good beginnings
- âge et lieu de naissance: vingt-quatre, tout juste, vingt-quatre ans fêtés y a quelque semaines, fêtés deux fois, une avec sa mère et bart parce ça leur fait plaisir de célébrer son anniversaire en famille – ce mot le fait toujours vaciller légèrement (bien qu’il s’y soit habitué ces dernières années) –, puis une fois avec ses amis du east-london, dans ce coin de la capitale où le cockney est dans presque toutes les bouches et où lui et sa mère ont niché pendant pas mal d’années avant de se déraciner pour les beaux quartiers. - origines et nationalité: britannique, à pas en douter – il a la gueule qui va avec, la peau blanche qui se pare de tâches de rousseur dès les premiers rayons de soleil, des cheveux blonds qui montrent des éclats roux dès les premiers signes du printemps. - statut familial: pendant pas mal de temps y avait que lui et sa mère et ça lui allait parfaitement, il voyait pas de raison que ça change, et quand sa mère a commencé à lui parler de bart il a réagit comme à son habitude, en haussant les épaules et en se disant que ça ne durerait pas longtemps, comme à chaque fois ; sauf que bart est resté. alors oli l’a détesté, parce qu’il avait déjà fait le deuil du père absent et que l’idée d’un père de substitution ne lui plaisait pas, il l’a détesté et il a détesté son fils aussi, parce qu’il ne pouvait pas faire autrement, il détestait tout ce qui se rattachait à bart, sa maison, le quartier posh, son accent, son boulot à la con. mais bart il faisait sourire sa mère. pire, il la rendait heureuse. alors oli a du se faire à l’idée et il lui a donné sa chance et bart il a pas eu besoin de faire grand-chose pour qu’oli comprenne que c’était un gars bien. même plus que bien. il l’appelle bart parce que l’appeler papa le tuerait, mais le mot lui échappe quelque fois. - statut civil: il sait pas vraiment, il lui a demandé « et si on fiançait ? » sans vraiment réfléchir et elle a accepté, même si elle lui a reproché de pas avoir mis un genou à terre et de pas avoir une belle bague dans un bel étui à lui passer au doigt. il sait pas vraiment quelle idée lui a passé par la tête. c’est la fille parfaite, alors ça lui semblait logique. puis il l’aime. sûrement. raison de plus. mickey l’a jamais aimé. il a jamais compris pourquoi. oli peut pas croire qu’il se soit barré pour ça. - occupation: il se rappelle avoir parlé avec bart de son travail pendant des heures, un soir, et de lui avoir dit « okay c’est ça qu’j’veux faire ». il aurait jamais imaginé suivre ses pas. mais c’est ce qu’il a fait. sans bart il aurait sûrement pas terminé le lycée, sans bart il n’aurait jamais mis un pied à l’université. sans bart il n’aurait jamais eu l’argent pour entrer dans une law school et réussir ses examens. sans bart il ne serait pas là où il est aujourd’hui, il le sait. il ne lui reste que douze mois avant d’être reconnu comme un solicitor à part entière. douze mois de stage qui l’emmènent à brighton, loin de londres, loin de sa fiancée, loin de ce mariage qui l’attend patiemment. - cinq choses favorites: marcher sur les galets de la plage de brighton, sur la pointe des pieds, jusqu’à la mer, pour y piquer une tête ou juste y tremper timidement les orteils et fuir les vagues menaçantes lorsque l’eau est trop froide à son goût ; les cigarettes, habitude délétère qui lui colle à la peau ; courir, autre habitude qui n'a pas beaucoup plus de sens que l'autre, deux habitudes qui n'ont rien à faire l'une avec l'autre. il court, parce qu'il aime ça, même s'il crache ses poumons (et qu'il se promet d'arrêter de fumer), il court et participe chaque année depuis trois ans au marathon de londres (il n'a pas fini les deux premiers, a fait un temps honorable le troisième, entend bien le battre lors du quatrième). il aime repousser ses limites, le marathon n'est qu'un moyen comme les autres de se prouver qu'il peut faire ce qu'il veut avec un rien de volonté ; les repas avec sa mère, bart, avec mickey aussi (même s'il n'est plus là, maintenant), les repas à quatre, même s'il ne le montrait pas, même s'il rechignait quelque fois, même s'il ne comprenait pas leur importance. il aime ça, il le sait, maintenant, il aime retrouver sa mère et bart et discuter en buvant du vin et réentendre les mêmes anecdotes et rire et se demander ce qui aurait changé s'il avait eu un père. tout, certainement. ; le football, et c'est ce qui fait peut-être de lui un vrai british, parce que c'est un passionné, parce qu'il aime l'ambiance des stades ou l'ambiance de pubs et il aime l'adrénaline lorsque son équipe manque de marquer. il sait qu'il est ridicule. il se sent ridicule. mais c'est ce qu'il garde de ses années à newham avec sa mère, où il passait des heures à jouer au football et à s'imaginer un avenir doré où il pourrait tout donner à sa mère. - saison préférée: le printemps, une nouvelle inspiration, la nature qui palpite et le renouveau qui vient avec. - traits de caractères: obstiné, tenace, têtu, pugnace, expressif, calme, appliqué, observateur, enthousiaste, optimiste, infatigable, rancunier, never-say-die. - groupe: hydrangea. - avatar: harris dickinson.

all along it was your story
Je le déteste.
Il est quatre heures vingt-sept du matin et je le déteste et mes yeux sont grands ouverts.
Ils ne sont pas grands ouverts à cause de la lumière orangée qui s’infiltre à travers les stores. La lumière baigne la chambre d’une ambiance solennelle, accentuée par le silence de la nuit, même si la nuit gémit ton absence, bien qu’elle soit agitée par mes voix intérieures, assourdissantes. Mes yeux sont grands ouverts parce que je ne peux pas dormir à cause de ce post-it. Ce vulgaire post-it. Et parce que je le déteste et le haïr est tout ce qui me reste.
Ses mots sont marqués au fer rouge. Leur écho tardif se fait encore entendre et se heurte et s’écrase dans ma poitrine. Ils me reviennent et me hantent à nouveau lorsque je m’imagine les avoir oubliés. Ils me reviennent plus distinctement encore. Plus violemment encore. Ses mots ne me laisseront pas en paix, je le sais, je le sens, pas tant que je ne les aurais pas déchiffrés. Je ne les comprends toujours pas. Pas plus que lorsque son père les a lus. Pas plus que lorsque j’ai arraché le post-it des mains de son père pour les lire moi-même.
Je le déteste. Il n’y a que lui qui sait ce qu’il a écrit. Moi je suis perdu et la nuit ne me portera pas conseil. Pas plus qu’elle m’apportera la réponse, même si elle t’a observé dans ta fuite . Elle en gardera tous les secrets.
Il est quatre heures cinquante-trois du matin et je n’essaie même pas de fermer les yeux. Fermer les yeux serait une chose vaine. Dormir est perdu d’avance. Je me lève et je vais jusque dans sa chambre. Sans faire un bruit. La porte est ouverte. Entrouverte. Il ne sait pas faufilé dans la nuit. Il n’a pas changé d’avis. Je l’aurai entendu. J’aurai été alerté. La porte est comme je l’avais laissée y a une heure de ça. Je la pousse avec le pied. Je me colle contre le cadre de la porte, comme je faisais pour l’observer sans dire un mot, juste pour le regarder, juste pour qu’il sente mon regard pesant sur ses épaules, pour qu’il s’agace et me provoque, pour m’amuser. Mes yeux se perdent dans le vide. Il n’y a plus que son odeur. Lui est parti. Et je ne sais pas pourquoi.
Je le déteste.
J’imagine soudainement qu’il a laissé des indices derrière lui. Je pourrai fouiller sa chambre. Les moindres recoins à la recherche d’une réponse. Mais il cachait ses pensées. Il ne les crachait pas sur du papier. Il ne noircissait pas du papier pour alléger ses pensées. L’encre, il la buvait. Mais peut-être que je me trompe. Je ne sais plus. Peut-être qu’il est l’inverse de ce qu’il montrait. Peut-être qu’il y a un journal quelque part et que dans ses pages il ne s’est pas arrêté à « c’est trop dur » mais qu’il a expliqué pourquoi.
La nuit semble me hurler que c’est à cause de moi. Que c’est ma présence, qui était trop dure. Que c’est moi, qu’il ne supportait plus. Moi, ma présence, ma voix, ma couleur, ma chaleur, mon regard, mon odeur, mon rire, mon sarcasme, mes provocations, mes tentatives de lui faire perdre la tête. Je ne peux pas éloigner cette idée. Je ne peux pas l’engloutir dans le vide. La nuit me persuade que c’est de ma faute. La nuit me condamne sans jugement. Je n’ai aucun argument. Elle me pointe du doigt et je ne me défends pas. C’est mon métier, pourtant.
Au final, c’est moi qui perd la tête.
Il n’y a qu’une chose de sûr : je le déteste.
Chaque seconde un peu plus. Je me demande si le jour sera aussi éprouvant que cette nuit. Peut-être que le jour amplifiera tout. Peut-être que le jour révèlera tout. Je voudrais l’appeler mais je sais que ça aussi, c’est peine perdue. Il ne répondra pas. Je devrais me faire à l’idée qu’il s’est perdu volontairement dans la nuit et que son au revoir n’est en rien la promesse de se revoir.
Je veux le revoir. Il me manque déjà. J’en suis surpris. Je ne pensais pas qu’un jour son absence provoquerait ce manque, pourtant il est bien là, je le ressens. Je me sens bête, comme quand mon cœur s’est mis à palpiter lorsque je ne l’ai pas trouvé dans sa chambre, lorsque j’ai compris que le post-it était sérieux. Je sais qu’il ne m’aimait pas vraiment. Je sais qu’il était obligé de me supporter, et que jamais je ne lui ai facilité l’exercice. Je sais que j’ai été dur. C’est peut-être pour cette raison qu’il a écrit ce qu’il a écrit. « C’est trop dur ». Non, c’est sûr. C’est à cause de moi qu’il est parti. Je le déteste, mais je voudrais le revoir et m’excuser, même si je ne connais pas l’ampleur des choses que je dois me faire pardonner.
Il est cinq heures trente deux.
Le soleil ne va pas tarder à se lever. La nuit s’évapore déjà. Je n’ai pas fermé l’oeil de la nuit. Je le déteste parce que je l’ai perdu et parce que je n’ai jamais arrivé à lui dire que je tenais à lui. Tout ce que j’ai su faire, c’est lui prouver le contraire.
Peut-être que je n’aurai plus jamais l’occasion de le faire.
Je me déteste.

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- pseudo/prénom: bokhee/alexis, enchanté. - âge et pays: 20 et quelques, france. - type de personnage: pré-lien, @mickey bush. - votre avis sur le forum: are you kiddin me ? vous étiez où tout ce temps ? - où avez-vous connu le forum: bazzart - autre: j'aime beaucoup ici, faîtes moi une petite place parmi vous ok ?