Soirée Poker entre amis. La petite réunion réservée à Julian, Delia, Andrew et Harry. Ça faisait plus de trente ans qu'ils étaient fourrés ensemble. On se demandait bien comment cette amitié avait pu tenir. Le secret ? L'honnêteté et l'amusement qui règnent entre les quatre amis. Les coups bas n'existaient pas entre ces derniers, chacun savait respecter l'autre, aucun ne dépassait la ligne. Ce soir, la soirée se déroulait chez Harry. Avouons-le, depuis que le quadragénaire fut officiellement divorcé, il était plus simple de faire des soirées à la maison. Non pas que son ex-femme était un frein, mais à un moment donné, cette dernière se retrouvait à faire la police. Il y en avait besoin. Andrew et l'alcool ne faisait pas bon ménage. Il n'était pas le seul. Les quatre se trouvaient dans le même état en fin de soirée. D'autres savaient mieux gérer leur état. Quel faible ce Drew. Chips, cacahuètes, biscuits, tout était prêt. Il n’avait pas oublié l’essentiel, l’alcool. Quelques bouteilles de vin, de vodka et un fond de whisky. C’était tout ce qu’il avait, mais c’était un bon début. Le reste de la troupe allait sûrement en ramener. Ils n’avaient pas le choix. En parlant de ces derniers, le bruit qui résonnait dans la rue n’était pas anodin. Ils étaient là. Et la discrétion ne faisait pas partie de leur vocabulaire. C’était fou, mais ensemble, c’était pire qu’une bande de lycées. C’était bien pour cette raison qu’aucun gosse n’était invité, pour qu’ils puissent en être pour le temps d’une soirée. « Allez les gosses ! Bienvenue chez papa ! » Il essayait d’être cool. Il avait quarante balais, ne jugez pas. Ces amis entraient chez lui en fanfaron, c’était le signe qu’ils allaient passer une bonne soirée. Très bonne, même. « Et pas de vomi ce soir, j’vous rappelle que je suis divorcé, donc Bess n’est plus là pour nettoyer vos merdes. » Cette phrase était surtout adressée à Andrew. Il connaissait son ami et savait ce qu’il pouvait faire sous l’influence de l’alcool. Que la soirée commence.

Bruit de talons aiguilles qui résonnent sur le pavé froid, ta marche rythmée par l'agacement qui t'anime tu te diriges vers le domicile Banks après t'être garée, n'importe comment comme à ton habitude. T'écoperas peut-être d'une amende salée, peut-être pas, tu joues toujours tout à pile ou face. Tu fulmines intérieurement, rageant à voix basse contre ton second qui n'a de cesse de te mener le vie dure depuis quelques années maintenant. Il redouble d'ingéniosité quand il s'agit de te faire sortir de tes gonds, dernière trouvaille en date? Emboutir ta voiture après te l'avoir emprunté, sans permission bien entendu, pour faire une course avec ces idiots d'amis. Résultat te voilà avec un joli cabossage sur ta portière et des réparations en prévision. Saleté de gosse. Heureusement pour lui votre soirée poker a retardé sa punition, momentanément. Tournant au coin de la rue t'aperçois Andy quelques mètres devant toi, ta mauvaise humeur presque aussitôt dissipée par la simple vue de sa silhouette tes lèvres s'étirent en un rictus espiègle et tu le rejoins d'un pas rapide. T'élançant jusqu'à lui tu te hisses sur son dos d'un bond agile tandis que tu déposes furtivement un baiser sur sa tempe « Mon démon de fils a fracassé ma bagnole, tu veux bien être mon nouveau chauffeur? » souffles-tu à son oreille quittant ensuite ton perchoir pour retrouver la terre ferme, un rien t'amuse, une vraie gamine. Le reste de la soirée ne risque pas d'être sous le signe de la maturité, la boisson coulant toujours à flot n'aide pas beaucoup non plus à garder les idées claires. Vous retrouvez Julian sur le porche d'Harry, prêt à sonner « Un jour faudra que tu m'expliques comment tu fais pour toujours arriver avant nous.. T'habites dans son abri de jardin avoue ! » c'est un fait ton frère a toujours été Mr. ponctualité, ayant une horloge dans la tête, tout le contraire de toi. Il est l'ordre et la prévoyance quand tu n'es qu’improvisation et chaos. La porte s'ouvre avant même qu'un de vous n'ait toqué, le maître de maison vous accueille d'une voix enjouée, ne manquant pas d'adresser au passage une pique déguisée en compliment à son ex-femme. Faut avouer qu'elle savait tenir son intérieur Bess, à la fois cuisinière hors-pair, super-maman et femme de ménage, Harry avait été bien bête de la laisser filer. Chose que tu n'avais pas omis de lui souligner lorsqu'il vous avait annoncé son divorce. « Par contre, t'as toujours ce cinglé de chat. Si tu veux mon avis t'as vraiment perdu au change. » tu constates fixant la boule de poils hirsutes étalée sur le tapis du salon, t'as toujours trouvé qu'il ressemblait plus à un balais à brosse qu'à un animal domestique. Inimitié partagée puisque Mystic ne te porte pas non plus dans son coeur, ayant tendance à feuler à ta vue et partir en courant si jamais tu t'approches de trop près. Un sale caractère. Comme son maître. « Je vais mettre ça au frais ! » dis-tu en désignant le pack de bières que tu as sous le bras, t'en profites pour inspecter les lieux l'air de rien, vérifiant que Kenny est bien de sortie ce soir.

Une soirée qui s'inscrit comme une habitude qui aurait la vie dure. Le genre de soirée qui a commencée il y a plus d'une vingtaine d'années et qui n'a pas pris une ride contrairement à vous. Quelle belle ritournelle à se prendre en pleine face. Vous vieillissez et les heures entre potes ne rajeunis aucunement votre mentalité. C'est vrai, on note clairement cette divergence chez toi. Tu es un aparté sur leur pièce de théâtre, celui qui change de peau pour redevenir ce jeune sans maitrise, qui aspire juste à recouvrer l'insouciance perdue. Un vrai môme, celui que l'on ne voit plus réellement au quotidien – aujourd'hui. C'était cela l'idée principale lors de ces réunions entre amis : laisser derrière toi le quotidien et profiter de l'élan d'une période qui reprend ses droits en leur compagnie. D'autant plus que les reproches de la frangine fusaient par ton manque de temps. Tu n'en disais jamais plus, l'ainée ayant raison par conséquent. Ce soir, c'était Harry qui régalait les estomac et la soif avec. Tu laisses ton véhicule – après avoir déposé ta fille chez une amie que tu soupçonnais peu louable – devant la maison puis en descend la main gauche chargé d'un pack de bouteilles de panachés. Non pas que tu ne comptais pas boire – a dire vrai tu ne buvais qu'en de rare occasion – mais  là était une exception. Pour le coup tu tenais à rentrer en un seul morceau à la fin de la nuit d'autant plus que le samedi à venir tu opérais. Encore le boulot qui revient à la charge mon grand ! Et oui, on ne te referait pas, que veux-tu ?  Tu secoues la tête d'un mouvement négatif comme pour faire le tri dans tes pensées. Tu te diriges vers l'entrée de la demeure des Banks frappant à la porte. Bien évidemment, sans attendre la voix d'Harry s'élève sans la moindre retenu. On reconnaissait bien l'homme ours – comme le surnommait ta fille. Une voix coutumière tonne : bien sur la voix de Delia. Tu tournes la tête pour la voir sauter sur le dos d'Andrew qui la devancer de peu. Tu n'es pas étonné d'être le premier arrivé. La ponctualité étant sans le moindre doute le prolongement de ta minutie. Un énième défaut à inscrire sur la liste de ta personnalité. Faites la queue si vous désirez écrire quelque chose surtout ! « Un jour faudra que tu m'expliques comment tu fais pour toujours arriver avant nous.. T'habites dans son abri de jardin avoue ! ». Tu consdères ta frangine d'une grimace crispée avant de répondre par la négatif. « Je préférais éviter l'abri de jardin, le panier du chat serait bien mieux. Dis-moi, tu fais rallye avec ta voiture ou quoi ? ». Elle était dans un sale état et qui en était à l'origine Terri ? Tu fronces les sourcils interrogateur alors que la porte s'ouvre sur votre hôte pour la soirée. « Et pas de vomi ce soir, j’vous rappelle que je suis divorcé, donc Bess n’est plus là pour nettoyer vos merdes. ». Une réplique faites indirectement à Andrew qui peinait à tenir l'alcool et ce même aujourd'hui. Un rire moqueur s'échappe de ta bouche alors que tu déposes le pack de boisson sur la table basse. Tu jettes une œillade brève au troisième mousquetaire qui sait qu'on parle de lui. « Je pense pas que ce genre de cochonneries puisse lui manquer. ». Non, toi cela ne te manquerait pas du tout. En fait t'étais bien trop maniaque chez toi. Encore un lourd défaut, suivant ! T'en profites pour saluer correctement tes comparses de toujours alors que Delia s'éloigne dans la cuisine tout en criant quelques paroles. « Je plains ce pauvre chat … ». Dis-tu tout en te laissant tomber dans un des canapés du salon. Après tout tu savais que ce soit disant chat était important pour l'ex-femme de ton ami.

La soirée poker du jeudi soir. Celle qui se faisait attendre le long de la semaine. Un rituel instauré il y avait de ça au moins vingt ans, Andrew n'en avait jamais loupé une seule. Premièrement, parce que celui qui osait ne pas venir à ce moment sacré se retrouvait à payer les consommations de la fois d'après, mais aussi et surtout, parce que c'était l'occasion d'oublier tout le reste le temps de quelques heures. Ils redevenaient ces adolescents un peu paumés mais soudés, ils oubliaient leurs vies d'adultes qui leur foutaient les boules. Surtout ces derniers temps à vrai dire. Se bourrer la gueule était un des rares échappatoires pour Andrew histoire d'oublier sa vie un peu bordélique et misérable. L'autre façon d'éviter tout ça était de croiser le regard de Becca. Delia qui lui sautait sur le dos le sortait de ses pensées. Le baiser qu'elle déposait sur sa tempe lui arrachait un sourire. Les pensées négatives qui avaient pu envahir son esprit quelques secondes auparavant s'étaient envolées au moment même où il avait aperçu le sourire radieux de la jeune femme. Elle avait ce don, Delia. Sa seule présence illuminait l'endroit où elle se trouvait. Il l'aimait pour ça, Drew. Un léger rire impossible à retenir traversait ses lèvres lorsqu'elle mentionnait sa voiture. Elle libérait son dos et il s'empressait de déposer un baiser sur sa joue.  « Tu n'as même pas besoin de poser la question. » Il tournait la tête vers le véhicule en question avant de grimaçait, mi-amusé mi-désolé. « Sale gosse. » C'était dans ces moments-là qu'il était heureux d'être le seul de la bande à ne pas avoir d'enfants. Lorsqu'il écoutait les récits de Julian et Delia, les petites onces d'envie d'avoir une progéniture repartaient aussi vite qu'elles étaient arrivées. Certes il n'avait pas besoin d'enfant pour détruire sa voiture, mais tout de même, voir ses amis se tiraient les cheveux à gérer leur descendance le confortait dans ses choix. Quelques pas plus tard, ils retrouvaient Julian sur le pas de la porte. Toujours à l'heure, rien à se reprocher, propre sur lui, comme toujours. Bien différent d'Andrew. Une accolade échangée avec le concerné avant que la voix d'Harry ne se fasse entendre. Tout le monde entrait, saluait Harry et le sujet se centrait sur le chat étalé sur le tapis au milieu de la pièce. La remarque sur le vomi lui faisait lever son majeur en direction du reste de la bande alors qu'il posait la bouteille qu'il avait ramenée sur la table. C'était sa façon de leur qu'il les aimait. Il ne pouvait rien répondre à cela, il était celui qui tenait le moins l'alcool dans cette pièce et surtout celui qui finissait toujours dans un sale état. Bien souvent, ils en profitaient les salauds. L'air très sérieux, il pointait le canapé sur lequel Julian venait se laisser tomber. « Je préviens tout de suite, je réserve le canapé ce soir, je ne prévois pas de rentrer chez moi. » ou alors à quatre pattes. Il n'avait pas prévu d'aller doucement sur la boisson, ce soir. A ses risques et périls. Il quittait sa veste qu'il jetait un peu plus loin sur une des chaises. « Et au fait, Harry, c'est comment cette vie de divorcé ? Juste par curiosité. » C'était sûrement ce qui lui pendait au nez alors autant commencer à se préparer tout de suite. Ouvrant les placards comme s'il était chez lui -il connaissait le chemin par cœur à force-, il en sortait quatre verres qu'il déposait sur la table. Après les avoir rempli, il se redressait rapidement et tapait dans ses mains. « Bon, il est où ce jeu de poker ? Et cette fois, on garde nos vêtements, s'il vous plait. » Il préférait le préciser tant qu'il était sobre, parce que lorsque l'alcool coulait dans ses veines, il était vulnérable et prêt à tout, et ils le savaient très bien. Et à ces jeux débiles, il était toujours celui qui se faisait piner.

Cette soirée Poker n'allait pas bien finir. Enfin, dans le sens où cette bande d'amis ne finira pas dans le même état qu'au commencement de la soirée. Cette soirée était un moyen pour ces derniers de s'évader de leurs vies respectives. De ne plus être père, mère, mari, femme, mais simplement d'être eux-mêmes. Sans aucun jugement ou responsabilités. Oui, ils avaient envie de déguerpir de leurs vies pour un soir, à se demander pourquoi certains avaient fait des gosses. Le problème était le fait que ces gamins grandissaient, tous. Plus ça devenait grand, plus ça apporterait des problèmes et par conséquent, plus les fondateurs avaient envie de se retrouver pour cette soirée, qui pour la énième fois se passait chez Harry. Il aimait organiser les soirées car, il ne bougeait pas d'un iota. Bess était la maîtresse des cérémonies, malgré le fait de ne pas y être conviée. Elle savait que cette soirée n'était réservée que pour quatre personnes. Elle acceptait les règles. La présentation des lieux allait être cheap comparé aux dernières. Harry avait tout préparé. Et ses amis savaient qu'il ne faisait que le minimum. Harry ne se fatiguerait jamais. Les voilà à l'intérieur de la maison. Il avait fallu seulement quelques secondes pour écouter la voix de Delia critiquer le chat. Elle avait toujours son mot à dire. Harry s'était retrouvé dans des tonnes de situations embarrassantes à cause de sa bouche qui ne la fermait jamais. « Ce chat est mon ami. Il sera là quand je serai seul. » Harry et Mystic entretenait une relation bien compliquée. Il ne l'aimait pas beaucoup, mais était un membre à part entière de la famille Banks. « Car on sait, que vous allez tous crever avant moi. » Lâchait-il naturellement tout en rejoignant le chat afin d'en profiter pour le caresser. C'était Jeudi, il était de bonne humeur. La preuve, il envoyait des petits pics à son ex-femme. Julian l'avait relevé. Un sourcil levé, on pouvait remarquer la surprise chez Harry. Ce n'était pas la réponse qui le surprenait, mais bien son ami. Ce n'était pas dans ses habitudes, enfin, d'être à l'encontre de Harry, car c'était bien ainsi qu'il l'avait pris. Analyser, du moins. C'était son côté psychologue qui ressortait. « Non, c'est clair que ce n'est pas ce genre de cochonneries qui manque à Bess. Si tu vois ce que je veux dire. » Oh oui, il voyait ce que Harry insinuait. Son petit clin d'œil pouvait le mettre sur le chemin. Il fut excité le temps de plusieurs secondes, longues secondes. Penser à ces ébats avec son ex-femme lui faisait toujours réveiller sa baguette. Bess était fan de la saga Harry Potter, il eût l'habitude de surnommer son engin ainsi. C'était le centre de la conversation. Enfin, non l'engin de Harry, mais bel et bien, Bess, par conséquent son divorce. Comment était la vie de divorcé, voilà la question posée par Andrew. Une opportunité pour Harry de lâcher un soupir. C'était une question qu'il tentait d'éviter à chaque fois. « Pas trop dur, tu sais, j'ai repris la masturbation, tu savais que c'était comme le vélo ? » Ça ne s'oubliait pas. De l'humour. Toujours pour cacher ce qu'il ressentait réellement. Ses amis le savaient et généralement, ils n'en demandaient pas plus. Il avait des amis en or. Le vrai but de la soirée était le Poker. Andrew n'avait pas manqué l'occasion de le rappeler. Ce qui extrayait un rire à Harry. Il connaissait bien Drew et savait pertinemment comment ce dernier allait finir. Sur le canapé, encore. Et certainement pas avec la totalité de ses vêtements. Ils jouaient souvent au Strip Poker. Avec une petite modification, car seul une personne se retrouvait sans rien. Devinez. « Ça suffit Naked Man, je vais chercher la mallette. Prenez une bière, installez-vous. » La mallette n'était pas bien loin. Il n'avait même pas besoin de quitter la pièce.

Il répond à ta réflexion par une autre, ce qui est systématique avec ton frère et tu lèves instinctivement les yeux au ciel lorsqu'il te rappelle l'état lamentable de ton véhicule « Oeuvre de ton neveu.. il me la redécoré à sa façon. Autant te dire que c'est moyennement à mon goût. » lui réponds-tu d'un ton affligé, parfois tu te dis qu'Andrew a vraiment été le plus sage de vous quatre, s'abstenant de procréer et s'offrant ainsi sept jours sur sept de tranquillité. Ses problèmes de couple bien réels tu les échangerais pourtant volontiers contre toutes les complications que t'apporte ta progéniture. Les plus naïfs se figurent qu'une fois adultes et autonomes ils se gèrent seuls et ne sont plus source de tourments. Bullshits. Avoir des enfants, c'est une responsabilité à vie, un engagement éternel, il n'y'a pas de retour à l'expéditeur. « T'as raison, l'aigreur ça conserve ! » un rire moqueur s'échappe de tes lèvres tandis que tu te diriges vers la cuisine, prenant grand soin d'éviter l'affreuse boule de poids qui de toute façon préfère se frotter contre la jambe de son maître comme à un arbre à chat. Sale bête. Tu lui lances un regard mauvais et t'éclipses dans le couloir, leurs propos comme bruit de fond tu vérifies que le domicile n'accueille pas d'autres âmes et reviens vers eux une bouteille de blanc sous le bras. T'interromps Harry et ses blagues douteuses sur la vie de divorcé « Charmant ! Et puis si je me souviens bien le vélo ça a jamais été trop ton truc. T'as aucun équilibre. » tu préfères toutefois éviter d'insister connaissant assez bien votre ami pour savoir que sous l'humour gras et le sourire piquant se cache un vrai malaise face à ce nouveau quotidien qui est maintenant le sien. Quinze ans de vie de commune balayé en quelques mois, il a beau être l'auteur de ce fiasco perdre Bess fut un coup dur. Et pas uniquement pour ses talents de parfaite ménagère. « Elle est devenue quoi la patiente que tu t'envoyais ? » t'en viens à perdre le fil entre l'opératrice d'Andy et la maîtresse d'Harry, des secrets passés sous silence lorsque vous êtes en dehors de votre cercle privé. « C'est pas de notre faute si tu paries jusqu'à ta chemise ! » il a beau vouloir prendre toutes les précautions vous savez tous les quatre comment la soirée risque de se terminer et qui s'improvisera victime de vos plans foireux, Andy rapidement pompette puis carrément bourrée finira sans fric, sans fringues et surement aussi.. sans cheveux. Parfois il tente de lutter mais son incapacité à tenir l'alcool a toujours raison de lui, à votre grande satisfaction. Certains s'offusqueraient de vos pièges espiègles mais entre vous il n'y a jamais de mauvaises intentions, pas plus que de vérités qui ne sont pas bonnes à dire. Du moins, jusqu'à aujourd'hui. « Par contre épargnes-nous la danse qui va avec cette fois...» tu ne nies pas que le souvenir en vidéo est toujours revigorant à visionner mais une fois lancé Andy enchaîne les actions plus gênantes les unes que les autres. Sans oublier qu'il n'en a bien sûr aucun souvenir le lendemain. Contrairement à vous. « Je mets vos méninges à contribution..» commences-tu en débouchant la bouteille « Trouvez-moi une punition qui fera passer l'envie à Terri d'emboutir ma voiture. » tu t'empares de quatre verres à vin dans le vaisselier avant de verser le liquide ambré dans chacun « J'ai bien pensé à l'enfermer dans la cave et laisser la faim faire sa besogne mais c'est un peu radical. » tu plaisantes, à moitié, parce que ton second te donne bien du fil à retordre et que tu te retrouves parfois à cours d'options. Tu viens t'échouer sur une des chaises en face de la table de jeu et attends qu'Harry y dépose la mallette, « au fait Andy, c'est quand qu'on a la suite de ton soap téléphonique ? » lui demandes-tu en portant ton verre à tes lèvres, chaque jeudi vous avez droit à l'épisode suivant de ses petites péripéties avec la mystérieuse femme à l'autre bout du fil. Coups de téléphone de plus en plus courants qui finiront par dévier, t'en es persuadée, vers une relation beaucoup plus sinueuse.  

Les trois mousquetaires, une œuvre de Dumas qui s'est inscrit dans la littérature française. Un classique. Un grand classique que tu lisais encore à Charlotte lorsqu'elle était une fillette qui rêvait de choses simples et impossible à la fois. Ce dernier terme aujourd'hui est bien ce qui rythme son caractère dans son ensemble. Ah les gamins ! Vous aussi vous aviez été des mômes ayant réalisés les pires quatre cent coups de l'histoire. Parfois même sans aucune moralité, une promesse que l'on en tire mais qui ne prendra son propre sens que bien des années plus tard. Alors oui, il y a eu les quatre mousquetaires et c'est sans doute ce que vous représentiez tous les quatre. Des adultes qui se laissent aller à la bonne simplicité d'une amitié qui dure depuis belle lurette et qui a subsisté jusqu'à la saison nouvelle, merci Jean de la Fontaine. A cette pensée, tu secoues la tête complètement moqueur à ton propre égard. Le ridicule ne tue pas ! Bien joué car Andrew répondait plutôt bien à cette expression si connue. Ton meilleur ami était sans doute celui qui tenait le moins l'alcool et les souvenirs ainsi que les anecdotes étaient bien présentent pour soutenir une thèse amusante. Lorsque Delia explique l'état de sa voiture et le responsable, tu n'es pas réellement surpris mais le prénom de ton filleul te laisse songeur. Ces derniers temps le jeune homme avait l'esprit ailleurs, un comportement rebelle qui a tendance à te rappeler celui que tu as pu être par le passé. Ce traitre passé qui a laisser des griefs. L'heure n'était pas à une discussion sérieuse, tu l'aurais plus tard avec ta sœur ainée. Non en cette heure vous étiez là pour passer du bon temps. Au diable le sérieux et le contrôle, laisse toi aller ! C'est donc sur cette pensée décontractée que tu t'installes sur l'un des canapés du salon. A l'aise Blaise ! Le sujet de Bess toujours sur la table, tu te contentes de boire ta première bière. Evitons l'appellation de Bess. Ta mémoire était déjà loin il y a quelques années et tu tenais à ce qu'elle le reste. Tu tenais pas spécialement à t'éterniser sur l'ex-femme de l'un de tes meilleurs. Non, merci tu passais ton tour … Ton rire s'élève lorsque le cas d'Andrew revient sur le tapis. Il avait l'art et la manière de se donner en spectacle et c'était cela sans doute qui vous avez rapprochez à l'époque. Le chic du registre humoristique, Decker avait la palme. « Les chauds lapins sont de retour ! Suis-je le seul marié à mes dossiers ? Sérieusement, l'un de vous deux doit se porter volontaire les gars. Allez dis moi oui ! Andy ! ». Encore cette vieille chanson de Rita Mitsouko dont les paroles ont été la première source de moquerie envers ton ami. Tu t'en servais souvent, quitte à en être démodé. Tu ricanes tout en portant une énième fois la bouteille à tes lèvres pour en boire une gorgée. Delia a toujours eu la conversation facile, elle faisait partie de ceux qui communiquaient avec beaucoup d'aisance. Une aisance que tu ne possédais qu'auprès de tes proches ou encore dans le domaine professionnel. Le reste pouvait tout bonnement demeurait au placard. Tu savais qu'elle plaisantait au sujet de Terri mais une partie restait néanmoins véridique. Courageuse et forte personnalité, elle s'en sortait plutôt bien avec les cinq gamins. Tu lui tirais ton chapeau, surtout que toi avec une seule adolescente tu perdais patience … Charlotte était impossible en ce moment ! Presque à en grincer des dents. Tu parvenais plus à dialoguer avec ton filleul plutôt qu'avec ta propre fille. « Envoie-le à la maison cette semaine, j'ai un congé je vais pouvoir lui consacré davantage de temps. En échange, tu prends  Charlie en otage ! ». Ton timbre est sérieux mais une teinte d'ironie surplomb l'ensemble de ta tirade. Tu adorais ta fille quand bien même elle se voulait capricieuse et exigeante mais cela cachait tout autre chose, à l'image de son cousin d'ailleurs. Si tu n'étais pas utile pour Charlie, un mauvais père selon elle, au moins tu pouvais être utile pour Terri. Delia fait un excellent rebond en pouvant une question sur l'une des amourettes secrète du pauvre Andy qui encore une fois est le centre de l'attention. « Harry, dépêche toi de revenir mon gars ! Tu vas rater le remake des feux de l'amour ! ». Le pire c'est que votre collectivité ressemblait beaucoup plus à notre belle famille couplé de la trame dramatique d'amour, gloire et beauté !