my baby shot me down (edda)

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deux paquets de nouilles lyophilisé, une bouteille fraîche de thé glacé et un lot de tablettes de chocolat plus tard et ton portefeuille criait après cela famine. ton chèque de prime d'activité allait tomber d'ici les trois prochains jours, et tes achats n'allaient sûrement pas te suffire pour ces quelques jours mais tant pis, tu avais envie de ça maintenant. « bonjour monsieur. -avec ceci, ce sera tout? -oui merci. » tu sors de ta petite bourse colorée le juste compte de tes maigres achats et t'en retournes par la porte vitrée, ouverte afin de faire un appel d'air entre elle et la porte d'entrée. au détour de l'angle de la rue, face à la dite entrée, un mouvement de cheveux. les yeux s'entrechoquent. les pâtes se jettent au sol, le chocolat s'étale de tout son long, le thé saigne du choc brutal. tout comme tes genoux et tes petites mains potelées. le goudron est rentré dans ta peau, la lymphe continue de couler et un ou plusieurs bleus apparaitront sous peu. t'es une petite fragile au cœur et à la peau tendre. et pour une fois, t'es pas toute seule à être tombée. en réalité c'est l'autre qui t'a entraîné dans sa chute, pour une fois que tu n'es pas la seule empotée ici. aussi maladroit n'existe sûrement pas sur cette terre, te dis-tu. « merde, désolée. je regarde jamais devant moi, désolée. j'ai souvent les jambes qui s’emmêlent, désolée. » trois fois le mot "désolée" dans la même phrase, ce n'était pas ton record mais c'était pas mal au vu de la longueur de tes phrases. elle était jolie et bizarrement elle souriait. elle souriait peut-être nerveusement mais elle avait un petit rire qui se coinçait derrière ses dents figées. c'était merveilleux. très intense, sincère. et la sincérité, c'est un sentiment qui était porté disparu de ta vie depuis un sacré bout de temps. @edda morello

⋅ since : 10/05/2018

Elle est arrivée il y a peu, et déjà, elle se demande si sa décision est la bonne. Elle a tout laissé derrière elle, ses parents, ses amis, son Italie. Elle abandonne sa langue natale pour une autre, étrangère. Bien sûr elle retrouve un frère, qu'elle n'a que très peu vu au cours des années écoulées. Elle rencontre une nièce, inconnue, mais à laquelle elle s'attache déjà. Il y a des points négatifs, des points positifs, mais elle est un peu perdue Edda. Parce qu'au final, elle pensait qu'il se passerait quelque chose instantanément qui lui ferait penser qu'elle a pris la bonne décision de partir. Et pourtant, ce quelconque signe, elle l'attend encore. Elle se pense stupide de penser au destin, ou chose du genre, et pourtant, au fond d'elle, elle ne peut s'empêcher d'y croire. Les relations avec son frère sont difficiles, parce qu'elle lui en veut. Oui, elle lui en veut d'être parti il y a plusieurs années et de l'avoir laissé là-bas. Elle lui en veut de ne pas être suffisamment revenu, de ne pas avoir donné assez de nouvelle. C'est puéril, probablement, mais face à cet aîné, elle reste cette petite cadette, celle qui l'admire infiniment. Ce qui rend peut-être sa rancoeur encore plus tenace. Alors d'une certaine façon, elle continue de fuir, encore ici. Elle fuit la maison de son frère, qui l'accueille si gentiment et elle parcourt les rues de cette ville étrangère. Tout semble trop semblable, elle tourne dans une rue, puis dans une autre, en ayant la pénible impression que tout se ressemble. Elle n'a plus de repère, et c'est difficile à supporter. Elle voudrait taper du pied, comme une enfant capricieuse, en prenant la décision que tout ceci était une erreur et qu'elle veut rentrer à la maison. Chez elle, là-bas, auprès des siens, auprès de ce qu'elle connaît. Elle aurait probablement dû plus réfléchir en quittant le pays, mais elle avait besoin d'ailleurs, de découvrir autre chose, de découvrir ce qu'elle veut, ce qu'elle attend de sa vie. Alors elle ne peut pas le faire. Elle doit continuer son chemin, en combattant le mal du pays qui semble la gagner un peu plus chaque jour. Elle tourne au coin d'une nouvelle rue et là, son centre de gravité l'abandonne quand elle entre en collision avec une autre personne. Son premier réflexe est d'agripper la personne qu'elle vient de bousculer, l'entraînant par conséquent dans sa chute. Stupide réflexe. L'inconnue est la première à prendre la parole, alors qu'elles sont encore toutes deux au sol. Un sourire se dessine sur le visage d'Edda alors qu'elle analyse la situation et qu'elle écoute la jeune fille s'excuser à de nombreuses reprises, trop de fois probablement. Si bien qu'au final, Edda, elle ne peut pas s'empêcher un rire de s'échapper d'entre ses lèvres rouges. Un rire franc et direct. Pour une rencontre, c'est atypique, étrange. Et ridicule. « Ne t'en fait pas, y'a pas mort d'homme. Et puis, j'aurais sans doute dû regarder où j'allais aussi. » Qu'elle fini par dire, une fois son rire calmé. Difficile, elle se remet sur ses jambes, dépoussiérant son jean. Naturellement, elle tend une main à l'inconnue, encore au sol. « Un coup de main? » @Billie Bunny

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retour à l'émerveillement. ces petites choses, simples, délicates et pourtant que l'on apprécie beaucoup plus intensément. une simple odeur de croissant chaud, la brise du vent dans les cheveux, l'atmosphère feutrée d'une vieille bâtisse, la chaleur du soleil sur la peau, un papillon vaguant dans les rues piétonnes, une fleur émergeant du goudron. tant de belles choses que l'on croise quotidiennement, que nous ne prenons plus le temps d'apprécier, plus le temps de simplement les admirer pour ce qu'elles sont. ton émerveillement d'aujourd'hui, c'était elle. son sourire, son rire aussi peut-être. à vrai dire c'était un tout. une aura, une âme qui se révélait à toi. un sacré petit ange tombé sur toi. ça te laissait le cul littéralement parterre. elle te tend la main. cette scène coquasse tu l'étudies à vitesse grand v, de manière symbolique c'est tout bonnement puissant. mais en réalité ça fait beaucoup de bruit deux minettes qui gloussent en cœur. elle te tend la main. depuis combien de temps quelqu'un n'avait pas fait ça pour toi billie? cette question rhétorique soulevait une réelle question, dont tu préférais garder la réponse. « non je t'assure, c'est de ma faute. autant pour moi » elle te hissait de sa valeureuse poigne. tu ne pensais qu'à une chose "enfin de l'aide". toi qui as toujours été si seule. puis tu regardais, impuissante, à tes pieds, la bouteille d'eau éventrée et les plaquettes de chocolat sortis de leur draps argentés. un soupir, suivi d'un « oh non... » de désespoir. il faisait assez chaud et tu n'avais plus du tout d'eau dans ton stock. « dis moi, est-ce que ça te dérangerait de... enfin... je te revaudrais ça, mais là... » délicat de dire à une inconnue que l'on est fauchée et qu'on crève la dalle. tu aurais préféré te racheté une bouteille et lui en offrir une aussi. deux même soyons fou, en vu de la gêne occasionnée. mais la vie n'était pas un simple retour à l'émerveillement, c'est aussi un dur retour à la réalité. @edda morello

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