Don't let me be yours (Kyle)

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Encore un été qui s’achevait, dans une poignée de jours, les jeunes âmes de Brighton retourneront à leur vie monotone, loin des soirées qui ne connaissaient de fins qu’aux petits matins, des amours éphémères.
Ce soir, Aurora avait abandonné ses révisions pour un peu de récréation. Une bouffée de liberté dans sa vie étriquée. Le temps d’une nuitée, elle voulait oublier l’anxiété qui la biler, s’abandonner à la futilité, à la facilité.
Une cigarette coincée entre ses doigts fins, la poupée se laissait guider par la lumière des lampadaires, avançant sans destination précise, se confondant parmi la foule qui animait la jetée par sa gaieté. La jeune femme finit par s’engouffrer dans un bar où semblait s’être réunie toute la jeunesse de Brighton pour tenter de conjurer le triste retour à la réalité, à leur chagrine vie estudiantine.
Attablée au comptoir du bar plongé dans l’obscurité que balayaient les stroboscopes, un verre de whisky posé à ses côtés, elle contemplait les silhouettes électrisées par le rythme endiablé se détacher pour mieux se fracasser les une contre les autres, encore et encore comme si elles avaient le diable au corps. Son regard voguait de poupées alcoolisées en charognards aux babines retroussées en un rictus carnassier, à l’affut d’une proie à glisser dans leurs draps. C’est dans cette cohue que retentit un « salut » imprévu, uppercut. Elle se retourna sur son tabouret, plongeant ses prunelles ambrées dans celles opalines de l’étranger qui l’avait accosté. « Je ne suis pas intéressée » dit elle, tranchante avant de porter à ses lèvres son verre d’eau de vie ambrée, qui lui brûla délicieusement la gorge, embrasa ses joues dorées.

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DON'T LET ME BE YOURS — Ah la rentrée. Un moment de l'année que certain adulait pour retrouver les amis, pour recommencer une année sur de bonne base. D'autre la détestait, l'envie de reprendre les cours alors que le bien être et l'agréable sensation que de s'éveiller le matin en se disant qu'on était encore en vacances, c'était addictif. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Comme mon rêve qui m'avais explosé en pleine face à la fin de l'année scolaire. Je me souviens encore des paroles réfléchis mais trouvé avec soin pour m'annoncer que ma blessure ne pourrait pas me permettre d'entrée dans l'équipe que je voulais, que le sélectionneur ne voulait pas se déplacer pour un joueur blessé et que cela n'avait pas sa place dans l'équipe. Destruction complète. J'avais sentis mon être se brisé en deux. C'était mon seul rêve, ma seule motivation pour me lever le matin, le rugby. J'en faisais depuis que j'étais sur mes jambes, c'était encré dans mes veines, dessiné au fer rouge sur mon épiderme, écrit sur ma biographie à tout jamais. La fureur était encore fortement présente en moi, je n'arrivais plus à regarder des matchs sans me sentir dévasté, a regarder des copains s'entrainer sans avoir envie de leur casser le museau car je ne pouvais pas en refaire pour l'instant.Bref, l'été avait été un calvaire entre ne pas pouvoir jouer, se baigner car j'avais de la rééducation.

La rentrée allait être compliqué, je ne savais même pas si j'avais envie de reprendre ma mineure en biologie d'ailleurs. Ma mère s'en foutais, pas mon père. Je devais faire au moins un petit effort car j'avais pas eu mon année, l'an passée. Il fallait que je réussisse les tests pour la poursuivre cette année et avoir une chance de remonter tout ça, mais pas seul. J'avais pas vraiment pris la peine de me concentrer sur cette matière et j'allais m'en mordre les doigts.Mais j'avais une idée. Ma venue dans le bar était complètement dû au hasard, j'avais suivis mes amis car ce soir, c'était la dernière des vacances alors il fallait y participer. L'ambiance était bonne, l'alcool fusait. Nous étions bien vraiment. Mon regard se pose sur les alentours, alors qu'on attendait nos verres au bar. Je remarque un visage que je n'avais pas souvent vue ici, me ventant un peu de connaître un peu tous le monde ici. Ont étaient un peu des habitués mais il faut dire que les bars ici, n'étaient pas des plus nombreux. Mes collègues ne savent pas qui tu es, mais je t'avais déjà vue quelque part. Je réfléchis plusieurs minutes, avant de me souvenir que tu étais dans une des classe au-dessus de la mienne, en biologie. Une idée me pont dans la tête mais c'est avant que mes chères amis me lance un fichu défis.
"Aller Kyle, même pas cap de te la foutre dans la poche. Elle à l'air vachement sauvage et dur à avoir, ça peut être drôle aller ! Tu vas pas refuser un coup pareil pour le jaguar que tu es !" Lancent-t-ils en riant légèrement. Je lève les yeux au ciel mais d'un côté tu pourrais aussi m'aider à passer mes examens et en plus, ce pari me branchais bien, je ne refusais jamais un défi. Je prend donc une grande gorgée de bière en souriant finement, m'avançant donc vers la belle brune, qui semblait pas vraiment dans son élément ici. J'attend un petit peu avant de sortir ce salut un peu stupide.

Je fus guère étonné de ta réaction, bien qu'elle soit un peu virulente. Je souris finement, avant de poser mon verre proche du tien, avant de dire :
"Et bien, cela mérite d'être clair. Mais je suis pas là pour te demander de finir la soirée avec moi. Je m'appelle Kyle, dis moi...Tu ne serais pas par hasard en biologie ? " Demandais-je donc, essayant de faire ça le plus sereinement possible.

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Et il souriait l’enfoiré, se moquant de s’être fait rejeter par la poupée. La belle avait beau jaugé avec intérêt l’homme à ses côtés, ses traits lui étaient étrangers. À l’université tous les visages se confondaient pour la poupée qui n’était pas connue pour sa sociabilité, préférant passer le plus clair de ses journées à bouquiner plutôt que de nouer des amitiés qui auront vite fait de s’étioler une fois les études terminées. « Peut être… » éluda t-elle avant de boire une nouvelle et longue gorgée qui dévala sa gorge échaudée, emportant avec elle ses dernières pensées inhibées. « Je vais danser ». Sans laisser le temps au jeune homme de répliquer, elle quitta son siège pour se joindre à l’essaim de corps étrangers.
Ses bras au dessus d’elle, la belle s’abandonna sur le son assourdissant, sous ces néons aveuglants qui balayaient ses paupières fermées. Aurora tentait de relâcher la pression, de danser avec passion, comme si le balancement lent de ses hanches pouvait la libérer de son anxiété, comme si ses bras levés pouvaient la protéger de ses responsabilités qui pleuvaient sur elle depuis qu’elle avait quitté le nid familier.
C’est alors que le visage de Kyle vint de nouveau s’interposer sous ses prunelles ambrées. Mais cette fois là elle ne le repoussa pas, tendant même ses bras délicats pour juxtaposer ses mains glacées sur des épaules qu’elle sentait carrées .Hésitant un instant, la brune finit par céder à la proximité et vint coller son corps élancé contre celui de son cavalier. Après tout, le but premier de cette soirée n’était il pas de s’amuser ?

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