- cassandra adamson -
since you're not glad to see me

- âge et lieu de naissance: Trente trois ans. Et la galanterie ? Née à Londres. Maman voulait absolument accoucher à St Mary, comme toutes les autres. - origines et nationalité: élevée à Brighton. Anglaise, bien entendu. - statut familial: des parents, un frère siamois jumeau, un autre frère, une sœur. Une fratrie bien classique. - statut civil: fiancée, parait-il. Ce n'est pas vraiment ce qu'elle avait imaginé. - occupation: head of HR & payroll dans la société familiale. les mauvaises langues disent que papa l'a installé ici. Peu se rappelle qu'elle a commencé sa carrière ailleurs avant d'être embauchée ici. Mais elle aurait sûrement pu être embauchée à un échelon inférieur. Toutefois, elle a toutes les compétences nécessaires pour un autre poste. Parce qu'elle est surtout l'héritière de l'empire de papa. Oui, même si son frère est techniquement plus gradé qu'elle dans la société. C'est elle l'aînée. Et c'est surtout la meilleure dans la gestion des affaires. Ses diplômes parlent pour elle. - cinq choses favorites: les chocolats chauds attrapés à la volée sur le chemin du bureau, classer ses dossiers par couleur, les longues balades les pieds dans le sable (seule, de préférence), flâner au rayon puériculture, la musique pop. - saison préférée: l'automne, les feuilles qui changent de couleurs, l'époque des chocolats chauds et le retour du travail. - traits de caractères: jalouse, raisonnable, organisée, lunatique, méthodique, impatiente, rancunière, possessive, angoissée, secrète.  - groupe: hellebore - avatar: caterina scorsone

Une catastrophe. Mécanisme de défense typiquement humain. A la seconde même où le cerveau a reçu ce signal, il déclenche le processus catastrophe. Le sang afflue vers les muscles, les poumons, le cœur, le cerveau. Vers les organes qui en ont besoin. Les muscles pour que vous puissiez fuir ou organiser une défense spontanée : protéger votre tête, vos yeux ou repousser quelque chose qui vous tomberait dessus. Les poumons, pour vous permettre de respirer, de continuer à irriguer le sang. Le cœur, parce que sans battement, vous tomberiez au sol. Et le cerveau. Au cerveau d’abord. Parce que le cerveau décide pour tout le reste du corps : il vous dit de fuir, de faire face, de crier, de vous cacher. Le processus catastrophe est là pour nous sauver du traumatisme. C’est le choc. Et c’est cette réponse qui peut nous sauver, quel que soit la catastrophe qui arrive. Etrangement, c’est tout ce à quoi j’arrive à penser. Je l’écoute, alors qu’il m’explique qu’il veut être dans la vie de ce bébé. Je m’étonne même d’avoir réussi à poser une question. Ces mots font sens, ce qu’il m’explique me semble logique. J’essaye de me concentrer sur sa voie alors que mes doigts fourmillent. Je ne me sens pas bien. J’encaisse, tant bien que mal, la nouvelle. Il a mis son ex-petite amie enceinte. Elle garde le bébé. Et il veut faire partie de sa vie. Sur l’instant, c’est clair comme de l’eau de roche. C’est presque beau. Si les questions fusent dans mon esprit, elles restent en arrière-plan, se contentent de prendre un ticket et d’attendre gentiment leur tour. L’une d’elle me brûle les lèvres. « Et moi ? » Mais elle ne passe pas la barrière. Ses explications paraissent cohérentes, il a visiblement bien réfléchi à la question. Une chose me tourmente toutefois. Je m’agace de ne trouver les mots. Il le voit. Il attend la question. Peut-être la devine-t-elle. Alors il la devance. Non. C’est presque trop franc comme réponse. « Tu es sur ? Peut-être faudrait-il y réfléchir… encore un peu ? » Il insiste. La situation n’a pas changé. Il veut aller au bout de ce mariage. Il s’interroge sur ma situation, sur ce que j’en pense. Voit-il dans mes yeux que tout est flou à cet instant ? Je suis incapable de lui répondre, vraiment. Dans l’idée, je suis d’accord. C’est ce que je souhaite également. Mais j’y réfléchirais. Nous en rediscuterons. C’est sans doute mieux ainsi. Je suis sous le choc.

(…)

Et puis le choc se dissipe, à l’instant où l’on arrive à accepter que l’on a subi ce traumatisme de plein fouet. C’est à cet instant qu’on devient vulnérable. C’est effrayant. Et là où un instant avant on se sentait protéger, on perd pieds, l’équilibre disparaît. Les larmes font leur apparition, quelque chose nous dévore de l’intérieur. Le choc est passé. Les flemmes se propage dans ma poitrine, mon estomac se serre, mes mains tremblent. Il y a un bourdonnement dans mes oreilles, je ne contrôle plus rien. Je me retrouve seule, au milieu du salon. Je voudrais hurler mais rien ne sors de ma bouche. Trahie. J’avais tant espéré que cela pourrait fonctionner, d’une façon ou d’une autre. Que lui et moi trouverions un tempo sur lequel danser, que nous pourrions nous accorder l’un à l’autre et que notre mariage ne serait pas miséreux. J’avais accepté la situation initiale parce que nous pouvions fonctionner. Tout espoir était réduit à néant. La douleur aurait été moindre si quelqu’un avait réduit mon cœur en miette à coup de masse ou qu’on avait fait brûler mon corps par les flammes. Si la partie raisonnable de mon cerveau avait pu parler, elle m’aurait rappelé qu’il valait mieux le découvrir maintenant, que nous n’étions que fiancés et que tout pouvait encore être défait. Mais mon cœur lui avait l’impression d’avoir été brisé, de façon insidieuse. Qu’il avait implanté en moi une fissure et qu’il avait su appuyer à l’endroit exact pour propager les dégâts. Puis m’avait laissé seule, en miette. Ce qui aurait sûrement été le mieux. Pourtant nous avions convenu que ce mariage devait se faire. Pourquoi ? Etais-ce une façon de me préserver ? J’étais humiliée. Devenir la belle-mère du fils de mon fiancé n’avait jamais été dans mes plans. J’avais rêvé d’enfants à moi, d’une famille peut être imparfaite mais à la hauteur de mes espérances. D’une vie de famille, d’un mari et puis d’un père. Mais là, au milieu du salon, je regardais ces espoirs partir en fumée, dispersée au vent d’une autre femme. Le deuil d’un futur dans lequel j’aurais pu être heureuse.

- pseudo/prénom: Juliette aka impossible. - âge et pays: 24 ans, France métropolitaine - type de personnage: pré-lien- votre avis sur le forum: je louche dessus depuis un peu de temps, pour être franche. - où avez-vous connu le forum: forumactif je crois - souhaitez-vous être parrainé ? : oui. - autre: attention saskia, j'arrive !