égarés.
oli les regardent. elles se chaloupent devant des yeux voraces. elles savent comment se balancer. elles savent comment envoûter. il les voit, les gars (ce ne sont pas ses gars, ses gars sont à londres, ses gars lui manquent), il les voit humecter leurs lèvres et rêver à une danse plus intime en contemplant les danseuses ensorceler la clientèle. l'œil d'oli aussi se fait attraper par leurs courbes enivrantes. il les laisse le piéger. il s’y perd, alors qu’elles tournent et tournent et font tourner les têtes. il dévie la sienne lorsque son regard plonge dans celui bleu électrique d'une des girls. il rougit. les gars le remarquent. un d'eux passe son bras autour des épaules d'oli, les autres retournent se délecter.
– ça t'plait, savage ? il sourit. bien sûr que ça lui plait. il écarquille les yeux et opine de la tête. il exagère peut-être un peu. sa tête est ailleurs. il pense à londres, qu'il retrouve demain, il pense à ses gars, à sa mère, à bart, à sa fiancée. son londres lui manque. – une autre bière ? il opine à nouveau, il sourit à nouveau. son œil se fait à nouveau piéger par une cheville qui passe devant lui. la danseuse fléchit lentement. elle ne danse plus. elle séduit. elle pivote et lui montre son dos, son visage reposant délicatement sur son épaule. elle lui lance un regard ou un maléfice, il ne sait pas. il est écarlate pour la seconde fois. c'est une jolie fille. les gars applaudissent. il leur sourit. il lui sourit. elle lui lance un dernier sort avant de se relever. – je vais pisser. il pose la main sur l'épaule d'un des gars en passant derrière lui.
quelques pas. il pousse la porte des toilettes. inconsciemment.
il n'est pas préparé à ce qui l'attend.