu autour de moi et je remonte mes lunettes, sur ma tête. Willa commence l’interrogatoire. Je pouffe dès la première. Je cache mon sourire derrière ma carte, je la regarde amusée. Je perds mon sourire rapidement ! Elle parle de Nick. « - Réponse numéro un, déjà je ne voulais pas sortir, des copines du boulot, tiennent absolument à me caser, elles sont à fond sur ça, elles disent que je vais finir vieille fille patati, patata, j’ai cédé. Je t’assure, ne pas t’inviter partait d’une bonne intention, je voulais t’épargner le speed dating qu’elles avaient limite organisée. Et puis je crois que je vais finir vieille fille sérieusement, regarde, j’embrasse un mec, BIM paparazzi, acteur et tout le bordel ! Non, je vais arrêter de chercher l’amour moi ! » Je soupire, cette fois, elle peut voit mes yeux rouler vers le plafond. « - Bref, hier soir, j’avais bu trop de cocktail et je l’ai abordé au bar, puis il y a eu ce mec, il m’a bousculé… j’ai fait tomber mon verre, j’étais nu-pieds… cherche pas, j’avais mal aux yeux, et je me suis entaillée… il m’a aidé et je ne sais pas, je l’ai embrassé dans les toilettes… C’était chouette… très bien… mais putain, je savais que je l’avais vu quelque part… je suis dans la merde ! Il ne m’a même pas dit qu’il était célèbre ! ».  Je laisse la carte, je prends mon visage entre mes mains. La serveuse approche timidement, je lève la tête vers elle. « - Il est trop tôt pour demander un verre de tequila, hein ? » Je grimace, je demande confirmation à Willa. « - Bon, alors un cappuccino s’il vous plait et euhm, un donut, à défaut de l’alcool, j’ai besoin de sucre » Elle prend notre commande et file. Je regarde Willa. « - Bon, je suis dans la merde hein ? »