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 then we start to drown + lip
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Ava Costigan

Ava Costigan


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MessageSujet: then we start to drown + lip    then we start to drown + lip  EmptyLun 21 Mai 2018 - 17:23

Les vagues n’étaient jamais absolues. Leurs mouvements dépendaient de la chute, de la collision entre mon coeur et le ressac. Les jambes retroussées sur les reliefs de la mousse, sentant les caresses de l’eau et ses promesses, je respirais et je m’enivrais. Mes yeux fixaient l’horizon et ses larmes d’azure mélangées au perles de sel et de sable. J’étais fatiguée de plonger dans la piscine vide et de nager dans les flaques de chlore séchées. Mes os craquaient en touchant la mousse. Il faisait si froid, dehors. Mais dedans, c’était pire. La douleur remontait dans mes veines. Elle épousait les épanchements et les organes logés sous mes côtes. Je me sentais seule sans les étreintes d’ivoire. La cocaïne, ou la vie à travers le voile - la vie en apnée. Ma silhouette se retirait sur le rivage, si lourde et si incertaine. Mon esprit se réveillait naturellement, de la même manière qu’il était naturel pour mon corps de retrouver les forces de gravité. Je me redressais, chancelant sous les mugissements du vent. Je me languissais de la noyade et des impulsions violentes de la drogue. Je marchais lascivement, les pieds enlacés par la pesanteur. Les sirènes m’appelaient. Une marée d’ensorceleuse magiques. Mais la fédération avait dit non. L’océan était juste l’océan. Et moi, j’étais l’oubliée. Une junkie aux yeux aussi bleue que le fond du bassin. Je me tournais lentement. L’eau ruisselait sur ma poitrine, enserrée dans une pièce unique de lycra. Je marchais à reculons, la passion avortée, étouffée sous les jougs de l’addiction et du temps. Je fermais les poings en hurlant face à la mer. Mes poumons se vidaient sur les roches. J’y avais laissé un bout de mon âme. Et l’autre, Lip l’avait amputé avec sa jambe. Il l’avait enterré avec ses tromperies et ses mensonges. Je lui en voulais peut-être. Je n’étais pas sûre. Le rush me rendait vaseuse. Je soupirais en prenant ma serviette. Je peignais mes empreinte sur le goudron. La marche à reculons, les images derrière. Le scandale était terminé. Je n’étais qu’une nageuse dans l’attente d’un miracle. La pression médiatique m’avait dépouillé de tout. De ma carrière. De notre amour légendaire. La rupture était mutuelle, Philip n’était plus heureux. Et je chavirais. Ses baisers ne me consolaient plus. Il n’avait pas les effets antalgiques et narcoleptiques qui endormaient mes pensées. J’escaladais le ponton afin d’arriver à la résidence. Une maison luxueuse, couverte de souvenirs et de rires. J’y avais vécu. Puis j’étais morte, enlacée par la peur et les échecs. Il m’avait soutenu jusqu’à ce que mes espoirs se rompent. Jusqu’à ce que je devienne une nageuse dans le bassin municipal. Je poussais la porte. Ma clé ouvrait encore. Je me permettais cette dernière invasion de son espace, de ses parfums amers tatoués sur les rebords des meubles. Mes ongles effleuraient les parois du vestibule. Je lâchais mon sac pour vagabonder dans le salon. A peine couverte de sels et d’algues, les cheveux agglutinés dans une boucle harmonieuse autour de ma nuque. Mes affaires n’avaient pas bougé. Mes décorations et le trophée de ma première victoire jonchaient sur la commode, tel que je les avais abandonné. Je souris en rangeant les verres sales et les restes de pizza. Un réflexe aussi vieux que le monde. Parce que cet endroit m’appartenait encore. C’était ma maison. Le bruit de ses pas me tirait de ma torpeur. Je me tournais afin de fixer sa silhouette irrégulière. Mes yeux accrochaient son profil, la ligne de l’amputation camouflée sous les plis de son pantalon. Je ne faisais pas semblant. Je n’avais pas pitié. Mon sang s’était glacé. Il s’effondrait, comme un millier de cristaux. « Tu as l’air … Debout. » Sifflai-je avec douceur. Une maigre vengeance. Une tension que je voulais maintenir à tout prix. Si on se pardonnait, on s’oubliait. On se perdait dans ces nouvelles existantes, seuls. Et je n’étais pas prête. Je ne voulais pas disparaitre de son champ de vision.
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