-- I’m off the deep end, watch as I dive in
I’ll never meet the ground
Crash through the surface, where they can’t hurt us
@jax blackthorn

Un an. Tandis que la neige tombe lentement à travers la fenêtre, je me surprends à penser à cette année si difficile qui vient de passer. Pendant que certains sont en famille, à fêter les fêtes de fin d’année, je sens la solitude me peser. Ma famille se trouve à des milliers de kilomètres, tandis que l’homme de ma vie est emprisonné dans la tourmente. Une haine l’habite, grandissant jour après jour. Et ce soir, une énième dispute éclate. La vaisselle tombe, se brise en même temps qu’une partie de mon cœur. Mon mari est devenu un homme différent, mais comment pourrais-je lui en vouloir après tout ce qu’il a vécu ? Ce serait égoïste. Les médicaments n’aident pas, sans parler de l’alcool que j’aimerais pourtant bannir de cet appartement. Il me reproche d’être trop présente, trop maternelle. Mais comment pourrais-je être différente ? Je me sens inutile sans être à ses côtés, il a besoin de moi et se refuse de l’admettre. Depuis maintenant un an, je vis à travers lui. Je me donne corps et âme pour répondre à ses besoins, pour l’aider à se sentir vivant et libre, bien qu’emprisonné dans son corps paralysé. Les larmes coulent le long de mes joues, tandis que la douleur de mon bras se fait sentir. Dans la colère et les mots durs de mon époux, je me suis cognée. Un malheureux accident, rien de plus. La douleur est moindre comparée à ce qu’il peut ressentir. Je n’ai pas le droit de me plaindre, ni même de lui reprocher ses actes. Alors je trouve du refuge dans notre chambre conjugale, qu’il a quitté depuis cet accident. Tom a décidé de dormir dans la seconde chambre, médicalisée et totalement adaptée à son handicap. Par chance, je peux compter sur mon beau-frère : Jax. Il est d’un soutien inexplicable, par ses mots mais surtout par sa force. J’ai beau garder le sourire et ne pas montrer mes faiblesses, je sais qu’au fond, Jax sait ce que je ressens. Il connaît son frère par cœur, probablement bien plus que moi. Nous avons vécu cette épreuve ensemble et je ne serai pas devenue cette femme sans lui. Séchant mes larmes, je décide de lui envoyer un message pour trouver du réconfort auprès de lui. J’ai besoin d’un verre, de me changer les idées. Jax réside à quelques rues de la notre, dans le East Side. Je quitte la chambre, tombant sur Tom qui ne répond plus de lui-même. Il est mort de fatigue, mais surtout complètement ivre. Je le pousse jusqu’à la chambre, où je trouve la force de le soulever pour le coucher. Un rituel que je vis chaque soir, depuis des mois. Un acte pour lequel il me faut trouver la force, le courage. L’amour est plus fort que tout, je ne cesse de me dire que tout finira par rentrer dans l’ordre. Quelques minutes plus tard, je quitte l’appartement en prenant soin d’emporter mon téléphone, relié par vidéo à la chambre de mon époux. Une façon d’avoir toujours un œil sur lui, bien que beaucoup aient du mal à le comprendre. J’arrive devant la porte de Jax, frappe lentement. Quand son visage se dessine devant mes yeux, je ne peux m’empêcher de sourire. « Bonsoir. » Je souffle, avant de pénétrer dans la pièce principale. « Désolée, je sais qu’il est tard. » Je me sens gênée, je ne devrais pas être ici à cette heure-ci mais il est le seul capable de me remonter le moral et de me comprendre.