t'as pas spécialement envie de la voir nana. en fait, tu lui en veux un peu voire beaucoup pour son comportement. t'es arrivée à cette soirée en pensant lui faire une petite surprise. tu te doutais bien que tes potes n'allaient pas raté une soirée comme celle-ci et comme côme était mal et qu'elle t'avait proposé de l'accompagner, tu lui avais dit oui. tu t'étais dit que eux, ils étaient tous présents les uns pour les autres alors, tu te devais d'être là pour elle. après tout, c'est rien. c'est juste une soirée de plus que tu passes sans eux. t'as toujours été la plus détachée du groupe. c'est pas que tu ne les apprécies pas c'est juste qu'à chaque fois que tu te prenais la tête avec terri par exemple, tu décidais de faire bande à part et de voir d'autres potes. ça a toujours fonctionné ainsi, ce n'était pas méchant. bref, ce soir-là, nana t'était tombée dessus et t'avais profité du fait qu'ils étaient tous réussis pour montrer à tout le monde qu'avec terri, vous aviez décidé d'aller de l'avant. tu pensais que nana serait fière de toi or, ce fut tout le contraire. elle t'avait reproché d'être la pire amie qu'il soit en l'espace de quelques secondes avant de péter les plombs. ryan avait pris sa défense et en tant que meilleure amie, tu l'avais plutôt mal pris.

aujourd'hui, t'as décidé de rendre visite à nana. tu lui en veux toujours énormément et tu ne sais pas tellement pas quoi commencer. t'as réussi à choper un ours en peluche à la fête foraine. forcément, elle va surement te demander si t'as pris le temps d'y aller avec côme ou quelque chose comme ça mais, tu t'en fiches. tu marches jusqu'à sa chambre. ces murs, tu les connais par coeur mais, ce n'est jamais pareil de venir ici en visiteur. t'es beaucoup plus à l'aise avec ta blouse blanche. malheureusement, tu bosses pas aujourd'hui et t'as déjà trop attendue. tu ne peux pas décaler le moment tant redouté. tu frappes à sa chambre avant d'ouvrir la porte. hey, salut ! tu la regardes à peine avant de refermer la porte derrière toi. assez mal à l'aise, tu lui tends l'ourson en esquivant un petit sourire. tu t'assoies pas tout de suite parce que tu ne sais pas si elle veut de toi ici.

Tu détestes cet endroit, Nana. Le papier peint de la chambre, la fissure sur le plafond blanc, l’odeur de désinfectant, les cris, dans le couloir, le soir, et tout ces hommes en blouse blanche. Tu détestes être là, parce que tu as fait tous les efforts du monde pour guérir seule de tes blessures, persuadée que tu n’avais besoin de personne, Nana, que demander de l’aide était une faiblesse. Tu as gardé ton cœur abimé, juste pour toi, alors que tu aurais dû l’ouvrir, à Sacha, tout du moins, ta meilleure amie. Elle qui te déteste surement, maintenant. Parce que tu as fait des choses impardonnables, parce que tu te détestes toi-même. Comment pourrait-elle t’aimer ou te pardonner ? C’est impossible. Tu as beaucoup de temps pour réfléchir, tu ne dors que lorsque les médicaments t’y forcent, mais quand t’es lucide, tu te perds dans les limbes de ton esprit, tu comprends toutes tes erreurs, tu te sens si stupide. L’infirmier est passé il y a une heure te donner tes antidépresseurs et autres pilules au nom imprononçable. Alors depuis, tu as juste l’impression d’être entouré de coton. Le visage détendu, tu regardes la télévision et ne prends même pas la peine de tourner la tête, quand la porte s’ouvre. Surement l’infirmier, ou le psy, ou le médecin, ou tout le monde à la fois. Mais non, c’est la voix de Sacha, qui parvient à tes oreilles ; Les médicaments doivent être trop forts, te voilà prise d’hallucination. Pourquoi viendrait-elle, Sacha ? tu tournes la tête vers elle, mais elle ne te regarde pas, se contentant de te tendre l’ourson. Tu l’attrapes avec délicatesse, et tu l’observes, un instant. Il vient de la fête foraine. Tu passes tellement de temps là-bas que tu connais tous les lots. Tu lui souris. « Salut. » tu dis, la voix rocailleuse. Tes cordes vocales sont enflammées, depuis la dernière fois, et ta voix se rapproche de celle des camionneurs proches de la retraite. « Je ne pensais pas que tu viendrais. » tu lui dis. Tu ne sais pas quoi dire d’autre, Nana, plein de questions en tête, est-ce qu’elle sait, pour la maladie, est-ce qu’elle t’en veut ? Est-ce que, est-ce que, est-ce que.

tu prends ton courage à deux mains. tu laisses de côté tes appréhensions. tu décides de choisir les réponses aux questions. tu décides d'aller directement t'expliquer avec nana parce que c'est ce qu'il y a de mieux à faire. c'est comme ça que t'as toujours réglé tes problèmes. vos problèmes également. après tout, ça sert à rien de rester en froid pendant des mois, autant mettre les choses à plat. cette fois-ci, la dispute a été beaucoup trop loin à ton goût. avec elle mais également avec ryan. pourtant, t'as pas encore le courage de le voir le jeune homme. t'as du mal à digérer les mots qu'il a eu à ton attention. t'as encore envie de lui en mettre une lorsque tes pensées se tournent vers cette fameuse soirée. du coup, tu vas déjà voir nana. à l'hôpital de toute façon, tu ne pourras que te contrôler. tu ne comptes pas crier, tu sais parfaitement que les murs sont mal insonorisés ici. tu ne pourras pas non plus lui sauter dessus si jamais elle te dit quelque chose de déplaisant. ça nuirait à ta réputation et en plus, tu te ferais jeter. tu toques donc à sa chambre avant de pénétrer à l'intérieur. tu restes debout, pas trop loin de son lit. tu lui tends l'ourson sans lui adresser de réel regard pour le moment. elle a l'air crevée nana et ça te fait mal de la voir comme ça. tu soupires doucement quand elle te dit qu'elle ne pensait pas te voir ici. pour tout te dire, je pensais pas venir non plus... tu passes une main dans tes cheveux nerveusement avant de reprendre : mais, je pense qu'on a passé l'âge des silences sans fin. et puis, je pense aussi qu'on est assez proches pour se dire les choses... tu joues nerveusement avec tes doigts en les entremêlant. tu fais quelques pas en même temps. tu te dis qu'il serait plus judicieux de t'asseoir mais, t'es pas encore certaine.

Tu essaies de croiser son regard, d’y lire quelques choses, même d’infime. Un sourire, une expression, n’importe quoi, t’es prête à t’accrocher à n’importe quoi pour être sûr que ce n’est pas fini. Pour être sûr que tu la reverras elle et son joli sourire, elle et ses yeux qui pétillent. Tu l’aimes, Sacha, vraiment. Comme une sœur, comme une amie, comme une partie de toi. Et savoir qu’elle ne sera plus là, ça te fait plus mal encore que tout le reste. C’est peut-être pour ça que tout a dégénéré, l’autre soir, à la concorde. Parce que tu avais peur, qu’elle t’échappe, qu’elle te glisse entre les mains, qu’elle t’abandonne, pour Côme ou pour Terri. Terri que tu aimais, si fort, mais pas aussi fort qu’elle, faut croire. Parce que tu la fais passer avant, t’aurais dû être heureuse, pour eux, pourquoi n’as-tu pas pu, Nana ? Trop de question sans réponse. Tu essaies de comprendre, de te psychanalyser toute seule, la nuit, quand tu n’arrives pas à dormir, et tu en arrives toujours à la même conclusion. Il est y quelque chose d’anormal, avec toi, un rouage qui ne s’enclanche pas, un cœur défectueux. Tu sais pas. Tu te mords la joue quand elle parle, tu baisses les yeux. L’effet d’une gifle, elle ne voulait pas venir, elle l’a fait sous la contrainte. Tu gardes le silence un instant avant d’hocher la tête. C’est surement à toi de faire le premier pas, non ? « Les médecins disent que j’ai fait un burnout » tu passes une main dans tes cheveux. « Ça fait échos à la mort de Kamil, en partie, depuis deux ans j’ai…des troubles post-traumatiques, qui ont plusieurs effets, sur moi. Et…Je ne voulais pas t’en parler, pour ne pas t’inquiéter, je pensais pouvoir le régler toute seule… » C’est toi qui n’oses plus la regarder maintenant. Tu as tellement honte, nana

tu ne voulais pas venir. parce que tu lui en voulais beaucoup à nana. parce qu'elle te reprochait un tas de trucs alors qu'elle-même garder ds secrets. beaucoup plus que toi à vrai dire. bref, ça te saoule mais, t'es quand même là parce que, c'est ta meilleure amie et qu'il faut bien que quelqu'un fasse le premier pas. nana, elle peut pas parce qu'elle est hospitalise alors, tu le fais. tu fais et tu lui rapportes même un cadeau. cet ourson, il est sensé représenter la paix, l'amour, l'amitié, le pardon. pour le moment, il représente rien parce que t'es froide, distante et que tu lui balances des mots crus. nana, elle parle de burn out et d'état post-traumatique. tu déglutis difficilement en hochant la tête positivement. tu lui montres que t'as compris et entendu ce qu'elle vient de te dire. que tu prends en compte le fait qu'elle ait fait l'effort de s'exprimer. au lieu de continuer sur le sujet, tu continues l'interrogatoire : et pour terri ? depuis plus ou moins de deux ans ? tu comptes mettre les choses au clair avec elle. par rapport à la maladie, par rapport à ses sentiments envers terri, ryan, côme... toi aussi. mais pour le moment, tu poses juste des questions histoire d'avoir tout ce qu'il te faut.

Tu sers cet ourson contre toi. Fort, si fort. Il ressemble à celui que tu lui avais offert, il y a longtemps, tellement longtemps. Tu t’y accroches, comme une bouée, pour ne pas couler, comme une bouée, pour lutter. Tu fixes le fond de ton lit, tu mords ta joue, la gorge serrée. C’est dur, de le lui dire, de mettre des mots, sur tout ça. L’unique fois ou tu as parlé de cette maladie, tu étais ivre. Depuis deux ans, tu la combats, sans un mot, et aujourd’hui, tu lui en parles, mais c’est trop tard, Nana. Trop tard pour Sacha. Elle écoute, assimile, mais ne dit rien. Tu as l’impression de passer un interrogatoire et ses mots te blessent. Tu as envie d’appeler une infirmière, lui demander des tranquillisant, de la morphine, n’importe quoi. « Plus. » tu dis, finalement, parce que tu ne peux plus te taire. « Au lycée…J’avais peur de tout détruire, j’ai rien dis, et puis, Kamil a fait sa première TS, et je ne pensais plus qu’à lui. Et il est parti, et t’es entrée dans la vie de Terri, il ne parlait que de toi, tu ne parlais que de lui. Et, je pense que je t’aimais, que je t’aime plus que lui. Alors j’ai rien dit, parce que je voulais que tu sois heureuse, Sacha. C’est la seule chose que je voulais. » Ta voix se brise.

pour le moment, tout ce que tu désires, c'est obtenir des réponses à tes questions. tu sais parfaitement que le sujet maladie est un sujet grave alors, tu préfères le garder pour la fin, lorsque les choses se seront un temps soit peu améliorer. pour le moment, tu lui poses des questions par rapport à terri. en étant vague parce que ça te fait mal de parler de ça et que t'en as pas envie. tu lui demandes depuis combien de temps et elle te répond plus de deux ans. plus de deux ans mais elle n'a pas eu l'occasion ou l'envie, le besoin de t'en parler. tu sens les larmes te monter aux yeux mais, tu te retiens. depuis le lycée et t'as pas jugé nécessaire de m'en parler ? elle te parle de ton bonheur, du fait que tu ne parlais que de lui et toi forcément, ça te fait rire mais, c'est nerveux. tu m'as poussé dans ses bras pour me foutre ensuite sur la gueule que je suis le centre de tous tes problèmes de coeur parce que je me suis pas tournée vers le bon mec. tu trouves cela important de lui rappeler. peut-être que je me serais pas attachée à lui si t'avais eu la bonne idée de m'en parler ! parce que maintenant, tu te retrouves dans une situation délicate. parce que maintenant, tu ne sais ni quoi faire, ni quoi dire. tu fais les cent pas dans la chambre, les yeux pétillant mais pas de joie cette fois-ci. pas aujourd'hui.

Tu sens la colère qui monde, Nana, elle monte, elle monte, elle monte, comme l’autre soir, tu vois Sacha sans la voir. Tu as envie de lui hurler dessus, de la frapper, de lui dire que tu as mal, qu’elle te fait mal, mais la colère, elle reste dans ta cage thoracique, aujourd’hui. Les calmants marchent, faut croire. Tu sers juste la mâchoire. Ta voix, elle se fait dure. « Tu n’as pas eu besoin de moi pour te jeter dans ses bras, merci. Tu étais amoureuse de lui, tu voulais que je fasse quoi ? Que je te le dise ? mais ça aurait changé quoi ? Au mieux, tu aurais continué de le voir, et ça aurait été pareil, au pire, tu te serais censurée pour moi, c’est ce que je voulais éviter. Et je ne t’ai jamais dit que tu étais le centre de tout mes problèmes. Tu n’as rien compris, visiblement. Je ne t’en veux pas de sortir avec lui, c’était inévitable. J’attendais que tu m’en parle, que tu me le dises, à moi, avant les autres. Moi qui lâchais toujours tout pour venir te remonter le moral quand ça n’allait pas. Mais tu as préféré en parler à Côme, passer la soirée avec elle, comme si on n’était personne. C’est ça qui m’a poussé à bout, parce que toi, et les autres, vous êtes tout ce qu’il me reste. Parce que Côme, elle prend ma place, parce que j’ai peur, putain, je crève de peur, de finir toute seule, de me sentir aussi seule que Kamil, d’être comme lui, finir comme lui. » tu secoues la tête avant de reposer la peluche, elle n’est plus si douce, d’un coup, et tu vois tout ses défauts. « Sors de ma chambre, Sacha. » tu lui dis finalement.

ça te rend dingue de te dire qu'elle a réussi à garder le secret aussi longtemps. tu te dis que peut-être, les choses auraient été différentes si tu avais su cela. t'aurais surement pris tes distances avec terri, à contrecoeur mais tu l'aurais très certainement fait parce que c'est nana. nana, c'est la soeur que tu n'as jamais eu, ta meilleure amie, ta confidente. tu décides donc de l'écouter sans l'interrompre parce que c'est ce que tu lui dois. tu concentres toute ton attention sur ce qu'elle te dit et tu décides de t'ouvrir. c'est ce que ta mère t'a appris. il ne faut pas camper sur ses positions parce que sinon, on arrive pas à écouter l'autre parti. ouais, peut-être que j'aurais agi comme ça nana. sauf que j'aurais peut-être que j'aurais jamais pensé à développer des sentiments pour lui si tu m'avais raconté tout ça. maintenant, je sais plus quoi faire, tu vois... parce que tu aimes terri mais que tu n'as pas envie de blesser ta meilleure amie. vous êtes tout le temps ensemble et tu n'imagines pas à quel point elle a du souffrir ces dernières années. d'ailleurs, les larmes te montent aux yeux petit à petit. et, je pensais pas que tu le prendrais comme ça. c'est juste que... vous étiez tous présents et que je me suis dit que c'était peut-être le moment de vous le dire et aussi de montrer à terri que j'acceptais sa proposition. tu soupires et elle te demande de partir. tu réfléchis un instant avant d'hocher la tête négativement. tu t'installes à ses côtés, tu poses tes fesses au bord du lit et tu attrapes sa main de force. non, je te laisserais pas toute seule. je te laisserais jamais finir comme kamil... tu ne lui laisses pas le choix et quelques larmes finissent par rouler le long de ta joue sans que tu ne t'en rendes compte. c'est ta façon à toi de lui montrer qu'elle compte beaucoup trop et que tu ne vais pas avancer sans elle, malgré vos différents.

Tu secoues la tête. Elle ne comprend décidément pas, Sacha. Elle continue à penser que tu aurais dû lui dire. Mais elle aurait été malheureuse, elle se serait empêchée, de ressentir quelque chose pour lui. Et tu ne voulais surtout pas ça. Parce que plus que quiconque, Sacha, elle mérite d’être heureuse. Parce que c’est quelqu’un d’extraordinaire. Tu l’as su à la minute où elle a commencé à te suivre partout en te prenant pour sa sauveuse. Et c’est ce que tu voulais être, son ange gardien, celle qui veille sur son bonheur. Raté. C’est raté, t’es ratée. Tout est fichue, Nana, et tu le vois dans ses yeux. « Pleure pas » tu lui dis, tu la supplies presque, comme ce jour, où vous vous êtes rencontré. « Je t’ai dit, j’ai explosé. Je n’aurais pas dû réagir comme ça mais j’me suis sentie…exclue ? peut-être. Je ne sais pas. » tu soupires. « Ne t’inquiète pas pour moi, Terri, c’est…c’est fini. J’aimais ce que je voulais aimer, chez lui, je me suis rendu compte que sa vraie personnalité, aujourd’hui. C’est mon meilleur ami depuis toujours, tu sais, il devrait être la personne qui me connait le mieux, mais…il m’a abandonné, l’autre jour. Et ce n’est pas seulement ce jour-là, ça fait des années, qu’il te fait passer avant moi. Et, ce n’est pas de la jalousie, mais, je comprends pas pourquoi. Je crois qu’il n’a pas la même vision de l’amitié, ou de l’amour, que moi. Alors, c’est fini. » tu secoues la tête, ça te brise de dire ça, mais t’en ai venu à cette conclusion, ces derniers jours. Quand tu lui de demandes de partir, elle refuse, évidement, ce ne serait pas Sacha, sinon. Elle attrape ta main, la sert et tu secoues la tête. « J’vais pas me tire une balle, Gollum, tu vas devoir me supporter encore. »tu lui dis, et tu sers sa main, aussi. Elle fait un pas en avant, et tu la suis.

elle te demande de ne pas pleurer et forcément, ça te fait pleurer de plus bel. parce que la situation dans ta totalité te blesse. parce que tu ne sais plus quoi faire ni comment te comporter. tu soupires en entendant ses propos. en comprenant qu'elle en veut encore plus à terri qu'à ta petite personne. une fois de plus, tu te dis que ça risque de te retomber dessus. terri risque de te mettre ça sur le dos alors que ce n'est clairement pas ce que tu veux. tu ne veux pas être la cause de cette rupture. tu te sens coupable parce que c'est vrai qu'il t'a toujours défendu. tu ne comprends pas vraiment pourquoi. on ne peut pas dire que vous étiez des plus sympas l'un envers l'autre alors, pourquoi toi et pas nana ? tu prends une grande inspiration. sauf que... moi non plus je n'étais pas là. je n'étais pas présente pour toi ce soir-là alors que j'aurais du... c'est vrai, t'as laissé maddox faire. t'as laissé maddox tout faire alors que t'aurais surement pris les choses en main avant qu'il arrive si vous ne vous étiez pas pris la tête. les larmes aux yeux, tu lui dis que tu ne comptes pas partir. tu ne vas pas la laisser toute seule. sa réponse te fait vaguement sourire alors qu'elle prend également ta main dans la sienne. je te laisserai jamais faire une chose pareille et puis... il me semble que ryan non plus... ou, comment aborder le sujet ryan en délicatesse.

Tu voulais que rien ne change, que tout reste exactement comme avant. Avant cette soirée, avant la mort de Kamil, avant que tu tombes amoureuse de ton meilleur ami. Tu voulais que tout reste comme avant, parce que le changement, ça te fait tellement peur, Nana. Et pourtant, tu as tout gâché. Rien ne sera plus pareille, à cause de toi. Et Sacha, elle est là, elle pleure, à cause de toi. Tu lui demandes d’arrêter, tu la supplies même. Mais Sacha, elle a toujours fait l’inverse de ce qu’on lui demander. Sacha, elle pleure davantage et ton cœur, il se sert, fort, dans ta poitrine. Tu essaies de lui expliquer, à Sacha, que tu en veux à Terri, plus que tout, que quelques choses s’est brisé, entre vous. Quelque chose qui ne disparaitra pas, avec Sacha. Pourquoi ? Tu ne sais pas, Nana, c’est comme ça. Alors tu secoues la tête. « Oui, tu aurais dû, mais, c’est pas grave, Sacha. Je t’ai énervé aussi…un point partout ? » tu dis. Tu sers sa main, les rôles s’inversent, t’essaies de la rassurer, à ton tour, pour qu’elle ne pleure pas. Et puis, elle parle de ryan, et tu souris, avec douceur, quand tu penses à lui. « Oui, il est tellement gentil Ryan…Je sais pas ce que je ferrais sans lui. »

T'as jamais fait ce qu'on te demandait. T'as jamais agi comme on attendait que tu agisses. T'as toujours été ce genre de filles casse-pieds et imprévisible. Forcément, elle te demande d'arrêter de pleurer et tes larmes roulent encore et toujours. Elles viennent terminer leur course dans ton cou alors que certaines rencontrent tes vêtements. Tant pis. Elle attrape ta main et la serres un peu plus fort comme pour te rassurer. Oui parce que même lorsque t'es en tort Nana est là pour te rassurer, pour te remonter le moral et te faire prendre conscience que tu ne seras jamais seule. Léger sourire, tu secoues la tête de haut en bas. un partout. Même si t'es persuadée que vous n'êtes pas à égalité. Tu essuies ton visage d'un revers de la main, reniflant légèrement autrement dit, le truc moins glamour de toute la vie. Tu te risques à lui demander où elle en est avec Ryan parce qu'après tout, t'as bien vu qu'il y avait du nouveau de leur côté. Qu'est-ce qu'il se passe avec Ryan au juste ? T'as besoin de plus d'informations pour comprendre. Et puis, t'as envie de montrer à Nana que t'es là pour elle, quoiqu'il arrive.

C’est pour ça que tu l’aimes, Sacha. Parce qu’elle est imprévisible et sauvage. Parce qu’elle est solaire et souriante. Parce qu’elle est ta meilleure amie, tout simplement. Tu la connais depuis tellement longtemps, Sacha, que tu as appris à connaitre chaque recoin de sa personnalité extraordinaire. Et elle a réagit comme elle en a l’habitude, c’est ta faute, dans un sens, non ? Tu souris, doucement, à la jeune femme qui sert ta main, fort, dans la sienne. Tu ris un peu quand elle répétée ce que tu dis. Tu hausses cependant un sourcil quand elle continue de parler de Ryan. Pourquoi insiste-t-elle comme ça ? tu hausses les épaules. « Mais rien, il est là pour moi, j’te dis, et c’est tout. Il est gentil avec moi, il me protège et me soutient. J’ai l’impression d’être normal avec lui, c’est agréable. Mais c’est tout. » tu dis. Tomber amoureuse de tes amis, c’est fini pour toi. Tu en as trop souffert, tu t’es perdue, et tu ne veux pas que ça recommence. Surtout quand on sait que Côme rode autours de Ryan comme un serpent.

Vous vous serrez la main et s'en est fini des problèmes. Vous avez toutes les deux décidé de passer à autre chose. De toute façon, vous avez chacune vos torts alors, autant ne plus en parler et se concentrer sur autre chose. Autre chose comme Ryan par exemple. Tu sais pertinemment qu'il ne t'apportera aucune réponse à tes questions étant donné qu'il a tiré un trait sur ta petite personne. Il ne veut plus entendre parlé de toi et t'es fâchée contre lui. Autant dire que vous avez tous les deux décidés de faire la gueule et bornés comme vous êtes, ça risque d'être compliqué. Du coup, tu décides d'aller choper tes informations auprès de Nana qui joue l'innocente une fois de plus. Moi, je trouve que vous êtes archi proches tous les deux du moins, plus qu'avant ! Tu hausses les épaules avant de soupirer. Enfin, je vais pas t'embêter avec ça hein juste... Tu peux me le dire si jamais t'en ressens le besoin... Tu dis ça par rapport à sa relation avec Terri, forcément. Même si ça te concerne pas, ça va surement créer des changements dans le groupe qu'ils forment.

Ça a toujours été comme ça, finalement, entre elle et toi. Deux fort caractère, le soleil et la lune, le tsunami et le cyclone. Quand vous vous disputez, ça explose, ça cris, ça pleure, mais ça ne dure jamais. Vous ne pouvez pas vous détester, c’est impossible. Tu aimes Sacha autant que tu aimes ta famille, plus que toi-même. Et si elle disparaissait de ta vie, ce serait juste insupportable. Alors vous oubliez tout, vous changez de sujet, complètement, et elle te parle de Ryan. Ryan qui te soutient, Ryan qui est là, Ryan que tu ne veux pas voir disparaitre, Ryan qui peut te calmer d’une simple pression de la main. T’es complètement aveugle, Nana, tu continues de nier l’évidence. « Je te le dirais, Sacha, mais honnêtement, je pense vraiment que c’est un ami, le meilleur, peut-être avec toi. Et, je ne veux pas le perdre, tu sais, mais j’ai peur de le faire fuir, avec mes conneries. Qu’il me pense vraiment folle… » tu soupires. C’est vrai qu’en quelques semaines, il est devenu indispensable à ton quotidien, tu ne l’aurais jamais cru.

des engueulades qui ne durent jamais bien longtemps. pourtant cette fois-ci, tu t'es dit que les choses allaient être différentes. faut dire que nana avait réussi à te blesser pour la première fois de sa vie. elle avait dit des choses auxquelles tu ne t'attendais pas. pour combler le tout, terri avait pris ta défense, un truc qu'il ne faisait jamais habituellement. alors, tu t'es dit que tout ça allait peut-être trop vite et que ryan avait peut-être raison. mais voilà, trop fière pour avouer tes torts, t'as préféré clore le sujet pour parler du jeune homme. parce que tu vois bien que ta meilleure amie est très attachée à lui. peut-être trop d'ailleurs. après tout, elle était bien tombée amoureuse de terri, pourquoi pas de ryan ? tu te bouffes la lèvre, tu lui demandes des informations or, elle lâche pas l'affaire la jolie blonde. elle le classe au même titre que toi. pourquoi tu le ferais fuir ? si tu te comportes pas comme moi, t'as aucune chance de le faire fuir. il t'aime trop pour ça... ton coeur se serre lorsque tu te rends compte que ryan, ryan ton meilleur ami depuis toujours, a décidé de faire passer nana avant toi. c'est égoïste de ta part de penser ainsi. mais toi, toi tu l'as perdu et elle, elle l'a gardé. elle a de la chance de l'avoir nana et faut pas qu'elle gâche tout comme toi t'as pu le faire.

Tu finis toujours par faire ça, Nana. Blesser les gens. Parce que tu refuses de parler de ce qui te touche. Parce que tu portes ce fichu masque, et quand il tombe…quand il tombe, les gens ne sont pas prèt à voir qui tu es vraiment, Nana. Alors, même avec elle, tu finis par remettre le masque, à sourire, à changer de sujet. Conversation plus légère, Ryan. Et là encore pourtant, y’a un truc qui coince, sans que tu ne saches vraiment quoi. Elle essaie de te faire parler, te faire cracher le morceau. Mais que pourrais-tu dire ? Que Ryan, il est entré dans ta vie plus que jamais, que tu as peur de le perdre, comme tu as perdu tout les autres ? Elle ne comprendrait pas, elle se ferait des idées. « Je fais fuir tout le monde autour de moi, Sacha. Toi aussi, tu vas finir par fuir. Parce que…y’a un monstre en moi, il grossit, grossit, grossit, et il va finir par sortir, je vais plus pouvoir le contenir. Et…J’ai tellement peur de finir seule avec lui… » tu lui avoues, finalement. Cette peur dont tu ne voulais pas lui parler. Tu soupires, passes une main dans tes cheveux, te mords la joue. « Je suis désolée, je crains, Sacha. J’voulais pas que tu me vois dans cet état… »

elle comprend pas nana, qu'elle est importante pour toi. elle comprend pas qu'elle aura beau faire n'importe quoi, tu reviendras vers elle quoi qu'il arrive. t'as besoin d'elle au quotidien, elle est ton soutien, ta confidente, la soeur que t'as jamais eu, la fille qui compte le plus à tes yeux. la personne la plus importante dans ta vie après tes parents et ton frère bien évidemment. quoique des fois, tu la places avant lenny. du coup, tout naturellement, tu passes à autre chose. tu lui parles de ryan même si tu remarques assez rapidement que c'est un sujet assez sensible. peut-être plus tard qui sait. pour le moment, tu ne décides de ne pas trop l'embêter. vous vous êtes déjà embrouillées, pas de quoi en rajouter une couche avec des sujets qui fâchent. tu racontes n'importe quoi. tu sais pertinemment que je serais toujours là pour toi. c'est pas toi qui fais fuir les gens. bon d'accord parfois, t'es bizarre, un peu dingue et tu fais peur mais en tout cas moi, je suis prête à te supporter jusqu'à ma mort. tu lui adresses un clin d'oeil histoire de détendre l'atmosphère. tu t'approches d'elle pour lui faire un gros bisou sur la joue. aller, arrêtes de bader. ça va aller, j'te promets.

T’es comme ça, Nana, tu as besoin des autres, mais tu n’arrives pas à accepter le fait qu’ils t’aiment autant que tu les aimes, et qu’ils ne vont pas partir. C’est pareil pour Sacha. C’est l’une des personnes les plus importantes de ta vie, depuis toujours, ou presque. Mais encore aujourd’hui, tu ne peux t’empêcher de te dire qu’elle va partir, qu’elle t’a remplacé, par elle, par cette fille qui fait toujours ressortir tes plus sombres facettes, cette fille qui te fait tant de mal, mais surtout, qui te fait peur. Tu as peur de Côme, de cette place qu’elle se fait, auprès des gens que tu aimes. Tu es persuadée qu’ils vont finir par t’abandonner, pour elle, parce qu’elle est mieux que toi, et tu le sais. Ce qu’elle te dit te rassures un peu, quand même, malgré tout, et tu souris, doucement. « On est dingue à deux, de toute façon. » tu lui dis avant de rire et d’hocher la tête. « Promis, j’arrête ma p’tite déprime, et dans une semaine, on se retrouve à la jetée pour faire tous les manèges ! » tu dois reprendre du poil de la bête, pour elle, mais surtout, pour toi. Parce que tu détestes être faible, comme ça, ce n’est pas toi, pas vraiment toi.