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Kit Lipewski

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MessageSujet: to build a home // (kora).   to build a home // (kora). EmptyDim 25 Nov 2018 - 18:07

Il se souvient de sa silhouette devant les portes du pénitencier. Le regard azuré qui trahissait le trouble. Son avocat à ses côtés, la mine heureuse d’avoir gagné. Un combat mené de front pour lui faire goûter à la liberté. Dix années écoulées à bouffer les conséquences de ses actes. Barreaux d’aciers comme seuls compagnons d’infortune. La violence qu’il retenait quand ses poings voulaient s’écraser contre ces gueules cassées. Il a fermé sa bouche, s’est laissé guidé par la soif d’un futur incertain. Adolescence ébranlée avec le fantôme des flammes. Une vie arrachée par ses conneries. Pulsions vagabondant dans son esprit. Refrain qui n’en termine pas. Chapitre jamais achevé. L’air frais chasse la fatigue de ses traits. Ses lèvres vaguement courbées d’un sourire. Plus habitué à le faire sauf quand ses mots à elle sont venus le réanimer. Dose d’adrénaline propulsée dans les veines. Pantin d’une relation épistolaire qui s’actionnait à chaque lecture.
Maintenant, ses poings ne sont plus liés par les menottes. Il est libre.
Son avocat, pris d’affection pour ce gosse perdu lui a payé un téléphone, un aller-simple pour Brighton, quelques fringues et de quoi se payer un hôtel. C’est tombé comme ça sans qu’il réclame quoique ce soit Kit. Il a accepté. Il a tout pris avec l’espoir surréaliste de traverser l’océan pour la retrouver. Une liberté qu’il tente d’apprivoiser. Une obligation de soins même à l’autre bout de son pays. Le tableau dépeint qui donnerait envie à personne. Alors pourquoi est ce que Nora serait heureuse de le voir ?
Il sait pas, Kit. Il crache la fumée de sa clope. Simple effluve de la nicotine qui galvanise ses poumons. Organe asphyxié par le manque d’air qui réapprend à vivre. Comme le gosse.
C’est les lèvres tremblantes que le pyromane s’avance. Ici c’est l’inconnu. L’effusion des rues contrastant avec le calme de sa bourgade natale. Ici, personne ne connait son identité. Il n’entend pas les remarques acides soufflées du bout des lippes. Rumeurs qu’il s’est pris dans la gueule comme des lames assassines. Ici, il serre pas le poing en portant le regard accusateur des gens de passage. Ici, tout semble réalisable. Et pourtant si effrayant.
Il s’est refait la scène cent fois dans sa tête. L’esprit enflammé par les mots de Nora. Chaque lettre devenait une ancre, un refuge. Chaque lettre lui offrait la sensation de n’être qu’un humain. Le fardeau du monstre envolé aux enfers. Elle lui procurait des palpitations autour du myocarde et une chaleur enivrante sur son échine. Le désir au creux des reins sans l’avoir vue, les sentiments au bord du coeur sans l’avoir voulu. Putain de conneries avait-il fini par penser. Incapable de l’ignorer, incapable de se sortir cette idée sordide du crâne.
C’est là qu’il choisit de se stopper. La caserne des pompiers. L’ironie soulèverait le coeur à n’importe quel saint. Les dix années se rembobinent comme la pellicule d’un film.
Les sirènes grondent. Il cours. Il cours si vite au détour de la forêt. Son souffle se saccade. Son teint devient rosé. Ses poumons saturent. Ses pas deviennent des enjambées. Une fuite qui ne suffit pas. Le bruit retient ses oreilles prisonnières. Sa vue se brouille quand au loin il observe la scène. L’eau qui déborde pour éteindre les flammes. Cette civière. Ce cadavre consumé. Les gros titres.
Perpétuité au sein du palpitant.
Kit, les mains enfoncées dans son blouson recule. Il est prêt à tourner les talons et se barrer. Un monstre reste un monstre. Un monstre finira par bouffer la brebis fragile. Mais il peut pas. Il a la rage au coeur de la voir, le feu aux reins de la détailler.
C’est vers un type en uniforme qu’il s’avance. Ce dernier s’active à ranger du matériel. Une lance capable de taire les flammes. Celles qu’il rêve dans son fort intérieur de raviver.
— I’m searching for Nora. Is she here ? L’hésitation fait trembler le son de sa voix. La gorge endolorie par des heures silencieuses. Celle d’un voyage où ses iris ont détaillé le paysage par le hublot. Celle d’un voyage où son coeur s’est raccroché à l’ivresse procurée par Nora. Quatre lettres d’un prénom qu’il a dessiné à l’encre noire, du bout endolori et blessé de ses phalanges. — Nora ! Le pompier braille et l’écho brise le silence qui pèse. — Someone wants to see you. Il se retourne, fait signe à Kit. — Thanks.
L’instant semble se figer dans le temps. Il ne lui faut qu’une seconde pour la voir au loin. Silhouette accroupie, regard braqué vers le sol.  Ses canines bousillent la bordure de ses lippes au détour de morsures embarrassées.
Putain. Il est pas prêt le gosse. À la voir, à rendre tout ça réel, à risquer de la briser dans un incendie débutant. Il traîne les godasses, l’hésitation en pesanteur. C’est tout près de Nora qu’il se stoppe. Il rigole. Il sourit. La gêne masque la dureté de ses traits.
— No. You’re not dreaming. It’s me. And I don’t know what I’m supposed to say.
Ni ce qu’il est censé faire. Abruti ancré au sol, les mains cachées, les mains ivres de peur.
Ce qu’elle est belle putain. Un rêve qui prend forme. Un rêve qui se dessine.
Mais Kit, ça fait longtemps qu’il a arrêté de rêver.
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Nora Malone

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MessageSujet: Re: to build a home // (kora).   to build a home // (kora). EmptyDim 25 Nov 2018 - 19:12

Une garde commencée il y a déjà trop longtemps. Tes muscles souffrent, t'imposes une douleur lancinante. La fatigue te bouffe et la seule chose que tu puisses faire, c'est tenter de fermer les yeux quelques secondes en salle de repos. Combattre contre le sommeil pour ne pas t'endormir entre ces murs. Ne pas sombrer ici, pas avec eux. Cette détresse que tu leur caches depuis des semaines déjà, des tourments que tu gardes muets au fond de ta gorge. Tout va bien, que tu leur répètes sans cesse. Un mensonge que tu pourrais commencer à croire, toi aussi. Une vérité couchée uniquement sur le papier, à l'attention d'un inconnu. Plus facile de cette manière, aucune peur d'un jugement en face à face.
Puis des sentiments qui se sont mêlés à l’histoire, sans prévenir. Les réactions violentes de ton cœur à chaque fois qu’une lettre se retrouvait dans la boîte. Ce sourire s’étirant de part et d’autre de ton visage. T’as chuté, Nora. La tête la première dans une relation maudite. Toi, tout c’que tu voulais, c’était soulager ta conscience.
Pas tomber amoureuse.
Pas te noyer dans ses mots. Pas compter les jours entre chaque courrier. Une évidence que t’as fini par accepter, que t’as fini par reconnaître. Kit, ton Kit. Même enfermé à des kilomètres, au-delà de la mer, il a réussi à attiser un brasier dans ta poitrine. Il a réussi à prendre possession de tes pensées, de tes moindres désirs. Et toi, t’as dû te résigner à faire le deuil d’une relation morte née. Une impossibilité tellement présente qu’elle en devient stupide. Pourtant, pas une seule fois tu n’as manqué à l’appel. Toujours des réponses, toujours des courriers pour faire écho aux siens. Tu n’as pas abandonné, tu n’as pas tiré un trait sur tout ça à la première apparition de tes émotions. Non, t’as préféré continuer à te torturer un peu plus, à rajouter ton baume dans la liste des choses qui te blessent.
Tu passes une main lasse sur ton front, remets en place les quelques mèches qui s'échappent de ta queue de cheval brouillon. Occupée à tenter de nettoyer le haut de ton uniforme après une intervention colorée dans un magasin de peinture. Fuite de gaz. Absence totale de feu. Pas de grandes flammes pour provoquer des souvenirs que tu veux garder enfouis dans ton crâne. Ton prénom qui résonne entre les murs, et tu sursautes dans la seconde. Ça doit être Ryn qui te ramène la robe que tu lui as prêté la semaine dernière. Tu ne prends pas la peine d'aller à sa rencontre, préfères rester ici à combattre les salissures et la laisser venir à toi.
Une silhouette qui ne ressemble en rien à celle de ta cadette. Un accent américain qui détonne avec le son auquel tes oreilles sont habituées. Tu tournes la tête, lève les yeux. Et ton cœur se soulève dans ta cage thoracique. L'équilibre devient bancale, l'air quitte tes poumons pour ne pas y revenir. « What the fuck… », comme un murmure qui s'échappe de tes lèvres. Tu te redresses, face à lui. Détailles ses traits sous les moindres coutures, cherches l'origine de la mascarade. Inconsciemment, tu regardes derrière, autour de toi. Tentes de trouver l'investigateur de la mauvaise blague. Ton cerveau qui met de trop longues secondes à réagir, à comprendre que putain, c'est Kit.
Et ton corps, il vient s'écraser contre le sien. Tes bras encerclent sa nuque dans une étreinte avide. Ton visage contre sa poitrine cherche les battements de son cœur pour te prouver la réalité. Tu trembles sûrement, Nora. « Oh my god, how ? », tu t'exclames en reculant de quelques centimètres. Tu cherches son regard, viens perdre tes yeux dans les reflets azurés des siens. Le palpitant en pleine course, prêt à exploser hors de toi. Et tu te sens mourir, Nora, sous l'assaut de sa présence. « When did you get out ? How long have you been here ? Why ? » Les questions que tu ne peux retenir, trahissent l'excitation qui fait bouillir ton crâne. Et tes doigts, sans que ne puisses stopper le geste, viennent glisser le long de sa peau. Abordent sa joue, détaillent sa mâchoire.
Tu flippes de le voir disparaître sous tes yeux. Ta peur que tout ça ne soit qu’une nouvelle torture de ton esprit. Une nouvelle façon de te faire souffrir, te détruire le peu de santé mentale qu’il te reste.
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Kit Lipewski

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MessageSujet: Re: to build a home // (kora).   to build a home // (kora). EmptyDim 25 Nov 2018 - 21:14

Il a imaginé Nora au fond de sa cellule. D’abord les mots qui ont fait travailler son imaginaire. Les lettres bercées par la douleur, par l’humour et les fêlures. Puis les photographies qu’elle a osé envoyer. Une chevelure blonde, un regard pour lequel il crèverait, une peau dont ses phalanges se sont nourries dans une chimère luxuriante.
Cette nana, Kit a fini par l’avoir dans la peau. Sans avoir pu lui parler de vive voix. Sans avoir pu la serrer dans ses bras. Le palpitant en alerte à chaque lettre pour le faire rêver. Et le silence pesant dans sa cellule pour le ramener à la réalité.
Pathétique gamin qui a perdu le fil de l’humanité. Silhouette étendue sur un lit miteux. Photo posée sur le palpitant et froissée par ses doigts tremblants. Ses yeux clos ont suffit à imaginer un endroit de paradis au bord des enfers. Ses lèvres contre sa chute de rein, ses phalanges au creux de ses cuisses, ses mots susurrées près de son oreille pour susciter l’ivresse, la douceur.
Et la chute.
Le raclements de gorge de son co-détendu. Les propos acerbes. La violence cognant le long de sa carotide. L’envie de le frapper, l’envie de le crever d’une lame sous la peau. Tenir bon pour elle. Tenir bon pour la liberté. Demande exaucée au détour des lettres. Voeu réalisé lorsqu’il soutient son regard. Encore plus belle que dans ses songes. Encore plus désirable qu’une sirène se perdant dans les rives de l’océan. Il tremble, Kit. Autant qu’un camé réclamant sa dose. Comme depuis vingt-quatre heures maintenant.
Nuit dans un hôtel miteux où il a fait les cents pas. Prunelles injectées de fatigue à force d’imaginer leur première rencontre. Répétition en boucle de ce qu’il pourrait dire pour ne pas paraître trop con, trop effrayant. Monstre raffolant des flammes face à celle qui cherche à les combattre. Ironie dès le départ qui n’a pas suffit à l’empêcher de se pointer.
Et elle est surprise, Nora. Elle semble perdre l’équilibre. Poitrine défoncée par la surprise et son regard accrocheur. L’instant bascule. La blonde, elle coupe court à la distance. Étreinte de ses bras contre sa nuque à lui, tête sur son torse où son coeur loupe un battement. Il est paralysé par ce contact. Ses bras frôlant à peine son dos comme si ça sonnait tel un interdit. Dix ans derrière les barreaux. Dix ans à tirer un trait sur les femmes, sur les courbes affolantes et tout le désir refoulé. Dix ans et il suffit de quelques secondes pour ranimer l’envie. Il dompte ses pulsions en se mordant l’intérieur de la joue. Le sang prêt à couler avec ce goût métallique qui se sème sous le palais. Ce qu’il est con, putain. Les questions se succèdent. Sa mâchoire se contracte quand elle vient l’effleurer. Contact brûlant. Contact qui ravive les émotions. Palpitant éteint qui retrouve le bouton de l’interrupteur. Sa main attrapant son poignet fin dans une caresse furtive. Il a peur de la briser. Il a peur de la blesser.
Il a peur d’avouer son envie de la plaquer contre ce mur. Embrasser ses lèvres, la peau de son cou. Effleurer la pointe de ses seins et laisser courir ses doigts entre ses cuisses. La soulever, l’observer et lui dire qu’il n’aurait pas pu le désirer plus qu’à cette seconde-ci. Monstre au vice brûlant. Pyromane aux pulsions qui se ravivent. — Calm down, Nora. Il sourit, tente de la freiner, de se freiner. Il l’observe et racle les alentours de ses yeux interloqués. Besoin de se retrouver seule avec. Besoin de couper court aux petites voix qui se fondent. Les collègues sans doute trop curieux. Tout ce qui vient lui rappeler les rumeurs passées. Le sale polak qui dévalait les rues et bouffait la misère. Il se rapproche d’un pas, s’enivre de son parfum, d’elle. — I got out three weeks ago. And I'm here since yesterday. Trois semaines à errer à Storm Lake. Partira, partira pas ? Question fatidique qui a pesé sur sa conscience. Il a discuté avec son avocat et ce dernier a évoqué la nécessité d’un nouveau départ. D’une nécessité de couper tout lien avec cette bourgade où sa place ne se trouverait jamais. Alors il a accepté.
Il a tout quitté avec le visage de Nora pour le faire tenir. Les ailes d’ange pour contrer ses phalanges diaboliques. Contraste édifiant alors qu’il lâche son bras. Il s’éloigne à peine et redoute la suite.
— I don't know why. Maybe I did it because of you. L’aveu se décharge de ses lèvres. Il n’aurait eu aucune raison de se pointer ici. Sa seule motivation ça a été les lettres. Les sentiments qui sont nés avant même la rencontre. Il se rappelle des sarcasmes de son co-détenu. Des moqueries quand il le voyait sourire et écrire ses lettres. Tu crois vraiment qu’elle voudra d’un monstre comme toi ? Regarde toi mec, t’es qu’une merde. Les dents serrées autant que les poings. Et une réalité lui frappant la gueule comme un crochet du droit. Il avait raison.
Nora semblait trop pure, trop bien. Elle se lasserait. Elle flipperait. Parce que Kit vivait de ses pulsions. Malgré les soins, malgré la taule. — I tried to resist but I couldn't. So, tell me, is it a good surprise for you ? Et c’est lui cette fois-ci qui ose frôler sa joue. Sa main glissant sur cette nuque qu’il rêve de goûter du bout des lippes. Un contact qui dure quelques secondes pour mieux se raviser.
Peur viscérale qui dévore, qui assassine.
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Nora Malone

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MessageSujet: Re: to build a home // (kora).   to build a home // (kora). EmptyDim 25 Nov 2018 - 23:27

Tes doigts qui glissent lentement contre sa peau, imperturbables sur les traces de sa pilosité. T’as les yeux qui vacillent, Nora. Explorent sans la moindre retenue ce visage que tu n’as vu que sur de rares photographies. Des traits légèrement vieillis, depuis. Un passage du temps qui ne fait qu’agrémenter cette beauté qui te fait défaillir.
Tout ça, c’est trop beau pour être réel. Trop inattendu pour que ton esprit prenne en compte les souvenirs. Ta mémoire s’emmêle, t’envoie des images contradictoires. Alors que tu le vois pour la première fois, t’as pourtant l’impression d’avoir toujours été près de lui. D’avoir toujours eu sa fragrance installée dans tes narines. Comme si tout ça, c’était parfaitement naturel.
Alors que putain, ça ne l'est pas. Ça ne l'est clairement pas. Une relation basée entièrement sur son crime. Sur ton besoin d'extérioriser ton mal-être. Rien ne va, sauf cette alchimie violente entre vous. Des mots, seulement des mots couchés sur le papier et pourtant, tu sens ton cœur partir à la débandade quand tu croises son regard. Quelques mois à se découvrir, juste ce qu'il faut pour s'attacher. Pour s'accrocher l'un à l'autre. Ses doigts sur ton poignet soulèvent ton palpitant, ravive ce feu sacré qui menaçait de s'éteindre au fond de toi. L'esprit embué par toutes ces choses que t'imagines, tous ces mots que tu pourrais lui dire à voix haute, cette fois. Toutes ces parcelles de son corps contre lesquelles tu as envie de t'oublier.
Ton prénom entre ses lèvres est pareil à une décharge électrique, et tu imagines cette façon qu'il pourrait avoir de le murmurer contre ta peau. Stop acting like a horny teenage girl, Nora. Pourtant, y'a le sang dans tes veines qui repart de plus belle quand il rompt la courte distance restante entre vos deux silhouettes. Ta respiration, elle se fait difficile. Ta poitrine se soulève d'un rythme aléatoire contre son torse. Le rose aux joues, quand tu croises son regard bleu. « Congratulations on the early release, then. », que tu lui dis, un sourire carnassier au coin des lèvres. Des propos du plus simple possible, alors que putain, t'as juste envie d'attraper ses lèvres entre les tiennes. Serrer son corps un peu plus contre le tien. Glisser tes doigts entre ses mèches blondes, s'y accrocher pendant que tu peines à retrouver ton souffle. Des pensées qui t'éveillent, font bouillir le bas de ton ventre.
Des désirs couchés sur le papier, à lire entre les lignes. Trop rarement exprimés de manière directe. Et de trop nombreuses fois, tu t’es imaginée dans une relation à sens unique. Des lettres, il a dû en recevoir des centaines pendant cette décennie d’incarcération. Cette jalousie née il y a plusieurs mois, toujours intacte, même quand il se trouve devant toi. Parce que t’es sûrement pas la seule, Nora. À lui avoir envoyé ces courriers. Sa belle gueule, elle a forcément attiré les clics sur ce site sur lequel t’as osé t’aventurer à la recherche d’une oreille attentive.
Tu la chasses, cette possessivité à la con qui te ronge. Tu la ranges dans un recoin de ton crâne. Parce que Kit, il est à Brighton. Il est chez toi. Il est là, putain. Tu hoches à la tête à ses mots. Des fantasmes idiots que tu t'étais faits le soir, cette idée de le voir un jour. Une fiction répétée encore et encore, quand tu peinais à trouver le sommeil ou que tu cherchais à le repousser. Sa bouche sur la tienne, ses mains sur tes seins et entre tes cuisses, tu les as imaginées à de trop nombreuses reprises, quand tu ne voulais pas te retrouver seule avec tes pensées. Quand tu voulais tenter de contrôler cette douleur ardente qui te dévore un peu plus chaque jour. Imposer Kit et ses caresses contre tes souvenirs assassins.
Son contact t'électrise, malmène ton pauvre myocarde. Et tu te sens vivante, Nora. Pour la première fois depuis des mois. Pour la première fois depuis ta petite mort. Tu sens ton cœur battre dans ta poitrine. Les gestes quittent sa nuque et son visage, descendent presque trop timidement. Tes doigts se lient entre eux derrière son dos alors que tes bras l'encerclent au niveau de la taille. Comme pour le piéger, l'empêcher de repartir. Le regard avide à la rencontre du sien, of those bedroom eyes. « Did you flew over here so you could just fuck me ? » Les lippes étirées dans un rictus presque aguicheur, la tête qui se penche légèrement sur le côté. « Or did you actually enjoyed my letters that much ? » Or both.
Un battement qui loupe dans ta poitrine quand il écarte ses phalanges de ton visage. Laisse un froid presque glacial prendre la place restée vacante. Et tu te rends compte à cet instant précis à quel point tu es familière avec lui, malgré cette rencontre physique encore beaucoup trop jeune. Et toi aussi, tu finis par rompre le contact quand une voix s'élève entre ces murs que tu pensais soudainement inhabités. « Who's that pretty lad, Malone ? » Anderson, le capitaine qui s'impose, brise cette bulle dans laquelle tu t'étais enfermée sans y réfléchir. Le rouge qui vient décorer tes joues sur le moment, une main gênée dans ta nuque. Tu te racles la gorge, croise brièvement le regard de ton brasier humain. Un semblant de garde à coup pour garder la face, tes deux bras tendus dans ton dos. « He's a friend from the US, Captain. May I please have some privacy with him in the infirmary ? We have a lot to catch up and the team still got three hours before the end of this shift. I'll keep my radio on. » De trop longues secondes de silence, avant un salut de ton supérieur hiérarchique à l'intention de Kit ; une poignée de main sûrement trop sévère. Anderson, l'ami de ton paternel depuis des décennies. A l'académie ensemble, dans la même caserne pendant des années. Ton père qui a insisté pour que tu finisses sous ses ordres, entre de bonnes mains. « Stay available. » Pas un mot de plus avant qu'il ne tourne les talons.
Tu lances un regard désolé à Kit, une légèrement grimace pour venir déformer tes lippes. Un signe de tête, pour l'inviter à te suivre dans le dédale de la caserne. Des simples sourires à l'attention des coéquipiers que tu croises, leurs interrogations restent muettes dans l'espoir d'avoir une réponse dans les jours à venir. Tu pousses la porte de l'infirmerie, la referme après votre passage. Tu sais pas vraiment pourquoi, mais tu fermes les stores. Eviter les regards trop curieux. Cacher aux yeux des autres cette ardeur qui te bouffe de l'intérieur. « Sorry about that. The perks of being one of the only girls around here. », que tu dis en t'adossant contre le mur. Tes pupilles, elles ne mettent pas longtemps avant de retrouver la silhouette de Kit. Le détaillent de bas en haut, s'aventurent peut-être trop longtemps sur ses lèvres charnues.
Puis tu détournes le regard, tentes d’éteindre ce feu qui te ronge de l’intérieur. Te tue, dans une douleur tellement lente qu’elle en devient agréable.
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Kit Lipewski

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MessageSujet: Re: to build a home // (kora).   to build a home // (kora). EmptyLun 26 Nov 2018 - 1:34

Il y a eu des centaines de lettres. Des mots couchés sur papier. Des refrains que Kit imprimait et se répétait en boucle. Il s’est imprégné de cette rencontre. Une nécessité. Un besoin. L’image d’un organe vital qui défaillirait à la moindre maladie chopée. Une accroche. Le coeur en éveille à chaque main tendue par le gardien. Phalanges froissant le papier à la hâte pour s’enivrer de ses paroles. Une attente interminable, parfois. Un pansement sur des plaies béantes souvent. Il n’a rien caché Kit. Il a parlé de ses pulsions. Du vice qui se déchaîne au creux de son ventre. Du hangar. De ce sans domicile fixe qui y a laissé sa peau. Du manque de regrets. De l’envie de recommencer. De la haine qui croule en taule et de la violence qui s’y construit. Le pire exposé de sa plume. Y a eu ces confessions aussi. L’envie de l’embrasser. Le besoin d’imaginer une rencontre pourtant inespérée. Tout ça a rongé Kit. Les paupières closes sur des pensées capable de le faire bander au fond de sa cellule. Ce que t’es ridicule, pauvre merde. L’écho des mots acerbes. Ceux de son co-détenu. Il avait fini par y croire. Avec Nora, ça avait été une évidence dès le départ. Des contradictions capables de s’attirer comme des aimants. Pas comme avec les autres. D’autres gonzesses qui ont écrit dans l’espoir de jouer un jeu dangereux. Des petites pucelles qui tâtaient l’enfer du bout des doigts. Des idiotes qui avaient besoin de se sentir vivantes en côtoyant la mort. Il l’avait vu venir à chaque fois. Des banalités échangées. Des phrases sans charme, sans émotion.
Il avait décidé de les manipuler à sa guise. Des jolis mots, des paroles en l’air. Des promesses qu’il ne tiendrait que dans des rêves sordides. Le besoin d’ivresse. Des envies posées sur papier. Elles y répondaient. Échanges lubriques sur lesquels il s’épanchait dans les chiottes. Seule accroche à ce bas ventre qui avait besoin de se décharger de pulsions versatiles. Le feu au creux des reins durant quelques secondes et l’oubli. Plus de nouvelles. Abandon de ces nanas qui chialaient leur incompréhension. Lui, ça le faisait ricaner. Toutes les même ces chiennes qu’il pensait quand la colère grondait ; quand l’enfermement devenait une anarchie autour du myocarde.
Avec Nora, ça n’avait rien à voir. Il l’avait compris quand le respect s’imposa. Une réponse à chaque fois, une vérité étalée sans vergogne. L’envie de rien lui cacher, le besoin de la découvrir. La peur coincée dans le bide quand elle répondait plus tard qu’à l’accoutumée. Ça le tuait à petit feu d’imaginer une semaine sans lettre. Ça le faisait vriller de l’imaginer dans les bras d’un autre. Possessivité qu’il ne voulait même pas. Parce que la blonde méritait bien mieux qu’un psychopathe comme lui. Leur avenir dansant sur une corde raide qui se briserait dès qu’il fauterait encore.  Mais ça l’avait pas empêché de se pointer, de traverser l’océan et de se retrouver dans une ville inconnue.
Et il regrette rien Kit. Encore moins quand la poupée s’approche et passe ses bras autour de sa taille. Geste qui le rend fou. La gorge nouée par le soupire qui se crash contre son palais. Putain, Nora, fais pas ça. Il se retient. Les mots s’abonnent aux absents et il se dit que ça va partir en couille. Il a pas les épaules pour supporter une telle tentation. Sirène qui charme et qui aiguise le désir enfoui au fond de sa carcasse. Alors Kit, il esquisse un sourire. À sa remarque. À son humour. À ses questions. Il se souvient des premiers rires en lisant ses lettres. De ces sourires devenus empires. Il aurait tué pour les revivre chaque nuit quand la peur venait le ronger. Il aurait tué pour la voir, pour l’entendre, la toucher.  — Only to fuck you of course. This better be good. Remarque balancée à son visage avec un sérieux qui ne dure qu’une fraction de seconde. Y a ce rictus qui vient contrebalancer les propos. Ses lèvres qui se dessinent et s’étirent ; tremblantes de choper les siennes. Il reprend son sérieux en autorisant sa main à glisser dans son dos. Les phalanges dansant le long de sa colonne vertébrale. Mécanisme du corps qui s’actionne et cherche. Il se stoppe à temps. Avant de ne plus rien contrôler ; avant de tout foutre en l’air. — I think you still have no idea the effect you can have, especially on me. Your letters helped me to endure my own hell. That's the fuckin and only truth. L’aveu déracine ses peurs. Il se livre. Il ose le faire avec pourtant cette pudeur accrochée aux iris. La crainte de trop en dire. La crainte qu’elle se renfrogne, l’ignore et se barre. La crainte qu’elle retrouve la raison et comprenne que s’enticher d’un malade mentale n’a rien de romantique. Ça n’a rien d’une histoire que toutes les gonzesses rêveraient de vivre. Quand Nora le réalisera, elle va flipper. Kit, il est convaincu que tout ça ce n’est que passager. Qu’avec du temps passé à ses côtés, la blonde tournera les talons. Et c’est là que le monstre se réveillera à nouveau.
Pulsions qui sommeillent et ne demandent qu’à s’enticher de cette ville. Ces bâtiments qui se réduiraient en fumée rien que pour bander à la vue des flammes. Putain.
Il s’éloigne abruptement Kit. Parce que y a ce mec en uniforme qui se pointe. Il pourrait être son père. Il en impose et ça suffit à le déstabiliser. Une poignée de main en guise de politesse alors que Nora cherche un refuge pour eux. Quelques pas plus tard, c’est à l’infirmerie qu’ils se retrouvent enfermés. Les phalanges de Malone qui s’affairent à baisser les stores. Son dos qui bute au mur et sa remarque qui réveille la colère. Le gosse, il serre les poings. Il l’imagine entourée de tous ces mecs. Il l’imagine comme l’objet de désir de certains. Simple idée qui le condamne à la rage intérieure. Celle qui bat contre ses tempes et arrache un soupire à ses lippes. — Be careful pretty girl. I might be a little bit jealous. How many men would like to be here with you like me ? Il ricane. Mais Kit, il a pas envie de rire. Ça l’amuse pas de l’imaginer avec tous ces pompiers. Le myocarde qui s’excite dans sa poitrine. Les pas qui rompent la distance. Son regard qui paraît plus carnassier. Comme son sourire alors qu’il autorise ses doigts à remonter le long de son bras. Leurs corps ne sont séparés que par des centimètres superflus. Il avale sa salive avec peine, Kit. Les lèvres en manque de celles qu’il rêve de découvrir. Les poumons qui flambent comme ce hangar.  — Look at me and tell me if you’re loving to feel my fingers on your skin ? Son doigt sous le menton pour forcer l’échange visuel. Il sourit en coin le gamin. Il provoque de ses mots, charme de ses gestes. Ça ne suffit pas à calmer le feu qui débute. C’est de sa faute à Nora. Elle a éveillé son instinct de prédateur. Ses sentiments. L’ivresse crée quelques mois en arrière. Alors sa bouche se dégage et se rapproche de son cou. Un murmure sur sa peau. Un sourire comme ombre. — My lips against your neck ? Il y dépose un baiser. Il est furtif, rapide. Comme s’il flippe autant qu’il la veut. Comme s’il la craint autant qu’il pourrait l’aimer. Qu’il l’aime s’interdit-il de penser. Alors son corps se presse contre le sien. Et Nora, elle peut comprendre le bien qu’elle lui fait. Elle peut sentir l’effet crée. Corps en manque d’amour, en manque d’elle. Jeu de séduction instauré d’un naturel déconcertant. Brûlure sur l’échine qui se propage. — You make me insane, Nora. Front contre le sien. Mots crachés d’un ton rauque. Il est fébrile, Kit.
Mais putain, ce qu’il est bien tout près d’elle.
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Nora Malone

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MessageSujet: Re: to build a home // (kora).   to build a home // (kora). EmptyJeu 29 Nov 2018 - 22:37

Son contact te brûle, laisse cette traînée ardente au creux de ton dos. Un réveil des sens que tu peines à cacher à la venue de ton supérieur.
Les yeux plantés sur le sol quand tu t'échappes, le poignet de Kit entre tes doigts. Une certaine honte sur les joues, que tu tentes de dissimuler en fuyant tous les regards que tu croises. Ce touché igné duquel tu t'éloignes, à peine enfermés dans l'infirmerie. Parce que t'es terrifiée, Nora. Complètement flippée à l'idée de perdre le contrôle face à lui. De céder à des pulsions que tu pensais enfouies, cachées entre les lignes de ces courriers emplis d'espoir et de confessions.
Le rire s'échappe de tes lippes à ses mots, tu secoues la tête. « Not as much as you think, actually. » Because I'm broken and it's not attractive. Un sourire qui se fane sûrement trop rapidement, quand ton esprit s'embue des souvenirs des derniers mois. De l'attitude différente de l'équipe, de cette façon presque trop paternaliste qu'ils ont de se comporter avec toi. Et putain, t'as l'impression de n'être plus qu'une gamine face à eux. Une chose si fragile, si facile à casser. Cette relation construite sur des années, foutue en l'air par un accident de quelques secondes à peine. On ne te voit plus comme avant. La Nora qui est entrée dans ce bâtiment en feu, qui a senti son corps se briser sous le poids du bois calciné, elle est morte et enterrée. Oubliée au profit de cette image décousue de la personne que t'es pourtant toujours. Y'a juste quelques rebords d'abîmés. Si seulement.
L'esprit se vide, relègue au second plan toutes ces pensées quand sa silhouette féline s'approche de toi. Le palpitant se soulève, les muscles se tendent. Et si tu pouvais reculer encore, disparaître contre la brique, tu le ferais sûrement. Le souffle se coupe quand ses doigts effleurent ta peau. Ton visage qui se relève, cherche désespérément le contact avec le sien sans jamais y parvenir. Tes pupilles détaillent ses lèvres, trop longtemps. Remontent finalement pour se perdre dans l'océan de ses iris. Le cœur prêt à s'extirper de ta poitrine tellement il bat. Tes poumons tentent vainement de retrouver l'air qui s'est échappé à son approche. Les lèvres entrouvertes, mais aucun son ne s'en échappe. Seulement un long soupir quand les siennes effleurent enfin ta peau. Tes doigts se font aventurier, glisse de ses hanches à son dos, se perdent à la naissance de ses cheveux. Et putain, t'as tellement envie de l'attirer contre toi, toujours plus proche de ta peau. D'appuyer ta pauvre carcasse contre sa silhouette, d'apprendre à respirer au même rythme que lui.
Vœu silencieux exaucé, quand tu sens son torse s'appuyer sur ta poitrine. Cette dernière qui se soulève alors que sa raideur se fait sentir à travers ces misérables bouts de tissus qui vous séparent, pareil à la prison où il a passé plus de la moitié de sa vie. Parce que c'est ce qu'il est, Nora. Un putain de taulard. Amourachée du mal en personne. Le désir attisé par le beau diable. Cette chaleur se repend au bas de ton ventre, entre tes cuisses. Souille tes sous-vêtements. « And what about the effect you have on me ? Did you ever think about it ? » Le regard brûlant contre le sien, les lèvres tremblantes, pareille à un addict à la recherche de cette douce drogue. Tu rêves de l'embrasser, Nora. D'écraser tes lippes contre les siennes, de caresser sa langue de la tienne. La peau ardente, désespérée d'obtenir ce contact contre son épiderme.
Ta respiration se fait plus rapide, soulève à plusieurs reprises ton buste qui s'entrechoque avec son thorax. Et tu vas céder, Nora. Tu vas sombrer contre lui, t'abandonner complètement sans ne plus prendre le temps de réfléchir. Tu vas dégager ces étoffes superflues, serrer tes seins contre son torse, enrouler tes jambes autour de sa taille pour enfin le sentir en toi. Revivre dans la réalité ces rêves concupiscents dans lesquels tu t'oubliais, quand t'avais pour seule compagnie tes doigts entre tes cuisses. Son prénom que tu murmurais, trois lettres qui glissaient sur tes lèvres entre deux gémissements. Sa bouche que t'imaginais à la place de tes phalanges.
Les lippes si proches des siennes, quand l'alarme résonne entre les murs et assassine l'instant. Un soupir bien différent des autres, et tu fuies son regard. Le juron qui s'échappe. Tu t'écartes, brise cette proximité et éclate ton cœur au passage. « I'm so sorry. », tu murmures. T'as subitement froid, Nora. La peau glacée suite à cet éloignement forcé. Tu passes une main dans tes cheveux, tentes de remettre en place cette queue de cheval approximative. Puis tes doigts, ils viennent saisir son téléphone dépassant de la poche de son jean. Contact bref, assez pour électriser le bout de tes phalanges. Et malgré les tremblements non dissimulés, tu rentres ton numéro dans son portable. Un simple Nora pour l'associer. « I gotta go, but my shift ends in three hours. Text me. » Please. Tu lui rends son téléphone, avant de détourner le regard. Tu tournes les talons, ouvres la porte de l'infirmerie et disparais dans le couloir. Te précipites jusqu'au camion, où t'enfiles ton équipement en vitesse. Et cet échauffement dans ta poitrine, la course de ton cœur, ce n'est pas l'adrénaline de la mission qui se dessine devant toi.
Le palpitant qui continue de battre la chamade, alors qu’il est pourtant resté entre les mains de l’américain.
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Kit Lipewski

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MessageSujet: Re: to build a home // (kora).   to build a home // (kora). EmptyVen 30 Nov 2018 - 2:27

Les pulsions cèdent à l’appel du diable.
Le vice se plante dans ses yeux clairs. La respiration haletante. Le bas ventre dévoré par cet incendie qui débute. Le désir devenant trop lourd ; trop présent. L’envie de ronger sa peau de ses lèvres. L’envie de goûter ses cuisses et de la sentir se cambrer à chaque impulsion. Posséder Nora et graver son prénom contre son échine. Au fer rouge, au rythme de sa langue, au rythme de son palpitant. La posséder et l’empêcher de respirer autrement que par lui. La posséder et se rendre vivant, putain.
Y en a qui diront que c’est trop tôt. Y a en a qui verront ça comme une relation morte-née. Mais Kit, lui, il veut se pas poser de questions. Dix ans en taule à lutter contre ses démons. Dix ans à taule à se demander le goût de la vie à l’extérieure. Un an à partager l’existence de Nora au détour de lettres tendres et séductrices. Des mois à se retrouver seul et à faire grimper le désir en bouffant ses mots. Des mois à l’imaginer nue devant lui ; là où ses doigts se perdraient avec volupté. Trop tôt ; trop tard. Notion du temps dont il n’en a plus rien à foutre. Pas quand son existence a fait du surplace depuis trop longtemps maintenant. Nora, c’est pas une chienne. C’est pas une fille de plus. C’est pas comme toutes les autres qui ont essayé d’attirer son attention au travers des lettres. Nora, c’est tellement plus. Une peau maculée ; une carcasse brisée. Un sourire qui doit se perdre dans les désillusions à la nuit tombée. Ses peurs viscérales contées sur papier pour s’en délivrer. Kit qui a accueilli chacune d’entre elles. Blessures se calquant aux siennes. Peau à peau qui a débuté dès le début. Cette proximité, elle le rend dingue. Elle le fait vriller. L’esprit qui devient flou. La respiration saccage le creux de sa cage thoracique. Etau qui se serre, l’étouffe. Les lèvres de la poupée apparaissant comme son seul moyen de libération. Rédemption qu’il veut lui offrir en faisant courir sa bouche sur son corps. Panser chaque cicatrice de sa langue avec le regard aguicheur.
Il est pas dupe, Kit. Il voit le corps de Nora se tendre. Il remarque ses lèvres qui tremblent ; son regard qui peine à croiser le sien. Sa gorge qui se serre. Ses seins qui se débattent sous les couches de vêtements. Il n’aurait qu’à glisser une main entre ses cuisses pour comprendre une autre réalité. Sourire en coin sur sa trogne de connard. Amusement qu’il ne peut masquer. Parce qu’à cette seconde précise, Kit, il retrouve la vie. Le désir comme électrochoc au milieux de sentiments qu’il nomme pas. Et ce qu’elle est belle, putain. Même si elle est esquintée par la vie ; même si elle détonne par les blessures enfouies. Elle est belle à se damner, à se condamner au pire rien que pour la garder près de lui.
Ce ricanement qui borde ses lippes quand elle cause. Il secoue la tête à la positive et resserre l’étau de son corps contre le sien. Sa main contre sa nuque qui descend et dessine le contour de sa poitrine. La pulpe de ses doigts frôlant ces pointes durcies et exposées comme une oeuvre d’art. Les vêtements ne suffisant pas à cacher le trouble. Il s’y attarde durant des secondes éphémères. Son front cogne le sien. Leurs souffles battent à l’unisson.
— I did it, all the fucking time. And actually you're wet for me. That's right, no ? Y a pas de finesse dans ses mots. Mais c’est un gosse de la rue ; un gosse de l’anonymat. Le sale Polak qu’il entend encore au creux de ses oreilles. Sa main se faufile entre ses cuisses ; les forcent à s’écarter pour toucher l’éden avec volupté. Mais il n’en a pas le temps.
Une alarme retentit.
Et le fossé se creuse. Les corps éloignés. Les corps vaincus par une mélodie dévastatrice. Il peine à avaler sa salive, l’observe faire mais ne semble plus maître de quoique ce soit. Le regard pantois, comme son corps. Il serre les poings. Frustration qui devient trop vive. Frustration qu’il n’a pas été capable de tolérer une seule fois. Ça lui rappelle toutes ces instants où l’enfermement pesait lourd. Où la rage devenait si forte qu’il pensait au pire. Crever son co-détenu avec une lame de rasoir. Se crever tout court pour ne plus rien éprouver. Pensées macabres qui ont filé dans son crâne pour ne lui laisser aucun répit.
La carotide battante d’un accès colérique. Il lâche un soupire, son poing termine dans le mur de l’infirmerie. Et il se casse Kit. Il regarde les camions disparaître.
Scène qui vient le condamner sur place.
La même sirène ; les mêmes camions. Ceux qui ont effacé ses erreurs, ceux qu’il contemple avec avidité en rêvant que le feu ne s’éteigne pas. Les flammes apparaissent sous ses yeux clairs. Vision capable de le faire bander. Vision capable de réanimer sa chaire refroidie par le manque de Nora. Il salive, s’imagine les lieux de l’accident, revoit les flammes qui tapissent les alentours. L’odeur des feuilles cramées, l’odeur de ce hangar qui devient cendre.
L’odeur de la chaire brûlée à cause de mec qui y est passé.
Les effluves condamnent Kit. Il lutte. Il lutte si fort.
Les démons dansent. Et il se perd dans une valse incontrôlable.
fallait pas te barrer, Nora. J’fais n’importe quoi sans toi. j’redeviens ce monstre dont tu te lasseras tôt ou tard.
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