- alan neel montrose -
not good enough

- âge et lieu de naissance: quarante et un ans, chicago. - origines et nationalité: américain, sa mère est anglaise. - statut familial: père décédé et mère toujours en vie, vivant toujours à chicago. deux sœurs cadettes, des beaux frères, et un certain nombre de neveux et nièces.. - statut civil: marié aux dernières nouvelles, n'a pas vu sa "femme" depuis quelques années. en couple avec une jeune femme tout ce qu'il y a de plus équilibrée qui ignore complètement l'existence de sa femme... - occupation: garde du corps indépendant. - cinq choses favorites: rester chez lui, bricoler, faire toutes les choses du quotidien tout simplement ; voyager, découvrir de nouveau endroit mais toujours des lieux pommés où il n'y a personne ; chanter sous la douche et oui c'est cliché mais c'est tellement relaxant ; les fêtes foraines, pour les attractions à sensations forte ; rendre service, il a beau être très solitaire, c'est le genre à porter les courses des vieilles dames au supermarché ou bricoler l'évier de la voisine. - saison préférée: hiver. - traits de caractères: solitaire, indépendant, rancunier, obstiné, serviable, caractériel, manuel, honnête. - groupe: écrire votre réponse ici. - avatar: bradley cooper.

Je sentais le regard inquisiteur de ma mère alors que nous étions tous assis autour de la table du salon. Cela se passait toujours ainsi chez nous, quelque chose qu'elle avait instauré avant même ma naissance avec mon père. Toute décision, tout changement, toute envie devait être discutée au sein du cercle familial. Si en période d'adolescence cela m'avait réellement tapé sur le système, aujourd'hui je savais qu'il s'agissait de mon dernier "conseil de famille" même si j'étais conscient du fait que ce serait sans doute le plus difficile. Agathe, ma plus jeune sœur était là sans être là, les yeux rivés sur la télé allumée dans le salon, elle ne nous prêtait pas la moindre attention, quand à Gabrielle, elle s’époumonait contre ma mère, arguant que sa nouvelle lubie de tatouage tribale était totalement réfléchie. Elle tenait le même discours la semaine passée pour son piercing dans le nez... quoi qu'il en soit, cela faisait quelques mois voir des années que le conseil de famille n'avait pas abordé de vrai sujet.. et j'allais leur rappeler de la pire des façons pour ma mère en tout cas. Mon père lui était en bout de table, complètement silencieux et impassible, il se fichait pas mal des idées stupides de Gaby, et je pense qu'il aurait préféré se mettre devant le match. Mon père est un ancien flic, cloué dans une routine qui l'ennuie depuis une balle perdu qui lui a valu de ne pas pouvoir utiliser sa jambe comme il le voudrait, et depuis il se renferme, ne parlant quasiment plus. "Gaby, ferme là, on s'en fou de ton tatouage." dis-je en voyant ma mère hausser les sourcils en réprobation. "Je dois vous parler de quelque chose, et je sais d'ores et déjà que ça ne vous plaira pas, mais sachez que c'est fait, il n'y aura aucun retour en arrière." Je reprenais mon souffle, et me rendis compte que mon père me fixait. "Je me suis engagé dans l'armée, je pars demain matin." Les éclats de voix furent quasiment immédiat, Agathe avait reporté son attention sur moi, elle avait le visage de quelqu'un qui venait de se prendre une grande claque, ma mère était déjà en train de pleurer et Gaby hurlait que j'étais inconscient, etc. Mon père était extrêmement silencieux, et il se leva, attrapant sa béquille. "Bonne chance fils." Il quitta la pièce, laissant un silence pesant et moi qui ne savait pas exactement ce que ces mots voulaient dire, était-ce une façon de m'approuver, ou bien un simple au revoir, comme si j'avais décidé de les quitter à tout jamais. Je ne le saurais sans doute jamais.

Je n'avais pris aucune de mes permissions pour retourner à Chicago. J'avais passé quelques appels à ma famille depuis mon départ il y a six ans, seulement... et bien l'accueil qui m'a été fait à ces occasions était médiocre. On me faisait des reproches grosso modo, surtout Gaby et ma mère, Agathe semblait toujours désolée de leur comportement mais ne disait pas un mot pour autant. Quand à mon père, et bien... il était présent lors de mon premier appel, je le sus par ma mère mais il ne prononça pas un mot, et lors de mon dernier, il m'a simplement demandé pourquoi je n'étais pas là à Thanksgiving. Autant dire que je n'avais pas de réponse toute faite, je n'étais simplement pas prêt à rentrer. Mon départ s'était plutôt mal passé et depuis les seuls correspondances également. Cela ne donne pas vraiment envie de revenir au pays voir une famille qui vous déteste pour ce que vous êtes, pour les choix que vous avez fait. A vingt quatre ans, je me rends compte que je ne me suis jamais senti autant chez moi qu'à l'armée. "Dis donc le grand gaillard, t'es pas transparent." Je me retournais pour voir une jeune femme blonde, essayant désespérément de voir le match par dessus ma tête. Je me trouvais dans un bar quelque part pas loin de Seattle. N'ayant personne à aller voir, je changeais de ville à chacun de mes permissions. "Pardon madame." Je me décalais, prenant un tabouret et m'installant plus près du bar. Je n'avais pas fait attention mais la jeune femme venait de se lever et s'accouda au bar à côté de moi. "Madame ? Tu pense que j'ai l'âge qu'on m'appelle madame ?" Elle rit, et je souris. "Militaire pas vrai ?" Je haussais les épaules, me rendant compte que mon accoutrement et la coupe courte de rigueur devait me trahir. "Bien vu, même si je suppose que c'est assez évident." Elle me sourit, et fait signe au barman de la servir. "Vous les militaires, vous avez cette attitude... c'est assez agaçant." Elle fit une grimace. "Je m'appelle Lucy, et toi ?" J'aurais par réflexe donné mon grade mais je me reteins. "Neel." Elle rit de nouveau. "Et bien enchanté Neel, je te laisse m'offrir un verre."

"Je te déteste ! Tu ne pense qu'à toi et ton armée, je n'existe pas ! Même quand tu rentre tu n'es pas là, j'en peux plus de cette vie." dit-elle en jetant quelques affaires dans une valise. Je suppose que c'est quelque chose qu'elle hésite à faire depuis longtemps. J'ai épousé Lucy il a sept ans, elle disait toujours qu'elle n'épouserait pas un militaire, que c'était une vie dont elle ne voulait pas, et pourtant elle avait accepté de devenir ma femme. Je suppose que je n'aurais pas du lui demander à l'époque, mais après deux ans à rentrer la voir pour chacune de mes permissions, j'avais pensé que c'était la suite logique. "Arrête, je suis là, je rentre toujours te rejoindre, dès que je le peux, qu'est ce que tu veux de plus ?" Je suppose que dans le fond elle avait raison, je pense que vivre cette vie là n'a rien d'enviable. Mais elle savait à quoi s'attendre non ?! "Tu te fous de moi ? T'es là oui, mais tu ne me vois pas, tu ne m'écoute, quand tu rentre on ne fait rien, on ne sort pas, à part pour aller manger avec tes hommes et leurs familles parfaites, leurs femmes parfaites et leurs gamins parfaits." Elle avait atteins un tel niveau d'énervement que je voyais les larmes arriver. Je ne savais pas quoi lui dire, certes elle n'était peut être pas heureuse de tout cela, mais c'était ma vie, je n'avais pas l'intention d'en changer. "Pars." J'étais sérieux, enfin je suppose, pourquoi la retenir si elle ne voulait plus vivre avec moi. "C'est tout ?! Pars ?! Tu t'en fous donc complètement que je te quitte ?" Peut être pas. "Je ne vois pas pourquoi je te retiendrais ? Tu me déteste, tu ne veux plus vivre ici, tu ne veux plus de la vie que tu as, alors pars." Elle balança la lampe de chevet à travers la pièce et pris le sac qu'elle avait rempli pour quitter la maison en trombe, je suppose que c'est comme ça que se termine un mariage.

Alors voilà, c'est comme ça que se termine une carrière. Je n'avais pas été un militaire malchanceux. J'ai reçu une balle quand j'avais une trentaine d'année, dans le mollet et ça s'était remis en moins de deux, contrairement à certains de mes hommes qui avaient reçus des blessures les obligeant à rentrer au pays. Pour moi, c'était simplement la retraite. "Montrose, vous devez prendre votre packtage et être sur le tarmac à dix huit heure, vous allez être rapatrié en Allemagne avant de rejoindre les Etats Unis." Je regardais mon commandant, ne sachant pas vraiment si j'étais censé répondre quelque chose. Retourner aux Etats Unis, pourquoi ? Mon ex femme ne voulait plus entendre parler de moi depuis des années, ma famille... et bien je pense qu'ils ont décidé il y a longtemps que je ne faisais plus parti des leurs, mon père est décédé il y a deux ans et à part à l'enterrement je n'avais reparlé ni à ma mère ni à mes sœurs. "Colonel, est-il possible de ne pas me ramener aux Etats Unis ? Je souhaiterais rester en Allemagne." Celui-ci ne semblait pas bien comprendre mais je suppose que dans son cas cela n'avait aucune importance, tant que j'étais démobilisé. "Très bien, vous resterez en Allemagne." Je ne comptais pas y faire de vieux os, j'avais un ancien camarade de classe qui vivait en Europe et aux dernières nouvelles il avait ouvert une boite de surveillance ou quelque chose comme ça, je comptais le contacter et voir si il avait du boulot pour moi. Repartir de zéro semblait être une bonne idée. Alors que je me trouvais dans le sas menant au tarmac je recevais un mail de sa part. "Viens à Brighton, j'ai du boulot pour toi." Brighton... de toute façon peu importe le lieu.

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