Elle s'insurge, un peu consternée à l'idée qu'il la croit réellement escort girl. Lui ne réalise pas pourquoi. Déjà parce qu'il a mal à la tronche mais surtout parce qu'il ne verrait pas tellement où est le mal à être escort si c'est un choix de sa part. Sur scène ? qu'il fini par demander tandis qu'il se rend péniblement jusqu'à la cuisine. Alors quoi, t'es actrice ou un truc comme ça ? Il voit plus clair. Il pense plus clairement. Il fait pas le lien avec un milieu qu'il ne connait que trop peu. Lui qui n'a jamais assisté à ce type de représentation. Les verres s'entrechoquent dans un bruit sourd. Il souffle un coup avant de reprendre doucement ces esprits. Elle pu quand même cette histoire, à ce rythme, ils vont finir par se tenir mutuellement la main alors qu'y'en a un qui gerbe dans les chiottes et l'autre dans la baignoire. Ils auraient l'air malin tiens. Cette image le fait marrer. Oui, il se poile tout seul comme un con devant son placard avant de se concentrer à nouveau sur sa partenaire de jeu. Hey. râle t-il tandis qu'elle le traite d'enfoiré. C'est ce qu'il est certes mais un enfoiré qui met toujours des préservatifs, justement pour éviter ce genre d'incident. Je me protège toujours. qu'il fait en levant le doigt avant de revenir tout aussi péniblement que tout à l'heure jusqu'au canapé dans lequel il se vautre allègrement. Et ça, ça veut dire que tu bois. qu'il lâche en remplissant les deux shooter qu'il vient de ramener. A la tienne. et bam, un cul sec qui achève de le rendre ivre. Et s'il est plutôt malin d'ordinaire, il ressemble à un gros bêta à cet instant. L'avantage. C'est que elle aussi. Mais au fait. Tu l'as enfin dit. Tu m'trouves beau. J'le savais que tu fantasmais sur mon corps de rêve. déconne t-il. Et j'suis pas con. il secoue la tête de gauche à droite, la mine hésitante. Quoique... P't'être un peu mais chut, c'est un secret. que tout le monde connait. C'est un con au boulot puisqu'il agit froidement et de façon plutôt autoritaire envers ces employés. C'est un con dans sa vie perso avec les filles qu'il traite comme de la merde. C'est même un con avec ces potes, parce qu'il refuse de les laisser entrer trop profondément dans son intimité. Ouais, j'suis con. Boh, c'est pas si grave regarde, toi tu m'aimes quand même. il se marre tout seul et ajoute, comme pour lui même : et t'es pas la seule.

Ce n'est pas tant qu'il la pense escort, qui l'agace, mais plutôt qu'il soit persuadé qu'elle gagne sa vie en couchant avec des mecs, et que, du coup, elle se maquille en conséquence. Elle sait bien que la plupart des prostituées rêveraient d'une autre vie, qu'elles ne le font pas par choix, et pourtant, tu continues à penser que c'est vraiment dégradant. Alors non, elle ne se prostitue pas, enfin, c'est ce qu'elle se dit, puisque quand un p'tit vieux libidineux met un billet sous son porte jarretelle, c'est un peu comme si elle se prostituait à sa manière. Elle secoue la tête d'un air désespéré et se mord la lèvre, un instant, en le regardant. Doit-elle vraiment griller sa couverture de petite vendeuse de peluches au parc ? Enfin bon, elle l'a déjà cramer depuis longtemps. « Je me produit dans un cabaret. Je chante et je danse. » bon, c'est dit, de toute façon, elle ne lui dira jamais où ; alors il peut bien chercher ! Et puis, y'a un long silence, elle regarde Rafe, seul, dans la cuisine, entrain de se marrer et elle se dit qu'il a bel et bien un grain, ce type. Il finit par revenir en râlant, et elle sourit, rassurer malgré tout qu'il n'est pas de gosse. Elle ne voudrait pas voir une maman hystérique débarquer en laissant son chiard devant la porte, avec une lettre d'adieu. Elle a beau s'y connaître, en enfant, entre sa nièce et sa filleule, ça lui suffit largement. Elle regarde le verre de vodka, sur la table, et c'est que demain ,elle aura tout oublié. Pour elle, la vodka, c'est généralement dans des cocktails très sucrés ou avec du jus de tomate, contre la gueule de bois. Mais jamais cul sec. Pourtant, quand il descend son verre, elle en fait de même, et grimace fortement. Merde, ça arrache, cette connerie. Et elle a déjà la tête qui tourne. Elle ricane, quand il parle. « Tu le sais déjà, que t'es canon, j'ai pas besoin de te le dire. Tu prendrais la grosse tête, en plus. » Et, sourire à l'appuie. « Inverse pas les rôles, c'est toi qui fantasme sur moi. » et elle rit encore plus quand, tel un enfant, il affirme ne pas être con. Il est vraiment déchiré, c'est drôle à voir. Mais l'inverse est vrai aussi, t'es ronde comme une queue de pelle, ma pauvre Tori. « T'es en manque d'affection mon chou ? » qu'elle dit en ouvrant les bras bras. « allez vient, Tata tori va te réconforter » qu'elle dit en ricannant, ce moquant ouvertement de lui.

Il se fait toujours beaucoup rire Rafe quand il a picoler. Un spectacle délectable. En vérité, il se suffirait presque à lui même, il pourrait s'prendre sa cuite tout seul qu'il arrivait à s'faire marrer. Sauf qu'avec Tori, c'est mieux. Un cabaret hein ? C'est pour ça qu'elle chante toujours ces trucs chelou quand elle est sous la douche en fait, elle s'entraine. Une information qu'il creusera, parce que maintenant qu'il sait ça, il ne peut pas faire autre chose qu'aller la voir se produire. Merde, lui foutre un gosse dans les bras, ce serait vraiment la connerie de l'année. Le type n'est même pas capable de se gérer lui même alors vous imaginez avec un mioche. Surtout qu'il aime pas beaucoup ça les enfants. Ça braille, ça chie et ça coute un paquet de tune, il perçoit pas bien l’intérêt que tous ces parents y trouvent. Non, lui, il est plutôt du genre à saisir l'avortement ou l'accouchement sous X. Sans déconner, vous vous êtes déjà balader au parc en plein après midi ? Faite le et vous partagerez son point de vue. Et pouf info, il a déjà la grosse tête, qu'elle lui dise qu'il est canon ou non ne changerait en vérité pas grand chose même si ça fait toujours plaisir. C'est arrogant certes mais il est conscient de sa beauté. Il sait aussi qu'on ne peut pas plaire à tout le monde. Il lui arrive de se faire jeter même si c'est assez rare. Elle fait l'erreur d'lui tendre les bras et lui avance pour se vautrer la tête en plein dans la poitrine. Quoi ? Autant profiter des avantages qu'elle offre non. Puis il baisse la tête en s'marrant vers son entrejambe. Putain, j'commence à avoir la gaule. Faut croire que mon corps fantasme sur toi lui. Un sourire narquois sur la tronche. Il se redresse pour se rasseoir à sa place et vérifier si ce qu'il vient de dire est bien vrai en soulevant son futal. Elle est bien là, au garde à vous. Et oui, ça continue de le faire marrer. C'est pas si étonnant dans le fond, après tout, elle est superbe Tori, encore plus maintenant qu'il est totalement arraché. Il se sert un autre shooter avant de dire : Faut qu'j'aille pisser. qu'elle se rassure tout de suite, il est pas parti se branler en pensant à elle, non il a vraiment une envie un peu urgente qu'il assouvi en quelques secondes avant de revenir sans s'être lavé les mains. Hygiène déplorable mais il s'en fout. Merde on disait quoi ? Putain j'ai mal à la gueule. Il ne sait même plus où ils pouvaient bien en être de ce jeu. Il s'en souviendra sans doutes pas demain de toutes façons. C'est que ça arrache cette foutu vodka.

Elle est rarement ivre, Tori. Elle sait se contrôler et sait surtout où sont ses limites. Elle va rarement au delà car elle n'aime pas franchement l'idée de ne plus avoir toute sa tête. Donc d'ordinaire, elle ne boit pas autant, et ce soir, avec Rafe, c'est vraiment extraordinaire. De base, elle voulait juste jouer à la plus maligne en le faisant parler à son insu, mais maintenant, elle est prise à son propre jeu. Tori, elle a la tête qui tourne, et les pensées en vrac. Elle lui parle même du cabaret, en se disant qu'il allait oublié. Même si d’ordinaire, elle aurait caché ce secret, préférant mourir que lui donner le nom du Cabaret. Ce serait vraiment, vraiment le malaise s'il venait la voir danser, un soir. Parce que c'est son coloc, pas un client du bar. Non, vraiment, elle n'ose même pas y penser. Et demain, elle même aura oublié qu'elle lui en a parlé. Vous parlez gosses ensuite, enfin lui surtout. Toi, ça te dérange pas, les enfants, c'est mignon. Pourtant, tu ne te vois pas maman. Et tu le seras sans doute jamais. C'est pas ton truc, et tu serais épouvantable, si tu devais t'occuper d'un enfant tout le temps. Avec Diane et Nala, c'est facile, un week-end de temps en temps, une soirée, rien de bien compliquée. Mais vingt-quatre heures sur vingt-quatre, non merci. Elle secoue la tête, quand il parle, comme ça, de sa beauté. Il part à la pèche aux compliment alors qu'il pourrait très bien embrasser son reflet dans le miroir. Mais elle ne dit rien, parce qu'au final, elle est pareille, Tori, elle a conscience de sa beauté, ou plutôt elle assume totalement qui elle est, et c'est ça qui la rends belle. Elle dégage tellement de confiance en elle que ça attire, et visiblement, lui aussi, il est attiré puisqu'il vient s'échouer dans ses bras, ce qui a le don de la faire rire. Elle passe une main dans ses cheveux pour le décoiffer avant de secouer la tête. « C'est parce que ta bite est enfin en contact avec le corps d'une vraie femme, il n'a pas l'habitude. Mais j'peux t'aider si tu veux. » qu'elle lui dit, et quand il s'affale de nouveau sur le canapé, elle lui fait un clin d'oeil faussement aguicheur. Quand il se lève pour aller pisser, elle en profite pour se lever, elle aussi, direction la cuisine. Elle se ramasse royalement sur le chemin, mais il n'est pas là pour le voir, et atteint difficilement le congélateur, d'où elle sort un paquet d'haricot congelé, pour le foutre sur sa tête. Elle a mal au crane, et naïvement, elle pense que ça passera ainsi. Elle retourne dans le salon et s'allonge cette fois si sur le canapé, y'a pas de raison que ce soit toujours lui qui occupe la meilleure place. Le chat feule, visiblement peu attiré par l'odeur de vodka. Quand il revient, elle hausse les épaules. « C'était à toi, tu devais m'avouer un truc perso parce que c'est le but de ce jeu. Même si on boit plus qu'on parle ! » et elle rit comme une débile. Eh ouais, elle a l’alcool joyeux, Tori.

De toutes façons, la beauté, c'est un concept. Chaque personne qui peuple cette terre aura une vision différente. Sauf qu'au jour d'aujourd'hui y'a des critères. Des standards à la con qu'on impose. Lui, il est pas là dedans parce que Rafer, il peut voir la beauté partout en vérité. Même s'il est vrai qu'il aime les nanas plutôt fines, pas parce que la société l'impose mais parce qu'il aime les porter, les malmener un peu pendant l'action et avoir le dessus physiquement. Putain ils sont tous les deux bel et bien déchirés et ça déborde un peu. Il fourre sa tête dans ses seins et se retrouve avec une belle érection. Il finit par aller pisser pour calmer ses ardeurs de don juan. Et si ils ont appris quelques trucs l'un sur l'autre, grattant la surface, ils s'en souviendront pas demain c'est certain bordel. Ils sont tellement arrachés. Il file à la fenêtre pour s'fumer une clope quand il la voit avachi sur le canapé. Elle a pris sa place. Il tire dessus comme s'il avait pas pris une taffe depuis des lustres. La dernière remonte à quelques minutes, pas plus. Je sais pas nager. qu'il dit, c'était sa mère qui devait lui apprendre mais n'en a pas eu l'occasion, alors il a jamais apprit le con. Il va pas à la piscine et trouve toujours une bonne excuse pour ne pas se baigner. Il écrase sa clope dans le cendrier et vient soulever les jambes de sa colocataire pour s'installer juste en dessous. Il ferme les yeux, juste une seconde pour empêcher la terre de tourner autour de lui. Ca faisait bien longtemps qu'il s'était pas foutu dans un tel état. Par réflexe sans doutes, parce que c'est comme ça qu'il fait avec les autres, il lui caresse la jambe à l'aide de son pouce. C'est discret mais le plus souvent ça fait son effet. Probablement pas avec elle ceci dit. Elle le voit plus comme un chien errant qu'un potentiel coup d'un soir. De toutes façons, il fait pas ça pour qu'elle s’intéresse à lui, c'est inconscient. On est d'accord que tout ce qui se passe ce soir dans cette pièce restera entre toi et moi ? Il a pas confié des trucs de ouf mais des choses personnelles quand même et il ne souhaite pas les révéler au grand jour. Sinon, je serais obligé d'te tuer. qu'il sort en déconnant avant de déposer son pouce à l'orée de son cou et de le mener de l'autre côté, geste nécessaire pour appuyer ses propos.

Sur ce point là, Tori est bien d'accord et elle ne cesse, d'ailleurs, de le répéter haut et fort. Les critères de beauté qu'on voit dans les magazines, ça a le don de t'énerver. Vraiment. Et puis même la télé, ça donne une mauvaise image de la femme. Entre les poupées barbie super maquillé et les princesses disney qui ont la tête plus large que la taille, c'est du grand n'importe quoi. Faut pas s'étonner ensuite que les pauvres gamines, au lycée, chialent sous la douche. Elle aimerait bien faire comprendre ça à sa petite sœur par exemple. Mais c'est une ado, alors autant parler à un mur. Elle le regarde passer devant elle pour aller fumer une clope. Elle, elle fume de temps en temps, mais c'est rare. Elle déteste sentir le tabac froid, et préfère s'abstenir que prendre trois douches. Il sait pas nager, qu'il dit, et elle le regarde, un instant, interdite avant de rire en attrapant la bouteille, assez difficilement, et verser -en en mettant à côté- deux shooters. Quand il revient s’asseoir, en soulevant ses jambes, elle prends les deux verres avec maladresse parce que toujours allongé et lui en tends un. « Allez cul sec. Moi non plus, je sais pas nager. On aura l'air con si la ville est inondée ! » C'est l'une de ses seules hontes sûrement. Jaden a voulu lui apprendre, quand leur père est parti, parce qu'il prenait très à cœur son rôle de grand frère, mais elle a fait un blocage. Elle boit son verre et secoue la tête en soupirant. « Putain c'était celui de trop » qu'elle annonce en se rallongeant, regardant le plafond. Et elle se remet à rire quand il lui caresse la jambe. « Tu me chatouilles, mon chou. » Elle est sensible, Tori, de ce côté, et se souvient d'ailleurs de parties de guili-guili mémorables quand elle était gamine. Elle hausse un sourcil quand il parle. « T'es con, j'vais pas aller crier sur tout les toits que t'as bouffé de la paté pour chat...quoi que... » elle dit, l'air mutine en gloussant. Elle fait ça, quand elle est ivre, elle glousse. Pathétique. « J'aimerais bien crever, juste pour voir comment se passerait mon enterrement. Tu viendrais, toi, à mon enterrement ? » elle lui demande, l'air absent en se mettant à jouer avec l'une de ses mèches de cheveux. Elle semble soudain très intéressée par cette dernière. Ils sont longs, ses cheveux, à Tori. Elle devrait peut être les couper. Ça fait des lustres qu'elle n'y a pas touché. « ah moi du coup ? J'ai plus d'idée...hum...j'ai déjà gagné un concours de chant tient. »

Il aime sa solitude Rafe. Il est bien mieux de cette façon. Aucun comptes à rendre à personne. Pas de risques de décevoir puisque les gens ne sont pas assez proches de lui pour qu'il suppose ce type d'émotion. La déception, ça vient seulement quand on s'attend à quelque chose de la personne. Avec Rafe, il vaut mieux ne pas s'attendre à grand chose. Il est impulsif, inconstant. Son comportement peut changer d'une minute à l'autre. J'me servirai de tes seins comme d'une bouée. fait il en plaisantant. C'est bien la première fois qu'il rencontre quelqu'un qui partage sa phobie de l'eau ou peut être que c'est simplement la première fois qu'il en parle dans le fond. Il boit un verre avant de se rendre compte qu'il n'avait pas besoin de le faire. Le con. Il s'est fait avoir comme un bleu. Ceci dit, vu l'état, un de plus un de moins, ça ne fera pas une si grande différence. Elle en vient à parler d'enterrement et c'est un peu flou dans le crâne de Rafe, il sait plus tellement comment ils en sont arrivés là. J'viendrais avec une pancarte : Elle était chiante mais attachante. Ou je chanterais petit papa noël. Il dérive, il raconte de plus en plus de merde. Plus la soirée avance, moins il se contrôle, lui et ses propos. Pas qu'il se retienne en général ceci dit, en dehors de son boulot, il est du genre franc. Il dit les choses sans se soucier de l'effet qu'elles peuvent avoir. J'suis sure que tu chantes très bien. J't'ai entendu sous la douche. Alors je dirais que oui. Comme je suis sûre que tu es extrêmement chatouilleuse depuis cinq minutes. Sans plus attendre, il se jette sur elle sans la ménager et ses doigts glisses sur sa taille pour en chatouiller la moindre parcelle. Elle rit Tori. Si fort qu'il a envie de rire lui aussi. Puis elle finit par le poussé, si fort qu'il en tombe à la renverse, se retrouvant ainsi sur le sol du salon. Aoutch. Ca fait mal mais il continue de se marrer comme une goret. Tandis qu'elle lui tend une main pour l'aider à s'relever, il la tire vers lui et elle lui retombe lourdement sur le corps. Ses mains sur son torse. Son regard sombre se pose dans le sien. Il sent son cœur se serrer dans sa poitrine pour se gonfler avec puissance. Tous ces gestes jouent avec ses nerfs. Il sent son corps frissonner. Le contact de ses doigts sur sa peau. Ses deux mains qui vinrent se poser sur sa nuque. Puis ses lèvres qui se collent aux siennes dans un geste brusque. Merde. Qu'est ce qu'il est en train de foutre.

Tori, elle a toujours profondément déteste la solitude. Ça l'angoisse, ça lui fait peur, alors elle cherche à être entouré un maximum. Elle connaît beaucoup de monde, sympathise facilement et est très avenante. Alors face à Rafe, elle ne sait pas franchement comment réagir. Elle essaie de créer un contact, mais il finit toujours par la fuir, comme si il avait peur d'elle. Ce qui est assez étrange tout de même. Il lui faut donc de nouvelles stratégies, et l'alcool en fait partie. La preuve, il commence s'ouvrir, maintenant qu'il est saoul comme un cochon. Il ricane et boit son verre qui, de la même façon que pour Tori, est celui de trop. Elle rit aussi, Tori. « Tu rigoles, mais je suis sûr que ça marcherait, en vrai ! » bon, non, elle n'en ai pas certaine, mais l’alcool, lui, en ai parfaitement certain. Elle sourit doucement. « Ah non, je déteste les chansons de Noël. Part sur du disney, je rêve de t'entendre massacré Let it go. » elle se moque, mais ce qu'il dit lui fait plaisir, étrangement. C'est ensuite à son tour, et elle parle de ce fameux concours à la con, qui, des années plus tard, lui reste encore en travers de la gorge. « Tu bois. » qu'elle dit ; « C'est la p 'tite gamine de 8 ans, blonde et adorable qui a gagné, alors qu'elle a massacré la petite sirène, et je ne suis pas...arrête ! » et là, elle part dans les aigus, Tori. Elle se met à rire, à rire, tellement fort qu'elle a bien dû réveiller tout l'immeuble. Et ça fait longtemps que ça ne lui était pas arrivé, c'est certain. Finalement, à bout de souffle, elle l'envoie valser, Tori, parce qu'elle a de la force, malgré tout. Et il se retrouve les quatre fers en l'air, ce qui l'a fait rire plus encore. Fair-play, elle lui tends la main, pour qu'il se relève plus facilement et elle a à peine le temps de voir son regard mutin qu'elle se retrouve elle aussi, par terre, s'étant rattrapé de justesse sur Rafer, les deux mains posées à plat sur son torse. Y'a leurs regards qui se croisent, et un moment de flottement avant que Tori ne sente les mains de Rafe, dans sa nuque. Elle frisonne et la seconde d'après, ses lèvres sont plaquées contre celle du jeune homme. Surprise un instant, ses propres mains remontent finalement dans son cou, et elle répond voracement au baiser. C'était vraiment pas prévu au programme.

Il a y déjà pensé à son enterrement lui. Il veut pas grand monde. Il sait d'avance que ceux qui seront présent viendront par obligation. Pas par envie. Et franchement, l'idée d'avoir un couple qui baise sur sa tombe le fait plus kiffer que de voir des gens faire des discours et faire semblant de chialer. Parce que dans le fond, personne le connait vraiment. Personne n'a percé la carapace, alors profaner des mensonges par nécessité, il trouve que c'est une connerie. Des regards qui se croisent. C'était presque inévitable. Il fait ce qu'il fait de mieux, jouer les don juan de bas étage. Il écarte une mèche, pose une main sur sa nuque et embrasses ses lèvres voluptueuses. Il en a envie depuis quelques minutes même s'il préférait pas trop se l'avouer. C'est la connerie de l'année on est d'accord. C'est le genre de truc qui fout tout en l'air, qui lui imposera un déménagement quand elle se rendra compte que c'est un con. Peut être que c'est ce qu'il cherche dans le fond le salopard. Parce que de cette façon, il n'aura pas besoin de plus ouvrir son coeur, de lui donner d'avantage d'informations le concernant. Parce qu'il y prend beaucoup trop goût à ses petits moments d'intimités partagés. Et elle y met du sien Tori. Elle approfondi ce baiser langoureux, les langues se mêlent ensemble mais... Mais non. Y'a un truc qui cloche. Un truc qui tourne pas rond dans cette histoire. Rafe se sent pas à sa place. C'est pas naturel. Pas désagréable mais ça ne lui apporte rien. Il ne ressent aucun désir monter en lui. Il a plus kiffer quand il avait sa tête dans ses seins tout à l'heure. Alors il s'arrête et elle se redresse. Il fronce les sourcils et la regarde avant d'éclater de rire. La situation n'a sans doutes rien de cocasse mais l'alcool aidant, il finit par lâcher. Putain, j'avais l'impression d'embrasser mon frère. Il veut pas vexer ou faire mal, au contraire, d'ailleurs si elle lui expliquait que pour elle c'était comme les léchouilles de son foutu chat au réveil, il le comprendrait aisément. Comme quoi, tous les corps ne sont pas fait pour se rejoindre et former un tout. Visiblement ce sont plutôt leurs âmes qui se rejoignent. Dans le fond, c'est mieux comme ça, le flou qui régnait est désormais révolu. Parce qu'il ne la verra plus jamais que comme sa colocataire et seulement ça. Rien de plus.

À son enterrement, Tori, elle veut de la chanson. Elle veut une choral.Mais pas un truc dépressif avec des petits vieux qui chantent pour cacher leur solitude, préférant aller à l'église que parler à leurs chats. Elle veut un truc qui déménage. Un spectacle, un cabaret retraçant sa vie. Elle veut être célèbre, Tori. Pour sa voix, pour sa danse. Pourquoi pas jouer dans un film, dans une comédie musical, à Broadway. Elle ne sait pas encore. Mais elle veut que son nom soit sur toute les lèvres, qu'il y ait une minute de silence, à sa mort. Qu'il y ait assez de monde pour remplir un zenith. C'est un peu con, elle le sait bien. Mais elle a besoin de ça, pour se rassurer.

Alors voilà, ils étaient entrain de parler d'enterrement et de paté pour chat, et les voilà, assis par terre, l'un en face de l'auter, yeux dans les yeux. On dirait une mauvaise comédie romantique qui passe à la télé le lundi après midi à 14 heure. S'en ai presque ridicule. Il prend une mèche de ses cheveux, passe une main dans son cou, et elle, elle se laisse faire, alors que sobre, elle lui mettrait un coup de pied dans les noix -pour être sûr qu'avec ou sans capote, il ne se reproduise pas- et elle se foutrait royalement de sa gueule. Putain ,elle est vraiment atteinte. Quoi qu'il en soit. Y'a Rafe qui s'approche, Tori qui sourit et leurs bouches qui s'entrechoquent, leurs langues qui se mèlent pendant un long instant. Elle garde les yeux grands ouvert Tori et fronce même les sourcils avant de mettre, en commun accord avec Rafer, fin au baiser. C'était vraiment trop chelou. « T'as une haleine de paté. » qu'elle dit en représailles avant de rire à son tour. « Putain c'est vraiment trop chelou, j'vais aller me coucher, si j'arrive à dormir sans faire de cauchemar. J'avais l'impression d'embrasser le dentier de mon oncle gilbert, mais hors de sa bouche... » ouais, elle y va peut être un peu fort mais elle sourit toujours autant, avant de se redresser pour se réinstaller sur le canapé. « Une chose est sûre, y'aura jamais aucune tension sexuelle dans cette appartement. » Tori, elle a envie d'être ami avec Rafer, d'apprendre à le connaître, de déconner mais également de parler sérieusement. Mais coucher avec lui ? Non merci, autant sortir avec un lamantin.

« Bon, bonne nuit Rafe. Tu as besoin que je te raccompagne dans ta chambre ou tu peux marcher tout seul ? » qu'elle demande, moqueuse, même si honnêtement, elle n'est même pas sûr de pouvoir arriver dans la sienne.