Ingrid avait mis le pied dans le train pour Londres il y avait près de deux semaines. Un nouveau projet, une nouvelle chance, de nouvelles portes prêtes à s'ouvrir. Une vie qu'elle laissait loin d'elle. Sa fille, son amour, leur famille. Leur monde qu'ils avaient reconstruit et avaient regagné par leurs efforts, leur amour pour leur fille, leur amour l'un pour l'autre. Malgré les appels Facetime tous les soirs avant le coucher de Lydia, Ingrid se sentait terriblement seule. Elle avait loué un studio pour être plus confortable et se sentir moins comme une étrangère dans cette ville pour les prochaines semaines. Ce projet, qui n'était rien qu'à elle la comblait, jusqu'à un certain point. Ils lui manquaient. Sans eux, sa passion perdait de sa valeur. Sa vie perdait son sens. Sa famille s'était eux son monde. Pourtant, elle gardait la tête haute et son sourire si distinctif sur son doux visage. Elle ne laissait pas paraître ce qui l'habitait. Mais lorsqu'elle se retrouvait face à Nathan, elle savait que malgré ses efforts de sauver les apparences, il voyait au travers de son sourire, de son regard, qu'elle n'était pas complètement heureuse. Elle le savait, car elle le voyait aussi dans ses yeux bleus. Ils n'avaient pas besoin de se le dire pour le savoir. Ils se lisaient comme un livre ouvert. Mais en parler n'amènerait rien de plus. La situation était temporaire. C'était ce que la blonde se répétait encore et encore. Si la dernière fois qu'Ingrid s'était éloignée de Nathan elle avait cru que c'était ce qu'il y avait de mieux pour lui et Lydia. Aujourd'hui, elle se retrouvait devant une tout autre situation. Son coeur n'était plus ailleurs. Il était avec eux, chaque seconde de ces journées. Avoir du succès sans eux ne voulait rien dire. Enfin, la semaine s'était terminée et la belle avait droit à une journée de repos. Elle irait sans doute se promener dans la ville et en profiterait pour prendre des clichés rien que pour elle. Redécouvrir des cafés qu'elle avait il y a bien des années visitées. Elle avait tellement changé depuis cette époque que la belle avait du mal à croire que ça avait été sa vie à une époque. Cela lui semblait tellement irréel. Loin de ce qu'elle avait aujourd'hui. Et cette pensée lui réchauffait le coeur. Le sourire de Lydia serait toujours la plus belle chose qu'elle pourrait photographier, ce malgré toutes les merveilles du monde. Après avoir passé une heure à parler à son amoureux, la belle prit la direction de son lit. Bien qu'elle ne l'admettrait pas à Nathan, dormir était très difficile depuis son départ. Elle avait retrouvé le confort non seulement de leur lit, mais de sa présence et dormir dans un lit loin de lui rendait les choses difficiles. Sa présence non seulement la rassurait, mais lui faisait du bien. Rien n'était pareil sans eux. La blonde finit par s'endormir, se faisant réveiller non seulement par le soleil au travers de la fenêtre, mais par un cognement à la porte. La blonde se retourna vers son réveil et vu l'heure, 10 heures. Ingrid se leva rapidement et enfila un chandail, montant ses cheveux en chignon au-dessus de sa tête. Elle se demandait bien qui pouvait venir cogner à sa porte un samedi à cette heure. La belle se dirigea vers la porte et l'ouvrit. Elle eut à peine le temps de réagir que sa fille sauta dans ses bras. « Maman! » s'écrit-elle en se blottissant dans ses bras. Ingrid dirigea son regard vers sa fille. « Coucou mon ange. » lui dit-elle en se baissant pour la prendre dans ses bras et resserrer son étreinte avant de se relever le brun, qui n'était autre que son amoureux bien que leur fille ne devait pas être au courant de ce détail, encore. « Que faites-vous ici? » lui demanda Ingrid, le regard surpris bien qu'ils n'auraient pas pu lui offrir de plus beau cadeau.

Lydia ne vivait pas très bien le départ de sa mère pour Londres, elle ne le disait pas clairement, mais elle craignait qu’elle ne revienne pas. C’était naturel connaissant le passé familial des Morello. Pour au-tant, Nathan faisait son possible pour la rassurer en lui expliquant que c’était différent cette fois-ci et que sa maman reviendrait toujours. Il avait vraiment foi en Ingrid pour ne pas laisser tomber sa fille et revenir le plus rapidement possible. Pour autant, il avait toujours cette crainte qu’elle ne soit amenée de plus à plus à voyager pour son travail. Il ne savait pas si cela fonctionnerait bien. Néanmoins, il ne comptait pas se laisser happer par du pessimisme. Il avait vraiment envie que ça fonctionne et pas uniquement pour donner tort à sa sœur qui est persuadée qu’Ingrid va de nouveau les décevoir et qu’elle n’est absolument pas digne de confiance. Sentant que Lydia avait besoin de sa mère et sentait le manque qu’il ressentait également vis-à-vis de l’absence d’Ingrid, Nathan décida de prendre des billets de train afin d’aller jusqu’à la capitale afin de lui faire une visite surprise. Il pensait que cela pour-rait lui faire du bien d’être entourée de ses proches dans une période aussi stressante professionnelle-ment. Il aurait pu la prévenir, mais il craignait qu’elle ne trouve une excuse pour dire non ou repousser. Elle était rapidement stressée lorsqu’un grain de sable venait désorganiser son planning. Il n’avait pas envie de la mettre dans une situation délicate, mais il avait également envie de la voir. Il savait qu’en cas de souci il serait capable de rester à traîner dans les rues de Londres avec Lydia pendant qu’elle termine de travailler. L’important était d’être ensemble. Lydia avait été aux anges en apprenant son plan, elle avait promis de ne pas vendre la mèche et elle avait tenue paroles. C’est donc main dans la main qu’ils étaient allés jusqu’au train afin d’aller à Londres voir Ingrid. La petite fille était tellement ex-citée qu’il fut obligé de déroger à sa règle et de la mettre devant un dessin animé pour qu’elle le laisse travailler dans le train. Nathan avait toujours quelque chose à faire à cause de son travail et il comptait utiliser le trajet pour faire ce qu’il déteste le plus : l’administratif. Ainsi le trajet lui parut vraiment court. Une fois arrivé à la gare, Nathan sauta dans un taxi avec sa fille en donnant l’adresse du studio dans lequel elle avait posé ses valises. A mesure que le moment approchait il ressentait une pointe d’anxiété. En effet, il espérait ne rien interrompre et que la jeune femme soit réellement ravie de les voir. Nathan n’eut plus le temps de se poser des questions qu’ils arrivèrent. C’était le moment de vérité. Arrivé devant sa porte, ce fut Lydia qui décida de frapper à la porte en premier toujours aussi excitée à l’idée de revoir sa maman. Lorsqu’elle ouvrit la porte Lydia s’écria : « Maman! » avant de se blottir dans ses bras. se blottissant dans ses bras. Ingrid avait l’air surprise, mais très heureuse ce qui le soulageait. « On s’est dit qu’un week-end à Londres pour te voir serait une bonne idée. Heureuse ? » Lui demanda Nathan avec un sourire en coin. Il avait terriblement envie de l’embrasser, mais il se retint au regard du fait qu’ils n’avaient toujours pas parlé à Lydia de leur relation. Nathan préférait encore attendre qu’elle revienne définitivement à Brighton.

Ingrid se doutait que Nathan ne lui disait pas tout par rapport à Lydia et ce que son départ avait pu susciter chez leur fille. Il n'avait pas besoin de lui dire pour que la belle s'en doute. Après tout, elle commençait à connaître sa fille assez bien pour savoir comment elle réagissait à certaines situations. Son départ éprouvait les éprouvait tous les trois même s’ils n'en disaient rien clairement. C'était un non-dit assez clair qui créait un inconfort au sein de la dynamique de leur famille. Cela les mettait devant un défi de détail, mais Ingrid s'efforçait de rester calme et de ne pas penser au négatif, mais plutôt à ce qui pourrait ressortir de cet évènement. Bien entendu être loin d'eux était loin d'être idéal, mais elle ne s'était pas vu demander à Nathan de mettre sa vie à Brighton pour un projet temporaire. Ils étaient assez matures pour faire fonctionner ces quelques semaines de Brighton à Londres. Ce n'était pas l'autre bout du monde bien que le sentiment était le même. Dire que la blonde s'ennuyait de sa famille aurait été minimaliste. Si lors de ses années d'absence elle avait peur de retourner chez elle, maintenant c'était la seule et unique chose qui occupait ses pensées. Être aux côtés de sa famille. Partager tous ses moments, petits comme grands avec eux. Elle comptait les jours jusqu'à son retour. La blonde savait que Nathan et surtout Lydia de leur côté faisaient sans doute de même. Toutefois, elle ne se serait jamais attendue à les voir à Londres. Il lui fallut donc un moment pour réaliser qu'ils étaient bel et bien devant elle et que ce n'était pas une illusion. La voix de sa fille ainsi que ses bras autour des siens la ramenèrent rapidement au moment présent. Elle resserra son étreinte avant de se relever et de libérer la porte pour les laisser entrer. Lorsque ses yeux croisèrent ceux de Nathan, elle sentit son coeur s'accélérer. S'ils n'avaient été que tous les deux elle, lui aurait sans aucun doute sauté dans les bras et l'étincelle dans les yeux du brun lui fit penser qu'il aurait sans doute fait de même. Mais ils avaient décidé de garder leur relation pour eux encore un moment devant leur fille. « Tu ne sais même pas comment. » lui répondit Ingrid avec un regard complice. La blonde remarqua par après sa fille qui s'était installée sur le canapé en regardant autour d'elle. « Tu vas passé ta journée assise, mademoiselle? » lui demanda Ingrid en la regardant « Tu ne veux pas voir ta chambre à la place? » elle ajouta en lui faisant signe de prendre son sac et lui désignant la chambre. « J'ai une chambre à moi ici? » lui demanda sa fille étonnée alors qu'Ingrid lui fit signe positivement de la tête. Immédiatement leur fille disparue dans sa chambre au bout du couloir pour aller découvrir son chez elle au cours des prochains jours, laissant une chance à Ingrid et Nathan de se retrouver. « Bonjour vous, long voyage? » lui demanda Ingrid d'une voix douce passant ses bras autour de son cou, jetant un dernier coup d'oeil pour s'assurer qu'ils étaient hors de vue. « Mmh, la voie est libre si vous voulez tenter quelque chose, M. Morello. » lui-dit elle en souriant se rapprochant de ses lèvres avant d'y déposer un baiser.