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 shot of glory - Melvin
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MessageSujet: shot of glory - Melvin   shot of glory - Melvin EmptyJeu 8 Mar 2018 - 8:37

Les aiguilles de ma montre affichent 23h30. Habituellement, je suis déjà rentré chez moi. C'est l'avantage d'avoir une brigade efficace. Le travail est fait en amont. Je leur donne les directives, je mets en place les différentes préparations, et ils n'ont plus qu'à finaliser. L'inconvénient de finir tard en restauration est fini pour moi depuis longtemps. Je mène presque une vie normale... A 45 ans, il était temps. Pour exprimer tout mon génie, j'ai besoin d'être en forme H24.

Cependant, aujourd'hui, c'est différent. Je ne suis pas certain que mes gars furent contents de m'avoir jusqu'à la fin du service. Mais, il faut reconnaître qu'on a sorti de meilleurs desserts ce soir. Je vais peut être penser à rester un soir par semaine, sans prévenir. Il faut toujours penser à progresser. D'ailleurs, c'est surement l'angle que j'attaquerai avec ce jeune reporter photo qui me rend visite. Si je suis resté, c'est pour lui. D'après ces dires, il voulait récupérer une sensation à chaud, et prendre des photos de fin de service. Plutôt logique et à la fois très intelligent. C'est cela qui m'a convaincu d'accepter sa proposition. D'habitude, je cherche un peu de plus de renommé dans les gens qui m'approchent. J'espère ne pas être déçu.

Il s'appelle Melvin. J'espère qu'il va vite arrivé. Malgré tout, je suis un peu fatigué, et j'ai un peu de route pour rentrer. Le restaurant est propre, tout comme la cuisine qui est bien rangée. Au moins, on fera bonne impression. J'ai oublié de demander où il comptait publier les photos. Faudra que je demande avant de commencer. C'est un minimum. Mais ce Melvin doit avoir un peu de goût pour m'avoir approché. Je me suis installé sur une table, près de la cheminée s'éteignant doucement. Sur une nappe en lin immaculé, j'ai dépose trois de mes desserts phares. Un Paris-Brest intésement praliné, un financier pistache et framboise et enfin une tartelette aux trois citrons.

Je vois enfin la porte d'entrée bouger. Je vois un jeune homme rentré, peut être intimidé, mais une ferveur visible dès son visage. J'aime son attitude. Il n'a pas réellement l'air d'être impressionner de me rencontrer. Peut être que je me trompe et alors il le cache très bien. En tout cas, d'un premier avis, ça me plait. J'attends - évidemment - qu'il se dirige vers moi. Je lui serre la main. " Bonsoir. Vous devez être Monsieur Wheeler. C'est un plaisir de vous rencontrer. Installez vous, s'il vous plait. " L'élégance à la française, je sais recevoir. Je pousse deux tasses et la théière assorti vers nous. Jamais d'alcool pour moi, question de contrôle. " Vous désirez boire autre chose? " J'essayais déjà de cerner mon interlocuteur. La soirée s'annonçait intéressante.
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MessageSujet: Re: shot of glory - Melvin   shot of glory - Melvin EmptyJeu 8 Mar 2018 - 12:26

    23h25. Melvin sent que la fatigue marque son visage. Avant de pousser la porte de l’entrée de service du bâtiment, il secoue la tête pour se réveiller et se donner meilleure contenance. Il aurait mieux fait de choisir un autre sujet pour son reportage photo… Un refuge pour animaux, par exemple, ou bien la ligne d’horizon de la côte de Brighton. Ca lui aurait évité de traîner si tard pour boucler son projet.

    A l’intérieur, le jeune photographe rencontre un responsable d’équipe.

    - Bonjour Monsieur, je suis Melvin Wheeler. C’est moi qui m’occupe du reportage photo sur votre établissement… Devant la mine lugubre de son interlocuteur, Melvin semble devoir ajouter : - Vous … vous savez, je suis venu hier matin pour photographier votre salle, la décoration et les uniformes des serveurs…. Et ben, ce soir, je viens pour les cuisines. J’ai rendez-vous avec Monsieur Leouitt ou Lewit…je ne sais pas trop ...

    - Ah oui, vous voulez dire Monsieur ″L’évite″ , c’est comme ça qu’on l’appelle ici. Parce qu’il vaut mieux l’éviter voyez-vous… Alors, jeune homme, c’est très simple: La cuisine se trouve au bout de ce couloir, à gauche. Ensuite, il vous suffit de vous présenter au seul homme qui tire la tronche jusqu’au sol et qui injure les apprentis comme un commandant militaire.

    Melvin, gêné par la description qu’on lui fait, remercie son interlocuteur d’un sourire forcé. Le responsable de l’établissement se sent obligé d’ajouter : Vous en faites pas, il n’a pas si mauvais caractère, il est juste … français.

    Le blondinet s’engouffre dans le couloir et soupire. Décidemment, il aurait mieux fait d’aller dans un refuge d’animaux… Oui mais voilà, sa professeure de photographie-documentaire est française. Et puisque Melvin doit absolument remonter ses notes, il préfère mettre tous les atouts de son côté ! La "french touch’" de cet établissement est réputée à Brighton, paraît-il, surtout grâce au chef cuisiner. Les pâtisseries y sont à tomber, dit-on. Melvin se dit qu’elles peuvent bien être délicieuses, ces pâtisseries, aux prix auquels elles figurent sur la carte …

    Même s’il redoute un peu la rencontre, Mel’ est confiant dans son choix. Le but est de bien faire ressentir les tensions qu’on peut vivre dans une cuisine d’un restaurant de luxe, comme celui-ci. Il lui faut des gros plans de gouttes de sueur des apprentis, une mise en valeur de l’éclairage froid et synthétique et des assiettes bien colorées, à la française.

    23h30, il entre en cuisine. Les odeurs y sont délicieuses, mais l’endroit est terriblement bruyant. Les vapeurs emplissent la pièce ; difficile de circuler. Enfin, un homme se présente, tout à fait charmant, semble-t’il, et lui propose de s’asseoir.

    - Euh, oui, bonjour c’est bien moi. Et vous … vous êtes Monsieur L’évite ? Enfin, je veux dire Lewit … ?

    Tout en se présentant, Mel’ sort ses armes. Il attrape son boîtier et choisit son objectif comme si c’était évident. Ses mains glissent avec rapidité sur les différents réglages, en quelques secondes. Il préfère vérifier le tout une seconde fois, il ne faudrait pas que la fatigue lui fasse rater tous ses clichés. Pour ajuster ses réglages, il vise au loin un apprenti. Déclenche. Et Flash !

    - Merdre…le flash. Melvin peste contre lui-même et décroche le socle de cette lumière éblouissante. Il n’en aura pas besoin dans cette cuisine toute blanche et ça pourrait distraire ses sujets.

    L’étudiant pousse ses sacoches vides sur le côté avec les objectifs dont il n’a pas besoin pour le moment et signale à Mr Lewit qu’il est prêt. Dans un premier temps, Mel’ préfère refuser de boire quoique ce soit. De toute façon, il est trop stressé pour faire causette autour d’un petit thé. Et après tout, Mel’ n’est pas ici pour interviewer le cuisiner mais bien pour se concentrer sur l’équipe et les assiettes.

    - Mr Lewit, vous pouvez m’expliquer comment la fin de service va se passer ? Je voudrais surtout mettre l’accent sur votre équipe.
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MessageSujet: Re: shot of glory - Melvin   shot of glory - Melvin EmptyVen 9 Mar 2018 - 8:45

Finalement, je crois que je vais regretter ma décision. Ce garçon me semble extrêmement maladroit. Je suis bien évidemment au courant du nom que l'on me qualifie ici. Mais je n'apprécie pas que ce jeune homme l'ai déjà entendu. Il n'a pas du croiser beaucoup de monde ce soir. Je trouverai assez rapidement qui lui a divulgué cette information. Autant dire qu'il ne fera pas de vieux os dans mon restaurant. Si je suis le Chef ici, je suis aussi leur employeur, et accessoirement propriétaire à cinquante pourcent de l'établissement. J'ai conscience d'être dur, mais quand on signe ici, on accepte les clauses. Du moins, c'est le cas en cuisine... Le reste du petit personnel smicard ne m'impressionne pas.

Pourtant, je laisse faire l'apprenti photographe. Il sort son matériel et réalise son premier cliché. Photographie-t-il réellement un apprenti derrière moi? Quel manque de discernement. J'ai installé trois pâtisseries devant lui, et il n'a même pas posé son regard dessus. Pour un photographe, il n'a pas réellement le sens de l'observation. C'est mieux de travailler avec des professionnels. J'ai voulu laisser une chance à Melvin, dans les souvenirs de mon apprentissage, puisqu'on commence tous quelque part. Mais à la différence de lui, j'étais déjà doué. Oublier d'enlever son flash quand ce n'est pas nécessaire, sérieusement? Il ne m'a pas fallu plus d'une minute pour établir de profil de cet étudiant. Médiocre.

Mais il est là, je vais tenter de prendre sur moi. Ce que je fais très mal. " Bien. Il reste très peu de clients à cette heure. L'avez vous remarquez ? " Où était-il trop distrait. Peut être que je l'impressionne aussi, c'est fort propable. " Les repas sont sur la fin. Les clients dégustent donc nos merveilleuses pâtisserie. Ma brigade et moi entrons en jeu à ce moment-là. A vrai dire, nous préparons presque tout en amont. A ce moment là, ce n'est que de l'assemblage. Mais c'est à ce moment là qu'est demandé la plus grande minutie. Un vrai dessert à l'assiette doit être semblable à son voisin dans toutes les coutures. On doit donc travailler vite et bien. "

Je fais une pause. J'ai bien compris que ce n'était pas un interview. Il doit juste comprendre l'ambiance d'un restaurant gastronomique. J'impose une rigueur à mes gars. Ils doivent tous travailler de concert, guidé par mon savoir et mon génie. " Si je peux me permettre, mon équipe c'est moi. Tout ce qui sort de cette cuisine, c'est moi. J'écoute leurs idées, certes, mais j'ai toujours le dernier mots. Je suis un peu comme le capitaine d'une équipe, vous voyez ? Il faut que je reste au centre de tout ça. Vous ne pouvez pas que vous concentrez sur mon équipe en occultant la pierre angulaire. " Le message était-il clair ? Je ne sais pas si c'était de la maladresse, mais personne n'est venu dans ce restaurant pour travailler sur les équipes en oubliant de mentionner le Chef Cuisinier ou Pâtissier. C'est beau de vouloir se concentrer sur les secondes mains, mais sans nous, ils ne seraient rien. L'inverse n'est pas vrai, en revanche.

" Je vous conseille de vous presser tout de même. Nous sommes en train d'envoyer les derniers desserts. C'est le moment de faire les meilleurs photos. " Je me lève donc et me dirige vers un plan de travail. Je m'apprête donc à dresser un autre Paris-Brest à l'assiette. " Par quoi voulez vous commencer ? " Mon équipe, la meilleure, choisie par mes soins, est tout de suite au taquet. Il s'aligne derrière moi. Chacun sait ce qu'il à faire. Certains prennent du matériel, les autres des ingrédients. Sans donner d'ordre, ils savent à quel moment ils doivent me donner tel ou tel ustenciles ou condiments. Comme un chef d'orchestre, la pâtisserie est aussi question d'harmonie et cohésion. Si ce Melvin voulait avoir du spectacle, il risquait d'en avoir.
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MessageSujet: Re: shot of glory - Melvin   shot of glory - Melvin EmptyJeu 15 Mar 2018 - 11:32

    - Merci Mr Lewit. Faites comme d’habitude, le plus naturellement possible et je vous suivrai.

    Il semblerait que la température dans la cuisine vienne de monter d’un degré. C’était clairement dû au ton du chef et de la sensation tendue et électrique que ressentait toute l’équipe ainsi que Melvin. Le jeune photographe reculait d’un pas et essayait de se faire oublier. Il souhaitait tout d’abord prendre des photos larges.

    Dans son viseur, Aaron est positionné tout à droite, sans détourner un instant son regard de la pâtisserie qu’il assemble. Tout autour, l’équipe. Chacun avec un instrument dans la main. Prêt à aider leur patron. Le chef fronce des sourcils, il n’aime peut-être pas sentir l’objectif de Melvin derrière lui. Le jeune blond s’en veut. Les assistants, quant à eux, n’ont pas l’air si malheureux. Au contraire. Malgré le tremblement que peut créer leur chef dans la cuisine, on découvre chez certains d'entre eux de l’admiration pour leur boss. Melvin déclenche silencieusement.

    Une odeur d’ananas et de cerise flotte dans l’air. Ca lui hérisse les poils. Mel' se souvient instantanément du cake à l’ananas que lui préparait sa grand-mère lorsqu’il était enfant ….un pur délice.

    Le jeune homme se déplace. Cette fois, il longe les murs de la cuisine et finit par se retrouver devant la table de dressage et face au chef. L’ambiance est religieuse. Il y a à peine 10 minutes, tout était bruyant et envahi de vapeur. Maintenant, Melvin est en certain, il s’agit d’un moment de poésie. Et il ne regrette plus d’être venu. Il déclenche à nouveau.

    Mel’ s’approche ensuite de la table. Il ouvre sa focale pour obtenir un flou d’arrière plan parfait. Il vise le Paris-Brest. Et déclenche. Il remonte son objectif vers les assistants. Certains sont ravis du dressage. D’autres même émerveillés. Melvin déclenche à nouveau.

    Enfin, le jeune homme tourne quelque peu son appareil vers le chef. Le temps se suspend. Malgré les traits concentrés du français, Melvin est persuadé de voir un début de sourire. Il s’apprête à déclencher mais son regard se noie dans celui d’Aaron. Quels yeux incroyables... Bleus … peut-être même gris. Indéfinissable en tout cas. Le jeune homme se ressaisit et déclenche.

    Les assistants reculent pratiquement tous en même temps. Le dressage est terminé. Melvin décolle son appareil photo de son œil, et observe ce qu’il va se passer ensuite. Ils sont tous ordonnés et savent exactement ce qu’ils doivent faire, seconde après seconde. C’est aussi délicat qu’une équipe de facteurs dans un centre de tri du courrier. Melvin le sait car il y a déjà fait un reportage photo dans un centre de tri. Et c’est justement ce qu’il aime: l’harmonie que peut créer un être humain tandis que par définition, l’être humain n’est justement que défaut et désordre.

    Mel' respire lentement. Il est un petit peu essoufflé. Il se rend compte à présent qu’il a retenu sa respiration tout entière pendant ses quelques clichés. Puis, avec le petit peu de souffle qu'il lui reste, le blondinet murmure un « merci » à l’attention du chef.

    Ensuite, Melvin se dirige vers une autre table où sont dressé quelques desserts. Il fait quelques photos macros sur les détails des différentes pâtisseries… peut-être même qu’il s’éloigne délibérément pour ne plus croiser le regard hypnotique d’Aaron…
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MessageSujet: Re: shot of glory - Melvin   shot of glory - Melvin EmptyVen 16 Mar 2018 - 8:42

Il semblerait que Melvin ait enfin compris où il avait mis les pieds. Comme beaucoup avant lui, et très certainement après lui, je l'ai recadré dans cette cuisine. Ici, c'est mon univers, ma salle de trône. Je commande et on exécute. Si on comprend cette simple règle, je peux devenir doux comme un agneau. Encore faut-il alors accepter l'idée de se soumettre. J'ai tout à fait conscience que j'impressionne les gens autour de moi. J'ai du jouer de la force pour que Melvin comprenne l'enjeu de ce shooting. Mais je ne voudrais surtout qu'une fausse image soit véhiculée de ma cuisine. Cette exposition photo qu'il prévoit doit retranscrire exactement ce qu'il se passe dans mon restaurant et non un vulgaire mensonge où mes apprentis sont libres de faire un simple tiramisu ou une mousse au chocolat.

De toute façon, cela ne pouvait être autrement. Si on ne croit pas mes paroles, mes gestes ne mentent pas. J'ai observé son attitude. Son regard a changé où j'ai commencé à assembler. J'ai vu sa réserve disparaître quand mes cuisiniers se sont mis autour de moi. Il a vu qui est le Chef, et que cela ne peut - heureusement - être autrement. Je suis dur, je le reconnais. Mais dans toutes les grandes cuisines, cela se passe comme ainsi. Pour viser l'excellence, il faut galvaniser ses troupes, les tirer vers le haut et leur montrer comment travailler. Après tout, notre restaurant figure parmi les meilleurs établissements d'Angleterre. J'estime ne pas l'avoir volé, et Melvin devrait s'estimer chanceux d'être ici. J'espère qu'il en a conscience.

C'est le moment que je préfère. Quand mon gâteau prend forme. J'allie toutes les gourmandises entre elles. Je découpe délicatement ma couronne de pâte à choux. Je dépose quelques éclats de noisettes et d'amandes au fond. Je poche ma crème avec délicatesse, et avec un geste précis. A l'aide d'une seringue, j'insère du praliné pur à l'intérieur de cette crème mousseline. Enfin, je referme l’entremets. A l'aide d'une pince à épiler, je dépose minutieusement des éclats de noisette, pour donner ce côté irrégulier et pourtant si précis. Voilà un excellent dessert. J'ai encore pris mon pieds. Parfois je me dis qu'il n'y a que la pâtisserie qui me comprend, et que rien n'existe autour de moi. Les autres autour de moi me servent juste à aller plus vite. J'espère que Melvin a saisi cette idée, sinon, il est passé à côté, comme beaucoup. La pâtisserie est un art.

Je claque des doigts. Aussitôt, un apprenti sonne une cloche et tout le monde s'écarte autour de moi. Les serveurs rentrent et prennent les desserts sans demander leur reste. Il reparte en fil indienne et disparaisse à nouveau. Le service est officiellement terminée. Je laisse le soin à mon équipe de faire le nettoyage. Pour moi, j'ai donné ce que j'avais à donner. Je m'avance donc à nouveau vers Melvin et sort peu à peu de ma bulle de sucre. " Je vous avez dit que ça serait rapide. J'espère que vous avez ce qu'il vous fallait. Je sais que c'est déroutant d'assister à ça. On ne voit jamais rien de tel, et pourtant, c'est comme un ballet. " Je me laisse rêveur. Derrière cette carapace, j'ai une certaine sensibilité. Comme ferai-je sans elle pour pâtisser avec autant de brio?

J'entraîne Melvin un peu à l'écart du tumulte d'une cuisine qui se fait lustrer. On s'isole vers le coin salé qui ont déjà terminé. Je pose alors les mains sur son appareil. " J'ai le droit à une avant-première? " Ce n'était pas une question. Sans le laisser répondre, je lui prends son outil des mains, et me pose près de lui afin que l'on regarde les photos ensemble. Je me reste cependant très délicat, afin de ne pas abimer son matériel. Je sais ô combien cela est précieux. De toute façon, je suis surement l'homme le plus minutieux de cette ville, avec les chirurgiens. Je fais défiler les différents clichés. Le bougre a du talent finalement. A voir comment il tournera ça dans son travail. " Bien. Ca me convient. Que comptez vous en faire maintenant? Je veux évidemment être tenu au courant. " On est à nouveau seul à seul et je le regarde fixement. J'essaye de le sonder, il a attiré mon attention. Deuxième étape du test. C'est bien d'être doué, encore faut-il en avoir conscience et se battre pour le faire valoir. " Et maintenant, vous ne voulez toujours pas boire quelque chose ? " J'avais ressorti ma théière.
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MessageSujet: Re: shot of glory - Melvin   shot of glory - Melvin EmptyLun 19 Mar 2018 - 13:08

    Les yeux bruns de Melvin passe sans cesse de son viseur à la table des desserts que Aaron avait préparée ultérieurement. Puis, la table à roulettes glisse vers la sortie de la cuisine. Mel’ comprend quelques secondes plus tard que tout cela n’a rien de magique mais que ce sont les assistants qui sont apparus discrètement autour de lui pour retirer celle-ci. Le jeune photographe est enfermé dans sa bulle. Si concentré qu’il ne perçoit pas non plus assez rapidement qu’Aaron lui emprunte son appareil photo et l’emmène vers un coin plus calme.

    Lorsque Melvin comprend ce qu’il se passe, il est pris de panique. Son appareil photo, c’est sa vie… Il a la drôle de sensation d’être nu. Aaron lui a arraché son cœur. Le sol semble vaciller sous ses pieds. Le chef cuisinier tient ce que Melvin a de plus cher dans ses mains... Le jeune blond se ressaisit. Et scrute avec minutie ce que fait Aaron. Ses mains sont-elles propres ? Appuie-t’il délicatement sur le boiter pour faire défiler les photos ?

    Aaron lui rend enfin l’appareil. Melvin soupire. Il reprend des couleurs. Il tient fermement son matériel et cherche du regard les sacoches avec lesquelles il est venu. Il n’a plus qu’une idée en tête: protéger son petit bébé photographique.

    - Ce que je compte faire des photos ? Euh … je dois rendre ce projet la semaine prochaine à ma professeure de photographie-documentaire. Et nous recevrons tous les notes de nos travaux d’ici la fin de mois. Si j’obtiens 97% ou plus, les photos seront exposées publiquement au Royal Institut of Photography.

    Le Royal Institut of Photography… Tous les étudiants de Brigthon en rêvent. On appelle cette soirée la R.I.P. C’est aussi parce que tous seraient prêts à mourir pour y assister. La cérémonie se déroule toujours dans de prestigieux endroits de Brighton. L’année dernière, tout le gratins de la ville s’était réuni à l’Opéra pour cette soirée très spéciale. On dit que tout étudiant qui décroche sa place à cette soirée, s'assure d'une vie fructueuse pour son avenir.

    - Volontiers, je veux bien une tasse de thé répondit Melvin à Aaron. Le jeune garçon se détendait enfin. Le choc de la rencontre avec Aaron appartenait désormais au passé, et son travail était quasiment bouclé. Une tasse de thé, très sucrée qui plus est, serait parfaite pour se remettre d’aplomb. Rien de tel que le sucre pour récupérer.

    Tandis que le chef préparait les boissons, Melvin en profita pour ranger son appareil photo et ses objectifs. Il rassembla ses affaires dans un coin, prêt à partir. Il y avait toujours chez Aaron quelque chose qui mettait l'étudiant mal à l’aise. Aussi, Mel n’aurait qu’à boire une tasse de thé rapidement et filer à l’anglaise. Et cette sensation de mal aise ne serait plus qu'un mauvais souvenir.

    Les deux hommes s’assirent sur deux hauts tabourets et s'installèrent autour du plan de travail d’un coin de la cuisine. Aaron servit les tasses et le thé. Et Mel’ se retrouva encore plus près du chef. Merde… ce regard gris-bleu.

    Melvin porta la tasse à sa bouche d'un geste brusque. Plus vite il finirait sa tasse, plus vite, il serait parti…

    - Ouille’ … mince, c’est super chaud…
    Melvin renversa près de la moitié de la tasse sur lui et sur le plan de travail.
    - Je euh ... désolé bégaya-t'il.
    A croire qu’Aaron avait servi le thé bouillant pour garder sa proie plus longtemps…
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MessageSujet: Re: shot of glory - Melvin   shot of glory - Melvin EmptyMer 21 Mar 2018 - 9:41

Je note les informations. J'ai du mal à accepter ce que j'entends. Pour moi, il est impossible de concevoir qu'un travail fait dans ma cuisine finisse à la poubelle. De plus, ce R.I.P. semble être une très belle vitrine. Il doit y avoir beaucoup de personnes intéressantes qui s'y rendent. L'enjeu est donc double pour moi. Il est hors de question que Melvin n'obtienne pas ce fameux 97%. Je ne risque pas de le lâcher. " D'accord, j'entends bien. Mais je refuse que mes photos ne soient pas publiées, il est inconcevable que ce travail ne soit pas retenu. " Comme en cuisine, j'instaure une délicate pression. Sans m'énerver mais en faisant un message clair. J'obtiens toujours le meilleur de mes troupes ainsi.

Je sers donc le thé. J'en suis maintenant persuadé. J'intimide totalement Melvin. Il est totalement désemparé par ma présence. Je l'ai remarqué quand il est entré. Il s'est détendu une fois son appareil en main au milieu de mes apprentis. Mais sa tension et sa maladresse, presque touchante, sont revenus. Je suis habitué à provoquer cet effet là, mais Melvin a beaucoup de mal à le cacher. Je pense que je ne l'aide pas en lui mettant à la fois la pression et en me rendant accessible. C'est tout moi. J'aime cette idée d'être insaisissable.

Ce qui devait arriver, arriva. J'en suis guère surpris. Il renverse son thé. C'est ainsi quand on n'est pas concentré. J'espère qu'il est moins quand il prend ses clichés. Les photos doivent être précises. " Ce n'est pas grave, cela arrive. Mais à vrai dire, il n'est pas chaud. C'est un thé noir du Népal, infusé à 85C°. En somme la parfaite température pour en faire ressortir tous ses arômes. Quel gâchis. " Je me lève et je vais chercher de quoi nettoyer. Depuis combien de temps n'ai-je pas tenu une éponge? Cela se compte certainement en année. Cependant, j'éponge et rince plusieurs fois. Je finis par lustrer avec un chiffon. Le marbre sur lequel je travaille retrouve vite son éclat.

Je m'installe à nouveau face à lui. " Ca va? Vous n'en avez pas sur vous? Je ne voudrais pas que l'on se brûle dans ma cuisine. Cela serait fâcheux. " J’attrape son poignet fermement, mais le tire avec finesse. Comme en pâtisserie, mon geste est assuré. Sans rien dire, je tourne autour de lui et l'inspecte. Non visiblement pas une goutte de ce délicieux thé à glisser sur lui. Tant mieux. Je finis par me rassoir et l'invite à faire de même par un simple geste de la tête. " Bon, pour vendre les photos, faut y croire. Que voulez vous goûter sur la carte? C'est offert." Je fais alors glisser la carte des desserts vers le jeune homme.
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MessageSujet: Re: shot of glory - Melvin   shot of glory - Melvin EmptyVen 23 Mar 2018 - 18:39

    Melvin approche de lui la seconde tasse de thé qu’Aaron lui propose. Il tient le petit objet de porcelaine par l’anse.  La tasse fume quelque peu…85°, pour Mel’ c’est très chaud. A croire que son palet est sensible. Il préfère donc attendre quelque peu cette fois. Il souffle, de loin, en se tenant droit. Il se rend compte qu’il est dans un endroit luxueux. Il se tient bien. Néanmoins, il souhaite partir le plus vite possible et donc continue discrètement de souffler sur son breuvage.

    Puis, Aaron lui tend la carte des desserts. Mel’ n’a pas trop le choix. Pour une fois depuis qu’il a pris les photos, le jeune homme regarde à nouveau le chef dans les yeux pour le sonder. Cet homme souhaite-t’il réellement tout faire pour le garder prisonnier le plus longtemps possible ? Pourquoi Aaron était-il soudainement si gentil ? Dans ce regard gris-bleu, on ne devine rien du tout. On oublie tout …Mel’ revient à la réalité, un petit frisson le parcours et il lève les épaules comme pour abandonner son idée de sonder le chef. Après tout, Aaron était peut-être lunatique. Un coup je t’adore, un coup je te déteste. Quoiqu’il en soit, le chef Lewit restait pour le jeune Wheeler une véritable énigme.

    - Merci, Mr Lewit…Alors, je prendrai … celui-ci ! Mel’ n’avait finalement pas mis longtemps à choisir. La tarte au citron meringuée ? Son dessert préféré, mais personne ne pourrait battre la recette de sa grand-mère. Le baba au rhum ? Trop simple au goût de Melvin. Non, ce que le jeune homme venait de pointer du doigt était plus mystérieux et certainement plus surprenant, tout comme l’était Aaron. C’est d’ailleurs pour en découvrir plus sur ce drôle de français que Melvin venait de choisir la sphère surprise du chef.  

    Mel' se prenait au jeu. Finalement, il allait peut-être passer un bon moment. Il prit soin de s’asseoir plus confortablement sur son siège et but une première gorgée de son thé. Encore fort chaud pour lui, mais succulent.

    - Enfin, je veux dire … Si ce dessert est trop long pour vous, je … je peux en choisir un autre, bien sûr. Melvin venait de se rendre compte que son choix était peut-être fort impoli. Car finalement la sphère surprise du chef était le dessert le plus cher de la carte et n’était préparé que pour 2 personnes minimum. Un dessert réservé habituellement pour les anniversaires ou les fins de soirée romantique où les gens s’alanguissait à deux cuillères dans la même assiette, le regard plongé l'un dans l’autre…
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MessageSujet: Re: shot of glory - Melvin   shot of glory - Melvin EmptyMer 28 Mar 2018 - 15:16

Le garçon a de l’audace. En tout cas, plus qu’il ne pourrait y paraître. J’ignore si c’est pour me mettre au défi, mais il me réclame ainsi le dessert le plus cher et le plus long à assembler. Mais quelque part, ça me plait. Il aurait pu commander mon célèbre Paris-Brest, préparé tout à l’heure sous ses yeux. En me voyant travailler, cela aurait pu lui donner envie. Mais non. Il vient me chercher dans ce que je propose de mieux. Mon enchanteresse sphère surprise. Je pense que l’appellation du chef l’a intrigué. C’est une de mes recettes inédites. Personne n’est avec moi quand je réalise ma sphère. Personne ne connaît les dosages et mon coup de main pour réaliser ce dessert. Mes équipes sont là juste pour l’assembler.

Mais ce soir, je vais faire sans eux. « Je vous conseille alors de sortir à nouveau votre appareil photo. » Je me garde mon effet de surprise. Après ce dessert est une histoire totale. « Sachez, Mr Wheeler, que jamais rien n’est trop long ni trop dur pour moi. » En fait, je pense que je suis emballé à l’idée de servir ce dessert. C’est un jeu pour moi. La réalisation est technique de bout en bout, mais il n’y a rien de mieux pour voir mon talent. En sachant que je vais seulement travailler à deux mains, l’exploit en sera encore plus incroyable.

J’abandonne Melvin quelque instant. Je file en cellule récupérer tout ce dont j’ai besoin. Je dispose mes ingrédients à gauche, et mes ustensiles, à portée de ma main maîtresse. Je commence alors à dresser. Sur une assiette je dépose ma meringue en forme de cône, taillé et creusé sur le dessus. A la manière d’une Pavlova, je la garnie d’une crème chantilly légèrement sucrée et vanillée. J’y cache également quelques framboises fraiches. Je viens alors déposer ma sphère de chocolat noire qui tient parfaitement, au premier essai. Pour l’habiller, je la coiffe d’une feuille d’or. Enfin, je décore l’assiette à l’aide d’une réduction de vinaigre de framboise et des éclats de meringues.

Mais le spectacle commence juste maintenant. J’apporte une saucière rempli d’un chocolat chaud. J’espère que Melvin a fait ses photos car tout va bouger maintenant. Je verse alors ce liquide sur le dessert. La sphère se met à fondre peu à peu. Elle laisse découvrir une sphère blanche ; une ganache montée onctueuse. Je fends alors la sphère en deux. On y découvre un confit de framboise et un biscuit joconde imbibée au kirsch. Au premier regard, Melvin semble vraiment surpris. « Voilà ce que l’on appelle de la pâtisserie gastronomique. » Tandis qu’il regarde le dessert, j’en profite pour ranger mon matériel en un clin d’seuil. Je veux vite retourner auprès de ce jeune homme et recueillir ses impressions.

« En revanche, c’est un dessert qui ne se mange qu’à deux… Accepteriez-vous que je le déguste aussi ? Cela fait très longtemps que je n’y ai plus goûté. » Je ne lui laisse pas réellement le choix. Dans mon rangement, j’ai laissé seulement de cuillères en argent. Puis, si je ne suis amené à ne pas revoir Melvin ou s’il ne sélectionne pas, je m’en voudrais d’avoir réalisé ce dessert pour rien. Le coût de revient est relativement élevé tout de même. J’ai le droit de me faire plaisir de temps en temps après tout. Ainsi, en plongeant mon regard dans celui de Melvin, je lui tends sa petite cuillère. Je le laisse commence et porte mon thé à mes lèvres sans le quitter du regard.
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MessageSujet: Re: shot of glory - Melvin   shot of glory - Melvin EmptySam 31 Mar 2018 - 13:32

    Melvin retombe en enfance. Il a 7 ans. Les yeux qui pétillent. Il n’est plus dans la cuisine dans un restaurant luxueux, mais il a plutôt l’impression d’être dans l’atelier d’un magicien. Il regarde avec minutie la préparation d’Aaron et, bien que le jeune garçon ne lâche pas d’un œil les mains du chef pâtissier, il ne comprend pas comment le tour fonctionne. De la magie pure. Mel’ se surprend à pencher la tête dans tous les sens pour observer chaque recoin du dessert en préparation. Comment cette sphère peut-être tenir toute seule ?

    Puis le chef sert l’assiette et présente deux cuillères. Il en tend une à Melvin et lui demande son accord pour partager cette douceur. Sous l’emprise du regard gris-bleu et du tour de magie auquel il vient d’assister, Mel’ peut à peine hocher de la tête. Il n’a plus les mots. Le chef pâtissier a l’air ravi d’avoir pu réaliser ce petit exercice. Il retire son tablier et reste toujours élégant.
    Le jeune Wheeler est perplexe. L’assiette présentée devant lui est sublime. Et sa cuillère d’argent dans la main devient un véritable supplice. Osera-t’il l’utiliser comme une épée et déchiqueter cette savoureuse structure ? Le dessert est si beau dressé ainsi, que c’est une torture de le détruire pour le goûter. Mel’ préfère retarder le moment. Il pose sa cuillère et décide de boire une gorgée de son thé. Finalement, il est bien dans cette cuisine. S’il était parti précipitamment, il n’aurait jamais eu l’occasion de voir ce dessert, ni de le goûter. Tout comme le chef, la surprise est de taille.

    Enfin, le blondinet se lance. Il faut bien … Il pose délicatement sa cuillère sur le chocolat. On entend celui-ci craquer doucement. Puis la cuillère s’enfonce plus rapidement ensuite et se niche dans les framboises. Il en ramasse une et porte le tout à sa bouche. Le chocolat est onctueux. Les arômes de framboises s’allient parfaitement avec la feuille d’or qui pétille et fond immédiatement.
    Melvin pensait que le tour de magie était terminé… En réalité, il ne faisait que commencer et la pièce maîtresse de cette représentation privée s’exécutait à l’instant même, à l’intérieur de son palet.

    - C’est indescriptible … Merci Monsieur Lewit. C’est …c’est donc vous qui avez créé ce dessert ? L’idée vous est venue comment ?

    Le jeune homme voulut faire durer la dégustation. Après sa première bouchée lui venait tout un tas de question…Comment survivrait-il une fois qu’il aurait fini le dessert ? En aurait-il assez ? Peut-être aurait-il mieux fait de refuser de partager l’assiette avec Aaron...

    Il but à nouveau une gorgée de son thé. Son projet photo désormais n’avait plus d’importance. Cette soirée, il l’a garderait en mémoire, non pas pour ses photos, mais surtout pour sa rencontre avec Aaron et pour cette sphère surprise qui portait bien son nom. Cela dit, à cet instant, le photographe se fit une promesse à lui-même : Il remporterait plus de 97% pour son projet et assisterait à la R.I.P. Oui, il le ferait. Et s’il ne le faisait pas pour lui-même, il le ferait au moins en l’honneur d’Aaron. Mieux encore, il inviterait le chef pour le remercier.

    Melvin replongea sa cuillère dans le dessert tandis qu’Aaron lui expliquait comment il avait créé le dessert phare de son établissement. Puis, sa cuillère heurta quelque chose. Le jeune homme descendit son regard vers l’assiette. La cuillère d’Aaron frôlait la sienne. Il semblerait que les deux hommes veuillent les mêmes coins de dessert. L’intimité que cela procurait mis Melvin quelque peu mal à l’aise, mais la sensation s’évanouie rapidement lorsque le manque de chocolat se fit à nouveau ressentir.

    - J’ai été assez stressé d’entrer dans votre cuisine après la description qu’on m’a faites de vous, mais je commence finalement à comprendre votre univers… enfin, je pense. J’ai l’impression que pour vous, comme pour moi, tout se joue dans les détails. Une photo réussie, c’est une photo dans laquelle on ne ressent pas le travail qu’elle a coûté. Ca m’a l’air pareil pour vos desserts, non ?

    Melvin emporta sa cuillère dans un autre coin et apporta celle-ci à nouveau vers sa bouche. Il ferma les yeux quelques secondes comme pour mieux apprécier cette nouvelle bouchée.

    Quelques secondes plus tard, le jeune homme interrogeait à nouveau le chef. Finalement, il était piqué par la curiosité de connaître tous les secrets de ce magicien.

    - Vous devez certainement travailler dur … enfin, je veux dire, ça se voit… Mais c’est pas trop difficile de concevoir une vie de famille autour de tout ça ? Vous ne regrettez pas de passer autant de temps en cuisine, loin de vos proches ?
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MessageSujet: Re: shot of glory - Melvin   shot of glory - Melvin EmptyMar 10 Avr 2018 - 14:05

L’instant se prolonge dans l’infini. La pâtisserie est un art. Personne ne peut aujourd’hui en douter. Surtout pas Melvin. S’abandonner au plaisir du sucre nous entoure de candeur et de douceur. On s’enveloppe comme dans une couette près du feu un soir d’hiver. Sauf que cette fois-ci on le fait sans honte. Un plaisir coupable, certes. Mais vite rattrapé par le bonheur d’avoir goûté à une œuvre éphémère. N’est d’éphémère que le nom, car le souvenir se prolonge encore et encore. On y repense avec envie, mais ça nous renvoie à beaucoup de souvenirs. Bien sûr, ce moment où la cuillère est venue à notre lèvre, mais aussi à tous les parfums et ce qu’ils évoquent, chacun d’eux, séparément. Ils nous ramènent à un souvenir et certains nous transportent vers un inconnu qui nous attire.

C’est ma vision de mon métier. Ce soir, je suis ravi d’avoir partagé ça avec Melvin. J’ai bien vu, quand il est entré dans ma cuisine qu’il n’y connaissait pas grand chose. Il a pris ses clichés sans comprendre l’essence même. Je voulais lui montrer que moi aussi je faisais de l’art. C’est pourquoi j’ai autant insisté pour qu’il goute un de mes gâteaux. Il fallait qu’il entre entièrement dans mon univers. Pourquoi je suis aussi stricte, aussi perfectionniste et parfois antipathique. Je voulais que sa méfiance s’efface tout en capturant l’admiration qu’il a eu en entrant dans le restaurant. En voyant sa réaction quand il dégustait mon dessert, je me dis que j’avais parfaitement réussi. Une fois de plus.

« Ce dessert m’a mis beaucoup de temps afin de le réaliser. Il est source de voyages, de recherches, de partages avec des confrères pâtissiers. Mais aussi beaucoup d’essais, et beaucoup d’années. Il a changé, et changera surement encore. Rien n’est immuable. Je suis ravi que cela vous ait plu, mais j’en avais aucun doute. » Le moment continue. Les deux hommes parviennent enfin au bout du dessert. Les cuillères se chevauchent. Melvin se bat pour manger ce qu’il veut. Je le laisse faire, après tout, je lui offre ce dessert. Je pose donc ma cuillère d’argent, m’appuie sur mon plan de travail et le regarde terminer. « J’ai conscience d’être très exigeant. J’ai entièrement conscience de ce que l’on dit moi. Dans ma cuisine, des clients, la presse. Je suis un homme assez décrié. Mais on vient pour manger ma pâtisserie par pour celui que je suis. Ce dont on se souvient, c’est ce que l’on goute. Je n’attache pas d’importance aux restes, et les autres non plus d’ailleurs. C’est pourquoi on continue de venir ici, que je suis étoilé. Je n’ai aucune critique sur ma pâtisserie, ni sur le visuel, ni sur les saveurs, ni sur les émotions procurées. C’est mon but. »

Je me livre rarement ainsi. Je le reconnais. Mais j’ai l’impression que Melvin a compris beaucoup de choses quand il a plongé sa cuillère dans mon dessert. Comme moi auparavant. Je l’ai mal jugé quand il est arrivé, mais quand je l’ai vu prendre ses photos… Tout a changé, il était transporté. Je crois que je me reconnais en lui, sur certains points. Il manque cruellement de confiance en soi. J’espère lui insuffler ça ce soir.

« Je vous croyez photographe, pas journaliste. Voilà que les questions deviennent personnelles. » Je fais un tour sur moi-même. Ma brigade est rentrée chez soi. Il n’y a plus que Melvin et moi. Il n’y a plus de bruits, seulement quelques lumières de cuisine, un thé chaud, deux tasses et une assiette vide. Je ne parle pas beaucoup de moi. Je ne veux pas que ma brigade connaisse ma vie privée. D’ailleurs, c’est pourquoi on ne parle de moi que pour mes réalisations. L’homme que je suis intéresse finalement peu, aussi imbuvable soit-il. Il n’y a que le résultat qui compte. « Mais je veux bien vous répondre. » Voilà qui ne me ressemble pas. « Pour atteindre une telle perfection, il faut des sacrifices. Je n’ai pas de famille, c’est un choix voulu. Personne ne m’attend le soir et c’est très bien ainsi. Je préfère marquer l’histoire ainsi que de faire perpétuer un nom à travers des progénitures décevantes la plupart du temps. Ainsi je consacre l’entièreté de mon temps à ce que j’aime et non à ceux que j’aime. » Ceux… Ils sont peu nombreux. Personne ? Surement.

« Bien sûr, je suis un homme j’ai des envies comme tout le monde. Mais j’y réponds autrement, d’une manière plus brève. »
La tension est montée dans la cuisine. Pourtant tous les feux sont éteints. Je m’approche de Melvin et prend la cuillère qu’il a dans la main afin de la poser aussi. « Il n’y a plus rien à manger, elle ne vous ai donc d’aucune utilité. » Je m’assoie face à lui et le regarde droit dans les yeux. Je veux maintenir son regard. « A votre tour, maintenant. Parlez-moi de vous. La photo et encore ? Quels sont vos projets à long terme ? » J’ai envie de le connaître.
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MessageSujet: Re: shot of glory - Melvin   shot of glory - Melvin EmptySam 14 Avr 2018 - 15:04

    L’ambiance dans la cuisine est intime. Melvin s’en rend compte à présent parce que l’endroit est calme comme jamais. Il vit un moment unique et il sent la chair de poule se former sur ses avant-bras. Qui peut donc se vanter d’avoir visiter la nuit les cuisines d’un établissement de luxe ?

    Le goût du dessert, ou peut être une curiosité un peu trop égoïste, avait poussé Melvin a posé des questions personnelles au chef. Lorsque ce dernier en fit la remarque, Mel’ s’inquiéta… Allait-il s’attirer les foudres de ce personnage qui pouvait être aussi charmant qu’intimidant ? Finalement non, Aaron décida de répondre. Mel’ commença à comprendre comment fonctionnait le français. C’était lui qui décidait, toujours. Il fallait que ça soit ainsi. Le chef décidait toujours Quand, Où et Comment les choses se déroulaient.

    Mais si Aaron décida de lui répondre, Mel’ en dû payer le prix. Et le prix, justement, fixé par Aaron, était qu’il devait maintenant lui répondre à son tour, de manière personnelle:

    - Euh… et ben, en quelque sorte, j’ai pas tellement choisi la photo. C’est plutôt elle qui m’a choisit. J’ai toujours aimé ça, depuis tout petit. Au départ, ce qui me fascinait, c’était de pouvoir capter un moment présent. Ce qui est fou, avec les photos, c’est qu’on ne peut pas tricher. Ou en tout cas, beaucoup moins qu’on ne le pense.
    J’ai reçu mon premier appareil pour l’anniversaire de mes 8 ans. C’est ma grand-mère qui me l’a offert. Et chaque photo que je prenais me fascinait carrément.


    Aaron retira la cuillère des mains de Mel’, celui-ci s’arrêta quelque peu dans son discours et releva la tête vers le chef. Puis Aaron s’installa près de lui, tandis que le mot « fasciné » trottait encore dans sa tête.
    Puis, il reprit :

    - Euh... C'est ... C’était magique. Je cliquais sur l’appareil et du coup, le temps était stoppé.
    Quand on regarde une photo, c’est comme si on regardait le temps de manière figée. On a alors beaucoup plus de temps pour observer un moment précis, qui habituellement est trop rapide à voir. Et ça, ça me plaît !
    Alors, en grandissant, même si je continuais à faire du skateboard, à écouter de la musique, et à voir mes potes, la photo est devenu très vite plus présente.
    J’ai ensuite commencé mes études à New-York, c’est de là que je viens
    précise Mel' avec un sourire en coin vers Aaron. Vous y êtes déjà allé ?

    Le photographe reposait une question personnelle... Il se ressaisit, il devrait en payer le prix: Aaron lui reposera en échange une question personnelle.
    En réalité, les deux hommes semblaient jouer à Acte ou Vérité. Ils échangeaient pour l'instant des vérités personnelles. Mais quand passeraient-ils tous les deux aux Actes ?

    Melvin enchaînait ensuite son histoire et expliqua au chef comme il s'était retrouvé en Angleterre:
    Et puis, il a fallu choisir une ville pour un échange, et ici, à Brighton, il y a un labo photo qui m’intéresse particulièrement, alors je suis ici, pour un an et pour terminer mes études.

    - On verra où la photo me mènera, mais je voudrais continuer en tout cas pour en vivre, pour bousculer la vie des gens et pour voyager et faire pleins de rencontres. Je fais surtout les photos que je veux faire. Et si elles intéressent quelqu'un d'autre, alors c’est du bonus.
    Melvin s’affaissa sur son siège. La discussion était très intéressante. Tout ce qu’il venait de dire, il l’avait toujours pensé au fond de lui, et ça lui faisait un bien fou de le dire à haute voix.
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MessageSujet: Re: shot of glory - Melvin   shot of glory - Melvin EmptyLun 16 Avr 2018 - 12:19

J’écoutais Melvin sans vraiment prêter attention à ses mots. Je l’avais lancé sur un sujet qui le fascinait et l’animait. Il ne fallait pas être sot pour le voir. Son regard, son attitude, son langage avait changé. Tout d’un coup, c’est comme si Melvin avait pris confiance en lui. Il se transcendait comme tout à l’heure, quand il avait son appareil à la main. C’était comme si rien ne pouvait l’arrêter. Il avait raison quand il disait que la photographie l’avait choisie, et non l’inverse. Cela crevait les yeux. C’est un ce sens-là qui me faisait penser à moi. Il vivait pour ces instants volés autour d’un cliché. Mais quand la magie s’arrêtait, quand il rangeait son appareil, il redevenait un garçon ordinaire, un peu timide et dépassé. Il n’a pas encore compris d’où je tire ma force. Je fais en sorte que mon quotidien tourne toujours autour de la pâtisserie. Cela donne l’impression que je domine toujours la situation. Il suffit de se montrer sous la lumière qui nous transparait le mieux.

Je n’avais aucun doute sur le résultat de Melvin. Il obtiendrait les points suffisait pour être exposé. Même plus, il aurait la note maximale. J’en suis certain. J’ai vu quelque chose en lui, et je ne pense pas être le seul. J’ai toujours pensé que l’excellence ait en chacun de nous. Il suffit juste de trouver dans quel domaine elle doit s’exprimer. Parfois, c’est même le domaine qui nous trouve, comme ce fut le cas il y a des années pour moi, et il y a peu pour Melvin. Mais je ne peux pas me permettre d’avouer cela à Melvin. Il a encore tout le temps pour le comprendre, et pour progresser. Ce genre d’informations, il faut qu’elle émane du plus profond de nous. Il en tirera ainsi le meilleur. J’espère juste que personne ne viendra le gâcher.

« J’ai donc face à moi un américain. Voilà qui explique bien des choses. » Ah, les ricains ! Des gens curieux, mais peu ouverts. C’est ainsi que je les vois. Ils veulent tout savoir mais estiment que le leur est meilleur. J’ai presque perçu ce côté hautain en Melvin quand il est entré dans ma cuisine. C’est la mauvaise impression que j’ai eu au début. Il se demandait ce qu’il foutait là, si un chef étoilé valait-il vraiment le coup. Si la brigade n’était pas plus intéressante. Toujours des idées préconçues plein la tête. Même dans sa façon de me demander si je suis déjà aller à New-York, comme si c’était la seule chose à voir dans le monde. La vérité est que je n’ai rien à faire dans un pays où de la crème au beurre sur un cake représente un grand dessert. Pourtant, ils sont facilement impressionnés et comprennent vite. Tout comme Melvin ce soir. « Oui, j’y suis déjà allé. J’ai beaucoup voyagé avec mon métier. Je donne des Master Class un peu partout dans le monde. »

Il veut vraiment s’intéresser à moi. « Finalement, vous êtes bien un photographe, pas un journaliste. Oh, je ne dis pas ça méchamment, au contraire. » Je laisse un doute planer dans la cuisine. J’aime créer ce genre d’atmosphère. « La vérité, Melvin, c’est que vous vous n’êtes pas renseigné sur moi avant de venir ? » Je me lève et me place derrière lui, et place mes mains sur ses épaules. « Je vous rappelle que vous avez devant un grand chef pâtissier, avec plusieurs récompenses, dont des étoiles. Je l’ai bien vu quand vous êtes arrivés, que vous pensiez que ma brigade serait plus intéressante que moi. C’est bizarre, car cela m’a dérangé, autant que cela m’a plu. J’étais vexé, mais aussi challengé. C’est comme si je devais à nouveau prouver qui je suis. Vous ne direz pas le contraire, j’ai réussi. »

Je n’ai pas fini mon exercice. Melvin pense certainement que je suis exigeant, mais il n’a encore rien vu. « En revanche, pour ma part, je suis plus pointilleux. Tout le monde – enfin presque s’il en a les moyens – peut accéder à mon restaurant. Les cuisines, cependant… » Peut-être voyait-il déjà où je voulais en venir. « Je ne laisse pas n’importe qui pénétrer mon laboratoire. J’ai fait des recherches sur vous Melvin, n’en soyez pas offusquez, je suis sûr qu’après notre soirée, vous avez compris pourquoi. Je n’aurais pu vous le dire en entrant, je vous aurai fait fuir. En somme, j’ai appris des choses, via les réseaux sociaux, votre école, entre autres. » Je ne veux pas le mettre mal à l’aise, mais juste remettre les choses dans son contexte. Puis Melvin me plait. Il m’a touché d’une certaine manière, et je sens que c’est réciproque. Je ne peux définir cette attirance, mais il y a une connexion, au moins au niveau du travail fait. « Je voulais être honnête avec vous, Melvin. Je sens que j’ai marqué quelque chose en vous, et c’est réciproque. » Mes mains sont toujours sur ses épaules, le silence est maître. Melvin peut fuir à tout moment, mais il ne le fera pas.
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MessageSujet: Re: shot of glory - Melvin   shot of glory - Melvin EmptyMar 17 Avr 2018 - 15:29

    Melvin passe machinalement la main sur la poche de son jeans délavé. Il sent son téléphone portable. Là-dedans, toute sa vie, tous ses secrets. Dont quelques-uns qu’il a délivré délibérément à ses amis. Il possède aussi quelques textos envoyés et reçus qu’il aimerait que personne ne découvre. Alors donc, quand Aaron lui annonce s’être renseigné sur lui, Mel’ cache sa vie par reflexe en s’assurant que son smartphone est bien tout près de lui.

    A l’heure actuelle, il est vrai que n’importe qui, surtout quelqu’un d’influent et aisé comme Aaron, pourrait découvrir toute la vie de quelqu’un très facilement. Sur pinterest, on affiche ses envies, sur facebook ses amis, sur instagram ses idéaux et ses fantasmes, … Alors si Aaron a fouiné dans la vie de Mel’, il doit savoir beaucoup de choses.
    Par contre, Mel’, qui venait tout simplement réaliser quelques photos avant de repartir, lui, n’avait fait aucune recherche. Il avait tout au plus vu une fois le visage d’Aaron dans une coupure de journal.

    Le blondinet commença à flipper… Qui avait-il réellement en face de lui ? Et si le chef était un psychopathe ? Après tout, il avait tendance à se montrer colérique. Il avait aussi des airs lunatiques : un coup je suis adorable, un coup sec et strict…
    Mel regardait autour de lui. A moins de 10 mètres à la ronde, il visualisait plus d’une centaine d’armes blanches différentes avec lequel le chef aurait pu le tuer, sur le champ. Melvin priait intérieurement. Pourvu qu’Aaron ne soit pas un cinglé…

    Le chef déposa ses mains sur les épaules du jeune homme. Mel’ espérait que ce dernier ne ressente pas la peur qui s’échappait maintenant de lui. Il se concentrait pour qu’aucun tremblement ne le trahisse. Avec surprise, le photographe eut plus facile qu’il ne l’aurait espéré. Car il émanait quelque chose de bon chez Aaron. La chaleur de ses mains, la façon rassurante mais ferme de tenir ses épaules…

    Le jeune blond secoua la tête… Voilà qu’il fantasmait. Et sur un homme qui plus est ! Cela lui arrivait de plus en plus souvent ces derniers temps. Si bien qu’il commençait à en parler autour de lui pour comprendre ce qui lui arrivait. Certains disait même qu’il se pourrait que Melvin soit gay. Ils disaient tous que ça n’avait aucune importance de toute façon… Aucune importance pour eux, d’accord, mais quand on le vivait de l’intérieur, c’était tout autre chose. Et puis, non. Melvin devait certainement confondre sentiment physique et admiration. Oui, voilà, il avait de l’admiration pour Aaron, et non des sentiments. Oui, voilà, il ne pouvait pas fantasmer sur un homme et âgé de plus de 20 ans, qui plus est… si ?

    Aaron était toujours posté derrière lui. L’esprit de Melvin essayait de visualiser la mine que pouvait faire le chef dans son dos. Il repensa à ses yeux bleus-gris…. Mel rougit. Il baissa la tête et se concentra pour faire disparaître cette sensation. Pour l’aider, il repensa à ce que l’homme venait de lui dire. Aaron connaissait sa vie ? Il n’avait accepté Melvin dans sa cuisine uniquement par ce qu’il avait fouillé dans la vie du jeune homme ?

    - Ah donc je suppose que vous connaissez déjà un peu mon travail photographique … Je devrais donc être flatté de me trouver ici ce soir. C’est ça que vous essayez de me dire ?

    Melvin jouait avec le feu. Les mots sortaient de sa bouche sans passer par son cerveau. Peut-être que son inconscient le poussait à découvrir de nouvelles choses ? De nouvelles choses ? Comme draguer un grand entrepreneur, sans doute hétéro ? Melvin devait vraiment enfermer son inconscient et reprendre le contrôle. Il ne se sentait pas encore prêt pour ces choses-là… Mais l’est-on réellement un jour ? Le « Melvin-timide » pris le relais

    - Euh…enfin, je veux dire que je suis vraiment flatté. J’ai bien compris la chance que j’ai eu d’avoir pu assister à cette soirée. J’espère que les photos vous plairont, Mr Lewit.

    Le jeune homme se frotta la tête. Tout s’y mélangeait… Il n’arrivait même plus à réfléchir. Il se leva, se retourna face à Aaron et cherchait du regard son matériel photo et ses sacoches. Il s’emmêlait les pinceaux, il s’inventait des films…

    - Je crois que je ferais mieux de vous laisser, vous avez eu une longue journée et je vous ai probablement retardé dans la fermeture de votre établissement.

    Désormais, le contact physique était rompu. Aaron n'avait plus ses mains posées sur les épaules de Melvin. Il jeta un coup d'oeil à celles-ci... Mel' commençait déjà à ressentir un manque.
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MessageSujet: Re: shot of glory - Melvin   shot of glory - Melvin EmptyMar 17 Avr 2018 - 16:24

J’avais tout réussi dans cette soirée. Comme toujours, en fait. J’avais amené Melvin où je le voulais, et j’avais certainement révélé plus de choses en lui qui ne pouvait s’y attendre. Il ne faut pas toujours se jeter sur sa proie avec férocité. Du moins, ce n’est pas mon style. J’attaque toujours en douceur, je franchis les paliers un à un, et je saisis le moment quand il devient opportun. J’agis de même en cuisine. Je n’ai jamais élevé la voix sur un membre de ma brigade. Que les choses aillent bien ou non, je parviens toujours à mes fin grâce à ma sévérité naturelle. D’ailleurs, je commence juste mon entreprise avec Melvin. Je pense avoir décelé plus qu’un photographe en lui. Puis, j’ai le droit de me faire plaisir.

« En effet, votre travail photographique… » Je laisse mes mains glisser sur la forme de ses épaules, mais je reste ferme. « Evidemment que vous devez être flatté, la question ne se pose pas. Je pense que vous n’avez toujours pas compris. N’importe qui n’a pas foulé cette cuisine. » Mais quelque part, je sens que Melvin m’a provoqué. Il a répondu à ma demandé, mais indirectement. Ça me plait, un jeu s’installe, mais je ne veux pas lui laisser paraître. « Je ne voulais pas laisser un mauvais photographe rentrer ici. J’ai évidemment regardé votre travail. » Je fais retomber la tension. Il faut parfois faire semblant de se dire que rien ne s’est passé. La conversation reste toujours aussi anodine.

D’ailleurs Melvin intervient de la même manière. Il rompt le contact et annonce sa sortie. C’est très bien ainsi. Il faut savoir faire durer le plaisir, ou le reporter. Je l’ai bouleversé, je le sais. J’ai bien vu que je ne l’avais pas laissé indifférent. Décidemment, je ne me trompe jamais. J’ai laissé une empreinte sur lui et elle risque de le bruler régulièrement. « En effet, il est très tard, Melvin. Mais je ne peux vous laisser rentrer seul. » D’un coup d’un seul, l’inquiétude se lit sur son visage. J’aime provoquer cet effet. Continuant sur ma lancée et mon air serein, je poursuis. « Je vais vous faire appeler un taxi. La course sera réglée, vous n’aurez plus qu’à donner votre adresse au chauffeur. » Ca m’est égal de savoir comment est venu Melvin, je ne veux pas le laisser repartir en pleine nuit noire.

Après avoir passé un coup de fil, j’accompagne Melvin devant le restaurant. Je le ferme ainsi à clé. Ma voiture est garée pas loin mais je tiens à saluer mon invité. Le taxi finit par se montrer. Je tends la main à Melvin et lui serre fermement. Malgré la faible luminosité, je transperce son regard. « Bonne nuit, Mr Wheeler, je suis sûr que nous serons amenés à nous revoir très prochainement. » Je pose mon autre main sur son épaule comme pour enlever une poussière. Finalement je me détourne et rentre dans ma voiture.
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