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Lorenzo Farnese

Lorenzo Farnese
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MessageSujet: alias (ronenzo)   alias (ronenzo) EmptyLun 11 Fév 2019 - 21:48

ronan et lorenzo
don't tell me, tell my ghost
cause i blame him
for all i don't want to know
(alias / in flames)

Les échos douloureux alors que la clameur gronde.
Éclats des voix qui résonnent entre les murs du stade. Claquement des pieds contre les tribunes.
Les prières sur les lèvres. La croix dessinée des doigts sur le buste. Sur le front. Sur le sternum. De chaque côté des épaules. Ultime apposition des phalanges sur les lippes avant de les faire monter au ciel. Tradition qui remonte aux préceptes enseignés sur les bancs de l’église, les dimanches matin. Geste devenu un automatisme depuis les toutes premières foulées sur les terrains. Geste qui détonne, depuis que t’as chuté dans les flammes. Dans ses flammes. Le Tout Puissant que tu as déshonoré de tes coups de reins contre son palais. De tes coups de trique contre sa paume. Les portes de l’enfer qui se sont ouvertes en grand au milieu de cette ruelle. Jugement du Seigneur quand t’es venu te foutre sur lui comme une pute en manque du contact lascif. L’aberration retranscrite dans la Bible. Ce même livre sacré duquel tu sors tes prières d’avant match. T’as vraiment aucune honte, Lorenzo. D’où tu te permets de prononcer encore ces mots ? Ta gorge devrait se serrer, ta gorge devrait te brûler. Ta gorge devrait être punie d’avoir accueilli la chair d’un autre. T’es le pire des ingrats. C’est comme si tu crachais sur la croix. Comme si tu crachais à la gueule de Dieu lui-même.
Le regard balancé vers le coéquipier le plus proche. Les encouragements collés aux rétines. Les crampons qui traînent contre le gazon. Mains apposées de part et d’autre des hanches. L’attente du coup de sifflet. Boucan infernal des silhouettes entassées dans les gradins. Et c'est toujours cette même sensation à chaque fois. Toujours ces mêmes cognements qui résonnent dans la poitrine à la mesure de la clameur. Un de ces côtés à double tranchant dans le rêve de gosse devenu réalité. L'adoration qu’on peut scander autant que la haine qu’on dégueule. Les moindres mouvements jugés par quelques milliers de personnes. Les réactions comme des automatismes qui ne se contrôlent pas. La foule qui s’entraîne d’elle-même. Il suffit d’une voix plus portante que les autres pour embrigader le reste dans ses chants. Il suffit d’une gueule un peu trop ouverte pour précipiter toutes les autres. L’opinion qui défère. L’opinion qui peut détruire. Échos à la haine déversée sur la terre natale, quand le jeu ne correspond pas aux attentes. Réminiscences douloureuses des pires affronts entendus depuis les tribunes. Sifflement de l’arbitre pour mettre un terme à toutes ces pensées néfastes qui reviennent à chaque début de match. Gamin traumatisé par les offenses entendues trop jeune.
L’esprit se concentre uniquement sur le jeu, à cet instant. L’oubli parfait de toutes les autres mésaventures. Seul instant où la tête se vide complètement pour ne laisser place qu’à la passion qui anime depuis l’enfance. Exaltation du souffle. Poumons qui se gonflent sous l’effort. Les mètres avalés par les jambes. La voix qui porte pour capter l’attention des autres quand la balle se trouve entre tes pieds. Les gestes quand l’arbitre tourne le dos. Les insultes sur le bord des lèvres, murmurées dans la langue natale quand le jeu ne va pas dans ton sens. Et c’est le cas aujourd’hui. Défense amoindrie. Attaque faiblarde. Deux buts encaissés sous la déception des supporters. Le ballon dans les filets adverses à une seule reprise. Ton assistance pour réussir à sauver l’honneur avant le coup de sifflet final. Sphère envoyée juste devant l’attaquant. Son impulsion pour terminer le geste. La défaite qui vient s’ancrer dans le classement. Descente d’une place dans le tableau. Encore. Fatigue physique suite au jeu. Fatigue mentale des échecs à répétition. Parce que tu vaux tellement plus que ça, Lorenzo. Plus que le bas de l’échelle. Plus qu’un club qui frôle la relégation à chaque fin de saison. Rage encore trop vivace malgré les mois écroulés derrière toi. Connard béni par trop d’importance qui a mis en pause ta carrière sans un regard en arrière. Homme blessé dans sa fierté. Ça te fait doucement rire, ce genre de connerie. C’est toi qu’on blâme, quand c’est l’épouse qui a cherché la tentation. Les rôles inversés seulement quand ça les arrange.
Les paumes qui tapent l’une dans l’autre. Applaudissement d’un jeu pourtant médiocre. Quelques claquements dans les mains des adversaires. Des poignées de main pour étaler le respect malgré la défaite. Puis c’est ta carcasse que tu traînes jusqu’au abord des tribunes. Vers la masse agglutinée à la limite du terrain. L’habitude des fins de matchs, la recherche de la rencontre du côté des fans. De la reconnaissance, du tien. Même si on a perdu. Même si on aurait pu faire plus. Même si j’étais pas au top de mon niveau. Même si on devait faire plus pour arriver à la hauteur des encouragements que vous nous lancez. Des sourires, des salutations balancés quand t’arrives à la hauteur du groupe. T’es pas seul, Lorenzo. Quelques coéquipiers qui t’accompagnent vers le bain de foule. Toujours la même chose. Des marqueurs tendus pour signer les maillots. Les poignées de main. Les photos faites à l’envolée.
Toujours pareil. Sauf cette petite tête blonde qui dépasse à peine de la rambarde. Et putain, ça te fait sourire. Le gamin reconnu dans la seconde. La silhouette qui se traîne en face de lui, ignorant soudainement le reste. La dominante tendue vers lui dans l’attente d’une salutation. « What’s up Cian ? » Il a déjà les yeux brillants, le gamin. Les traits élargis d’un sourire. Bonheur éclatant sur sa trogne. Ce genre de réactions qui valent tellement plus que les zéros qui s’alignent sur les bulletins de salaire. Sa paume qu’il claque de la tienne. Poing contre poing. Contact de quelques secondes à peine qui occupera des heures de conversations. Les doigts qui se perdent entre les mèches. L’ébouriffement du blond, alors que l’onyx cherche. Est-ce que t’es là ? Est-ce que t’as emmené ton gamin, ou bien est-ce que c’est le visage de ta reine que j’vais devoir subir ? Bien sûr que non, t’es pas là. T’aimes pas ça. Tu craches sur ma profession comme j’ai craché sur nous. Mais c’est de bonne guerre, tout ça. Ça s’est terminé sous le pixel. Ça s’est terminé pour une connerie. Ça s’est terminé et ça m’a tué. Le rictus aux commissures de tes lèvres. La recherche que t’abandonnes. Il n’est pas là, Ronan. Pourquoi est-ce qu’il viendrait ? Qu’est-ce qu’il ferait sur ton territoire alors que les faits ont été clairement exposés ? Les prunelles retrouvent le mioche. Et les siennes qui luisent toujours autant d’émerveillement. « I’m so sad you lost. But your assist was amazing ! » Le haussement des épaules. La mine qui fait genre que tout va bien, alors que la défaite résonne encore dans ton crâne. Le rôle devant le mioche. Paraître moins atteint qu’en réalité. Ne pas briser les rêves du gamin. Lui faire croire qu’il n’y a que les bons côtés. Pas de revers de la médaille. « We’ll do better next time, promise. » Dernière accroche entre les cheveux, puis l’écart. Les phalanges qui s’accrochent au col du maillot. Tissu aux couleurs du club retiré la seconde suivante. La fraîcheur de la météo pour contrer avec le corps chauffé par l’effort. Souvenir du jour tendu vers lui. « Here, for you kiddo. » Le gamin hésite. Le gamin qui ose pas tendre le bras pour attraper son butin. Faut que t’insistes, Lorenzo. Le geste poussé vers lui. Le sourire immaculé sur la gueule. La main minimisée par rapport à la tienne. Le rictus du petit qui remonte jusqu’aux oreilles quand il s’empare enfin de l’uniforme. « Thank you so much Lorenzo ! Wow they’re going to be crazy at school now that I have two of your jerseys ! » Des regards vers le gamin. Vers le maillot qu’il tient entre ses mains. Le tien qui se relève. Le tien soudainement prisonnier. Et le sourire qui s’efface.
Sa gueule qui détonne au milieu de toutes les autres. Sa beauté brute pour claquer contre ton crâne. Les battements du cœur incertains. Mais putain, t’étais pas censé être là, Ronan. T’étais pas censé réapparaître dans ma vie depuis ton départ. Depuis l’ultime accroche sur le tactile. Pourquoi est-ce que tu reviens me hanter ? Pourquoi est-ce que t’es là alors que j’arrive même pas à oublier ton odeur ? Et t'es tellement beau, putain. Tellement que j'en perds le souffle. Le mouvement de recul. Deux pas en arrière en voyant la carrure de l’autre s’imposer à côté de celle du gamin. Tu déglutis, Lorenzo. Mâchoire soudainement serrée. Impossible de sourire, même quand d’autres encore s’agglutinent autour de tes coéquipiers et toi. Leurs silhouettes derrière lesquelles tu te dissimules. Ta stature que tu maudis sur l’instant. La fuite pour survivre. Les talons qui se tournent. La dominante qui glisse le long des lèvres. Les tiennes y sont trop absentes, Ronan. J’suis tellement en manque de toi. En manque de nous. J’crève sans toi. J’arrive plus à respirer. J’arrive plus à dormir. J’arrive plus à vivre. Pas un regard pour les autres. Foule oubliée à partir du moment où il s’y est mêlé.
T’es rendu au milieu du terrain quand t’oses te retourner. Que tu cherches son regard une dernière fois. L’au revoir jamais prononcé à voix haute. Dominante installée dans la nuque. Contact rassurant quand le sien manque. Les prunelles de l’autre captées. Faites prisonnières comme les tiennes. Le geste de la gueule. L’invitation. Visage balancé vers la sortie du stade. Et cette fois, tu t’échappes réellement. Cœur en berne. Cœur plein d’espoir. Dis-moi que tu seras là. Dis-moi que j’vais pas t’attendre pour rien. Dis-moi que j’me fais pas des idées. Je t’en supplie, Ronan. S’il te plaît, m’abandonne pas. Pas aujourd’hui. Pas maintenant. Ta silhouette qui s’évanouit entre les murs.
(…) De trop longues minutes passées devant le miroir. La buée dégagée de la main. La gueule du coéquipier derrière toi. La salutation. « See you on Monday. » Carcasse esseulée au milieu des vestiaires. La serviette balancée sur le banc avant que tes doigts ne s’emparent des vêtements. Couches noires pour recouvrir l’épiderme. La casquette conjuguée à la capuche pour masquer la gueule éreintée. Le sac balancé au-dessus de l’épaule. Dernière âme à s’évader des lieux.
Le soupir qui s’échappe des lèvres quand tu vois le parking vide. Tu croyais quoi ? T’es tellement con. Tellement stupide. Il s’est barré, le Costigan. Parti retrouvé sa femme. T’as vraiment cru à tout ce qui s’est dit en sms ? Le crachat sur le sol. Les jambes qui s’activent. La démarche lasse vers la moto, le casque à la main. Les espoirs anéantis sur le bitume. Fatigue trop violente dans le crâne. Dans la poitrine. Jusque dans les membres. Les doigts pincent l’arête du nez. Les yeux fermés l’espace d’un instant. La tentative vaine de chasser de toutes ces conneries de ta tête.
Bruit du moteur pour te sortir de la torpeur. La caboche qui se tourne vers la bagnole qui s’approche. Carrosserie sortie des films de gangsters. Go-fast qui s’impose au milieu du parking. La lassitude sur tes traits. Sérieusement ? Des trafics ici ? La dominante contre la casquette, prête à l’enlever. La vitre qui s’ouvre. La fumée qui s’en échappe. Silhouette familière apparaissant derrière le teinté qui descend. « Cazzo. » La gueule de Ronan au milieu du paysage. La clope qu’il balance sur le sol. Ton regard qu’il capture.
Tu réfléchis même pas, Lorenzo. Allure rapide jusqu’à la voiture. Tu la détournes avant d’ouvrir la porte du côté passager. Te glisse à la place sans un mot. Capuche balancée en arrière. Casquette retirée. Les phalanges pour remettre en ordre les boucles aplaties. Le cuir sur lequel tu t’installes comme un petit empereur. Prunelles sombres tournées vers la carrure de l’autre. Prunelles qui posent les questions alors que les lèvres restent closes. Alors t’es revenu, du coup ? T’es revenu m’assassiner ? T’es revenu pour m’insulter comme moi je l’ai fait ? T’es revenu pour mettre les choses au clair, une bonne fois pour toute, avant la fin ? Et quand bien même, ça se passe comment ? Une poignée de main et puis on se dira au revoir ?
Pas foutu de parler. Pas foutu de détourner le regard. Pas foutu de partir.
Pas quand il est là.
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Ronan Costigan

Ronan Costigan


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MessageSujet: Re: alias (ronenzo)   alias (ronenzo) EmptyMar 12 Fév 2019 - 18:38

La poitrine ravagée par le manque d’air. Les poumons nécrosés par les ressentiments.
Les mains tremblantes. Les phalanges qui se contorsionnent et craquent. L’éclat des os  contre l’asphalte. Comme les émotions qui trébuchent sur le bitume. Le myocarde altéré d’une détresse qui dégouline et ravage le maculé. L’instant de disgrâce des iris qui se perdent vers la pelouse. Les fantômes qui rôdent. Le spectre qui devient roi. Les désillusions comme impératrices pour galber les cernes. Des heures d’insomnies. Des heures à racoler le sommeil. Des heures à se perdre le regard dans le vide. Néant du dégradé qui n’accroche plus que la détresse. Néant du dégradé où l’espoir crève d’une vague de trop.
Les mots pour s’échapper du tactile. La phrase de trop. L’attaque versée avec nonchalance.  Les décombres au milieu de la complicité. Les éclats de voix au milieu des silences. La gueule vissée sur les paroles qui s’échappent. Le sourire pour transpercer la rage collée aux charnues. Le souvenir trop pesant. Le souvenir trop vivace sur l’échine. Entraînement du fils souillé de pourpre. L’incapacité de rester sur place. L’incapacité de répondre. Prisonnier d’un bourreau qui ne voit rien. Prisonnier d’un bourreau qui ricane le premier en imposant les coups de rasoir sur les veines. Prisonnier d’un bourreau qui affole la haine banalisée pour pas se ronger l’âme d’une vérité putride. Les palabres à l’échappée à chaque fois. Parler et regretter. Regretter et abandonner. Soldat vaincu des coups de trique. Soldat vaincu de l’insulte divine. Soldat vaincu des crachats. Soldat vaincu de sa gueule. Comme si ça ne comptait pas. Comme si ça ne pesait pas au creux de la poitrine. Mais tout ce que tu me dis, ça suffit à me foudroyer. J’suis bouffé par la jalousie. J’suis bouffé par la peur. J’suis qu’un clébard dont tu remarques même pas la détresse. La décharge sur l’échine. La tête blonde à coté de lui dont les yeux brillent encore d’innocence. Son fils. Sa chaire. Son sang. Refrain gravé dans le marbre. Celui d’le garder éloigné du crime. Ne pas faire couler le sang pour perpétuer la tradition. Le protéger du mal comme il aurait aimé être sauvé avant l’heure. Passion du football. Passion de sa gueule.
Le fantôme qu’il capte d’un regard. Prunelles accaparées par le caramel. Prunelles accaparées par la silhouette. Les éclats de chaleur sur les reins. Les éclats de chaleur contre la gueule. Il a pas le droit, putain. Il a pas le droit de ressentir tout ça. C’est pas normal. C’est pas sain. C’est pas viable. C’est qu’une rencontre parmi des centaines d’autres. Mauvais endroit, mauvais moment. La foudre pour teinter le regard. L’incendie pour animer la colonne. Les certitudes étouffées de la chaire sous le palais. Les doutes pour s’imposer sur l’abdomen. Psaumes inutiles. Pêchés gravés contre le derme. Les parcelles encore échaudées des souvenirs. Les parcelles encore salies de la maladie. Le traitement impossible. Le dégoût pour rassurer le tout puissant. Et le désintérêt du terrain. Le regard qui se perd sur l’écran du téléphone. Le regard qui ignore l’autre. Plus facile de pas le mater. Plus facile de pas sentir les battements anarchiques dans la poitrine. Plus facile de mentir. Plus facile de taire l’évidence. Carcasse voutée alors que la foule soulève l’adoration. Les cris pour scander la gloire du club. Les cris pour scander l’amour du sport. Les cris étouffés au fond de sa gorge quand le pire résonne. J’pourrais hurler ma détresse que tu la verrais pas. J’pourrais hurler ma rage que tu en rirais. J’pourrais hurler mon attachement que tu le piétinerais. J’pourrais hurler mon désir que t’en abuserais pour mieux me foudroyer de ton absence. L’éprise instabilité de nos sentiments. Ceux qui font désordre dans tes mensonges. Le fils qui espère. Le fils qui adule. Le fils qui ne tient pas en place. Un regard bercé vers l’innocence. Un regard pour racler le sol. La pointe dans le coeur des choix désastreux. La pointe dans le coeur de tout ce qu’il ignore encore.  — Dad ! Look, Lorenzo is so strong. La voix pour faire éclater les synapses. Le rappel du Malin qui rôde. Le rappel du Malin qui assassine de sa présence. Même pas foutu de l’oublier. Même pas foutu de passer à autre chose. Le rappel constant. Les chaînes d’acier autour des poings. Les chaînées pour l’enchaîner à un souvenir. Les paupières à peine closes que tout revient lui défoncer la gueule. C’est pire que tous les combats. C’est pire que toutes les épreuves. Le fardeau où les lettres du prénom roulent à même le palais. Les silences qui ne sont que supplices. L’absence devenant une déchirure. Il est foutu, Ronan. Un putain de pion dans un jeu qui ne l’amuse plus.
La gorge nouée. Les poings serrés. La brise pour frapper les traits portant les dernières marques de violence. La main du garçon sur le poignet de son père. Le regard pour capter l’attention. — Stop using your phone. Le soupire qui filtre la requête d’une voix enfantine. Douceur pour effacer les éraflures. Douceur pour effacer les injures. Ronan, le pantin de son fils. Le téléphone calé dans la poche de sa veste. La concentration sur ce match. Les silhouettes qui se rasent la pelouse. Les minutes qui s’amoncèlent. Les minutes qui divaguent. Comme les pensées.
Comme le regard.
Comme le palpitant.
Coup de sifflet final. Les supporters en délire. Sa main pour se scotcher à celle de Cian. L’ordre de ne pas se barrer. L’ordre de ne pas quitter son champ de vision.
Une seconde d’inattention. Le gosse qui se fait la malle. Le palpitant qui déforme le thorax. Les battements approximatifs et bousillés par l’angoisse et les doutes. La tête blonde retrouvée au milieu de la foule. Là plus bas. Là face à lui. Cran d’arrêt aux pas qui fustigent les escaliers. L’impossibilité d’avancer. La paralysie. La peur. La poitrine qui peine à se soulever. Les poings contractés. La gueule esseulée de lui. La distance qui finit par se couper. La distance qui finit par se réduire. La main sur le bras de son gosse. La mine colérique. La mine dépassée. Les mots précipités dans le vague au maillot tendu. Les battements pour creuser le thorax. Le souffle rauque pour claquer dans l’asphalte. La fusion des regards. Le canon du flingue pour éclater contre la tempe. La vipère qui s’exile sur les charnues. Rameuter la salive là où l’aridité gagne. Rameuter la salive pour s’empêcher de causer. L’intérieur de la joue malmenée des canines. Pas devant Cian, Ronan. Pas devant ton fils. Il a rien demandé. Il a pas réclamé à devenir le dommage collatérale de vos conneries. Il a pas réclamé sa place entre deux pédales. L’idole et le père. Tableau sur lequel les dieux cracheraient. Les yeux qui s’égarent. Les yeux qui frôlent l’indécence. Peau caramélisée pour galber les reins. Le creux creusé où le rebondi résonne. La dent qui ripe sur l’inférieur. Sans le réaliser. Sans le contrôle. La gorge contractée. Les lèvres avides de plus. La main sur la barbe. L’autre qui s’éloigne. Le fossé creusé. Le fossé pour assassiner. Le palpitant à l’abandon comme sa main dans celle du gosse.
Les prunelles vissées au loin. Un signe de la tête. Une requête anonyme.
Tu siffles et j’accours ? C’est ça ta putain de volonté, Lorenzo. Me baiser jusqu’à la moelle et ricaner des décombres que tu laisseras sur le bitume. Pas une considération. Pas une attention. Alors que le myocarde crève. Alors que le myocarde crame.
L’exil des carcasses en dehors du stade. Le pied sur l’accélérateur au détour des rues de Brighton. Le moteur qui gronde ; autant que la colère. Le dégradé perdu vers l’asphalte. La certitude de ne pas céder. La certitude de ne pas ployer. Les pulpes ancrées au volant. Les pulpes enfoncées contre le cuir. Les canines pour fustiger les charnues. Morsure pour faire couler le filet de sang. Douleur réprimée sous l’impulsion des pointes. Comme celle qui s’enfonce entre les côtes et soulève le coeur. Les images pour revenir. Les corps qui s’accrochent. Les âmes qui se fusillent. Les mots qui débordent. L’incompréhension mêlée à la colère. Les intentions aussi mauvaises qu’éhontées. L’image du père dans la caboche. L’image de la haine qui voltige. L’image de la honte sous les crachats.
L’image de la fuite cette nuit là. Pour retrouver la maudite. Pour sauver les éclats de tristesse. La reine ravivée par les baisers. La reine ravivée par l’espoir auquel il s’accroche. Une seule gueule dans le décor pour tout remettre en cause.
C’est quoi la marche à suivre pour t’oublier ? J’suis censé faire comment pour arrêter d’penser à toi, pour arrêter de crever sous tes attaques ? J’y arrive pas. T’es partout. J’tiens plus. J’ai plus les épaules pour ça. J’ai plus le courage pour toi. La voiture qui s’arrête.
La voiture qui se stoppe. Comme la raison. Comme la volonté. Le regard dans le rétroviseur pour capter l’attention du fils. — Go at home. I have something to do.
La tête blonde pour disparaître dans la demeure.
La folie pour déborder des lippes. Réflexion arrachée comme les derniers sacrements.
(…) La vitesse pour s’entendre respirer. La vitesse pour imposer l’adrénaline. Corps éteint par le manque. Corps éteint par l’absence. La nervosité raclée sous les pulpes. Les regrets ancrés sous le derme. Les idées qui se confondent dans la caboche. Chemin tracé d’avance. Chemin tracé avec les derniers astres en témoin. Chemin où les pneus crissent. Chemin où l’éternel s’imbibe. Et la voiture qui freine.
Les mains encore figées. Le pied au tempo chaotique. Nervosité accrue. La nicotine pour ronger les ourlets. Le pouce qui ripe sur l’anneau sacré. Blasphème des promesses pour une trique. Blasphème des promesses pour un sourire d’ange. Blasphème des promesses pour un homophobe qui fustige l’autre. La fumée crachée. Comme l’amertume. Comme la colère.
Dernière pensée pour l’épouse. Puis l’alliance aux abonnées absentes. Moyen de protéger la dernière accroche. Moyen d’arrêter de salir le décor avec ses conneries, avec sa gueule. Les paupières scellées durant quelques secondes. La vitre teintée qui finit par se baisser. Mégot balancé sur le bitume. Comme le crachat dans un dernier fracas cette nuit-là. Foudre pour fustiger. Cendres pour s’accrocher. Un regard. Une seconde. Le monde qui s’écroule. Le corps pour frémir. Le corps pour trembler. Le chemin en arrière.
La transparence refermée. L’envie de se tirer. L’envie de ravaler ce qu’il lui reste de fierté face à l’italien. L’incapacité de bouger. La surprise. L’étalage de sa gueule. Sa carcasse qui se traîné sur le siège passager. Pas un regard. Pas une considération. Le coude planté dans la portière. Les pulpes sur la barbe arrangée. Les pulpes sur les dernières ecchymoses.
Inspiration pour se donner du courage.
Expiration pour crever une fois d’plus à cause de sa présence. — You need to stop. Les mots qui claquent. Froideur du ton. Froideur de la maladie où la glace se réfugie. Le regard qui se détourne. Le dégradé qui prend la fuite. J’peux même pas te regarder. Parce qu’à chaque fois, je me rappelle de nos ébats. Parce qu’à chaque fois, je me rappelle de ton insulte. Parce qu’à chaque fois c’est la gueule de mon père qui ordonne le crachat. Parce qu’à chaque fois, je réalise. J’ai fais que tomber pour toi. J’ai fais que tomber pour ce nous qui n’existera jamais. Les dents pour martyriser les charnues. Les dents pour s’empêcher de hurler. Une main camouflée dans la veste. La dominante contre la gueule. La respiration en alerte comme avec les échos de ses lèvres sur sa peau. — Cian doesn’t deserve to suffer because of us. Impulsion du dernier mot. Impulsion du sens. Echo à ce gamin et ses yeux qui brillent face à l’idole. Écho à ce gamin pour qui Ronan donnerait sa vie. Amour démesuré pour le fils. Volonté sacrée de la protéger de tout et surtout de lui. Pas comme son père. Figure patriarcale pour teindre les regrets. Figure patriarcale pour glorifier la haine. Les coups de poing dans le ventre. Les coups de poing dans la gueule. Pas de sentiments. Pas d’émotions. La violence pour décupler les volontés macabres. La violence pour éradiquer l’innocence. J’veux pas que mon fils subisse nos erreurs. J’veux pas qu’il me dégueule comme je gerbe le mien.
L’empreinte à vif dans l’esprit.
Malgré la taule, malgré la distance, malgré les silences. Des plaies encore béantes qui ne cicatrisent pas. De la haine gratuite à Simon. De Simon aux sourires sardoniques. Du manque cruel au creux de la poitrine. D’la violence sur l’échine. Tout revient lui claquer dans la gueule quand il évite la sienne comme une étape de plus dans la maladie. — He admires you. He can’t stop talking about you. And every fucking time, I’m falling apart. Le rire triste. Le rire entaché par le deuil de lui. Les mots du fils pour le condamner. Punition du divin pour le briser. Punition du divin pour mitrailler. Punition du divin pour venger l’affront aux cieux. La tronche détournée. La tronche rongée par les doutes.
Le myocarde souillé de tout ce qu’il a crée. Putain de bourrasque pour ravager. Putain de bourrasque pour condamner. — I won't break his dream. I won't hurt my son.
Fais-moi souffrir à la place.
Condamne-moi à mort et ricane.
Mais touche pas à mon fils.
Lui impose pas d’autres désillusions.
Je te supplierai s’il le faut.
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Lorenzo Farnese

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MessageSujet: Re: alias (ronenzo)   alias (ronenzo) EmptyJeu 14 Fév 2019 - 7:08

Les yeux le quittent, l’espace d’un instant. Assez pour détailler le stade qui se dessine derrière sa belle gueule. Cœur lourd quand tu vois les formes qui s’y dessinent. Chargé des souvenirs. Réminiscences aussi glorieuses qu’honteuses. Le gamin qui courrait sur le bitume, qui se prenait déjà pour la star des terrains. Une vieille balle récupérée, abîmée par le temps et les coups de pied. Le quartier animé par les voix des mioches. Les cris et les cahotements. Tes directives balancées à ceux qui se callaient dans ton équipe. Cette petite rivalité à la con avec l’immeuble d’à côté. Derby au sein même de la cité. Vous gardiez note des scores, de tous les affrontements. Vous vous y croyiez vraiment, à l’époque. Le championnat de piètre qualité, mais assez pour vous donner l’impression d’être les futures étoiles de demain. Des rêves plein la tête. L’ambition encore débutante dans le palpitant. Si t’avais su, Lorenzo, tout le chemin parcouru. Toutes les erreurs faites. Toutes ces fois où le cœur a menacé d’imploser. Sous les chants des supporters. Sous le grondement de la foule. Sous les expulsions de joies. Sous les crachats haineux. Y’avait cette petite voix dans ton crâne, qui te disait que c’était possible. Quand t’étais même pas encore au collège et que tu voyais déjà sur les terrains des plus grands stades. Songes pour apporter l’accalmie quand ça allait pas sous le toit familial. Que l’argent manquait trop. Que les placards peinaient à se remplir. Et toi, t’avais que cette idée en tête : réussir. Pour soigner ta famille. Pour la nourrir. Pour sortir des ennuis. T’as voulu mettre le côté, Lorenzo. Te dire que la meilleure chose, c’était de trouver un boulot le plus vite possible quand t’en auras l’âge. De participer à l’effort économique de la famille.
Le ballon de sortie uniquement pour éviter de penser à tout ça. Te sortir la tête de toutes ces emmerdes qui rongeaient. Au point que t’y croyais plus, à la fin. Passion qui ne restera qu’un rêve de gosse.
Puis y’a eu cette fois, quand t’attendais l’aîné de la fratrie à la sortie de son boulot. Le restaurant chicos qui détonnait avec ce jeune adulte qui se démenait dans les cuisines. Aureliano, le premier à mettre la main à la pâte. À rajouter son salaire moindre en plus de ceux des parents pour essayer de vous garder la tête hors de l’eau. Des dettes trop nombreuses, accumulées au fil des années. Des conneries. Des mauvais placements pour essayer de récolter de l’oseille plus rapidement. Les échecs en bataille. Tu te revois, ta balle archaïque sous le pied. Le regard planté sur ces quelques gamins qui s’étaient pointés. Match improvisé entre des mioches qui ne se connaissaient même pas. L’amour du ballon pour simple point commun. Tu savais même pas comment ils s’appelaient, ces gars. D’où ils venaient, c’était quoi leur vie. Une poignée de minutes à jouer avec eux. Assez longtemps pour que ce type te remarque à travers la vitre du restaurant. Il s’est pointé, les mains dans les poches du pantalon de costume. Les yeux vissés sur ton jeu de jambes. Tu te souviens avoir hésité, quand il t’a interpellé. La trogne interrogatrice. Tu joues bien, gamin. C’est quoi ton nom ? Ils sont par-là tes parents ? Y’a pas quelqu’un à qui je peux parler ? La silhouette d’Aureliano qui s’était imposée, la gueule encore rougie de son service en cuisine terminé. L’aîné pour faire barrière entre toi et l’inconnu. Ce dernier, il lui avait glissé une carte, après l’étalage des mots. J’recrute pour Milan AC. Ton petit-frère, il peut trouver sa place au sein de l’académie. Voyez ça avec vos parents, et rappelez-moi pour que j’lui organise un essai au club. Neuf ans à peine et déjà balancé dans la machine.
La peur au ventre de ne pas être à la hauteur. De l’échec.
Et les regrets qui ne sont jamais venus après la réussite.
L’habitacle qui devient prison. L’air qui commence à manquer dans les poumons.
Mais est-ce que t’es vraiment capable de respirer, de toute façon ? Est-ce que ça fonctionne encore, alors qu’il est là ? T’en es pas certain, Lorenzo. Le regard se détourne à nouveau, retrouve les traits de l’autre. Détaille les gestes des phalanges contre la barbe taillée. La gueule différente des autres jours. L’onyx se perd contre les cheveux coupés plus courts. Sur la mise en valeur parfaite du faciès de l’autre. Coup dans le crâne. Coup dans la poitrine. Comme si tu ne pouvais pas être plus beau encore. Comme si tu ne pouvais pas plus me détruire. T’as fait exprès, ou quoi ? Tu t’es dit que c’était une bonne idée, de te pointer avec cette allure et de me provoquer de la sorte ? Parce que putain, j’te jure que ça marche. C’est à peine si j’entends mon propre souffle tellement que les veines battent dans mes tempes. J’suis foutu à terre par ta splendeur. Achevé par cette vision d’une perfection qui ne sera jamais mienne. Les battements hasardeux du myocarde quand sa voix trépasse le silence. Que les mots cognent. La surprise dessinée sur la tronche, l’interrogation formée sur les traits du visage qui s’animent.
Prunelles noires plantées sur ses lippes martyrisées. Toc remarqué, au fil des rencontres miraculeuses. Toc pour mettre à mal la résistance, à chaque fois. Raviver le feu sommeillant au creux des reins. Cette même partie du corps qui glissent contre le cuir pour mieux se tourner vers lui. Jambe calée sous la carcasse, l’autre à prendre du siège. Les deux avant-bras sur apposés sur l’accoudoir et le regard qui transperce. Gamin mentionné. Gamin protégé. Et putain, ça te fait sourire, Lorenzo. Les traits illuminés par la lassitude. C’est pas quelques maillots qui vont changer quelque chose, n’est-ce pas ? L’instant de courte durée, quand le dernier duo de lettres claque à la fin de la phrase. Us La salive que tu peines à avaler. Intérieur de la joue capturé entre les dents. Les pensées que t’essaies de chasser directement du crâne. L’idéal nécrosé par la haine. Le rêvé gangréné par les craintes. Prononce pas ce mot alors qu’il n’est que chimère. Y’a pas de nous, Ronan. Y’en aura jamais. Parce que j’suis trop con. Parce que j’suis trop fier. Parce que j’sais pas y faire. Parce que tu me déstabilises trop et que j’contrôle plus rien quand t’es dans les parages. Et parce que j’ai encore toutes ces idées de merde ancrées dans la tête comme au premier jour. Le Nous, il est en Enfer avec notre désir.
Mâchoire serrée aux mots qu’il dégueule. Aux aveux débordant des lèvres. L’impression de voir un soldat à terre sous tes yeux. Sous ton feu. Aucune fierté tirée, pourtant. Goût amer de la victoire. Parce que putain, tu préférerais subir la défaite contre lui.
Un rire qui résonne comme le tocsin. La difficulté à déglutir, encore. Torgnole dans la gueule. Les yeux l’abandonnent. Fixent tes doigts dont les tremblements menacent. « If you actually stalked me correctly, you would know that I’m nice to children. » Rictus triste sur tes lèvres. Dominante remontée l’espace de quelques secondes pour se perdre entre la masse brune, avant de retrouver sa place initiale. « I don’t wanna forget where I come from. I’m not gonna turn into some prick with kids that admire me. » Les inspirations qui se font de plus en plus difficiles. Les traits qui peinent à rester en place alors que la mâchoire n’arrête pas de tressaillir. Les éclats dans la mémoire. Ton sourire éclatant en rencontrant les idoles de jeunesse. La déception au tournant, en voyant les âmes nécrosées par la renommée. La promesse que tu t’étais faite. J’serai jamais comme ça. J’serai pas ce connard pour décevoir les gamins bordés d’espoir.
Courage au sein du cœur quand l’onyx se relève. L’embrun capté même quand il t’ignore. L’appel muet du regard. La détresse balancée dans une prière silencieuse. « When I told you I wanted to train Cian, it was not some small talk, alright ? I meant it. » La voix qui menace de se briser d’une seconde à l’autre. Fatigue émotionnelle. Ras le bol de toujours se battre pour des conneries. Pour tes conneries. Le souffle au bord des lèvres. Un soupir pour s’associer à la phrase. Pas des paroles en l’air pour mieux l’attirer dans tes filets. L’intérêt sincère pour la petite tête blonde. C’est pas une bonne action pour me donner bonne conscience, Ronan. Mon temps est précieux, et j’te propose d’en consacrer une partie à ton gamin. Fais pas la forte tête. Joue pas au con comme dans ton bar, à le priver de ses rêves de gosse juste parce qu’ils me concernent. Lâche ce foutu rôle d’égoïste, alors que c’est de ton fils qu’on cause. Tapage du pied contre le tapis. Stresse débordant jusque dans les membres. Assurance écrasée par sa présence.
Et ses putains de yeux qui t’évitent toujours comme la peste. Bordel, tu perds patience. L’envie malsaine de venir racoler son regard. De forcer sa gueule à se tourner vers la tienne. De t’imposer dans son champ de vision comme tu t’es imposé dans ces chiottes. Soirée maudite par les souvenirs d’un autre. Soirée bénite par les effluves de l’irlandais. Mais tu te fais violence, Lorenzo. Sers les poings plutôt que de laisser tes gestes décider. Ils ne l’ont que trop fait.
L’énième soupir. Le rythme du pied qui s’accélère au fil des secondes qui s’écoulent. Des minutes sans la sacralisation par le dégradé. L’impatience rôde. Menace de faire imploser toutes ces pensées que le crâne conserve tant bien que mal. Est-ce que tu vois au moins à quel point tu prends de l’importance ? À quel point tu fous en l’air tous mes repères ? Tu me démolis, Ronan. À chaque rencontre, j’termine toujours plus en morceaux. Y’a plus rien pour me rafistoler. Plus rien pour réanimer ce pauvre muscle dans ma poitrine. Plus rien pour faire taire ces foutues voix dantesques dans ma caboche.
Plus rien, sauf toi.

L’incompréhension face aux fêlures. La gueule qui s’amenuise à chaque fois que les échanges sous le tactile deviennent champ de bataille. Complicité héroïque étanchée par les erreurs et les quiproquos. Des mots pour provoquer l’accroche. Créer l’attachement. Provoquer le feu sacré au creux des reins. Assassiner à la moindre connerie balancée sous les pixels. La crainte à chaque mot envoyé. La peur de la réaction du divin.
Y’a tes pupilles qui divaguent, Lorenzo. S’attardent à nouveau sur l’allure de l’irlandais. Le cœur pas encore remis de la vision. Battements incontrôlés à chaque fois que les flashs crépitent dans le crâne. Réminiscences lascives au sein du pub. Souvenirs ardents de la ruelle. N’importe pour provoquer le soulèvement de l’échine. N’importe quoi pour faire battre les veines. N’importe quoi, tant qu’il est dans l’équation. Et putain, t’en as assez de voir sa gueule détournée de la tienne. T’en as assez d’avoir l’impression d’être de trop dans cette bagnole. D’être de trop dans sa vie. Mais c’est que la vérité, Lorenzo. T’es rien à ses yeux. Qu’une bouche pour y foutre sa queue. Qu’un corps pour s’y déverser. Morceau de chair pour faire plaisir aux mariages abîmés. Pourquoi est-ce que ça changerait avec lui ? Joue broyée par les molaires au point de laisser le goût métallique glisser sur la langue. Douleur dans la mâchoire tellement qu’elle se serre. « Look at me. » Qu’un murmure, au début. Palabres à peine prononcés. T’as la gorge trop éraillée. La voix trop brisée par les non-dits. L’inspiration. L’expiration sonore. Tu cèdes, Lorenzo. Puises dans les derniers relents d’assurance. « Per carità, Ronan. Look at me ! » La tête secouée. La dominante s’élève. Les gestes pour s’allier aux paroles. Lassitude ancrée dans les mouvements des doigts. Le contact retenu, alors que sa carrure n’est qu’à quelques centimètres.
L’impatience devient reine. Les envies trop difficiles à réprimer. Putain, tu vas pas tenir, Lorenzo. Pas quand il est là. Pas quand il est si beau. Pas quand il est si près.
Pas quand ton cœur menace d’éclater d’une seconde à l’autre.
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