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 après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia)
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MessageSujet: après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia)   après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia) EmptyMar 22 Mai 2018 - 17:23



on grandit vite entre les rues et les parcs et avec l'âge, on perd la pureté des âmes. affûter les lames quand la sûreté s'écarte pour survivre, le cœur doit décupler ses battements. on anticipe entre la lutte et les drames, les gentils types deviennent des brutes détestables. affûter les lames quand la sûreté s'écarte pour survivre, le cœur doit décupler ses battements

Chez Levi, ça tourne plus rond. Les paroles d’Ophelia reviennent en boucle pour hanter un coeur éteint. Sa froideur vient dépeindre sa peau de lait qui frissonne rien qu’en y repensant. Alors depuis, elle fait n’importe quoi. La brune s’enfonce dans une détresse rarement connue. Ses sens se déboîtent à cause de  la vodka, ses veines se gonflent sous l’impulsion de la dope. Elle perd le fil d’une vie baisée par procuration. Ses pas sont lourds. Sa carcasse se traîne et agonise sous le regard des gens qui s’en tapent. Elle a balancé son téléphone à la flotte refusant l’idée d’appeler la flic ou de revenir avec un vulgaire message. Le manque est présent, cruel et prenant. Il achève les couches de sa peau et ralenti chaque mouvement cardiaque. Levi, elle est à coté de la plaque. Sa rage est décuplée et beaucoup en ont fait les frais les derniers temps. Les mains enfoncées dans les poches, Levi traîne des pieds en direction du premier bar qu’elle va croiser. Rien ne compte plus que le besoin de sentir l’alcool dévaler au détour de sa gorge. Elle entend un sifflement derrière son dos. Les mots deviennent des insultes et des remarques sexistes. Y a trois types, le regard avide d’envie et les sens en éveille qui viennent la suivre. L’un passe devant sa silhouette l’emprisonnant de ce sourire vicieux. Levi ricane et crache à même ses pompes. Ça lui vaut une première gifle et son corps vient à être maîtrisé par le molosse. Il s’acharne en venant tenter de l’embrasser alors que sa tête vacille. Comme tout le reste. Le deuxième gars se point et vient rameuter son pied dans le bide de la gonzesse. Elle se tord de douleur et hurle à la mort, à un tel point que sa voix se brise. Puis durant quelques secondes, des minutes même, Levi se laisse faire. Elle accepte les coups et les encaisse un à un. Dans le ventre, au creux de ce visage blessé. Elle ferme les yeux et espère que le dernier jugement va sonner. Elle voit le visage d’Ophelia. La rupture qui se consume. La distance qui blesse. Elle revoit ses propres larmes, le sang sur le sol et les cicatrices à son poignet. Ses eux s’ouvrent et le réveil est brutal. La brune relève avec hargne son genou, rampe au sol en tentant de se défaire de cette étreinte. Une sirène résonne et des flics se pointent au loin. Levi se croit sauvée, alors que les agresseurs décampent sans même se faire prendre. Le corps étendu au sol, disloqué par la douleur, le visage en sang et ce petit sachet de poudre qui a filé hors de sa poche.
Elle s’apprête à demander de l’aide d’une voix détaillée mais son corps est soulevé par un homme qui lui passe les menottes. Pas le temps de dire quoique ce soit qu’elle est traînée dans une voiture sur la banquette arrière. Ses poignets brûlent de l’étreinte d’acier autour.
— Tu as vu ma tronche putain ?
Elle siffle les mots en se tournant vers le flic qui la force à avancer. C’est elle la putain de victime qui finit dans un poste de police. La brune, elle est habituée à cet endroit. Ses conneries ont su l’y conduire des centaines de fois. Et par chance ou malchance, Levi a toujours réussi à sauver sa peau. Mais là, c’est la goutte d’eau à des heures de souffrance. Des instants à taire les fêlures et à agoniser le coeur bousillé d’un trop plein d’ophelia. Le flic veut rien entendre et continue à la faire avancer au milieu de la pièce principale du commissariat. C’est quasi désert à cette heure-ci. Un autre flic vaque à ses occupations en tapotant sur les touches de son clavier.
— Ils auraient pu me tuer sans ton intervention et c’est moi qui finit derrière les barreaux !
Elle réussit tant bien que mal à se défaire du type en battant des épaules, puis se retourne vers lui. Un bleu teinte le contour de son oeil alors que sa lèvre est écorchée, béante de sang. Son regard est noir de colère. Y a cette brillance symptomatique d’un tas d’émotions qui filent. C’est tout le temps comme ça dans le coeur de Levi. Les sentiments viennent, dévastent, s’enfuient. Comme les gens qu’elle ose aimer au détour de ce palpitant abîmé. Levi, elle brise tout ce que ses phalanges osent venir toucher. Ophelia la première. Le constat est amer et vient renouer avec l’amertume qui déballe de son empreinte.
— J’suis sûre que t’es bien le genre de connard à tolérer les violences faites aux femmes.
C’est sûrement la phase de trop. Le flic vient l’attraper par l’épaule pour la traîner à la cellule de dégrisement. Un comble alors qu’elle est même pas ivre. Mais c’est pas ça qui semble poser problème alors que le type vient secouer le sachet de poudre sous ses yeux. Détention de drogue, putain. Elle souffle de plus belle et craque ses poignets au moment où il ôte les menottes. Sa peau claire est rosie par l’union forcée et la porte se referme. Les barreaux viennent lui brouiller la vue. Mais ce n’est rien en comparé de la silhouette qui arrive au loin, une pile de dossiers entre les mains. Son coeur s’effrite en une seconde à peine. Elle reconnait ses courbes, la couleur de sa peau, la forme de ses yeux, les traits qui tombent de fatigue ou de détresse, le choix est ardu. Elle ressent cette douleur qui écorche l’enveloppe de son palpitant. Ça l’empêche de respirer quelques secondes. Elle l’observe de ses yeux sombres, exposant à la lumière de tous ce visage abîmé par la connerie humaine.
— Manquez plus que ça.
Elle ricane d’un air nerveux et se recule pour s’assoir à même le sol, ramenant ses genoux vers son buste. Levi veut rien voir, rien entendre. Elle veut disparaître de la surface terrestre pour éviter Ophelia et tout ce que ça lui procure comme sentiment.
La détresse dépeint son visage.
L’enfer lui ouvre les portes.
L’accueil du diable, l’âme qui se souille.
La mort aurait finalement été la meilleure délivrance.
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MessageSujet: Re: après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia)   après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia) EmptyDim 27 Mai 2018 - 13:44

Elle est postée devant sa glace, le regard bercé de cernes rivé sur son propre reflet. Elle n’aime pas ce qu’elle voit, Ophelia, ce portrait fantomatique d’elle qui peine à faire écho à sa réalité. Elle déteste se regarder dans le miroir. C’est un retour brutal sur terre, là où elle peine à garder pieds, puisque c’est tellement plus simple de s’envoler, de partir en extase, à s’y perdre dans les nuages. Mais elle lutte comme elle peut, Ophe, à renier cet amour infinie qu’elle porte à l’alcool et surtout, ces sentiments dévorants qui hurlent le nom interdit. Celui de Levi, son poison, son eau de vie. Elle la tire vers le bas, mais élève son cœur toujours plus haut. Il y a aucune logique dans cette relation, aucune prise où elle peut se raccrocher ne serait-ce que pour reprendre son souffle. Alors, elle se laisse happer la plupart du temps, la policière, mais pas la fois dernière. Elle a réussi à lui tenir tête, à faire front. Mais à quel prix ? Finalement, sonne l’heure d’aller au travail. C’est comme une mise-à-mort pour Ophelia qui ne supporte plus ce travail qui l’épuise psychologiquement. Et pourtant, elle souffle devant sa glace pour se redonner du courage, puis elle boutonne le haut de son uniforme pour créer l’illusion de la perfection alors que ses longs cheveux sont domptés en un chignon sévère. Elle se jette un dernier coup d’œil, l’air de dire : « Tu peux le faire. » Puis son visage se tend sous le poids du rôle qu’elle doit jouer. Celui de la policière audacieuse et professionnelle. Celui de la femme à qui on donnerait le bon dieu sans confession. Et ça marche, toujours, parce que les gens voient ce qu’ils ont envie de voir ou tout du moins, ce que Ophelia veut bien leur montrer. – Ophe, tu peux t’occuper des dossiers sur mon bureau s’il te plait ? Un sourire faussement poli et le voilà déjà parti. Son chef, il sait qu’elle ne dit jamais non, Ophelia, surtout depuis sa blessure. Et elle préfère ce genre de tâches, parce que le terrain, elle ne le supporte plus. L’angoisse permanente de pouvoir y laisser sa vie. Et pourtant, elle devrait s’en foutre, vu ce qu’elle en tire, à se laisser sombrer, à vriller chaque fois qu’il y a un de ses vices dans l’équation. C’est un putain de gâchis de vie, Ophelia. Elle ruine tout ce qu’elle touche, à commencer par elle-même. Mais quand elle est au travail, elle se perd dans cet alter-ego qui lui permet de garder la tête hors de l’eau. C’est la personne qu’elle aurait pu être, si seulement elle n’était pas si faible. — J’suis sûre que t’es bien le genre de connard à tolérer les violences faites aux femmes. Il y a une voix familière qui la tire de ses rêveries. Elle tend l’oreille pour rassurer son cœur en alerte, mais elle se heurte à présent au silence qui la laisse mariner dans son incertitude. Sa respiration se bloque, sa gorge se serre. Elle panique, pas prête à confronter Levi et certainement pas ici, dans ce lieu où elle met tout en œuvre pour garder ses secrets enterrés. Son sang ne fait qu’un tour. Les pensées de son esprit aussi. Mais bercée par le silence de ces murs gris et froids, elle se dit qu’elle a sans doute imaginé des voix. Et ce n’est pas très étonnant à ses yeux, puisqu’au fur et à mesure des années, Ophelia se fait de moins en moins confiance. Ses sens la trompent sans arrêt. Elle n’y prête plus vraiment attention. Alors elle tourne la tête et se rend dans le bureau de son chef pour récupérer les dossiers. Elle les prend, mais sa tête n’arrive pas à se défaire de cette voix qui se répète en boucle. Elle peut sentir le tonnerre gronder d’avance, la tempête arriver. Elle a un mauvais pressentiment, quelque chose de fort qui le retourne l’estomac. Ses mensonges ne la couvriront plus pour très longtemps. Elle le sait. Alors elle s’empare de toute la paperasse puis s’enfuie à grandes enjambées de ce bureau, mais dans sa course, son regard croise furtivement celui de Levi. Supplice. Elle détourne les yeux et l’ignore, à deux doigts de céder à la panique. Elle fait lourdement tomber les dossiers sur son bureau, puis elle s’évade aux toilettes. Une fois la porte fermée, elle peut se laisser aller. Elle respire fort et son monde semble s’écrouler à mesure qu’elle prend conscience de la situation. Elle détache les premiers boutons de sa chemise puis ouvre la fenêtre pour pouvoir respirer. Il est l’heure d’assumer ses actes. Dans son boulot, avec Levi… Et on ne peut pas dire que ce soit son point fort. Alors, après plusieurs heures perdues entre son travail et ses angoisses, elle se décide enfin à s’échapper pour se rendre dans la cellule de dégrisement. Et au travers des barreaux, elle peut y voir Levi et un morceau de son cœur, aussi. – Pourquoi t’es là ? Qu’elle murmure de peur de rameuter tous ses collègues.
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MessageSujet: Re: après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia)   après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia) EmptyDim 27 Mai 2018 - 17:17

C’est toi, c’est moi.
C’est nous, c’est la mort.
L’ange macabre soulève le coeur. Il ronge tout sur son passage.
La tempête des sens qui devient un tatouage aux tréfonds des entrailles.
Levi, elle crève.
Levi, elle se croit forte et croule.
Elles se regardent, perdent pieds et Levi comprend.
Elle ressent un truc indéfinissable.
Elle est foutue.
L’instant, lui, dure une seconde mais devient un suspend déchirant. L’attrape-coeur qui ravive la flamme et pourrit les âmes. Levi, la tronche abîmée observe l’ange des désillusions s’éloigner. Ophe prend la fuite d’une situation qui n’est qu’un fossé où les cadavres périssent. Une douleur intercostale dévore les parois et sa tête cogne contre le mur de la cellule. Elles finiront par crever de l’incompréhension qui subsiste. Elles perdront la notion de tout quand leurs coeurs brûleront de sentiments asphyxiants. Alors Levi ferme les yeux sur sa vie, sur le monstre qui dévore tout. Cette petite voix qui s’excite dans son crâne et lui rappelle la misère de son existence. Double conscience qui dépose un couperet à même sa gorge, bousillant ses certitudes et cette confiance sans égale. Elle plisse davantage les yeux, une main contre son oreille, espérant que ça suffise. Mais c’est pas le cas, surtout pas quand la voix devient un soupire. Un son que même malentendante, elle pourrait accrocher. Ophelia se tient tout près des barreaux. Un regard suffit à plonger en enfer. Sa peau frissonne et imagine sa bouche qui danse dessus.
Elle craque les phalanges qui ont souillé le sien si souvent. Sa bouche s’entrouvre et crée une douleur face à cette coupure encore béante de sang. La flic murmure, planque ses sentiments et fait profil bas. La question fait ricaner Levi. Elle ne la regarde pas. Ses yeux sont rivés sur le mur miteux, à moitié défoncé par les taulards de passage.
— Pour faire du tricot, ça se voit pas ?
La réponse est cynique. Le ton lui devient un par-terre de glace. Levi ne veut pas en dire plus. Ophelia n’aura qu’à demander à ses collègues qui frôlent la misogynie. Coupant court à la distance, elle se lève non sans mal et vient vers l’agneau. Ses phalanges écorchées entourent les barres d’acier et son front cogne. Elles sont si proches mais si loin. Les coeurs sont atteints et nourrissent des ressentiments fétides. Les ténèbres ont déposé de leur empreinte, ramenant le trouble. Levi a la nausée de se retrouver dans une telle situation. Fragile dans cette cellule, blessée par ces types et le myocarde à l’agonie à cause de la distance avec la flic. Elle humidifie sa lèvre et l’odeur métallique du sang lui file la nausée.
— Pourquoi tu chuchotes ? Tu as honte de moi ? De nous ?
Nous.
Ce nous qu’elles n’ont pas expérimenté.
Ce nous qu’elles ont laissé pourrir.
Ce nous qui est venue dévorer ce qu’il reste de pur chez eux.
Ce nous que Levi veut revivre.
Ce nous pour lequel elle serait prête à tuer.
Levi, elle comprend ce qui se passe. Ici, les apparences sont victorieuses. La flic ne veut pas éveiller de soupçons. Elle tient à sauver sa peau. L’arnaqueuse pourrait sortir le grand jeu. Devenir provocante, frôler l’insolence et la méchanceté pour confronter l’agneau à sa vraie vie. L’addiction qui cogne dans ses chaires. Celle qui ne suffit pas à la rendre plus heureuse, à gommer les blessures. Elle pourrait continuer à faire de sa vie un enfer et incarner dans sa splendeur le monstre tant redouté. Pourtant, Levi n’y arrive pas. Sa bouche est paralysée. Les pulpes tremblotent et lui confère cette fragilité sans égal. Malgré tout, la virulence de son regard est plus forte. Elle la toise tel un animal blessé dont la carcasse n’est pas réparable.
— Oh, excuse-moi, il n’y a plus de nous.
Le constat glace le sang. Un frisson s’accapare la trajectoire de sa colonne vertébrale. Chancelante, Levi recule. Elle se fait glisser sur un banc de fortune et baisse les yeux. Ses billes endeuillées par les flammes sataniques dépose une couverture fragile. Elle s’amuse mécaniquement avec ses phalanges et tente d’effacer les traces coagulées du sang. Leurs chemins n’auraient pas dû se croiser. La flic et la dealeuse. La flic et l’arnaqueuse. Le bien et le mal. La douceur et l’abrupte. La tendresse et la violence. Le paradis. Les enfers. Elle y plonge rien qu’en la fixant, en détaillant ce visage dont chaque trait est mémorisé à l’exact. Levi, incapable de se débarrasser de cette emprise. Le coeur lourd de la confrontation finale. La fin du chapitre sans suite au film sordide. Elle mordille sa pulpe et relève les yeux vers Ophe.
— J’sais pas ce qui est le plus douloureux. Mes blessures ou te revoir.
Le vrai scandale il est là. Levi qui s’abandonne. Levi qui réalise que parfois, on s’attache. Levi qui comprend à quel point les vrais sentiments, ils dansent, déchirent et bousillent. Et si crever de douleur lui permet de revivre ça, c’est sa main qu’elle veut tendre à Ophelia.
Attrape-moi.
Je t’attraperai.
Reviens.
Je serai là.
Ophelia, t’es ancrée à jamais.
L’indélébile présence.
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MessageSujet: Re: après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia)   après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia) EmptyMer 30 Mai 2018 - 23:38

Ce rire lui glace le sang, elle ne le supporte plus, si bien qu'il fait pulser la violence dans ses veines lessivées d’avoir été trop longtemps souillées. C’est ça qui la frustre chez Levi : elle n’en fait qu’à sa tête, sans se soucier une seule seconde des sentiments des autres. Elle se fout ouvertement de sa gueule et elle vient cracher ses mots d’amour faussement mielleux avant de mieux retourner le couteau dans la plaie. Ophelia, elle aurait préféré ne jamais la rencontrer. Mais c’est chose faite, et après une chute mirobolante et être tombée de bien trop haut, elle ne peut nier l’évidence : elle l’aime. Plus que de raison. Et ça lui serre le cœur de se l’admettre, mais beaucoup moins que ces hématomes qui défigurent la peau bien trop parfaite de sa poupée délétère. Pourtant, elle n’en fait rien, Ophe. Elle se tait et elle garde ses inquiétudes pour elle, parce que sa fierté lui reste bloquée en travers de la gorge. Levi sait vraiment la faire sortir de ses gonds et c’est bien ça qui la terrorise. Elle lève les yeux au ciel et un soupire ponctue ce mouvement synonyme de mépris ; de l’amour à la haine, il n’y a qu’une fine ligne si facilement piétinée, à l’image de son cœur poignardé qui peine à la maintenir en vie. – J’vois que tu donnes toujours dans l’humour de qualité, qu’elle répond froidement, sa bouche déformée par l’agacement naissant qui mesure la tension palpable. Elle la fixe alors que Levi se lève pour venir jusqu’à elle. Il n’y a rien entre leurs corps, si ce n’est quelques barreaux, mais en réalité, elles sont à mille lieux l’une de l’autre. Il y a ce gouffre immense où s’entassent leurs fiertés et les non-dits qui rôtissent sous le soleil noir de leur amour infecté. Et ils auront le temps de cramer avant que l’une d’elles ne fasse le premier pas. Il y a trop de choses en jeu. Et ça n’en vaut peut-être pas la chandelle. Elle se le répète tous les jours, Ophelia, mais ça l’empêche pas de sentir le souffle chaud de Levi s’écraser contre ses lèvres. Putain de barreaux qui lui coupent l’herbe sous le pied, qui paralysent son impulsivité. Elle les maudit mille fois. Elle les remercie mille et une autres. – Je chuchote parce que contrairement à toi, j’ai pas besoin de me donner en spectacle tous les jours de ma vie. C’est balancé comme une gifle alors qu’elle a le regard assassin. Ce qu’elle rêve de la crever, juste un peu, simplement pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Œil pour œil, cœur pour cœur. Et elle a la revanche au bord des lèvres, Ophelia, à défaut de pouvoir lui présenter des excuses ou de mettre sa fierté de côté. Elle préfère tout perdre ou clamser plutôt que d’avouer ses torts. Et elle se dit que de toute façon, son foie tiendra pas bien la distance, alors autant rester bornée. Elle la jauge de son regard couleur marron glacé, mais les paroles de Levi lui décrochent un rire tout aussi arrogant que celui qu’elle a l’habitude de lui donner, à croire que l’élève apprend plutôt bien du maitre. Mais elle pense à ses collègues, Ophelia et elle se reprend, éclaircissant sa gorge pour enchainer sur de nouveaux murmures. – Ah, parce qu’il y en a déjà eu un ? J’le savais pas. Tout ce que j’ai toujours vu c’est… toi. Sa voix ne monte pas bien haut, mais les mots n’en sont pas tendres pour autant, bien au contraire. Ils sont aussi meurtriers et acérés que les flèches avec lesquelles elle l’a touché en plein cœur.  Tous aussi affutés que les lames qu’elle lui a planté dans le dos. – Toi et tes désirs. Toi et tes envies. Toi et tout ton bordel. Celui qu’elle a laissé dans la tête de la flic. Elle lui en veut, terriblement, parce qu’elle n’avait pas besoin de ça, Ophe, elle n’avait pas besoin d’un merdier de plus à gérer. Même s’il est aussi merveilleux que mortel et qu’il répond au doux nom de Levi. – Je pourrais te dire la même chose. Ça fend l’air pour parvenir jusqu’aux oreilles de l’arnaqueuse à la chair abimée. Elle est malsaine Ophelia, parce qu’elle tente coûte que coûte d’avoir gain de cause, histoire d’effleurer l’illusion éphémère d’avoir le contrôle sur quelque chose - n’importe quoi, du moment que ça lui tire la tête de l’eau ou plutôt, de la vodka. – Mais t’as de la chance, parce que moi au moins, j’suis pas à l’origine des deux. La douceur est morte et avec elle, l’empathie de la policière qui ne répond plus qu’à ses mauvais penchants. Pourtant, son visage n’est plus aussi dur qu’avant. Comme si cette triste constatation lui faisait du mal au point d'en oublier sa colère. Juste quelques instants.
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MessageSujet: Re: après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia)   après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia) EmptyJeu 31 Mai 2018 - 1:03

— Tu chuchotes parce que contrairement à moi, tu as besoin de mener ta petite comédie. Mais bravo continue, bientôt tu vas décrocher les étoiles.
Chaque lame acérée est plantée entre les côtes de la flic. Et Levi, elle tient bon face à la douleur causée. Les mots sont maniés avec une froideur démesurée, une aisance à appuyer sur chaque pore blessé de son échine. Les billes se toisent comme dans un corrida où un seul gagnant se relèvera. L’allure déplorable de la discussion efface les doutes et montre à Levi que ce ne sera pas elle. Le corps démontée par la violence des rues, la lèvre sanglante des coups ravalés sans sourciller. Elle a mal des fantômes de la scène passée. Encore plus mal de ce que Ophe exprime de ses lèvres tranchantes. Sa bouche n’est qu’une arme de guerre et l’armistice devient une denrée rare, cachée sous un amas de dévastation. Elle l’observe, l’écoute, imprime chaque mot, chaque lettre qui suffisent à lui donner envie de crever. Le revers de sa main efface la perle rouge qui tombe contre son pantalon crasseux. Regard assassin autant que son attitude. Encore une fois, les torts deviennent une seconde peau pour Levi. Ophelia vient la coudre de ce fil invisible, enfonçant l’aiguille et lui volant toute notion de bon sens.
— Oui, exactement. Moi, moi, moi. Levi tu n’es qu’un monstre, ton existence est un fléau. As-tu pensé au suicide pour cesser de tuer ton petit monde ?
La baignoire est remplie d’eau gelée.
La lame de rasoir tente le bout de ses doigts.
Levi, elle a le regard vidé. L’âme épuisée.
Sa tête contre le rebord. Les cuisses relevées dans cette eau qui recouvre à peine sa peau.
Les larmes courent sur son visage.
C’est la première fois de sa vie, qu’elle chiale comme ça.
Elle a quinze ans.
Comment la mort peut-elle sembler libératrice à cet âge ?
La lame tape sur son poignet une première fois.
L’eau devient le refuge du liquide pourpre.
Prête à l’enfoncer au travers des couches de peau, muscles et tendons.
C’est une main qui vient la stopper. Vic.
Le corps extirpé de l’eau, pris dans ses bras.
Un garrot sur la blessure pour effacer le pire.
Une cicatrice encore formée d’un instant où la mort devenait libératrice.
La réminiscence devient une claque dans le visage. Ses yeux se ferment sur les années écoulées et cet instant précis. L’existence bafouée sur un désir de disparaître. Crever en se vidant dans une baignoire. Le tableau dramatique cogne de plein de fouet. La violence est telle que son ventre se tord et les poings se serrent. Ceux où apparaissent l’unique vestige de cette tentative avortée de perdre son combat face à la vie. Elle observe la flic et ses pupilles trahissent les émotions présentes. La gorge serrée par une brûlure telle que les mots sont aux abonnés absents pour quelques minutes. Les mains recroquevillées sur ses cuisses dont l’ossature se dessine. La bile au bord des lèvres. Vic est venue la sauver. Elle a vu le pire et le meilleur. Les émotions. Les larmes. Les coups de sang. Les coups d’amour. Les rires. Les moqueries. Les sentiments approximatifs et la vérité la plus dégueulasse.
— J’y ai pensé, Ophe. Est ce que me voir morte te rendrait plus vivante ? Je peux me tailler les veines, tu viendras danser dans la marre de sang.
Levi le ferait pour la délivrer du poids sur son coeur. Elle attraperait le premier objet tranchant pour venir le planter dans ses poignets. D’abord, il s’agirait de quelques gouttes. Puis d’une flaque qui s’étalerait autour de sa silhouette inerte. Le dernier souffle serait une ode à son amour pour Ophelia. Amour. Le mot transperce ce corps fragilisé. Il vient égosiller ses chaires et tordre chaque muscle. C’est violent de réaliser qu’avant ça, ce sentiment n’a pas été atteint. Apogée de l’ignorance pour celle qui manie les émotions comme des poignards. Alors elle soutient ses yeux, se relève, s’avance et attrape les barres d’acier.
— Je me suis transpercée le coeur de cette douleur moi-même. J’ai pris le poignard pour me l’enfoncer au bord des entrailles. Sauve ta conscience. Tu te crois responsable de rien ?
Levi devient un animal blessé. L’animal qu’on retrouve sur le bord de la route, le corps abimé à peine vivant. Celui qui reste sur ses gardes pour se défendre et pour continuer à marquer l’empreinte de son territoire. Son front colle aux barreaux et elle l’observe dans un silence qui devient une religion à la douleur. Elle marque une pause mais la brillance de ses billes n’est plus qu’approximation. Sa voix déraille sur les dernières notes. La réalité vient la transpercer de plein fouet. Le myocarde est amoché, balancé à terre. Ophe danse dessus de ses pieds graciles. Levi quitte ce monde durant des secondes oppressantes. Elle revoit chaque image avec une précision folle. La première rencontre. Le sourire sur ses lèvres face à la poupée. Le baiser qui a scellé un désir dont l’empreinte à dénoter sur leurs peaux. Les premiers éclats de voix. La complicité. Les instants où les sourires semblaient sincères. La dispute finale. Le couloir sombre. Les étoiles en abîme. Les rires gras et grotesques. Levi à terre, incapable de saisir comment tout a déraillé.
— Tu es responsable de me rendre folle. Tu me déchires le coeur de sentiments qui me font cramer comme une agonie. Tu as crée une dépendance pire que toute la came. Et ça me bousille. Mais, pardon. Ça doit un duel entre moi et moi qui provoque ça.
Elle, la personne égoïste et nauséabonde dont Ophelia a raconté l’histoire quelques secondes auparavant. Les mots s’échouent près des lèvres de la flic, dans un soupire, une supplication de la laisser en paix. Elle ose rouvrir les yeux. Les larmes salées ébrèchent son visage. Ses joues et la plaie béante à sa lèvre, créant un contraste édifiant de douleur. Pleurer aussi, elle sait pas le faire d’habitude. Garder les émotions, les enfouir si loin que rien ne peut les réanimer.
Elle voit son visage s’humidifier.
La larme tombe au sol souillé par le sang.
La respiration est saccadée dans un rythme d’enfer.
Les ténèbres se cachent derrière la silhouette en face.
Le mot douleur devient une paire sans égale avec l’amour.
Et l’amour s’éteint, incendié par les pleurs, incendié par leurs fiertés.
Levi déploie ses ailes vers les cieux imaginés dans ses rêves de délivrance. Elle observe la flic, la maudissant de causer tant de fêlures. Puis, sa main empoigne son abdomen. La feinte d’une douleur sans égal se déroule. Tout n’est que mensonge. Une mascarade qui se damne pour un peu de liberté. La brune tombe sur le banc miteux. Sa main se hisse dans les airs pour gagner le regard du flic au loin.
— J’ai terriblement mal au ventre et ma lèvre ne fait que saigner. J’dois être examinée. Je vous en prie.
Le supplice de sa requête n’est rien face à celui qui implose autour de sa carcasse. Ce corps froid qui pourrait pourrir sans grand mal dans un recoin de la ville. L’univers en témoin de sa chute. Les secondes paraissent des minutes là, au bord du précipice formé par ses larmes. L’agent finit par arriver, l’aide à se lever pour la conduire à l’infirmerie. Levi passe devant Ophelia dans l’ignorance la plus totale. La porte se referme. L’attente de soins débute. Levi allongée sur un brancard de fortune. Les yeux gonflées par les larmes. Le corps tordu d’une douleur nommée ophelia. Chaque partie de sa peau vient à l’appeler, chaque partie devient orpheline.
A la vie, à la mort.
Celle qui gagne à chaque fois.
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MessageSujet: Re: après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia)   après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia) EmptyMer 13 Juin 2018 - 0:58

Elle la regarde, le silence au bout des lèvres comme seul allié. C’est de la folie – une mascarade. Un rêve qui frôle le cauchemar duquel elle ne se réveille pas, jamais. Elle l’aime autant qu’elle la déteste, le serpent dans son jardin d’éden. Et elle en souffre, Ophelia, de la voir dans un état pareil, parce qu’elle aimerait apaiser ses maux et calmer ses souffrances, mais elle ne serait que le pantin qui courbe l’échine face à la seule volonté de Levi. Et elle n’en est pas capable, la policière, de lâcher prise – de tourner le dos à cette fierté qu’elle a trop de fois négligée au profit d’un amour qui la consume tantôt à petit feu, tantôt à grandes flammes. Des flammes qui font écho à l’enfer merveilleux dans lequel Levi a plongé sa vie. Elle est accro. Malgré les mensonges, malgré les mots gorgés de venin – il y a des choses qu’on ne peut pas nier, même si elle lutte de toutes les fibres de son corps. Elle aimerait ouvrir la porte de la cellule pour foncer dans ses bras, lui dire des choses qu’elle ne s’avoue pas, calmer la noirceur qui danse sous sa peau à mesure qu’elles se détruisent. – Arrête de dire des conneries pareilles. Putain, mais tu vas me rendre tarée. Les pensées fusent à vive allure. Et elle perd pied, Ophelia, tiraillée par ces sentiments contraires qui l’accablent alors que l’uniforme l’oblige à ne pas hausser le ton. Elle murmure, mais les mots sont prononcés avec passion. Cette même passion qui fait qu’elle est incapable de résister à Levi. Elle peut s’en convaincre quelques jours, mais l’illusion ne dure que très peu de temps. La junkie a besoin de sa dose. Triste réalité. Et elle se prend les mots tranchants de la voleuse comme des gifles qui la mettent à terre, un peu plus à chaque fois. Elle accuse méchamment le coup, goûte à se propre médecine et le retour de flammes est violent. Elle pensait pas, Ophelia, qu’elle pouvait la mettre dans un état comme ça. Elle pensait naïvement être une conquête parmi tant d’autres. Une épine dans une botte de foin qui s’acharne à aimer sans l’être en retour. Elle est sonnée. Et son regard se perd entre les murs crasseux de la cellule de dégrisement où est enfermée Levi. Et avec elle, son cœur. – Pourquoi ça peut pas être simple ? Qu’elle murmure, prête à rendre les armes alors que son ton est davantage plaintif. Ouais, elle aimerait que les choses soient comme dans les films – des cœurs qui battent à l’unisson, des rires, un premier appartement, des enfants, des animaux. Les choses que font les autres. Les gens normaux. Et cette pensée la blesse terriblement, parce qu’elle ne peut s’empêcher de penser qu’elle ne sera jamais comme eux, qu’elle ne sera jamais assez saine d’esprit. Elle observe Levi et la scène lui retourne le cœur. Ses larmes font appel aux siennes, mais elle se retient, de toutes ses forces, à s’en faire mal, mais sa gorge se serre violemment et les douleurs qui la terrassent se noient entre elles. Elle passe ses doigts fins à travers les barreaux pour essuyer les larmes de Levi du revers de son index et son doigt s’échoue contre les lèvres abimées de celle qui a volé son cœur. Il y a plus que le silence pour bercer leurs âmes en peine. C’est le calme avant la tempête. Avant le grand jeu d’actrice de Levi. Et il y a plus que le mépris et l’ignorance pour accompagner Ophelia alors qu’elle voit la silhouette familière s’envoler au bras de l’un de ses collègues. Les heures tournent lentement. Et elle sursaute sur sa chaise à chaque fois qu’elle entend du bruit, parce qu’elle guette, la policière, elle est à l’affut. Elle ne peut pas en rester là, mais Levi ne revient pas. – J’dois l’interroger. Elle sourit, aussi polie qu’à son habitude alors que l’infirmière disparait pour lui laisser la place. – Qu’est-ce que tu veux à la fin ? Qu’est-ce que tu attends de moi ? Il y a plus de place pour les non-dits. Elle a besoin de réponses, Ophelia, elle a besoin de la comprendre.
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MessageSujet: Re: après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia)   après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia) EmptyDim 1 Juil 2018 - 13:19

Ses yeux se perdent dans le vague. La respiration haletante dépeint son angoisse. Le tourbillon des émotions qui brisent ses ailes. L’envol stoppé avant le décollage. Les rires sarcastiques s’éloignent et ne sont plus qu’un vague souvenir. Elle est seule Levi. Retour à la case départ. Retour à cette empreinte qui anime son échine depuis l’enfance. Elle fait craquer ses phalanges. Ces dernières viennent s’accrocher au brancard sur lequel son corps git à l’abandon. L’infirmière est dans un coin. Elle prend des notes quand les mots de la prisonnière sont absents. Sa bouche s’entrouvre, prête à déverser sa haine, prête à laisser le mal guider ses paroles. En vain. Rien n’y fait. Elle se mure dans les silences douloureux, les regards qui assiègent son corps. Le visage d’Ophelia trône en héroïne ratée au milieu de ses pupilles dilatées par les doutes.
Elle a mal.
Elle hésite.
Elle plonge dans l’inconnu.
Elle se perd dans les enfers.
Elle a mal.
Elle hésite.
Elle veut stopper la manège.
Et quand Ophelia arrive dans l’infirmerie, ses sentiments ne font que s’emmêler un peu plus. La brune se redresse brusquement et sent sa cage thoracique s’emballer. Les mouvements sont irréguliers. Ils battent d’une sonorité que seul le diable peut entendre. Le palpitant à l’exil de tout ce qu’elle n’ose plus dire. La question de la flic résonne comme un couperet. Durant plusieurs secondes, plusieurs minutes, la réponse nargue la courbure des lèvres abimées de Levi. Elle veut répondre. Balancer les mots sans aucune logique. En vain. Elle n’y arrive pas. Elle est paralysée. Les muscles atrophiés. Les lèvres mutines. Le myocarde errant sur la corde raide. Celle causée par la flic. Celle causée par tout ce qu’elle éprouve sans oser le dire tout haut.
Elle baisse les yeux.
Elle alimente le silence d’un soupire lascif.
Elle descend du brancard.
Un pas. Deux pas. Trois pas.
Ses doigts effleurent la petite vitre crasseuse.
Elle dessine une forme anodine.
Elle se perd dans ses pensées.
Son coeur va exploser.
— Je te veux toi. Y a jamais la forme, ni la manière, mais toi. C’est toi que je veux.
Elle laisse les mots résonner. Avec autant de surprise que de stupeur. Avec autant d’hésitation que de maladresse. Le premier aveu de sa part qui regorge de sincérité. La manière n’y est pas. L’amour ne triomphe pas de douceur et de bonheur. Tout est noir dans le paysage. Ça ressemble aux bas-fonds des enfers dans lesquels elle crève de toute cette incompréhension. Elle ne sait pas aimer Levi. Elle a jamais eu l’occasion de le faire. Les sentiments montés à l’envers qui valaient mieux que toutes les démonstrations de l’affectif. Ces derniers temps sans la présence de la flic ont suffit à l’éreinter. Elle a perdu le fil de tout. De ses mensonges. De sa force de caractère. De son sarcasme. Du petit monstre qui nargue ses entrailles depuis des années. Elle la voyait partout. Même là où elle ne devait pas être. En tirant sur sa clope, en snifant un rail de coke, en se défonçant le foie à la téquila. Un mal pour un mal pour éradiquer le pire. En vain. À chaque fois, ce ne fût qu’un putain d’échec.
— J’ai essayé de t’oublier. De te détester. D’en baiser d’autres pour me persuader que tu étais qu’une gonzesse de plus.
Ça aurait été bien plus simple pour Levi. Oublier. Arrêter de se torturer. Arrêter d’avoir la sensation qu’une lame tranchante défonçait sa carotide à chaque seconde qui s’écoulait. Ça n’a pas fonctionné. Ophelia est venue bousiller tous les idéaux de l’arnaqueuse. Le coeur en abîme de ces mots chagrins. Le coeur en abîme de cette absence aussi pesante qu’étouffante.
—  J’ai pas réussi. J’ai perdu la bataille, tu vois ? J’ai toujours fonctionné comme ça. Détruire les autres avant de me détruire moi. Mais cette fois-ci, c’est moi qui rend les armes. Tu as gagné.
Gagné quoi ? Elle n’en sait rien Levi. Sûrement de la voir au sol. Une chute de plusieurs mètres à même le bitume. Une chute qui a défoncé son coeur, son âme. Une chute qui ne l’aide pas à y voir plus clair. Une chute qui lui fait réaliser à quel point sa présence est nécessaire. À quel point, elle a besoin de la chaleur de son corps. De son sourire qui se dessine sur sa peau nue. De son souffle brûlant qui dansent à proximité de ses lèvres. De ses mots doux qui défient l’existence. Tout. Elle a besoin de tout. Pourtant, c’est à peine si elle arrive à le démontrer. La pudeur gangrenée par l’envie. Elle lâche un soupire Levi. Incapable de se retourner vers la flic. Incapable de soutenir son regard après tout ça. Sa main reste ancrée à la froideur de la vitre. Et ses yeux se ferment. La brune part à la recherche de l’accalmie aussi courte soit-elle.
— Tu me manques.
Une voix brisée.
Un soupir qui entoure les trois mots.
Un aveu absent.
Un aveu déguisé par la pudeur.
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MessageSujet: Re: après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia)   après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia) EmptyDim 1 Juil 2018 - 23:51

Le silence est plus lourd que les maux qui écorchent son âme depuis trop longtemps. Et elle a peur, Ophelia, de ce verdict latent qui l’entrainera six pieds sous terre. Il ne se passe que quelques secondes, mais dans sa tête – dans son cœur, le temps s’arrête. Et il n’y a plus que sa respiration haletante et les non-dits demeurés au bord des lèvres pour meubler le calme olympien qui règne dans l’infirmerie alors que ses yeux sont rivés sur l’objet de son affection. Elle la regarde, mais en réalité, elle la supplie – de mettre un terme à ce chagrin qui l’habite, de mettre un terme à cette mascarade, mais pas à elles, pas à cette histoire, même si elle est vraisemblablement flinguée. Elle ne peut pas y renoncer. C’est trop tard pour faire marche-arrière, au risque de la crever. Elle se fait docile et douce, à attendre au bout de la pièce comme dans le couloir de la mort. Il y a la lame aiguisée du bourreau qui menace, mais elle garde l’espoir infime que ce n’est pas la fin, parce que ce n’est pas concevable à ses yeux. Et pendue à ses lèvres, elle attend sa sentence qui tarde à tomber. Mais elle se révèle bien plus douce que douloureuse et dans son cœur, c’est une fête qui bat son plein. Un ascenseur émotionnel qui lui donne le tournis, mais qui fait naitre en elle un sentiment plus chaleureux que ceux qui l’animent d’habitude. L’inattendu la trouble et lui scelle les lèvres alors qu’elle continue d’admirer cette silhouette qui se refuse à elle. Sa poitrine se soulève au rythme des battements de son cœur qui n’en fait plus qu’à sa tête. Et ça tambourine à tout rompre, là-dedans, parce qu’elle ressent la même chose et qu’elle n’arrive pas à croire que ce soit le cas du côté de Levi. C’est absurde et insensé et elle aimerait qu’on la pince pour la tirer de cette rêverie qu’elle peine à comprendre. Et pourtant, Levi est bien réelle. Et les sentiments qu’elle a pour elle le sont aussi, malgré ses nombreux efforts pour se faire croire le contraire. – J’veux pas que t’en baises d’autres. Jamais, prononcé de sa voix douce. Elle regarde un moment par terre, un peu gênée par cette pudeur qui fait légèrement rougir son teint de porcelaine. C’est sa façon à elle de lui dire ce qu’elle ressent. C’est sa façon à elle de lui dire qu’elle la veut rien que pour elle, qu’elle n’a pas envie de la partager avec d’autres. Et aux yeux d’Ophelia, ça veut dire beaucoup, même si elle peine toujours à user des bons mots. Elle s’avance finalement, pour se retrouver derrière Levi qui se tient dos à elle. Sa main effleure lentement son épaule, puis son bras alors que son cœur aimerait battre à l’unisson avec le sien. Si seulement elles se laissaient cette chance. – J’ai pas envie de gagner. Je veux qu’on gagne, toutes les deux, c’est murmuré du bout des lèvres dans le creux de son oreille alors qu’elle l’oblige à se retourner pour lui faire face. Et c’est avec ses yeux plongés dans les siens qu’elle se met à nue : - Tu me manques aussi, terriblement. Alors on devrait arrêter les conneries parce que j’ai plus la force, Levi. Ses doigts viennent à présent caresser sa joue d’une douceur sans pareille, pour éviter de lui faire mal alors que des blessures ornent ce visage qu’Ophélia aime tant admirer. – T’es toute amochée, qu’elle conclut alors que ses iris redessinent les traits de Levi avec attention. Elle observe chaque grain, chaque marque de sa peau alors que le silence berce à nouveau leurs âmes toutes aussi mises à mal que le visage de la criminelle. – Laisse-moi te réparer. Un murmure à peine audible qui résonne pourtant dans toute la pièce alors qu’elle s’avance avec prudence pour déposer ses lèvres contre les siennes. Elle l’attire contre son corps alors que sa bouche y met du cœur à l’ouvrage, et Ophelia, elle se perd dans un baiser qui fait écho à tout ce qu’elle peut ressentir pour Levi. C’est bordélique, mais c’est de l’amour à en perdre la tête. Et elle n’a plus envie de se battre, ni contre la jeune femme, ni contre elle-même. Et dans un dernier souffle, elle relève l’une de ses mains pour la passer dans les cheveux bruns de celle qu’elle aime plus que de raison, les serrant entre ses doigts pour ponctuer ce qu’elle s’apprête à dire, tout contre ses lèvres : - Tu me rends dingue. Mais pour une fois, c'est pas dit comme quelque chose de mauvais. Non, c'est dit avec tendresse. Des mots pour remplacer les trois qu'elle n'arrive pas à prononcer.
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MessageSujet: Re: après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia)   après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia) EmptySam 21 Juil 2018 - 19:23

Levi se veut prostrée. La silhouette à l’arrêt. Le palpitant en suspend. Les phalanges teintées par les ecchymoses frôlent la fenêtre. Le contact froid anesthésie ses blessures. Mais rien n’efface les craintes qui viennent terrasser son âme. Jamais, elle n’a ouvert son coeur. Jamais, elle n’a fait un pas vers l’autre. Tête brûlée qui a cru bon de se comporter comme un animal sauvage. Un animal blessé que personne ne pouvait capturer. Personne sauf la flic qui se tient non loin de son corps. Elle peut sentir sa présence. Elle peut voir ses narines s’enivrer de son odeur. Celle qu’elle serait capable de reconnaître parmi mille. Quand cette dernière fait un pas à son encontre, Levi sent ses poings se serrer. Tout son corps se tend comme si cette approche marquait le début d’un nouveau chaos. Là où ses rêves deviennent pourtant doux à s’imaginer dans ses bras, à s’imaginer un brin heureuse après toutes ces merdes. Ophelia effleure son épaule. Le contact suffit à la faire frissonner. Elle sent ses paupières se sceller. L’intensité gagne du terrain quand les phalanges filent à même son bras. Levi voit ses lèvres s’entrouvrir sans qu’aucun mot ne filtre. Elle se laisse faire, comme un pantin malléable. Comme si les rôles s’inversaient. Comme si tout devenait différent. D’un geste, elle se retrouve face à la flic et finit par ouvrir les yeux. Ses yeux sombres, si captivants, brillent. Ils brillent si fort en rencontrant ceux de la jeune femme. Cette dernière écoute l’intéressée. Elle ne bronche pas. Elle n’a plus la force de le faire. Les paroles d’Ophe deviennent des pansements sur chaque cicatrice. L’arnaqueuse demeure paralysée, incapable de broncher. Trop peu habituée à recevoir de l’amour. Trop peu habituée à se mettre à nue de la sorte. Elle mordille sa lèvre écorchée en entendant la flic ouvrir son coeur à son tour. Un rictus dépeint ses pulpes rosées par moment. Elle se sent légère. Tellement plus légère. L’espace de quelques secondes, Levi envoie les mauvais souvenirs aux enfers. Elle se dit que demain tout pourrait s’éclaircir. Les yeux brillants, les larmes au bord du précipice, la brune semble si fragile. Si différente. Elle passe une main sur celle d’Ophelia au moment où sa joue est emprisonnée de douceur. L’étreinte est douce et forte à la fois. Elle apprécie cet instant. Elle voudrait que le temps se suspende pour sentir l’éternité bercer l’atmosphère. Puis le désir reprend ses droits. La flic attire Levi contre son corps. Elle l’embrasse. Elle galbe ses lèvres contre les siennes pour les envoûter. Elle frissonne la brune. Elle frissonne si fort qu’un gémissement éclos à même le silence. Sa main vient se plaquer contre sa nuque. Levi répond au baiser en se collant contre le corps de la demoiselle. Elle en rêvait de tout ça. Le soir, seule dans son appartement miteux, le regard fixé au plafond dégueulasse. La clope entre les lèvres et les mains tremblantes du manque. Du manque d’elle. Uniquement d’elle. Elle se demandait où Ophelia était, avec qui, comment ça se passait dans sa vie. Elle maudissait cette addiction, tout ce qu’elle n’arrive encore pas à nommer. Et pourtant, maintenant, tout semble clair. Encore plus au moment où la flic passe ses mains dans la chevelure sombre de Levi. Son corps tremble d’émotions. Son corps tremble de désir. Elle la veut.
Maintenant.
Demain.
Tant que cette dernière voudra d’elle.
A sa remarque, Levi, elle se met à sourire. Juste sourire. Elle ne quitte pas son étreinte et reste collée à son corps. Une nécessité quasi vitale de virer cette sensation abominable nommée manque. Elle vient poser ses deux mains contre son visage et le baiser devient une ode aux retrouvailles. Elle pourrait crever d’un manque d’oxygène que ça lui serait égal. C’est tendre et pourtant violent quant à l’impact que ça cause. Un coup de poing dans les entrailles qui lui fait prendre conscience de ce qu’elle éprouve. Alors elle ferme les yeux et se laisse bercer.
(…)
Postée contre le lampadaire devant le poste de police, Levi, elle attend. Des baisers interrompus par ce coup à la porte. Le connard de flic responsable de son arrestation est venu la soutirer aux bras d’Ophelia. Il a décidé d’en rester là pour ce soir. Il a dû se dire que de toute façon, la brune serait bientôt de retour derrière les barreaux. Elle a craché son venin une dernière fois avant de quitter les lieux. Et depuis, la brune attend. La flic termine tardivement et elle le sait. Mais elle n’a pas pu se résoudre à rentrer sans sa présence. À l’abandonner à son sort après tout ce qui vient de se passer. Une clope entre les lèvres et les mains dans les poches, elle observe les alentours avant de discerner au loin dans l’ombre de la nuit sa silhouette. Elle se décolle du poteau métallique et s’approche de l’intéressée. Le même sourire ne quitte pas sa bouche abimée et elle écrase sa clope sous sa godasse. Sans hésiter, sans craindre le regard extérieur, elle vient près d’Ophelia.
— Tu étais certaine que j’allais me barrer en sortant d’ici, je me trompe ?
Elle esquisse un sourire moqueur et vient frôler les lèvres de la flic avec une douceur qui ne lui ressemble pourtant pas. Une main flirte avec une mèche de ses cheveux à peine ondulée et elle attrape sa doigts pour que leurs corps se rapprochent.
À l’unisson.
À elles.
À l’audace de ce qu’elle ne dit pas.
À cette émotion qu’elle ne nomme pas.
— Je sais pas si tu arriveras à me réparer, mais essaye parce que moi je vais tenter de t’aider en retour.
Elle connait le point essentiel concernant cette aide à apporter. Elle ne le nommera pas là maintenant pour ne pas prendre le risque de tout foutre en l’air. Alors Levi se contente d’hausser les épaules en déposant un baiser le long de sa mâchoire. La brune vient lui soupirer à l’oreille à quel point elle est belle. À quel point, y a qu’elle à cette seconde-ci. Une déclaration faite de cette voix tremblante, à peine assurée.
— On recommence à zéro ?
Une rencontre.
Le vice. La détresse.
La passion. L’amour.
Les larmes.
Le renouveau.
Et cette vie qui semble commencer.
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MessageSujet: Re: après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia)   après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia) EmptyDim 22 Juil 2018 - 23:46

Elle voit les minutes défiler au ralenti, son stylo tapotant nerveusement contre la table. Elle n’a plus la tête à trier des dossiers, Ophelia, noyée dans ses pensées toutes destinées à cette femme qui lui fait perdre la tête. Levi est un drôle d’oiseau, son parfait opposé et pourtant - le cœur a ses raisons que la raison ignore. Et sa raison, Ophelia la perd systématiquement que la criminelle se trouve dans les parages. Elle est cette maladie dont elle ne parvient pas à se débarrasser. Cette drogue dont elle ne peut plus se passer.
Une heure du matin sonne sa libération. Un au-revoir général et la voilà déjà partie du commissariat, trop occupée à songer à cet instant volé dans l’infirmerie.
Elle sursaute.
Ophelia n’est pas vraiment sereine depuis son agression. Mais elle se calme lorsqu’elle reconnait le visage familier et adoré de la voleuse.
– Je ne suis certaine de rien, avec toi.
Elle ment. Ophelia est certaine d’une chose : ces sentiments qui chantent à chaque nouveau battement de cœur. Ceux qui s’affolent quand leurs lèvres se scellent en un baiser d’une exquise tendresse.
– Il le faut, qu’elle répond en un murmure alors que Levi suggère les problèmes de la policière. Et c’est une évidence – elles ne pourront plus jouer avec le feu de peur de se prendre un mauvais retour de flamme. Ophelia pourrait en crever de cette relation, le foie cirrhosé et le cœur brisé. Mais pour le moment, le calme est revenu et elle en profite, plongée dans les bras de celle qui lui fait tourner la tête. Elle dévore son visage de doux baisers, confortablement à l’abri des regards indiscrets sous le voile de cette nuit noire criblée d’étoiles. Et pour une fois, la jeune femme s’en fout complètement d’être vue en la compagnie de la criminelle, même si ses collègues ne sont jamais bien loin.
– Tu serais prête à ne te contenter que de moi ?
La question résonne dans la rue déserte. Ophelia, elle n’a jamais été du genre à enchainer les conquêtes, contrairement à Levi qui a pour habitude de se perdre entre les cuisses de différentes femmes. La policière, elle, n’en a que très peu connu. Mais elle n’a jamais rien ressenti d’aussi fort que ce qu’elle ressent pour la belle brune au visage abimé. Le regard plongé dans le sien, elle est pendue à ses lèvres. Car Ophelia ne supportera plus de partager, de regarder cette place vide dans son lit en se demandant si Levi comble celui d’un autre. Elle la veut – pour elle seule.
– Je veux qu’on fasse les choses correctement, cette fois.
Ses mains se baladent le long de son dos, dans sa chute de reins et sur ces fesses si parfaitement galbées. Mais malgré la proximité entre leurs corps, il y a cette foutue question sur la table qui s’impose et menace. Car Ophelia ne perdra pas son temps avec une joueuse. Si elle la veut, elle devra renoncer aux autres. Autrement, elles en resteront là.
Ses lèvres effleurent les siennes pour meubler ce silence. Elle essaye, tant bien que mal, de la convaincre, jouant de ses atouts pour la prendre dans ses filets. Elle lui vole des baisers, malgré les blessures qu’elle tente en vain de soigner.
Dis-oui.
Elle le pense si fort que cela semble s’entendre.
Son regard le hurle.
Et peut-être qu’elles pourront s’aimer comme les autres.
Comme ceux qui n’ont pas de problème.
Dans la simplicité et le calme.
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MessageSujet: Re: après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia)   après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia) EmptyLun 23 Juil 2018 - 12:49

La requête de la flic marque un cran d’arrêt dans les gestes de Levi. Les lèvres à peine entrouvertes. Par l’effet de surprise. Par les questions qui tournent en boucle dans sa boîte crânienne à cette seconde précise.
Ne se contenter que d’elle.
La demande paraît sincère, comme prononcée dans une supplication, dans une nécessité sans précédent. Levi, elle est pas fidèle. Elle sait pas ce que c’est de ne se focaliser que sur une nana. Elle n’a jamais été assez attachée à quelqu’un pour s’imaginer le devenir. Pourtant avec Ophelia, la question semble prendre tout son sens. Le palpitant au bord du précipice face au poids que ça cause. La sensation de crever quand elle est loin. L’impression de ne pas être totalement elle-même sans la chaleur de son corps. Ces sentiments qu’elle n’ose pas nommer de peur de se casser la gueule. Les yeux brillants à l’idée d’avouer tout haut ce que son attitude traduit tout bas. Levi, elle se racle la gorge et inspire profondément. Elle fixe le regard perdu de la flic. Ses prunelles brillent encore plus là où la lune peut s’y refléter. Elle la sent prête à trembler malgré l’assurance de ses mains qui glissent contre son dos et sous ses fesses. Un sourire dépeint la courbure charnue de sa bouche et Levi hausse les épaules avec cette insolence à part.
Ne se contenter que d’elle.
L’idée revient en boucle et la réponse paraît évidente. Peut-être a-t-elle embrassé une autre nana durant ces semaines de silence. Peut-être a-t-elle voulu coucher avec d’autres filles pour oublier. Mais Levi, elle n’a pas pu s’y résoudre. À chaque tentative, la même dynamique dégoulinait de douleur. Le visage de la flic qui apparaissait. L’impression de ne voir qu’elle. Et cette distance bonne qu’à lui filer la gerbe qui revenait frapper sa carcasse. Alors à cette seconde précise, au milieu de la nuit, il semble évident pour la criminelle que oui, elle ne pourrait se contenter que de la flic. De son sourire en coin. De ses yeux si évocateurs. De sa peau claire et chaude. Du goût sucré de sa bouche. De sa voix capable d’apaiser les pires blessures de son existence.
— Me contente que de toi ? C’est vraiment sérieux ce que tu me proposes là ?
L’espace de quelques secondes, elle prend un air grave comme si la tâche est impossible. Et en voyant la mine déconfite de la flic, Levi ne peut pas s’empêcher de rire. Un rire vrai. Un rire tellement sincère. Sûrement la première fois depuis longtemps qu’elle rit parce tout s’apaise dans sa chaire dévastée. Elle se moque gentiment d’Ophelia et finit par la faire reculer, là dans cette nuit étoilée. Assez en tout cas pour la plaquer contre un mur. L’endroit est désert et ses mains glissent dans son dos, sur ses fesses alors que son visage se rapproche du sien.
— Je le ferai Ophe. Pas parce que tu me le demandes. Parce que je le veux.
Et elle est sincère.
Et elle ne voit plus que la flic.
Et elle est prête à être réparée.
Et tout semble si doux, si calme.
Alors c’est ça d’être vivante ?
Sans dire quoique ce soit d’autre, la brune vient claquer ses lèvres contre celles de la flic. Elle l’embrasse comme rarement ça a été le cas. L’échange est d’abord tendre, sensuel. Il regorge de cette intensité électrisante alors que la passion vient prendre le relais. Les mains dans sa nuque puis dans sa chevelure pour y apposer une légère pression. Sa langue qui valse avec la sienne dans une danse si endiablée que même satan ne ferait pas le poids à coté. Les flammes de l’enfer en témoin de leurs bouches qui se consument, se trouvent et ne se lâchent plus. Elle pousse un gémissement, prête à laisser ses doigts remonter sur ses cuisses de poupée, sur ce bouton de son pantalon et ceux de son chemisier. Elle serait prête à se faufiler comme une vipère à même ses sous-vêtements et lui faire l’amour contre ce mur tant le désir est puissant. Vivifiant. Les idées foutent le camp et tout se brouille dans son esprit. Et après des minutes aussi délicieuses que douces, Levi se recule de quelques centimètres. Sourire sur les pulpes, la brune tente de reprendre sa respiration.
— En temps normal, j’aurais été incapable de m’arrêter là mais…si on doit faire les choses bien, j’imagine que tu vas devoir me proposer un rendez-vous officiel avant de passer à une autre étape.
Elle sourit en coin et replace une mèche de sa chevelure.
Elle joue avec durant quelques secondes.
Comme une enfant, comme une adolescente.
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MessageSujet: Re: après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia)   après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia) EmptyMar 24 Juil 2018 - 13:19

Elle perd du terrain Ophelia, à se décontenancer quand Levi semble refuser sa proposition suggérée. Elle aimerait se faire minuscule pour disparaitre, pour ne plus avoir le poids du regard de la criminelle qui fait rougir ses joues. Mais très vite, c’est un rire qui vient briser le silence assassin et faire valser son cœur.
À cet instant, elle oublie tout. Plus rien n’a d’importance.
Pas même les disputes. Pas même les mots odieux.
Seulement ce rire qui fait ricochet et lui décroche un sourire heureux et amusé. C’est de la mièvrerie qui dégouline de la moiteur de cette nuit d’été. Et la policière y plonge tête la première, volontiers. Elle n’hésite pas un seul instant, pas même une seconde, alors que son dos rencontre le mur d’un immeuble.
- C’est une promesse ?
Elle redessine les traits du visage de Levi du bout de son index, le regard désormais rivé dans le sien. Pour une fois, elles se disent réellement les choses, sans détour ni mensonges. Et ça lui fait du bien, à Ophelia, de voir qu’elle ne s’était pas trompée à son sujet – qu’il y a un cœur derrière la bête.
Un cœur qui répond aux battements du sien en une mélodie parfaitement disgracieuse. Une musique bien à elles qui rythme leurs échanges langoureux illuminés par la lueur de la lune qui leur donne sa bénédiction. Les gamines de la nuit aux mains peu enfantines. Ce sont des délicatesses se confondant entre tendresse et brutalité qui la tiraille de tous les fronts, parce qu’elles ont une revanche à prendre sur leur dernière rencontre nocturne qui s’est mal terminée. Et il y a le corps d’Ophelia qui fait aimant à celui de la voleuse. Mais très vite, il y a de la distance entre elles et la policière la regarde, haletante, plongée dans l’incompréhension. C’est finalement un sourire qui s’empare de ses lèvres lorsqu’elle comprend la démarche de Levi et ce n’est pas pour lui déplaire. Oui, elle l’emmènera en rendez-vous, à lui murmurer des mots d’amour à l’oreille, à lui tenir la main à la vue de tous. Comme ce que font les autres – ceux qui ne sont pas rongés par des vices voraces et des démons trop gourmands. Mais le temps d’une soirée, elles feront semblant. Semblant d’être comme tout le monde, de se fondre dans la masse.
- Hey mademoiselle, on t’a déjà dit que t’étais une voleuse ? Parce que t’as volé mon cœur.
Elle lui adresse un clin d’œil, puis elle rompt à nouveau le silence d’un rire cristallin teinté de gêne, parce qu’elle n’a pas l’habitude de donner dans l’humour, Ophelia, pas réellement douée lorsqu’il s’agit d’en faire. Mais elle voulait imiter les hommes aux approches ridicules. Une entrée en matière pour briser un peu la glace et surtout, le côté un peu trop niais qui pourrait déplaire à Levi.
- Te moque pas. Mais plus sérieusement… tu viendrais te goinfrer  de popcorn avec moi, au cinéma ? Elle se mord la lèvre en terminant sa proposition, la regardant à nouveau dans les yeux alors qu’elle attend sa réponse. Le cinéma est une option raisonnable, loin d’une table d’un restaurant qui proposerait des verres de vin à chaque plat.  Elle joue la carte de la sécurité, Ophelia, en espérant que ce ne soit pas trop banal pour Levi. Finalement, elle pose ses mains sur ses hanches pour la tirer à nouveau contre elle, ne supportant pas ce fossé qui se crée entre leurs corps. – Et je te garde pour le dessert, qu’elle murmure à son oreille avant de déposer un baiser contre sa joue. Elle dépose sa tête dans le creux de son cou, profitant de cette accalmie pour apprécier toutes ces choses qu’elle aime à propos de sa nouvelle petite-amie. La douceur de ses cheveux, son odeur si délicieuse, sa peau de velours. Et même si elles n’ont pas officiellement posé de mot sur cette relation, Ophelia ne peut s’empêcher de penser : « à moi, à moi, à moi ». Et elle ferme les yeux, bercée par cette idée qui lui arrache le plus mielleux des sourires alors que ses lèvres rencontrent l’épaule de Levi.
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MessageSujet: Re: après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia)   après la nuit, avant le jour, je t'offrirai les hautes lumières (w/ophelia) EmptyJeu 26 Juil 2018 - 12:49

C’est une promesse ?
La question résonne comme une lame incisive sur sa carotide. L’espace de quelques secondes, les angoisses viennent l’empêcher de parler. Sa gorge prise d’assaut par les craintes qui se font dévorantes. Les promesses, elle connait pas Levi. Elle n’a été qu’un dommage collatéraux de promesses évanouies. De cette mère morte avant l’heure qui a sûrement cru aux promesses de ce type qui est venu l’engrosser. De ces familles d’accueil qui ont cru bon de lui faire miroiter un possible renouveau avant de mieux l’abandonner. De toutes ces personnes qui sont venues se loger à un endroit précis de son existence avant de se tirer comme des malpropres. Alors Levi, elle est pas en mesure de lui souffler à Ophelia que c’est une promesse. Elle a trop peur de ça. Elle a trop peur de sentir les chaînes venir mettre à mal cette liberté quasi sauvage que sa vie lui a imposé. Ses sentiments pour la flic sont sincères. Si elle ne vient pas les nommer tout haut, son coeur qui s’enflamme le dit tout bas. Elle va faire de son mieux pour sauver ce qui reste à sauver. Pour effacer les larmes, l’alcool qui coule dans les veines de la brune, et les souvenirs qui ne sont que chaos. C’est tout nouveau pour l’arnaqueuse et c’est ce qui est crée toutes ces craintes. Elle esquisse pourtant un sourire à la proposition de la flic. Le schéma d’un vrai rendez-vous se dessine. Sans tension. Sans vice. Sans paroles cinglantes qui détruiront le contour étriqué de leurs palpitants. Levi arque un sourcil, continuant de sourire alors que ses doigts se font la malle à même l’échine de porcelaine d’Ophe.
— Va pour le pop-corn à la condition de ne pas regarder une comédie romantique qui dégouline de clichés.
Parce que ça ressemblerait pas à Levi. Elle connaît rien de l’amour. Des sentiments. De comment se comporter dans ce genre de moments. Elle connaît que la colère. La couleur du sang. L’odeur du tabac. La sensation de la coke qui défonce ses narines. Les regards sombres. Les coups d’éclats où ses phalanges se retrouvent parsemées d’ecchymoses. C’est qu’un putain de reflet de son existence. Une vie où la mort a si souvent tangué au bord du précipice. Et Levi elle s’accroche maintenant. Elle s’accroche à la flic comme à une bouée de sauvetage. Sans avoir su lui dire. Sans avoir su lui montrer. Elle dépose un baiser contre son cou et remonte sur la ligne de sa mâchoire. Les yeux embués de cette ivresse rien qu’en la regardant. Cette envie au creux du ventre de la faire sienne et de tout oublier.
— Tu as pas idée d’à quel point le dessert risque d’être exquis.
Taquine, elle l’attire un peu plus contre son corps. Ses mains descendent le long de cette chute de rein qu’elle connait par coeur. La ligne de cette dernière si souvent parcourue du bout des lèvres, du bout des doigts. Cette peau qu’elle a bercé de baisers, de morsures, de violence quand la colère devenait impératrice de l’instant. Levi ferme les yeux une courte de seconde. Une courte seconde qui suffit à réanimer le pire. Et à éloigner le mieux.
Alors elle souffle.
Elle serre les poings avec la lune en témoin.
Elle sent sa respiration se calmer.
Ses lèvres s’étirent d’un sourire amoureux.
— Allez, viens. Je te raccompagne. C’est ce qu’une petite-amie ferait, non ?
Et aussitôt que le terme de petite-amie s’extirpe de ses pulpes, Levi marque un cran d’arrêt. Parce que c’est sorti tout seul. Parce qu’elles n’ont pas officiellement mis de terme sur leur relation. Parce que pourtant c’est ainsi qu’elle voit maintenant la demoiselle. Sans savoir si ça fonctionnera. Sans pouvoir assurer qu’elle sera à la hauteur. Alors sans plus oser prononcer le moindre mot, Levi saisit la main d’Ophelia. Leurs phalanges se mêlent et leurs pas se combinent à l’unisson.
Elles quittent les lieux.
Elles avancent à deux.
Elles se reconstruisent.
Les coeurs voraces d’ivresse.
Les coeurs voraces d’amour.
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