Cela faisait maintenant des heures que Wesley se trouvait à l’hôpital. Des heures qu’il arpentait les couloirs, qu’il voyageait de chambre en chambre afin de prendre soin de ses patients. Il n’attendait qu’une chose, c’était que sa journée se termine enfin. Celle-ci avait été longue, plus longue que d’habitude. Pas de trauma, pas de chirurgie, rien. Alors il s’était ennuyé Wesley. Passant sans cesse à la cafétéria ou aux machines à sucrerie, Wesley ne savait que faire. Il décida de jeter un coup d’oeil sur sa montre. Encore deux longues heures. Il soupira longuement quand son téléphone vibra dans sa poche. Un regard vite fait. Il sourit légèrement. Wesley profita de son léger moment libre pour se rendre à l’extérieur afin d’aller prendre deux cafés. Instinctivement, il se rendit dans un endroit bien précis. L’endroit où ils avaient l’habitude de se retrouver dès qu’ils avaient quelques minutes devant eux. Wesley retrouva Willa au troisième étage de l’hôpital, dans un long couloir presque abandonné où se trouvaient quelques lits non utilisés. Son amie s’y trouvait déjà et un doux sourire amical s’afficha sur son visage. — Tiens, j’ai pensé que ça te ferait du bien. Il lui tendit le gobelet et s’installa à ses côtés, soupirant longuement. — J’ai tellement hâte que cette journée se termine. Il but une longue gorgée de café, laissant ce liquide chaud lui brûler la gorge.

- welcome on Hell, my dear. -
intern's squad.
Dans le fond de la pièce, Willa grimace. Au loin, elle regarde le Docteur Newman osculter une jeune femme. Ses mains au niveau de sa poitrine, il regarde, il palpe, sans dire un mot. Mon Dieu, qu'elle déteste la chirurgie plastique. Du moins, cette facette-ci. Cela aurait été drôlement plus intéressant s'il s'agissait d'un homme qui s'était coincé une main dans on-ne-sait quel machine et qui avait besoin d'une reconstruction de la main. Ou un enfant avec une malformation des oreilles. Mais non, juste ce bon vieux Docteur Newman et elle en train de contrôler une énième femme qui s'est fait refaire la poitrine. Et quelle paire! Elle ne se sent pas très à l'aise, Willa. Même pas du tout. Son truc à elle, c'est les cerveaux, les trauma bien sanglant. Pas... ça. Le médecin se retournant vers elle, elle reprend à peu près contenance, un léger sourire aux lèvres, semblant s'intéresser à ce cas.  « et bien, tout cela m'a l'air parfait, ce qui est tout à fait normal puisque c'est mon oeuvre. » lance-t-il d'un air satisfait. La patiente rit à sa remarque et Willa réprime une furieuse envie de se foutre de sa gueule. Quel homme prétentieux. Il n'a pas non plus fait l'opération du siècle hein. Le médecin se penche vers l'oreille de sa patiente afin de lui murmurer quelque chose. Celle-ci le regarde d'un air presque lubrique. L'interne fronce les sourcils.   « baltimore, vous pouvez disposer. » se contente-t-il de dire, croisant les bras sur son tronc. Sérieusement, "vous pouvez disposer"? Aux dernières nouvelles, elle n'est pas gouvernante ou maître d'hôtel. Sans un mot, elle quitte la pièce, complètement abasourdie d'être traitée de la sorte. Elle souffle un grand coup, puis arpente le couloir avant de descendre les escaliers, portable à la main.
S.O.S., journée merdique.
Elle pianote sur son téléphone et finit par envoyer le message à Wesley et à Luke, ses collègues et maintenant amis internes. Elle qui pensait avoir du mal à s'intégrer à la myriade d'internes cette année, elle s'est finalement trompée. Elle a trouvé en Wes et Luke des copains de galère, des amis de commérage. Willa rejoint finalement le troisième étage, un lieu souvent mis de côté mais surtout un lieu où ils peuvent, le temps de quelques minutes le plus souvent, souffler et balancer tout ce qu'ils ont sur le coeur et surtout se plaindre.
A côté d'un des lits se trouvent un fauteuil roulant. En attendant les autres, elle s'installe dedans puis commence à faire des tours avec, pour passer le temps. Finalement, des pas se font entendre. Elle se retourne pour y voir Wes, deux cafés à la main. Malgré elle, un soupir s'échappe de ses lèvres. Elle attrape le café pour en boire une gorgée. « merci c'est cool. » lui répondit-elle avant de s'asseoir correctement. « Docteur Mains-Baladeuses. » dit-elle simplement. « ils m'ont collé avec Docteur Mains-Baladeuses. » répète-t-elle. Docteur M.-B., a.k.a. le Docteur Newman. « et cet abruti m'a viré pour s'envoyer en l'air. » finit-elle par dire, grimaçant. Dégoûtant.

Spoiler:

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