Cela ne fait qu'une poignée de jours que Jazz est revenue au bercail, à Brighton, après une longue épopée en mer tropicale. Le changement est radical, mais elle reprend bien vite ses marques et sa routine. Le temps gris l'a replongée direct dans l'ambiance automnale qui ne va pas tarder à s'installer sur les berges de la ville. Mais, et pour quelques jours encore, le temps était encore agréable et ses fesses encore moulées dans un mini-short en jean.
Aujourd'hui, elle avait laissé la curiosité et la gourmandise prendre le pas sur son emploi du temps, et elle s'était retrouvée à la fête foraine. Elle irait sans doute faire un tour au cirque plus tard – mais l'idée de dévaliser le stand de sucreries lui plaisait bien plus. Elle avait déjà plus ou moins fait le tour des installations, en espérant dénicher LE vendeur qui offrait des barbapapas au tarif le plus bas, mais force est de constater que le prix était le même sur tous les stands. Alors elle capitula et s'arrêta simplement au prochain qui lui offrait son plus beau sourire.

Repartant de plus belle explorer les attractions, sa précieuse barbapapa en main, elle se laissa distraire par les tours de passe-passe et les attractions à sensations fortes, celles qui s'élevaient à plusieurs dizaines de mètres de haut et dont il fallait se tordre le cou pour arriver à les suivre du regard. Malheureusement, ses pas ne suivirent pas tout à fait et Jazz se retrouva à percuter, sucrerie filandreuse en première, un pauvre inconnu qui n'avait rien demandé. Oops ! Je suis désolée !

Spoiler:

outfit | Si il y a bien une chose qui lui a toujours manqué dans sa vie à Jodie, ce n’est autre qu’avoir un enfant. Être mère avait toujours été l’un de ses plus grands souhaits. Et elle se voyait l’être, aux côtés d’Allen. Mais ça, c’était avant qu’il ne fiche tout par terre en le trompant. Ça l’avait brisée Jodie, même si elle essayait toujours de paraître forte devant lui et d’autres personnes de leur entourage. Elle n’arrangeait en rien les choses en le voyant de temps à autre et en ayant une relation assez particulière avec lui. Elle savait qu’elle ne pourrait jamais l’oublier, qu’il était celui qu’elle voulait. Et elle attendait avec impatience le jour où il reviendra vers elle, et où ils pourraient reprendre leur histoire. En attendant, Jodie se baladait dans Brighton, ayant fermé la boutique pour la journée pour se rendre à la fête foraine que la ville avait mise en place pour laisser partir l’été et laisser l’automne arriver. Mais pour le moment, Jodie voulait profiter de l’été encore un peu d’où par sa tenue assez légère. La magie des fêtes foraines avait le don de lui redonner le sourire, de lui faire oublier le temps un temps ses tracas quotidiens. Elle déambula sur le bord de plage en regardant à gauche à droite. Elle avait faim Jodie. Toutes ces odeurs de sucrerie animaient son estomac et alors qu’elle se rendait à un stand de barbe à papa, elle entra en collision avec une jeune fille parfaitement inconnue. Sa barbe à papa ne manqua pas de venir se coller à sa blouse et Jodie soupira longuement, mais souris poliment en voyant l’air désolé de la demoiselle. — C’est moi qui suis désolée, je me précipitais vers le stand de barbe à papa et je n’ai pas regardé. Ce qui était d’ailleurs bien vrai.

@Jazz Eaton

Il était déjà trop tard, quand elle sentit qu'elle perdait l'équilibre. Déjà trop tard quand elle sentit quelque chose la retenir. Elle, et sa barbapapa. Surtout cette dernière, d'ailleurs. Alors qu'elle commence à se répandre en excuses, elle ne voit que cela ; les nuages roses constellant la blouse d'une jeune femme. Sur le point de se prendre un savon bien mérité, même à son âge, Jazz ne peut s'empêcher d'être agréablement étonnée lorsque celle-ci assume partager les conséquences de cette collision sucrée.
Elle réussit même à lui tirer un sourire. Et bien, faut croire que c'est la barbapapa qui vous a trouvé en première !
Elle espère juste que l'inconnue ne va pas lui en vouloir pour essayer de détendre l'atmosphère. Avec moult précautions, Jazz tend une main vers l'un des molletons roses afin de le dégager de la blouse de son interlocutrice. Elle le laisse reprendre sa vie dans le vent – il finira sans doute par s'écraser sur un autre passant malencontreux, mais tant pis.
Sinon, je peux vous éviter de perdre du temps à comparer les prix de tous les stands ; ils se sont tous alignés sur 2 livres. Il y en avait un à deux pas, qui annonçait ce même prix sur les encarts colorés. Il fallait compter le double pour avoir une maxi barbapapa, mais honnêtement, celle que Jazz tenait était déjà imposante.

Les éclats de rire de ces enfants résonnent. Ils courent avec des confiseries à la main et semblent trépigner d’impatience à l’idée du spectacle qui s’annonce. Leurs parents peinent à les suivre et la scène paraît cocasse. Levi, elle arpente les allées de la fête foraine. Son regard est sombre, carnassier comme à son habitude. Elle traîne ses godasses sur le bitume et se dit que c’est l’endroit parfait pour berner son petit monde. Sa silhouette se détourne quand un gosse frôle ses jambes osseuses. Et sans réfléchir, munie d’une grimace sur les traits de son visage, elle pousse un cri. Un cri strident qui fait sursauter l’enfant au point qu’il manque de chute en arrière. Levi se rapproche de lui, se faisant impressionnante avant d’éclater de rire quand ce dernier file chialer près de sa mère. Petite nature pense-t-elle en repensant à sa propre enfance. Une enfance où elle a pas été épargnée. Où elle a pas eu le choix d’affronter ses peurs et les bosses de la vie. Grandir trop vite. Grandir trop seule. Constat édifiant de tristesse qu’elle préfère ignorer plutôt que de chialer. C’est pas une faible Levi. Alors elle s’éloigne et va se poser non loin d’un chapiteau. Paquet de cartes entre ses phalanges abîmées. Elle les fait rouler et commence à les étaler sur le petit muret à coté.
— allez, venez, qui a envie de découvrir ce que l’avenir lui réserve ?
Son gagne-pain. Son arnaque favorite. Tout ce qu’elle raconte d’une voix tendre et mielleuse. Tout ce monde qu’elle attire dans ses filets pour quelques billets.
Sans vergogne. Sans culpabilité.

@libre.

A la base, tu devais être là avec ta sœur. La sortie, elle était prévue depuis plusieurs jours déjà, depuis les annonces placardées sur les murs et passant à la radio. Y'a même le coach qui s'est rajouté à l'équation, en disant implicitement que la présence de l'équipe sur les lieux ferait plaisir aux actionnaires et aux sponsors. Mais Renata, elle t'a laissé en plan, juste avant d'partir.
Alors t'es là, seul avec tes mains dans les poches. Visiblement, tes collègues ont pas compris le message. Tu regardes autour de toi, à la recherche du moindre visage familier. Et quand tes yeux reconnaissent cette nana avec qui t'as couché la semaine dernière. Cette nana que t'as abandonnée comme un voleur sans la rappeler. Tu tournes rapidement les talons, Lorenzo. T'évites le drame que pourrait provoquer cette rencontre fortuite.
Glissant entre les silhouettes, noyant la tienne dans la masse, tu t'évades. Tu disparais du regard des autres. T'enfiles ta capuche, aussi. Comme si ça allait t'aider à te planquer. Tu contournes le chapiteau et alors qu'tu penses avoir trouvé un coin tranquille, y'a une voix qui te parvient aux oreilles. Tu ricanes, Lorenzo. L'avenir qu'elle te dit. Ton avenir, ta plus grosse douille. « Ok, bon courage. », que tu lui dis en t'plaçant face à elle. T'y crois pas à c'genre de connerie. Et pourtant, tu t'mets à espérer, comme un con. Qu'on te dise que ça va s'arranger.

@levi guthrie j'me permets chaton

Levi, c’est sa meilleure activité. Celle qui lui rapporte gros. Celui qui lui fait comprendre à quel point l’être humain peut être naïf. Assez débile pour croire à la pureté de ses paroles. A ses mots qui claquent dans l’air parfois chaud, parfois glacé. Voir les sourires s’étirer comme si les nouvelles pouvaient éveiller le bonheur, l’espoir d’un nouveau départ. Alors, elle se plaît la brune à étaler les cartes sur une table miteuse. Observer les autres de ses prunelles sombres et voraces. Et ricaner quand les gens se tirent en déposant les billets verts. Ceux qui comptent. La seule chose qui force Levi à continuer et à se complaire dans ce rôle de voyante. Comme quand ce gars approche. Un regard en sa direction et elle se dit que son visage il lui est pas inconnu. Les pensées s’égarent. La recherche de ce souvenir. De cette impression de déjà-vu dans une vie chaotique. Elle se rappelle de ce cliché. De ce magazine observé en errant dans les ruelles de Brighton. Une équipe de football. Les traits de l’inconnu dominant la première page. Un mec asphyxié par le fric, qui doit pas manquer de grand chose et qui doit aligner les courbures de l’échine avec les nanas de passage. Un mec qu’elle veut berner comme tous les autres.
Elle se penche vers la table et l’invite à se rapprocher un peu plus.
— Tire trois cartes. Et elle hausse les épaules en déballant son jeu. Ces visages qui trônent sur les morceaux cartonnés. Ceux qui sont censés prédire le bonheur, le malheur, un futur incertain que beaucoup cherchent à capter. Lui, il actionne la commande de ses phalanges. Elle détaille les cartes mais y a rien qui vient. Parce que tout n’est qu’illusion. Tout n’est que murmure de fausseté. Des mensonges insolents alors qu’elle l’observe.  — J’vois une personne. J’vois une histoire en suspend. Et ça a l’air de ton ronger. La prédiction bateau. Une probable histoire d’amour qu’elle image vraie. Comme si avec un type comme lui ça sonnait presque vraie. — Tu as pas l’air d’être prêt à te lancer. À assumer. Elle sait pas de quoi causer. Elle imagine. Elle balance. Elle observe son visage à la recherche de la moindre réaction pour continuer ses mensonges.
— Tire une autre carte si tu veux la suite.