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 absolution (ronenzo)
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Lorenzo Farnese

Lorenzo Farnese
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MessageSujet: absolution (ronenzo)   absolution (ronenzo) EmptyJeu 3 Jan 2019 - 19:52

ronan et lorenzo
even now when you're here you are moving
hysterically seeking out what needs improving
and you're still asking for the sun
(absolution/ghost)

Tête ailleurs, pensées parties en un lieu inconnu alors que l'accent espagnol claque contre tes tympans. Des mots débités en vitesse par l'ancien coéquipier. Il cause, Héctor. Te raconte les moindres détails des dernières rumeurs des vestiaires. Des mots plats, pour éviter de parler de tout le reste. Des écarts de conduite qui te laissent sur le banc. Des décisions prises il y a quelques semaines. Balancées lors d'un rendez-vous dans les locaux du club, dans la capitale. Tu te revois, Lorenzo. Le sourire éclatant, la poitrine gonflée d'espoir. Cette fois, c'était la bonne. Cette fois, t'allais boucler tes valises pour retourner chez toi. Tu te souviens de cette sensation au fond de ton cœur quand tu t'es retrouvé entre les murs des d'Arsenal. L'impression d'être là où il fallait. To be home. Tu te rappelles la rencontre avec le nouveau coach et de cet air sur son visage. Ce foutu mélange entre la gêne et la déception. Masque de piètre qualité. Puis cette gueule, cette haine débordante du regard quand t'as croisé ses yeux. L'actionnaire au pouvoir trop éclatant. Époux trompé. Cocufié par tes mains sur sa femme, à de trop nombreuses surprises. Surprise peu étonnante, quand les mots assassins ont été prononcés. You're staying in Brighton, Farnese. Two years. We'll discuss again then. Le bruit de la porte après ton départ, il claque encore dans un coin de ton crâne. « … and then the doc told me I would be back on the field within two weeks. » Sorti de la torpeur par la voix de l'autre. Tu te redresses dans ta baignoire, appuies ton dos contre la fonte. Le pouce contre la tempe, l'index et le majeur frottant contre ton front. « Good news, bro. Can't wait to see your ugly face on my tv again. » La voix éraillée par le manque de sommeil. Nuits trop courtes, blindées par des souvenirs meurtriers. Il rigole, Héctor. Des banalités pour clore la conversation. Des non-dits trop nombreux qui te pèsent sur le cœur. Des mots que tu voudrais dégueuler tellement qu'ils te brûlent l'œsophage. Si tu savais, à quel point j'deviens fou ici. Si tu savais à quel point j'ai l'impression de ne plus rien contrôler, de perdre la chance de ma vie. Que ma carrière m'échappe sans que je puisse la sauver. Que tout ça, ça me fait péter un câble. Je disjoncte, Héctor. Je fais n'importe quoi, avec n'importe qui.
Le portable balancé sur l'amas de fringues au sol. Les doigts serrant les rebords de la baignoire. Étreinte douloureuse. Les nerfs à feu et à sang. Cage thoracique torturée par un souffle incontrôlable. La panique qui gagne. Alors tu plonges. Préfères te noyer plutôt que de continuer à penser. À Brighton. À Arsenal. À Ronan. Respiration absente. Sons absorbés. Les yeux fermés pour ne plus risquer les hallucinations. Immobile sous la surface. Bruit sourd dans ton crâne, alarme pour te prévenir du danger de la position. Les phalanges resserrées contre la fonte, les bras poussant pour maintenir la silhouette sous l'eau. Y'a tes poumons qui hurlent, Lorenzo. Prient pour une simple bouffée d'air. L'oxygène dont tu les prives, pendant de trop longues secondes encore. Puis c'est l'instinct de survie qui prime. Inhalation rauque contre les murs de ta salle de bain. Le palpitant prêt à éclater dans la poitrine. Silhouette qui tremble, halète pour retrouver sa consistance. Perles d'eau dispersées sur la peau, coincées jusque sur les cils. L'échec de la manœuvre, quand c'est sa sale gueule qui revient te hanter.
(…) Les roues frottent l'asphalte, les pneus crissent avant que le moteur ne s'arrête. Avant-bras appuyés sur le cadran de la moto, les prunelles plantées sur les gants. Tremblements dissimulés sous le cuir épais. Les pensées, elles résonneraient presque à l'intérieur du casque. Elles sont insistantes dans leurs contradictions. Te disent de fuir, de faire demi-tour le plus rapidement possible. T'ordonnes de rentrer dans ce putain de pub, d'aller t'asseoir au bar, mine de rien. Qu'est-ce que tu branles là, putain ? Tu retires ton casque, laisses le froid cogner contre tes pores. Puis ce sont tes godasses qui traînent contre le sol. C'est ta main gauche qui pousse la porte du bar. Coup d'épaule pour remettre en place le sac à dos.
Tu ne sais même pas pourquoi t'es venu ici, la première fois. Pourquoi t'avais décidé te t'échouer ici, y'a deux semaines. Un taudis que tu ne fréquentes jamais. Et quand ton regard se perd sur les tronches décorant la pièce, ça te confirme que tu n'es clairement pas le public visé. Qu'importe, quand la gueule du Diable en personne se découvre dans un coin. Le myocarde qui s'agite, manque plusieurs battements. Tu sers la mâchoire, t'avances entre les tables pour rejoindre le bar. Le casque déposé sur ce dernier, alors que tu t'installes sur un des tabourets. T'as encore le temps de faire demi-tour, Lorenzo. L'autre, il n'a rien vu. Trop occupé à parler avec cette rouquine incendiaire. Elle attire ton regard, à toi aussi, avec ce sourire débordant de ses lèvres. Le tiraillement au creux de l'abdomen, quand tu détailles ce regard qu'elle lance au propriétaire des lieux. Lourd de sens. Prête à le bouffer en entier dans la seconde, s'il l'accordait. C'est le tien que tu détournes. Le crâne mis à mal.
Et putain, c'est pas normal de réagir de la sorte. C'est pas normal de sentir cette brûlure ronger ton ventre à cette vision. T'es malade, Lorenzo. L'esprit détraqué par des pensées trop impures. Des punitions divines pour toutes les fautes que tu dois expier. Repens-toi, avant qu'il ne soit trop tard. Repens-toi, avant de signer ce contrat avec le Malin. Une personne que tu ne connais même pas, au final. Un homme inconnu pour venir briser ton crâne, t'insuffler tous les maux du monde.
La silhouette se dessine dans le coin de ton œil. Menaçante. Ereintante. Nécessaire.
La tête relevée vers celle de Ronan. Rictus étirant tes lippes. Masque d'assurance qui ne tiendra pas assez longtemps, tu le sais. Sortilège de courte durée, à cause duquel tu devras t'échapper, dès que l'effet s'estompera. « ‘Sup, polpetto ? Where is blondie ? » La serveuse aux yeux trop bleus. L'excuse du soir. Une, parmi les autres. Tu lèves les mains, Lorenzo. Tentes de mettre en place un climat pacifiste avant que la guerre n'éclate de part et d'autre du comptoir. « Just, let me talk for a bit, would you ? » T'as le crâne qui va exploser, putain. Bombe à retardement placée au centre de ta caboche. Les lèvres désormais scellées, alors que les palabres brûlent la gorge. Regarde comment j'suis faible, regarde comment j'me traîne jusqu'à toi alors que j'te connais même pas. Regarde comment t'arrives à me détruire après juste un coup de rein de trop. Le sac à dos glisse de l'épaule jusqu'au bar. Le tissu déposé contre le bois. Fermeture ouverte en vitesse, puis c'est un maillot aux couleurs de la ville que tu sors. Le haut de l'uniforme floqué de ton patronyme, tu le balances contre sa carrure. « Here, for your son. It’s my jersey from the game against Everton. I signed it. » Un des coudes appuyés sur le comptoir, ce rictus carnassier aux commissures des lèvres. Les prunelles sombres longent ses traits, se perdent sur les formes de son buste. Che fai, cazzo ? La tête se tourne, les yeux retrouvent la beauté de tout à l'heure. De trop longues secondes à l'observer, sûrement. Un sentiment trop dangereux au fond du crâne. Elle est sublime. Beaucoup trop. Ton regard fuit la scène, avant qu'elle ne le croise en cherchant Ronan. Parce qu'elle va le chercher, c'est certain. C'est bien c'que tu fais, toi. « Unless you wanna keep it for yourself. It does have my smell on it. », que tu finis par lâcher en haussant innocemment les épaules, le noir retrouvant le mélange assassin de ses iris.
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Ronan Costigan

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MessageSujet: Re: absolution (ronenzo)   absolution (ronenzo) EmptyVen 4 Jan 2019 - 3:52

Ava, elle y croit trop. Ava, elle s’accroche trop.
Pourvoyeuse souillée par la distance. Le ravage scotché aux iris. Une main le long de cette carcasse. La gueule cassée par la haine. La gueule cassée par l’amertume.
Ava, elle le désire. Ava, elle l’aime.
Nébuleuse sentinelle qui rôde. L’expiration chasse l’inspiration. Il y a le silence qui pèse. Il y a le silence qui blesse. Distance imposée par l’époux chagrin. Distance ravalée par l’épouse esclave. Amas sentimentaux. Fracas émotionnels. La rage qui ricoche sur les traits pétris de son spectre. Paupières closes sur une réalité fétide. Contre-courant qu’il se ramasse dans la tronche.
Alors, Ava, elle espère. Petite sotte qui s’autorise un énième rêve.
Un face à face forcé. Une confrontation engagée. Son bassin qui condamne le sien. Valse de ses phalanges contre sa barbe. Ronan, il sent chaque muscle s’atrophier. Sensation mutique. Sensation orpheline. Une peau endormie d’un souvenir plus brûlant, plus vivant. Des lèvres paralysées qui s’échappent des siennes quand elle veut gagner la terre sainte. L’arrêt est brutal. La paume virile pour l’éloigner. Cascade de désillusions sur l’échine. Ava, elle est là. À moitié nue, à moitié échaudée. Le creux de ses cuisses glacé de ressentiments. Le coeur annihilé de cet amour qui rime avec un adieu naissant. Il se redresse, fait tomber la sirène sur le côté. L’éloignement forcé. L’éloignement subi. Il racle sa gorge, s’étouffe de la blessure béante. Il y repense trop. Les lettres corrosives sur le tactile. Une chute à terre. Une chute en enfer. Diable bonifié par le vice. Fantôme prêt à l’achever. Chaînes sépulcrales autour des poings. Ceux qui cognent. Ceux qui arrachent les derniers signes de vie. Tissu qu’il orne sur cette peau tatouée. Tissu pour l’éloigner de tout contact. Ava, elle est abandonnée. Peau d’ivoire laissée comateuse de son souffle ; de sa respiration. Lèvres cerises contant chaque échec, chaque doute. Elle se redresse. La poitrine exposée. Les cuisses enflammées aux contradictions sinueuses. Le myocarde qui crève. Et Ronan, avec. — Do you still love me, Ronan ? Les mots sont imbibés de tristesse. Un sanglot. Des dizaines d’autres. L’irlandais en proie aux angoisses. Il tremble. Son blouson en cuir au creux des phalanges. Les godasses sur le départ. Il devrait se baisser et l’embrasser. Il devrait ronger son derme pour mieux la rassurer. Lui balancer un romantisme désabusé pour taire les doutes. Il devrait l’ériger comme reine quand un autre roi capture la lumière. Il devrait cogner les genoux à terre pour se confondre en excuse. Il devrait arrêter de racler les rêves de sa peau comme chienne d’un autre. — I’ve to go. I’m sorry. L’ombre déguerpit. Le moteur ronronne. La vitesse révèle la dernière audace de vie. (…) Un verre chasse un autre. Les liquides amers voltigent dans des gestes sûrs. Un bruit de fond comme gage d’ambiance. Les silhouettes imbibées d’alcool chavirent là où les coeurs s’éteignent. Des scènes qui se rythment et dominent. Ronan, lui, il est ailleurs. Patron effacé par le poids lancinant autour du myocarde. Muscle qui nécrose et soumet son corps à une torture lunaire. Astre réanimé d’un baiser, astre revigoré d’une audace entre les jambes. L’ancrage oppressant entre ces murs. Les scènes qui s’ameutent. Les scènes qui perdurent. Ses pensées ravalées par le sourire de la rousse. L’incendie qui se trimballe avec le brasier aux reins. Le genre de salope qu’on baise, qu’on souille et qu’on oublie. Assez désirable pour des coups de trique ; trop idiote pour qu’on s’en rappelle. La classe effacée par l’insolence. L’insolence effacée par l’outrage au bord des lippes. Souvenir fugace pour toutes les raclures du coin. Le galbe de ses seins qui se secoue pour créer l’envie. Échec cuisant. Sourire de façade sur la gueule de l’irlandais. Un cocktail de plus pour l’obliger à se taire. Une main qu’elle érige vers son bras ; un recul trop enragé.
Comme son regard. Comme le coup de lame sur la carotide. L’hémorragie qui renaît. Les cendres qui bouffent le myocarde. Y a cette vision. Y a cette lueur. Utopie scabreuse. Fantaisie romanesque. Héros maudit d’une tragédie crée sous l’audace des néons. Héros maudit d’une gifle sur l’échine. Autant que le claquement de la chaire sous le palais. Péché ultime vendu par les lèvres tentatrices. Transgression biblique valsante entre deux respirations. Car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. Un monde érigé pour un inconnu. Des pensées tel ce tourbillon. Un jardin d’Eden aux conséquences enracinées. La respiration bloquée. Les poings serrés à l’abri des regards. L’ignorance feinte ; quand le feu sévit. Pulsion assassine. Colère lubrique au creux des iris. J’voudrais t’appartenir, j’voudrais que tu sois mien. Capitule à même ma peau. Capitule à même mon souffle. — Stay away from her. Polina. La douceur où l’azur est victorieux. La douceur où la jalousie s’abat. Quelques secondes alors qu’il actionne ses phalanges sur les bouteilles de bourbon. Années d’âge pour bonifier le liquide ; pour relever son goût sous les palais. Un oeil à moitié ouvert sur sa présence, sur ce qu’il fait. Des palabres. L’accent qui roule. L’accent qui séduit. L’écho encore empreint de ce paradis éphémère. Vagues et fumées pour embrouiller l’instant. Le tissu qui gagne son buste. Foutu maillot. Foutu sport. Foutu, toi, Lorenzo. Les phalanges ancrées comme dernier port d’attache. Nuits trop longues à se narguer de son odeur. Nuits trop longues à espérer son ombre sur la sienne. Il ricane, Ronan. La mélodie qui déboule des recoins de ce monde. Les rues où la moelle se retrouve vissée par les poings, pourrie par le crime. L’asphalte où les cris s’étouffent ; le sang comme guide. Celui qui bat à la surface des tempes. À la surface gangrénée de son palpitant. — What kind of smell are you talking about ? Les épaules se haussent. La nonchalance combat les démons. Crucifix sous la paume pour une dernière volonté. Il soutient son regard, se rapproche du comptoir. — Sweat or shame ? La honte de toi, la honte de moi, la honte de nous. La honte de ta bouche sur sa ma peau. La honte de nos corps en exil des autres. La honte du lendemain. La honte du futur. La honte de ce qu’on aurait pu revivre, Renzo. Ignorance calquée dans cette rue. Ravage de ses mots, ravage de ses doutes. Il a morflé, Ronan. Au point d’être prêt à chialer. Abandon des perles humides au profit de la hargne. Crochet du droit, crochet du gauche, dégagement, esquive, riposte. Il a accumulé les combats comme on accumule des plans baise. Il a accumulé les combats comme on accumule les déceptions. La plus grande en face de lui. Un putain de non-sens pour un simple pas de travers, une erreur glorifiée par la passion. Alors Ronan, il se penche au dessus du bar. Impulsion pour récupérer un verre. Geste anodin pour toute l’ivresse qui coule. Personne qui fait gaffe. Personne qui s’attarde. Comme ses phalanges qui frôlent les siennes par erreur. Un contact furtif avec le verre qui se ravale dans la main. Un geste qui fait frémir l’échine et diabolise le désir. — Don't need to answer Farnese, I'm pretty sure second option is the dirtiest truth. Parce que j’suis qu’une putain de honte à tes yeux ? J’suis qu’une putain d’erreur entre mille autres. Une étoile que tu as allumé pour mieux la tuer de tes mots. Un clair de lune que tu as souillé pour mieux l’empêcher de rêver. Il se recule, l’irlandais. Il s’affaire dans une maitrise parfaite. Comédie grandiloquente ; pathétique même. Il attrape les verres, vient les servir. Y a les sourires accrochés à sa gueule pour la forme. Puis ses mains sur le maillot. Les pulpes ravagées par l’odeur de l’italien. — Thanks for your jersey but Cian doesn’t need it. Me neither. Le morceau de tissu qui retourne à l’expéditeur. Rancoeur accrochée à la gueule. À cette arcade meurtrie par un coup de trop. À cette lèvre tailladée par un coude victorieux. Les ecchymoses aussi étouffantes que celles du palpitant. Éloigner son fils des démons. Éloigner cette descendance qui goûtera au sang tôt ou tard. Il s’apprête à poursuivre, mais la rousse revient. Sourire glaneur d’un trop plein d’excitation. Vice qui fait dégouliner son entre-cuisse. Elle contourne le bar, se donne tous les droits, attrape une bouteille, frôle le buste de l’irlandais, ricane comme une pauvre écervelée, dépose ses lèvres sur la peau de son cou. Lui, il se laisse faire. Espoir immortel d’attirer son attention. Bordure de sa main qui finit par l’éloigner. Sacrilège avec cette alliance qui se dérobe sous son pouce. La scène devient un chapitre glauque et salace. Ronan, il peine à respirer. Insolence à peine assumée. Il s’éloigne. Il l’ignore. Juste quelques secondes. Comme celles qui t’ont permis de m’oublier, de nous oublier. Puis il attrape un chiffon, s’extirpe de l’endroit et se rapproche de Lorenzo. Main qui s’approprie la surface boisée. Il nettoie les souillures ; il nettoie les restes crasseux. Comme il voudrait se laver de ses pêchés, comme il voudrait se laver de lui. Il contourne sa silhouette, se penche en regardant un point qu’on nommera néant. — So, you had better leave before I kick your ass. Even if you love that after all. Assurance acquise qu'en face de lui ; pour ne se soumettre, pour ne pas l'autoriser à gagner plus. Le ricanement rebondit près de son oreille. Instant charnel qui fait désordre. Instant qui ne forme que des secondes graveleuses. Puis, Ronan, il retrouve sa place.
Derrière le comptoir. Loin de lui. Loin de cette proximité.
Loin des monstres. Loin des doutes.
Sa gueule caramel pour royaume.
Chevalier de l’infâme pour qui, il combattrait.
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MessageSujet: Re: absolution (ronenzo)   absolution (ronenzo) EmptySam 5 Jan 2019 - 15:11

Y’a le crâne qui s’embrase. Migraine claquante contre l’os. La nausée au fond de la gorge.
Pourquoi est-ce que tu t’obstines de la sorte, Lorenzo ? Pourquoi est-ce que tu continues de foncer tête baissée vers tes plus beaux échecs ? Attirance néfaste pour l’autodestruction, depuis que t’es gamin. L’envie vitale de sentir ton palpitant exploser sous l’adrénaline, quand il ne crie pas de l’effort de trop sur les terrains. Nécessité stupide, d’aussi loin que tu t’en souviennes. Le sentir battre jusqu’à l’éclatement. Te faire sentir vivant, sans doute. Te rappeler que t’es pas mort quand vous arriviez à peine à remplir le frigo. Que le bide criait famine et que t’avais que les vieilles fringues de tes aînés pour te couvrir. Et maintenant que la thune s’amasse, que l’oseille dévale entre tes mains, t’as besoin de retrouver cette limite avec les limbes. T’as besoin de sentir ton corps flancher, de sombrer. Les poumons en panique quand les jambes prennent le pouvoir, que tu sprintes d’un bout du terrain à l’autre. Une vitesse pour améliorer le jeu, mais surtout pour sauver ta pauvre carcasse d’un repos qu’elle ne mérite pas. Alors l’irlandais, il n’est qu’un moyen de plus pour te défaire. Pour achever cette conscience que tu maltraites depuis de trop longues années. La voix de la sagesse absente, les ordres de Renata muets à cet instant. Parti seul pour affronter la tempête. Parti seul, en toute connaissance de cause.
Rictus barbare au coin des lèvres. La pointe des dents dévoilée. Menace de trop basse qualité. S’il savait, Ronan. S’il savait que sa serveuse est devenue le cadet de ses soucis. Oubliée dans les méandres de ton esprit. Zappée, au profit de son employeur. T’as la voix traînarde, Lorenzo. La provocation au bord des lippes pour mieux déstabiliser l’autre. Cette force de la nature qui prend le dessus quand le combat n’est plus virtuel. Les pixels comme tes seules armes. Une gueule plus facilement ouverte quand c’est à travers des messages. Facilité déconcertante à assumer tes actes quand l’autre n’est pas dans les parages. Assurance écrasée à l’instant même où le clair de ses iris se pose sur ta peau. Tu ne rajoutes rien à ses mots. Oui, tu vas rester à l’écart de la blonde qui sert les verres. Parce que c’est la deuxième et dernière fois que tu mets les pieds ici. Certain de cette phrase que tu n’arrêtes pas de te répéter, depuis le début du trajet jusqu’ici. Une venue pour faire le bien. Une venue pour faire plaisir à un gosse qui t’a fait sourire. Pas pour la gueule de son géniteur qui t’obsède. Non, clairement non. Peut-être que si tu le répètes assez, peut-être que si tu le hurles dans les moindres recoins de ton crâne, t’arriveras à y croire.
Tu rigoles à ses mots. Ce genre de rire lourd de sens, incapable à dissimuler. Fragilisé par la question sur les lèvres de l’autre. Et tu sais très bien qu’il connaît déjà la réponse. L’esprit blindé de cette saleté qui te ronge. Oui, t’as honte, putain. T’es complètement foutu à terre par tout ce qui se déroule. T’as honte de la façon dont t’as vrillé à l’instant où t’as croisé son regard. Du soulèvement dans ta poitrine quand ta silhouette a frôlé la sienne. De cette traînée de poudre dans ta voix, de cette question répétée à plusieurs reprises. Agression verbale pour mieux faire ployer l’autre. Palabres monstrueux quand ton cerveau te hurlait d’arrêter tes conneries. Mais t’écoutais plus rien, Lorenzo. Plus rien à part ta voix et son propre souffle. Deux petites lettres pour ouvrir l’Enfer sous vos pieds. La négative pour faire exploser le reste. No. Un murmure à peine terminé que tes genoux claquaient déjà contre le sol. Buste gonflé par un désir sorti de nulle part. L’alcool comme carburant à la bombe. Des regrets qui te bouffent, maintenant. Des regrets qui t’étouffent tellement que tu les forces. Toutes ces tentatives de te convaincre que ce n’était qu’erreur. Sauver la face quand l’intérieur s’érode. La bouche entrouverte, prêt à répondre par une cabriole. Des mots qui ne répondront pas à la question, de toutes façons. Le son vidé quand la silhouette se penche trop. Quand les peaux se rasent et que le contact calcine ton épiderme. Tu recules, Lorenzo. Sans doute beaucoup trop vite. Le tabouret racle contre le sol, le son étouffé par le brouhaha ambiant des lieux. Le regard assassin planté sur la tronche de Ronan. Sur ses traits que tu damnes tous les soirs, tous les matins.
Que tu sacres, les doigts entre tes jambes.
« Shut up, polpetto. », que tu lâches en retournant dans ta position initiale, le visage se fermant à toute autre réaction. La vérité de ses mots assène ton crâne, ruine les barrières que tu peines à garder en place. Un réflexe un peu tardif, quand tes doigts attrapent le maillot lancé contre ton buste. Et bordel, tu sens ton ventre se tordre sous l’effet du geste. Comme si c’était ton propre cœur qu’il venait de te rendre. Un jeu pour le plus beau de tous. « Are you really going to be a cunt instead of giving this to your son ? » Un soupire au bord des lèvres. Un haussement d’épaule pour abandonner cette bataille. Pas la guerre. Pas tant qu’il n’a pas sombré, l’autre. Pas tant qu’il tient encore debout, quand tu peines à garder l’équilibre. Tes doigts pianotent sur le comptoir, glissent le long du bois plutôt que sur sa peau. Le geste qui démange. Qui menace, quand tu le vois si près, le Diable. Pars, Lorenzo. C’est le moment. Dégage pour ne plus jamais revenir. Ne plus jamais revoir sa sale gueule. C’est un pied qui touche le sol en premier, les doigts serrant le tissu du sac à dos. Une fuite en approche, jusqu’à elle.
Beauté ardente qui se glisse de l’autre côté, danse sur le champ de bataille comme s’il était sien. Tu sers la mâchoire, Lorenzo. Le noir des yeux plantés sur la chair d’une poitrine trop dévoilée. Tu pensais pas ça possible. Elle ondule, telle une sirène. Conquiert et possède tout sur son passage. Ce sourire débordant de ses lèvres décorées. Ce rictus accordé à lui. Son rire comme un écho au Jugement Dernier. Et putain, t’as la gerbe de voir ses lippes glisser là où les tiennes ne se sont pas assez perdues. De la voir posséder et décorer sa chair. Douleur lancinante dans tout le buste, guidée jusqu’au reste du corps dans tes veines bouillonnantes. Palpitant contracté sous la vision apocalyptique. Pas foutu de détourner le regard, pourtant. Cette même recherche qui revient, qui rampe pour obtenir ce qu’elle veut. Suicide vital. Te faire mal, parce que t’es vivant. Regard de jais sur les traits de la rousse, jusqu’à ce qu’elle s’évanouisse hors du champ de vision. Quelques secondes de battement, sûrement des minutes pour retrouver la contenance. L’assurance aux bases arrachées. Des prunelles plantées sur les mains de l’autre, sur cet anneau qu’il épouse. « Does your wife know about her ? » Does she know about me ? Tu le définis, Ronan. Inspectes les moindres détails de sa silhouette quand il revient devant toi. S’affaire à autre chose plutôt que de te regarder. Plutôt que de t’achever de ses prunelles. Que de réveiller le feu dantesque. Sa voix comme dernière accroche.
Son ordre, foutu en l’air quand tu te réinstalles sur le tabouret. Départ repoussé, juste pour le contredire. Les bras longeant le bar, pour éviter les tremblements trop flagrants. « Let me get this straight, Ronan. » Un prénom pour mettre à mal l’armure. Des lettres balancées sans candeur. Pour lui faire comprendre que tu sais, que tu connais. Que tu pourrais le soupirer, si la Terre tournait dans le sens opposé. Carcasse penchée en avant pour que la voix s’éteigne, disparaisse au milieu de tous les autres propos résonnant contre les murs du pub. Distance réduite alors que la tempête fait rage dans ton crâne. Arrête, éloigne-toi. Fuis plutôt que de laisser la punition divine te briser. Casse-toi, au lieu de jouer les martyrs sous le regard offusqué des saints. Lèvre du bas humidifiée, dernière provocation avant les palabres ultimes. « We’re going to forget everything about that night. Nothing ever happened. I go back to my usual habits, and you to your wife. » Un dernier mot qui te broie l’œsophage. Quatre lettres pour ruiner le stupide songe. Ta main qui vient claquer contre le bois, comme le marteau d’un juge à la fin de l’audience.
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Ronan Costigan

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MessageSujet: Re: absolution (ronenzo)   absolution (ronenzo) EmptySam 5 Jan 2019 - 17:06

Les ombres s’affolent dans le pub. Mesure intemporelle entre les tables. Musique qui étouffe la colère. Musique qui étouffe l’animal. L’enclave sentimentale au creux du palpitant. Le goût du vice entre les jambes. Il est contaminé, Ronan. La chaire bousillée par les souvenirs. La chaire bousillée de lui. Raclure des rues qui frôle l’asphyxie pour un autre. Blase qui appose le respect. Blase qui appose cette virilité au bout des pulpes. Nature évanouie sous les coups de rein. La queue comme plus belle victoire contre des chiennes échaudées. Le supplice des lippes pour toutes ces salopes défoncées un soir d’hiver, une matinée d’été, entre l’automne et le printemps. Virevolte des quatre saisons pour que la luxure conditionne sa réputation. Tu seras un homme mon fils. Des putes, tu baiseras. Des putes, tu souilleras. Tu seras un homme mon fils. Pas un pas de travers là où la honte te collerait à la peau. L’esprit conditionné par la main ancrée sur l’épaule. Palabres patriarcales pour éloigner des sentiments contre-nature.
L’alliance pour sceller les promesses. Ava, c’était le désir, l’amour. Ava, c’était le bonheur, l’ivresse. Trophée qu’il aurait pu trimballer pour crier victoire. Avant que les sentiments se pointent. Avant que les émotions terrassent. Murmure d’un éternel quand le chaos n’a jamais semblé aussi proche. Épouse assassine, flinguée par le spectre d’un autre. Épouse assassine, flinguée par la chute amoureuse. Culpabilité pour pulser sous chaque veine. Culpabilité pour ramoner le palpitant. Regard insoutenable de ses yeux qui puent la tristesse. De ses yeux qui lui rappellent que c’est qu’un putain de connard. Dégoût de lui-même. Dégoût de tous les autres qui semblent trop fades à coté de Renzo. Les poings qui cognent et qui blessent. Les poings qui deviennent le refuge du mal. Comme ce désir au creux des reins. Comme l’oxygène sous les décombres. La rage est reine. Impératrice de l’échine qui se violace, qui s’échauffe. Impératrice du sang qui coule. Poussière pourpre ; nébuleuse macabre. Les stigmates sous l’explosion d’une détresse sanglante. Celui qui est lent à la colère a une grande intelligence, mais celui qui est prompt à s’emporter proclame sa folie. Peut-être qu’il est devenu sa folie. Peut-être qu’il est devenu une victoire au milieu de la défaite. L’inconnu d’une nuit. L’inconnu d’une vie. L’esprit qui se condamne aux méandres de son souffle ; aux méandres de ses baisers. Damné pour tous les saints qui cracheraient sur leurs tombes. Damné pour tous les saints qui se cogneraient les genoux pour des prières nommées rédemption. L’odeur de sa peau comme verset pour égosiller l’innocence. Dans ce sous-sol, il frappe tout ce qu’il refoule. Dans ce sous-sol, il aime tout ce qu’il exècre. Le public qui racole la violence. L’irlandais qui se la greffe au coeur. La violence que tu causes, la colère à laquelle tu me condamnes. Ça me crame, ça me défonce le coeur. Mais c’est rien comparé à ton absence.  Les Échos insalubres de tous les mots soupirés quand sa mâchoire claquée à même le ring. Le coup de trop. Chute qui se fera fatale. Sentiment qui devient létale. Traînée d’or qu’il voudrait étaler sur sa peau une dernière fois. Pour revivre le mieux. Pour carboniser le pire. Distance imposée. Distance forcée. Et le manque visible sous l’égo de ses poings. Il sent sa mâchoire se contracter, comme il aurait aimé la sentir faiblir sous l’impulsion de sa chaire. L’appel du diable pour plus beau tourment. Le monde qui ne tourne plus. Les sirènes qui n’existent plus. Il n’y a que lui. Comme depuis deux semaines. Coup bas du bout des lippes alors que Ronan perd pieds. Non, elle sait pas. Non, elle ne voit rien. J’arrive plus à la toucher ma femme. J’arrive plus à la regarder. Parce que t’es partout même dans tes plus belles absences. Ça te fait marrer ? Allez, rigole, pendant que je crève. Un regard provocateur. Des iris sombres de lui qui se perdent volontairement sur la rouquine. De sa chevelure flamboyante au galbe de son cul. De son cul à ses jambes interminables. Minable merde qu’il représente, Ronan. Une putain de daube qui s’enfonce à chaque fois plus. Rebord émotionnel duquel il saute le premier. Dans le vide. Dans le vice. Carcasse pour se disloquer au lieu de se priver de la sienne. Les épaules pour se hausser et s’affaisser dans une foulée éreintante. Comédie symptomatique du mal qui le ronge. Renzo, ma putain d’anarchie. Renzo, ma putain de pathologie. — Do your teammates know about your taste for dicks ? Ricochet de la question qui s’écrase dans sa gueule. Elle est déversée entre des gestes mécaniques. Habitudes des verres qui cognent, des liquides qui imbibent, de la crasse qui croule. Le palpitant moisi de tout ce qu’il crée. Ronan, il a plus beaucoup de forces. Lutte continuelle. Ici et ailleurs. Ici et devant lui. Terres saintes conquises par son ignorance ; par sa présence. Distance prêt à se rompre. Les quelques centimètres restant pour lui offrir une lame dans la poitrine. Buste qui se contracte, comme tout le reste. Le feu qui se rameute ; la glace qui dégueule dans ses yeux. Les phalanges enracinées sur la bouteille de bourbon en l’écoutant causer. Les mots qui résonnent. Les mots qui terminent de l’achever. Des minutes de latence où il l’omet du tableau manquant de vie. Plus aucun client dans le viseur. Y a que lui. Y a que lui putain et il en crève. Alors il s’éloigne. Fuite dont il prend le relai. Sa carcasse qui se traîne entre les clients pour ramener des verres, pour étaler la débauche. Une main dans le dos de la rouquine pour l’empêcher de se casser de la gueule tant elle est enivrée. Puis il revient. Il revient à hauteur de l’italien. La bouteille repoussée et la silhouette de marbre. Si tu savais comme ça brûle là, partout. Si tu savais comme tu me bouffes l’esprit. Si tu savais comme pour toi j’érigerai mes forces. Si tu savais comme pour toi je renierai mon monde. — What exactly happened that night ? I can't remember any of it very well. Mensonge qui bouleverse les lippes.
Regard à peine valable pour lui. Ronan, il se met à lui sourire. Courbure catapultée par la rage. Agacement qu’il cherche à créer, réaction q’il cherche à faire vivre. Putain de jeu qui n’en finit pas. Conclusion qui sera fatale, il le sait. Conclusion qui sera aussi vive qu’une détonation dans le myocarde. Sa main qui frotte sa barbe, qui retrace les cicatrices et les plaies béantes. Rien de comparable à celles au creux de sa poitrine. — Expect when I came home to fuck my wife so fucking hard. S’il savait. Sa silhouette bonne qu’à longer les murs. Sa silhouette bonne qu’à se perdre sous l’eau brûlante pour effacer les traces du vice. L’ignorance d’une épouse inquiète. L’ignorance d’une épouse en mal d’amour. Il aurait voulu panser ses blessures. Il aurait aimé réanimer ses reins comme son coeur. Il s’est contenté de s’endormir. Il s’est contenté de cauchemarder sur son infidélité. Chimères déchirantes où le seul visage présent avait un goût d’éternel. Ronan, il le méprise du regard. Il le méprise de ses mensonges. Il joue au grand dieu quand celui là haut a décidé de le baiser jusqu’à la moelle. Métaphore biblique devenant un affront pour tous les enfants de coeur. Putain que le sien devient enragé. Putain que le sien devient un accroc sur le bitume. — You should have heard how she screamed my name. Les yeux qui roulent, le temps qui se suspend. Le mal qui ronge, le mal qui fait face. Elle a rien crié du tout, Ava. Sauf sa détresse. Sauf sa colère. Sauf des questions devenus un étau autour de sa gorge. Mari pitoyable. Père instable. Putain d’exemple qui s’écroule comme un château de cartes. Dominos biaisés d’une chute mécanique. Alors, Ronan, il a plus grand chose à perdre. Il est déjà en train de tout perdre. La carcasse qui se penche, qui vacille au dessus du bar. Les lèvres entrouvertes du rauque qui s’échappe. Il incline sa tête sur le coté, détaille sa bouche de damné. Il humidifie le contour charnu des siennes. Un contact qui dure. Un contact qui s’éternise. Derrière déflagration contre le myocarde.  — Such a slut like you when you were begging to suck dick. Assez bousillé pour insulter sa femme. Assez bousillée pour cramer l’alliance divine aux enfers. Il ricane. Il parle pas de sa queue. Il parle de toutes les autres racolées de son sourire d’ange. Il en est convaincu. Et ça l’tue. Le rire qui accroche, le rire qui brise. À bout de force, à bout de lui, l’irlandais recule. Claque dans la gueule en réalisant son état. Le souffle haletant. Le souffle qui n’est plus que combustion.
Son regard qui devient transparent. Son regard qui offre la putride vérité.
Tu me rends fou, tu me rends vivant. Tu me rends mauvais, tu me rends indomptable. Tu me rends mon oxygène comme tu me bouffes mon air. Putain, arrête et dégage. Putain, reviens et recommence. Le bout des doigts sur sa bouche pour blasphémer les confessions. Il craque. Il cède. — Go Away. And don’t ever come back here. Et c’est sa silhouette qui disparaît. Une excuse balbutiée à la serveuse. Une excuse pour se tirer et dévaler les marches vers le sous-sol. Pièce insalubre où les caisses d’alcool s’empilent. Pièce insalubre où un cri strident quitte sa trachée. Rage qu’il laisse éclater. Comme ce pied qui valse dans des bouteilles. Écho de la musique. Écho des souvenirs. La gerbe au bord de la trachée. Rage pénétrante sous le derme.
Celui qu’il rêve de voir pris d’assaut par les lèvres de Renzo.
Celui qui bat d’une mélodie qu’il lui dédie.
Symphonie résonnant des lettres du prénom maudit.
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MessageSujet: Re: absolution (ronenzo)   absolution (ronenzo) EmptySam 5 Jan 2019 - 18:33

Ses mots qu’il dégueule, l’autre en face. Cette réponse qui arrive trop rapidement, qui touche au cœur. Bien sûr qu’ils ne le savent pas, car ce n’est pas réel, tout ça. Ce n’est qu’un amas d’erreurs qui s’enchaînent sans prévenir. Un niveau de plus dans cette connerie que tu transformes en art. Qui coule dans tes veines à la place de l’hémoglobine. Stupidité prononcée une seule fois à voix haute. Une fois de trop où la réalité n’a fait que brûler ton crâne des pires affronts. Tu te souviens du regard de ta sœur, de la façon dont elle a serré ton corps contre le sien, au milieu du salon. Son visage calqué contre ton torse, pour calmer tes tremblements. Ses mains glissant lentement dans ton dos pour te donner cette impression nécessaire que tout allait bien. Que tout ne tombait pas en ruines autour de toi. C’est pas grave, Lorenzo. Des mots murmurés contre le tissu de ton sweatshirt. Des palabres en guise de baume à toutes les blessures ouvertes par le brésilien. Un remède qui a fonctionné, sur l’instant. Qui a fait taire toutes ces voix hurlantes dans ton crâne. Toute cette haine que tu t’insufflais pour mieux te faire réagir. T’es qu’un monstre. Une erreur de la nature. Succube voué aux flammes éternelles. Un moment de faiblesse oublié le lendemain. Absent des lèvres. Plus rien pour l’évoquer à nouveau. Et tu sais très bien qu’elle attend, Renata. Que tu fasses le premier pas, que ça soit toi qui ouvre cette grande gueule pour crier tout ce qui te ronge le myocarde. Que le silence, pourtant. Que tes erreurs que tu ronges sans rien dire, l’échine redressée pour paraître inatteignable. Alors c’est un simple rire qui passe tes lèvres en guise de réponse. Non, ils ne le savent pas. Non, ils ne le seront jamais. Parce que ce n’est pas réel. Ce n’est qu’une fausse route sous les effets d’une liqueur trop forte. Des mots qui te brûlent l’œsophage, qui pourraient sortir d’une seconde à l’autre.
Tu le regardes partir, l’irlandais. S’éloigner entre les tables et les chaises. T’accorder cet instant de répit sans vraiment le savoir. Et pour la première fois depuis de trop longues minutes, t’arrives enfin à respirer. Oxygène salvateur déchirant tes poumons. Qu’il se casse, Ronan. Qu’il se tire sans rien ajouter alors que tu crèves en silence, combats un ennemi visible pour retrouver de l’air. Le maillot que tu ranges dans le sac à dos. Trait tiré sur cette gentillesse à la con au milieu de tout le reste. Un geste pour un gamin qui n’a fait que ramener sur la table toute cette décadence. L’intérieur de la joue bouffé pour ne pas hurler. Les poings serrés pour ne pas les exploser sur le bois du comptoir. Ne joues pas au con, Lorenzo. Pas encore. Pas ici. Pas maintenant. Pas devant lui. Mains enfoncées dans les poches du sweatshirt noir, pour empêcher ces gestes douteux. La tête tourne, quand même. Des prunelles qui n’arrivent pas à se détacher de sa silhouette. Pas quand il est dans les parages. Pas quand il rayonne de la sorte comme un astre au milieu d’un système assombri. Elle est encore là, la sirène. Envoyée des Enfer, assistante personnelle du Diable pour mieux t’attirer. Mieux te faire chuter dans les ténèbres. Elle provoque, la belle. Par ses simples formes secouées par l’alcool dans ses veines. Par sa simple présence ici. L’étincelle qui ne demande qu’à faire exploser le reste. Toi, ta rage et toute cette jalousie que tu ravales. Rifletti, stronzo. Le duo inversé. Plus rien qui ne fait de sens. Regarde-toi, à serrer la mâchoire de la sorte alors que c’est la femme que tu jalouses. Que c’est elle que tu voudrais dégager du paysage. Tu devrais rentrer, Lorenzo. Partir cogner tes poings contre les murs, brailler ta connerie pour ne plus la laisser contrôler ton crâne. Dernier coup de poignard quand il revient. Ton sens qu’il suit avec ses mots. Ordres obéis. Alors pourquoi est-ce que ça te déchire autant le palpitant, quand sa voix assassine ?
Tu te contentes de rire, de paraître blasé par tout ce qu’il te crache à la gueule. Un visage inconnu au bataillon. Une épouse bafouée par tes lèvres, à l’exception seule qu’elles n’étaient pas sur sa peau à elle. Une femme qui fait de l’ombre alors que tu t’es toujours pris pour le soleil. « Good boy. » Deux mots. Plus, ça serait laisser ta voix craquer. Ça serait montrer que tout ce qu’il raconte, ça érode l’assurance. Ça fout en l’air cet aplomb. Tu le vois, Ronan. Tu l’imagines tenir entre ses bras cette gonzesse sans visage. Tu vois la rousse, aussi. Tu les vois toutes, putain. Toutes ces gonzesses dont t’as un jour croisé le regard. Passant chacune leur tour, l’intérieur de leurs cuisses piégé par sa puissance. Cette même chair que tu as divinisé de ta langue. Poitrine ravagée par des images toutes plus graphiques les unes que les autres. Le soupir au bord des lèvres. « You’re done ? » Spectacle éhonté sous tes yeux. Ses propos pour te faire réagir. Son approche pour te déstabiliser. Et ça marche, putain. Tu fulmines, Lorenzo. L’esprit en vrac par tout ce qu’il provoque. Tu pourrais crever sur place, pour peu que ça l’intéresse un minimum. Pour peu qu’il te remarque vraiment. Tu le sais, Lorenzo. Tu le sens Son regard sur toi. Celui du Père. Tu la sens, Sa poigne venue arracher ton épiderme pour te condamner. Crucifié pour l’exemple. Des lippes tremblantes. Un crâne qui cherche une réplique cinglante alors que rien ne vient. Esprit trop embué par les traits de l’autre. Par ses iris qui charment, qui kidnappent. Par sa bouche qui appelle. Tu ne supportes plus, Lorenzo. T’es au bord du précipice, à attendre qu’il te pousse. Dernier propos pour tout éclater. Go away. Dernier avertissement avant sa disparition. Dernière chance qu’on t’accorde pour t’échapper, toi aussi. Fuir l’endroit pour ne plus jamais revenir. Fuir Ronan et tout ce qu’il représente. Fuir c’que t’es. Le bout des doigts tape contre le bar. Tout et son contraire. Un regard lancé vers la sirène, vers sa voix qui chante. Qui interpelle, qui demande. Où est Ronan ? Le cul glisse du tabouret, le sac à dos balancé par-dessus l’épaule. Un détour vers la rouquine qui titube. Un geste du pied. Contact interdit sur les terrains. Rapide, imperceptible. Le crissement du bois sur le sol alors qu’elle s’écroule, tente de se rattraper en vain à une chaise. Et la satisfaction à la commissure de tes lèvres quand tu t’évades, aussi vite que venu. Le bar contourné, zone interdite que tu conquiers sans un mot.
La porte claque derrière ton passage. Tes pas raisonnent contre le bois des escaliers. Cette même carrure que tu retrouves dans la pénombre. Le Divin descendu aux Enfers. « You’re the one bailing, now ? » L’allure traînante contre le béton recouvrant le sol. Lieux qui deviennent tiens à mesure que tu rôdes. Prédateur contre prédateur. Les doigts glissent contre certaines affiches ornant les murs. Les prunelles ne s’y arrêtent pas, pourtant. Trop concentrées sur l’ombre de l’autre. De celui qui provoque rien que par son existence. De celui qui met à mal tout les préceptes inculqués par les parents, par l’Eglise. Par toi-même. L’épaule contre la brique, les bras croisés sur la silhouette. Tu le détailles, Ronan. Le regardes de haut en bas en silence. Fruit défendu alors que le serpent siffle dans ton crâne. Cœur gonflé à l’adrénaline quand l’idée décore ton crâne. Celle de le cueillir pour goûter le savoir.
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Ronan Costigan

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MessageSujet: Re: absolution (ronenzo)   absolution (ronenzo) EmptySam 5 Jan 2019 - 22:52

Au nom du père, du fils et du saint esprit.
Le souffle haletant. Respiration d’un éclat colérique. Les poumons gonflés par l’adrénaline. L’écho pour rythmer les lieux. Phalanges prêtes à se lier pour implorer le tout puissant. Répit ravalé par la douleur. Fantôme errant sur l’échine. Lieu de perdition. Lieu d’éclat pour la constellation de ses lèvres. Soleil bon qu’à le cramer ; Apollon bon qu’à le visser au sol. Le corps possédé de tout ce qu’il a laissé subsister. L’absence. Le désir. La colère. L’amertume. L’absolution impossible. Y a plus que le deuil à faire. Y a plus que l’oubli à accepter. Y a plus que les émotions à dessécher.  Au nom du père, du fils et du saint esprit. Spirale corrosive qui racle le palpitant. Les déchirures trop vives pour les évoquer. Les souvenirs comme une putain de croix sur la poitrine.
Ce couloir aseptisé. Les pas pour ratisser le sol. La mère tremblante de peur. Les frères souillés par le mal qui attendent. Ronan, il a qu’à fermer les yeux pour replonger en enfer. Les phalanges pour supplier Leo de se pointer. La voix grave pour rassurer le clan. Il a suffit d’une phrase, de quelques mots balancés. Rafferty, accident, mort. Les informations qui ondoient. La carcasse abîmée par l’émotion. Le palpitant léthargique. Ava qui serre sa main. Mais l’irlandais se recule. Premier abandon. Porte ouverte à la détresse. Porte ouverte à une réalité frelatée. L’aîné pour porter le navire à bout de bras. L’aîné pour défier les vagues à l’âme. Le brouillard pour camoufler les émotions. Des planches de bois où le corps de son frère git. Dieu est pour nous un abri sûr, un secours toujours prêt dans la détresse.  Verset gerbé par la gueule réconfortante du prêtre. Ça soulève le coeur de Ronan. Décharge ibérique pour le condamner à un deuil trop soudain. Une épreuve pour chasser une autre. Lutte contre lui-même là où le mal a choisi de se déverser. Diable mutin pour l’entraîner au poteau des limbes. Issue de secours entreprise par le contact écorché. Tout lui revient dans la gueule. De la mort prématurée de son frère à la sienne un soir trop sauvage. Des prières familiales au supplice de sa voix pour réclamer un peu de lui encore. Il en a pas eu assez. Pénurie de vie au creux des reins. Des silences pour le rappeler. Reviens, Renzo. Tu es parti trop vite. Fallait pas t’pointer avec ta belle gueule. Fallait pas me bousiller la chaire. Fallait pas me déchirer le coeur. Fallait pas t’imposer dans le paysage. Comme il a imposé sa chaire au creux de sa bouche. Battement intempestif des veines. Les trapèzes contractés, tendus. Toute cette rage éliminée d’une langue trop insolente. Une putain de chienne qui en a redemandé, les mains scotchées à sa chevelure. Le palais délivrant les supplications. Encore. J’veux pas me passer de ça. J’veux pas me passer de toi.  Il a étouffé de son départ autant que de son envie de lui. Chimères pour dérouler le tapis graveleux.
Commotion à l’horizontale ; à la verticale. Secousse sectaire avec les yeux levés vers le pardon éternel. Déraillement pitoyable. Émeute sentimentale pour un inconnu.
La rage, cette vicieuse. La rage, cette pute qui cloue au sol. Les bouteilles qui se brisent. Les psaumes qui parsèment un esprit ravagé. Nature égoïste qui gagne du terrain. Existence fauchée à cause de lui. Existence défaillante d’une empreinte assassine. La godasse qui tape, la godasse qui martèle des coups contre la crasse. Il inspire. Mais l’expiration est fantomatique. Manque d’oxygène qui devient chef d’orchestre de sa détresse. Celle qu’il dépeint de ses yeux brillants. Celle qu’il dépeint de l’allure creusée de ses reins. Un adieu. Un énième adieu. Une fin de partie où le monstre gagne. Craquèlement de ses phalanges au milieu de la noirceur installée. Comme le bruit de la porte. La silhouette qui sursaute. La gorge nouée. La surprise. La rage. La gueule assoiffée de lui.  Désir qui fait désordre dans le paysage. Il l’écoute. Il ricane. Nervosité symptomatique. Trémulation des lippes alors qu’il recule. Distance imposée. Férocité du palpitant. Menace d’une implosion à chaque seconde qui passe. Le temps assassin, le temps cette lame contre la jugulaire. Le visage du roi. Le visage du fou. Les pièces d’un échiquier où coule le vice. Impudeur pour dernier jugement.  — I asked you to go away. What part of that do you not understand ? Le ton rauque. La voix agressive. Mâchoire tellement serrée que la contracture s’affole. Décharge électrique comme celle dans son bas-ventre. Là où grouille son absence ; comme sa présence qui atrophie le palpitant. L’étincelle vérité en face. Tentateur au goût emprunt d’un monde de gloire. Tentateur au goût trop vorace là sur cette peau qui frémit. — I guess it's maybe too complicated for someone who's running after a ball. La langue piquante. La langue acerbe. Il se marre, Ronan. Un rire faux. Un rire sarcastique. Un rire éteint loin de la flamme qu’il ravive.
Même ça j’y arrive plus. Rire sans culpabiliser. Rire sans souffrir. Rire sans tes stigmates.
Les paupières closes pendant une seconde. Clôture du temps fugace qui disperse le chaos. Détails sordides qui reviennent. Détails sordides qui aspergent l’acide sur sa peau. Combustion éhontée pour laquelle il raclerait la moisissure de ces murs. Il perd pied Ronan. Comme il se perd sous le poids de sa présence. Le contrôle flingué de toi. Y a plus grand chose qui percute dans la caboche. Les émotions qui se fissurent. Il respire comme un animal blessé. Dernier souffle prêt à se rendre pour la gloire de ce sourire. Il a rien oublié, putain. Chaque parcelle de l’instant gravé au fer rouge. Indélébile souffrance qui l’oblige à arrêter de respirer. Agonie qu’il lui dédierait là à même le sol. Les pensées qui se succèdent. Les pensées qui dévient du droit chemin. Regard insistant sur sa silhouette. Regard insistant sur ses lèvres. La langue pour humidifier le manque de lui. La langue pour se faufiler sur sa lippe. Dernière inspiration. Dernière signature pour l’enfer. Il réfléchit plus. Sa carcasse qui se précipite, qui accourt et qui fonce droit contre Renzo. Les poings contre le sweat. Les phalanges qui accrochent le tissu. Le regard hissé vers ses iris dévastatrices. Hauteur ascendante par sa taille. Il le repousse. Son dos qui claque le béton. Son dos qui s’ancre au mur. La rage déversée de cette étreinte. La rage écrasée contre les traits tirés de sa gueule. Les cernes prononcées des heures sans sommeil. Insomnie où les lettres de son prénom se calquent. Dans mes songes, y a ton sourire. Y a le goût de ta chaire. Y a ton souffle en cascade au creux de mon oreille. J’ai envie d’rire. Mais le réveil, il est brutal. T’es où ? Nul part. Et partout à la fois. Il le lâche pas Ronan. Il le domine de son poids. La carcasse lourde et pesante contre la sienne. — You sucked my dick. You ignored me. You stole my phone number. You bored me as fuck. And finally, you came here and broke my balls. La colère surplombe chaque mot. Anarchie qui déborde de sa gueule. Il respire à peine. La bande vidéo d’un film qui s’achève comme une tragédie. Chaque parcelle qui n’est que drame et tristesse. Pathétique, putain. Il se mord la lèvre - geste empreint d’une sensualité à peine contrôlée. Peut-être que si en vérité. Des eaux troubles où il se perd. Des eaux teintées de haine où il se noie. L’incandescente réalité pour lui faire perdre toute notion de bon sens.  — What the hell else do you want from me ? Il tire un peu plus sur le tissu. La tête du footballeur qui se courbe. Assez pour que leurs visages se rapprochent. Assez pour que la distance ne constitue plus aucune sécurité. Les lippes qui pourraient danser. Les lippes qui pourraient se condamner une dernière fois. Avant toutes les autres qu’il espère comme une pauvre merde. Le souffle qu’il expulse, la rage qu’il étreint. Il se voit prisonnier de sa bouche. Il se voit captif de sa langue. Mais c’est le poing qui s’écrase dans le mur. Les os qui craquent sous l’impulsion du coup. Celui de trop. Le sang qui percute l’épiderme. Le sang qui dévale. Fallait que ça arrive, fallait que tu me fasses vriller, totalement. Le gosse prêt à sursauter. Courroux posé à quelques centimètres de sa belle gueule. Et Ronan qui se retient encore à lui. Un dernier appel à l’aide. Une dernière ignorance. Pour l’amour de ton nom, ô Eternel, pardonne mon péché qui est si grand. Vertu écrasée de sa chaire ancrée contre la sienne. Vertu baisée comme il aurait aimé l’être. La trace du poing sur le mur. La trace sanglante alors qu’il finit par le relâcher. Incapable de franchir l’interdit. Incapable de laisser court à ses pulsions. Un pas en arrière. Puis deux. La silhouette chancelante. État d’ébriété du palpitant sans une putain de dose d’alcool. L’iris poignardée par l’emportement. Le poing ensanglanté qu’il passe contre sa bouche charnue. Trace rougeâtre qui se disperse. Geste érotisé par le pêché. Il lève les bras comme un signe de paix. Comme lui dans cette rue. Les mains liées derrière le crâne. Le tissu qui se soulève. Till I die pour pourrir un peu plus la pièce. La peau exposée. La peau offerte. Les trapèzes qui se contorsionnent. — You won. Good boy. Sarcasme de répétition. Les armes baissées. Les armes rendues.
Le chevalier victorieux prisonnier du mur. Le chevalier vaincu à terre. Nourris-toi du spectacle. Nourris-toi de ma détresse. Renfloue toi l’égo de ma captivité. Renfloue toi le coeur de ma colère.
Et la bataille au goût de sang prend fin dans un souffle haletant.
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Lorenzo Farnese

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MessageSujet: Re: absolution (ronenzo)   absolution (ronenzo) EmptyLun 7 Jan 2019 - 0:06

Tu te prends pour un roi au milieu du béton. Empereur du sous-sol, quand tu vois cette façon dont sa silhouette a de chanceler en ta présence. Le naturel qui revient au galop, même quand t’essayes de le chasser. La séduction dans les veines, même quand c’est un putain de mec en face. Pouvoir trop puissant entre les paumes pour le laisser s’écouler sans en jouer. Rictus carnassier au coin des lèvres. Ressaisis-toi, Farnese. Réagis avant de sombrer. Reviens dans le droit chemin. Ordres éclatés dans ton crâne, placardés dans les moindres recoins de la boite crânienne. Arrête-toi, tant qu’il est encore temps. Lâche l’affaire et casse toi. Remonte ces marches aussi vite que tu les as descendues. Ignore le reste du monde en remontant sur ta bécane pour t’évanouir au milieu de la nuit. Oublie-le, Ronan. C’est la seule chose à faire. La seule solution saine et naturelle. Et pourtant, regarde-toi, à arpenter la pièce tel un lion en cage. Le rire aux lèvres à ses attaques. « Cheap shot, polpetto. » Palabres chargés de venin, répétés encore et encore à ta gueule. Trop habitué à ces mots qui ne secouent plus l’échine. La peau rendue trop dure au fil des années. Imperméable à ce genre de conneries qu’il débite, l’irlandais. C’est trop faible. Trop bas. Trop intègre, presque. Une vérité non dissimulée, au final. T’as connu bien pire, Lorenzo. Des violences verbales qui sont allées bien plus loin que ça. Racisme craché, chanté depuis les tribunes. Avalé sur les réseaux sociaux. Pays natal qui dégueule sa haine quand tu le défends sur les terrains. Quelque chose qui se glisse encore et toujours sous l'épiderme, malgré les années. Ce même poids dans ta poitrine quand faut rentrer sur le gazon, les couleurs italiennes sur le dos. Peur qui ronge, d’entendre ton nom traîné dans la boue. Les yeux chargés de larmes quand tu retournes au vestiaire. D’une incompréhension maudite. La leur. Running after a ball, qu’il dit l’autre. C’est comme te tirer dessus avec un flingue chargé à blanc. Beaucoup de bruit, pour pas grand-chose. Rien, comparé à tout c’que t’as dû entendre dans ta carrière. De la part de ceux dont tu défends les couleurs. Alors tu hausses simplement les épaules, pour accentuer le propos. Il ne t’aura pas comme ça, Ronan. Il ne t’aura pas tout court. Que ça soit dans ta tête ou sur ta peau.
Les prunelles détaillent l’autre. Analysent les moindres réactions de son visage. Attendent le moindre moment de faiblesse, pour creuser encore plus dans la douleur incandescente. L’échec, quand c’est la tienne qu’il réveille par ce geste. Le vermillon dansant sur ses lèvres. Provoque l’incendie au creux de tes reins. Sors, putain. Dégage de là le plus vite possible. Tire-toi avant de tomber sous le feu ennemi. Sous le feu céleste. Pieds ancrés dans le sol, pourtant. Coincé sous terre. Danse macabre qui se joue sans spectateur. Cœur gonflé. Paumes rendues moites. Regarde-toi, Lorenzo. Il t’a piégé, ce con. Attrapé entre les filets de l’autre. Ta stupidité, ta connerie. Y’a que toi que tu peux blâmer. Que toi de responsable. Ce ne sont que des punitions pour ces penchants néfastes. Les idées dantesques pour faire frémir la peau. Le duo de démons venu du purgatoire. Deux noms pour te rappeler la fragilité de ton esprit. La honte sur le tien. Première lettre commune aux deux. Un R comme pour dire Repens-toi, Lorenzo. Repens-toi avant qu’il soit trop tard pour le salut de ton âme. Puis c’est le myocarde qui s’arrête, quand l’autre déboule. Qu’il s’approche sans te laisser le temps de faire un pas en arrière. De fuir, comme tu dois le faire depuis trop longtemps. Souffle coupé quand le dos rencontre le mur. Grognement au bord des lippes. Les doigts encerclant les poignets. Brûlure de la chair. Premier contact, depuis. Premier échange physique en antithèse total avec l’antécédent. Et putain, la sobriété fait mal. L’esprit trop clair face à lui. Personne à blâmer, quand tu sens ton abdomen se tordre. Seul et unique coupable de ton propre désir pour l’homme. Iris noirs baissés vers les traits de l’autre. Aveuglé par la vision du Malin. Par ses lèvres qu’il anime pour cracher son poison. Qu’il anime pour mieux brûler ton intérieur. Incapable de respirer, tant qu’il le fait contre ton visage. Un soupir, et c’est ta langue qui passe sur tes lèvres. Chaleur suffocante, dans une pièce sans âme. Tu continues de jouer au con, pourtant. Avec ce sourire de prédateur aux commissures des lèvres. Canines apparentes pour mieux menacer l’autre. Agresser sa vision. Les cantiques, ils sont devenus muets. Des chants divins éteints. Des saints planqués de la scène qui se joue sous leurs regards. Y’a plus que ce désir mortel qui dirige. Cette lascivité au bord du cœur. Question trop lourde de sens dans la bouche de l’autre. Elle résonne dans ton crâne, provoque des scènes plus libidineuses les unes que les autres. Des souvenirs d’une rencontre passée, à des songes obscènes contre son derme. Putain, tu voudrais tout de lui. Tu voudrais sentir ses lippes pleines martyriser ta nuque à nouveau, sentir ses phalanges contre ta chair durcie. Tu voudrais qu’il fasse éclater ton palpitant et tes pensées par la même occasion. Tu voudrais qu’il souille ta peau sous les yeux du Seigneur.
Centimètres oubliés. Zone de confort omise. Nuque balancée pour mieux sentir sa proximité. Pour mieux crever de ces derniers vestiges de distance. Derniers remparts que tu voudrais faire exploser, là, tout de suite. Prêt à lâcher prise. Prêt à commettre l’impardonnable. Prêt à condamner l’âme à la souffrance éternelle, si cela veut dire sentir sa peau frémir sous ses lèvres. Un crachat sur toute cette institution religieuse qui coule dans tes veines. Juste pour crever sous ses mains. Cœur battant, adrénaline violente. Le sang monté dans les joues. Un instant, un dernier pour le contempler. Le bouffer du regard avant d’aller profaner la tombe du Christ. Le sursaut, il n’est pourtant pas dans ta poitrine. Pas le temps de calculer, pas le temps de réaliser. La gueule qui s’écarte sur le côté. Le fracassement des os contre le béton. Et les prunelles de jais plantées sur la gueule de l’autre. L’incompréhension débordante du regard. « Che diamine, stronzo ?! » Tes phalanges, elles viennent serrer un peu plus ses poignets. Retiennent l’étreinte maudite, quelques instants de plus. Avant que le cerveau ne se remet en marche. Avant que les psaumes ne reviennent hanter ta caboche. Regard jeté sur le mur, sur les traces rougeâtres recouvrant le ciment. L’hémoglobine que sa main dégueule. Contact abandonné. Tu respires à nouveau, Lorenzo. Sens tes poumons se remplir d’une salve d’air béatifié. Le tissu que tu tentes de remettre en place, les doigts encore tremblants de l’étau contre son épiderme. Yeux baissés vers cette main ornée d’encre. Un dessin représentant le dernier loup présent dans la pièce. Ta propre main, pour ne pas détailler la sienne. Ne pas voir cette peau saignante, autant que le pauvre muscle dans ta poitrine. Celui qui bat à tout rompre. Pompe dans les veines pour irriguer le cerveau resté absent trop longtemps, ces dernières secondes. La voix éraillée. « You really need to work on this anger. » La gueule qui se relève. Les iris qui croisent ses traits. Instant fatidique, quand il provoque encore. Qu’il étale le vermeil sur sa bouche comme il pourrait le faire avec ton désir. Coup de poignard dans la poitrine. Soulèvement douloureux. Le Seigneur, il ne pardonnera jamais toutes ces images qui se succèdent dans ton crâne. Ces tableaux crades, où vous êtes les deux sujets.
T’es toujours appuyé contre le mur. Toujours coincé dans cette position dans laquelle il t’a claqué. Le souffle en perdition. Le crâne qui brûle, menace d’imploser à sa vision. L’exposition des lettres dantesques. Tes yeux qui s’y perdent trop longtemps. Qui y revoient tes lèvres, le bout de tes doigts. Ton souffle contre l’encre. Ta gorge que tu racles. Aplomb trop difficile à retrouver. Le béton pour te garder droit sur tes jambes. You won. Mais quoi ? Quoi, alors que tu as l’impression de tout perdre ? De tout laisser glisser entre tes doigts tremblants. Deux mots ajoutés, un coup de grâce. Il t’achève, Ronan. T'assassine sur place. « Go to hell. » Des palabres crachés à sa belle gueule. Des yeux assombris par la haine et le désir qui se mélangent. Haine de lui. Haine de toi.
De ton échec. De la façon dont t’aurais pu t’écrouler, y’a juste quelques secondes. De la façon dont t’as voulu chuter contre lui. Sombrer à l’appel du jugement dernier. Et maintenant que t’y repenses, Lorenzo, c'était évident. Maintenant que les veines ne battent plus autant dans tes tempes, t’es certain d’avoir entendu les sabots marteler le sol. Les quatre cavaliers de l’Apocalypse au-dessus de ta tête.
La Conquête, tes genoux à même le sol dans ces chiottes mal éclairés.
La Famine, tes phalanges entre tes cuisses et sa gueule placardée dans ton crâne.
La Guerre, ta venue dans ce bar et ta descente pour le suivre.
La Mort, quand il s’est écarté de toi.
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Ronan Costigan

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MessageSujet: Re: absolution (ronenzo)   absolution (ronenzo) EmptyLun 7 Jan 2019 - 18:30

Étalage sanglant. Colère émargée contre le bitume.
Empreinte sinistre pour racoler tous les regrets. La vipère qu’on nomme culpabilité et qui s’insinue. La vipère qu’on nomme culpabilité et qui oppresse. La chienne qui rôde et qui claque dans l’air impur. La chienne qui frôle et détale au creux des reins.
Le poison sous la chaire qu’il est prêt à ratisser de ses lèvres. Douce euphorie avant la libération. Mort délivrée d’une étreinte de trop. Mort délivrée d’une supplication ultime. Psaumes crachés là où les chimères devenaient refuges du vice. Continue, t’arrête pas, plus fort, plus vite. T’es en train de me faire vriller. Continue, je t’en prie. L’irlandais qui a réclamé, l’irlandais qui a obtenu. Racoleuse comme toutes ces putes qui grouillent près de son pub. Le cul bombé de désir. Le regard affolé par les billets. Les lèvres bonnes qu’à sucer des inconnus pour l’espoir d’un autre lendemain. Les genoux écorchés par le bitume. Des blessures enfouies à la moelle comme les queues qui s’enfoncent sous les palais. Des gémissements écarlates sous la chaire qui s’emballe. Dispersion cardiaque de ces cages thoraciques qu’on broie du bout des doigts. Les ongles dans l’échine et les plaies autour du myocarde. Les paupières closes sous les scènes lubriques. Le ronronnement de sa bécane pour décamper. Les pneus qui crissent autant que sa trique sous la langue du péché. Ronan, il contrôle pas le démon au creux son ventre.
Origines du mal sous le fardeau du patronyme. C’était écrit. C’était une volonté du tout puissant. Costigan. Communion des lettres pour le plus beau gouffre. Communion des lettres pour une coulée pourpre. La fosse des âmes en perdition. Le purgatoire à peine atteint avec les langues qui fusent et assassinent. Un bagne émotionnel pour l’empêcher de viser le paradis.
La violence de ses poings comme refuge. La violence de ses poings comme exécutoire. Les phalanges pour craquer et défoncer des gueules. Comme il a défoncé son abdomen. Douleur lancinante sur chaque pigment d’ivoire. Douleur aberrante sous chaque pore. La rage dans un souffle haletant. Le rauque de l’inspiration pour tapisser les souvenirs. Cette rue sombre. Sa main dans celle d’Ava. Un regard amoureux sur cette beauté céleste. Un regard amoureux sur cette beauté faite de rêves et d’irréel. Le sourire tapis dans l’ombre avant la gloire du mal. Tu as un joli petit cul, salope. Tu voudrais pas que je m’en occupe ? Allez, mec, prête-moi ta gonzesse. Les mots sertis d’ivresse. Les lippes imbibées d’alcool pour une ultime provocation. Il lui a demandé de répéter, Ronan. Et le con s’est exécuté. Frottement intemporel au diable robuste. Force mesurée sous l’exécution de chaque poing dans sa gueule. À droite, à gauche, au centre. Il a frappé chaque coin en ravageant l’échine. Il a frappé si fort que les dents ont craqué. La mâchoire prête à se dévisser sous l’imposant maléfice. Atteinte à l’épouse. Atteinte à la divinité qui a capturé son palpitant. Il a pas réfléchi. Il a frappé. Le réveil du malin. Le réveil du monstre. Le crâne du type fracassé sur le trottoir. Le dernier souffle prêt à s’extirper. Ronan, arrête ! Tu vas le tuer. Tu vas nous tuer.  Voix cristalline de la reine pour calmer l’ombre du roi. Il a salivé de sa colère, de sa hargne. Il s’est redressé en le laissant croupir au sol. Chef d’orchestre des rivages bouffés de violence. Costigan. Les lettres pour faire voltiger l’impulsivité.
Réveil brutal. La gueule coincée face à la sienne. Mâchoire séquestrée par l’assaut des doutes. Langue qui persifle sous le palais dans une respiration approximative. Sanctification défoncée de ses phalanges sanguinaires. Approchez-vous de Dieu, et il s'approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs; purifiez vos coeurs, hommes irrésolus. Raison qui a capitulé sur sa chaire captive de sa bouche. Prisonnier d’un paradis d’or. Prisonnier d’un paradis cosmique.
Provocation qui gagne. Provocation qui saigne le chemin rougi. Les doigts engourdis par le coup. Le corps endolori de lui. Contradiction tourmentée qui n’a plus la force de combattre. Idéaux balancés dans sa propre gueule. Revers assassin du diable. Réplique pour le faire plier. Séraphin qui devient monstre crasseux de noirceur. Ronan, il l’écoute. Ronan, il encaisse.  Des mots acides à l’accent charnel. Esprit convoité par le désir de l’entendre gémir son prénom avec les origines ancrées sous chaque lettre. Le ricanement bordant les cordes vocales. Châtiment accepté avec les bras qui s’écartent. L’accueil de la sentence comme toutes celles qui sont ancrées. De la mort de son meilleur ami à la mort d’Ean. De la mort de Rafferty à l’emprisonnement de son père. Des paris stupides à cause d’un trop plein d’alcool à la signification déchirante. Toile vivante qui s’actionne là où le tissu remonte. — That's quite funny. Carcasse vissée sur place. Carcasse rongée par la douleur. Lorenzo, il broie chaque muscle. Il défonce chaque sursaut respiratoire. Il bousille les pulsations embrumées de lui. Ça fait rage là au creux du thorax. Pire qu’une détonation. Pire qu’une lame. Pire que la mort. Parce qu’il est là. Vivant et ailleurs. Vivant et éteint. Les lumières rallumées sous chaque néon prêt à éclater. Les lumières rallumées sous chaque claquement des lèvres. Les lumières rallumées sous les phalanges effrontées. Puis le noir. La nuit terrifiante. La vie faite de son empreinte, des révélations scabreuses. Une alliance entachée de son identité.  — Because your lips around my dick had a taste of hell. Une interrogation de plus. Un refus de moins. Il a cédé. Il a plié. Il a laissé l’inconnu racler le sol de ses genoux. Il a laissé sa chaire s’exposer et se faufiler. Il a laissé quinze années d’une union sacrée exploser en plein vol. Comme lui. Comme la dernière volonté pour souiller son palais. Le précipice. La libération. Salut patriotique pour tous ces divins qui ont choisi de trébucher sur les péchés. L’insinuation lourde de sens. L’insinuation létale quand elle roule sous la langue. Zombie qui s’érige de sa stature. De ses lèvres qui sont humidifiées sous l’instance du serpent. Pomme croquée sous les commandes fustigées de son cerveau. On, off. Le claquement des idées pour l’empêcher de réfléchir. Le goût métallique du sang comme crucifix au creux de la bouche. Pardon seigneur. Pardon, toi le divin. C’était écrit. C’était dicté. Je suis né au milieu des monstres, alors un monstre je serai. Contre-nature qui assiègent et apostrophe la raison. Il l’observe, Ronan. Il ne perd pas une miette du spectacle. Les yeux qui courent sur chaque parcelle de cette silhouette. Le regard pour loucher sur les zones qu’il rêve de caresser de ses lèvres. Le regard pour dégommer les derniers éclats de pudeur.  —  I'll meet you there, then. En enfer, dans notre paradis noir. En enfer, dans notre paradis lubrique. En enfer, dans les flammes qu’on fera naitre d’une communion sacrée. Celle de nos lèvres. Celles de nos corps. L’empire satirique que je te créerai. Le bout crasseux de ses doigts qui étreint sa nuque. Contraction des muscles. Craquement des os. Ronan, il a la vue cachée par le soleil. Céleste bourreau qui crame la rétine et assèche le regard. L’otage de sa beauté. L’otage de son odeur. Un pas pour racler le sol. Et des dizaines d’autres pour combler la distance avec l’italien.
Moi, Ronan, je te prends toi, Ava, pour légitime épouse. Le premier écho d’un voeux entaché. L’épouse effacée par l’amant. L’éclat maculée de la robe qui devient souillée de son sang. Le regard embrasé sur l’Eden pour se détourner de la reine. Je promets de te rester fidèle dans le bonheur et les épreuves, dans la santé et la maladie. Son souffle en érosion de la prononciation solennelle de chaque mot. Il y croyait quinze ans en arrière. Des promesses yeux dans les yeux. Lèvres contre les lèvres. Et de t’aimer tous les jours de ma vie. Rencontre à un parloir. Étreinte sous les astres. Mariage loin des regards amers. Le ventre déchiré d’une ode à la vie. Un gosse qui a rien demandé pour sceller les destins. Puis ces chiottes. Puis ces néons pour cramer les iris. Dégradé entre l’espoir et l’océan. Dégradé d’une respiration haletante pour blasphémer les contours argents de cette alliance. Il a trahi Ava. Il a trahi le chemin ordonné par la normalité. Il a trahi son clan. Il n’est qu’un pêcheur en exile près de la terre sainte. Une main contre un mur. L’autre sur le poignet de Renzo. Contact effronté. Contact forcé. Le désespoir pour unique guide. Les muscles du buste pour écraser le sien. Distance rompue. Distance annihilée. La tête relevée pour danser près de ses lèvres. Respiration divine pour capturer la surface charnue. Il étire ce sourire de connard. Il étire sa dépendance à même chaque respiration. Ascenseur émotionnel. Vertige incessant. Tu me fais tourner la tête. Tout est flou. J’crois que je vais m’écrouler. Comme sa main qui vacille avec hargne pour le forcer à se baisser. La bouche maléfique qui rode là où les sons sont accueillis en empereur. Dernier tremplin à une insolence qu'il ravalera le lendemain. — And lead us not into temptation, but deliver us from evil. Couperet qui s’échappe telle une prière universelle. Rappel à ce qu’ils sont. Rappel à ce qu’ils ont été. Rappel à ce qu’ils ne seront plus. La honte ancrée sous l'ignorance. Il provoque, Ronan. Une dernière couture sous le derme pour entacher l’irréel. L’aiguille qui cisaille la chaire et abîme les myocardes. Le sien est mort ce soir là. Il a érigé la culpabilité en impératrice ; il a érigé le désir en roi. L’irlandais pourrait céder. Il pourrait se soumettre à la pulsion qui fait rage plus bas. Bassin contre bassin pour faire détaler les réactions. Ça crame, ça s’échauffe, ça devient aussi équivoque qu’une réalité putride. Les respirations qui ne se contrôlent plus. Les respirations qui ne sont fléau et disgrâce. Ses phalanges encore libres pour rôder près de son cou. Descente et remontée sur cette mâchoire à la courbure accentuée. Pansement apposé pour camoufler la violence. — You should become sinless by believing in the salvation of him. I'm sure. Les yeux levés vers le tout puissant. L’audace des lèvres prêtes à se frôler. L'absence pesant de ce contact lunaire. Sa langue comme catin d’une humidité retrouvée. Sa langue comme catin de ses gestes racoleurs. Ses propres lippes prises d'assaut par tout ce qu'il imagine en silence. Il le regarde. Il le peint une dernière fois. La plus belle oeuvre pour des chimères immortelles. La pression de son corps contre le sien devient un étau. Une corde qu’il pourrait serrer pour se pendre au bout. Mort stigmatisée par la blessure plus intime, plus vorace.  —  You really need to work on your breath. Echo à son venin. Echo à son poison. Il esquisse un sourire, feint un baiser qui crève la seconde suivante. Un mouvement de recul. La silhouette qui chancèle. La main autour de cette bouteille. Le goulot pour peindre les lippes. Le liquide pour glorifier l’addiction. Le regard sombre pour dernier rempart. Un homme en colère excite des querelles, Et un furieux commet beaucoup de péchés.
Lorenzo, l’audace. Lorenzo, le mal. Lorenzo, la libération. Lorenzo, l’impensable vérité.
Lorenzo, le prénom à la résonance glorieuse. Le rythme des soupirs qu’on lui dédie.
La pudeur qu’on lui offre. L’exil qu’on lui demande.
Lui, ce blues qui colle au coeur, à l’âme.
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MessageSujet: Re: absolution (ronenzo)   absolution (ronenzo) EmptyMar 8 Jan 2019 - 23:46

Rire ancré au bord des lèvres. Écho contre les murs de béton. Remparts encore couverts du sang de l’autre. Lippes étirées, pendant que la poitrine peine à se remplir. Que tes poumons hurlent de douleur tellement que tu les as privé d’air. Cœur incapable de remplir son boulot, pas foutu de pomper assez vite le rouge dans les veines. T’es toujours plaqué contre le mur, Lorenzo. C’est la dernière chose qui te permet de rester encore de bout, droit sur tes jambes. Pas quand son regard t’attire inexorablement contre le sol. Pas quand tu sens ses prunelles fixées de cette façon sur ta peau. Brûlure intense sous l’échine. Le derme incandescent sous le contact de ses iris. Tu voudrais qu’il arrête, Ronan. Qu’il détourne les yeux. Qu’il stoppe cette crucifixion qu’il t’impose. Cloué contre le mur, pour mieux servir d’exemple au reste du monde. En proie aux éléments, alors qu’on te regarde sombrer, chaque seconde un peu plus. Poings serrés dans les poches de ton jean, pour ne pas laisser tes bras se tendre vers lui. Des points faibles qui semblent impossible à trouver dans les traits de l’autre. Carcasse trop massive pour la contrer, pour l’affaiblir. Que ta grande gueule pour tenter de réduire les dégâts. Que ta grande gueule pour creuser un peu plus ta tombe. « , you’ll find me on the throne. » Comme si tu ne pouvais pas produire plus piètre défense contre les assauts de sa langue. L’adversaire qui semble inébranlable, si ce ne sont pas tes mains qui l’attaquent. Si ce ne sont pas tes lèvres. Parce que putain, tu le sens ce pouvoir à la con. Tu la perçois, cette aptitude fatale pour le déstabiliser. Numéro de joli cœur pour faire chuter la masse. Rôle gardé au fond de ta gorge, remplacé par de bas palabres.
Éclat terni par la noirceur de l’autre. Assurance déglinguée par des gestes impromptus. Réflexe d’un pas en arrière, mais y’a ce putain de mur pour empêcher ta fuite. Le mur, ou les songes qui prennent contrôle du crâne ? Le mur, ou ces flammes mettant à mal l’abdomen ? Possibilités chassées aussi vite qu’elles sont arrivées. Pas quand il est là, pas quand il conquiert. La salive avalée avec trop de difficulté. Le souffle qui se refait la malle,  agissant en lâche à ta place. La trahison en suspens. La honte au sang. La honte à la chair. La honte aux cieux. Enfant maudit, rejeté des bonnes grâces. Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier est sous la puissance du Malin. T’aimerais bien y croire, à ces conneries. Que l’échec ne soit que la main du Diable dansant au-dessus de ta tête. Que tu ne sois pas un démon rampant hors du purgatoire pour ronger le vivant. Putain ouais, c’que t’aimerais y croire. Autant qu’en cette foutue croix qui pendouille autour de ta nuque, dissimulée sous le tissu.
Les mains évadées des poches dans un réflexe stupide, dans un espoir de stopper le contact. D’éloigner le mal, comme un exorcisme. Nulle part pour fuir. Pas comme au milieu de cette rue. Nulle part pour courir jusqu’à rompre ton palpitant. Pas besoin de courir pour ça, Lorenzo. Déchirure contre l’épiderme. Poignet malmené par le touché de l’autre. Simple geste pour couper la respiration entre tes lèvres. À cet instant, tu le sais. Tu le sais que t’es foutu. Convictions ébranlées par son torse contre le tien. Son souffle comme seule musique. Son odeur comme seul repère. Noir des yeux plaqué contre les lippes étirées. Rictus pour faire ravage au creux de tes reins. Pour dresser la chair. Ranimer le flux dans les veines gonflées. Et putain, t’es à bout. À bout de nerfs. À bout de forces. À bout de souffle. L’autre devant lequel tu t’inclines. Dernier ascendant perdu sous le poids de ses mains. Gosse devant l’Éternel. Le livre sacré sur sa langue. For Yours is the kingdom and the power and the glory forever. Voix trop absente pour le prononcer à haute voix. Blasphème qui refuse de naître sur le bout du vermillon. Bordel, si ta famille te voyait. Pareil à Caïn, alors que t’assassines ton propre sang de ton péché. Marqué, toi aussi. Peau poinçonnée par la brûlure qu’est son contact. Tire-toi, pazzo. Glisse hors du champ de bataille. Fuis la scène. Fuis la mort certaine. Ordre scandé dans les moindres recoins de ton crâne. Prière pour tenter d’empêcher le pire. Te sauver du Jugement Dernier. Complainte rauque qui s’échappe de ta bouche. Dernière défense contre sa carrure. Tu voudrais hurler, Lorenzo. Cracher toute cette haine qui ronge ton cœur. La haine de l’autre, de son touché, de sa voix. La haine de ton être, de tes échecs et de tes désirs malsains. Pas normal. Malade. Crade. L’enveloppe salie par ses mains. Le myocarde broyé entre ses phalanges. Jeu du bout de ses lèvres, sous son regard assombri. N’importe quoi pour te faire vriller, n’importe quoi pour provoquer l’implosion. Les dix plaies de l’Ancien Testament, ce sont ses doigts qui glissent sur ta peau. Effleurent d’un sillon trop ardent la chair. Tu vas crever, Lorenzo. Noyé sous ce souffle cramant ton épiderme. Tu sens la vie te quitter, à chaque soubresaut de ses poumons. Incapable de trembler, tellement que la silhouette est collée à la tienne. Incapable de lutter, tellement que ton crâne s’enivre. T’en peux plus, putain. T’en peux plus de sentir tes lèvres si près des siennes. De n’avoir qu’un mouvement à faire pour y sombrer. Mouvement interdit. Mouvement maudit. Douleur trop violente, trop belle. Tu pourrais tout donner, tout lâcher juste pour sentir ses lippes abréger tes souffrances. Là, tout de suite. Mains bloquées, incapables de bouger alors qu’elles rêvent secrètement de se glisser sous le tissu. Caresser la peau décorée, effleurer les contours de l’encre apprise par cœur en l’espace d’un instant lascif. Trop loin dans le temps. Trop vrai, maintenant. Regard piégé dans le sien. Est-ce que tu sais encore respirer, Lorenzo ? Est-ce que tu pourras inspirer à nouveau, quand ça ne sera pas son odeur ? Est-ce que tu seras à jamais damné par sa gueule ? Soupir échappé, à la pression de trop. Jugement solennel du Seigneur, quand ton souffle rencontre celui de l’autre. You really need to work on your breath. Ça claque dans ta tête. Résonne encore et encore. Pas le temps de réaliser. Pas le temps de comprendre. Silhouette qui s’autorise la trahison. Vague geste vers l’avant pour tenter de le capturer, enfin. Échec sur le bord du cœur, à son départ. Sa fuite. Joues rougies, quand l’évidence se dessine. Proximité trop ardente. Proximité trop dangereuse.
Victime d’un désir trop violent. Comme un jeu entre ses mains. Morceau de chair avec lequel s’amuser, avant de le jeter. Alors c’est ça que ça fait ? Mâchoire serrée. Encore cramée de ses phalanges. Elle en demande tellement plus, ta peau. Appel à l’aide pour sentir l’autre. Réveille-toi. Dos décollé du béton. Roi monté sur l’échafaud. Roi qui a perdu la tête. Puis c’est toi qui dégages. Sans un mot en sa direction. Sans un regard. Ça brûle, ça démange. Mais le cerveau réanimé refuse. Il ordonne les jambes. Il ordonne la fuite. Ça fait une éternité que tu dois partir, cazzo. Des marches remontées deux par deux. Porte poussée à la volée. Phalanges chevrotantes sur le sac à dos, toujours échoué sur le bar. L’hésitation de courte durée, avant que le maillot ne soit abandonné sur place. C’est pour ça que t’es venu, après tout. Souvenir lâché, pour un gamin. Ou pour le père ? T’en sais rien. Tu veux pas y réfléchir. T’as trop peur de la réponse. C’est alors que tu t’évades, complètement. Détalles comme une proie après un affrontement avec le prédateur. Pas un regard en arrière.
Pneus hurlant contre le goudron. Le moteur pour couvrir l’explosion dans ton crâne.
Sa gueule, partout.
Son odeur, nulle part.
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