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Le bénévolat. C’est une grande histoire d’amour dans ma famille. Je crois que nous avons tous notre association où nous aimons donner de notre temps. Personnellement, je suis dans un centre-sociale. J’ai une permanence en tant qu’assistante sociale, je ne me fais pas payer pour le job, je le fais pour le plaisir, mais je m’occupe aussi de dégoter des activités, des sports pour les jeunes qui ne peuvent pas se payer ce qu’ils aimeraient. Le but étant de les ouvrir au monde. On propose un tas de chose, c’est assez large. Cela va de l’adolescente enceinte qui ne sait pas comment avorter ou le dire à ses parents, à des cours de soutiens, des activités sportives, des loisirs et des ateliers divers. On est plusieurs adultes à se donner autant. Il le faut si on veut que cela fonctionne, certains en font leur job et sont payer par la Mairie de Brighton, d’autres comme moi, viennent parce qu’ils ont envie de le faire et s’implique pour le plaisir. Bon, moi avec tout ça, je déborde de boulot, j’ai des dossiers immenses qui s’empilent, vous n’imaginez pas le nombre de gosse mal traités ou qui ne vivent pas dans de bonnes conditions que le conté peut avoir. Cela me crève toujours le cœur, j’aimerais pouvoir les aider au mieux mais les foyers sont pleins et parfois les conditions dans ces foyers ne sont pas mieux que chez leurs parents. On manque de familles d’accueil, je me bats pour que le règlement soit plus souple et que des familles moins parfaites puissent recevoir des enfants mais je me heurte à un mur. Mes parents n’avaient pas la place d’accueillir un enfant de plus, on était déjà cinq et les murs de la maison n’étaient pas extensibles. Il m’est déjà arrivé de servir d’hôtel à des enfants qui ont perdu leurs parents tragiquement, voulant leur éviter l’épreuve du foyer, j’ai une chambre d’amis et c’est mieux, c’est toujours provisoire, on retrouve leurs familles et ils partent dans de bons foyers. Le tout, c’est de ne pas trop s’attacher. C’est dur, je dis cela à tout le monde mais je suis la première à les aimer ses enfants, je suis la première à tous les vouloir chez moi. Ils sont un peu mes chiens errants. Bien que je craque aussi devant les petites bêtes de la SPA. Enfin bon… ce job, c’est génial, c’est tout ce que je voulais faire mais cependant parfois c’est difficile, je fais office le plus souvent de psychologue, c’est simple pour les enfants de venir me parler, apparemment je suis accessible et souriante. J’espère que cela ne changera jamais.

Je file dans les toilettes, je dois me laver les mains. Une histoire de café renversé. Je suis maladroite, je ne sais pas si vous le saviez mais je le vous le dis, cela pourrait vous servir, juste au cas ou, j’ai cette tendance à tout renverser, à trébucher, me cogner… bref parfois il y a des dommages collatéraux. Là c’est simplement mon chemisier. Fuck, je l’aime bien ce chemisier en soie mais la soie pour détacher… oui, je sais, teinturier. Je vais quand même me laver les mains dans les toilettes, je tente de nettoyer les dégâts sur mon vêtement, j’en enlève pas mal mais j’ai une trace d’eau qui n’est pas très plaisante. Et puis à tous les coups, quand elle va être sèche j’aurais une tâche jaunâtre, des plus classe, dernière mode, vous ne le saviez pas ? Enfin passons. Mon attention est attirée par autre chose. Je me sèche les mains et j’entends une jeune femme vomir – oui, une femme du moins, on est dans les toilettes des femmes. Je fronce les sourcils, j’attends en faisant mine de toujours me sécher les mains quand une jolie petite blonde sort des toilettes. Elle me salue poliment et je le regarde presque incrédule se laver la bouche. Je me revois à son âge, l’âge dans lequel je suis tombée dans l’anorexie. Je fais un pas vers elle. « - Bonjour… » J’hésite puis finalement, je demande : « - Depuis combien de temps tu fais cela ? » J’insinue depuis combien de temps tu te fais vomir… si c’est bien le souci.

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Tu sors de cette mini cabine ou tu etais, ca va un peu mieux maintenant. Les nausées, tu n'arriveras jamais a t'y faire tu penses. C'est surement le truc le plus chiant de cette grossesse, hormis le fait d'avoir un gosse d'ici quelques mois evidement. Mais c'est surtout l'un des symptomes qui va te trahir rapidement si tu es prise de nausées devant ta famille. Au lycée ou dehors, tu peux encore dire que tu es malade, mais si tu vomir un peu de trop a la maison, tu vas avoir le droit au médecin et il verra de suite que ce que tu as n'es pas une maladie et evidement comme tu es mineur, il le dira aux parents. Bref, t'es dans la merde quoi qu'il arrive. Il a tout de même fallut que tu vomisses dans les toilettes d'un centre sociale, suffit qu'une assistante te tombe dessus et c'est direction la maison et discussion avec les parents. Quand tu sors pour aller te rincer la bouche avant tout, tu tombes sur une jeune femme qui s'éssuie les mains, alors tu l'as salut, t'es poli après tout. « - Bonjour… » qu'elle te répond alors que tu rafraichis egalement le visage. Tu pense qu'elle allait partir mais finalement elle enchaine. « - Depuis combien de temps tu fais cela ? » Tu tournes la tête vers elle avec surprise. Depuis combien de temps tu fais quoi ? Que tu te passe de l'eau fraiche sur le visage ? Tu comprends pas vraiment non, alors tu mets un peu de temps avant de répondre, parce que tu tentes de comprendre de quoi elle parle. Et puis finalement, tu comprends, surprise qu'on pense immédiatement que tu es en train de te forcer a vomir. Non mais les gens peuvent pas imaginer simplement que t'es malade et que tu te sens juste pas bien ? « je suis juste malade... vous savez ce n'est pas parce que j'suis au lycée que je me fais forcement vomir ! » T'es un peu énervée par tout ça. T'as une tete d'anorexique ? Ouai c'est con parce que y'a pas de tete pour ça. Tu sais bien que c'est une chose horrible mais voir qu'on imagine tout de suite le pire au lieu de simplement demander si ca va, c'est un peu énervant. Tu finis par prendre un paquet de ta poche, des chewing gum à la menthe, tu en prends un, ca va t'aider a ne plus avoir ce gout infeste sur la langue.

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Cette histoire de café renversée m’emmène dans les toilettes. Je me rince les mains et je tente de retirer la tâche qui à mon avis va rester un moment, enfin jusqu’à ce que je l’emmène chez le teinturier. Alors que je me sèche les mains, ce sont des bruits d’une personne malade dans une cabine qui attire mon attention. Je traine un peu, j’aimerais savoir ce qui se passe là-dedans. Cela pourrait être n’importe qui, enfin n’importe qui de sexe féminin. On est dans les toilettes des dames après tout, j’imagine mal un homme venir dégobiller dans les toilettes des femmes juste pour le plaisir. C’est une jolie blonde qui sort de la cabine. De longs cheveux doré clair, de grands yeux de biches et un air un peu pâle. Elle ne semble pas vraiment malade et cela me pousse à croire quelque chose… Je dois sûrement faire un transfert, parce que moi à son âge, j’allais me faire vomir dès que j’ingurgitais la moindre nourriture. Je me trompe peut-être et au fond de moi, j’espère sincèrement que c’est le cas, je ne souhaite à personne d’avoir si peu confiance en soi. La jeune fille se rince la bouche, se lave les mains et je l’intercepte alors. Je ne devrais sans doute pas, ce ne sont pas mes affaires mais je me dis que si mon frère ne m’avait pas surprise dans la salle de bain, je serais peut-être dans un état bien moins sympathique qu’aujourd’hui alors je veux prendre le risque. Je lui demande alors depuis combien de temps elle fait cela. C’est peut-être un peu brutal, j’avoue que ce n’est pas le cas que je traite le plus, l’anorexie mais j’ai de l’expérience après tout, je peux m’en servir pour qu’elle aille mieux. Bon, je récolte une réponse relativement cinglante. Je tente de ne pas me vexer, parce que je n’ai pas du tout insinué que c’était parce qu’elle est au lycée, les anorexiques ne sont pas toutes au lycée, le sait-elle ? J’inspire profondément, je la regarde à travers le miroir qui renvoie nos reflets. Elle me sort une excuse des plus bidons, elle me prend pour qui ? En plus, dommage pour elle, j’ai un très bon flaire contre le mensonge ! Surtout avec les enfants et les adolescents, je les fréquente depuis bien trop longtemps sans doute. J’aurais pu être un peu plus douce mais sa réponse agressive me pousse à le devenir. Je la regarde prendre un chewing-gun, elle ne veut clairement pas que l’on sache qu’elle vient d’être malade. Je l’attrape son bras et je pose ma main sur son front. Pas la moindre trace de fièvre et pour l’avoir eu plusieurs fois, la gastro, cela vous cloue au lit, de même que toutes les intoxications alimentaires. J’arque un sourcil. « - Malade tu dis ? Pas la moindre trace de fièvre, tu n’es pas malade, alors soit tu te fais vomir, soit c’est autre chose mais clairement tu ne veux pas en parler, tu es mineur, alors qu’est-ce qui se passe ? » Je vais me faire renvoyer pondre à tous les coups. Mais je bloque clairement la porte des toilettes, alors j’attends. Je croise les bras sur ma poitrine ( arf, l’eau rend mon chemisier froid ! ) et je patiente en insistant du regard. « - N’insiste pas avec l’excuse de la gastro ou tout autre maladie, je bosse avec assez d’adolescents pour savoir que tu caches un truc, je ne suis pas une ennemie, tu devrais parler, sinon je devrais appeler tes parents pour leur dire que leur fille adorée est malade et qu’elle devrait aller chez le médecin… »

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Quand elle approche soudainement tu te recule mais tu te retrouve dos aux éviers et aux diffuseurs de savon. La merde, y'a vraiment fallut que tu as des nausées ici quoi, la merde, la chiotte, et tout les noms possibles et imaginable pour dire dans quel merdier tu t'es encore fourré.  Elle pose sa main sur ton front, t'as un peu chaud mais tu n'as pas vraiment de fièvre. T'as juste un peu chaud quoi, comme quand on vient de vomir et que c'était pas voulu. parce que c'etait pas voulu, tu pourrais t'en passer toi des nausées. « - Malade tu dis ? Pas la moindre trace de fièvre, tu n’es pas malade, alors soit tu te fais vomir, soit c’est autre chose mais clairement tu ne veux pas en parler, tu es mineur, alors qu’est-ce qui se passe ? »  Non mais tu veux pas en parler a tes amies les plus proches alors tu vas certainement pas en parler a une femme que tu ne connais ni d'eve ni d'adam et qui en prime pourrait peut etre etre une connaissance de la fratrie Fairchild. Elle finit par bloquer la porte pour t'empêcher de sortir, elle va te séquestrer ici jusqu'à ce que tu parles ? morf t'as du temps a perdre de toute façon. Généralement t'es pas agressive mais son attaque frontal t'a rapidement mise sur la défensive après tout. « - N’insiste pas avec l’excuse de la gastro ou tout autre maladie, (..) et qu’elle devrait aller chez le médecin… » Tout mais pas ça ! Tu sais que si tes parents apprennent que tu ne vas pas bien ça va etre la misère. T'es la petite derniere de la famille, nait dans ses conditions qui a fait angoisser tes parents mais aussi tes six ainés alors hors de question. t'as toujours eu ce soucis, de ne pas dire que tu etais malade et de le cacher aussi longtemps que possible parce que tu ne voulais pas stresser ta famille mais aussi parce que les médocs ça coute cher. Tes parents n'ont jamais eu de gros moyens et tu sais que c'est difficile parfois pour eux alors hors de question que tu les ennuies avec un rhume ou une gastro. Mais une grossesse c'est plus compliqué, tu vas pouvoir leur cacher jusqu'à ton quatrième mois peut etre, le premiere trimestre en tout cas sera facile sauf que t'es enceinte de deux mois et demi déjà. Le temps va passé vite, et tu pries silencieusement pour que ce bébé reste bien cacher et que tu ne grossis pas forcement. Tu soupires alors, puis finalement tu reprends. « Vous ne pouvez pas juste... me laisser partir ? Je suis la dernière d'une famille nombreuse, prématurée et fragile d'après eux... s'ils apprennent que j'ai eu envie de vomir, c'est hiroshima à la maison parce qu'ils vont tous s'inquieter. c'était qu'une petite nausée, j'ai vidé les chocolats d'une amie ce matin et visiblement c'était pas une bonne idée.. » Tu ne mens pas. T'as vraiment bouffé tous les chocolats de ton amie avant de venir, mais en ce moment tu ne vois que par le chocolat : chocolat viennois, chocolat en barre, gateau chocolat, bref, dès que ca parle chocola t'es dans le coin. T'es blasée là, mais sincère en plus. Tu sais qu'ils reagissent toujours au quart de tour quand il s'agit de ta santé. Tu finis par crasher ton chewing gum a la poubelle « et ça.. c'est juste parce que le gout d'après-vomi c'est vraiment degueux, vous ne pensez pas ? » Tu t'es radoucit, tu sais bien qu'elle fait que son job mais t'aimes pas qu'on se mêle de ta vie ainsi.

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Je serais cette adolescente, je crois que je me détesterais. De quel droit je me permets d’entrer dans sa vie de la sorte ? C’est vrai, je lui tombe dessus dans prévenir, peut-être qu’elle ne cache rien mais mon expérience et mon instinct me poussent à penser le contraire. Cette gamine a un secret, je suis presque sûre de moi et que l’on ne vienne pas me dire que je suis parano, j’ai un don avec les gosses et cette gamine n’est pas sereine. Je sais ce que c’est d’avoir une sœur sur laquelle on veille plus que sur les autres, je sais ce que c’est que d’avoir envie de surprotéger une personne, j’ai moi-même été une grande sœur envahissante avec Elsa avant sa mort. J’avais toujours peur qu’il lui arrive un truc, j’accourais pour elle et peut-être que je fais littéralement un transfert entre mon adolescence et le décès de ma sœur mais je suis sûre que cela ne vient pas de moi cette impression qu’elle ne dit pas tout. Bon, elle a parfaitement le droit, qui pourrait l’en blâmer ? Quelle adolescente n’a pas de secret à quoi… elle a 16 ans 17 peut-être, maintenant pour déterminer l’âge exacte des filles cela devient compliqué, elles se prennent de plus en plus pour des femmes avant l’heure et elles en perdent leur innocence trop tôt. C’est assez triste mais c’est notre société qui les pousse à grandir trop vite. Cette jolie blonde est très belle, je lui donnerais 17 ans, peut-être moins, je ne sais pas, j’avoue que c’est difficile de sujet. En tout cas, elle est mineure et si elle a le moindre souci, c’est à moi de m’en occuper, de veiller sur elle, peut-être que c’est son amie qui est là pour de l’aide mais elle peut parfaitement en bénéficier. Elle persiste, elle persiste dans l’idée qu’elle n’a pas digéré un truc. Je ne marche pas, cette gamine me ment, j’ai horreur de ça mais qu’est-ce que je peux faire ? Je peux vraiment tenter de lui faire croire que j’appelle ses parents, mais après tout c’est ce qui semble la faire le plus réagir. En tout cas, elle est arrogante, un peu trop sûre d’elle, je reste devant la porte, je n’ai pas l’intention de bouger. « - Je pense que tes parents seront tout de même ravis d’être au courant que leur fille chérie est malade, c’est mon devoir de les prévenir, mais si tu as un truc à me dire peut-être que je pourrais le garder pour moi » Elle jette son chewing-gum, je dois être son ennemi juré en ce moment même mais tant pis, je préfère avoir la conscience tranquille. « - En tout cas, personnellement, j’ai tout mon temps, mon chemisier doit sécher alors on peut encore attendre » Je ne dois pas avoir l’air très sérieuse avec ce chemisier mouillé justement, elle doit me prendre pour une hystérique qui veut trop bien son boulot. « - Sinon, l’emmerdeuse qui tente de faire dire la vérité, c’est Tessa. Tu dois penser que je suis pénible mais mon instinct me dit que tu caches un truc, j’ai croisé un tas de filles comme toi… entre l’anorexie et les grossesses cachées… » Je marque un temps, si elle n’est pas vraiment malade, qu’elle ne se fait pas vomir pour des questions de poids ou autre. « - Tu as des nausées matinales depuis combien de temps ? » Comment j’ai fait pour ne pas comprendre avant ?

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« - Je pense que tes parents seront tout de même ravis d’être au courant que leur fille chérie est malade, c’est mon devoir de les prévenir, mais si tu as un truc à me dire peut-être que je pourrais le garder pour moi » Elle peut vraiment pas te foutre la paix ? Non parce que ça devient du harcelement là quand même. Tu soupires, ca t'agace. Ca serait de la part de Joan ou même de Brandy, tu pourrais comprendre, quoi que Joan t'aurait surement suspendu par les pieds pour que tu parles. Mais venant de tes grandes soeurs tu peux comprendre un acharnement pareil pour te faire parler mais là vraiment tu ne comprends pas pourquoi cette femme s'obstine a ce point. Tu ressemble a sa petite soeur ou quoi ? Ouai, elle a pas l'air d'etre assez vieille pour avoir une fille de ton age après tout. « - En tout cas, personnellement, j’ai tout mon temps, mon chemisier doit sécher alors on peut encore attendre » Et toi aussi t'as du temps, cependant elle n'a aucun droit de te retenir captive dans les toilettes pour femmes ! Tu pourrais presque grogner mais au final tu ne fais que soupirer en roulant des yeux. T'es surement la fille la plus douce de la famille et on arrive quand même à te gonfler. Ou alors c'est les hormones qui déraillent ? T'en sais trop rien, tu ne sais rien de cette histoire d'hormones et de sautes d'humeurs. En fait tu ne sais rien des symptomes d'une grossesse, tu as vu quelques trucs sur internet mais t'en sauras surement plus quand tu aurais pris rendez vous chez un gynéco, quand tu trouveras le moyen de voir un gynéco sans que tes parents ne l'apprennent ! « - Sinon, l’emmerdeuse qui tente de faire dire la vérité, c’est Tessa. Tu dois penser que je suis pénible mais mon instinct me dit que tu caches un truc, j’ai croisé un tas de filles comme toi… entre l’anorexie et les grossesses cachées… » Tu relèves les yeux vers elle dès qu'elle se présente et tu l'as fixe sans vraiment l'écouter jusqu'à entendre les deux raisons qui te pousseraient à te faire vomir.. Enfin, à avoir des nausées dans ton cas. Tu as été grillée, tu le sais, elle a eu ce petit arrêt après avoir dit "grossesse" qui fait qu'elle vient de se rendre compte qu'elle avait loupé la véritable raison. Et dieu que ça te gonfle. « - Tu as des nausées matinales depuis combien de temps ? » Voilà t'es grillée ! Tu soupires, de toute façon elle te fichera pas la paix mais t'as pas envie de lui parler, t'as pas envie de devoir discuter avec une assistante sociale. Mais tu sais surtout qu'elle ne te lachera pas tant que tu ne diras pas la vérité. T'as juste peur, peur qu'elle raconte tout a ta famille, peur de te retrouver sans rien, sans maison, sans argent. Tu sais que tes parents pourraient te fouttrent dehors pour ça. Ils ont beau t'aimer tu sais que ça arrivera, que ton père n'acceptera pas ce bébé, que ta mère te condamnera a trente-six milles pêchés, que tu décevras ton grand frère et tes soeurs. Au final, ils pensent tous que tu es la plus douce et la plus sérieuse et te voilà devenue la pire... quoi que non tu peux pas etre pire que Wyatt quand même. « Ca fait quelques jours... voilà, vous etes contente ? » tu es triste, tu es perdue surtout. Tu baisses les yeux, l'avouer, c'est comme rendre tout cela plus réel, comme si tes problemes etaient enfin présents. « ne dites rien s'il vous plait.. »

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Comment j’ai pu passer à côté de cela ? Elle ne ressemble pas spécialement à une fille anorexique, bien que cela ne se lit pas toujours sur le physique, certaines personnes le cachent parfaitement bien. Mais cette jeune fille, elle semble en bonne santé pourtant mon intuition me pousse à croire qu’il se passe quelque chose. Et puis j’ai envie de croire que je ne me trompe pas, que mon flaire d’enquêtrice experte en mensonge d’adolescente n’est pas fichu. Mais il me manquait une idée, une idée qui ne me semblait pas appropriée, je me demande pourquoi mais je ne sais pas, le transfert surement, moi j’ai eu des soucis avec mon poids, mon image alors j’imagine que c’est bien plus fréquent que la réalité, je ne vois pas autre chose. Mais si la jolie blonde n’est pas anorexique, pas malade, alors il ne reste qu’une seule chose, il n’y a qu’un truc qui donne des nausées comme cela, en plus le matin. Je n’ai pas eu les joies des nausées, qui sait, peut-être que je ne tomberais pas enceinte, j’ai une nièce et elle me comble et puis j’ai tellement d’enfants à m’occuper que je ne sais pas si je pourrais me diviser encore plus pour mon propre enfant, peut-être que je suis une maman de substitution, je trouve que c’est pas mal déjà, si je ne trouve pas un homme avec qui fonder une famille, je créerais la mienne, elle sera juste un peu plus atypique que certaines mais pourquoi pas ? Enfin bref, je m’éparpille, je disais, que je n’avais pas eu les joies des nausées mais que j’avais pourtant vu ma sœur avoir des nausées alors qu’elle était au début de sa grossesse, alors qu’elle portait en elle, Jane. Alors c’est ça… c’est ça, elle est enceinte et les chocolats qu’elle a mangés ne sont vraiment pas passés mais pour une toute autre raison, généralement je crois qu’il faut plus de temps pour être malade avec des chocolats. Alors je me permets, je lui demande. Il faut que je sache si cette gamine est suivie pour sa grossesse. Je dois faire mon devoir. Je vois bien que la situation ne lui plaît pas, je suis en train de me faire détester, elle me maudit d’être aussi insistante, je le vois dans son regard pourtant cela me rassure, je préfère vraiment avoir la conscience tranquille. Elle n’est pas très commode dans sa réponse. « - Je n’ai pas à être contente enfin, ce n’est pas la question » Elle me supplie presque de ne rien dire, je hausse un sourcil. Je ne suis pas ce genre d’adulte qui pense que tout doit être dit aux parents, cependant, cette jeune fille a besoin d’aide, si ses parents ne sont pas au courant, elle doit avoir besoin d’un adulte pour les frais médicaux qu’une grossesse implique. Pourquoi je fais cela ? C’est dans ma nature. Mais, je crains qu’elle accepte mon aide, je peux toujours tenter. « - Je n’ai pas l’intention d’appeler tes parents, je voulais juste te mettre la pression, ta vie n’est en plus pas en danger… » Je soupire, je lâche mes bras, ma main se pose sur la poignée de la porte des toilettes sans pour autant l’ouvrir. « - Comment tu t’appelles ? Dis-moi, tu as fait une échographie ? Une grossesse ce n’est pas rien, es-tu sûre de ne pas vouloir en parler à tes proches ? » Je me mordille la lèvre, je cherche des réponses dans son regard, elle semble perdue. « - Tu peux me faire confiance, je suis là pour t’aider, d’accord ? »

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Evidement que tu n'es pas satisfaite. tu viens finalement de dévoiler ton plus grand secret, celui que tu as depuis plusieurs jours et tu ne sais même pas comment gérer tout cela. Tu ne sais pas et elle semble vouloir t'aider, sauf que tu n'apprecies pas cette façon qu'elle a de te forcer a parler, tu veux juste qu'on te fiche la paix, tu veux juste pouvoir tenter de gérer tout cela sans qu'une inconnue qui peut ruiner ta vie vient s'en mêler. « - Je n’ai pas à être contente enfin, ce n’est pas la question » Evidement que tu as été désagreable, elle s'attendait peut etre à ce que tu lui sautes en disant qu'elle a gagner une peluche ? Tu ne veux pas qu'elle en parle, qu'elle en parle a ta famille, à tes parents ou à tes soeurs, qu'elle en parle au lycée ou ailleurs. Tu ne veux juste pas qu'elle en parle, tu ne veux meme plus avoir affaire à elle de toute façon. « - Je n’ai pas l’intention d’appeler tes parents, je voulais juste te mettre la pression, ta vie n’est en plus pas en danger… » Bah c'est gagné pour la pression. Elle ne va pas appeller tes parents ? Pourtant tu n'arrives pas a la croire, comme si une assistante sociale aller garder ça pour elle quoi ! Elle te prend pour une quiche ? « - Comment tu t’appelles ? Dis-moi, tu as fait une échographie ? Une grossesse ce n’est pas rien, es-tu sûre de ne pas vouloir en parler à tes proches ? » Hors de question que tu dévoiles ton identité, et puis encore quoi ? tu ne dis rien pour le moment, tu attends sagement qu'elle ait finit de parler en essayant surement de t'amadouer. « - Tu peux me faire confiance, je suis là pour t’aider, d’accord ? » lui faire confiance, mais tu ne l'as connait même pas ! Elle t'a entendu vomir alors elle a tout de suite cru que tu etais anorexique, ensuite elle t'a fait chier pour que tu avoues ta grossesse et maintenant elle veut que tu lui fasse confiance ? c'est mal partie quand même. « j'ai pas encore mon rendez vous.. et j'vous fais pas confiance non. » Non c'est sur. Tu finis par te reprendre un peu, recoiffant rapidemen tes cheveux pour avancer jusqu'à la porte, et si elle t'empêche encore de sortir, bah tant pis, tu hurleras. « Maintenant je suis désolée mais j'ai des trucs à faire. bonne journée. »

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Enceinte. Dans un sens cela me rassure. Une grossesse, est-ce que c’est une mauvaise chose ? Bon d’accord, je crois que cela dépend de la situation. Moi j’aimerais que ce soit une chose bien, que la situation me permette de garder l’enfant, bien que même si la situation n’est pas à mon avantage, je n’envisage l’avortement que si la grossesse pourrait me coûter la vie. Et encore, j’ai tellement envie d’avoir un enfant plus tard que je serais presque prête à prendre le risque, juste pour avoir cette chance de pouvoir mettre au monde un petit être vivant. Je me demande si un jour, je trouverais le père de cet enfant tant désiré chez moi, parfois je me dis que l’on m’a tracé une voie toute tracée vers le célibat à vie, je vais finir vieille fille, je n’ai pas de chat mais je suis sûre que cela pourrait arriver, j’adore les chats. Les chiens aussi mais je bosse beaucoup et je me suis toujours dit que s’engager avec un animal ne serait peut-être pas une bonne idée, surtout si je suis toujours en vadrouille. Dans certaines sorties, je pourrais emmener mon chien je suppose, alors qu’un chat… et bah un chat ça peut rester une journée enfermé sans souci, c’est relativement indépendant. Enfin, si je ne peux pas gérer un animal, comment pourrais-je gérer une relation amoureuse ? Comment je pourrais gérer un enfant ? C’est stupide. Je ne devrais pas presque envier cette gamine d’être tombée aussi vite enceinte, mais après tout, je ne suis même pas sûre que s’était dans ses projets. Elle me fait rire. Elle ne me fait pas confiance, je ris quelque peu, elle est bien sur la défensive, c’est bête, je ne souhaite pas lui faire de mal, bon, je peux comprendre, je l’ai un peu forcé à me parler mais elle m’annonce quand même qu’elle n’a pas pris de rendez-vous pour sa première échographie. Il lui faut prendre rendez-vous dans un planning familial et avec mon aide, cela pourrait être bien plus rapide. En tout cas, il y a quelque chose qui me gêne chez cette jeune fille. Plus je regarde son visage, plus je suis sûre de l’avoir déjà vu, pourtant… Je tente de réfléchir, elle veut partir, je dois la retenir, encore un peu, une dernière tentative et si elle ne veut vraiment pas de mon aide, elle pourra s’en aller… Je lui barre le chemin, pas aussi brusquement que la première fois. « - Attends un peu… pour l’échographie, tu ne veux pas en parler à tes parents, soit, je comprends parfaitement, c’est ton choix, seulement, tu risques d’avoir besoin de mon aide pour un rendez-vous, tu es mineur, je crois que la présence d’un adulte sera demandée pour le suivi de ta grossesse mais… si vraiment tu veux une autre personne, pas de souci, tu sais, je suis tenue au secret professionnel, donc tu ne crains rien… » Je souris, une dernière fois et quand je la lâche, cela me revient, je sais pourquoi son visage m’est familier. « - Attends, tu es la cadette des Fairchild non ? Liv ? Oh, tu ne dois pas me remettre, je suis une très bonne amie de ta sœur, Joan… on s’est déjà croisé… » C’est là que j’ai l’impression que mon devoir c’est vraiment de l’aider mais comment suis-je censée m’y prendre si elle refuse, je ne peux quand même pas la forcer.

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Tu n'as pas encore pris ton rendez vous parce que tu n'as pas encore ete voir qui que ce soit. Tu es encore dans cette phase ou tu apprends à gérer cette nouvelle, a visualiser ton futur encore incertain. C'est terrifiant et tu as juste peur que faire une echographie chamboule encore plus ta vie. Et si le bébé n'etait pas viable ? S'il etait malade ? S'il avait les mêmes soucis que toi à la naissance ? Tu etais un petit bébé fragile né bien avant l'heure et tu as vu tellement de truc etrange autour de toi que tu as simplement peur. Tu veux sortir, prendre l'air, calmer les battements de ton coeur et changer d'air tout simplement, mais au moment ou tu veux fuir, elle se met une fois de plus devant toi pour t'empecher de sortir. Cette fois c'est moins brutal mais ça ne change rien. « - Attends un peu… pour l’échographie, (..) donc tu ne crains rien… » Elle a raison, tu le sais bien mais tu as simplement tellement peur que tu restes sur la défensive. Tu ne veux pas le dire, et encore moins a ta famille, tu ne veux pas que ça se sache et puis quand tu ne pourras plus le cacher, tu aviseras simplement. Peut-etre que tu prendras la fuite, peut-etre que d'ici là tu mettras le père au courant et que tu iras vivre chez lui. Tu ne sais même pas comment il prendra ça, si ça se trouve il va juste te claquer la porte au nez. « - Attends, tu es la cadette des Fairchild non ? Liv ? Oh, tu ne dois pas me remettre, je suis une très bonne amie de ta sœur, Joan… on s’est déjà croisé… » Super ! Bah il ne manquait plus que ça ! Une amie de Joan, ça peut pas etre pire en fait, là t'es sur que ton secret il va pas le rester bien longtemps ! Tu soupires, roulant des yeux, et après elle veut que tu lui fasses confiance ? Elle a beau etre tenue au secret professionnel, là c'est pas vraiment un rendez vous, c'est plutot une discution chiante dans les toilettes. Et ça t'inspire pas confiance. Mais alors pas du tout ! « super... vous allez tout dire a Jo' ? Parce qu'autant me tuer directement... » Parce que tu sais que quand tes soeurs l'apprendront tu vas passer un sale moment, quand ton frère le saura, tu vas morfler et quand t'es parents le sauront, tu seras sans abris ! « je veux bien que vous m'aidiez... pour l'echo et tout ca... mais si vous le dites a qui que ce soit.. vous aurez ma mort sur la conscience. » Bon oui, tu exagères un peu, pourtant tu sais que si ca doit mal se passer, tu ne survivrais pas a tout cela. Tu soupires, puis tu reprends « j'dois vous suivrez a votre bureau c'est ça ? »

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Parfois, on a l’impression que le destin n’est pas très juste. Cette gamine est enceinte, on sait que des milliers de femmes aimeraient se trouver à sa place, qu’elles font tout pour avoir un enfant et trop rapidement, cette jeune femme tombe enceinte. Elle est jeune, sûrement bien trop, elle a tout un avenir devant elle, mais elle ne le gâchera pas forcément en étant maman, ce n’est pas du gâchis que de s’occuper de son enfant, c’est l’un des boulots les plus importants. Mais à son âge, elle va avoir besoin d’être épaulée, entourée, elle ne pourra pas s’en sortir toute seule. Il faudrait qu’elle ait des parents comme les miens, plus qu’ouverts pour que cela passe et encore, je suppose que si cela m’était arrivé à son âge, ils auraient eu peur, c’est une réaction normale. On s’inquiète toujours pour son enfant, je ne suis pas maman et voilà que je m’inquiète sincèrement pour elle. Oh, je me doute qu’elle ne me voit pas du tout comme cela, je dois être une chieuse qui l’empêche d’être libre, mais tout de même, je crois qu’il était bon que j’insiste, peut-être que l’on va en tirer quelque chose. Son visage m’est familier et ceux depuis le début mais je ne remets pas son identité, il me faut un moment pour constater qu’elle est la petite sœur de l’une de mes amies. Joan. Bon sang, c’est une sacrée situation et moi je me prends un coup de vieux, j’ai déjà croisé Liv mais je ne me souvenais pas qu’elle ait autant grandi, c’est dingue. Liv en âge de devenir maman, c’est assez étonnant mais c’est un fait. Bon bien sûr lorsque je le mentionne, Liv pense que je vais tout de suite aller en parler à Joan. Mais pour qui elle me prend ? Bon, je pense que c’est tout à fait légitime. « - Quoi … ? Non enfin ! Je n’ai pas l’intention de le dire à ta sœur, je t’ai dit que tu pouvais me faire confiance » Je lui fais un demi-sourire. Je ne sais pas encore comment je vais mentir à sa sœur, le mensonge, ce n’est pas mon fort. Je vais juste omettre ce détail, ce gros détail, j’espère que Joan pourra comprendre parce que bon, il est clair que Liv ne pourra pas le cacher éternellement. « - Je te promets que je ne lui dirais rien, mais tu es au courant que tu ne pourras pas cacher une grossesse très longtemps ? » Je suppose qu’elle le sait, mais bon, c’est elle qui voit, on verra comment cela se passera à ce moment-là. Elle finit par accepter mon aide et j’en suis rassurée, elle ne sera pas livrée à elle-même. « - Je ne le dirais pas ok ? Tente un peu de me faire confiance » Elle me demande si elle doit me suivre dans mon bureau. « - Oui, viens, il est tant que l’on sorte des toilettes » Je lui ouvre la porte. On se dirige dans mon bureau, c’est un peu le bazar mais tant pis. Je la prie de s’asseoir en face de moi, je ferme la porte et je m’installe. Je tape sur mon ordinateur puis j’attrape le combiné de téléphone et je tape un numéro. « - Joy ? C’est Tessa du centre sociale, dis-moi, tu sais que tu as toujours un service à me rendre ? C’est possible dans l’immédiat ? […] hm… Une échographie pour une jeune fille, la première…[…] Super, je te remercie » Je raccroche et je regarde Liv en face de moi. Je pose mes coudes sur mon bureau, je me penche un peu vers elle. « - J’ai une amie qui me doit un service à l’hôpital, elle est prête à te faire une échographie ce matin, on y va ? Ton amie avec qui tu es venue peut survivre sans toi ? »

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 Tu ne sais pas si tu peux lui faire confiance. Après tout c'est une inconnue qui connait ta famille et ta grande soeur surtout, qui connait maintenant ton gros secret, et qui pourrait foutre ta vie en l'air. Alors tu as certes accepté son aide, tu ne sais pas trop si tu peux vraiment lui faire confiance. Ca viendra surement, cette confiance qu'elle te demande, mais pour le moment tu es encore un peu sur la defensive, bien que tu te sois radouccis. « - Quoi … ? Non enfin ! Je n’ai pas l’intention de le dire à ta sœur, je t’ai dit que tu pouvais me faire confiance » Bah tu verras quand tu l'as verra la prochaine fois. Si elle te fait la leçon ou qu'elle fait une allusion a un bébé ou une grossesse. Tu le sauras si Tessa a tout raconté parce que tes parents seront au courant et que tu finiras à la rue. « - Je te promets que je ne lui dirais rien, mais tu es au courant que tu ne pourras pas cacher une grossesse très longtemps ? » Tu acquiesces. Evidement que tu es au courant, mais tu verras à ce moment là, tu en auras parlé au père et ca t'aidera a savoir quoi faire. « - Je ne le dirais pas ok ? Tente un peu de me faire confiance » C'est vite dit, mais soit, tu vas tenter. « - Oui, viens, il est tant que l’on sorte des toilettes » Tu finis par la suivre, jusqu'à son bureau ou c'est un peu le bordel quand même. Tu prends place ou elle te l'indique et tu patientes, les mains sur les genoux. T'es nerveuse, t'as peur de tellement de chose finalement. Tessa prend son téléphone pour finalement appeller quelqu'un, tu ne veux pas trop qui mais tu écoutes sagement. « - Joy ? C’est Tessa du centre sociale, dis-moi, tu sais que tu as toujours un service à me rendre ? C’est possible dans l’immédiat ? […] hm… Une échographie pour une jeune fille, la première…[…] Super, je te remercie » Au début, quand elle a dit "joy" tu as eu peur, ca aurait pu etre un surnom pour joanna après tout mais visiblement le reste de la conversation n'a rien à voir avec ta soeur. Elle raccroche enfin et repose son attention sur toi. « - J’ai une amie qui me doit un service à l’hôpital, elle est prête à te faire une échographie ce matin, on y va ? Ton amie avec qui tu es venue peut survivre sans toi ? » Tu es surprise, une échographie, là maintenant ? t'es pas prête, tu ne seras jamais prête pour tout cela dans le fond. T'as peur, t'es terrifiée. Un bébé c'est pas rien, t'as que seize ans, t'es encore un bébé au yeux du monde après tout. Pourtant tu prends sur toi, pour ne rien montrer et tu acquiesces simplement. Au moins tu sauras si ce bébé va bien, c'est le plus important au fond. « je vous suis. » que tu finis par dire en te redressant. Tu l'as suit pour vous rendrez a l'hopital. A pied ou en voiture, peut importe tu restes silencieuse, tu refléchis, tu penses, tu paniques interieurement.

Vous voilà dans l'enseinte de l'hopital, et bordel que t'aimes pas cet endroit. Tu as le coeur qui bat comme un dingue, tu ne te sens pas bien d'un coup. tu paniques, tu tentes de garder une respiration calme mais plus tu avances et moins tu vois clair. C'est finalement au porte de la gynécologie que tu t'appuies contre un mur. Tu fermes les yeux, les mains sous ta poitrine pour controler au mieux ta respiration et tu tentes de calmer cette panique qui te surprends. « ça.. ça va aller.. » que tu murmures plus pour toi même que pour Tessa qui doit s'inquieter. Tu réouvres les yeux et tu souris a Tessa et finalement c'est d'une voix presque supliante que tu demande « vous restez avec moi hein ? vous me laissez pas toute seule ? »

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Je crois que j’arrive enfin à gagner la confiance de la jolie blonde. Ce n’est pas chose facile mais je suppose que j’aurais été un peu sur la défensive moi aussi si une adulte avait insisté pour savoir ce qui n’allait pas. Une adulte totalement inconnue qui plus est, alors je peux comprendre, ce n’est pas que je voulais la forcer mais au fond de moi, je sais que je peux l’aider, je sais que je peux être une aide précieuse pour qu’elle ne soit pas toute seule. C’est important d’avoir toujours quelqu’un sur qui compter, même si parfois c’est un ou une inconnu(e). En tout cas maintenant que les choses se débloque, je pense que je vais pouvoir l’aider. Elle semble moins agressive, peut-être que c’est aussi la peur que je révèle cela à sa famille, à Joan peut-être. Je ne suis pas ce genre de personne, ce n’est pas à moi de l’annoncer, elle choisira le bon moment, je peux être là s’il faut, je peux l’accompagner, mais ce n’est pas mon secret, je serais seulement la détentrice de tout ça. Je tente de la rassurer, le fait que je connaisse sa sœur semble l’angoisser. Veut-elle dire qu’elle ne peut pas se confier même à sa sœur ? Ce n’est pas la fin d’un monde, Liv n’a pas braqué de banque, certes c’est toujours complexe ce genre d’annonce, parce que généralement, les parents souhaitent autre chose pour leur fille mais tout de même, cela ne peut pas être un tel fléau, à son âge, elle devrait avoir du soutient et pas se retrouver limite puni parce qu’il y a un accident. Je crois que je serais ouverte si ma fille m’annonce qu’elle est enfance, un jour, quand j’en aurais une. Je crois que je pourrais tout entendre, l’homosexualité, avec un frère marié à un homme, je me suis faite à l’idée depuis longtemps et cela ne me dérange pas le moins du monde, mes parents sont très ouverts d’esprit, on a toujours pu tout leur dire, ils ont fait au mieux pour nous expliquer ce qu’il fallait savoir. Ils nous ont laissé tester les limites et maintenant je crois que nous sommes plutôt une famille équilibrée. Alors j’ai toujours un peu de mal avec les familles fermées avec des principes irréversibles, on ne sait jamais de quoi est faite la vie et il vaut mieux en profiter que de perdre du temps avec des chamailleries qui n’en valent pas la peine. Mais encore une fois, ce n’est que mon point de vue.

Je propose à Liv de m’accompagner dans mon bureau. Elle semble bien vouloir, elle semble moins sur la défensive, plus détendue peut-être, allez savoir. Je lui montre l’un des fauteuils qui se trouve en face de mon bureau, je referme la porte dernière nous et je m’installe devant elle. Je tends de retrouver le numéro au travail de mon amie et je le tape sur mon téléphone. Je lui demande le service qu’elle me boit. Cela remonte à pas mal de temps, j’avais ouvert une enquête sur une gamine maltraitée, c’était assez bancale, le père maltraitant en question relativement bien placé à la Mairie, il fallait pourtant que ce soit étudié et je m’y suis collée, Joy voyait venir la petite régulièrement, la mère prétexter une grande maladresse mais elle n’était pas dupe. Le père est aujourd’hui en prison pour violence conjugale et violence sur son enfant. Cela a pris du temps mais j’ai réussi à convaincre la femme de témoigner si elle ne voulait pas perdre la garde de sa fille. Enfin bref. Joy accepte, apparemment on peut venir dans la foulée, elle semble ne pas être débordée. Je la remercie et je lance la proposition à Liv. Elle semble un peu paniquée, c’est toujours comme ça, la première échographie est la plus surprenante, le premier contact visuel, on apprend pas mal de chose sur le fœtus et sur soi-même. Je suppose que c’est assez surprenant. Pourtant elle est prête, elle veut y aller. Je lui fais un sourire chaleureux. Je prends mes affaires et on file. J’annonce mon absence pour une bonne raison à ma collègue. On prend ma voiture pour aller à l’hôpital, ce n’est pas très loin, le trafic est bon, nous y sommes rapidement.

C’est lorsque nous arrivons dans le service de gynécologie que je sens Liv fléchir. Je m’en rends compte parce que je n’entends plus ses bas derrière les miens. Je me retrouve et je constate qu’elle se tient au mur, les yeux fermés, je l’entends se dire à elle-même que ça va aller. Je m’approche doucement d’elle, elle est paniquée. Sa demande me touche, je souris à nouveau, à demi. « - Je viens, pas de soucis, tu n’as pas à t’inquiéter » Je lui caresse le bras chaleureusement et on repart. Je m’annonce à l’accueil du service et la secrétaire appelle Joy, en attendant, nous sommes priées de l’attendre dans la salle d’attente. Une fois assise à côté de Liv, je tente de la rassurer. « - ça va aller, à priori tu devrais pouvoir connaitre depuis combien de temps tu portes ton bébé, Joy nous dira si ta grossesse se porte bien, si tout va bien, Ok ? Je ne te laisserais pas, promis » Je lui attrape doucement la main et je lui presse pour lui donner du courage. Joy arrive ce moment-là. On la suit dans une salle d’examen et c’est parti.

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Tu as peur. Tu es totalement paniquée et tu tente de te calmer comme tu peux, de ne pas tourner de l'oeil, de ne pas rester là sans etre capable de bouger. Tu ne pensais pas que tu demanderais a Tessa de ne pas te lacher, de rester présente durant l'echographie et durant tout ce qui va arriver aujourd'hui. c'est important et tu as peur. Tu sais que tu etais un petit bébé fragile, une enfant a la santé un peu faible, mais aujourd'hui tu te sens forte, pourtant tu as peur que ce ne soit qu'une facade et qu'à l'interieur tout soit encore bien trop faible et que ton corps ne soit pas assez fort pour supporter cette grossesse. c'est déjà bien trop la panique rien qu'à l'idée d'etre enceinte, mais en plus tu te rajoute une pression de dingue. Au fond, perdre ce bébé pourrait etre la solution. Ca ne serait pas un avortement et tu n'aurais pas tuer un etre innocent, mais penser a une fausse couche n'est pas mieux pour autant. T'as peur de tes propres pensées, parce que tes doutes te fait imaginer n'importe quoi. « - Je viens, pas de soucis, tu n’as pas à t’inquiéter » Tu souris doucement en acquiescant, elle reste avec toi, alors tout ira bien, tout ira forcement bien de toute façon. Elle semble vraiment vouloir t'aider après tout. « - ça va aller, à priori tu devrais pouvoir connaitre depuis combien de temps tu portes ton bébé, Joy nous dira si ta grossesse se porte bien, si tout va bien, Ok ? Je ne te laisserais pas, promis » Tu acquiesces a nouveau. Depuis combien de temps.. au fond tu t'en fiche un peu de ça, tu veux juste savoir si tout va bien, même si ce bébé anéanti tes plans de carrière ou ton avenir actuel, tu ne veux pas qu'il soit en mauvaise senté. Tu finis par suivre tessa, et quand c'est enfin à votre tour vous passez dans la salle d'examen.

Ca va assez vite, alors que Tessa et cette Joy discute, on te demande de te mettre en tenue pour l'échographie. Tu t'installe, tu as retirer ton t-shirt et baisser un peu le jean pour libérer la zone. tu respire fortement, profondement pour ne pas paniquer. Finalement elles reviennent vers toi, et le médecin commence a mettre ce gel très froid. Tu reste calme, mais de l'autre coté tu attrapes la main de Tessa, comme pour etre sur qu'elle ne partira pas, qu'elle restera là. C'est idiot, dans le fond tu avais toujours imaginé que ca serait ta mère a tes cotés le jour ou tu lui dirais qu'elle serait grand mère. mais dans ces pensées là, tu etais mariée et heureux en ménage. tu n'avais plus seize ans et tu n'étais plus au lycée et ton mec n'était pas un type plus vieux que toi qui se fou surement de ta tronche et encore plus du bébé. c'est pour ca que tu as peur de lui dire, tu veux attendre le bon moment. « A..lors ? il va .. bien ? » que tu demandes au médecin. Elle te sourit pour simplement te montrer un petit truc a l'ecran « voilà ton bébé. il semble allait parfaitement bien.. au vu de son developpement, tu es à la onzieme semaine.. soit presque trois mois. » tu acquieces, elle parle avec douceur et répond a tes questions après tout.

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Je la sens nerveuse. Quelle jeune femme ne le serait pas, je le serais moi aussi à la sa place et même si la situation n’était pas aussi compliquée. Je crois que la première échographie angoisse toujours. C’est la découverte de l’inconnu, elle va pouvoir mettre une image sur ce qu’elle porte en elle, elle va pouvoir se rendre compte de ce qui se passe en elle, dans son ventre. Elle a un petit être qui vit, qui grandit, ce n’est pas rien et je suppose qu’elle doit être un peu chamboulée. Elle est jeune, elle y arrivera et puis je n’ai pas l’intention de la laisser tomber. Je sais parfaitement qu’elle ne pourra pas le cacher éternellement à sa famille que la situation risque d’empirer mais si Liv a besoin d’un toit, je pourrais l’aider. Pourquoi ? Je ne sais pas, je suis comme ça de nature, je pourrais héberger tous les gamins qui croisent ma route. Je n’ai pas souffert d’abandon pourtant mais je sais tellement ce que c’est de se sentir seule que je crois que je ne le souhaite à personne. Liv ne mérite pas de ne profiter de sa grossesse et puis ce bébé doit avoir un père, enfin, oui il a forcément un père, elle ne l’a pas pondu toute seule, ce que je veux dire c’est qu’elle va sûrement avoir de l’aide de ce côté-là non ? A moins que le garçon en question soit du genre je m’en foutiste. Ce qui serait dramatique pour Liv. Je ne sais pas ce qu’elle a prévu, je ne sais pas à combien de mois elle est. Est-ce que l’avortement est encore envisageable ? Est-ce qu’elle pense ne serait-ce à interrompre sa grossesse ? Peut-être songe-t-elle à l’adoption, peut-être qu’elle veut avorter sous X. Ce n’est pas facile, mais la décision lui appartient totalement. Son corps, ses règles, ce n’est pas plus simple que cela.

A l’hôpital, je tente de la rassurer. Je ne suis jamais passée par cette case-là et je ne suis pas sûre de connaître un jour cette joie. Nous verrons bien. Je lui serre la main, on entre dans la salle d’examen et c’est parti. J’échange quelques mots avec Joy, je ne lui donne pas les détails précis mais j’explique en large la situation pour qu’elle comprenne l’urgence de la situation. Elle est tout à fait compréhensible. Liv se place sur le siège, elle soulève en haut. Je regarde Joy faire alors que je m’installe à proximité de ma petite protégée. Je sens la main de la belle saisir la mienne et la serrer, je lui fais un sourire rassurant, je ne vais pas disparaître. Sur l’écran, je crois percevoir quelque chose, je n’ai pas fait d’étude de médecine, donc je ne suis pas sûre de moi. Liv ose demande ce qui se passe, si tout va bien. Joy prend la parole. Elle lui explique où se trouve son bébé sur l’image, elle la rassure, il est en bonne santé et c’est tant mieux. L’annonce de son troisième mois de grossesse tombe. La loi anglaise dit que l’avortement est techniquement possible jusqu’à la 24e semaines. Ce qui pour moi me semble affreux, autant avorter sous x que de devoir demander à des médecins de tuer un bébé qui pourrait quasiment survivre. Je sais en tout cas qu’ils peuvent vivre 10 heures sans aucune assistance. C’est très rare des avortements à ce niveau-là et heureusement. Je souris à Liv et j’ose alors lui demander. « - Liv, je dois te demander, qu’est-ce que tu envisages pour la suite de ta grossesse ? Est-ce que tu y as réfléchi ? » Joy s’éclipse pour aller nous chercher la photo de l’échographie, on se retrouve toutes les deux pour le moment, Joy ne devrait pas être très longue.