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Leo Costigan

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MessageSujet: make me feel like i'm nothing at all (ivy)   make me feel like i'm nothing at all (ivy) EmptyVen 23 Nov 2018 - 22:04

— You and me we're a waste
And we're going down the drain
[ ivy + leo ] @lilly wood & the prick

Une obsession qui ravage tout de l'intérieur. Une petite mort trop douce, un châtiment qu'il s'inflige et qui s'étale sur des journées qui se ressemblent. Des heures à lutter et à creuser, à frapper aux bonnes portes, aux mauvaises. À courir après les méchants, pour se montrer plus cruel encore. Ça n'a jamais été son truc pourtant, à Leo. Jamais, jusqu'à ce qu'on s'en prenne à Rafferty. Jusqu'à ce que les sanglots remplacent les rires et que les dîners en famille goûtent la cendre et les regrets. Il est amer, Leonard. Amer de ne rien avoir pu faire. Amer de ne rien avoir vu. De ne pas avoir compris plus tôt. De ne pas avoir pu empêcher ça. Le pire. Le perdre. Sa langue claque, comme ces crochets qui valsent entre ses phalanges expertes pour se faufiler dans les serrures. Un jeu d'enfant, une technique perfectionnée avec les années. Fracturer une porte ne lui a jamais posé problème. Il a ça dans le sang, du moins, c'est ce qu'ils ont toujours dit. La criminalité comme une ligne supplémentaire sur son code génétique. Il n'a jamais cherché à les contredire, Costigan. Qu'ils m'aiment ou qu'ils me détestent, pourvu qu'ils me craignent.
Clac. Le métal qui cède et un soupir de soulagement s'évade de ses lippes. La porte ouverte, il se glisse dans l'appartement. Entre des murs scrutés de loin, mais jamais approchés de si près. Il referme la porte derrière lui et s'aventure d'un pas tranquille chez elle. L'inconnue de l'équation. La dernière pièce d'un échiquier complètement bancal. Le fou s'est trouvé un allié de choix, en s'attirant les faveurs de la reine – mais à quel prix ? Leur relation ne vaut rien. Des sourires assassins et des syllabes terribles. Des mots crachés et une estime bafouée. Incapables de se remettre en question. Incapables de collaborer. Ils préfèrent se tirer dans les pieds pour voir l'autre trébucher – c'est tellement plus jouissif. Et pourtant, ils oublient ; si l'un tombe, c'est le duo qui s'effondre.
Il laisse ses doigts courir sur les meubles et longer les lignes géométriques de la décoration. Il la découvre contre son grès. Perce son intimité pour avoir une longueur d'avance, comme toujours. Il s'imprègne des reliefs et du parfum qui tisse les coussins. Une curiosité presque malsaine qui lui vaudrait un – énième – aller simple pour le commissariat, si seulement elle pouvait le balancer. Et il ne le sait que trop bien ; elle en rêve. De le voir crever dans une cellule, comme ces autres types qu'elle traque. Il ne vaut pas mieux qu'eux, après tout, et il n'a jamais prétendu le contraire ; voilà au moins une chose sur laquelle ils s'entendent.
Il n'allume pas les lumières, après tout, il s'est toujours mieux senti dans l'ombre. Il les regarde valser sur les murs et donner des airs inquiétants aux objets les plus anodins. Il cherche, retourne, minutieusement. La moindre chose suspecte, une caméra, un micro ; peu importe ce dont elle pourrait se servir pour le faire tomber. Il finit par s'échouer dans un fauteuil et laisse ses mains courir sur la table du salon, en dessous, lissant la surface dans l'espoir d'y trouver quelque chose. Mais rien. Rien du tout. Il se laisse choir dans un soupir et écoute les complaintes du silence. Une planche qui grince et une voiture qui passe dans la rue, et finalement, les gonds de la porte se joignent à la symphonie. « Tu rentres tard, bébé. » Des palabres qui percent le silence. Caché dans les ombres, le mépris au bord des lippes et un sourire moqueur qui se découpe dans les joues.
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MessageSujet: Re: make me feel like i'm nothing at all (ivy)   make me feel like i'm nothing at all (ivy) EmptySam 24 Nov 2018 - 13:49

Les phares de la bagnole éclairent la zone. Ivy, elle est statique. Silhouette à l’arrêt. Muscles pétrifiés par les réminiscences. Une impression d’un éternel recommencement. Les ténèbres qui rompent la distance et viennent épouser ses courbes. Danse macabre s’agitant tel un fardeau sur ses épaules. Celles qui s’affaissent ; quand un soupir flirte avec la barrière de ses lippes. Ses yeux percent la nuit ambrée. Le ciel témoigne d’une noirceur fatale.
Et la poupée, elle brise le silence pesant. Ses pas fustigent le goudron. Un cran d’arrêt. Comme celui qui a résonné presque deux ans auparavant. Le hangar est à l’abandon. Elle l’observe de ses prunelles dévastées. Sa respiration bat la mesure d’une danse étouffante. Les poumons gangrénées par la colère. La même émotion subsiste. Une habitude dégueulasse que de revenir sur les lieux du crime. Les phalanges défiant ce sol où le sang a coulé. Liquide pourpre rongeant la poussière autour d’un corps disloqué. Une poupée de chiffon déchirée et torturée. Le vice dans les mains, l’audace dans le regard. Les monstres rôdant. Les ombres s’animent encore. Le chapitre tout tracé qui ne trouve pas de commencement ; encore moins de fin. Ses lippes se courbant dans une moue placide. Elle s’y revoit. Elle revit l’instant. Spirale infernale. Elle est mise k.o à chaque fois que les pensées s’obscurcissent un peu plus. Elle est le chaud et le froid à la fois. L’innocence et la sévérité. La douceur et la colère. La vie et surtout la mort. Ivy devient un paradoxe émotionnel venant dépeindre son portrait. Des traits à l’huile sèche qui contournent chaque épreuve mais ne suffit pas à détailler cette souffrance exacerbée. Il y a cette balle qui se perd dans son abdomen. Il y a le sang qui fait rage.
Il y a les supplices. Il y a ce palpitant qui se déchire.
Il y a ce regard qui n’est que néant.
Puis, le noir arrive, le noir gagne. Il n’y a plus rien.
La reporter écrase ses poings contre la carcasse métallique de sa bagnole. Cri de rage. Cri qui déchire l’atmosphère. Si accablante. Si lourde. Les souvenirs ne font plus que l’étouffer. Ils roulent, se déroulent et enlacent les pans de son corps. (…) La clé tourne dans la serrure. Ses godasses freinent sur le parquet. Son coeur rate un battement. Le regard furibond et la peur qui fait rage. — Putain d’merde. Le son est franc, teinté de surprise. Sursaut au moindre bruit, au moindre mouvement. Et lui qui règne sur son trône. Ça a commencé par la surprise. La sonnerie de l’entrée, deux pas dans l’appartement, le regard qui se perd sur les tapisseries de photographies, de coupures d’articles et de preuves accablantes. Ça s’est poursuivi par des mots perfides. Une animosité mêlée à chaque lettre expulsée par ses lippes. Ivy au pied du mur. Il n’a fallu que quelques minutes pour l’emprisonner à lui. Chantage nauséabond pour lui soulever le coeur. Elle lui a vomis sa haine, son dégoût et toutes les émotions de passage. Il a ricané. Et ils ont choisi d’avancer à deux alors que les contradictions créent le fossé.  Quête commune pour la vérité, pour faire tomber le diable. Cette ombre qui pèse et qui flirte avec le chaos. — Je crois pas que notre petit arrangement prévoit que tu débarques quand ça te chante. Va squatter chez les gonzesses qui sont assez désespérées pour accepter que tu les sautes. L’animosité capture le mouvement de ses lèvres. Son hagard ; prononciation insolente. Ivy, elle annihile les environs, les souvenirs. Elle se ronge l’esprit dans un duel à peine entamé. Perfidie les réunissant. Le palpitant comme territoire aride, inexistant.
Ils ne ressentent plus rien. Ils ne sont que des pantins articulés par la soif de vengeance. Si forte qu’elle devient impétueuse et emporte tout sur son passage.
Une tempête épousant le scandale. — Tiens. Trois pas vers lui et une enveloppe balancée vers son visage. Le grand gala de charité des Burgess. L’ironie frôle l’hystérie. Les diables qui prêchent le bien avant de disséminer l’horreur. Ivy, elle s’assoit sur la table basse en face de Leo. Le regard provocateur, la mine provocante. Douceur d’antan devenant une lame aiguisée plantée dans le contour de son myocarde. Phalanges graciles qui saisissent son t-shirt pour rompre la distance. Danse de ses lippes tout près des siennes dans une comédie grotesque. — Va falloir faire sensation, chéri. L’accent pointé sur ce mot qui n’a pas de sens. Comme tout le reste, tu crois pas ? — Ils commencent à poser de plus en plus de questions  ; en particulier sur l’amour de ma vie.
Suspicion qui pointe sa rythmique. Doutes qui assiègent. Et la peur de perdre le fil d’une errance intéressée. Elle le regarde, appuie sur les fêlures et lâche l’étreinte en le repoussant. Ses coudes s’enfonçant dans le sommet de ses cuisses. — Tu as intérêt à faire en sorte qu’ils y croient.
Couple fabulé. Couplé erroné. Chimère mesquine et insignifiante.
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Leo Costigan

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MessageSujet: Re: make me feel like i'm nothing at all (ivy)   make me feel like i'm nothing at all (ivy) EmptyJeu 6 Déc 2018 - 23:11

Un enfer pavé de bonnes intentions, peuplé par des monstres plus terrifiants les uns que les autres. Les tréfonds malsains de Brighton où ils se rendent main dans la main, informés, mais encore si insouciants. Des plans qui s'alignent, évidents et mortels. Des stratégies qui s'imbriquent, alors que leurs valeurs s'opposent. Ils se rassemblent pour un but commun et se détruiront sans doute au passage pour cela. Ils n'ont pas encore compris ; ce ne sont pas les truands qu'ils doivent craindre, mais bien autre chose, de bien plus personnel. Quelque chose qui leur nécrose le myocarde, à base de fierté et d'une rancœur mal maîtrisée. Un jour, ça va déraper. Un jour, ils brûleront dans l'incendie qu'ils traversent à chaque fois qu'ils s'approchent des Burgess – seulement pour se rendre compte qu'ils avaient les allumettes au bout des doigts tout ce temps. Il lâche un soupir dans la nuit et la dévisage de ses prunelles lubriques. Laisse son regard longer sa silhouette et en redéfinir les courbes, sans pudeur, le mépris au bord des paupières et un sourire carnassier pour creuser ses lippes. Son rire grinçant accompagne les paroles et les relents salaces qui soulignent ses voyelles. « C'est qu'une question de temps avant que tu les rejoignes, ces gonzesses. Avec tes airs farouches et ton sourire de prude, t'es sans doute une des plus vicieuses. » C'est sale quand ça déborde du vermillon, des propos qu'il dégueule pour la provoquer, des mots qui le font à peine frémir, Leonard. Il n'a toujours connu que ça, les pauvres filles s'éprenant des mauvais garçons et deux ou trois saintes dans le lot qui ont succombé aux promesses fallacieuses d'un démon. Il a respecté les femmes et dans le fond, il respecte encore sa mère, mais on a craché sur ses sentiments à Leo, on lui a injecté plus de haine dans le myocarde qu'un seul homme ne peut supporter.
L'enveloppe entre les mains et la calligraphie qui déborde de ses phalanges. Un gala. La nouvelle perce ses lippes d'un nouveau sourire, mêlant lassitude et espièglerie. Il la regarde approcher et piétiner les frontières de la proxémie. Il la laisse faire et en demande toujours plus – paradoxe, quand on sait qu'ils s'opposent aussi fermement que deux aimants négatifs. Son souffle contre ses lèvres, et ses propres babines qui se retroussent pour dévoiler le sourire de l'animal. Il en rit – nerveusement. Il en rit parce qu'ils n'ont aucune chance – mais aucune autre option non plus. Elle lui échappe et ses doigts à lui, écorchés, cessent de faire tourner l'enveloppe. Il la lâche distraitement sur un coin du sofa, se penche à son tour, ployant sa stature de géant pour la capter dans ses prunelles délavées. Un foutu vortex de noirceur dans lequel il arrive à se perdre tout seul – mais c'est tellement plus amusant à deux. « L'amour de ta vie... » Qu'il rétorque en étouffant le silence entre ses dents. Il penche la tête. S'avance et ruine les efforts de la jeune femme pour mettre de la distance.
Ses doigts courent sur les genoux d'Ivy. Remontent doucement le long de ses jambes, s'attardant sur le tissu. « Et qu'est-ce que tu crois faire, Ivy ? On est pas dans un de tes films d'auteur où les gentils gagnent. Là, dehors, on tire à balles réelles. » Un rire presque rauque qui traverse sa gorge. Il a l'oeil pétillant et le vice au bout de la langue, Leo. Toute une série de remarques, plus mesquines les unes que les autres, pour la faire sortir de ses gonds. Ses sourcils se froncent un peu mais son sourire demeure. « Tu le sais mieux que quiconque, non ? » Rhétorique pauvre et pathétique. Il en rit mais il sait ce que ça fait, lui aussi. Une balle qui traverse les chairs et cette sensation de vide. Le cœur qui se soulève et le corps qui s'échappe, malgré tous les efforts pour garder la tête à la surface.
Il s'avance encore et ses phalanges coulent sur le profil de ses cuisses. « Les convaincre, donc. » La tête bascule. À droite, à gauche, alors que la réflexion ricoche entre les parois de sa boîte crânienne. Il finit par hausser les épaules, Leonard. Puis il avance le visage pour lui susurrer les mots terribles à l'oreille, de sorte à ce que ses palabres cognent directement contre la cible. « Peut-être qu'on devrait s'entraîner alors. Se mettre dans le rôle. » Ses doigts se resserrent sur ses cuisses, saisissent plus fermement la chair. Il en rit, Leo, de ce petit pouvoir qu'il essaye d'exercer sur elle. Tout ça, ce n'est qu'un jeu.
Un foutu jeu.
Le plus létal d'entre tous.
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Ivy Rhodes

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MessageSujet: Re: make me feel like i'm nothing at all (ivy)   make me feel like i'm nothing at all (ivy) EmptySam 8 Déc 2018 - 3:52

La proximité s’évapore comme la raison.
Le vice s’invite à la partie et danse au bout des phalanges. Il use de ces dernières, se donne le droit de caresser les genoux d’Ivy, de remonter sur cette peau maculée. Cette peau souillée par la colère et les cauchemars. Contact retrouvé. Contact forcé. La gorge serrée par les craintes ; le palpitant rongé par l’amertume. Elle ne dit rien. Elle encaisse les coups. Elle encaisse les mots acerbes. Paroles qui remuent les souvenirs. Paroles qui font d’elle un putain de pantin l’espace de quelques secondes. Le rouge de ses lèvres qui contraste avec le pâleur de son échine. Les ténèbres qui dansent autour d’eux. Deux gosses qui se sont perdus en route. Deux gosses qui cherchent des réponses en passant par une parade lubrique.
Le dégoût qui lui soulève le coeur.
La peur qui devient une deuxième peau.
La cicatrice encore brûlante du drame. Celui qu’elle ne nomme plus que par sa langue qui claque sous le palais. Détonation qui résonne et entre en combustion. Éclats brisés par avance. Leo, il enfonce la lame entre ses côtes à elle. Le poignard qu’il aiguise et prend un malin plaisir à dompter. Douleur qui devient déchirante ; assez pour lui filer la nausée. Elle encaisse chaque mot. Aucune émotion ne dépeint ses traits fins. Aucune réaction ne détruit les silences pesants. Incendie en devenir. Incendie où les deux iront faire brûler le vice. Ivy, elle l’écoute et finit par sourire en coin. Rictus carnassier. Rictus effronté. Insolente petite poupée qui se donne le droit de croire qu’elle va gagner. Insolente petite poupée baisée par la vie avant même d’avoir eu le droit de dire stop.
Alors quand il ferme sa gueule, c’est sa main à elle qui divague. Elle cogne contre ses genoux, le sommet de ses hanches. Puis son index vient filtrer avec sa bouche. Contour dessiné avec volupté et charme. Contour dessiné pour imprimer le galbe de ses lèvres qu’elle va devoir épouser, qu’elle va devoir ronger pour faire croire au grand amour. Le creux de son bide qui se tord dans l’instant. Elle ricane. Mais tout sonne faux chez Ivy. Elle n’est plus qu’un effet collatéral de tous les dommages causés. — Je te laisserai l’honneur de la première balle. Tu sais en souvenir de ton frère qui est mort comme un chien sous leurs yeux sadiques. Froideur qui rafraîchit l’ambiance. Évocation de ce frère dont il ne cause pas. De ce frère qui constitue sa quête au milieu des Burgess. De ce frère mort accidentellement mais dont le fantôme continue de planer. Ivy n’y croit pas. Ivy ne croit plus à rien. Elle est certaine que le pire est ailleurs. Une mort violente. Une morte provoquée. Aucun retour en arrière possible. Le frère Costigan qui a dû bouffer la poussière au milieu des coups, des flingues sur la tempe et du sang comme couverture. Comme elle. Comme tous les autres.
Dictat des enfers que cette famille sème de leurs doigts assassins. Alors Ivy, elle cédera pas. Elle a plus peur. Elle est prête à tout. — Suffit de viser avec précision. Pas comme eux. Pique contre son propre vécu pour dérouter Leo. Lui montrer qu’il peut appuyer sur la plaie béante, écarter les berges de la cicatrice et cracher dessus…ça ne changera plus rien. Le myocarde nécrosé par toute envie de vivre ; le myocarde pourri jusqu’à la moelle. Elle ricane encore, Ivy. Mélodie qui résonne et crée un écho acerbe. — La carotide, l’artère fémorale et le sommet de son crâne. Comme ça y a aucun retour en arrière possible. Les mots claquent sous le palais et se rapprochent dangereusement de sa bouche à lui. Danse verbale de ces palabres balancées avec détermination. Elle ne cède pas. Elle n’est pas faible. Elle ne le sera plus. Et c’est lui qui pousse le jeu dans ses retranchements. Audace de ses mains qui errent sur ses cuisses à peine dénudées. De ses doigts qui saisissent le bout de tissu pour tirer dessus. Sa peau porcelaine qui s’expose et ses cheveux qui tombent en cascade sur ses reins creusés. Elle le laisse faire, serre les poings et contracte la mâchoire. Contact de sa peau à une autre qu’elle n’imaginait plus. Mais Ivy, elle manipule aussi. Sa main qui stoppe la démarche de Leo. Étreinte forcée de ses doigts sur son poignet pour qu’il s’arrête. Puis elle se rapproche de lui. Ses lèvres flirtent avec cette bouche perfide ; une furtive distance entre les deux. La chaleur qui grimpe. Les corps qui pourraient s’exiler à terre pour brûler à deux. Porte la première ouverte vers les enfers. Elle se marre Ivy. Sa main glisse sur sa cuisse, remonte sur le braguette de son pantalon. Et ses doigts empoignent le vice. Un contact furtif d’abord et une étreinte plus déterminée, assez pour le voir se crisper, pour le voir réagir. Ça l’amuse la sirène. Se donner l’illusion de la maîtrise, de l’envie et de la vie, tout court. — Se mettre dans le rôle, ça passe par ma main contre ta queue, Leo ? Les mots claquent au creux de son oreille alors qu’elle continue de le caresser comme une catin de plus dans sa vie. L’instant dure une minute, deux peut-être. Le temps n’a plus d’importance. Et quand elle recule, c’est un sourire perfide qui courbe sa bouche. — Tu as raison sur un point. Je suis sans aucun doute la plus vicieuse de toutes. Elle se rapproche, fait mine de vouloir l’embrasser mais c’est une morsure au creux des lippes qui se déchaîne.
Rien de plus. Sauf cette fuite vers la fenêtre pour respirer, pour retrouver sa contenance. Parce qu'elle veut pas le laisser gagner.
Ses yeux divaguent dehors. Sa poitrine bat la mesure d’un rythme diabolique entre eux. Froideur de ses prunelles au milieu d’un jeu salace. Qui chutera le premier, putain ? — Ils sont sur le point de conclure un deal avec des mexicains. J’ai entendu des bribes de conversations ce soir. Et tout ça se ponctuera à ce gala. C’est le moment ou jamais. D’obtenir des réponses, de fouiller, de trouver le lien entre cette ville sans histoire et le sang qui coule. Pour sa propre existence. Pour le deuil de tout ce qu’elle a perdu. Et le deuil engagé de Leo. Celui qu’il ne nomme pas en optant pour un mutisme dénoué d’empathie.
Deux êtes en suspend.
Deux êtres détruits d’avance.
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Leo Costigan

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MessageSujet: Re: make me feel like i'm nothing at all (ivy)   make me feel like i'm nothing at all (ivy) EmptyMar 25 Déc 2018 - 16:44

Une pestilence qui enveloppe la moindre de ses syllabes, reflet glauque de cette nécrose éternelle ; celle qui le ronge de l'intérieur, depuis que Rafferty est allé côtoyé les racines et les vers de terre. Il n'a plus que la vengeance pour faire tambouriner son cœur, la vengeance pour faire pulser le sang dans ses veines. Un pouls saccadé, battant comme les tambours de cette guerre qu'il mène seul – menait seul. Une silhouette s'est découpée dans la fosse aux lions, une brebis égarée aux sourires surfaits. Une enfant de chœur cherchant à passer pour une autre, noyant son innocence dans une froideur terrible et quelques regards assassins. Leo, il n'est pas tombé dans le piège, lui ; il n'y tombera pas. Car Leo, il a la peau dure, marquée de cicatrices plus hideuses les unes que les autres. Le derme entaillé de la tête aux pieds, de l'intérieur à l'extérieur ; au moins un millier d'aventures sombres pour justifier ces stigmates – des aventures dont elle ne soupçonne même pas la noirceur. Un néant qui creuse les prunelles de l'irlandais, encore bien différent du vide qui borde les paupières de la jeune femme.
Un mort et une survivante. Des histoires qui se chevauchent, s'opposent, se ressemblent. Des balles perdues et des malfrats aux manières aussi polies qu'assassines. Il les connaît – il leur ressemble. Malgré lui, il a ce même détachement et sa vie se résume à une succession de mesures extraordinaires. Le poids d'une arme, le poids d'une liasse, le poids d'un mort – et celui de son âme qui s'envole, vingt-et-un grammes troqués contre un soupçon d'immortalité. Il a toujours eu de la chance, Leo, bien plus que certains ; il est encore là pour en témoigner. Pourtant, Ivy, elle pourrait tout remettre en question, avec ses méthodes bancales et toute cette témérité qui tisse ses prunelles d'éclats de folie. Rires macabres. Détails anatomiques morbides qui dévalent ses lippes ; ces mêmes lèvres qui couvrent les siennes d'un souffle tiède. Il ne recule pas, Leo ; il ne recule jamais. Un silence qui flotte alors qu'il plonge vers elle, pour s'enivrer de son poison. Les mains s’égarent. Trop loin, trop haut, les phalanges définissent des contours indécents et traversent les limites. Elle se prend au jeu et lui, il s'y perd, cille quand elle perce ses dernières lignes de défense. Il relève le menton et ses mains se crispent contre les cuisses de la reporter. Une fraction de réaction malgré lui, pour lui concéder une petite victoire. « Entres autres. » Un souffle qui se perd et ce sont ses dents qui malmènent sa lèvre. Il accepte le délicieux supplice, les yeux voilés d'un désir qu'il ne cherche même plus à dissimuler.
Sa silhouette s'échappe et le froid s'engouffre contre le derme de Costigan. Une morsure qui le ramène à la réalité, alors qu'il se laisse fondre dans le sofa, cherchant à apaiser ce corps sous tension. Elle se fait factuelle, il reste animal. Le regard lubrique lorgnant sur ses courbes alors que ses oreilles recueillent les informations, sans vraiment les entendre pour autant. « Un gala. » Son rire perce enfin le silence. « Qu'est-ce que tu veux que je foute à un gala. » L'ironie ourle ses lippes, alors qu'il déploie sa carcasse. Se redresse pour la rejoindre, d'un pas mesuré. Les nœuds papillons, il laisse ça aux autres ; ceux qui ont le verbe facile et un intérêt certain pour parler économie et politique. Mais la mission avant tout, pas vrai ? Un putain de film d'action qui finira par tourner au drame ; ils ne sont ni acteurs, ni cascadeurs et là-bas dehors, on tire à balles réelles.
Son corps rejoint le sien et le regard passe par la fenêtre. Une nuit et des ombres qui dévorent le monde. Il s'approche, trop. Laisse son corps épouser la forme du sien, les courbes arquées de son dos. Ses mains se posent de part et d'autre contre le cadre de la fenêtre, bloquent la silhouette. Sa nuque se brise sous les volontés lubriques et son souffle se pose dans le cou de Poppy. Deux identités, deux histoires, un corps qui se  partage. Ses lèvres qui effleurent son épiderme pour y mettre le feu. « On est jamais assez prudent, tu ne crois pas ? » Son regard qui voit au-delà de la vitre, à nouveau. Cherche ceux qui se cachent dans la nuit, ceux qui pourraient les observer, les soupçonner. « T'as l'air d'aimer ça après tout. » Des sous-entendus qui débordent de ses lèvres pour tomber le long de sa carotide. « Te donner en spectacle. » Les syllabes qui coulent comme autant de provocations sur sa peau diaphane. Il la salit de son empreinte,  l’entache de ses péchés.
Ses mains écorchées se posent sur sa taille, finalement. Un sourire carnassier déformant ses traits et des résolutions terribles plein la tête. « Je vais m'installer ici. C'est plus sage. » Une déclaration de guerre, une dernière tentative pour mettre le feu aux poudres, en espérant que les flammes dévorent tout, et eux avec.
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Ivy Rhodes

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MessageSujet: Re: make me feel like i'm nothing at all (ivy)   make me feel like i'm nothing at all (ivy) EmptyMer 26 Déc 2018 - 9:46

Il pique. Il incise. Il contourne le plan initial de sa remarque hasardeuse. Puis y a un frémissement pour délimiter les bords de sa colonne. Sa carcasse est précipitée contre la fenêtre. Une pause. Une respiration en alerte. Silhouette épousant le fantôme d’une autre. Proximité imposée. Proximité subie. Prisonnière aux lèvres vermeilles qui détaillent les iris sombres du bourreau. Une louve égarée et blessée qui se tord dans les filets du méchant loup. Les dents carnassières du drame qui éclot là où les fantômes dansent. Spectacle macabre assoiffé d’un sang qui doit couler. Pénombre de l’appartement qui guette chaque mouvement, chaque soupire. Les pieds ancrés dans ce sol où les souvenirs se déchirent. Les poumons sont atrophiés par la surprise ; quand le souffle s’échauffe. Il domine de sa hauteur ; il brille de son charisme. Ivy, elle n’est qu’un reflet vide. Des prunelles dilatées par la rage incessante. Un tempo criard qu’aucune commande ne peut apaiser. Une chaire à vif et des souvenirs saturés de sang. Une hémorragie perpétuelle déclenchant une douleur lancinante. Un rappel à l’ordre. Un rappel à l’épouvantable. Mais la combattante ne dépose pas les armes. Un duel engagé depuis le début avec Leo. Une tension qui défie les astres à peine visibles. Ciel ombragé par les mots perfides ; les phrases assassines. Les fiertés peinant à s’écraser pour toucher le but final.
Elle est caustique. Il est tranchant.
Un miroir. Un reflet qui valse dans une union scabreuse.
Une corde raide où leurs silhouettes flirtent avec le vide. Ravage au creux des entrailles qui s’assombrissent quand ses lèvres flirtent avec la peau d’ivoire. Un souffle brûlant, saccadé cet incendie colérique. Son corps se tend. Un frisson sur l’échine qu’elle camoufle derrière cette placidité écoeurante. Le myocarde éteint ; cette fatigue de la vie, cette fatigue de lutter. Les poings qui se serrent à chaque mot prononcé. Écho ravivant les foudres. Elle étouffe, Ivy. Un corps à corps. Une lutte tellement plus vorace que les autres. Un poids sur la cage thoracique qui refuse de laisser l’instinct animal remporter la victoire. Un combat mené de son regard glacial, de ce sourire ironique sur les lippes. L’échine qui finit par être souillée de sa bouche dans un contact rapide, à peine capturé par le temps. Des secondes qui sèment la discorde et réclament une prolongation. Aveu qu’elle camoufle comme la cicatrice qui se ravive sous la torture des mains de Leo. Phalanges dominatrices dansant le long de sa taille. Le ventre qui se creuse ; un souffle plus rauque, plus vivant. Son regard, il crame sous les effluves haineuses. Tête à tête où les mots combattent en arrière fond. Tête à tête où le son des balles peut retentir. A qui tombera le premier. A qui crèvera comme un chien sous le ricanement des monstres. Sa respiration s’accélère. Une première mesure doublant d’intensité et s’écrase dans l’air capiteuse. La reporter, cette ballerine mal assurée qui gravite sur la pointe de ses pieds. Pour se hisser vers lui ; pour forcer la barrière de cette distance imposée par sa taille. Les phalanges viennent se suspendre à son t-shirt. Errance démonstrative pour l’attirer vers elle. Le dos qui se courbe, les lèvres qui charment et se rapprochent de son cou. — Don’t mess up my plans. Cause If I fall, you’re going down with me, Leo. Elle crève ; il crèvera aussi. Une comédie menée à deux. Une équation où les inconnues disparaissent pour une unité frôlant l’infini. Des plans machiavéliques et plus aucun des deux ne peut se détacher de l’autre. Y a la vie, y a la mort, mais nous, où est ce qu’on sera ? Au fond du fossé où Ivy disparait chaque nuit dans des cauchemars tragiques. Elle se fait féline, la reporter. Elle se fait docile. Et pourtant sa main s’agrippe à la sienne. Quand cette dernière rôde trop près de sa cicatrice ; quand ce contact devient une torture. Elle essaye de le dissuader, de le faire reculer mais rien n’y fait. Alors c’est sa main qui attrape son téléphone là dans sa poche arrière. Un flirt avec l’écran tactile avant d’afficher un portrait macabre sous ses yeux surpris. Une photo de son frère. Une photo du défunt. Un cliché à la volé saisit lors d’une escapade chez les burgess. Une preuve du lien entre eux et lui. Une date inscrite. La veille du pire. — Nice pic which was taken the day before your brother’s death. What a coincidence ! Elle pique. Elle assassine. Comme ce sourire en coin. Comme cette manière d’appuyer sur sa blessure à lui. Je suis pas une idiote, Leo. Je suis pas là pour m’amuser. Je suis prête à appuyer sur la gâchette s’il le faut. Elle le fixe ; regrette presque son attitude mais s’y tient. Un flirte près de ses lèvres pour y semer une chaleur étouffante autant que cette proximité.
Contraste entre la douleur et ces frissons. Contraste entre la peur et cette soif de l’inconnu ; cette soif de ce qu’il pourrait créer. Elle panique Ivy mais ne démontre rien. —  I've started everything without you. Don't forget how I can be manipulative and desirable in order to get answers.  Son dos frappe la vitre mais ses doigts ne quittent pas l’étreinte du tissu. Un appui. Une pulsion. Un carrousel qui perd le fil. Ça tourne, ça cogne, ça guette, ça brise. Fléau des idées qui ne sont plus que des balafres souillées par le vice. Sa main descend le long de ce torse dessiné, sur ce ventre qui se contracte ; elle peut le sentir. La reporter se stoppe, esquisse un sourire, chute un peu plus bas. Un contact de soie. Un effleurement qui appelle au scandale. Son souffle chaud qui le crée en narguant le ciel. Le téléphone qui chute sur le parquet. Perte de contrôle. Et leurs yeux qui ne se quittent pas depuis des minutes qui semblent des heures. Le temps devient un ennemi de plus au tableau. — Actually, we both need each other. Don’t you agree ? La réponse devient une évidence. Comédie arquée par la soif de vérité. Des dominos prêts à s’écrouler ensemble ; le palpitant nécrosé par le poids macabre. Une vie dénaturée qu’elle ravive en empoignant la frontière de son jean. Une étreinte pour le rapprocher ; pour le forcer à lâcher prise. Douleur exquise qu’elle refuse à même cet abdomen infecté par ses bourreaux. Ses phalanges libres qui se faufilent dans sa chevelure et le font courber l’échine. Il n’y a plus qu’une frontière infime entre leurs visages. Elle le nargue ; elle veut se montre forte et victorieuse. Elle veut lui prouver sa force et sa détermination. Peut-être trop. Peut-être pas assez. — Oh and welcome home, love. Un signe vers ce salon. Sarcasme. Mensonge. Rage. Elle ne cédera pas. Elle ne criera pas. Elle ne l’empêchera pas de venir vivre dans son appartement. Elle obtempérera et le brisera de ses phalanges tremblantes s’il le faut. Espoir qui naît sur ses lippes rosées. Ivy l’agaçante. Ivy l’insolente qui s’éprend d’un combat sans doute perdu d’avance.
Il n’y a plus que les pièces d’un puzzle qu’aucun ne forme.
Des corps qui s’épanchent et se perdent. Des myocardes pourris jusqu’à la moelle qui n’ont plus rien à perdre. Sauf le dernier hymne à la vie.
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Leo Costigan

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MessageSujet: Re: make me feel like i'm nothing at all (ivy)   make me feel like i'm nothing at all (ivy) EmptyMar 1 Jan 2019 - 16:51

Jusqu'à ce que la mort nous sépare. Vœux qu'ils n'ont même pas besoin de prononcer. Évidence ancrée dans la chair pourrie de deux cœurs en dérive. Des âmes qui s'accrochent et qui s'aiment le temps d'une scène. Acteurs au jeu de rôle bancal, qui se perdent dans la peau et les mots de leur alter-egos. If I fall, we fall. C'est presque beau, presque romantique, mais voilà longtemps qu'ils ne se soucient plus des sentiments. Ils crachent sur la beauté de l'amour et se foutent délibérément de l'intensité de ce qu'ils ressentent. Justifient tout par la haine car il n'y a que ça de véritable entre eux, pas vrai ? Un doute qu'ils effacent à chaque pas qu'ils prennent vers l'autre. À chaque mot planté plus profondément, comme une lame entre les omoplates. Il pense dominer la situation, Leonard. Contrôle illusoire imposé par sa silhouette devant la sienne. Un mirage qui s'étiole alors qu'elle agite ce téléphone sous son nez. Une photo, la vie figée sur quelques pixels. Des traits connus, chéris, perdus. L'amour d'un frère, se résumant à une image floue et dérobée aux mains de l'ennemi. Une faille traverse son regard et découpe son sourire. La balle transperce ses chairs et ricoche inlassablement entre ses côtes. Une torture qu'il s'impose jusqu'à parvenir à détourner le regard, pour la fixer elle, à nouveau. Se perdre dans le néant de ses yeux et l'infamie qui tisse ses sourires. Elle est fière d'elle. Fière de le détruire, à chaque fois un peu plus.
Les mains qui cherchent, qui trouvent. Contacts imposés qui brûlent le derme et perturbent le myocarde. Ça disjoncte et ça repart. Des courts-circuits qui longent ses neurones et courent jusqu'au bout de ses nerfs. Il est figé, Leo. Happé par ce regard et par ces phalanges conquérantes qui s'imposent sur son corps. Elle domine et il ploie, se laisse mourir sous ses doigts. « Desirable, indeed. » Dernière ligne de défense. Ne la réduire qu'à ça pour ne pas perdre la face. La diminuer à ce que son corps représente, à ce que ses courbes révèlent. Le désir qu'elle fait naître dans son bas-ventre et l'incendie qui lui lèche les reins. Le téléphone tombe et le monde tremble, pourtant, il ne cille pas, Leo. Pris au piège par ses étreintes éphémères et ses prunelles inquisitrices. Les mots font écho dans sa caboche détraquée. Il se laisse aller à la torture, à cette main qui longe sa tête, rapproche sa carcasse de la sienne. Son souffle sur ses lèvres et le grappin attaquant les chairs du palpitant. Il cède et lâche prise. Cède et cueille ses lippes dans un baiser interdit. Un échange définit par une fougue qu'il impose, alors qu'une de ses mains entoure le cou de la reporter. Leur étreinte sur la peau diaphane est presque trop douce, mais elle marque la distance, quand il se recule vivement. « You better get used to this. I'm pretty tactile. » Des mots qu'il lâche au creux de son oreille avant de s'évader pour de bon. Échapper à cette proximité qui le tue lentement mais sûrement, réveillant les pires instincts  dans ses tripes.
Les tremblements sont imperceptibles au bout de ses doigts et pourtant, il les sent. C'est toute son âme qui se fait fébrile, alors que son corps se réveille, lui rappelant des désirs enfouis depuis trop longtemps. Des envies placées au second plan, pour le bien d'une enquête qui l'enterre un peu plus, jour après jour. « Nice apartment, babe. » Il s'impose dans le cadre et laisse glisser sa veste en cuir de ses épaules, pour la lâcher négligemment sur le bord du sofa. Ses pas s'égarent et ses prunelles scrutent les détails. Un univers à elle, qu'il perce par sa présence. Un appartement qui ne sera jamais vraiment chez lui, malgré ses prétentions. « Do you mind if I take a shower ? No, of course you don't. » Il pousse le vice toujours plus loin et retire son haut là, au milieu du salon, dévoilant les marques et l'ancre qui lui ronge la peau. Une autre provocation encore, alors qu'il laisse traîner ses vêtements ici, rejoignant la salle de bain, abandonnant le reste de ses fringues au sol avant de se glisser sous l'eau. Il aimerait pouvoir laver ses pêchés aussi facilement, et le désir qui coule sous son derme. Rien de tout cela n'est réel. Ce n'est qu'une illusion. Violente et délicieuse. Un jeu dans lequel il est en train de se perdre, lentement et qui finira par avoir raison de lui. Jusqu'à ce que la mort nous sépare.
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MessageSujet: Re: make me feel like i'm nothing at all (ivy)   make me feel like i'm nothing at all (ivy) EmptyMer 2 Jan 2019 - 14:03

La pulsion est assassine.
Contact qui claque sur la courbure rosée. Provocation de la stature que Leo impose dans le paysage. Hésitation formée de secondes belliqueuses. L’hésitation au bout des phalanges pour étreindre le tissu. Asphyxie où se libèrent des émotions qu’on ne qualifie pas. Mensonges dont les deux se bercent pour chasser la réalité. Un baiser qu’elle rend pour la victoire finale. Un baiser qu’elle rend pour ne pas faiblir. Un baiser qui devient le premier après des mois d’un coeur mort avant l’heure. Un baiser de cette audace là ; un baiser de cette étreinte passionnée. Ivy, elle pourrait trembler. Elle pourrait l’autoriser à remarquer sa peau qui frissonne ; son abdomen qui cogne. Cicatrice réanimée. Contours brûlants de l’envie d’y sentir ses doigts. Pour panser. Pour calmer. Pensées qui s’éloignent ; comme lui. Rupture brutale. Rupture éhontée.  
La cage thoracique qui se contracte. Le palpitant qui s’emballe. Mais ses yeux qui continuent de puer la tristesse, qui continuent de glaner une froideur écoeurante. La silhouette ancrée sur place. Muscles paralysés parce qu’il crée. Muscles éreintés par les doutes. Il se déshabille Leo. Fantômes des fringues qui terminent au sol. Échine qu’il expose sans regrets. Échine où les yeux de Ivy luttent pour ne pas se perdre. Vestiges à l’encre noire qui se dispersent. Vestiges que ses doigts pourraient capturer. C’est pas le deal, putain.  Une enquête. Une comédie navrante. Comme les sentiments enfouis. Comme les émotions déballées sous le courroux d’un ciel étoilé. Des astres contraires qui rompent à l’unisson. Il cause, Leo. Il provoque. Acidité des mots sur l’insolence de sa bouche. Acidité des mots pour condamner Ivy. Le silence de sa part. Le corps qui ne bouge pas. Le corps qui crève sur place. Il disparaît. Elle s’autorise enfin à respirer. Courroux peignant les traits fins. Courroux imbibants l’ombre de ses courbes. Celles qu’on désire, celles qu’on imagine sous un contact échaudé, celles que la brune ne peut plus supporter. Un corps mal apprivoisé. Un corps en mal de vie qu’elle voudrait sentir trembler, désirer et aimer. Un corps qu’elle voudrait voir réagir à s’en creuser les reins. Alors son esprit, il vrille. Mal être bercé par la haine au creux des prunelles. Elle se fond dans un paysage macabre. Les articles de journaux, les photographies prises à la volée, les lignes noircies où se conte l’impensable vérité. Poing dans le ventre en observant l’appartement. Poing dans le ventre en posant le bout de ses pulpes sur cette bouche en érosion.
Elle provoque en retour. L’eau chaude coupée avec le sourire aux lèvres. Ivy qui apparaît dans l’ombre de la cabine de douche. Elle s’impose. Elle fait que ça, la reporter. Les portes vitrées qui s’ouvrent. Cette dernière qui observe Leo. De haut en bas. De bas en haut. Prunelles qui s’égarent sur cette peau d’ivoire, sur cette carcasse marquée par la vie. Un sourire en coin. Un sourire qu’on rêve de lui arracher, un sourire qu’on rêve de pendre d’une corde serrée à double-tour.  
— What’s the problem ? La voix moqueuse. Les mots qui dansent dans le silence ambiant. Les gouttes d’eau pour devenir une mélodie vaporeuse. La faïence possédée par les mouvements effrontés de la flotte. Elle se rapproche un peu plus. Ivy, elle n’a plus rien à perdre. Elle sait dit que tout est foutu. Constat macabre posé lorsqu’elle s’est réveillée. Il aurait été plus simple de crever, plus simple de lâcher prise. Constante douleur sur les épaules. Constante peine dans les prunelles. Ça pue la tristesse et la rancoeur. Ça pue la rage et les doutes.
Sombre conne qui jongle entre les étoiles. Celles qui ne brillent plus. Celles qui ne servent plus à rien d’autre qu’à éclairer la noirceur du palpitant. — Oh Leo, It seems almost like you're shaking. Elle ricane, Ivy. Elle le provoque. Elle aiguise la haine commune. Elle déploie le désir anonyme de leurs aveux. Les yeux qui s’égarent, les lèvres qui s’humidifient. Température glaciale du contre-courant sur l’échine. Température glaciale de ces coeurs qui ne battent plus qu’à moitié. Elle s’insinue telle un poison, Ivy. Venin qu’elle crache de sa bouche nommée tentation. Sa propre silhouette qui débarque dans la cabine. Son propre corps où les perles glacées se perdent. Contraste qui bouleverse. Contraste qui annihile les croyances. Balance des sentiments, balance des émotions.  — Water is too cold, maybe ?  Duo des enfers. Communion empirique qui finira par en laisser un à terre. Celui qui tombera et se relèvera pas. Celui qui gagnera les portes du pénitencier. Celui qui perdra le dernier combat. Frontière qui s’effrite entre la raison et la folie. Pourtant, le deal, il est ailleurs. L’un qui tombe ; l’autre qui le suit. Une balance sentimentale qu’on efface d’un revers pour laisser la victoire couronner le diable. Les deux qui chutent du trône dans une spirale satirique. Ivy, elle perd pas pieds. Elle reste froide et émotionnellement morte. L’assassin court encore là où la cicatrice marque.  Les lèvres pincées dans une moue alors que sa tête s’incline. — Of course, that’s the problem. Intonation moqueuse et son regard qui se perd sur son abdomen. Et là entre ses cuisses où la chaire pourrait durcir, où la virilité se claque à la froideur des iris. Morsure éhontée de ses canines sur sa lèvre inférieure. Un pas vers lui. Un index qui file sur l’abdomen. Un geste qui ravive les souvenirs. — So disappointed by your little monster. Un regard vers son bas-ventre. L’audace d’y laisser courir sa main avant de se raviser. Le dos calé contre la paroi de douche. Les pointes humides de sa cascade ébène sur ses épaules. Les courbes où le tissu devient une seconde peau. Distance entre les deux corps. Distance entre les âmes. Celles pourries jusqu’à la moelle. Celles rongées par les démons. Celles qui se superposent et valsent dans une union sacrée.
— If you tried to get on my nerves, you failed, babe. Le rire qui s’élève. Le coeur qui s’emballe. Échec tapant une mesure anarchique. Pour lui qui s’impose dans le décor. Pour lui qui précipite les réactions de la reporter. Pour celui qui pourrait compter. Présomption qu’elle chasse d’un mouvement muet des lippes. — Try again.
Les mots qui crèvent dans un souffle embrumé par les questions. Celles qui ravagent. Celles qui sèment la terreur. Elle inspire et se retient d’expirer. Poumons en suspend.
Comme tout le reste.
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MessageSujet: Re: make me feel like i'm nothing at all (ivy)   make me feel like i'm nothing at all (ivy) EmptyMer 9 Jan 2019 - 23:04

L'eau qui tombe en cascade et perle sur son épiderme, sans parvenir à le laver de ses péchés pour autant. Ils demeurent là, figés dans le temps. Immuables. Ancrés à chaque pore, sous le tracé précis des aiguilles. Une encre noire et conquérante. De ses doigts à ses chevilles. Trophées, menaces, regrets. Chaque courbe pliée sous le poids d'une histoire sordide. Ça ne s'effacera jamais. Pas plus que le sang qui borde ses phalanges de carmin. L'ADN de tous ces pourris qu'il a pu fracasser, au nom du clan et d'une violence terrible. La mère dit, les fils exécutent. Elle dessine les plans et ils se mettent à l’œuvre. Reine sans pitié, reine endeuillée. Deirdre et ses yeux bleus qui ne pleurent jamais. Prénom qui lui aussi a trouvé sa place dans la chair de son fils cadet – preuve d'amour qui ressemble pourtant parfois à une marque d'appartenance.
L'encre ne coulera pas sur son derme. Il espère seulement se laver du reste. D'elle et des syllabes indécentes qui se sont apposées sur la ligne de son cou. De l'empreinte de ses lèvres contre sa mâchoire, et des sillons de feu, tracés par ses doigts fins le long de son abdomen. Brûlures au troisième degré qui nécrosent plus que la surface. À son contact, il se sent un peu plus pourri à l'intérieur encore, Leo. Elle est sa piqûre de rappel, avec ses mots dégueulasses et ses prunelles pour refléter le monstre qu'il est. Ses yeux se ferment et il la voit encore, calquée sur ses rétines, un sourire suffisant pour joindre ses lèvres. T'as raison Ivy. Je ne suis qu'un monstre. Mais n'oublie pas que tous les démons étaient des anges, avant de tomber du ciel. Une voûte céleste qui l'a dégagé depuis longtemps, lui. Enfance fracturée par la condamnation d'un père et de trop nombreuses visites en prison. Fin de l'innocence. Début de la déchéance.
Lames de glace qui tombent sur sa carcasse. La stature ne ploie pas. C'est à peine s'il frissonne. Oh si tu savais, Ivy. Voilà des années que je n'ai plus froid. Les morts n'ont pas froid. Des mots qui marquent ses lèvres d'un léger sourire, alors qu'il comprend les machinations de sa colocataire. Il y aurait peut-être pensé lui aussi, si son esprit n'était pas autant orienté sur l'enquête qui lui torture l'esprit depuis des jours. La voix claque dans son dos et il se tourne. Visse son regard dans le sien, noyé de cette insolence commune. Il s'étouffe sur son silence et la regarde approcher. Conquérir, avec ses prunelles inquisitrices et sa démarche féline. La pudeur est un concept lointain. La nudité, une nouvelle forme de provocation. Elle s'en amuse. Commente. Il cille à peine, laissant tout juste un sourire filtrer la preuve qu'il est encore en vie. Les mains s'aventurent et son corps tressaute. Son âme vacille. C'est bref et imperceptible. Une tension qui lui ronge le bas-ventre et qui lui crame les reins. Chaque palabre tombe comme une nouvelle provocation, puis le silence s'étire, jusqu'à ce que les mots ne percent ses propres lippes. « Well, you're failing at turning me on. We're even, I guess. » Un murmure qui file entre les gouttes. Mots paumés contre les lèvres de la reporter. Mensonge éhonté. Mensonge pour ne pas poser les armes à terre. Pas encore.
Ses prunelles qui dévorent pourtant inlassablement sa silhouette. Perles lubriques qui s'égarent sur les reliefs et les creux. L'étoffe qui lui colle à la peau, voile l'essentiel. La frustration tape comme le sang dans ses tempes. Les pensées graveleuses se décomposent en un millier de possibilités dans son esprit. Ses doigts courent finalement sur la taille de la brune. Coulent jusqu'à ses hanches. « I could. » Essayer à nouveau. Tenter de nouvelles cartes, un autre mouvement du fou sur l'échiquier. L'embrasser avec ardeur et martyriser les coutures de ses vêtements. En faire tomber chaque couche, et creuser dans sa poitrine pour atteindre son cœur. Il est bon pour ça, Leo. Ensorceler du bout des lèvres, se délecter de la vulnérabilité et anéantir ceux qui s'approchent de trop près. Il pourrait, dévaler sa jugulaire du bout des lippes. Apposer quelques marques sous sa peau. Se faire animal et obéir aux pulsions primaires qui le tiraillent de l'intérieur. S'embraser contre elle. Un millier de degrés sous les doigts de la brune pour cramer son âme.
Il la dévisage. Se perd dans cette proximité qui l'attire toujours plus. « I'm not gonna play your little games, love. » Sourire carnassier. Regard qui la longe, des pieds à la tête. Regard qui juge. « You're fuckable. But you're way too chatty for me. » Un rire moqueur pour ourler ses lèvres. Il sort finalement de la douche, l'irlandais, éponge sa carcasse avec une serviette, pour disparaître de la salle de bain. Pas un regard par-dessus son épaule. Pas une once de considération pour elle. Sa silhouette qui disparaît plutôt dans la chambre, et sa main qui fouille dans son sac pour en tirer un boxer qu'il enfile bien vite. Il ramène ses cheveux trempés en arrière, lâche son sac par terre – ses quartiers sont déjà établis, quoi qu'elle en pense. Et puis, il s'échoue dans ce lit qui n'est pas le sien. S'invite entre les draps, l'odorat perturbé par un parfum trop délicat et si peu familier - le sien.
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MessageSujet: Re: make me feel like i'm nothing at all (ivy)   make me feel like i'm nothing at all (ivy) EmptyJeu 10 Jan 2019 - 16:12

Les iris vissées vers les siennes. Duel imposé par le regard. Bataille engagée par les âmes souillées de trop de drames. Caboche qui tourne à l’envers. Les idées qui virevoltent à mille à l’heure.
Point de réflexion éhonté pour disséminer le vice. L’appel du corps qui s’éteint dans des silences pesants. L’échine prête à revivre d’un contact de disgrâce. Pas de recul. Pas d’abandon. La fierté comme gage vital là où les myocardes ne battent qu’à moitié.
La tension qui se calque où les gouttes d’eau ruissèlent. Cascade pour dévitaliser la chaire. Quand la proximité suffit à la faire revivre. Les corps à peine séparés. Les corps à peine éloignés. La respiration prête à se saccager ; comme le reste. Palpitant qui se retourne et s’oppresse dans sa poitrine. Une douleur quasi lancinante. Comme celle éprouvée depuis la chute au milieu du hangar. Supplication du bout des lippes pour implorer le répit. Supplication camouflée par les détonations.  
La vue qui devient floue sous l’effusion maculée de la chambre. Le bruit des machines qui revient incendier le creux de son oreille. Les complaintes de sa fiancée, de sa mère. Les prières silencieuses perchées là où les larmes coulent. Des visions pour venir la hanter même des mois après. Des visions pour venir rajouter des éclats de colère sur un dédale rouge sang. Elle crève, Ivy. Elle crève au quotidien. Elle crève de ses choix. Elle crève de ses erreurs. Rythmique infernale pour la conduire aux portes des enfers. Chute insaisissable dont elle ne connait même pas l’issue.
Fatal dessein pour rameuter les démons.
Fatal dessein pour rameuter les bourreaux.
Point d’ancrage qui la retient debout. Point d’ancrage qui anime la rage au creux de ses yeux. Envolée funeste des émotions au profit d’une froideur dégueulasse. Chaleur qui embrument pourtant les alentours. La buée qui devient reine. La buée qui masque les regards. Leo qui s’approche. Leo qui racle la distance comme un fauve en cage. La reporter pour pointer les illusions du bout des doigts. La main prête à le stopper en s’apposant sur l’abdomen. Là où l’eau brûle. Là où l’eau enveloppe l’échine. Les lippes à peine entrouvertes de tout le venin qui voudrait s’écraser. De tout le venin qui pourrait venir ronger sa gueule. Comme il la ronge.
Les mots qui éclosent. Les mots qui ricochent contre la réalité. Un sourire sur les lèvres. Un sourire pour camoufler les doutes, la tortueuse atteinte, là au creux de son ventre. Cicatrice qui s’éveille. Chaire nécrosée qui revient à la vie. Elle le laisse causer, Ivy. Elle lui offre un soubresaut de victoire avant d’apposer la lame finale. Incisive volonté prête à se planter en plein myocarde.
Il devient roi ; quand la reine s’étiole. Il devient roi ; quand la reine espère la fuite. Disgrâce du bout des lèvres quand l’abandon n’est plus qu’un poison dispersé sur sa peau. L’esprit en vrac. Les questions racoleuses de réponses inconnues.
La brune se racle la gorge. Elle quitte la cabine de douche. Le corps trempé. Le corps refroidi de son absence. Elle lâche un soupire. Reflet douloureux dans le miroir. Reflet insoutenable alors qu’elle relève le tissu. Le bout des doigts pour rafraichir la plaie. Le bout des doigts pour semer la discorde. Qu’est ce que tu es train de foutre Ivy ? Tu dois abattre les démons, pas les imaginer se fondre sous ta peau. Les épaules creusées d’un poids lancinant. Un poids de trois lettres qu’elle n’ose même plus murmurer. Pourtant c’est la rage qui gagne. C’est la haine qui conditionne la suite.
Sa silhouette qui se fond dans le salon. Sa main qui attrape le sweat de l’intéressé. Les tissus chutant au sol. Son odeur se calquant sur son derme. Elle ne se prive pas ; gêne envoyée plus loin comme toutes les certitudes. Quelques pas pour la guider dans sa chambre. Prince opalin étendu dans le pieu. Prince aux phalanges heurtées par le crime. Un regard vers lui et elle se fait pas prier, Ivy. Sirène se hissant sur sa silhouette. A califourchon pour emprisonner son bassin. Une main de part et d’autre de son crâne. Contact voulu. Contact dérobé sous des bribes insolentes.
Ses lèvres qui viennent flirter avec les siennes. Insatisfaites pourtant d’un contact réel. Elle sourit en coin. Impertinente qui le pousse dans ses retranchements. Volonté de le voir déguerpir. Volonté de le voir ravaler son attitude. Sa respiration qui taquine, sa respiration qui persiste tout près de sa peau. Le creux de ses cuisses pour onduler et soulever le vice. Paradis doré qui devient ombragé de cendres. — Nice sweat, babe. Le bout de sa langue pour pointer la nuque. Pour marquer la chaire. Carcasse qui se redresse. Carcasse qui domine. Les cuisses dénudées. Peau d’ivoire exposée sous le regard où la confusion pourrait régner, où le désir pourrait éclater. Si seulement leurs raisons ne se dictaient pas qu’au travers du sang.  — You better be more romantic and charming with your girlfriend. Une moue enfantine là où la phalange vient taper ses lèvres. Index qui contourne la bouche. Index qui contourne l’interdit. Elle l’observe. Et pour la première fois depuis trop longtemps, y a une sincérité nauséabonde qui macule ses yeux. Une sincérité qui pourrait étoffer une vérité plus profonde, plus douloureuse. Maux jamais affichés devant lui. Failles jamais exposées de peur de le voir les manier comme des pointes assassines. Flingue prêt à se foutre sous la tempe si ça devait arriver. Sa salive qui se bloque, comme sa respiration durant quelques secondes. Une main accrochée à son buste ; l’autre contre sa nuque. Les mèches encore humides faites d’ébène pour taquiner le paysage.
Putain de brûlure à l’abdomen. Putain de ravage dans son esprit. Elle sent sa respiration rater une allure. Et c’est sûrement la piqure de rappel. La réalité qui se confond avec la chimère. Une dernière attaque, une dernière provocation. Insolentes lèvres qui se rapprochent de trop près, qui frôlent cette fois-ci, feignent une offrande libératrice. — I’m too chatty, right. But, look at you. Too frustrate for me, Leo. Crachat du venin alors qu’elle chute la reine. Silhouette s’infiltrant sur le coté, là encore trop près de la sienne. Un regard lourd de sens. Des odeurs qui se mêlent. Des peaux qui se frôlent. Elle s’impose dans le décor. Elle s’impose sous les couches de derme. Elle s’impose plus qu’il ne le faut. — So, first night together, I’m really blessed.  Ironie qui ourle le contour rosé de sa bouche. Dernière attaque alors qu’elle est là, telle une succube dans le lit.
Telle une sirène prête à faire chuter le dernier pêcheur.
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Leo Costigan

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MessageSujet: Re: make me feel like i'm nothing at all (ivy)   make me feel like i'm nothing at all (ivy) EmptyJeu 10 Jan 2019 - 21:43

Fuite salvatrice. Le froid qui lui mord la peau et les frissons qui tombent au creux de son dos. La glace après la brûlure. Pourtant, l'incendie, il est toujours là, à l'intérieur. Ravage ses tripes et calcine ses reins. Sa bonne volonté qui s'étiole, à chaque seconde où il s'attarde dans la salle de bain. Sa silhouette s'évade finalement. Répit cueilli entre les draps d'un lit déserté. Les draps frais contre le derme, et ce parfum, pour la ramener à lui. Ses lippes charnues, ourlées d'un rose insolent. Son regard pour creuser jusqu'au fond de son âme. Caresser les ratures et déterrer les regrets ; de quoi le soumettre à sa volonté plus tard, sans doute. Les prunelles de l'irlandais s'égarent sur le plafond immaculé. Pâleur entamée par la nuit, couleurs froides qui s'accordent avec ses sentiments, camaïeu de gris pour contraster avec le rouge qui le dévore de l'intérieur. Passion interdite, passion imaginée. Un amour feint qui dérape lentement. Il se prend trop au jeu, Leo. Se prend au piège.
Pas feutrés de l'ombre qui se faufile dans la pièce. Regard qu'il ne détourne pas d'un point invisible, au plafond. Pour l'oublier elle et ses paroles incendiaires. Elle et ses courbes trop féminines. La bile qui remonte à la gorge, quand il se prend à la voir comme une femme, et plus comme un moyen pour parvenir à ses fins. T'en as vu d'autres, Leo. Des gonzesses à poil qui se tortillent sur des podiums, des silhouettes sulfureuses dans son pieu. Nuits éphémères et souvenirs effacés avec le temps. Aucune pour le marquer assez. Aucune pour arriver à la hauteur de Ryn. Et dans tout ce bordel, elle est là ; trois nouvelles lettres pour chambouler son univers. Ivy.
Corps qui se rencontrent. Jeu imposé et il se plie aux volontés de la brune, sans même connaître les règles. Il la dévisage, à la lueur de la lune et des lampadaires crasseux qui rendent la nuit un peu moins angoissante. La tiédeur de ses cuisses contre sa propre chair  et le bas-ventre qui vrille, encore. Il plante ses prunelles dans les siennes et la laisse approcher. Glisse ses mains contre la peau de ses jambes et ses phalanges entament une ascension trop lente vers son bassin, jusqu'à ce pull qu'il reconnaît comme étant le sien. Énième provocation pour le faire sourire. Énième provocation pour le retourner de l'intérieur. Self-control qui s'effrite et ses désirs qui l'asphyxient, peu à peu. Malaise qu'il masque sous un rire sourd. J'te laisserai pas gagner cette manche, Ivy. Promesse faite à lui-même qu'il n'est pourtant pas sûr de pouvoir tenir, à ce rythme. La carcasse qui se réveille sous le bassin de la brune. Les mains qui s'ancrent à ses cuisses – se raccrocher à elle pour pas tomber dans le vide, alors qu'elle le pousse depuis tout à l'heure vers le précipice.
Chaud et froid. Les récepteurs complètements saturés par des sens contradictoires. L'intérieur qui crâme. L'extérieur qui gèle. Les lèvres rosées qui soufflent l'air tiède contre les siennes. Une invitation à plus, à succomber, mordre dans cette pomme que le serpent lui tend depuis le début. Il l'a déjà fait une fois. Il pourrait recommencer. Il a l'impression de claquer entre ses mains, Leo. De plus contrôler grand chose, malgré les airs qu'il se donne. L'air qui se raréfie et les doigts qui se figent sur les hanches de la brune. Envie de fuir, besoin d'elle, pourtant. Il la regarde qui chute. La soupçonne d'avoir entendu son palpitant rater mille battements, ou d'avoir lu les pensées lubriques qui lui traversent l'esprit. Il rabat le drap sur eux, sur son corps un peu trop éveillé. Élans de honte qui coulent dans ses veines. Il était à un rien de lâcher prise, Leo. À un rien de se prosterner devant elle.
« Romantic, uh. » Premiers mots qui percent, alors qu'il retrouve la parole. Pantin qui retrouve un semblant de liberté, même quand la marionnettiste garde les ficelles au bout des doigts. Son corps qui s'allonge sur le côté, finalement. Pour lui faire face. Détailler son visage, avec cette proximité qui n'est plus si dérangeante que ça. Deux monstres qui s'apprivoisent, qui se défient. Toxicos en manque, qui tournent à la douleur et à la dopamine. Il s'approche encore un peu, Leo. Laisse une main courir sur l'angulation de sa taille, sous le sweat. Des gestes doux, qui contredisent toute la violence dont il fait preuve, d'habitude. Son pouce qui caresse la peau diaphane, ses jambes qui se mêlent aux siennes. Les pensées qui déraillent. L'esprit qui le torture. Gestes trop tendres et presque oubliés. Un baiser volé, et son front qu'il appuie contre le sien. « Romantic enough, love ? » Un murmure qui s'écrase contre ses lippes. Appel au secours dissimulé. Peur de céder. Peur de vouloir plus que cette haine qui le ronge.
Corps qui se mouve dans le bruissement des draps, trop lentement. Assez pour la dominer de sa posture. Carcasse qui s'impose au-dessus d'elle, chasse ses genoux pour se caler entre ses jambes. Il s'appuie sur ses avant-bras et se redresse à peine. Fige ses prunelles dans les siennes. « Who do you think I am, Ivy ? » Regard qui crève de sincérité, malgré tout ce qu'il peut prétendre. « I'm not a teenager. I don't do romance. » Les sentiments, il laisse ça aux autres. Il y a goûté une fois et comme Icare, il s'est brûlé les ailes, pour tomber dans une marre d'acide. Palpitant nécrosé, âme décomposée par la rupture. Il glisse une main entre les mèches d'ébène. Dégage son front et ses phalanges parcourent l'ovale de son visage. Tracent les contours, jusqu'à sa mâchoire, à ce menton qu'il capture entre son pouce et son index. « I don't want you to fall in love with me, Rhodes. » Murmures abandonnés contre ses lèvres. Mots qui ne le font même pas sourire, mais qui le prennent à la gorge. Promesse qu'il exige – promesse sans doute évidente, dont elle rigole certainement d'avance. Et puis une dernière fois, ses lippes rencontrent les siennes, avec cette tendresse qu'elle exigeait plutôt.
Baiser qui s'étire sur l'éternité. Baiser qui lui pique les lèvres, alors il finit par s'échapper, Leo. Par fuir. Comme toujours. « Good night, love. » Sourire emprunt de malice et sa carcasse qui s'échoue sur le côté, entre les draps. Désirs enfouis, désirs cachés dans les replis tortueux de son esprit. La nuit l'appelle et la fatigue avec, mais malgré tout, l'insomnie le guette.
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