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 she was a holy + coco
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Rami Saab

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MessageSujet: she was a holy + coco   she was a holy + coco EmptyVen 20 Juil 2018 - 21:04

La surface était lisse, lumineuse. Je me redressais avec douceur, les doigts détalant sur les courbes du merisier. Une sensation étrange. Force et volupté, douceur et robustesse. Deux contradictions. Des copeaux de bois roulant sous mes ongles usés. Je soufflais afin de limer les bords. Une table ovale, se dessinant dans la pénombre de la pièce. Une quiétude délicieuse, inspirée par des images et des créations. Je n’avais pas l’intellect des uns ni l’éloquence des autres. Ma vie se résumait aux meubles rustiques, alignés contre les parois d’un atelier solitaire. Un gosse déchu. Peut-être, prisonnier. Les sentiments se confondaient entre mes côtes. Mélange de colère et de passion. Une émotion foudroyante qui ne s’exprimait jamais. J’avais aimé une fois. Et maintenant, il était temps d’aimer une seconde. Mes yeux observaient l'alliance. Mon doigt tenait la promesse. Il se forçait à garder ses encrages et ses doutes. Cordelia ne portait pas mon nom. Seulement mes espoirs. Mes promesses murmurées en secret, face aux caméras - aux tabloïds, aux inconnus. Je pinçais les lèvres en redressant les épaules. L’appartement se trouvait à l’étage. Un espace illuminé par sa présence et la beauté de ses reliques d’historienne. Une décoration apaisante qui ouvrait une lucarne dans le ciel afin de consolider notre union. Le passé et le présent s’enlaçaient, se chevauchaient dans une succession d’instants. Je posais mes outils et lissait les plis de ma chemise. Mon regard s’attardait sur mon reflet. Une allure négligée - trop libertine. Je soupirais en essuyant ma barbe, essayant de retrouver mes charmes enfouis sous un faciès songeur et gris. Je n’étais pas beau. Seulement, à ses côtés. Seulement, pour elle. C’était ce que les internautes commentaient. Ce que le public jugeait de nos séquences videos. Je m’avançais timidement dans le vestibule, fermant les stores et la porte. Mes jambes chancelaient sur les escaliers de l’immeuble. Une frénésie amoureuse, innocente, me guidant vers notre mansarde secrète. Nous étions mariés. Pour le meilleur. Le pire. Le doute et la confusion. Notre lune de miel était une exploration de soi. Une tentative absurde de dompter le sentiment, de l’enserrer et le garder pour l’éternité. Cette émission était une erreur. Un défi ridicule, lancé par un cercle d’amis vicieux. Mais sa rencontre était un enchantement. Une suite arithmétique qui tendait vers l’infini. Nous étions compatibles. Nous étions identiques. Mais l’évidence était lasse. La peur tenaillait nos chairs bouillantes à l'intérieur de nos entrailles. Je ne savais pas. Je ne voulais pas savoir. Je retenais ma respiration en escaladant la dernière marche. Mon poing était suspendu face à la serrure. Une pause qui s’imposait. Un temps de répit pour mon âme qui se dissolvait dans la lumière. Puis je finis par pousser la porte. Par m’immiscer dans ce quotidien forcé par l’instinct. « Cordelia ? » Pas de chérie. Pas de mon amour, ni même de surnom. Un prénom simple qui s’écorchait au bout de ma langue. Une confession intime, noyée dans un bourdonnement de syllabes et de sons. Je n’osais pas l’étreindre. Je n’osais pas être. Je posais mon sac sur le plancher et m’approchait du salon. Elle était là, assise face à la télé, un livre d’histoire tournant entre ses phalanges dorées. Je restais immobile comme hypnotisé par ses mouvements, le souffle coupé jusqu’à en perdre le rythme. Jusqu’à en étouffer complètement. Mon estomac se tordait d’une douleur étrange. Je déglutis en effleurant le dossier du canapé, là où des mèches sauvages ondulaient sur le tissu. Un effleurement discret. Une envie subite. Je marmonnais en prenant place à ses côtés. « Je suis en retard, désolé. Tu as diné ? » Je connaissais déjà la réponse. Cordelia attendait. Tous les soirs, je me perdais dans mon antre de solitude. Et tous les soirs, elle était là, veillant sur mes retours. Guettant nos rencontres nouvelles. Et cette pensée me remplissait de bonheur. De courage.
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MessageSujet: Re: she was a holy + coco   she was a holy + coco EmptyJeu 9 Aoû 2018 - 23:01

Outfit // L’une de ses mains s’était perdue dans sa chevelure couleur de miel, elle qui tombait en cascade le long de ses frêles épaules légèrement dénudée dans sa petite robe d’été. Son regard semblait s’être figé sur les plans qui reposaient sur sa table à dessin, mais son esprit vagabondait vers d’autres ailleurs, alors que l’extrémité de son stylo reposait sur sa lèvre inférieure, en suspend dans le temps. Près d’une trentaine de minutes se sont ainsi écoulés avant qu’elle ne daigne lever les yeux, le cadran de l’horloge apposée sur le mur qui lui faisait face ayant attirée son attention. Ce manque de motivation et de productivité annonçait la fin d’une longue journée de travail de préparation et de planification, des journées qui semblaient interminable pour Cordelia, elle qui n’avait jamais rêvé d’un job de 9h à 17h, coincée dans une tour à bureaux. Son atelier ne ressemblait en rien, pourtant, à ces édifices froids et sans personnalités. L’aire ouverte qu’offrait l’endroit et sa décoration de plus hétéroclite refrénait cette impression d’enferment qui aurait pu l’étouffer, autrement. Un bureau à son image, signature visuelle d’une petite entreprise en pleine expansion. L’heure de rentrer avait pourtant sonné. Sac à main accroché à son épaule, elle s’affairait à clore la fermeture des lieux avant de verrouiller la porte à double tour, et d’amorcer la petite balade qui la ramènerait chez elle. Ou plutôt, chez eux. Cet appartement qu’elle partageait avec son époux, un logement qu’elle avait pris grand soin de remettre au goût du jour afin de satisfaire l’un comme l’autre, autant pour l’esthétique que pour la présence rassurante de ce bois qu’il chérissait tant. Qu’elle avait appris à apprécier, elle aussi. Un doux parfum âcre émanait de chaque morceau, chaque essence d’arbres ayant sa propre odeur. Indistinctement, elles lui rappelaient toute celle-là même qu’elle retrouvait sur Joseph, lorsqu’il daignait enfin sortir de son antre, la poussière de bois s’accrochant à l’ébéniste et qu’il ne parvenait jamais vraiment à laisser derrière lui. Elle en trouvait dans chaque recoin de leur appartement, et même parfois sur la tête de son oreiller. Ça la faisait sourire, rien que d’y penser. Pénétrant dans le vestibule de l’immeuble qui abritait leur présent et leur futur, Cordelia scruta au travers des carreaux de la porte vers le garage, transformé en atelier, la silhouette de son mari. La concentration se lisait sur son visage, alors qu’il portait une attention particulière au meuble sur lequel il travaillait, telle une pierre précieuse qu’un joaillier tentait de tailler pour en faire le plus merveilleux des bijoux. Chacune de ses pièces étaient le fruit de nombreuses heures de travail, et Cordelia ne pouvait qu’être émerveillé par le talent qui pendait au bout de ses dix doigts. Elle s’éclipsa à l’étage avant qu’il ne remarque sa présence. Délaissant ses chaussures et son sac à main près de l’entrée, elle se faufila sans un bruit vers le salon où elle cueillit du haut de son arbre à chat la Divine créature qui y reposait. Cette petite chatte couleur crème dont elle était tombée sous le charme, un caprice que l’homme qu’elle avait épousé avait toléré sans broncher. Se posant sur le sofa, l’animal blottit tout contre ses cuisses, c’est dans un livre d’histoire qu’elle tenta de se perdre en laissant passer les minutes, trop nombreuses, entre cet instant et celui où il viendrait se joindre à elle pour terminer cette journée. Attendre, elle savait faire, et elle le faisait avec une sagesse et un calme exemplaire. Elle se montrait patiente à son égard. Et quand son nom retentit entre les quatre murs de leur petite maisonnée, elle sentit ses lèvres s’étirer en un sourire posé. – Je suis au salon. – lui laissa-t-elle savoir, le guidant de sa voix claire et chantonnée. Les marques d’affection qui s’affichait aux nombres des absents n’empêchaient pas qu’une certaine forme d’intimité s’était développée entre les deux nouveaux mariés. Une complicité tacite qui avait pris naissances au cœur de ses rapprochements conditionnés par la présence étouffante des caméras et des médias, au cours des premières semaines de leur vie à deux. Une nouvelle réalité à laquelle il fallut s’ajuster, cette vie partagée avec l’inconnu et ces moments privés vécus sous les regards des milliers de téléspectateurs, qui s’infiltraient ainsi dans leur maigre intimité. Son corps, instinctivement, suivit la progression de l’homme au travers de la pièce, jusqu’à ce qu’il se pose à ses côtés. – Tu sais bien que non. Je t’attendais. – Elle l’attendait toujours, et il s’excusait à chaque fois d’ainsi se laisser désirer. Cordelia, elle le lui pardonnait. Il n’avait rien à se reprocher, de toute façon. – Je n’allais tout de même pas me rendre à notre rendez-vous galant toute seule… –  Ces messages textes qu’ils s’étaient échangés, un peu plus tôt, ce jour-là, avait eu le don de la faire sourire, mais aussi de l’attristée, en quelque sorte. La dure réalité à laquelle ils étaient confronté n’était pas toujours facile à vivre, et elle demandait plusieurs sacrifices et une période d’adaptation qui semblant tirer sur la longueur, aiguisant la patience de l’un et la tolérance de l’autre. Refermant le livre qu’elle tenait toujours entre ses mains, elle le déposa à ses côtés avant de se tourner doucement vers l’homme, forçant la petite bête somnolant sur ses jambes à trouver un autre refuge moins agité. Elle laissa ses doigts se faufiler jusqu’à l’avant-bras de ce dernier, son derme savourant ce rare geste de familiarité. – J’ai envie de passer cette soirée avec toi.


Dernière édition par Cordelia Bates le Mar 6 Nov 2018 - 3:22, édité 7 fois
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Rami Saab

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MessageSujet: Re: she was a holy + coco   she was a holy + coco EmptyDim 12 Aoû 2018 - 17:48

Parle moi de sentiments. Un murmure qui étouffait dans les vacarmes de l’atelier. J’espérais en silence. J’attendais fidèlement. La confusion se faufilait dans mon esprit. Une affection timide, retentissant entre les murs. Je n’osais pas faire le premier pas. Par habitude. Par dépit. Nous étions déjà mariés. Ma peur de l’engagement s’était transformée en angoisse sentimentale. Je sentais mon sang bouillir dans mes veines - pris en otage entre les circuits  et les pulsations de mon coeur. Ce n’était qu’une mise en scène. Un oui volatile, flottant sur les lentilles des caméras. Alors pourquoi, cette affection ? Pourquoi l’envie de la serrer dans mes bras et de recommencer dès le début ? J’observais son profil entre les ondoiements de la lampe. Elle était magnifique, Cordelia. Un féerie souillée par les regards des autres. On dictait nos amours. On attendait nos baisers et nos étreintes. Mais c’était trop difficile. Je voulais le temps d’aimer. Le temps de tomber et de ne jamais me relever. Sa voix faisait écho à mes pensées. Une symphonie tourbillonnant entre les flammes d’une passion naissante. J’avais accepté de rester après l’émission. Parce qu’il y avait quelque chose entre nous. La possibilité d’explorer, de continuer l’aventure au delà des jeux de rôles et des impostures de la télévision. Il y avait mille secrets à avouer. Mille confessions à murmurer au creux de l’oreille. En réalité, elle ne savait rien de moi. Seulement une carapace. Un voile qui cachait mes blessures. Aîné d’une famille d’intellectuels. Fils meurtri par les succès des autres, dyslexique jusqu’au bout des doigts. Incapable d’écrire, de lire - d’étudier. Je prenais un chemin différent. Une carrière manuelle et solitaire. Ils comprenaient parfois, mes troubles de l’apprentissages. Ils me foudroyaient de sourires affectueux et de mots tendres. Mais je n’en voulais pas. Je voulais simplement être normal. Je voulais respirer et prendre la fuite, loin de ces lettre qui se confondaient, de ces chiffres qui s’inversaient. Je voulais fermer les yeux et me réveiller ailleurs. Le calvaire continuait. Ma jeunesse défilait sur les rues de Brighton. Vagabonde à la recherche d’inconnus, de nouvelles chances. J’avais rencontré les hommes de ce monde. Les femmes, aussi. J’avais appris à aimer sans rien dire. A laisser partir sans lutter - sans retenir.  «Tu es parfaite.» Mais ce n’était pas assez pour rompre la malédiction. Je hochais la tête en me penchant vers son cou. Son parfum se faufilait dans mes poumons, une douceur aromatisée qu’elle exhalait par ses manières délicates et son charme naturel. Les émotions se chevauchaient, confuses et incertaines. Ses doigts glissaient sur ma peau. Je la fixais avec étrangeté, le sourire lesté par un contact anodin - devenu mécanique. Je l'appréciais, pourtant. Je la respirais à chaque instant. Je voulais répondre et savourer cette intimité. Mais il y avait un frein à mes tentatives, une peur qui paralysait mes lèvres et enserrait ma gorge. Mes yeux auraient pu tout lui dire. Mes yeux ne regardaient, qu’elle. « Je me change rapidement. » Sifflai-je en me détachant, longeant le couloir jusqu’à la chambre. Mes poings tremblaient. Une rage que je dirigeais envers moi-même. Un manque d’initiative qui devenait pensant. Je m’arrêtais face au miroir. Le moment approchait, le rendez-vous et la balade dans les jardins de la ville. Je soupirais en enfilant une chemise propre. Les fleurs et les plantes flottaient derrière la porte du balcon, laissant échapper une odeur boisée dans la pièce. Je me redressais avant de la rejoindre.« Je suis prêt - faisons une petite promenade avant de manger. » Déclarai-je en lui tendant mon bras.
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MessageSujet: Re: she was a holy + coco   she was a holy + coco EmptyLun 3 Sep 2018 - 21:53

Love can sometimes be magic. But magic can sometimes… just be an illusion. Leur mariage ne se résumait-il qu’à ça? Qu’à ce rôle qu’ils avaient joué, des semaines durant, feignant le bonheur d’un couple nouvellement marié, alors qu’ils ignoraient tout de l’autre? S’agissait-il seulement d’un mirage qui disparaissait dès qu’on l’approchait de trop près? Cordelia tâchait, depuis le début, de voir au-delà des lentilles des caméras, naïvement, obstinément. De percer l’épaisse carapace derrière laquelle son nouveau mari semblait continuellement se retirer. Ce bouclier forgé de bois et façonné de ses propres mains dans la solitude de son atelier. Elle avait succombé à l’aura de mystères qui l’entourait, la curiosité se muant au fil des jours, des semaines, en une tendre affection qu’elle ne parvenait pas à s’expliquer. Charmée par le spectre d’un homme qu’elle découvrait au compte-goutte, tel un sablier qui ne laissait s’écouler qu’un seul grain de sable à la fois. La mécanique des sentiments, dans toute sa complexité, les avaient poussés à conserver ces alliances, seul témoin tangible de ce lien sacré du mariage qui les unissait toujours. Les gestes automates étaient lentement devenu familiarité dans un univers exempt de caméras, mais la vie n’avait jamais réellement repris son cours, toujours figés dans ce monde parallèle où ils étaient toujours mari et femme. Leur histoire, elle était partie de travers dès le moment où ils s’étaient dit oui devant l’autel, brisant les conventions et l’ordre établit de la logique. Il ignorait tout d’elle : de son enfance, où elle se laissait porté par son innocence, de son adolescence, où elle avait perdu celle-ci lorsqu’ils avaient vendu son corps au plus offrant, puis de son arrivée trop hâtive dans le monde des adultes, le vent de la liberté faisant voltiger ses chevelures d’ébènes qui encadrait son visage juvénile. L’absence de ses parents à leur mariage, et cet homme, aigri avec les années, qui avait accepté de la reconduire vers son avenir méritait des explications, mais Joey n’était jamais venu les cueillir de sa bouche. Elle avait pourtant envie de tout lui dire, de s’ouvrir à lui comme elle ne l’avait fait avec personne depuis de nombreuses années. Mais chaque tentative d’approche se soldait par un échec, un retour à la case départ devant les revers inconscients de l’époux, qui s’éclipsait dès qu’elle l’approchait de trop près, faisant trembler son palpitant qui se serrait lourdement dans le creux de sa poitrine. Elle appréhendait chaque rejet, chaque fuite, jugeant que jamais elle ne parviendrait à entrevoir la lumière au travers de la grisaille qu’elle lisait dans ses yeux. Encore une fois, il s’échappait de son contact, et Cordelia laissa ses doigts glissés contre la peau de son bras qui s’arrachait à son étreinte pour filer vers leur chambre. Un soupir affligé fila entre ses lèvres pincées, son regard se réfugiant à l’arrière de ses paupières clauses. La déception se laissait sur les doux traits de son visage, une tristesse subtile faisant luire son pupilles émeraudes. Ses lèvres s’étirèrent pourtant d’un fin sourire lorsqu’elle alla cueillir le bras que Joey lui tendait. – C’est parfaitement ce qu’il nous faut pour nous creuser l’appétit. – acquiesça-t-elle face à sa proposition. Le couple fila en direction des rues tranquilles du quartier Est, le silence en seule guise de compagnie, outre le bruit de leur pas sur le pavé du trottoir. Ils apprivoisaient doucement cette solitude à deux, maintenant que leur ménage n’était plus scruté à la lettre par la boîte de production. Toujours cette impression d’être observée, d’être suivi. Continuellement. Incessamment. Cordelia sentit ses épaules se crisper en imaginant les yeux scrutateurs qui ne manquerait pas de les suivre du regard. Malgré ce désir d’anonymat et de faire profil bas, ils restaient des personnalités publiques à l’égard de ce dernier. On spéculait continuellement sur leur mariage, sur ses chances de subsister. Bien peu était enclin à leur accorder le bénéfice du doute. Elle-même, parfois, en doutait. – Tu n’étais pas obligé de répondre, Joey...  – lui mentionna-t-elle, sachant qu’il comprendrait parfaitement ce dont il était question. Son Paperies étaient jonchés de propos désagréables, de commentaires désobligeants. Si elle préférait les ignorer, il n’en était pas toujours de même pour son époux, qui se portait à sa défense avec une ferveur qu’elle ne lui connaissait pas. Elle avait du mal à faire la connexion avec cet homme et celui aux bras duquel elle se trouvait. À l'abri derrière un écran, il revêtait la cape d'un héro alors qu'il se contentait du second rôle dans leur quotidien, se refusant à prendre la place qui lui revenait de plein gré. – Mais merci. – Ses lèvres allèrent frôler maladroitement l’orée de sa joue, juste à la commissure de ses lèvres, dans une manœuvre maladroite pour le remercier de s’être portée à son secours.


Dernière édition par Cordelia Bates le Mar 6 Nov 2018 - 3:22, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: she was a holy + coco   she was a holy + coco EmptyLun 10 Sep 2018 - 19:12

L’attente insupportable, puis l’évasion. L’envol loin des sentiments et des promesses. Des heures de médiation. Des mains usées sur les planches de bois — simplement pour s’égarer. Pour éviter les sens et les réalités. La voir, c’était avouer. Entamer la chute. S’ouvrir pour imaginer nos vies ensemble. Une âme recluse contre l’autre, créative et colorée. Je ne voyais pas cette compatibilité numérique. L’algorithme mathématique et la certitude scientifique. Mon coeur murmurait des mélodies différentes. Mon coeur, voulait s’épandre seul, avec ses blessures et ses cicatrices. Le voile tombait et je retrouvais toutes mes fêlures et mes mensonges. Mes années de perdition dans les draps d’hommes. Mes relations éphémères et ma peur de l’engagement. La solitude oppressante d’une famille parfaite. Avec ces jumeaux, ces parents et ces clans. Des repas et des réunions qui s’éternisaient. Et moi, seul sur ma chaise, flottant dans l’espace. Un être invisible au milieu des conversations, incapable de s’élever et de partir. Mais pour la première fois, il y avait quelqu’un. Un regard qui me fixait. Des lèvres qui murmuraient doucereusement. Cordelia, illuminée par la magnificence de ses gestes et de ses mouvements. Une voix chaleureuse, guettant mes retours et mes apparitions. Malgré les silences et la distance éprouvante. Malgré le manque de communication et l’angoisse de l’erreur. Je haussais les épaules et me dirigeais vers la chambre. Les rideaux ondulaient sur la façade, ouvrant une lucarne à travers la fenêtre fermée. Je restais immobile, un instant. Le coeur endeuillé et l’esprit songeur. Ce rendez-vous était la consécration de nos amours. Une timidité éprouvante. Une gêne qui s’inscrivait à même la peau. Parce qu’il n’y avait pas les caméras et les discours de la production. Il n’y avait pas les textes prédestinés et les paroles anticipées. C’était la vraie vie. La spontanéité de ce qu’on ressentait et ce qui nous faisait chavirer. Un palpitant que j’inclinais vers le sien. La flamme ardente d’un baiser qui effleurait les lèvres. Puis le retour à la normale. La routine de ces longues journées de travail, confinées dans l’atelier. J’enfilais une nouvelle tenue et me dirigeais vers le vestibule. Ma main abordait la sienne dans une valse harmonieuse. Je ne remarquais pas la tristesse dans ses yeux. Ni la chagrin qui fendillait ses prunelles dorées. L’instant se découpait dans mes pensées. Et je marchais. J’avançais encore et toujours. Les pas succédés sur le goudron humide. Nos silhouettes s’emmêlaient dans la foule gémissante, murmurant nos noms et nos déboires. Je pressais la cadence, l’attirant dans les jardins du quartier. Des roseraies sombres et le sentier étroit, menant vers la petite fontaine. Des perles d’eau qui tombaient dans un écho douloureux. Je suspendis mes gestes. Elle se penchait lascivement, la bouche pincée sur ma joue. Un frisson se faufilait sur ma peau alors que je retenais sa silhouette. « Si je devais, Cordelia. » Sifflai-je doucement. Mes doigts glissaient sur son menton. « Je suis ton mari. » Une déclaration mutilée au bout de la langue. Puis la chute, la collision sensuelle de nos lèvres rosées. Je soutenais son dos et approfondissais le baiser. L’étreinte de l’éphémère et la suspension des éléments. Nous étions seuls au monde, loin des regards et de la médiatisation. Je souris contre sa peau, le souffle haletant et le regard charmeur. « Mieux vaut s’embrasser comme ça. Tu sais, pour éviter la mauvaise presse. Si tu me fais un bisou d’écolier on va encore critiquer ton paperie. » Marmonnai-je d’un air taquin avant de me détacher.
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MessageSujet: Re: she was a holy + coco   she was a holy + coco EmptyMar 6 Nov 2018 - 3:20

L’amour n’avait toujours été qu’un concept abstrait au travers des yeux de Cordelia. Une utopie alléchante qu’elle avait des centaines de fois caressés du bout des doigts sans jamais parvenir à s’y agripper assez fortement pour en conserver le sentiment de légèreté qui l’accompagnait. Sans jamais parvenir à le retenir et le presser tout contre son palpitant, qui battait la chamade dans le creux de sa poitrine. Elle avait vu le monde, Cordelia, vivant au gré de ses découvertes, de ses rencontres et de ses envies, foulant le des sols chargés d’histoires et apprivoisant des cultures étrangères. Elle avait ri, elle avait pleuré. Elle avait emmagasiné derrière son regard azuré plus de photographies qu’elle n’aurait jamais pu en prendre, immortalisant ces moments dans un coin de sa mémoire, précieusement, jalousement. Mais jamais n’avait-elle connu ce sentiment, celui que l’on chantait depuis la nuit des temps, celui qui nourrissait poètes et artisans. Il s’agissait de la pièce manquante du puzzle de son existence. Le Graal de son existence. Faire de sa quête de l’amour la plus grande aventure de sa vie, c’est ce qu’elle avait choisit. Et elle ne le regrettait pas. Le chemin parcouru entre ce premier jour du reste de leur vie et ce jour d’aujourd’hui avaient été parsemés d’embuches et de complications, mais aussi de promesses de lendemains meilleurs, d’un avenir commun qu’ils affronteraient main dans la main. Et Cordelia, elle était prête à se battre pour couler des jours heureux en sa compagnie. Joey, il représentait le pilier de son monde, désormais, et elle ne pouvait s’imaginer graviter autour d’un autre astre que le sien, trop aveuglé par l’aura qui dégageait de son être. Accrochée à son bras, savourant ce moment de répit dans cette petite vie qu’ils s’étaient construits, la belle se laissant portée par le moment présent et par les pas de ce promis, qui les guidèrent vers ces jardins aux parfums de saisons qui caressaient son odorat avec délicatesse. Quelques mots traversent la barrière de ses lèvres et l’être cher s’interromps. Il capture à sa taille la belle hirondelle avant qu’elle ne s’envole trop loin, son derme frissonnant sous le contact délicat de ses doigts contre sa peau. Les mots, elle les assimile, elle les enregistre dans un recoin de son esprit. La suite bousille pourtant toute transmission d’information à son cerveau, dont la moindre nervure s’électrifie sous la fonte des lèvres de l’homme sur les siennes. Le cœur qui s’emballe, derrière la cage thoracique. La raison qui fond comme neige au soleil alors que l’échange se prolonge, alors que grimpe la chaleur de deux corps en pleine fusion. Des mains qui s’agrippent au chemisier de l’autre. Pour éviter que le moment se ternisse. Pour le retenir prisonnier du piège qu’il a lui-même creusé. – Embrasse-moi encore. – qu’elle lui susurre tendrement, le regard en cœur et les yeux brillants. Cette petite bulle de bonheur artificiel, elle craint de la voir éclater. Elle appréhende le moment où cette magie qui opère ne deviendra plus qu’un mirage, une illusion nourrit par son imaginaire trop fertile, pour combler ce vide, ce manque. Embrasse-moi comme s’il n’y avait pas de lendemain.

Désolé de cette attente, et de cette réponse toute pourrie. she was a holy + coco 29755263
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