- louise appleton -
isn't it delicate?

- âge et lieu de naissance: 19 ans, à coleford. sa famille y est  toujours. et elle aussi un peu, au fond. - origines et nationalité: nationalité anglaise. sa mère jure qu'ils ont d'anciennes racines françaises, d'où son prénom et celui de son frère. mais au fond, coleford, c'est tout ce que sa famille connait. et la ville le leur rend bien.- statut familial: une famille aimante qui navigue dans les eaux troubles de l'économie actuelle. un frère qui réussit à londres, qui réussit bien trop. - statut civil: célibataire. elle ne sait toujours pas si c'est une situation qui lui convient. - occupation: étudiante en informatique. - cinq choses favorites: les jolies filles ; rester enfermée dans sa chambre à coder ; les trajets en train ; ranger et organiser ; les cafés calmes avec wi-fi. - saison préférée: automne. - traits de caractères: timide, drôle, exigeante, perfectionniste, nerveuse, anxieuse, attentionnée, trop franche, s'emballe vite, facilement submergée, introvertie, influençable, rationnelle (certains diraient pessimistes) sur la vie et sa réalité. - groupe: celosia. - avatar: shannon purser.

Comment elle en était arrivée là déjà? Elle pleurait, recroquevillée sur son lit. Les papiers étaient étalés par terre dans l'étroite chambre qui lui servait d'appartement. Elle avait finalement craqué. Elle pensait déjà au fait qu'une fois sa crise passée, elle devra ranger ce chaos qu'elle venait de mettre en place. Les larmes partirent de plus belle. 'Pas maintenant', pensa-t-elle. Pourquoi avait-elle accepté de partir à l'autre bout du pays pour étudier? Elle aurait pu bosser au garage familial. Rester à Coleford. Trouver d'autres petits boulots. Mener une petite vie tranquille. Elle avait bossé dur au lycée et ça avait suffi mais à présent... elle n'arrivait pas à rester à la hauteur. Et son boulot de femme de ménage. Et les examens. Et les papiers à rendre. Et les cours. Et... sa famille. Elle voulait les rendre fiers, ils avaient misé une partie de leurs économies pour ses études... qui mèneraient à quoi? Allait-elle même réussir à les terminer ces études? 'Nos deux enfants à la fac, dans de grandes facs.' Elle se rappelle le sourire de sa mère. Illuminé. Mais elle n'arriverait jamais, ô grand jamais, à égaler son frère... Paul avait tout pour lui. Une copine. Major de sa promo. Déjà remarqué. Un avenir tout tracé. Mais, ça avait toujours été comme ça. Le lycée. Elle se rappelait qu'à chaque début d'année les professeurs en voyant son nom posaient la même question: 'Une quelconque affiliation à un certain Paul?' Oui. Ils l'ont eu, un être exceptionnel. Élève exemplaire,  sportif respecté, a mis en scène une pièce de théâtre, rédacteur en chef du journal du lycée. Une légende. Il y avait son ombre partout, son nom au bout des lèvres de tout le monde. L'inconvénient de vivre cloîtré dans un quartier de génération en génération. C'était ça qui l'avait poussé à partir au début. L'indépendance, la lumière. Elle se revoyait coller dans son casier des photos de New York. De Paris. De Londres. 'Moi, à la fin du lycée je-' et tout le blabla. A vrai dire pour elle, ça se résumait juste à partir. Elle trouverait bien une destination en chemin, elle reviendrait même peut-être. Elle voulait juste quitter le lycée. Enfin, non. Pas totalement. Il fut un temps où elle s'y plaisait. C'était quand il y avait Eleanor. Sur son visage humide, un sourire se dessina. Ah, Eleanor. Avait-elle pensé tomber amoureuse d'une fille avant? Non, pas vraiment. Mais ce ne fut ni un incroyable choc, ni un bouleversement mélodramatique qui changea la face de sa vie. Elle avait grandi dans un foyer tolérant, la soeur de son père avait d'ailleurs une femme... Eleanor. C'était la nouvelle, à l'époque, chose qui était peu fréquente dans ce petit quartier. Tout le monde lui tournait autour, elle était devenue l'attraction principale, elle et ses jolies bouclettes. 'Une londonienne, paraît-il', 'plutôt jolie... 5£ que je sors avec elle d'ici la fin de l'année', 'elle a l'air hautaine... j'suis sûre qu'elle pense que puisque madame est une ptite meuf riche de Londres on va la vénérer...'. Elle se rappelle la première fois qu'elle avait croisé son regard. Son coeur a palpité. Elle lui a souri, de ses jolies dents, arrangeant une mèche de cheveux derrière son oreille. Tout le monde le remarquait ce sourire. Mais très vite, plus personne ne porta attention à elle. Comme un vieux jouet usé, on y prêta même plus un regard. Sauf Louise. Louise était la seule qui continuait à lui faire la conversation en dépit de tout. De brèves conversations. Des 'salut', des 'ça va?' un peu fugaces et quand Louise arrivait à sortir pleinement de sa coquille, ça pouvait donner un 'et ton week-end?'. C'était pas grand chose mais dans cet environnement de rien, c'était probablement tout ce qu'Eleanor avait... Alors un jour, et Louise se rappellera de ce jour probablement toute sa vie, le joli bout de femme lui proposa de manger en sa compagnie. La naissance d'une amitié. C'était une époque assez spéciale. Elle eût l'impression d'être scindée en deux à ce moment-là, elle avait les cours, ses amis habituels, des petits nerds, sa famille, le ciné-club, les jeux vidéos... et Eleanor. Des mois passèrent, elle s'était faite à l'idée que les sentiments qu'elle entretenait à son égard ne seraient jamais réciproques. Jusqu'à cette fameuse soirée. A cette époque, Eleanor sortait avec un garçon de leur classe de sciences. Celui qui avait d'ailleurs tenu le pari de sortir avec, maintenant que Louise y pensait. Et c'est ainsi qu'elle avait pour la première fois assisté à une soirée. Une vraie soirée. Les soirées jeux vidéos-pizzas avec ses amis ne comptaient pas dans le monde des adolescents appréciés. Une expérience paranormale pour Louise. Elle avait finalement assisté à toutes les scènes qu'elle avait pu entrevoir à la télévision : des jeux de séduction par ci, par là, des personnes qui enchaînaient les verres par défi, des rires complices un peu alcoolisés... et le jeu de la bouteille. Allongée à présent sur son lit, Louise y pensait. Et si Eleanor avait fait exprès? Elle avait déjà pensé à cette possibilité et elle y songeait à nouveau de temps en temps. Parfois sa main la brûlait de lui envoyer un message et juste lui demander. Aussi simplement que ça. Mais ces deux-là ne se parlaient plus. Plus depuis l'évènement. La bouteille avait tourné et son coeur avait loupé un battement quand cette dernière s'arrêta sur elle. Les garçons hurlèrent de joie. C'est Eleanor elle-même qui avait défini la règle pour son tour: 'et si c'est une fille, ça ne change rien' (avec un regard et clin d'oeil vers elle? peut-être fantasmait-elle juste sur ce passé). La clameur avait été incroyable mais l'apogée fut donc atteinte à ce moment, une clameur qui résonna dans tout son être. Un baiser. Plutôt court, plutôt intense. Son premier baiser. Des flashs de portables. (combien de fois cette photo avait-elle pu tourner?) Et un sourire à la fin. Louise essayait tant bien que mal de se raccrocher à la sensation du moment, mais ça lui glissait des doigts. Elle n'en aura bientôt même plus le fantôme. De cette sensation. Mais tout le reste était si clair... Le temps s'était suspendu dans les airs. Comme quand on secoue un chiffon de craie et que les particules tentent de lutter contre la gravité. Exactement pareil. La soirée continuait mais Louise ne pensait qu'à ça. Elle surinterprétait peut-être mais... elle repensait à tous les évènements avant la soirée. Des sourires. Des contacts physiques légers. Des phrases, des mots, des gestes. Des indices, peut-être? Cette enquête qui causait sa tourmente fut de courte durée. Quelques jours plus tard (même si à ce moment, cela devait en paraître une centaine), celle qui hantait ses pensées lui proposa de visionner un film. Chez elle. Et de dormir sur place. Ses parents n'étaient pas là. Cette nécessité d'appuyer sur ce détail. Louise revoit encore le message sur l'écran de son téléphone. Puis un saut dans le temps. Un deuxième baiser fut échangé. Des caresses. Des sourires. C'est tout ce dont elle se rappelle de cette soirée, comme si chaque contact physique l'avait à jamais marqué sur sa peau. Comme si le temps ne s'était incarné que dans la collision de leurs deux corps. Et c'est tout, le vide autour. 'On garde ça pour nous. Ce sera notre petit secret.' Bien sûr, Eleanor. Tout ce que tu voudras, Eleanor. Ce petit jeu continua. Combien de temps? Au moins un mois, peut-être deux. Mais jamais de doute. Jamais. Eleanor restait avec son copain... mais c'est probablement par peur. Peur que ça se sache. L'homophobie. Ou l'habitude peut-être. Elle avait sûrement une bonne raison même si elles n'en parlaient jamais. Eleanor a toujours raison. Louise était dans sa bulle, protégée. Elle aimerait se dire que cela ne se produirait plus mais elle savait très bien qu'à la deuxième Eleanor qu'elle croisera sur son chemin... le même schéma. Jusqu'à jamais, jusqu'à toujours. Une bulle, donc. Jusqu'à ce qu'elle se décide à en parler à ses parents, omettant évidemment la trame de l'infidélité et du secret, qui ne sont pas les thèmes les plus appréciés dans un dîner de famille. 'Tu sais... une petite ville comme ça...'. Ils ne comprenaient rien. 'Bien sûr que si, ma puce... Mais tu sais pas ce que c'est... ta tante a dû faire l'école à la maison pour les deux dernières années de sa scolarité... et elle est partie... elle déteste cette ville maintenant.' Les temps ont changé. 'Bien sûr, je sais... mais les temps ne changent pas si vite dans les petites villes.' Des larmes, des hurlements. Un câlin. Des chuchotements. 'Je suis désolé, Lou... Je ne voulais pas... Je suis juste inquiet en tant que père, tu sais...'. Elle comprenait. 'Pourquoi tu ne nous la présenterais pas?'. L'idée avait paru merveilleuse à l'oreille de Louise. Comme un couple normal. Un peu de banalité dans leur dynamique. Pile ce dont elle rêvait. Elle se rappelait avoir imaginé exactement quel discours tenir pour convaincre Eleanor. On pourra leur dire pour ton copain, ils comprendront, ma tante avait fait la même. Ils ne connaissent probablement pas ta famille, donc personne n'en saura rien. Ils m'ont jamais rien dit sur une famille londonienne et tu connais les petits quartier. On te présentera sous un autre prénom, comme ça même s'ils en parlent, les rumeurs ne te toucheront pas. Mais Eleanor n'écoutait rien. Et s'ensuivit une longue dispute à coup de 'comment oses-tu?' et 'je te faisais confiance'. Et Louise prononça les mots de trop probablement 'mais je t'aime'... Elle ne voulait pas repenser à ça. Les larmes coulaient à nouveau sur ses joues. Elle se redressa. Le chaos des mots, des insultes qui fusent, les larmes. Puis la rumeur. 'Tu sais qu'il paraît que Louise est.. euh tu sais... et elle était obsédée par Eleanor... Elle l'a invité à dormir et elle l'a regardée dormir toute la nuit apparemment...'. Heureusement il ne restait qu'un mois de cours à l'époque//. Elle se mit à ranger les papiers, déterminée à penser à autre chose. L'ordre, l'organisation, tout ça. Comment était-elle parvenu jusqu'à Eleanor dans le fil de ses pensées, jusqu'à son doux visage? Elle avait l'impression qu'en ce moment, toutes ses pensées y menaient. Que devenait-elle? Elle était si seule à Brighton. Elle n'osait plus rendre visite à sa famille de peur d'éclater en sanglots en affrontant la pointe de déception qu'elle décèlera dans leur voix. Elle n'arrivait pas à se faire ne serait-ce qu'un ami à l'université. De brèves conversations banales qui n'étaient que vouées à se perpétrer chaque semaine... Et elle imaginait Eleanor déambuler dans sa fac... Probablement une grande université londonienne... Un retour au bercail. Puis elle qui était si intelligente, elle pouvait être n'importe où et faire n'importe quoi à l'heure qu'il est. Elle devait réussir, avoir mille amis... un copain (ou une copine?). Elle s'était promis de ne pas la surveiller sur les réseaux sociaux. Promesse tenue jusqu'ici mais là, les papiers en main, le désordre qui l'entourait, la tentation était grande. Ce n'était rien, juste une envie passagère, ça la calmera quelques minutes. Elle le regrettera sûrement mais... Finalement, elle prit son téléphone. Elle écrivit les mots qui lui brûlaient les doigts depuis quelques minutes.

'La bouteille, t'avais fait exprès?'

Elle reposa son téléphone. Elle ne recevrait certainement pas de réponses avant un long moment. Elle regrettait. Elle allait probablement passer sa soirée à angoisser en pensant à cette décision, en s'insultant, en... Une sonnerie. Elle se précipita sur le téléphone. C'était elle.

'Oui. Et je suis désolée pour la rumeur. C'était pas moi, c'était Jake. J'ai rompu aussitôt.'

Les papillons.

- pseudo/prénom: solenn. - âge et pays: 19 ans, france. - type de personnage: inventé. - votre avis sur le forum: il a l'air tout chouette et il est super beau snif. - où avez-vous connu le forum: une mutual sur twitter qui m'a filé le lien. - autre:     .

Louise Appleton a écrit:

oui! j'ai galéré à trouver des ressources snif. alors qu'elle mérite plus de reconnaissance mon ptit bébou.

Si tu as besoin d'avatars, n'hésite pas : il y a pleins de créateurs talentueux dans les parages pour satisfaire à ta demande.
Sinon, je salue le choix d'avatar.
Bienvenue parmi nous.