Tu as eu une enfance merdique, Nana. Entre ta mère qui se barre et ton père qui s'abandonne à l'alcool et le jeu, ça n'a pas été facile tout les jours. Mais tu pouvais compté sur Maddox, et aujourd'hui, tu t'en es sortie, tu es indépendante. Tu ne gagnes pas de mille et des cents, mais grâce à ton travail, tu peux vivre correctement en essayant de te lancer dans le monde de l'illustration. Ryan, tu sais qu'il est comme toi, dans un sens, que c'est pas facile tout les jours, chez lui. Il ne t'en parle pas forcément. Ce n'est jamais à toi qu'il se confit, mais tu n'es pas aussi stupide que tu en as l'air, et tu sais reconnaître quelqu'un qui veut être partout sauf chez lui. Tu as aussi été cette personne. Ce soir, il pleut. Ça fait longtemps que ce n'était pas arrivé, vous avez plutôt tendance à voir de la neige, ces derniers temps, mais les torrents qui coulent actuellement dehors font disparaître les derniers flocons. Tu es bien contente d'être au chaud, à l’intérieur. Ça fait pratiquement trois heures que tu es penché sur ton bureau, dans l'atelier, et que tu travailles sur la même illustration. Tu es entrain de collaboré avec un des membres du club de littérature, se retrouvant dans le café libraire où tu travailles. Il a écrit un livre pour sa petite fille de 6 ans et tu as accepté de faire les illustrations. C'est l'histoire d'une fée, dans un monde enchanté, et c'est plutôt plaisant à peindre. Le rose, c'est sûrement la couleur que tu aimes le plus décliner. Lunettes de travail sur le nez, tu es super concentré, et heureusement que la sonnerie de la porte d'entrée est forte, sinon, tu ne l'aurais pas entendu. La plupart de tes amis, ou même Mad, entrent sans sonner, comme si ta caserne était un hall de gare. Alors forcément, tu te demandes qui s'est, surtout qu’il est près de minuit et qu'il fait un temps horrible. Tu poses tes lunettes pour aller ouvrir, la porte se trouvant dans ton atelier. Une fois cette dernière ouverte, tu peux apercevoir Ryan, trempée jusqu'aux os, attendre en grelottant. Tu fronces les sourcils, surprises, mais le laisse entrer, évidement, il risque une pneumonie à se train là. « Tu vas te transformer en glaçon, mon dieu. Va prendre une douche. » c'est ton côté grande sœur qui ressort. Tu avais l'habitude de prendre soin de Kam et Max, mais aujourd'hui, ta sœur est partie étudier à Londres et ton frère, lui, est parti pour toujours. « ça va ? T'as l'air...contrarié. »

Il fallait qu’il parte. Il le savait. Mais c’était plus facile à dire qu’à faire. Il n’avait pas d’argent, pas de travail, pas de famille sur qui compter. Louer un appartement ou un studio était au-dessus de ses moyens, et puis travailler… Il détestait ça. Obéir aux ordres de quelqu’un d’autre, se comporter comme un parfait petit mouton de la société, ça lui donnait la gerbe à Ryan. Mais il ne se faisait pas d’illusion, il allait bien falloir qu’il rentre dans le moule à un moment ou autre. Il dealait de temps en temps, quand il avait le courage de se lever ou quand on lui en donnait l’occasion mais ce n’était pas assez pour gagner sa vie. « C’est qui ce mec ? » lâcha-t-il en sortant de sa chambre. Un homme qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam se tenait là, dans le salon, avec sa mère. Il avait une cigarette entre ses doigts, dont la fumée se dissipait dans la pièce. « Putain mais moi tu me casses les couilles pour que je fume pas à l’intérieur mais lui ça te dérange pas ?! »  L’homme écrasa sa cigarette dans le fond de son verre et s’approcha de Ryan avant de le pousser contre le mur. « J’suis ici chez moi maintenant » Ryan lança un regard à sa mère, espérant la voir réagir mais rien. « Et tu dis rien ? Fais-le dégager merde ! » Sa mère soupira et s’assit dans le canapé, tournant le dos à Ryan. Son amant empoigna Ryan par le col et cogna son poing à côté de sa tête. « C’est quoi que tu comprends pas ? Si tu veux rester tu me respectes, sinon tu dégages. » Ryan se dégagea de son emprise et fonça dans sa chambre. Ni une ni deux, il attrapa un sac à dos et le remplit des premiers vêtements qu’il trouva, ainsi que de son portefeuille avant de quitter l’appartement en claquant la porte. Il ne savait pas si ce type allait rester longtemps, mais il n’était même pas envisageable pour Ryan de vivre sous le même toit que lui et sa mère. Impossible. Alors il partit chez la première personne qui lui vint à l’esprit. Nana. Bon, c’était aussi elle qui habitait le plus près de chez sa mère. Une fois arrivé, il sonna à la porte. Il était tard, sans doute trop tard pour débarquer sans prévenir mais il ne savait pas où aller. Au bout de quelques secondes, la porte s’ouvrit. Nana semblait surprise, mais pas énervée, c’était déjà ça. « Tu vas te transformer en glaçon, mon dieu. Va prendre une douche. » Sur le moment, il ne comprit pas de quoi elle parlait, avant de se rendre compte qu’il était trempé. Il n’avait même pas fait attention à la pluie durant le trajet. « Oh… Non t’inquiète c’est bon » Il entra sans plus attendre, un peu embarrassé. Il se sentait ridicule d’arriver comme ça chez elle, sans même l’avoir prévenue, comme un chien perdu. « ça va ? T'as l'air...contrarié. »  Il haussa les épaules. Il n’avait pas vraiment envie d’en parler. Il n’y avait rien de glorieux à raconter. « Euhm… J’voulais te demander si je pouvais rester quelques jours chez toi ? » Il espérait vraiment qu’elle dirait oui.

Votre père n'a jamais essayé de se remarier, ou de retrouver quelqu'un, après le départ de ta mère. Deux épouses en dix ans, deux départs, de cœurs brisés, ça l'a vacciné, faut croire. Pourtant, ça aurait pu être une bonne chose, il aurait pu se reprendre en main. Il a préféré coulé encore plus. Tu espères ne jamais finir comme lui, et tu comptes bien mettre de sacrés coup de pieds au cul de ton frère, qui commence à se laisser aller. Il est censé vivre avec toi mais il prends l'appartement pour un hotel, visiblement, et n'est là que quand ça le chante. T'as parfois l'impression de vivre toute seule. Mais bon, vu ton rythme de vie complètement décalée, ce n'est peut être pas plus mal. La preuve, il doit être pas loin de minuit et tu es toujours entrain de travaillé. Tu n'as pas mangé, et tu n'es pas franchement fatiguée. Tu pourrais restée pencher sur ton travail encore des heures, mais quelqu'un sonne à la porte. Peut être que Madd a oublié ses clés, c'est tellement son genre. Tu vas donc lui ouvrir, même si t'hésites un moment, l'idée de le laisser dormir dehors te séduisant légèrement. Mais non, trop gentille que tu es, tu ouvres et te retrouves nez à nez avec Ryan, trempée jusqu'aux os et claquant des temps. Tu le laisses vite entrer avant u'il n'attrape la mort. Tu le regardes pendant quelques instants, il a l'air mal à l'aise, d'être là. Mais pourquoi être venu te voir dans ce cas ? Terri l'aurait sûrement hébergé. Enfin bon, tu ne vas pas le mettre à la rue non plus. « J'insiste, va prendre une douche, tu vas trempé tout l’apparat. Je te prépare la chambre d'ami. T'as mangé ? Tu veux que je te prépare quelque chose ? » t'es un piplette, Nana, et ce, même au milieu de la nuit. « T'as des vêtements de rechange ? Sinon j'peux en piquer à Maddox, bon, ce sera un peu grand mais c'est mieux que rien... » Ryan connaît ton frère, évidement. Vous vous connaissez depuis l'école primaire, et il a souvent eu l'occasion de voir ton ainé venir te chercher à droite ou à gauche, comme un père de substitution. Tu lui fais signe de te suivre et tu commences déjà à monter les escaliers en colimasson menant au véritable appartement. « T'as de la chance que je ne dormais pas, sinon, je ne t'aurais jamais entendu ! » que tu dis en riant.

« J'insiste, va prendre une douche, tu vas trempé tout l’apparat. Je te prépare la chambre d'ami. T'as mangé ? Tu veux que je te prépare quelque chose ? » Ryan fronça les sourcils, un peu perplexe. Il savait que Nana était une fille plutôt généreuse mais il n’en attendait pas tant de sa part. Et puis, il avait vingt-et-un ans, pas douze. Il était assez grand pour s’occuper de lui-même. « Cool, c’est sympa, pour la chambre d’ami je veux dire. »  Ca le touchait d’ailleurs. Mais bon, il n’allait pas sauter au plafond ou se jeter dans ses bras, il n’avait pas envie de paraitre trop désespéré. « Mais non, t’inquiète, j’ai pas faim. »  Il avait à peine fini sa phrase que Nana surenchérissait déjà. «  T'as des vêtements de rechange ? Sinon j'peux en piquer à Maddox, bon, ce sera un peu grand mais c'est mieux que rien... » Il se retint de lever les yeux au ciel. Elle le prenait pour quoi, à la fin ? Il avait juste envie d’avoir un endroit où dormir et se reposer, pas d’une mère de substitution. « J’suis pas un clodo, Nana. » lui répondit-il, peut-être un peu sèchement. Il s’en rendit compte et lui désigna son sac à dos. « J’ai ce qu’il faut, t’inquiète pas. » Il monta ensuite les escaliers en la suivant jusqu’à l’appartement. « T'as de la chance que je ne dormais pas, sinon, je ne t'aurais jamais entendu ! » lui dit-elle en riant. « C’est le destin. Le ciel voulait que tu ne dormes pas pour que tu m’ouvres la porte. »

T'es une maman poule, Nana. C'est comme ça, depuis toujours. Tu t'occupais souvent des jumeaux, même si tu n'étais pas beaucoup plus âgée qu'eux, et aujourd'hui, tu surveilles Maddox de près. C'est pareille avec tes amies, tu es la plus vielle du groupe, tu prends ton rôle au sérieux, et surtout, t'as toujours besoin que les autres se sente bien. La bonne humeur, il n'y a que ça de vrai, pour toi. Alors ouais, peut être que tu exagères un peu, mais tu as compris depuis longtemps, que ça n'allait pas fort chez lui, alors si tu pouvais lui apporter un peu de réconfort..Mais tu sers les temps quand il lui réponds sèchement, comme ça. Il veut jouer au sale gosse, grand bien lui fasse, mais il est chez elle, quand même. « Ok. » tu réponds, et t'es glaciale, toi aussi. Tu sais jouer au con, Nana, et avec toi, il ne risque pas de gagner. D'autant plus que, ces derniers temps, tu es plutôt irascible, malgré les tonnes de cachet que tu prends, pour stabiliser tes états d'âme. Mais tu inspires longuement, avant de reprendre, plus calmement. « Tu sais, si je n'avais pas eu mes frères et ma sœur, plus jeune, je serais sûrement partie du jour au lendemain, sans sac et sans argent, juste pour m'éloigner de mon père. Alors, j'en sais rien, je demandais juste. » tu dis avant de lui montrer la chambre d'ami. Il n'y a qu'un canapé lit, mais c'est mieux que rien. Vous gardez cette chambre de côté, pour Maxime, si elle revient un jour. Mais pour le moment, vous êtes sans nouvelle, alors tu peux bien dépanner Ryan. Tu te tournes vers lui, de nouveau souriante, changement soudain de comportement, t'es comme ça, Nana, pire qu'une girouette. « Le Ciel voulais surtout que je finisses ma dernière commande ! Mais on peut voir les choses comme ça, même si le destin, j'y crois pas trop. »

C’était plus fort que lui . Même avec ses amis, même avec Nana, il fallait qu’il soit sur la défensive. Cela faisait un moment maintenant qu’il avait cette rage au fond de lui, cette bombe à retardement qui le faisait parfois vriller. Il ne se souvenait plus de ce qu’il s’était passé un jour pour qu’il devienne comme ça. Sans doute avait-il forgé son caractère avec le temps, et non pas du jour au lendemain. Il n’en savait rien, il n’était pas psychologue. « Ok. » Il s’en était rendu compte aussitôt que les mots étaient sorti de sa bouche. Quel ingrat il faisait. Il aurait préféré pouvoir se débrouiller tout seul, sans demander l’aide de qui que ce soit. « Tu sais, si je n'avais pas eu mes frères et ma sœur, plus jeune, je serais sûrement partie du jour au lendemain, sans sac et sans argent, juste pour m'éloigner de mon père. Alors, j'en sais rien, je demandais juste. » Il ne répondit pas. Heureusement, Nana changea de sujet et redevint enjouée. Ryan savait qu’il avait de la chance d’avoir une amie comme elle. Beaucoup l’auraient déjà laissé tomber. Mais pas elle. Elle s’était toujours comportée comme une grande sœur avec lui, comme s’il faisait partie de sa famille. « Le Ciel voulais surtout que je finisses ma dernière commande ! Mais on peut voir les choses comme ça, même si le destin, j'y crois pas trop. » Il esquissa un sourire, entrant dans la chambre. « En vrai moi non plus. C’est juste un truc auquel les gens croient pour se rassurer. C’est comme les religions. » Ryan n’était pas un optimiste. Ni un religieux. Il était plutôt un partisan des théories du complot selon lesquelles seules quelques personnes dirigeraient la planète comme dans un spectacle de marionnettes. A ses yeux, c’était chacun sa merde et aucune puissance supérieure ne viendrait en aide. « Sinon pour cette douche… Tu m’accompagnes ? » lui demanda-t-il en s’avançant vers elle. Il connaissait la réponse, bien sûr. Ce n’était même pas une vraie question, c’était juste son humour parfois un peu déplacé.

Tu prends soin de la bande. C'est ton rôle, c'est toi qui ramène de l'eau en soirée, c'est toi qui les conduits, c'est toi qui garde un œil, de loin, quand ils sont ivres à en crever. Mais avec Ryan, c'est différent. Tu ne sais pas franchement pourquoi ; Peut être parce qu'il te ressemble plus que tu ne peux l'admettre, parce qu'il a la même vie pourri que toi, la même rage au ventre, et cette façon de tout cacher, de tout enfuir, que tu ne connais que trop bien. Trois, c'est dernière des sourires dernières un rire puissant. Lui, c'est le sarcasme. Chacun son truc.Tu le sais, et pourtant, tu réagis un peu trop violemment. T'aimes pas ça, perdre le contrôle comme ça, t'es sans arret sous tension, et tu peux le gérer. Parfois, y'a des moments, comme celui-là, où tu n'y arrives plus. Mais tu reprends contenance assez vite, tu inspires, pour le regarder pour sourire de nouveau. « Ne parle pas comme ça ne notre seigneur Jesus, il pourrait t'entendre ! » tu dis sans en penser un mot. Tu te moques de lui et ton sourire te trahit. Vous n'êtes définitivement pas le genre de personne à croire en uen force surhumaine. Si Dieu existait vraiment, il serait venu à votre secours. Toi, tu ne crois qu'en toi. T'es le seul maître de ton destin. Il pose ses affaires et tu croises les bras, en le regardant. Il sait où est la salle de bain, puisque la bande à élu domicile ici, peut après la fin des travaux. Mais il ne bouge pas, ou plutôt si, mais pas vers la salle de bain. Y'a un sourire qui nait sur tes lèvres, un sourire mutin alors que tu le regardes. « Je sais pas, tu me donnes quoi en échange ? » tu rentres dans son jeu, parce que ça t'amuse, parce qu'il essaie de draguer tout le monde, depuis que tu le connais. Il essaie avec toi, depuis longtemps, sans que ce soit vraiment sérieux. Et ça te fait marrer.

« Ne parle pas comme ça ne notre seigneur Jesus, il pourrait t'entendre ! » Ryan pouffa de rire. Qu’il l’entende, seulement ! De toute façon Ryan n’y connaissait rien à la religion, juste quelques trucs basiques qu’on lui avait appris à l’école. Il s’avança vers Nana, presque comme un amant prêt à l’enlacer, et lui proposa de le rejoindre dans la douche. Il n’y avait jamais rien eu entre eux, pas même un baiser, et sans doute garderaient-ils cette relation platonique. Peut-être avaient-ils trop de choses en commun, ils s’étaient connus trop tôt et cette amitié de longue date semblait l’avoir émasculé aux yeux des filles de la bande. Il ne s’en était jamais vraiment plaint, il n’avait jamais rien tenté, avec aucune d’elle. Du moins, jamais sérieusement. Pourtant la légende dit qu’il y a une toujours une part de vérité derrière les blagues. « Je sais pas, tu me donnes quoi en échange ? » Il sourit et fit mine de réfléchir à ce qu’il pouvait bien lui offrir. « Mmm, déjà tu aurais une vue panoramique sur mon corps d’apollon, et ça c’est pas rien quand même. » commença-t-il à répondre, en essayant de ne pas rire. Ryan n’avait pas vraiment le corps dont les femmes fantasmaient au cinéma, il n’était pas très musclé et plutôt banal. « Et je te donnerai un enfant » rajouta-t-il, cette fois sans pouvoir s’empêcher de rire. « C’est une offre à durée limitée, décide-toi vite. »

Nana, tu fais le signe de croix, mais à l'envers, parce qu'au final, t'y connais rien, en religion, c'est pas ton style, de prier, d'aller à l'église, et avec ta vie pourrie, c'est pas Dieu qui t'a aidé. Gamine, t'as dû prié une fois, les mains jointes, pour un nouveau père, pour une nouvelle vie, loin d'ici. Ça n'a pas marché, évidement, ça ne marche jamais, ce genre de chose. La belle vie, c'est pas pour toi, tu t'es fait raison. Et puis, à défaut d'une chouette famille, t'as des amis géniaux, une vie que tu ne voudrais échanger pour rien au monde. Bon, y'a bien le problème Terri/Sacha, mais il va falloir que tu laches l'affaire, parce que tu n'as aucune chance, et que tu ne te mettras jamais entre eux. Alors tu te concentre sur ce qui est vrai. Comme Ryan et son air de prédateur. Tu ricanes, ne le prenant pas franchement au sérieux. « Tu confonds Apollon et Dionysos, revois ta mythologie mon ami ! » tu te moques de lui, les yeux pétillants de malice, avant de poursuivre. « Mais non, vraiment, je vais me préserver du mariage, et puis tu risques de devenir tout gêné et impuissant face à mon corps, ça m'arrive souvent, punition divine, sûrement. » tu dis en faisant toi aussi un pas vers lui, tu entres dans son jeu, le visage près du sien et ton index qui vient repasser la forme de sa mâchoire. Tu sens son souffle, contre ta peau, et tu souris, t'es très douée, à ce petit jeu-là.

« Tu confonds Apollon et Dionysos, revois ta mythologie mon ami ! » Ouch. Bon, elle n’avait pas tort. Il ressemblait plus à un alcoolique notoire qu’à un dieu au corps parfait. « Mais non, vraiment, je vais me préserver du mariage, et puis tu risques de devenir tout gêné et impuissant face à mon corps, ça m'arrive souvent, punition divine, sûrement. » Elle s’approcha de lui, jusqu’à n’être qu’à quelques centimètres de son corps. Elle glissa son doigt le long de sa mâchoire, son visage près du sien et un sourire aux lèvres. De quoi bien troubler Ryan. Il avait l’habitude de draguer, d’être lourd même, mais qu’une de ses potes paraisse intéressée… Ca non, jamais. Il ne s’y était pas du tout attendu. Il ne savait pas si elle plaisantait ou non, mais dans tous les cas la situation devenait un peu gênante. Il n’avait jamais envisagé sérieusement de coucher avec Nana. Il avait eu quelques fantasmes, bien sûr, surtout à l’adolescence mais il avait toujours su que ça en resterait là. « Euhm… » Trouver quelque chose pour mettre fin à cette situation gênante. Vite. « Du coup c’est la chambre de ta sœur c’est ça ? » C’était tout ce qu’il avait trouvé. Il venait tout juste de se rendre compte du potentiel de séduction de Nana, et c’était très troublant. Il avait l’habitude de jouer avec les filles, de flirter à tout va, mais pas l’inverse.

Quand tu as rencontré Ryan et Alfie, tu n'avais pas plus de dix ans. Et tu t'es amusée à les martyrisé pendant des années. Aujourd'hui, au contraire, tu préfères les couver et les protéger, parce qu'ils sont tous ce qu'il te reste. Et puis Ryan, tu aimes bien passer du temps avec lui, t'en oublies Terri et sacha, ce qui est assez rare, il faut bien l'avouer. Mais là, c'est trop tentant, de l’embêter comme avant. Il joue au pseudo don Juan avec toi, alors que tu sais pertinemment qu'il n'est pas sérieux. Du coup, tu rentres dans son jeu, et t'es plutôt doué pour ça, t'es pas du genre timide, ou frigide, alors ça aide. Tu t'approches, tu minaudes, bats des cils et passes ta main contre sa machoire. Il a la peau étonnement douce, et malgré la pluie battante – l'ayant trempé – il continue à sentir bon. Il se mettrait presque à rougir, c'est trop mignon. Tu le vois qui se recule, qui cherche ses mots. Tu souris, satisfaite. « oui, enfin, si elle décide de revenir un jour. Entre elle et Mad, ils ont tous pris la voile. Alors si tu veux, tu peux squatter autant que tu veux, si tu fais les courses de temps en temps, et que tu ramènes de la bière. » tu dis, en souriant. « Bon, tu vas prendre ta douche ou bien , Je vais préparer le clic-clac en attendant. »

Changer de sujet. C’était tout ce qu’il avait trouvé à faire. Il avait envie de se gifler. Une telle occasion ne se représenterait sans doute jamais. Il avait paniqué, comme un con, à deux doigts de passer la nuit avec elle. Bon, il exagérait peut-être un peu, Nana aurait très bien pu lui mettre un gros stop trente secondes plus tard. Ouais, il s’était sans doute évité une terrible humiliation. « oui, enfin, si elle décide de revenir un jour. Entre elle et Mad, ils ont tous pris la voile. Alors si tu veux, tu peux squatter autant que tu veux, si tu fais les courses de temps en temps, et que tu ramènes de la bière. » Il sourit, c’était dans ses cordes de faire ça. Pas sûr qu’il s’y tienne néanmoins. « Cool ! Par contre j’ai jamais fait les courses de ma vie alors me faudra une liste. » Ne jamais avoir fait les courses à vingt-et-un an, c’était un peu la honte. Mais une honte marrante, pas une honte du genre être encore puceau à vingt-et-un an. Enfin selon la définition de honte dans le dictionnaire Le petit Ryan. « Bon, tu vas prendre ta douche ou bien , Je vais préparer le clic-clac en attendant. » Il leva les mains en l’air, soumis aux ordres de Nana, et pris son sac à dos pour se diriger vers la salle de bain. « J’y vais, j’y vais. » Il déposa son sac dans la salle de bain et referma la porte, avant de se déshabiller. L’eau chaude sur son corps lui fit du bien, lui permettant de détendre un peu ses muscles. Et de se réchauffer, par la même occasion. Quelques minutes plus tard, il sortit de la douche et se rhabilla avec les vêtements qu’il avait ramené de chez lui. Il rejoignit ensuite Nana dans la chambre, les cheveux encore mouillés. « J’les mets où mes fringues ? » lui demanda-t-il, en tenant ses vêtements humides.

Il est clair que tu aurais été bien surprise s'il avait été plus entreprenant. Faut dire que tu as du mal à imaginer qu'il puisse se passer quoi que ce soit entre vous deux. T'es trop focalisé sur Terri pour ça, Terri qui te fait souffrir sans même le savoir. S'il avait été plus entreprenant, tu aurais mis le hola, c'est clair, c'est bizarre de penser à Ryan de cette façon. Non pas qu'il soit vilain, au contraire, mais, c'est étrange. Et puis, tu voulais juste blaguer, à la base, et tu souris toujours quand il parle de ta famille. Tu ne te défais jamais de ce foutu sourire, même si parler de ta famille explosée, c'est douloureux. Tu pourrais le lui dire, à lui, il comprendrait sûrement mieux que Terri ou Sacha, mais t'es trop fière sûrement. Trop fière pour parler de ton traumatisme, pour mettre des mots sur tes maux. Tu ricanes quand il te fait la confidence. « T'inquiète, je te ferais ça, sinon, tu vas revenir avec des chips et du coca, c'est tout. » t'es pas une grande cuisinière, mais tu es bien obligé de mettre la main à la pâte, depuis gamine, c'est toi la cheffe, à la maison, et avec le temps, tu as appris à cuisiner surtout des produits naturels ou bio, tu préfères. Quand il part à la douche, tu prépares le lit, sortant draps et grosse couette du placard. Tu lui mets une housse de couette rose, avec des licornes – celle de Maxime, quand elle était gamine- juste pour l'emmerder. Quand il revient, t'as un vieux sourire diabolique sur la gueule. T'as même ajouté une petite peluche en forme de panda. T'y vas à fond. Mais tu reprends un air innocent en récupérant ses vêtements, limite dégoulinant. « Je vais les mettre en machine ! » tu dis en sortant de la pièce et en descendant vers l'atelier, qui accueillait aussi la buanderie. Tu cris, pour qu'il puisse entendre. « Sers toi, il y a de la bière dans le frigo, les restes de la dernière fois ! »

« T'inquiète, je te ferais ça, sinon, tu vas revenir avec des chips et du coca, c'est tout. » Voilà comment se débarrasser des corvées fatigantes ! Elle n’avait pas tout à fait tort, en même temps. Ryan ne connaissait que la bouffe industrielle, et n’avait jamais cuisiner à proprement dit. Il prit une rapide douche puis retourna dans la chambre, où Nana venait de finir de préparer le canapé lit. Et quelle préparation ! Une housse de couette rose remplie de licornes et une peluche panda sur le dessus pour orner le tout. « Meuf t’es sérieuse ? » Ca le faisait rire, mais hors de question de se faire prendre en photo dans ce lit. Elle tiendrait là un trop gros dossier. « Tu piétines ma virilité » lui dit-il en lui tendant ses vêtements sale. « Je vais les mettre en machine ! » Elle sortit de la chambre avec ses vêtements, le laissant seul. « Sers toi, il y a de la bière dans le frigo, les restes de la dernière fois ! » Il observa les détails de la chambre encore une fois, avant de se diriger vers la cuisine. « Ca marche ! » Il prit une bouteille de bière et la décapsula pour commencer à la boire. « T’as des nouvelles de Sacha et Terri ? » lui demanda-t-il une fois qu’elle fut revenue. « J’comprends rien à leurs histoires »

Cuisiner, ça tu sais plus ou moins faire, alors tu pourras le nourrir, au moins, pendant qu'il est là. Tu ne le lui diras pas, évidement, mais t'es plutôt contente de le voir squatter la chambre d'amis. Tu n'aimes pas être seule, ça fait resurgir tes angoisses. C'est pour ça aussi, que tu ne dis rien quand tout le monde squat. Tu aimes quand il y a de l'animation, de la vie. Parce que la vie, au final, c'est tout ce qu'il te reste, alors tu essaies de la vivre à fond, avec tes amis, ta nouvelle famille. Quand il revient, tu ricanes. S'il voyait sa tête ! Tu aurais dû sortir ton appareil photo, sérieux. « Quelle virilité ? » tu lui demandes en secouant la tête. T'aimes bien le faire chier, lui, le pseudo tombeur, le coureur de jupons qui se retrouve tout gêné quand tu fais tes yeux de biche. Au final, c'est un mec comme les autres, Ryan. Tu descends rapidement mettre ses affaires dans la machine et tu soupires en remontant. Tu poses les épaules, t'appuies sur le bar pour t’asseoir sur le plan de travail. « C'est la routine. Ils se font la gueule, se plaignent se réconcilient, baisent, étalent leur pseudo bobeur, se refont la gueule, et ainsi de suite. La routine, y'a rien à comprendre, Ryan. Ils ne savent pas ce qu'ils veulent et font chier le monde. » ton discours est amère, ça ne te ressemble pas. Mais tu es las, comme une vielle mégère de cinquante ans.

En débarquant chez Nana, comme ça, à l’improviste, Ryan avait eu un peu peur de déranger, d’être un parasite pour elle. Il savait qu’elle ne lui aurait pas dit non, qu’elle l’aurait accueilli avec un grand sourire mais qui sait ce qui pouvait se cacher derrière ce sourire ? Et finalement, Nana se montrait plutôt attentionnée envers lui, et elle n’avait pas du tout l’air ennuyée par sa présence. « C'est la routine. Ils se font la gueule, se plaignent se réconcilient, baisent, étalent leur pseudo bobeur, se refont la gueule, et ainsi de suite. La routine, y'a rien à comprendre, Ryan. Ils ne savent pas ce qu'ils veulent et font chier le monde. » Une bière à la main, adossé contre le frigo, Ryan écouta la théorie de Nana au sujet de Sacha et Terri. C’était un peu l’évènement du moment dans la bande. Leur groupe était rythmé par les engueulades et réconciliations des deux tourtereaux. A côté d’eux, plus rien ne comptait. Et même Ryan au final se prenait au jeu, lui-même lançait la conversation à ce sujet. Comme ça, on ne parlait de rien d’autre. On évitait d’autres sujets, des sujets peut-être trop taboo. Même s’ils juraient se connaitre par cœur, n’avoir aucun secret, Ryan savait que c’était faux. Il ne leur disait pas tout. Il n’en avait pas envie. Et même entourés d’eux, même avec leur présence constante dans sa vie, il avait toujours ce vide en lui. Cette sensation de manque, d’incomplet, de noirceur. Mais la réaction de Nana le fit sourire. Visiblement, elle non plus ne disait pas tout. « Wow. Si j’te connaissais pas j’dirais que tu les portes pas dans ton cœur. » Il était un peu surpris de sa façon de parler de Sacha et Terri. Elle avait l’air blasée, énervée presque. « T’es jalouse ou quoi ? » demanda-t-il en riant, sans se douter qu’il n’était pas loin du tout de la vérité.

Avec le groupe, vous vous connaissez depuis toujours ou presque. Avec Terri, vous avez été élevé ensemble, vous avez pris vos bains ensemble, et sa mère, elle t'a pris sous son aile quand la tienne s'est barrée. Et puis, avec les autres, c'est depuis l'école primaire. Alors forcément, il ne t''ennuie pas, au contraire, t'es contente qu'il pense à toi, pour le dépanner. Ça montre qu'il a confiance, dans un sens non ? Et puis, il a beau être 3 heures, tu t'en fiches, tu vis souvent la nuit, Nana, quand tu travailles sur tes dessins, tu ne regardes jamais l'heure. T'es un animal nocturne, finalement, un putain de chat, en plus dangereux. Il parle de Terri et Sacha. Ça t’énerve. T'es dure, parce que t'as mal. Tu ne le lui dis pas, évidement, il ne pourrait pas comprendre, Ryan. Il te trouverait pathétique, tu le trouves, toi aussi. Mais il n'y a pas que ça, les deux, ils te saoulent vraiment, et amis ou pas, ils devraient comprendre que la vie ne tourne pas autours de leur petite histoire d'amour, on est pas dans un film pour gamine prépubère. Quand il se fout de ta gueule, tu lui présentes ton majeur, et tu tires la langue, avant de soupirer. « C'est pas ça. » si, c'est ça, Nana, mais tu ne veux pas le dire à voix haute. « J'en ai marre de voir ma vie tourner autours de leur histoire à la con. Ils s'aiment, ils se mettent ensemble, c'est simple, c'est tout. Mais on ne parle que de ça, ce sont mes meilleurs amis, et pourtant, quand on se voit, ils ne me demandent pas comment je vais, non, il n'y en a que pour eux, je suis une conseillère matrimoniale. C'est assez drôle quand on sait que je me suis jamais posée plus de trois mois. » tu passes une main dans tes cheveux. « Et toi ? Niveau amour ? Y'a Côme qui traîne dans le coin. » tu dis, moqueuse, tu veux changer de sujet.

« C'est pas ça. J'en ai marre de voir ma vie tourner autours de leur histoire à la con. Ils s'aiment, ils se mettent ensemble, c'est simple, c'est tout. Mais on ne parle que de ça, ce sont mes meilleurs amis, et pourtant, quand on se voit, ils ne me demandent pas comment je vais, non, il n'y en a que pour eux, je suis une conseillère matrimoniale. C'est assez drôle quand on sait que je me suis jamais posée plus de trois mois. » Il comprenait très bien de quoi elle parlait. Sauf que lui, ça l’arrangeait qu’on ne lui demande pas comment il allait. Il répond toujours « Ca va. », parce qu’il savait qu’un « Non ça va pas trop » serait embarrassant, et que personne n’aime entendre les autres se lamenter. Et puis il n’avait pas spécialement envie d’en parler non plus. Sacha et Terri ne comprendraient pas. Tout allait bien dans leur vie à eux, leurs seuls problèmes étant de savoir dans quelle position ils allaient se réconcilier. C’était caricaturé, mais au final c’était un peu ça. Sacha allait bientôt devenir infirmière, Terri étant en plein dans ses études de droit, ils avaient un bel avenir déjà tout tracé, avec la maison, le chien et les deux marmots qui les attendaient. Ryan, il ne voyait rien. Il ne se projetait pas, il n’avait aucun projet, aucune idée d’où il serait dans quelques années. Il ne se sentait pas à sa place, nulle part. « Ils sont toujours pas ensemble, donc t’es pas une très bonne conseillère » répondit-il en riant, avant de reprendre une gorgée de bière. Il préférait en rire. Il n’y avait rien de grave, après tout. « Et toi ? Niveau amour ? Y'a Côme qui traîne dans le coin. » Il manqua de s’étouffer en entendant ces mots. « M’en parle pas. J’suis sûr qu’elle va revenir à la charge, elle essaye toujours de traîner avec Sacha et Terri, j’suis certain que c’est juste pour me faire chier. »

De toute façon, Nana, de la même façon que Ryan, lorsqu'on te pose une question, tu souris, tu affirmes être heureuse, et tu changes de sujet, tu n'aimes pas parler de toi. Mais la vérité, c'est que tu rêves du jour où quelqu'un se rendra compte que tes sourires, c'est juste du bluff, que rien de va plus, que rien n'a jamais été. Tu cherches cette personne spéciale qui comprendra ta douleur sans que tu n'es besoin d'en parler. Et en l'attendant, tu gardes ce fichu sourire, coller à la gueule, et tu ris même quand Ryan répond. Il sait comment faire pour ne pas enfoncer le clou, c'est pour ça que tu l'aimes bien. « Ouais, ils sont pas tombé sur la bonne meuf je crois ! » tu ris. Et puis tu changes de sujet, tu parles de Côme, un sujet plus drôle, surtout quand tu vois sa tête. « C'est pas pour te faire chier, c'est juste qu'elle avait que toi dans sa vie toute pourrie, et maintenant, elle est persuadée qu'elle faisait partie de la bande. Elle me fait de la peine. Non, en fait, elle me fait pitié, à toujours se plaindre et ressasser le passé. » tu secoues la tête. Ce que tu détestes, chez Côme, c'est qu'elle se peint toujours en victime. Et c'est vraiment fatiguant. À en croire ses jérémiades, elle se coltine tout les malheurs du monde. Elle ne sait pas positiver et tu aimerais la secouer, pour lui faire comprendre qu'il faut qu'elle vive, un peu.

Parler de Côme, ça ne le dérangeait pas. C’était un sujet délicat, mais Ryan n’avait rien à cacher à ce sujet. En amour, ses amis savaient bien comment il était, dans ce domaine il n’essayait pas de passer pour un autre, de soigner les apparences. Il se montrait comme il était, c’est-à-dire très éloigné du stéréotype du prince charmant. Du moins, à en croire les filles. Il n’était pas infidèle, pourtant. Il n’avait pas eu une tonne de petites amies, Côme avait été sa seule relation sérieuse, mais il ne l’avait jamais trompée. Il avait juste garder son côté séducteur, son humour beauf et déplacé, ses regards trop insistants. Et il n’y voyait pas le mal. Quand on est régime, on peut quand même regarder le menu non ? « C'est pas pour te faire chier, c'est juste qu'elle avait que toi dans sa vie toute pourrie, et maintenant, elle est persuadée qu'elle faisait partie de la bande. Elle me fait de la peine. Non, en fait, elle me fait pitié, à toujours se plaindre et ressasser le passé. » Ryan ne put s’empêcher de pouffer de rire en écoutant les propos de Nana. Elle était sans filtre, comme lui. Pas du genre à prendre des pincettes, surtout pas avec lui. « Mais grave ! Elle me fait passer pour le dernier des connards mais tu te souviens de ses crises de jalousie ? J’connais pas beaucoup de mecs qui auraient supporté » La jalousie, c’était mignon deux minutes, pas plus. Avec Côme, il y avait eu droit tous les jours, à répétition, et sans aucune raison selon lui. Un regard qui ne lui avait pas plu, une blague qu’elle avait jugé douteuse, un mot de travers,… C’était comme si elle guettait ses moindres faits et gestes. Et Ryan ne voulait pas vivre comme ça, à devoir surveiller tout ce qu’il faisait, réfléchir à deux fois avant de parler, ce n’était pas lui. Il parlait sans réfléchir, il réfléchissait après avoir agi, et il ne voulait pas changer. « Elle t’a reparlé, à toi ? »