good beginnings
- âge et lieu de naissance: trente-quatre ans, panique totale quand il en prend soudainement conscience, mais après quelques verres, il envisage la vieillesse avec la sagesse maturo-lucide d'un bonze népalais. né à seattle, état de washington, il est bel et bien un immigré américain revenu sur les terres de ses chers ancêtres, au coeur de l'île anglaise. ancêtres pour moitié seulement, puisque son père est originaire de suisse. - origines et nationalité: il se revendique américain, à ses yeux, un passeport mondial. partout où vous allez, dites que vous êtes américain, et tout fonctionne pile-poil comme vous le souhaitez. - statut familial: il a un frère artiste installé à frisco et qui vit de ses peintures, brillant de milliers de petites lumières incandescentes que font étinceler ses admirateurs (gays pour la plupart). sa soeur est architecte et vit avec son mari et ses deux enfants à minneapolis. il est donc l'heureux tonton de deux chiards qu'il voit le moins possible, mais auxquels il envoie des cadeaux et dont il ne connait absolument pas la date d'anniversaire. - statut civil: célibataire, ne parlez pas de malheur. après avoir passé la moitié de son existence dans l'armée, entouré d'une exclusivité masculine insupportable, il redécouvre les joies de la chair féminine, des relations charnelles, et s'en régale jusqu'à plus soif. certes, voilà qui fait de lui un séducteur incapable de lier des liens durables et chrétiens. mais vous en conviendrez : pourquoi gâcher un tel physique, quand on a déjà passé plus de vingt ans à se faire complimenter par ses camarades masculins sans jamais voir une paire de seins pour autant ? - occupation: il a gravi les échelons en commençant par le plus bas d'entre eux. il n'était pas un gosse talentueux, et son obsession pour les avions lui prédisait un sombre avenir. chacun fronça les sourcils en le voyant s'engager dans l'armée de l'air, la famille étant plutôt portée sur les grandes études et les métiers propres à la bourgeoise (art, architecture, histoire, médecine...). sa carrière fut pourtant plus qu'honorable. c'était tout simplement son élément. il a récemment été promu au rang de lieutenant-colonel d'aviation, l'heure pour lui de demander à passer formateur, et à voler moins souvent, à réduire voire à ne plus jamais partir en mission à l'étranger. en effet, son expérience lui a fait vivre des choses douloureuses et dont il ne parle absolument jamais. - cinq choses favorites: voler, voler et encore voler, savourer cette sensation de ne plus toucher terre, la tête au-dessus des nuages, le vrombissement de l'avion, les plaques de métal ronflantes, bringuebalantes, la marque rouge de la ceinture contre le cou, les loopings, les femmes qui savent le faire rire, les chiens stupides (plus ils sont stupides, plus il les aime), le whisky japonais (sa grande faiblesse), l'eau en règle générale, qu'il s'agisse de l'étendue d'un océan qu'on survole et dont on voit à peine l'immensité, ou du bain chaud qui l'attend dans son appartement, si possible avec une fille à l'intérieur. - saison préférée: l'hiver, où tout un chacun n'a qu'un besoin : se réchauffer. chaleur humaine, brûlures du moteur dans le cockpit, feu de cheminée, tout est délicieusement tendre en cette saison, tout l'enflamme. - traits de caractères: incroyablement borné quand il a une idée en tête, rien ni personne ne peut l'arrêter, quand bien même la terre entière, les planètes et l'ensemble des ong internationales lui prouveraient par un powerpoint de qualité que l'idée est éclatée. son côté séducteur à toute épreuve fait sourire, on lui pardonne volontiers ce péché mignon parce qu'il est incroyablement sympathique. l'armée lui a donné ce côté familier, sa solidarité masculine est prête à faire face à tous les ennemis. jamais en concurrence, jamais déloyal, vin joue toujours réglo. souvent, il gagne, mais c'est de bonne guerre. il faut lui pardonner, mais il peut être très, très, très vulgaire / grossier. les gros mots sont ses virgules. les insultes ? votre second prénom à ses yeux. l'armée ne vous apprend pas vraiment l'indulgence. au contraire : on s'y élève entre hommes jeunes, donc forcément à la dure. pas de place pour ceux que les lois de la nature élisent comme 'les faibles'. le monde normal trouvera cela incroyablement injuste : c'est la vie qu'il a toujours menée. il peut donc se montrer particulièrement cruel dans ses vannes, intransigeant dans ses ordres (c'est le statut de lieutenant qui veut ça), impétueux dans ses énoncés. ça ne signifie pas qu'il vous méprise. c'est simplement une façon d'être. vous cracher dessus, et une minute après, vous tendre sa propre bouteille de sky. - groupe: hydrangea. - avatar: henry cavill.

all along it was your story

Ça suffit, Vin, rends-toi à l’évidence. Tu ne la reconnais pas. Pas du tout. Depuis ses yeux noisette jusqu’à sa cascade de cheveux blonds : rien, pas même un grain de beauté ne t’est familier. Pourtant pas faute d’avoir passé la nuit dans tes bras, position de la cuillère entre tes draps, pendant un laps de temps d’environ six heures – dont trois d’intense activité pendant lesquelles tu aurais absolument du retenir quelque chose d’elle. Même le son de sa voix, n’importe quoi, peu importe, mais quelque chose. Son regard trahit une déception certaine, et aucune de tes justifications foireuses n’y saurait changer un centième. Par conséquent, ta main passe le long de ta barbe que pas un rasoir n’est venu élaguer depuis ton lever, tes yeux se font moins fuyants, désormais convaincus que tout le monde ici te sait fautif, et que, de fait, tout un chacun est prêt à te pardonner. Venue récupérer quelques affaires oubliées. Étonnée que tu ne te rappelles même pas de son prénom. Déçue, un peu, par la vision troublante de ton étonnement sur le palier. Sans doute est-elle encore hésitante : envie de te traiter de fils de pute, de connard, de clébard, et aussi envie de disparaitre définitivement de ton paysage et de t’oublier dans un brunch entre copines, au cours duquel elle te taillera la réputation que tu mérites. Brighton est une grande ville. Elle n’y cherchait ni le grand amour, ni la reconnaissance éternelle de ses talents, mais disons qu’une simple réminiscence de ta part aurait été la bienvenue. Dans le doute, tu lui proposes un café. Il vaut mieux qu’elle réponde « non », parce que tu n’as plus de capsules. Évidemment, elle répond non. Ramasse quelques objets éparpillés, dont tu n’aurais su que faire si tu les avais toi-même trouvés, les fourre en toute hâte dans son sac de toile noir à l’écusson doré d’une marque qui t’est inconnue, trop vite pour te laisser le temps de lui proposer de lui prêter l’un de tes sacs. Tes yeux suivent la chorégraphie de ses mouvements pressés, ton esprit en pleine introspection. Marrant, tout de même. Tu te connais suffisamment pour savoir qu’hier soir, tu te serais sans doute damné, scarifié, immolé pour l’assurance d’une nuit passée aux côtés de cette beauté. Mais parce que, maintenant, tu sais que ça s’est passé, sa présence dans le périmètre n’évoque plus rien en toi – pas le moindre infime picotement. Les palpitations de la veille se sont éteintes comme un grand feu sur lequel on aurait versé des litres d’eau. Marre de toi. Toujours la même chose, ignorance totale de comment t’en libérer. La crainte de la seconde fois – de l’habitude – du quotidien – la répétition et, de là, le monstre-lassitude. Démons de « la gran costumbre » jamais bien loins avec leurs yeux jaunis à la brillance floue de verre poli. Tes pas se trainent derrière les siens jusqu’à la porte de sortie, marchant sur ses traces comme si tu n’en connaissais pas le chemin, et elle si. Pars sans te retourner, please. Ne me dis rien, garde tes mots pour quelqu’un d’autre, je sais pas, tes copines, ton prochain mec, pas maintenant, s’il te plait. Mais bien sûr elle se retourne et plonge dans tes yeux couleur d’océan – ceux-là même qui, hier, tentaient de lui esquisser les arabesques d’un futur radieux vous contenant tous deux – son regard de sève brune de miel doux et amer. Le pire, c’est qu’elle ne t’en veut même pas. Dans ces iris et ces pupilles posées sur le fantôme de toi, un mélange de son souvenir de la veille et de la triste réalité que tu représentes ce matin, tu lis même un peu de peine. Un souffle, comme un soupir, filtre d’entre ses lèvres closes. L’effet sur toi d’un ouragan qui te retourne comme une crêpe et t’envoie t’écraser contre le mur d’en face, la gueule dans le plâtre. — Tu sais, Vin, elle entame façon pianiste de bar qui feint d’improviser, ses doigts courant nonchalants le long des touches, alors qu’il sait déjà ce qu’il va jouer, qu’il connait chaque note pour les avoir répétées tant de fois, tant de fois. — La vie réelle, c’est pas comme l’armée. Les gens n’ont pas tous leur grade et leur numéro cousus sur l’uniforme, juste ici. Deux doigts serrés l’un contre l’autre viennent désigner un lieu inconnu au-dessus de son cœur. Tu le regardes comme une curiosité, un touriste au zoo face à l’anatomie étrangère d’un animal exotique. Elle attend une réponse, dont elle sait qu’elle ne viendra pas, parce que ce que disent les traits de ton visage à cet instant, c’est ça : épargne-moi ces conneries. Pas aujourd’hui, pas maintenant. C’est pour ça que ses lèvres se referment et se pincent en une moue que rien, aucun dictionnaire syntaxique de ton mental ne peut traduire. — Je suis certaine que tu es un excellent pilote. Vraiment. Sourire crispé en échange de ce faux compliment (une putain d’insulte - pas venu ici pour -). — Tu devrais faire ce qu’il faut pour ne pas devenir un civil détestable. C’est tout ce que je te souhaite. Le sac rempli de ses affaires se soulève à hauteur d’épaule. — Merci pour la nuit.

Même le ‘shhhhhht’ du médicament blanc poudreux qui se dissout dans l’eau résonne à ses oreilles comme un hurlement strident. Yeux clos tandis que ses doigts viennent masser lentement ses sinus douloureux, il pianote sur l’écran de son téléphone et lance l’appel. Bouteille à la mer que recueillera qui pourra. Que doit impérativement repêcher cet enculé. — Nash ? Dieu merci, sa voix semble aussi lointaine, aussi déphasée que la sienne. Il l’appellerait depuis une autre planète que ça ne serait pas différent. — Dis-moi que quelqu’un a versé de la drogue dans nos verres. Silence au bout du monde. — Quelqu’un a versé de la drogue dans nos verres. — Je m’en doutais. Tu m’as vu partir ? — Avec un avion de chasse prénommé Cynthia, mon lieutenant. A moins qu’elle t’ait largué en route ? — Ok. J’étais normal ? — Normal ?... Bien sûr que non. Depuis quand tu es normal ? — Je veux dire, j’étais moi-même ? Silence. — Vin, qu’est-ce que tu essaies de savoir, en résumé ? Bordel. Dieu n’aurait pas agit différemment s’il avait voulu lui renvoyer à la tronche l’énoncé de sa propre énonciation. C’est ça, la vraie question, Vin. Qu’est-ce que tu essaies de savoir, en résumé ? Rassure-toi, il est tout à fait normal et même recommandé de n’avoir pas la réponse à la question, ou la question à la réponse, ou même la réponse à la réponse et la question à la question. Parce qu’il est magnanime, Dieu interprètera ton silence actuel comme une preuve s’il en fallait de ta finitude – et ta faiblesse, et sa grandeur, etc. – et te dira simplement : tu feras mieux la prochaine fois. — Tu as pris un dafalgan ?... Prends un dafalgan. Est-ce que c’est Nash qui vient de dire ça, ou le comprimé dont un résidu de quelques millimètres seulement flotte désormais à la surface de l’eau dans le verre et le regarde d’un air exténué ? Il déserte la cuisine et tout ce qui s’y trouve – remèdes médicaux comme téléphone – pour se pointer dans le salon, le front collé contre la grande baie vitrée lui offrant une vue imprenable sur la ville. « Merci pour la nuit ». Tu aurais au moins pu dire « avec plaisir ». A croire que tu n’as absolument littéralement, reçu aucune éducation qui vaille le coup d’être réutilisée en société. Peut-être que ce dont tu as le plus besoin, c’est d’une… période de réadaptation ? Ou peut-être que ce dont tu n’as surtout pas besoin, c’est d’une casse-couilles qui se permet de te donner des leçons de vie au lieu de tirer les enseignements qui s’imposent : s’il t’a oubliée le lendemain, c’est que tu n’es pas un bon coup. Sa misogynie lui ricane aux oreilles tandis que son regard se perd dans les reflets gris de la Manche. Le ciel qui se reflète sur les ondulations de l’eau vient picoter le creux de ton estomac. L’envie de prendre ton envol s’empare de tes tripes, enserre les minuscules vaisseaux qui courent le long de ton cerveau embrumé. Prendre ton envol, ou prendre la fuite ? Ne mets pas tes réflexes de camé sur le compte d’une passion véritable. A cet instant plus qu’à nul autre, tu ne veux pas voler pour voler, tu veux voler pour partir, plus penser, oublier. Comme un piaf vexé de ne pas parvenir à tirer du sol ce morceau de pain oublié par quelqu’un : las et agacé, tu déploies tes ailes. Autre spot à l’horizon, autre morceau de pain. Avec un peu de chance, un reste de cornet à glace dans une poubelle ouverte. Bordel mais qu’est-ce que tu racontes ? Quand il revient dans la cuisine pour attraper le verre, Nash a raccroché, et le cachet a intégralement fondu dans l’eau.

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- pseudo/prénom: oaristys./alizé. - âge et pays: je suis la vieille france. - type de personnage: inventé, mon capitaine. - votre avis sur le forum: il est toujours aussi divin, j'espère avoir plus de chance que les fois dernières, et surtout, plus de temps. - où avez-vous connu le forum: je pense que c'est venu de karinou. - autre: du miel.