- king of my heart, body and soul -
nash kershaw et lula goldstein

Les journées lui avaient semblé tellement longue, depuis la dernière fois où elle l'avait vu. Quelques jours seulement, certes, mais ça n'empêchait rien. Lula ne cessait de repenser à lui, à cette soirée digne d'une romance Hollywoodienne, qu'il lui avait fait vivre jusqu'au petit matin, lorsqu'elle avait quitté son appartement pour retourner à la réalité. Ils avaient échangé quelques textos depuis, certes, mais un voyage d'affaire l'avait fait quitter la ville avant que la petite blonde n'est le temps de le revoir. Et depuis, elle se languissait. De ses mains, de son regard, de ses lèvres, de son rire. Elle se languissait de lui tout en entier, et ce n'était pourtant pas une habitude chez Lula. Elle qui pensait généralement plus à sa musique ou à ses copines avaient passé la semaine à penser à Nash Kershaw, comme s'il hantait ses pensées, et même lorsqu'elle pensait à autre chose, il était quelque part, dans son esprit, malgré tout. Elle avait prit le temps d'écrire une pile de chansons, sur ses doutes, ses possibles sentiments, sur la sensation même de leur premier baiser. Son journal intime à elle, des chansons qu'elle ne chanterait peut-être jamais, bien trop personnelles pour l'instant. Lula tenta tant bien que mal de s'occuper l'esprit plutôt que de repasser en boucle leur soirée et leur nuit ensemble, à la recherche du moindre signe, en se posant et reposant mille questions stupides, jusqu'à ce jour. Celui de son retour en ville, du moins d'après ce qu'il lui avait dit. Elle n'avait même pas osé lui demander s'il voulait la voir, en rentrant à Brighton, ou dans la semaine, ou même la revoir tout court. En quelques jours, elle avait pu remettre quasiment tout en question, s'imaginer les pires scénarios au monde, jusqu'à décider de prendre la meilleure décision pour mettre tout ça au clair: le revoir, et voir comment les choses se passeraient. C'est un peu plus tard ce soir-là, qu'elle se pointa devant la porte de l'appartement dans lequel ils avaient partager leur premier baiser, ainsi que le suivant, et encore tous les suivants. Le rouge lui monta aux joues juste en se souvenant de la sensation à chaque fois qu'il la serrait un peu plus contre lui. La musicienne avait même enfiler une jolie robe pour l'occasion, même si elle ne voulait pas en faire trop malgré tout. Ça n'avait jamais été son genre, de mettre le paquet pour séduire un homme. Non, elle préférait se montrer sous son vrai jour, tout le temps. Malgré ça, elle savait qu'une jolie robe la mettrait forcément en avantage, et elle se sentait même légèrement plus en confiance juste par cette tenue. Un sachet en papier à la main, elle sonna à l'appartement, attendant qu'il ouvre la porte pour sourire doucement. Elle n'eut même pas à se forcer, la simple joie de l'avoir là, devant elle, avait automatiquement étiré ses lèvres en un large sourire. — Salut, j'espère que je dérange pas. — Lula détestait se rendre chez les gens sans prévenir à l'avance. Elle avait peur de déranger, d'être de trop. Elle n'en savait trop rien, même si elle avait cru comprendre après une trentaine de minutes à regarder les réseaux sociaux de l'homme, qu'il était seul ce soir, il aurait très bien pu être rejoint par un ami. Ou une amie. Mais malgré tout, elle avait décidé de ne pas le prévenir, préférant jouer la surprise, quitte à ce qu'il lui dise qu'elle ne pouvait pas rester. Elle aurait été noyé son chagrin sous des kilos de crème glacée, et puis ça aurait été. La jolie blonde montra le sachet dans ses mains. — Je me suis dit que tu avais sûrement faim, alors j'ai récupéré des sushis en ville. Et si tu as envie de compagnie ... — Elle ne finit pas sa phrase, se contentant d'hausser doucement ses épaules, souriant tendrement à l'homme dont elle n'avait cessé de penser depuis leur dernière rencontre. S'il ne voulait pas la voir, elle aurait sûrement le coeur un petit peu brisé, mais elle aurait au moins essayé quelque chose.

Ce voyage d’affaires n’aurait pu tomber à un pire moment pour Nash. Il devait rejoindre Londres en début de semaine pour y suivre une formation au siège social de la banque pour laquelle il travaillait. Ça faisait des semaines que ces dates étaient fixées, et jamais il n’aurait pensé qu’une petite blonde se serait autant immiscée dans sa vie pour rendre ces quelques jours à l’étranger plus pénible qu’il ne l’était déjà. Loin de chez lui, dans une ville qu’il connaissait pourtant si bien, mais qui lui paraissait si vide loin des siens - Theo n’était plus en ville depuis longtemps pour lui tenir compagnie -, à se former dans un domaine qu’il n’appréciait pas outre mesure. Nash se demandait encore pourquoi il s’imposait tout ça, et le doux visage de sa Daisy le lui rappela plutôt rapidement. C’est pour elle qu’il travaillait autant, pour qu’il puisse lui offrir tout ce qu’elle désirait. Qu’elle ne manque jamais de rien. Mais il s’était depuis longtemps lassé de cet emploi ennuyant, avant même la première année, tout compte fait. Il avait tout de même continué, parce qu’il n’avait pas d’autres choix. Tout ceci ne dépendait plus de lui, désormais. Seuls les quelques textos échangés avec Lula lui changèrent les idées, mais ça ne lui suffisait pas. Elle lui manquait, terriblement. Il ne pouvait oublier la nuit qu’ils avaient passé ensemble, collés l’un contre l’autre, à s’embrasser et se découvrir un peu plus, puis ils s’étaient probablement endormis, à une heure avancée de la nuit. Il se souvenait s’être éveillé bien plus tôt que la belle, et craignant de la réveiller, il était resté là à l’observer, détaillant son corps dans les moindres détails, sa couleur de sa chevelure, les infimes taches de rousseurs sur ses joues, la forme de ses lèvres et la courbe de son nez. Il l’avait étudié pour ne pas l’oublier, pour se faire une image nette et précise de celle qui hantait toutes ses pensées.  Cette image même qui l’avait accompagné pendant ces quelques jours à l’extérieur de la ville. Il était désormais rentré chez lui, et sur la table de la cuisine, seul un mot de Daisy l’attendait. Sa petite princesse l’abandonnait pour sortir avec ses amis, ne sachant pas à quelle heure elle rentrerait. Si elle le faisait. Car elle avait l’habitude, ces derniers temps, de lui fausser compagnie, là aussi, le laissant dans un appartement bien trop grand pour une seule personne. Peut-être y avait-il un garçon – ou une fille, qu’en savait-il – derrière tout ça. Le meilleur prétexte qui soit pour s’échapper, le temps d’une soirée. Il ne lui en voulait pas, car sans ses absences répétées, il n’aurait pu se permettre d’amener Lula chez lui… et la suite, vous la connaissez. Se délestant de ses sacs de voyage, qu’il s’empressa de vider, rangeant tout ce qui devait l’être et préparant une première brassée pour la lessive du lendemain, Nash décida de s’accorder le temps de prendre une bonne douche avant de décider ce qu’il ferait de sa soirée. Contacterait-il Lula? Elle était probablement déjà occupée, à cette heure. Peut-être serait-il plus sage de rester ici, tranquille, et en profiter pour regarder l’un de ses films qu’il avait mis de côté pour les soirées où sa nièce se montrait plus encline à regarder ses suggestions. Ce plan lui plaisait, mais pas autant que sa première idée. Il se nettoya rapidement et, s’emmitouflant dans la même serviette de bain – inconsciemment – que celle qui avait servi à Lula, il se dirigea dans sa chambre pour revêtir quelques vêtements, mais rien de bien compliquer. Pantalon jogging, pour un confort assuré, et peut-être aussi l’un de ses t-shirts un brin trop grands, qu’il gardait pour ce genre de moment. À moitié habillé, et la tête penchée vers l’avant alors qu’il tentait d’assécher ses bouclettes dorées, il entendit les carillons de la clochette d’entrée résonnés, annonçant l’arrivé d’un invité. Nash se releva, se questionnant sur la possible identité de la personne de l’autre côté de la porte. Ça ne pouvait pas être Daisy qui rentrait : il était bien trop tôt, et puis elle ne partait jamais sans ses clés. Le linge humide toujours entre les mains, il traversa l’entièreté de l’appartement afin de répondre à la personne qui sollicitait son attention momentanée. Ce qu’il trouva, en ouvrant, étira ses lèvres d’un large sourire, tant il était surpris de la trouver là. Elle souriait tout autant, et ses jolies avaient cette teinte de rouge si particulière, qu’il adorait tant. – Lula? Tu ne me déranges jamais, voyons. – Les visites imprévues, il adorait. Surtout lorsque la personne qui s’invitait chez lui n’était nulle autre que celle qui occupait toute la place dans son esprit. Elle lui montra d’un geste de la main un sac en papier kraft, dévoilant son contenu qui rappela soudainement à Nash que de nombreuses heures avaient passé depuis son dernier repas. Son appétit ne fut qu’un maigre argument de plus pour inviter la jolie demoiselle à l’intérieur de son appartement. – Tu as toujours été parfaite comme ça? – qu’il lui fit remarquer gentiment. – Je ne peux pas refuser une telle offre, mon estomac ne me pardonnerait pas. Entre.  – Il dégagea le passage afin de la laisser passer, et il ne put s’empêcher de la détailler toute entière dans cette robe qu’elle portait, qui la mettait parfaitement en valeur, que ce soit dans sa couleur qui faisait ressortir le bleu de ses yeux, ou dans sa coupe, qui épousait son corps dans un mariage parfait. Il avait envie de l’embrasser, là, maintenant. Au diable le repas qui les attendait. Mais il se retint, sans trop savoir pourquoi. Son hésitation revenait aux grands gallots, ramenant avec lui tous ses doutes et son anxiété. Près d’une semaine s’était écoulée depuis leur dernière soirée. Les choses avaient-elles changé de son côté? Avait-elle rencontré un garçon de son âge qui la faisait désormais craquer? Il l’ignorait, et ça le prenait de l’intérieur. Refermant la porte derrière eux, il se rapprocha tout de même d’elle, gardant une distance… normale, entre eux. – Je suis contente que tu sois là… Daisy m’a encore abandonnée. Ça commence à en devenir une habitude. – Ou le prétexte parfait pour passer une soirée seule avec Lula, qui sait.

Les secondes qui passèrent entre les derniers mots de la jeune femme et ceux de Nash eurent le don de la rendre folle d’inquiétude, tout simplement. Elle n’avait jamais ressenti de telles choses, ou peut-être cela datait-il trop pour qu’elle s’en souvienne vraiment. Des tonnes de questions lui envahirent l’esprit, suivies de réponses possibles de Nash, aucune ne plaisant vraiment à la demoiselle. Pas maintenant Lula, je suis fatigué. Pas maintenant, j’ai déjà du monde à l’appartement. C’était peu probable qu’il se promène simplement avec un jogging et torse nu s’il y avait quelqu’un chez lui. À moins que … Il finit par parler, lui assurant qu’elle ne le dérangeait jamais, et toutes ces autres possibilités digne des plus grands scénarios catastrophes de sa petite imagination furent balayer. Le sourire de Lula s’agrandit. Il semblait heureux de la voir. Elle aussi, était heureuse. Elle n’avait aucune idée de ce qui allait se passer, maintenant. Mais elle était heureuse, juste de revoir ces beaux yeux, son doux sourire, son visage tout entier qui était capable d’illuminer sa journée sans rien faire. Un léger rire nerveux lui échappa alors que le jeune homme lui demanda si elle avait toujours été parfaite, et la musicienne secoua la tête. — Tu dis n’importe quoi. — répliqua-t-elle rapidement, avant d’entrer dans l’appartement lorsqu’il s’écarta. Rien n’avait changé, et dès qu’elle fut à l’intérieur, Lula observa attentivement ces lieux où ils avaient déjà été, ensemble. Les sensations dans son estomac firent rapidement leur retour, les papillons liés au noeud provoqué par son éternelle angoisse. Elle se souvenait que trop bien de leur soirée, de la tendresse mélangée à la passion dans chacun des baisers qu’ils avaient échangé. Ça l’a rendait folle de ne pas avoir pu recommencer depuis, mais tout cela devait attendre. Attendre quelques minutes, quelques heures, quelques semaines, ça elle n’en savait rien. Ou peut-être que ça n’arriverait plus jamais. Après tout, elle ne connaissait pas Nash et ses habitudes au niveau relation. Peut-être était-il le genre d’homme à embrasser les femmes un soir, et seulement un soir. Encore et toujours des questions, des possibilités, qui lui retournait l’esprit depuis approximativement une heure après son départ de ce même appartement, quelques jours plus tôt. Elle pivota sur elle-même, gardant son léger sourire à ses douces lèvres. Elle s’accorda quelques secondes pour observer l’homme devant elle, celui qu’elle avait tant voulu voir pendant ces derniers jours, celui dont elle avait dû se contenter d’un stupide compte instagram pour pouvoir voir son visage, être sûr qu’elle ne l’oubliait pas. Idée idiote, comme si elle aurait pu oublier son visage. Lula avait du mal à croire qu’il était venu lui ouvrir sans même un t-shirt sur le dos. À croire qu’il le faisait exprès pour la rendre complètement dingue de lui, si elle ne l’était pas déjà. Elle détourna finalement son regard, même si ce n’était pas la première fois qu’elle le voyait si peu vêtu. Ses joues avaient dû rougir légèrement, comme toujours, mais elle n’y faisait même plus attention. Nash Kershaw avait le don de la faire rougir, de la mettre dans tous ses états, et plus elle le fréquentait, plus c’était le cas. — Tu m’en vois désolée. — C’est tout ce qu’elle trouva à répondre. Au fond, elle n’était pas tellement désolée. Si Daisy avait été là, Lula n’aurait pas osé pointer son nez à l’appartement. Elle ne connaissait pas vraiment la jeune fille, et elle aurait encore moins su comment se présenter à cette dernière. Une amie de Nash ? Elle était, elle l’espérait, un peu plus qu’une simple amie. Et pourtant, hormis quelques baisers et une nuit dans ses bras, rien ne montrait plus que de l’amitié. Au fond, elle ne savait même pas si l’homme avait des sentiments pour elle, ou une simple attirance. Ou peut-être s’ennuyait-il simplement ce soir-là. Elle en doutait, pourtant. Elle avait une pointe d’espoir, que peut-être, il était autant fou d’elle qu’elle l’était de lui. Peut-être. — Est-ce que tu l’as vu depuis ton retour en ville, au moins ? — Malgré tout, Lula savait bien à quel point Daisy comptait pour Nash. Il aurait peut-être même préféré passer sa soirée avec elle plutôt que la jeune musicienne, et elle pouvait le comprendre. Elle n’avait jamais eu à s’occuper de qui que ce soit, ou à protéger sa famille de cette façon. Elle était la petite dernière, le bébé de la fratrie, mais elle voyait très bien la façon dont ses frères, et tout spécialement le plus âgé des trois, se comportait avec elle. Lula n’avait pas de mal à imaginer Nash comme un vrai protecteur de la petite Daisy, et ça lui réchauffait un peu le coeur, de savoir qu’elle était tombé dans les mains de homme si bien après tout ce qu’elle avait vécu. Lula reposa finalement son regard sur l’homme qu’elle avait tant attendu de revoir, tentant de se concentrer sur ses yeux plutôt que sur son corps. Elle n’avait aucune idée de ce qui les attendait, mais elle se sentait toujours bien avec lui. Non, la demoiselle ne regrettait vraiment pas d’être venu jusqu’ici, prenant les sushis comme prétexte pour sa visite. Elle avait juste eu besoin de le revoir, au fond.

Ce n’était pas tant qu’il appréciait s’exhibitioner en public, mais il se doutait bien que s’il prenait le temps de choisir et d’enfiler un survêtement, il aurait fait attendre inutilement son visiteur qui ne demandait peut-être que cinq petites minutes de son temps. C’était sans prévoir que derrière cette porte close se trouvait Lula. Autant dire que le spectacle qu’il lui offrait le mettait dans un drôle d’atmosphère. Ce geste, des plus involontaires, pouvait aisément être interprété de toutes les façons qui soient et il ne voulait pas que la belle se fasse de mauvaises idées sur son compte. Heureusement que sa chevelure, encore un brin mouillé, donnait un large indice de ses plans, cinq minutes auparavant. Il est terriblement heureux de la voir là, et son visage s’illuminait à la vue de la belle de ses nuits. Il ne pouvait exprimer à quel point elle lui avait manqué, il n’y avait pas de mots assez fort pour ça. Il se demandait seulement s’il en était tout autant pour elle. Sa remarque éveilla une certaine nervosité chez la demoiselle, alors qu’il cherchait à savoir depuis quand elle était perfection. Car à ses yeux, c’est ainsi qu’il la percevait. Des yeux qui ne cessaient de la regarder, ne détachant leur attention de cette dernière que pour clore la porte derrière eux.  Elle contempla son appartement comme si elle tentait de se remémorer tout ce qui s’y était passé, la dernière fois qu’ils s’étaient trouvés là. Dans sa tête, c’est ce qu’il aimait bien s’imaginer, car il ne pouvait s’empêcher d’y penser lui-même. Ce sofa qui avait vu naître ce premier échange de baiser, et ce lit où ils s’étaient ensuite réfugier. Il gardait même le t-shirt avec lequel elle avait dormi caché sous l’un de ses oreilles, rien que pour sentir son odeur, là, tout près de lui, avant qu’il ne sombre dans les bras de Morphée. Il avait l’impression d’agir comme un adolescent, incapable de penser calmement. Elle avait sur lui l’effet à la fois d’un calmant et d’un stimulant, permettant à son âme de de détendre alors que son corps s’éveillait au moindre frôlement. Elle se désola du visible abandon de sa nièce, et il songea qu’il n’était, au final, pas tellement à craindre. Ses plans de la soirée – quoique très sommaire – venait drastiquement de changer, mais il n’était pas pour s’en plaindre. Sa seule présence répondait à son plus grand souhait, et le reste importait peu. Il hocha la tête de gauche à droite quand elle chercha à savoir s’il l’avait seulement croisé depuis son arrivée. – Non, même pas. En fait, je me demande même si elle rentrera d’ici dimanche. – Il haussa les épaules, peu préoccupé par une telle éventualité. Du moment qu’il parvenait à la joindre et qu’elle l’avisait de ses déplacements, elle était libre d’agir à sa guise. Et lui, il aurait droit à un peu de tranquillité. Chose qu’il était tout à fait capable de troquer contre la présence de la musicienne qu’il avait formé. Il récupéra le sac de victuailles des mains de Lula, qu’il apporta jusqu’à la table, l’invitant à prendre place alors qu’il mettait le couvert. – Je peux t’offrir quelque chose à boire pour accompagner notre repas? Eau, liqueur, bière… vin? – Il tenait toujours deux bouteilles en réserve, mise de côté pour des occasions plus ou moins spontanés. Ce petit souper – amical, amoureux, il ne pourrait dire – restait un prétexte parfait pour ouvrir l’une de celle-ci, si c’est ce qu’elle désirait. Il alla récupérer à la cuisine tout le nécessaire pour agrémenter ce repas, puis il repositionna sa chaise afin de se rapprocher de Lula, attrapant le chandail qui se trouvait sur le dossier pour l’enfiler. Leurs genoux se frôlèrent quand il s’installa à sa place, faisait naître en lui une petite vague de frisson. Il esquissa cependant un léger rire nerveux quand son estomac gronda, annonçant, sans doute possible, le niveau d’appétit que son estomac réclamait. Une variété de sushis s’offraient à eux, et inconsciemment, Nash s’en licha les lèvres. – Merci au fait… pour tout ça. Je l'apprécie beaucoup. – qu’il mentionna, en tournant la tête vers elle, son regard emplit de gratitude à son égard. Si ça n’avait été que lui, il aurait tout simplement décidé de sauter le repas, s’empiffrant de tout ce qu’il pourrait d’inadéquat dans son garde-manger. Il attendit qu’elle se serve en premier avant de goûter son premier morceau, qui savoura comme si c’était la première fois. – Ils sont excellents! – s’exclama-t-il, pour confirmer à cette dernière que ce choix lui convenait à merveille.

La petite blonde avait l’impression de ne pas l’avoir vu depuis des semaines, des mois peut-être même. Elle était heureuse d’enfin le retrouver, et en même temps, encore plus anxieuse que d’habitude. Les autres fois où ils s’étaient revu, les choses étaient différents. Elles étaient claires, ils n’étaient que des amies. Ces fois-là, elle ne restait pas plantée devant lui, incapable de savoir si elle devait l’embrasser, le prendre dans ses bras, ou simplement agir comme si rien ne s’était jamais passé entre eux. Elle aurait voulu lui demander clairement où ils en étaient, mais au fond d’elle, tout au fond d’elle, elle le savait bien: cette situation incertaine rendait tout cela encore plus excitant. Nash semblait ne pas s’inquiéter pour sa nièce, et Lula décida de faire de même. Un sourire aux lèvres, elle le suivit jusqu’à la table, n’hésitant pas à s’asseoir lorsqu’il le lui proposa. Elle le remercia, continuant de lui sourire doucement, tendrement, ses yeux ne le lâchant jamais. Comme si elle devait rattraper le temps qu’elle avait perdu à le regarder, alors qu’il était à Londres. — Honnêtement, je ne dirais pas non à un peu de vin. — Lula se surprit elle-même par ce choix. Les rares fois où elle s’accordait de boire de l’alcool était lors de soirées avec ses copines, où les cocktails se buvaient toujours à coup de trois ou quatre, pour profiter de la soirée au maximum. Jamais au travail, jamais en famille, encore moins dans des situations qui auraient pu être compromettantes pour elle, comme avec l’homme qui lui plaisait tant. Mais elle savait aussi qu’elle serait probablement beaucoup plus à l’aise après un verre ou deux. Nash finit par venir s’asseoir à côté de la jeune femme, leurs genoux se frôlant un instant, court, mais suffisant pour faire frissonner Lula de tout son être. Elle se força malgré tout à ne pas réagir, lui souriant simplement lorsqu’il la remercia. — C’est avec plaisir. Je m’ennuyais un peu ce soir, alors je suis contente que tu n’avais rien de prévu. — C’était un petit mensonge, car elle aurait très bien pu voir quelque d’autre, ce soir là. Un de ses frères, une de ses copines, peut-être même qu’elle aurait pu se faire inviter pour boire un verre, quelque part. Mais elle n’y avait même pas songé. La seule chose à laquelle elle avait pensé, c’était de le revoir, lui. Celui qui avait fait battre son petit coeur et enflammait son corps si facilement quelques jours plus tôt. Elle pensait à remettre ça, bien entendu. Elle le lui avait dit, et elle le pensait réellement. La musicienne, n’était pas sûre d’être capable de se passer de ses lèvres, et chaque seconde à ses côtés sans qu’ils ne franchissent le pas la rendait un peu plus impatiente du moment où, elle l’espérait, ils se retrouveraient enfin, vraiment. Lula attaqua le repas en premier, attrapant un des sushis qu’elle avait ramené pour le diner, toute heureuse lorsqu’il lui fit comprendre que c’était un bon choix. Elle avait hésité, peut-être un peu trop longtemps, pour choisir ce qu’elle allait apporter avec elle, la soit-disant raison de sa présence ici. La jolie blonde avait autant hésité sur le choix de la nourriture, que sur celle de sa tenue. Elle voulait faire un effort, tout en restant simple. Se faire désirer, sans pour autant lui promettre quelque chose en particulier. Le juste milieu, parfois un peu dur à trouver, entre la bonne copine et la fille qui allait finir dans son lit avec certitude à la fin de la soirée. Lula dégusta en silence son repas, son genou frôlant quelques fois celui de Nash lors du repas, généralement volontairement. Son verre de vin ne fit pas long feu, et la demoiselle continuait de manger en souriant. — J’ai retenu la leçon, tu as vu. — lança-t-elle finalement, un sourire amusé aux lèvres alors qu’elle se tourna légèrement pour le regarder. — Je te séduis avec de la nourriture pour être sûr que tu veuilles passer la soirée avec moi. — Elle lâcha un petit rire, bien qu’elle était, en soi, parfaitement sérieuse. Était-ce l’effet d’un seul verre de vin, de cette robe qui la mettait en confiance, ou avait-elle simplement décider de prendre son courage à deux mains, ça elle ne le savait pas vraiment. Elle avait juste envie de lui dire.

Il hésita pendant un court instant avant d’attraper la bouteille de rouge qui trainait là, attendant la parfaite occasion. Attrapant deux coupes avant de s’avancer vers la table, il déposa les deux verres et se chargea de faire sauter le bouchon. Il servit d’abord son invitée avant de faire couler le liquide rougeâtre dans son propre cristal – qui n’en était pas vraiment. Ce n’est qu’ensuite qu’il daigna s’installer à table, ayant cacher sous une certaine couche de tissu ce torse qu’il n’avait eu de cesse de parader depuis l’arrivée de sa charmante amie. Il ne connaissait les habitudes de consommation de Lula, il ne put donc pas se surprendre de son choix. Pour lui, ce n’était que par habitude, même s’il ne refusait jamais à boire, peu importe ce qu’on lui offrait. Mais plus particulièrement aujourd’hui, il songeait à quel point ce verre de vin le détendrait. C’est à peine s’il savait comment se comporter avec elle. Et même s’ils ne cessaient de se dévorer du regard, il n’osait s’approcher davantage. Les maigres frôlements de leurs jambes suffirent toutefois à le mettre tout en émoi. – Je ne dis jamais non à un peu de compagnie.  – Surtout s’il s’agit de la sienne, garda-t-il pour lui. Comme il laissa passer sous silence de lui mentionner que c’est à elle qui avait penser en premier, en sachant que sa soirée était libre de son temps. – Et puis, c'’est toujours mieux que de passer la soirée à regarder de vieux DVD en solitaire...  – se contenta-t-il d’ajouter, lui faisait un clin d’œil complice. Il préférait la regarder elle, plutôt que n’importe quels films ou séries télévisés. Il ne pourrait faire que ça si la vie ne l’accaparait pas tant. Elle se servit la première et il suivit rapidement le pas, et un léger silence s’installa, loin d’être inconfortable, pour autant. La nourriture était bonne, le vin aussi, et bientôt, il ne resta plus rien à se mettre sous la dent, le tout ayant comblé leur appétit. Du moins, celui de leur estomac. Elle estima avoir retenue la leçon, et Nash arqua un sourcil avant que ses lèvres ne s’étirent d’un sourire enjôleur. Sa remarque n’était pas tomber dans l’oreille d’un sourd, et il attrapa la balle en pleine vol, lui répondant du tac au tac. – Tu n’as pas besoin de ça pour me séduire, Lula. – Son regard s’attarda un peu trop longtemps sur la forme de ses lèvres et il y remarqua qu’une minuscule goutte de sauce s’y était loger. Du bout de son index, il vint l’essuyer, et il effleura sa bouche avec une infinie tendresse avant de ramener sa main vers lui. S’il n’en tenait qu’à lui, il l’aurait embrassé là, sur le champ, en guise de desserts, afin d’avoir le gout sucré de ses lèvres contre les siennes. Mais il rassembla plutôt ce qui trainait pour ramener le tout à la cuisine, débarrassant la table des dernières traces de leur repas improvisé. Vaquant à la tâche de remplir le lave-vaisselle donc il s’occuperait plus tard, ce soir-là, ou dans la matinée du lendemain, il ne remarqua point le mouvement qu’effectuait Lula en s’approchant de lui, et ce n’est que lorsqu’il se retourna que son cœur rata un battement de la savoir si près de lui. Aussi silencieuse que le vent, elle n’avait fait aucun bruit pour se rapprocher de lui.  Elle le fixait avec une telle intensité qu’il avait l’impression de pouvoir se noyer dans son regard azuré. Il se perdrait volontiers dans la forêt vierge de ses yeux brillants. Il y voyait son désir pour lui qui se consumait et son propre regard lui rendait surement l’écho de ces pensées. Inexplicablement, elle l’attirait comme un aimant, et il fit un pas en sa direction avant de s’arrêter, par peur de trop en faire, de s’aventurer sur un terrain glissant.

L’air surpris qu’afficha Nash à la première partie de sa réplique satisfaisait pleinement la petite Lula. C’était exactement ce qu’elle cherchait, un moyen d’attirer son attention, de le faire se questionner un peu plus que ce n’était peut-être le cas. Mais à son large sourire, elle en déduit qu’il était heureux de la suite de la remarque. Tu n’as pas besoin de ça pour me séduire. Son coeur aurait pu manquer un battement à cause de cette phrase, et son sourire s’agrandit un peu plus, les yeux pétillants et les joues rosées, peut-être à cause du vin qu’elle n’avait vraiment pas l’habitude de boire, ou peut-être simplement de savoir qu’elle le séduisait, d’une façon ou d’une autre. Ça ne lui était jamais réellement passé par l’esprit. Lorsqu’ils se voyaient, avant leur dernière soirée, elle pensait vraiment être la gamine avec qui il aimait bien trainer, la musicienne qu’il avait formé, rien de plus. Certainement pas une femme pour qui il pourrait ressentir quoi que ce soit. De l’attirance, des sentiments. Elle ne savait pas trop, mais elle lui faisait d’une certaine façon de l’effet, et c’était probablement un des meilleurs sentiments qu’elle avait pu ressentir. Lui qui aurait pu avoir toutes les filles de son âge à ses pieds, elle avait dû mal à l’imaginer s’intéresser à une fille comme elle. Il lui laissait pourtant croire que c’était le cas, depuis plusieurs jours. D’abord lorsqu’il l’avait prit dans ses bras, dans l’eau. Puis lorsqu’il l’avait embrassé, et l’avait invité à passer la nuit au creux de ses bras. Des signes pourtant évidents, que Lula tentait d’ignorer. Ce n’était pas possible, elle ne pouvait pas y croire. Ce fut le doigt du jeune homme sur ses lèvres qui la fit sortir de ses pensées, et elle détourna rapidement le regard en se pinçant automatiquement les lèvres. Elle n’avait jamais eu autant envie d’embrasser quelqu’un de toute sa vie. Toute cette attirance et les sensations qu’elle lui apportait, tout ça était nouveau. Ces dernières relations, aussi vieilles étaient-elles, n’avaient rien de commun. Peut-être parce que les hommes qu’elle avait fréquenté jusque là était en réalité des garçons, des gamins. Nash avait ce côté mature, sûr de lui tout en semblant toujours sur la retenue qui ne cessait de faire s’emballer le coeur de la jolie blonde, à chaque fois qu’elle voyait la façon dont il la regardait, ou qu’elle sentait ses mains sur son corps. Aucune des sensations qu’il lui procurait n’avait son précédent. Il fini par se lever, rapportant à la cuisine tout ce qui restait sur la table, laissant Lula un instant seule. Un instant nécessaire pour qu’elle reprenne ses esprits, et la jeune femme passa ses mains sur son visage, puis dans ses cheveux, profitant de son instant seule pour s’accorder un instant de faiblesse, presque, alors qu’elle était pourtant elle-même lorsqu’elle était avec lui. Mais c’était plus fort qu’elle, en sa présence, elle retenait presque son souffle, faisant attention à ses gestes et ses mots, pour ne pas passer pour une véritable idiote. Elle savait pourtant que Nash, malgré son âge, pouvait se comporter comme un véritable gamin. Il le lui avait prouvé, en se jetant dans une mer glaciale simplement en sous-vêtements quelques jours plus tôt. Lula se leva finalement à son tour, quittant la table pour se rendre à la cuisine où il était. Elle s’approcha silencieusement, incertaine de savoir quoi dire ou faire pour annoncer sa présence. L’observer en silence était bien plus intéressant, de toute façon. Tout chez lui lui plaisait, la rendait complètement folle. De ses boucles blondes à son sourire, ses yeux si bleus, son corps entier qu’elle voulait découvrir et redécouvrir, encore et encore, lorsqu’elle serait vraiment sûre d’elle. Elle fini par s’approcher un peu plus, lentement, prenant un peu plus de temps pour le regarder, comme elle l’avait sûrement fait au paravant, mais elle ne s’en lassait pas, jusqu’à ce qu’il se retourne vers elle. Sa première réaction aurait été se s’excuser, de fuir son regard, de sourire comme une idiote et de prétendre une quelconque excuse à sa présence ici. Mais elle n’en fit rien. Parfaitement silencieuse, elle le laissa s’approcher d’elle, son coeur s’emballant à l’idée même de ce qu’il pourrait arriver lorsqu’il arriverait juste devant elle. Mais il s’arrêta, et Lula dû réfléchir plus vite qu’elle n’en avait l’habitude. Après une seconde ou deux, elle prit une grande inspiration, s’avança à son tour de l’homme qu’elle désirait plus que tout, venant coller ses lèvres aux siennes quelques secondes, un baiser doux et tendre, auquel elle mit fin sûrement avant qu’il ne réalise vraiment ce qu’elle venait de faire. Faisant trois pas en arrière sans jamais le quitter du regard, elle finit par prendre la parole, doucement. — Le diner est fini, alors je devrais peut-être rentrer. — Elle fit à nouveau quelques pas en arrière, ne cessant de le regarder dans les yeux. Un regard qui voulait tout simplement dire, retiens-moi.

Lula Goldstein lui plaisait. Et elle n’avait besoin d’aucun artifice ou prétexte pour que ce soit le cas. La Lula au naturel, la musicienne aux doigts de fées, la jeune adulte au cœur d’enfant, chacun de ses facettes de la belle lui faisait de l’effet. Et le lui dire face à face, sans sourciller et sans quitter son regard ne rendait cette situation que plus réelle. Ce fait, il ne pouvait plus l’esquiver, il lui sautait au visage plus que jamais. Et il était temps qu’elle le comprenne, qu’elle sache l’effet qu’elle avait sur lui. Les gestes ont leur impact, mais pas autant que les paroles, parfois. Mettre des mots sur ce qu’il ressentait l’angoissait, mais le statut quo risquait de le rendre fou, et il ne supportait plus ses sous-entendus et ses caresses furtives qu’excuser par la proximité. La réciprocité de leurs sentiments restait pourtant le sujet chaud du moment, mais Nash ne plongea pas jusque-là, se contentant de faire diversion vers la cuisine afin de laisser Lula jongler avec ses propres pensées, après que du bout des doigts, il eut frôlé son visage encore rosé. Ce qu’il partageait avec Lula n’avait rien à comparer avec ces quelques partenaires qui meublaient son passé. Des relations qui avaient formés l’homme qui était aujourd’hui, mais qui l’avait aussi blessé. L’abandon de la dernière personne à avoir partagée sa vie hantait encore ses pensées et il craignait plus que jamais que celle qu’il aimait lui glisse à nouveau entre les doigts. À cette seule pensée, son cœur rata un nouveau battement et il s’affaira à débarrasser la table et les comptoirs afin de refaire une beauté à l’endroit, ses mains agissant par automatisme alors que les rouages de son cerveau s’activaient, le coupant, l’espace d’un instant, de l’endroit où il se trouvait, perdue quelque part entre la planète sur laquelle il se trouvait et la lune qui lui tournait autour. Refermant le lave-vaisselle et jetant d’un geste distrait le linge de table sur le comptoir, il tenta de revenir sur ses pas, mais la présence de Lula l’empêcha d’aller plus loin. Elle s’était rapprochée en silence et ne cessait de le dévisager sans s’arrêter. Il ne désirait qu’une chose, et c’était de réduire l’espace qui les séparait, mais son anxiété fut plus forte que sa volonté, et elle lui coupa l’herbe sous le pied. Si près, mais pourtant si loin l’un de l’autre. Il ne comprit pas les intentions qu’elle avait lorsqu’elle se rapprocha à sa place, mais lorsque ses lèvres vinrent se plaquer contre les siennes, il cessa de respirer, choquer de ce revirement de situation. SI bien qu’il n’eut pas le reflexe de bouger avant qu’elle ne s’éloigne subitement. Il cligna des yeux à maintes reprises afin de réaliser l’ampleur de la situation, et les propos qu’elle lui déblatéraient le rendu plus confus que jamais. Il chercha son regard et ne tarda pas à le retrouver, toujours pointer sans sa direction, presque suppliant, voir implorant. Son instinct lui cria de la rattraper et il ne fit que trois pas pour palier à ce fossé qui se creusait entre eux, attrapant avec une certaine férocité le visage de la belle effrontée, fonçant sur la bouche de cette dernière pour la capturer dans un baiser qui laissait guère place à une mauvaise interprétation. Il se consumait sur place, incapable d’éteindre le feu qu’elle avait éveillée en lui et qu’il avait trop longtemps tenter de contenir. Dans ce geste précipité, les deux amoureux tourmentés se retrouvaient enfin, et Nash aurait bien été capable d’en oublier ses réserves pour la prendre toute entière, mais il se contenta plutôt de la coincer contre un mur, là où elle ne pourrait plus lui échapper. Quand il détacha enfin ses lèvres des siennes, le souffle lui manquait mais il s’en fichait. – Je ne te laisserai pas partir. – admit-il entre deux respirations. –  Pas comme ça. – L’intensité de son regard aurait suffit à tuer plus d’un homme, mais celui qu’il réservait à Lula n’avait rien de mortel, sauf si son cœur était sur le point de la lâcher, à l’image de son palpitant. Il aurait pu recommencer à l’embrasser et laisser les désirs de son corps l’emporter sur ceux de sa tête, mais il parvint à se tenir au taquet. Même s’il lui en coutait. Il se mordit la lèvre en continuant de la fixer. – Lula. Je dois savoir... – qu’il s’avança, laissant sa question en suspens. – Ce que tu ressens… – Doucement, il approcha ses lèvres des siennes, si près qu’elles se touchaient. – … quand je fais ça. – Et il s’empara à nouveau sa bouche, plus calmement, cette fois, avec une infinie tendresse tel le plus parfait des amants. Un de ces baisers qui n’avait pas besoin d’explication. L’une de ses mains se glissa lentement jusqu’à son cou, et ses doigts se frayèrent un chemin sur les méandres de sa peau. Il pouvait la sentir frissonner tout contre lui sous le poids de ses caresses.

Avoir franchi cette limite entre eux pour venir elle-même l’embrasser, elle en avait rêvé, depuis qu’il avait ouvert la porte un peu plus tôt dans la soirée. Lula avait dû prendre sur elle, profiter de l’occasion pour franchir ce pas, elle-même, incapable d’être certaine de ce qu’il voulait vraiment. Peut-être n’avait-il même pas l’intention de l’embrasser ? Elle s’en fichait, elle devait savoir. L’homme sembla surpris lorsqu’elle se recula lentement, la fixant un instant, alors qu’elle n’attendait qu’une chose. Il ne mit pas longtemps avant de faire trois pas vers elle, venant coller ses lèvres aux siennes dans un baiser bien plus passionné que tous ceux qu’ils avaient pu échanger jusque là. Lula posa ses mains sur le torse de l’homme, sentant à nouveau tout son corps reprendre vie sous son baiser, oubliant entièrement le reste du monde. Elle avait, comme à chaque fois, l’impression que de ses lèvres, il était capable d’allumer cette étincelle chez elle, ce quelque chose qu’elle n’avait jamais connu avant lui. Il avait le pouvoir de la rendre si faible avec juste un baiser, tant il était intense, et elle en était parfaitement consciente. Son dos se retrouva coller à l’un des murs de la cuisine, le corps de Nash toujours contre le sien alors qu’il détachait finalement ses lèvres des siennes, laissant le temps à la petite blonde de reprendre son souffle. Incapable de le quitter du regard, elle n’avait même pas réalisé à quel point cet échange passionné avait fait monter le rouge à ses joues, et la température de son corps tout entier. Elle avait l’impression, avec ce doux premier baiser, d’avoir déclencher quelque chose chez l’homme en l’espace d’une seconde. Elle en était sacrément fière. Un léger sourire s’afficha sur ses lèvres lorsqu’il lui annonça qu’il ne la laisserait pas partir. Lula manquait encore trop de souffle pour pouvoir lui répondre, l’esprit encore paralysé par cet instant parfaitement magique qu’il venait de lui faire vivre. L’intensité de son regard la rendait incapable du moindre geste, de la moindre parole, et elle dû se contenter de le regarder en silence, écoutant ses parole alors qu’il collait à nouveau ses lèvres aux siennes, l’embrassant, plus doucement que la première fois. La douceur de ce geste aurait pu faire chavirer son coeur, alors qu’elle sentait ses doigts délicatement caresser sa peau, la faisant frissonner de tout son être, alors qu’elle tentait de l’approcher un peu plus d’elle, tirant sur le bout de tissu qui recouvrait maintenant le haut de son corps. Son corps avait beau déjà être si proche du sien, elle voulait le sentir encore plus près, tout contre elle. Les limites qu’elle s’était données devenaient de plus en plus floues après chaque baiser, chaque regard et chaque caresse. Lorsque sa bouche quitta finalement celle du jeune homme, elle entreprit de répondre à sa question. Ce qu’elle ressentait. Elle qui était d’habitude si douée pour mettre des mots sur des émotions se sentait pourtant parfaitement désarmée devant cette question. — À chaque baiser, j’ai envie que tu m’embrasses encore plus. J’ai envie que tu m’embrasses tous les jours, toutes les nuits. — lui confia-t-elle à voix basse, alors qu’elle relevait son regard sur lui, prenant un instant pour respirer avant de poursuivre. — J’ai jamais ressenti ça, c’est dingue. Je me sens si … Si bien et pourtant si faible à chaque fois que tu fais ça. — Comme une véritable Kryptonite, elle perdait tous ces moyens à chaque fois qu’il s’approchait un peu plus, à chaque fois qu’il la touchait. Lui confier tout ça sans bégayer relever presque du miracle, mais il voulait savoir, et elle voulait le lui dire. Être honnête, le laisser comprendre l’importance que tout cela avait pour elle. Peut-être qu’il allait fuir, ou rire. Elle en doutait. Pas après ces derniers échanges. C’était quelque chose de plus que des baisers entre amis, pour lui aussi, elle en était sûre. Elle voulait savoir ce qu’il ressentait, lui aussi. Sa vision des choses. Elle reprit finalement son explication, ses doigts glissant doucement sur son t-shirt alors qu’elle ne le quittait pas du regard, les mains presque tremblantes sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi. — Et c’est pas que tes lèvres. C’est la façon dont tu me touches si délicatement, et la façon dont tu me regardes, dont tu me parles, dont tu dis mon nom. Absolument tout ça me rend... — Elle laissa sa phrase en suspens, incapable de trouver le bon mot pour décrire l’état dans lequel ça la mettait. Il éveillait entièrement son corps et son être tout entier, dès qu’il s’approchait d’elle.

Cette petite rébellion silencieuse qu’elle avait causée dans tout son être le prenait tout simplement par surprise, et il fut incapable de contrôler les pulsions de son corps qui ne réclamait qu’elle. Il plongea vers elle comme un prédateur fonce sur sa proie, ne lui laissait aucune chance de s’en sauver. Il mura son visage de porcelaine entre ses mains agitées pour s’emparer de ses lèvres sans une once de retenue. Elle n’avait aucune idée de l’effet qu’elle avait sur lui : ce besoin constant de la toucher, de la sentir sous ses doigts expérimentés, de l’embrasser sans pouvoir s’arrêter, de se laisser enivrer par son parfum délicat, de poser sa bouche là où d’autres n’allaient pas, de l’observer et se perdre dans l’iris de son regard azuré, jusqu’à s’y noyer. Il sentit le contact de ses mains tout contre lui et la chaleur qui irradiant de ces dernières ne firent que nourrir ce brassier qui s’intensifiait dans le creux de ses reins. Il du pourtant se contraindre à abandonner ses lippes avant que le souffle ne lui manque, sans toutefois se détacher du corps de la nymphe qui avait capturé son cœur et ses pensées. Il ne cessait de la scruter d’un œil attentif, détaillant le moindre mouvement de son visage. La commissure de ses lèvres s’étira d’un sourire quand il lui fit savoir qu’elle ne pouvait pas le quitter ainsi. Non, jamais il ne l’aurait laissé filer. De toute façon, il se doutait grandement que la belle ait réellement voulu ainsi l’abandonner. Elle n’aurait pas tant fait d’efforts pour s’avouer aussi facilement vaincue. Elle était venue chercher des réponses et il allait les lui offrir, du moment qu’elle se permettait, elle aussi, de s’ouvrir à lui. Il alla cueillir une deuxième fois sa bouche comme on se délecte d’une fraise. On la savoure, on la déguste et on se laisse charmer par son gout sucré. Il était lent, attentionné, chavirant, bouleversé. Les mains de Lula s’agrippèrent plus encore à lui, alors qu’elle maltraitait ce pauvre vêtement qui faisait barrière entre eux deux. Ce linge qu’il aurait mieux fait de laisser de côté pour la sentir sur son torse nu, pour se laisser câliner par ses doigts fins avides d’en avoir plus. Il resta tout près de son visage, collant son front au sien pour réduire au minimum le moindre espace vital qui les séparait encore. La chaleur de leur corps ainsi mélangé aurait pu le faire se fusionner s’il n’avait pas tant chercher à savoir, à l’entendre lui dire tout ce qu’elle ressentait pour lui.  Elle avoua ses faiblesses, se confia avec une sincérité désarmante, et Nash s’en trouva chamboulé, touché en plein cœur par la flèche que Cupidon avait pointé dans sa direction. Glissant ses mains avec lenteur le long de son corps, il caressa du bout des doigts les parcelles de peau que sa robe ne couvrait pas jusqu’à attendre la courbe de ses reins, où elles se réfugièrent enfin. – Je pourrais te toucher comme ça tout le temps, si tu me le demandais. – murmura-t-il tout contre son visage, son souffle se mêlant au sien. – Et mes lèvres ne cesseraient jamais te t’embrasser, tant que tu ne te fatigueras pas d’elles.  –  Il les pressa un court instant contre celle de la jolie demoiselle, comme pour se donner du courage, du cran, pour éviter de flancher. Il eut du mal à s’en détacher. – Ce n’est qu’avec toi que j’ai envie de faire tout ça. – Ses bras resserrent légèrement son emprise sur elle, rien que pour sentir son corps échauffée tout contre le sien. – Lula. - prononça-t-il, laissant en suspend ce nom qu’il aimait tant. S’approchant doucement de l’oreille de la belle, sa joue effleurant la sienne, il répéta doucement.  – Lula… – comme une plainte, un appel à l’aide, un cri de détresse. Sans elle, il se sentait perdue, démunie. Elle prenait tant de place dans sa vie qu’il ne l’imaginait plus sans sa présence à ses côtés. Il recula dans un geste infime, juste assez pour pouvoir ancrer ses yeux dans les siens. – Tu n’as pas besoin de me séduire, je suis déjà sous le charme de la femme que tu es. Et je n’ai pas envie de te partager.  – Non, il ne voulait pas que d’autres lèvres que les siennes l’embrasse comme il le faisait, ou que d’autres mains la berce de leurs caresses. Il ne la voulait que pour lui, en puéril égoïste. – Je suis à toi, si tu es à moi. – C'est tout ce qu'il désirait.

Vider son sac de la sorte, elle ne l’avait pas prévu.  Lula ne se confiait pas facilement, encore moins à un homme. Elle voulait être sûre de tellement de choses. Sûre de ses sentiments, sûre qu’on ne la repousse pas, sûre qu’on ne brise pas son coeur une nouvelle fois, trop fragile pour s’en remettre si cela devait lui arriver. Mais il l’avait prit au dépourvu, ses lèvres ayant quasiment l’effet d’un sérum de vérité sur elle. Elle lui avait tout déblatéré, tentant par la même occasion de mettre des mots sur les sensations qu’il créait chez elle. Cette chaleur en elle, cette envie de rester contre lui à l’embrasser des heures durant. Ses mains glissèrent le long de son corps, la faisant frissonner de plus belle, comme il était le seul à savoir le faire. Elle pouvait sentir sa peau s’enflammer à chaque endroit qu’il avait touché le long de son chemin jusqu’à ses reins. L’entendre dire qu’il pourrait continuer de la toucher de la sorte, de l’embrasser sans cesse, si elle le voulait, elle, fit rapidement son effet sur la jeune femme, et elle avait l’impression se fondre littéralement dans ses bras. Ses yeux ne quittèrent pas le regard bleu de Nash, bien trop perdu dedans pour oser s’en détourner. Hypnotisé par ses mots, ses gestes, son regard si intense qu’elle pouvait le ressentir jusque dans son âme. Puis il susurra son prénom. Une fois, deux fois. Tout contre son oreille, forçant presque la blonde à fermer les yeux et à se mordre la lèvre, tentant probablement de réfréner la moindre réaction de sa part, alors qu’elle avait l’impression qu’il jouait avec ses points faibles, cherchant à faire craquer la corde qui lui permettait de ne pas totalement perdre pieds, perdre le peu de réserve qui lui restait encore. Il s’écarta légèrement, et Lula rouvrit les yeux, le regardant. Il était si beau, juste devant elle, à mettre cartes sur table, à lui dire qu’il était sous son charme, qu’il la voulait, elle. Qu’il était à elle. C’est Lula qui fonça sur ses lèvres, cette fois. Collant rapidement son corps au sien alors que ses mains vinrent se poser sur sa nuque pour garder l’équilibre, elle colla sa bouche à la sienne, l’embrassant passionnément, avec malgré tout une certaine douceur. L’entendre dire ces mots l’avaient toucher en plein coeur, à elle aussi, mais c’est son corps qui avait agit avant qu’elle ne puisse prendre la parole, comme attiré par automatisme à celui de l’homme, ses lèvres appelant les siennes quoi qu’il ne fasse. Une main glissa dans ses boucles, comme elle aimait tant le faire, venant jouer avec alors qu’elle prolongeait ce nouveau baiser. Elle fini par décoller ses lèvres de celles de Nash, presque à contre coeur, avant de chuchoter, ses lèvres encore tout près des siennes. — Je ne suis déjà qu’à toi, Nash. — Être à lui n’était pas un problème. Elle l’était déjà, sans même qu’il ne l’ai demandé. Sans qu’elle n’est eu besoin de l’avouer, de se l’avouer. L’emprise qu’il avait sur elle depuis quelques jours était si forte, jamais elle n’aurait autorisé un autre homme à la toucher ou à l’embrasser, encore moins de cette façon-là. Non, cette facette d’elle, elle la réservait à Nash. Seulement à lui. Elle resta immobile quelques secondes, son corps contre le sien, son regard ancré dans celui du jeune homme, avant de finalement décider de s’éloigner, ne lui laissant pas le temps de la retenir. Lula fit quelques pas en arrière, prenant une grande inspiration avant de souffler doucement. Sa main passa rapidement dans sa crinière alors qu’elle cherchait un point à fixer, un point qui n’était pas lui. Il la faisait trop rapidement perdre pieds, et juste avec un regard, elle savait qu’elle craquerait à nouveau. — Il fait sacrément chaud chez toi. — marmonna-t-elle sans vraiment le réaliser, relevant finalement son regard vers l’homme a qui elle venait d’avouer une bonne partie de ses sentiments et de ses faiblesse. Un faible sourire s’afficha sur ses lèvres, alors qu’elle reprit. — Tu as faillit me faire mourir de froid à notre dernière soirée alors tu as décidé de… me prouver que ça pouvait être très différent, c’est ça ? — Les joues encore rougies de Lula en était bien la preuve. Elle était loin d'être dupe, elle pouvait sentir la façon dont leurs baisers tendres de sa première soirée dans cet appartement s'était transformés en quelque chose de bien plus fiévreux.

Il avait décidé de lui ouvrir son cœur, de lui faire comprendre qu’il n’avait plus d’yeux que pour elle, qu’elle seule comptait, désormais. Aucune autre n’était à la hauteur de sa perfection. La façon qu’il avait de la regarder, de la dévorer tout entier en un seul regard, de laisser ses mains glissées le long de son corps, de goûter à ses lèvres qui en demandait toujours un peu plus. Il recommencerait ce manège enjôleur rien que pour la maintenir sous son charme, mais la belle s’était laissé séduite bien avant qu’il n’ose s’avancer jusqu’à ses jolies lèvres rosées. Les rôles s’étaient désormais inversés. Lula avait une emprise sur lui qu’il ne s’expliquait pas. Qu’il ne cherchait pas à démystifier, car si c’est ainsi que l’on se sentait, ensorcelé sous les charmes d’une créature divine, il ne voulait pas qu’on vienne à sa rescousse. Il se laissait porter le timbre de sa voix, par les paroles qui en sortaient, par la forme de sa bouche quand elle prononçait certains mots, qu’il détaillait avec un peu trop d’attention. Et quand il ne regardait pas ses lèvres, c’est dans son regard qu’il se perdait, se laissant submerger par l’émeraude de ces yeux. Son visage frôla le sien aussi délicatement que battent les ailes d’un papillon. Son prénom coulait entre ses lèvres comme la plus belle des mélodies à son oreille, mais plus encore, il avait ce don de faire frémir celle qui le portait dès qu’il le prononçait. Il le répèterait autant qu’elle désirait, il le lui susurrerait à l’oreille jour et nuit si elle le lui demandait. En affirmant être sien, il s’engageait à ce genre d’attention, tel l’amant dévoué ou l’amoureux attentionné. Sa réactivité manqua de le surprendre, quand elle daigna s’emparer à son tour de ses lèvres dans un élan de passion des plus spontanés. Il sentit les mains de belle s’accrocher à sa nuque, comme un naufragé s’accroche à une bouée, et il resserra l’étau de ses bras autour de sa taille pour lui assurer qu’il ne la laisserait pas se noyer seule. Si elle coulait, il coulerait lui aussi. Ses doigts se perdirent dans les boucles encore humides de sa chevelure blonde, faisant naître un frison le long de son échine. Leurs bouches se détachèrent avec un goût d’inachevé que Nash oublia quand sa belle avoua qu’elle lui appartenait déjà. Son visage s’éclaira en un large sourire énigmatique, partagée entre la fierté qu’il avait d’entendre ses mots, le soulagement de l’entendre enfin le lui dire et le manquement qui se faisait pénible et constant. Comme si le fait de la sienne ne lui suffisait pas. Il aurait voulu la posséder, mais son intuition lui laissa croire que ça ne serait pas pour ce soir. La façon dont elle s’éloigna de lui, aussi subitement, le laissa sans voix, et ses jambes faillirent flancher sous le poids de la déception. Elle évitait à nouveau son regard, et dans son esprit, les dernières secondes de leur interaction repassait en boucle, cherchant à comprendre s’il avait fait – ou pas – quelque chose. Il ne capta qu’un brin de ce qu’elle murmura, se plaignait visiblement de la chaleur qui acapait l’endroit. La sueur qui perlait le long de sa nuque le lui confirma, mais pourtant, l’air ambiant lui paraissait bien froid loin de Lula. Elle était sa source de chaleur. La remarque de la musicienne chassa heureusement ses doutes qui s’empressait de revenir au gallot, alors que ses lèvres s’étiraient d’un sourire mutin, amusé. –  Ces deux contrastes ont un effet très bénéfique sur le corps, je ne souhaitais que t’en faire bénéficier. – L’envie de se rapprocher d’elle et de l’embrasser à nouveau le tenaillait de toute part, mais son désir de ne pas la brusquer davantage lui fit entendre raison. Il se contenta plutôt d’attraper l’une de ses mains sur laquelle il déposa un délicat baiser. Puis, comme un brusque retour en arrière, il redéposa cette main là où son palpitant se débattait avec ferveur. – Ce cœur-là ne bat que pour toi, désormais. – Il la regardait avec un autre type d’étincelle, dans les yeux. Celle de l’homme qui regarde la femme qu’il aime. Cette passion bouillonnait toujours dans son intérieur, mais Nash gardait contrôle de son volcan intérieur, se contenant d’être tendre et aimant avec celle qui avait sur conquérir son cœur. – J’ai la plus belle des petites amies… - ajouta-t-il, ne serait-ce que pour se le confirmer à lui-même.

Elle ne s’était pas éloigné de lui parce qu’il avait fait ou dit quelque chose de travers, bien au contraire. Nash agissait de la meilleure façon qu’il soit avec elle, et ça la rendait folle. Il avait apprit à s’arrêter parfaitement à la limite, celle où Lula aurait pu complètement perdre le contrôle, se laisser aller sans plus le moindre raisonnement de sa part. Lui, comme s’il le savait, s’arrêtait juste avant cet étape, la laissant toujours troublée, et elle savait qu’une minute, une seule petite minute loin de l’homme en question ne lui ferait pas de mal, juste le temps pour elle de reprendre ses esprits. Une seule minute, car elle ne tiendrait sûrement pas plus longtemps. Elle doutait que lui puisse rester loin d’elle beaucoup plus longtemps, de toute façon. Toujours amusée par sa remarque, elle secoua la tête à la réponse du jeune homme. Elle ne doutait pas des effets bénéfiques qu’il avait sur son corps, ça non. Et au moins, s’ils étaient bénéfiques, c’était une raison de continuer sur cette lancée. De l’embrasser, encore et encore, et de sentir ses mains caresser tout son corps de sa façon si calme et experte. La jeune femme ne dit pas un mot de tout cela, se contenta de sourire, alors qu’il prit doucement l’une de ses mains, l’embrassant tendrement avant de la poser sur sa poitrine. Elle le laissa faire, son sourire s’élargissant à ses mots, alors qu’elle pouvait sentir son coeur battre à peu près aussi vite que le sien, sous son t-shirt. Il était si doux avec elle, c’en était parfois troublant. Elle le connaissait depuis des années, et jamais n’avait-elle imaginé l’entendre dire des choses si douces. Encore moins directement à elle. Comme si, à avoir chercher si loin un homme qui aurait pu correspondre à ses attentes, elle n’avait même pas remarqué Nash Kershaw, sous son nez tout ce temps. Certes, ils ne s’étaient pas vu pendant des années. Elle l’avait presque oublié, ne pensant à lui que les quelques fois où elle se souvenait à quelle point elle était incapable de jouer le moindre accord de guitare, quelques années plus tôt, alors que c’était son gagne-pain, maintenant. Et même si, plus jeune, il avait toujours été gentil avec elle, et relativement craquant, même s’il était bien trop vieux pour qu’elle n’y pense vraiment, elle ne l’avait jamais vu comme ça. Comme celui qu’elle attendait. Celui qui ferait battre son coeur de cette façon. C’est la dernière phrase qu’il prononça qui attira malgré tout son attention. À la fois pour le compliment, et pour le nom qu’il lui avait donné. Ses yeux ne tardèrent pas à briller un peu plus, alors qu’elle lâcha un léger rire presque nerveux, digne de la gamine qu’elle était lorsqu’elle était heureuse. Elle fit un pas de plus vers lui, son regard toujours perdu dans le sien. — Je vais me réveiller dans quelques heures et je serais redevenue la gamine a qui tu filais des cours de guitare, pas vrai ? — Elle le disait pour rire, bien sûr, mais Lula avait du mal à croire que tout cela était bien vrai. L’étape de la plage, du sofa, la nuit dans ses bras, et maintenant tout cela. Incapable d’y croire, de le réaliser, une petite partie d’elle était bien obligée de penser qu’elle rêvait. Mais elle savait que non. Ces sensations-là, son subconscient n’aurait pas été capable de les inventer. La petite blonde resta un instant tout près de lui, le regardant simplement avec ce même large sourire, tant elle était heureuse. Elle reprit finalement la parole avant qu’il n’en ai le temps. — Je pense que tu as dû avoir des… des copines plutôt différentes de moi. Des copines de ton âge. — Elle marqua une pause, son sourire s’estompant légèrement mais ne disparaissant pas de son doux visage. Penchant doucement la tête, elle le toisa du regard un instant, plus sérieuse qu’elle ne l’avait été un peu plus tôt, avant de lui demander. — Tu sais dans quoi tu t’embarques avec moi, pas vrai ? — Elle devait savoir, avant que ce ne soit trop tard. Avant qu’elle ne saute à pieds joints dans cette relation amoureuse, sans filer pour la retenir si elle devait se casser la figure au passage. Avant qu’elle n’en tombe raide dingue d’amour. Bien sûr, elle n’avait rien de bien différent des autres filles. Elle avait simplement prit l’habitude de garder sa distance face aux hommes. Et si son dernier petit-ami datait de quelques années auparavant, elle savait pertinemment que cette relation n’était rien comparée à celle qui débutait avec Nash. Et lui avait probablement l’habitude de femmes bien plus matures que Lula, cette enfant qui avait oublié de grandir, même s'il lui arrivait d'être sérieuse et posée, lorsqu'elle le voulait. Elle savait que tout allait être nouveau, pour elle. S’il voulait reculer, c’était le moment.

Elle était si différente de toutes celles – et ceux – qu’il avait fréquenté avant. Plus jeune, oui, mais surtout moins inexpérimentée. Il pouvait le sentir dans son attitude, dans ses regards, dans sa gêne apparente et ses besoins de s’éloigner pour se recentrer, pour souffler, l’espace d’un moment. Elle avait ses réserves, ses craintes et Nash pouvait le sentir, et il ne comptait pas s’avancer sur des territoires interdits tant et aussi longtemps qu’elle ne lui donnerait pas le feu vert. Jamais il ne lui manquerait de respect à cet égard, même si ses pulsions lui rendaient la tâche difficile, d’éviter d’ainsi se laisser submerger par celles-ci. Il ne pouvait se résoudre à la brusquer. Jamais il n’oserait faire une chose pareille, même si l’ardeur des baisers de la belle le rendait un peu plus fou à chaque fois, éveillant un peu plus le volcan qui sommeillait en lui. Il résistait tant bien que mal à l’onde de chaleur qui s’emparait de lui, et la moindre distance qu’elle mit entre eux lui permis, à lui aussi, de reprendre le contrôle de ses émotions. Mais la chaleur de sa peau contre la sienne lui manquait, et c’est sa main qu’il attrapa en premier, l’embrassant comme un prince charmant avant de la laisser reposer sur sa poitrine, tout près d’où son palpitant s’emportait dans une salve de battements. La petite Lula qu’il avait connue, alors qu’elle n’était encore qu’une adolescente, n’était plus à ses yeux. Cette époque était révolue. Il ne pouvait se résoudre à superposer ses deux images dans son esprit, l’innocence et la candeur de l’enfance ayant laissée place au charme et à la grâce d’une jeune adulte qui avait su le toucher droit au cœur. Il se fichait bien des années qui pouvait les séparer, et leurs passés distincts dont les blessures marqueraient vraisemblablement leur relation. Car c’est ce dans quoi ils s’embarquaient, ensemble, tant qu’elle souhaitait, elle aussi, joindre le navire. Sa remarque éveilla l’ombre d’un sourire sur son visage. – J’espère que non. Le garçon que j’étais à l’époque n’aurait pas été à la hauteur, de toute façon. Il ne te méritais pas. Et puis, il était beaucoup trop vieux pour toi.  – Un léger rire filtra entre ses dents. L’âge ingrat, entre ce moment où l’on se cherche et ou l’on se trouve. Il avait erré pendant de longues années avant d’accéder à son rêve. Rêve qu’il avait dû jeter comme on se débarrasse d’une éponge souillée, quand sa sœur avait disparu de leurs vies.  La lumière qui brillait dans son regard perdit un peu de son éclat alors qu’il songeait à tout ce qu’il avait sacrifié depuis, pour s’assurer que lui et Daisy mènent une bonne vie. Lula lui rappelait à quel point il avait tenté d’effacer de sa vie cette passion qui pourtant, à une autre époque, représentait tout ce qu’il avait. Il refocussa son attention sur la musicienne lorsqu’elle parla de ses anciennes fréquentations. Il refusait qu’elle se compare de la sorte. – Tu n’es pas elles, Lula. Et c’est justement parce que tu ne leurs ressemblent pas que je suis attiré par toi. Tu n’as rien à leur envier. – Il passa ses bras autour de la taille de la jouvencelle, l’attirant vers lui dans un geste tendre, profondément aimant. Le regard qu’elle lui jetait, plus sérieux qu’à la normale, se refléta dans ses propres iris. – Non, je l’ignore. – qu’il réfuta, car c’était un fait, une réalité inévitable. – Mais je suis prêt à le découvrir, avec toi. – Il lui sourit avant de l’embrasser doucement sur le front, puis sur le bout de son nez, avant de déposer ses lèvres sur les siennes, dans un geste d’infini douceur. – Nous avons tout le temps du monde pour ça. – Il souhaitait qu’elle se sente en confiance à ses côtés, qu’elle n’ait pas peur de l’informer de ses joies, ses peines, ses craintes, ses désirs. Il partagerait les siennes, aussi, afin qu’elle le découvre autant que lui. Enroulant ses bras autour de la jeune femme, il l’attira tout contre lui dans une étreinte tendre, à l’image de celle qu’ils avaient partagés, les deux pieds dans l’océan et les corps tremblant.

Lula était loin d’être le genre de fille à se comparer à d'autres, ou à se rabaisser. Non, elle connaissait ses valeurs, ses qualités et ses défauts, qu’elle acceptait pleinement. Jamais elle n’aurait pu se comparer d’une façon négatives aux autres filles avec qui Nash avait partagé ne serait-ce qu’une nuit. Mais ça n’empêchait rien au fait qu’elle soit différente. Plus jeune, peut-être plus fragile. Ça ne la rendait pas moins bien que les autres, elle le savait bien. C’était juste une évidence pour la musicienne, ces différences auxquelles le jeune homme allait devoir s’habituer, s’il voulait vraiment être avec elle. Sa répondre la fit doucement sourire, ravi de l’entendre dire de telles choses. Les mots parfaits, comme toujours. Ceux qui la rassuraient, même quand elle ne pensait pas en avoir besoin. Elle senti les mains de l’homme autour de sa taille, l’attirant un peu plus contre lui, comme elle aimait tant qu’il le fasse. Être dans ses bras était devenu une des sensations qu’elle préférait, l’endroit où elle pouvait passer tout son temps, juste à sentir son corps contre le sien et à le regarder en souriant comme la parfaite idiote qu’elle avait l'impression d’être depuis qu’elle le fréquentait. Elle eut malgré tout un peu peur lorsqu’il lui annonça ne pas savoir dans quoi il se lançait. Près à s’éloigner à nouveau de lui, elle se calma directement à la suite de sa phrase, ses doutes et ses peurs s’envolant plus rapidement qu’elle ne l’aurait cru. Lula laissa ses mains sur le torse de l’homme, sans jamais le quitter du regard, un sourire doux aux lèvres. — Moi aussi, je veux découvrir tout ça avec toi. — Elle l’avait dit à mi-mots, sa voix parlant presque sans qu’elle ne le réalise vraiment. Elle n’avait tellement plus l’habitude de ces phrases, de ces confessions, de vouloir avancer main dans la main avec quelqu’un. Ces dernières années, elle s’était concentrée sur elle-même. Ça lui avait fait du bien, mais elle avait presque oublié ce sentiment, se sentir importante aux yeux d’un homme, désirée, aimée. Son sourire s’agrandit rapidement lorsqu’elle senti les lèvres chaudes de Nash sur son front, son nez, et finalement ses lèvres. La douceur avec laquelle il pouvait la traiter lui faisait presque perdre la tête. Et à nouveau, les mots qu’il utilisa la touchèrent en plein coeur, et elle n’eut rien à redire ou à réponse. Se laissant entrainer contre lui, elle osa cette fois passer ses bras autour du cou du jeune homme, le serrant contre elle un instant. Ces moments de tendresse, elle en avait besoin. Tout comme elle avait besoin de ces moments de passion où il l’embrassait, plaquée contre un mur, comme si ses lèvres étaient la seule chose qui importait. Elle avait besoin de cet équilibre pour se sentir bien avec lui, se sentir prête à cette relation qu’elle n’aurait jamais pu imaginer devenir vraie. — Je suis bien dans tes bras, Nash. — finit-elle par marmonner, toujours blottie contre lui, un sourire aux lèvres. Elle aurait pu y rester une éternité, profitant de chaque instant dans ses bras forts qui semblaient la protéger si bien, la réconforter de chaque chagrin. Lula n’avait aucun mal à s’imaginer une relation avec Nash, maintenant qu’ils s’étaient clairement dit leurs sentiments. Elle ne doutait pas des rebondissements qu’ils allaient devoir rencontrer. Premièrement, elle le savait bien, la famille de Lula, toujours sur-protectrice, allait sûrement avoir du mal à accepter qu’elle soit avec un homme relativement plus âgé qu’elle. Encore plus un homme qu’ils connaissaient depuis des années maintenant, de par Jasper, l’aîné de la fratrie. Mais elle ne voulait pas y penser, pas ce soir. Elle gèrerait ces problèmes plus tard, comme elle l’avait toujours fait, avec délicatesse. Elle se fichait bien de ce qu’ils pouvaient dire ou penser, elle était bien avec lui. Elle qui avait si longtemps chercher le prince charmant, l’homme parfait, celui avec qui elle se sentirait prête à gravir toutes les montagnes, elle avait du mal à croire qu’elle avait trouvé toutes les qualités qu’elle avait toujours cherché chez ce garçon qu’elle connaissait depuis des années, maintenant. — Est-ce que… tu veux bien de moi dans tes bras cette nuit aussi ? — demanda-t-elle en s’écartant légèrement, assez pour le regarder, alors que son corps était toujours contre le sien. Elle n’était pas sûre d’être capable de gentiment rentrer chez elle après une telle soirée, et de dormir seule dans son lit, alors qu’elle savait maintenant à quel point c’était agréable de dormir contre lui. — Puis si tu me laisses un de tes t-shirts, j’te laisserais m’embrasser encore. Ça me semble être un bon marché. — Loin d'elle l'idée ou l'envie de s'incruster un peu trop dans sa vie et son lit, la petite blonde lâcha un léger rire, le rouge lui montant rapidement aux joues alors qu’elle tentait d’ignorer cette sensation, détournant simplement le regard de celui de son petit ami.

Des petites amies, il en avait eu dans sa vie, Nash. Pas énormément, non, il n’était pas ce genre de garçon.  Mais assez, probablement, pour surpasser le nombre de relations amoureuses de la jeune demoiselle qui trouvait refuge dans ses bras. L’âge avait aussi sa part de responsabilité, c’était un fait à ne pas négliger. Pour autant, en ce moment précis, il ne se préoccupait guère de ces relations passées. Seule Lula comptait à ses yeux, et il se fit un devoir de le lui faire savoir. Il pourrait lui parler d’elles, si un jour elle le lui demandait, tout comme il cherchait aussi à connaître les hommes qui avaient meublés son passé. Curiosité maladive, ce constant besoin de tout connaître de l’autre, même les détails intimes dont on n’ose pas trop parler. Ces ruptures tranchantes, ces querelles virulentes et ces adieux déchirants. Il semblait facile de tourner la page pour commencer un autre chapitre, mais la mémoire n’oubliait jamais vraiment. L’homme qu’il état le savait mieux que quiconque. Et jamais il ne pourrait en vouloir à sa belle d’avoir ces propres craintes à leur sujet, reflets constants des relations d’avant. Il sentit son hésitation quand la négation se fraya un bout de chemin jusqu’à ses lèvres, mais ce qu’il ajouta la calma aussitôt. Ce cheminement, ils le feraient ensemble, main dans la main, avançant dans la même direction. Il voulait qu’elle n’ait aucun secret pour lui, et qu’il en soit autant pour elle. Le départ de Willa, il ne l’avait jamais accepté. Si seulement elle s’était confiée à lui, il aurait pu comprendre. Et même si ça l’aurait détruit, il l’aurait laissé partir. Mais en aucun temps, elle ne lui avait donné le choix. Theo, lui, avait compris, quand la nécessité de rentrer à Brighton pour prendre soin de sa nièce s’immisça entre eux, les forçant à mettre fin à une histoire qui aurait pu ne jamais en avoir. Le destin n’avait pas son pareil pour changer vos plans. De la pire façon qui soit, mais de la meilleure aussi. Car jamais l’idée de revoir Lula, après toutes ses années, ne lui avait traversé l’esprit. Et un beau soir, par le plus grand des hasards, ils s’étaient retrouvés au même endroit, au même moment. Vous connaissez le reste de l’histoire. Caressant du bout des lèvres la peau rosée du visage de la demoiselle, il les déposa finalement sur la bouche de sa bienaimée, sans pour autant s’y attarder. Puis, l’enserrant dans ses bras bienveillants, il la garda tout contre lui, laissant la chaleur de leurs deux corps se mélanger, s’amalgamer. Un fin sourire étira ses lèvres lorsqu’elle lui avoua apprécier d’être ainsi collé contre son corps, prisonnière de son étreinte. Combien de fois avait-il rêver à ce moment, dans les dernières semaines qui avaient passés, il lui était impossible de les compter. Un rêve devenu réalité, un souhait qu’on avait daigné lui accorder. Ils risquaient de rencontrer quelques obstacles, en cours de route, ne serait-ce que par son amitié avec Jasper qui risquait de ne pas lui rendre la tâche aisée, ou par sa sœur ou sa nièce qui aurait surement leurs mots à ajouter à la situation. Mais avec elle, il était prêt à affronter tout ça. Ils n’en ressortiraient que plus forts, plus unis encore.  Son regard s’illumina et son corps s’emporta lorsqu’elle lui quémanda la permission de rester avec lui, ce soir-là. – Je veux t’avoir dans mes bras toutes les nuits, si tu veux tout savoir. – lui rétorqua-t-il, comme si c’était l’évidence même. – Si ce n’est que ça… – Sa petite condition le fit sourire énigmatiquement, et se détachant de Lula, il s’empressa de retirer ce t-shirt qu’il avait pourtant à peine enfiler, quelques instants auparavant. Il n’en avait plus besoin, maintenant. – Ce n’était qu’un prétexte pour me voir torse nu, n’est-ce pas? – qu’il lui chuchota à l’oreille alors qu’il se rapprochait d’elle pour capturer ses lèvres à nouveau, avant d’attraper sa main et de l’entraîner avec lui jusqu’à son lit. Il était encore tôt pour dormir, mais jamais assez pour s’embrasser. Et même s’ils risquaient de ne pas détacher leurs lèvres du reste de la soirée, Nash savait pertinemment que ça ne serait jamais suffisant. Elle allait devenir sa drogue, et lui, le junkie qui ne peut plus s’en passer. La plus belle des addictions.