fermeture du forum.
-45%
Le deal à ne pas rater :
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go /1 To
1099.99 € 1999.99 €
Voir le deal
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon : la prochaine extension ...
Voir le deal

Partagez
 
 que la mer nous mange le corps. (hot)
Aller en bas 


Invité
Invité

click down

que la mer nous mange le corps. (hot) Empty
MessageSujet: que la mer nous mange le corps. (hot)   que la mer nous mange le corps. (hot) EmptyDim 13 Mai 2018 - 15:46



on brûlera toutes les deux en enfer mon ange, j’ai prévu nos adieux. à la terre mon ange car je veux partir avec toi.

Les pas deviennent difficiles. Levi traîne sa carcasse cabossée par la vie au travers des ruelles. Sa démarche n’est que titubation alors que la clope à la bouche se consume. Les cendres tombent sur ses godasses défraichies qu’elle traîne à même le sol. La rage retrace la ligne de sa mâchoire et ses yeux n’ont jamais été aussi sombres. La lueur qui vient les animer pue la colère et la soif de vengeance. Mère vodka a inondé ses veines pendant toute la soirée. Les verres se sont accumulés et son esprit a vrillé. Ainsi, elle s’est prise au jeu de cette succube bonne qu’à la chauffer entre deux paroles à peine écoutées. Levi, elle a claqué ses lèvres sur les siennes prête à la sauter dans un coin de la boîte. Elle réfléchissait plus. Embrouillée par l’absence du petit agneau. Agacée par l’ignorance qui ronge sa chaire depuis trop longtemps. Elle a poussé la gonzesse contre un mur, prête à conclure pour se stopper d’un coup brutal. Le visage d’Ophelia est apparu tel un mirage auquel on s’accroche comme un forcené. La nana a grogné, réclamant la suite. Levi a posé une main sur sa nuque, murmurant une accumulation d’insultes. Douceur d’ailleurs qui revient la hanter à sa guise et qui rime avec asphyxie totale. Elle a planté l’idiote, le corps encore chaud de désir sans aucun remord. Lancée dans sa course aux réponses, rien ne semble l’arrêter. Elle lâche sa clope et serre l’étreinte de sa main sur la bouteille de vodka. Les effluves déferlent comme les ressentiments. Quelques mètres et elle se retrouve face à l’immeuble de l’intéressée. Irréfléchie comme souvent, agissant sous l’effet d’une pulsion sanguine et féroce, elle monte les étages, manquant de s’écraser au sol. Le souffle rapide devient communion avec les battements de son coeur.
— ophe.
Ses poings cognent à la porte. Ils sont rouges de cet effort et des blessures acquises au détour de quelques bagarres. Levi a aucun respect pour les autres. Elle pense ni au sommeil des voisins, ni à celui de son poison. Ça cogne si fort qu’une douleur égratigne le bout de ses os. Elle pose sa tête contre la porte. Elle est lourde, si lourde que son poids devient insupportable, comme tout le reste. Elle donne un coup de genou au travers de cette frontière de bois et grogne de rage.
— putain, ouvre ophe. j’vais défoncer ta porte.
Levi, c’est un mec dans le corps chétif d’une guerrière. Elle frappe, attise, agace, cherche la merde et vient la bouffer de ses lèvres depuis toujours. Un aimant à problèmes qui devient l’audace dans vie de ceux en mal de sensations. C’est pas à Ophelia de décider. Les règles, c’est Guthrie qui vient les poser de sa poigne et de ce fer rouge qu’elle déballe d’un regard de velours. Elle s’en tape de l’avis général, des règles et de tout ce que la douce Hart pourrait balancer pour se sauver la peau. Y a pas à courber l’échine, y a qu’à assumer. Elle tape un coup supplémentaire avant de voir la porte s’ouvrir. La douceur est là, plantée comme une pauvre idiote devant elle. Les yeux à moitié clos, brillant de la même émotion. Levi connait cette lueur par coeur, imprégnée de tout ce qu’elle crée et anime. Tellement prévisible que ça en devient marrant. Alors comme la reine des connasses, elle se marre. Elle lui rit à la gueule et va lui faire payer son délire de distance.
— tu dormais ?
Elle s’en branle. Levi, elle pénètre dans l’appartement si souvent fréquenté. Elle a qu’à contempler les alentours pour se rappeler de toutes les fois où son souffle a croisé celui d’Ophe. Leurs corps nus sur le sol froid, dans la cabine de douche, dans les draps souillés, sur le plan de travail, ce canapé. Les heures à effleurer sa peau avec une tendresse offerte à aucune amante. Des discussions pour la forme, où elle a jamais été capable de claquer le moindre mot concernant ses fêlures.
—  j’ai pas envie de dormir, moi.
Levi porte la bouteille sur ses pulpes. L’alcool déferle, dépeint la tristesse du tableau et l’oblige à perdre le contrôle. Comme si c’était qu’une excuse à son comportement et tout ce qui suivra. D’un geste accompli, elle se tourne et s’avance vers la flic. Ça devient une putain de prédatrice avec la gueule blessée par les silences. Elle attrape le poignet d’Ophe et le serre de sa poigne. Elle va la marquer, l’anéantir de sa rage, la briser de sa force. Elles iront cramer en enfer et baiser les pieds de satan. Elle avance et Hart recule. Son dos cogne le mur alors que Levi est maintenant prête à enfoncer le poignard dans ses entrailles. L’échine dépaysée de son absence se frotte à la sienne pour retrouver cette saveur, cet éveil sensuel. Elle l’observe, le front collé au sien.
— t’as cru que t’allais m’éviter encore longtemps ?
Elle ricane en se payant sa tronche. On n’évite pas Levi. C’est Levi qui évite les autres, les questions maladroites, les mots imprononçables, les idées qui divaguent. Un baiser feint et sa tête qui s’éloigne. L’étreinte de ses mains sur ses poignets ne diminue pas. Ophe grimace et doit sûrement souffrir. Impression qui régale Levi. Elle se prélasse du spectacle quelques secondes avant de venir flirter dangereusement avec son oreille.
— raté.


Dernière édition par Levi Guthrie le Sam 19 Mai 2018 - 15:13, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Invité

click down

que la mer nous mange le corps. (hot) Empty
MessageSujet: Re: que la mer nous mange le corps. (hot)   que la mer nous mange le corps. (hot) EmptyDim 13 Mai 2018 - 19:24

Elle te tuera. Te réduira en miettes jusqu’à ne laisser que des poussières de toi.
Elle cogite, le cerveau en ébullition alors que les jours passent et s’envolent loin de l’agitation qui perturbe sa vie depuis quelques temps déjà. Elle pense à elle, tout le temps. Ça la percute de plein fouet le matin quand elle ouvre les yeux. Ça l’empêche de se concentrer au boulot et ça lui bousille ses rêves quand elle répond aux avances de Morphée. Levi. C’est comme un parfum qui lui colle à la peau, une musique qui lui reste en tête, une image dont elle n’arrive pas à se défaire. Le leitmotiv de sa vie qui sombre à mesure qu’elle s’abandonne dans les bras de cette sirène à la voix envoutante et au regard désarmant. Elle l’entrainera tout droit dans le fond de l’océan, là où se mêlent les abysses et les flammes de l’enfer. Là où le plaisir fait effleurer le paradis du bout des doigts. Et c’est ce qu’elle ressent lorsque, paralysée par cette frénésie fiévreuse, elle s’oublie entre les lèvres de celle qui lui redonne goût à la vie ou plutôt, à un semblant de vie, aussi fragile qu’un château de cartes qui menace de s’effondrer. Levi est une obsession qui pulse dans le moindre recoin de sa chair conquise et reconnue comme sienne. Un poison délicieux qui lui brûle les veines à en redemander sans cesse. Un besoin vital qui gronde en elle quand le manque se fait sentir. C’est brutal. C’est violent. C’est exquis. Et son corps se crispe tout entier à la simple pensée de sa bouche qui se perd dans la chute de ses reins. Elle ronronne rien qu’à l’idée d’être soumise à sa bonne volonté parce que quoi qu’elle dise, quoi qu’elle fasse, Ophelia est à la merci de Levi. Et c’est aussi perturbant que merveilleux. Des images lui reviennent et elle en a l’eau à la bouche. Sa salive qui submerge cette bouche en mal de sa peau douce et délicate. Elle la désire, tout entière, rien qu’à elle et l’espace d’une seconde, elle se voit déjà faiblir. Prendre son téléphone pour la supplier de se ramener aussi vite que possible, parce qu’elle ne tient plus et que le manque lui dévore les entrailles. Mais elle se ravise tout aussi vite. Elle le sait, Ophelia, que ce serait une mauvaise idée de céder à ce caprice, même si elle en meurt d’envie, même si ça fait mal ce vide qui se creuse dans sa poitrine. Mais elle n’a pas le choix. C’est une question de survie. Levi est nocive et l’aimer tue. Et ça lui nécrose le cœur que de tirer une croix sur cette déesse au regard aussi attachant qu’assassin. Elle tourne en rond, dans son appartement et dans sa tête, puis elle se décide à aller au lit pour fuir cette réalité qui la malmène de tous les côtés. Il y a trop de pensées confuses dans sa caboche, trop de tentations qui se réveillent et qui tambourinent, désireuses d’être exaucées. – Ophe. Elle est perdue entre deux mondes. Mais très vite, cette voix si familière la tire de ses rêveries. Elle papillonne des cils, pas certaine de comprendre ce qu’il se passe. Et elle met quelques secondes à émerger et à venir ouvrir la porte. C’est le ciel qui lui tombe sur la tête. Avalanche de sensations quand Levi s’en prend à la distance qui les séparait. Son visage se tord légèrement de douleur quand elle sent les doigts de son bourreau chauffer la peau de son poignet. Prisonnière de la volonté de sa sirène qui lui chante à l’oreille. Mais tout ce qu’elle sent, c’est les effluves d’alcool qui lui caressent les narines et qui réveillent ses sens. Elle a la chair de poule et les dents qui claquent et il y a son corps qui ondule comme un serpent contre Levi. Elle ne tient plus en place, les pupilles dilatées par ce manque qu’elle pourrait si aisément combler. La douce colombe est morte. Il n’y a plus que la tigresse appâtée par l’odeur du sang, prête à bondir sur sa proie. Alors, pour une fois, elle prend les devants, habitée par ces vieux démons qui dansent sous sa peau et elle tire la chevelure de Levi en arrière pour la forcer à reculer sa tête. Ses yeux se posent instinctivement sur cette bouche souillée par la liqueur tant désirée. Et il n’est plus question de faire marche arrière quand sa tête s’élance pour goûter à ces lèvres où se meurt le nectar divin qu’elle dévore et savoure sans concession. C’est elle qui mène ce tango endiablé, à présent. C’est une question de vie ou de mort. Et elle s’empare de cette bouteille qui tient la chandelle, mais elle lui échappe des doigts. Le fracas des morceaux de verre la réveillent brusquement de ce cauchemar aux allures de rêve. Et quand elle revient à elle, elle réalise l’horreur de la situation, le corps tremblant de désir, tous ses vices en haleine et le cœur en pleine montée d’adrénaline. Elle la repousse de toutes ses forces pour l’éloigner, mais elle sait que c’est peine perdue. Ce que Levi veut, Levi l’obtient. Et il n’est jamais question de demander. – Faut que tu partes… C’est un ordre, une supplication, une constatation. Tout et rien à la fois car elle sait pertinemment comment se terminera cette soirée : Des corps enlacés baignant dans la luxure, le sang et la vodka.
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Invité

click down

que la mer nous mange le corps. (hot) Empty
MessageSujet: Re: que la mer nous mange le corps. (hot)   que la mer nous mange le corps. (hot) EmptyDim 13 Mai 2018 - 21:07

L’agneau se rebelle. La paume de la main agrippée à la chevelure de Levi. Mèches foncées et indomptées qui sont victimes d’une poigne qui se veut forte, douloureuse. Elle se laisse faire, se fait manipuler comme une poupée de chiffon pour octroyer l’illusion à Ophe de dominer la situation. Pauvre coeur perdu et détruit par tout ce qu’elle ne dit pas. Combattante à la force perdue, à l’attitude orpheline de tout courage. Elle s’empêche pas de sourire Levi. Ce rictus qui dégomme les idéaux et toutes les conneries de ce monde. Leurs lèvres se trouvent dans un instant aussi salace qu’agréable. La douceur au milieu du chaos, les ailes du paradis qui se crament sous le regard du diable. Elle agrippe la nuque de l’intéressée, ses ongles lacèrent sa peau et sa chaire brûle autant que son âme. L’instant est fort, les effluves d’alcool se déposent au détour de cet échange , les soupirs s’apprivoisent et les éclats de verre marquent la fin. La supplication claque dans l’air et rencontre le rire nerveux de Levi. La fatigue, l’ivresse, le manque, la sensation d’un abandon précoce, tout suffit à raviver sa nervosité mêlée à la rage. Si son apparence est aussi neutre que statique, ses entrailles grouillent de cette sensation névrotique. Ça brûle, tord, lacère, exaspère.
— C’est ce que tu veux ?
La question est rejointe par un haussement de sourcil. Levi bat des cils alors que ses yeux roulent. L’agneau croit obtenir. L’agneau n’est rien d’autre qu’une fragilité exacerbée. Un corps fragilisé par les épreuves et un esprit torturé, attaché, démoli par le diable. Poison qui s’est glissé dans ses veines, qui vient les raviver, les animer, les rendre ivres, les rendre battantes. Elle s’approche de sa proie et glisse son index le long des traits fins de son visage. Geste doux, geste annonciateur du pire. Les canines qui apparaissent et viennent mordre sa pulpe inférieure. Celle qui est mi-rosée, mi-terne, celle qui réclame sa meilleure alliée. Souvenir encore brûlant d’un baiser qui marque l’étendu du désir entre les deux gonzesses.
—  Ne me le dis pas deux fois, Ophe.
On ne demande pas à Levi de se tirer. C’est Levi qui se tire. Elle choisit le moment, l’instant précis pour tirer sa révérence et gagner la partie. Rythmique instaurée et conservée depuis des années. Chaque histoire, chaque relation, c’est le même numéro. Elle taquine, elle rend dingue, elle attire dans ses filets, elle devient une obsession, un besoin vital, une dose d’oxygène pour des poumons atrophiés. Quand ça se révèle chiant, pesant et sans véritable nécessité, elle se tire. Levi plante l’autre et la laisse crever dans un désarroi sans précédent. Elle ricane, la clope imprégnant sa bouche et le dos vouté. Elle se dit que Ophe réalise pas que demain tout peut s’arrêter. Levi peut se tirer quand elle le veut. Du moins, c’est ce que la diseuse de bonnes aventures cherche à se faire croire. Elle dilate chaque neurone, chaque parcelle de sa boîte crânienne pour imprimer l’idée que sa vie sans Ophe est possible. Alors pourquoi ses silences ont eu l’effet d’une bombe à retardement dans un corps assez marqué par des tableaux sombres ?
— Tu as fini ton numéro ?
De manière volontaire, Levi laisse un espace entre son corps et celui de la flic. Elle se définit par ce calme, ce sourire victorieux, cette malice dans les yeux et cette manière de la toiser. Elle inspecte chaque parcelle de cette silhouette que ses lèvres ont souillé trop souvent, que ses phalanges ont possédé.
— T’es même pas capable de le mener à bien. Regarde-toi. Tu trembles, tu tiens à peine debout et il suffirait d’un revers de ma main pour que tu finisses au sol.
Une claque dans le visage pour la faire valser à terre et lui démontrer par toutes les équations de la vie que c’est rien de plus qu’une pauvre fille. Elle est envahie par les démons, par Levi. Elle aura beau user de toutes les ruses pour sauver sa peau, c’est raté. L’arnaqueuse la suivra au bout du monde s’il faut pour continuer à marquer son corps, son esprit. Elle viendra la ronger sur chaque pore visible de son épiderme et lui susurrer à l’oreille que sans elle, sa vie ne rimera à rien. Autant se tirer une balle entre les deux yeux et accepter de voir sa cervelle tapisser le mur.
— C’est ce que tu veux ?
La voir disparaître, l’observer quitter son appartement comme une ombre trop fugace, un souvenir qui détale et qui éreinte. Elle veut l’entendre de sa bouche. Celle qu’elle aime ronger et goûter. Celle qui est capable de la rendre dingue. Une tarée dans un asile pourrait ressentir la même folie, la même sensation néfaste et pourtant tellement bandante. Colérique à l’idée de la perdre, Levi se rapproche et empoigne la queue de chevale d’Ophe. Elle tire dessus et arrache sûrement quelques mèches au passage. Le genou calé entre ses cuisses la fait faiblir et la force à courber l’échine. À reculons, elle marche. La marionnettiste et la poupée trop mal articulée. La poigne devient féroce, comme la morsure qu’elle incombe à la peau de sa nuque. Elle balance le corps fragilisé sur le canapé et voit les yeux de la flic s’agrandir d’angoisse. À califourchon sur elle, Levi prend tous les droits. Elle dégomme le morceau de tissu qui recouvre son buste et vient se délecter de la peau de son ventre, de cette poitrine galbée dans de la soie. Elle remonte sur cette épaule qui se voit mordillée, qui se voit pénétrée de ses canines incisives. Marquée au fer rouge pour l’éternité. Levi tire à nouveau sur sa chevelure pour la forcer à dévier la tête en arrière. Crâne qui cogne sur le rebord du sofa.
— Tu vois, c’est ça être forte.
Posséder l’autre sans trembler. Dominer son monde sans menacer de crever d’une overdose d’angoisse. Lorsqu’elle l’observe, de son air méprisant et froid, Levi dépeint de la tristesse dans ses amandes luisantes. Émotion qui vient déchirer le contour nécrosé de son coeur. C’est une flèche qui se loge entre deux côtes. Une sensation qui lui donne envie de dégueuler. Alors, d’un geste plus doux, plus tendre, elle caresse sa joue. Elle pose ses lèvres sur les siennes dans un calme bienveillant. Sa langue se fraye un chemin, satanée vipère qui rejoint sa possession. Ça devient brûlant, délicieux, une exquise gourmandise dont elle n’est plus apte à se passer. Ses mains glissent sur son ventre et voltigent sur sa chute de reins. Un léger recul et ses yeux admirent sa beauté. Elle crèverait de l’observer chaque matin, chaque heure et chaque seconde. Elle se tailladerait les veines pour la garder comme sa propriété loin des autres, loin des enfers. Mais l’enfer se nomme Levi.
— Ne me demande plus de partir.
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Invité

click down

que la mer nous mange le corps. (hot) Empty
MessageSujet: Re: que la mer nous mange le corps. (hot)   que la mer nous mange le corps. (hot) EmptyVen 18 Mai 2018 - 19:51

Écoute ma voix écoute ma prière
Écoute mon cœur qui bat laisse-toi faire
Je t'en pris ne sois pas farouche
Quand me viens l'eau à la bouche
Je te veux confiante je te sens captive
Je te veux docile je te sens craintive
Je t'en prie ne sois pas farouche
Quand me viens l'eau à la bouche
Laisse toi au gré du courant
Porter dans le lit du torrent
Et dans le mien
Si tu veux bien
Quittons la rive
Partons à la dérive
Je te prendrais doucement et sans contrainte
De quoi as-tu peur allons n'aie nulle crainte
Je t'en prie ne sois pas farouche
Quand me viens l'eau à la bouche
Cette nuit près de moi tu viendras t'étendre
Oui je serai calme je saurai t'attendre
Et pour que tu ne t'effarouches
Vois je ne prend que ta bouche


Elle a beau violenter sa peau, Levi, marquer son âme et s’amuser de ses faiblesses comme d’un violon, elle ne cède pas, impassible et silencieuse, le regard perdu dans le vide. Elle n’a plus les pieds sur terre depuis ce baiser saveur vodka. Et l’alcool gaspillé embaume les recoins de la pièce tout comme ceux de son cerveau excité par l’odeur du vice qui souille son plancher à défaut de bousiller ses neurones qui ne demandent qu’à être endormis. Mais ils sont en fleurs, éveillés par la présence de la tentatrice qui se fait bourreau pour mieux profaner sa peau. Cette peau si blanche qui ne tarde pas à rougir sous les doigts malhonnêtes de la lionne en chasse. Et elle se laisse faire, docile et muette, étouffée par l’avidité de ses propres démons qui fulminent d’impatience à l’idée de tremper ne serait-ce que le bout de ses lèvres sur les rives du styx improvisé au beau milieu de son salon. C’est une obsession devenue aussi naturelle que le sang qui coule dans ses veines. Ce sang trop pur assoiffé, qui hurle son envie d’une dose de bonheur. Un verre. Rien qu’un petit verre. Pour calmer ce palpitant qui s’affole, pour remettre de l’ordre dans ses pensées aussi confuses que sa vision. Elle la voit, elle la sent, à user de son pouvoir et de ses charmes pour marquer une quelconque domination. Et si d’habitude, Ophélia court droit dans le mur, ce soir, ce n’est pas le cas. Car Levi est délicieuse, mais l’alcool l’est davantage. Et soudain, son rire cristallin se confronte au silence ambiant. S’il est léger au début, il ne tarde pas à résonner dans cette pièce dépourvue de sanité d’esprit et de lumière. Ophelia, c’est de la porcelaine fissurée : Pure et délicate, mais irrécupérable. Et dans son regard, il n’est plus question de tendresse. Il y a que ses failles et la colère de son corps en manque qui se dessinent. Finalement, elle lui attrape les poignets et la fait basculer pour rouler du canapé jusqu’au sol. Elle trône sur Levi comme un prédateur sur la carcasse sans vie de sa proie, alors qu’un sourire malsain lui étire ses lèvres rosées et déchirées par les morsures de la créature qu’elle tient entre ses cuisses. Un nouveau rire lui échappe. Et c’est à son tour de se moquer d’elle, le regard qui ne se détourne pas de Levi, ne serait-ce que pour une seule seconde. – Ah parce que t’es forte toi ? Laisse-moi rire. Sous-entendu qu’elle n’a pas besoin de prononcer alors qu’elle lui bloque les bras au-dessus de la tête. Elle tremble, parfois. Elle angoisse, souvent. Mais elle n’en demeure pas moins policière et si Levi en a sous le capot, Ophelia n’est pas en reste. – C’est pas toi qui vient réclamer ta dose dans la nuit ? Qui ronronne pour que je te touche parce que j’ai osé t’ignorer ? Me fait pas croire que t’avait pas d’autres plans pour satisfaire ton… appétit. Elle murmure le dernier mot alors que ses lèvres se baladent à présent le long de sa peau dorée. Elle l’effleure, désireuse de la torturer comme elle a pu le faire en ramenant avec elle la boisson tant redoutée. Ouais, elle veut lui faire du mal, Ophelia. Lui rendre la monnaie de sa pièce dans un corps à cœurs dont elles ne s’en sortiront pas les deux vivantes. Il y a de la place que pour une seule fierté et la policière a déjà trop bafoué la sienne. C’est une question de vie ou de mort alors que la nuit dévore leurs inhibitions. – Viens pas me parler de force de caractère quand t’es pas capable de rester loin de moi plus de deux jours. Il y a ses ongles qui mordent soudainement sa chair alors qu’elle danse lentement au-dessus de Levi. Ses longs cheveux châtains épousant les mouvements subtiles de son bassin en mal de cet amour empoissonné. Il y a cette putain de frustration qui la hante alors qu’elle en a l’eau à la bouche. Ce soir, elle troquera une addiction pour une autre sous la menace de son palpitant qui risque de flancher. Elle s’en fout, Ophe. Elle s’en fout de tout. Il y a plus de raison quand il s’agit d’écouter ces voix vicieuses dans sa tête. Plus de conscience quand elle est appâtée par l’odeur du sang. – Mais je te rassure, j’suis pas d’humeur à faire la fine bouche, qu’elle prononce lentement dans le creux de son oreille avant de lui dévorer le cou comme elle lui dévore le cœur. Et très vite, Levi n’a plus que son audace pour couvrir cette peau qui se dénude à mesure que Ophelia la dessape, répondant aux besoins primaires qui pulsent dans ses veines fiévreuses. Elle l’admire un instant, se mordant la lèvre d’être confrontée à tant de tentation. L’enfer faite femme. Et Ophelia est prête à se faire damner pour le restant de ses jours ne serait-ce que pour goûter à ce fruit défendu qu’elle ne peut s’empêcher de désirer.
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Invité

click down

que la mer nous mange le corps. (hot) Empty
MessageSujet: Re: que la mer nous mange le corps. (hot)   que la mer nous mange le corps. (hot) EmptySam 19 Mai 2018 - 14:16

Le ricanement de la flic arrache un sourire à Levi. Insolence qui tombe dans les mains de la douceur et qui vient lui mitrailler le myocarde. Les lèvres arrachées d’un soupire quand son corps claque au sol porté par la force retrouvée de l’agneau. Sa peau brûle d’un désir corrosif. L’entre de ses cuisses est malmené par les dents d’Ophelia. Levi, elle pourrait se cambrer, soupirer et griffer le sol pour prouver à quel point cet instant est fort. Elle devient vivante et quitte les stigmates de la rue. L’espace d’une seconde, plus rien ne semble compter. Le regard dans le vague comme après une bonne dose de came bouffée à l’abri des regards. La flic et ses yeux sardoniques ne réussissent pas à atteindre l’intéressée. Les mots sont le tableau peint d’une lame incisive à même de lui trancher la gorge. Mais là encore, ils pénètrent dans son crâne, en font le tour et se barrent. Avec Levi, les lettres qui valsent n’ont pas d’importance. Ils sont la rage, la déception, le défi. Ils sont tout et rien à la fois. La réaction n’est qu’une léthargie délicieuse. Pendant quelques secondes, Levi est apprivoisée tel ce pantin, les cuisses entrouvertes, le bassin malmené par celui de l’agneau. Ses mains qui s’accrochent au dessus de ses hanches pour venir les bouffer de ses ongles rongés.
— Même avec l’alcool, tu fais pas la fine bouche remarque. Un peu plus et tu vas te mettre à lécher le sol pour avoir ta dose.
La rage déglingue ses idées. La furie en sommeil est prête à sortir de ce corps, pourtant si mince, si abimé par la vie. Le courage de la flic mis à mal par une triste réalité. Oui, elle pourrait bouffer le sol pour goûter à mère vodka. Comme elle pourrait bouffer les lèvres de la brune pour s’en imprégner des effluves. Addict qui cherche à sauver sa peau et se persuader du contraire derrière une quiétude fantomatique. Alors c’est le corps à corps qui débute et qui dit au revoir à la maladresse du coeur. Il n’y a pas de sentiments, encore moins d’amour à cette seconde-ci. Tout ce spectacle n’est qu’une putain de communion des sens, du désir et du besoin vital de se trouver. Bassin qui ondule contre l’autre, ça remue, ça roule des mécaniques pour apprivoiser et se bouffer d’ivresse. Ça apparaît mieux que de la coke, de l’héroïne, de l’alcool. Mieux que n’importe quel autre truc du genre tellement Levi, elle plane. La tête sur le coté pour accueillir les lèvres dévastatrices d’Ophe. La gorge nouée de mots qui veulent être crachés mais se voient refoulés. Le dos à peine cambré et une main qui vient attraper la nuque de la flic. Leurs visages durant quelques secondes ne sont plus qu’à quelque millimètres. Les souffles brûlants se croisent et s’unissent pour l’éternité dans ce chaos. D’un revers de la main, c’est Levi qui reprend le dessus. La domination stoppée et l’enfer qui reprend ses droits. Sa main glisse sur le ventre d’Ophe et remonte à hauteur de cette gorge. Les phalanges qui s’y posent sans serrer, sans l’étouffer, sans creuser la haine qui officie dans la pièce.
— Et toi, t’y arriverais à imaginer ta vie sans moi maintenant ?
La danse des mots pose de son empreinte le long de ses lèvres. Elle crache cette vérité là. Si Levi est accroc à sa peau, la rythmique de leurs corps et tout ce qui s’en suit, la flic aussi. Cette certitude là ne quitte pas une seconde l’arnaqueuse. Le coeur brouillon qui ne bat plus que pour tout ce qui dévore ses entrailles. L’âme nécrosée et pourtant attachée à la sienne. Elle vient lui bouffer les lèvres dans un échange où l’alcool et le désir deviennent des alliés. Champ de bataille avec deux héroïnes prêtes à crever pour ce qui se passe. Levi dégage le dernier vêtement qui recouvre le corps de la flic. Elle se redresse, attrapant ses fines chevilles de ses mains. Ses lèvres s’y déposent, remontent sur le contour de ses mollets, l’intérieur de ses cuisses. Elle y traîne des baisers, y fait gronder des morsures. Les fines jambes relevées vers ses épaules pour prendre toute la place. Puis elle l’observe de cette fièvre qui dévaste tout. Sa bouche s’insinue le long de cette intimité. Elle taquine, épouse, effleure, caresse. Elle rend dingue rien qu’avec cette langue qui rime avec vipère venimeuse. Levi, ce poison exquis. Le manège continue, le carrousel ne s’arrête pas. Ça s’amuse tout en bas, ça rend ivre au détour de gestes experts et précisément menés. Après quelques secondes, elle revient à hauteur de la flic. Au dessus d’elle, la pointe de sa poitrine qui frôle la sienne. Le contact qui déclenche une électrisation folle. Le souffle de Levi est rauque, les cordes vocales paralysées par le plaisir. Elle se penche vers cette bouche exquise et voluptueuse. Un baiser chaste à côté de ses doigts qui se faufilent. Un puis deux. Ils sont à l’arrêt, hors de tout mouvement, rien que pour sentir le bassin de la flic cogner contre.
— Dis-moi que oui et je me tire de ton existence, Ophe.
Des paroles en l’air, parce qu’à présent, c’est la chaleur qui gagne. Les esprits s’oublient et ne deviennent plus qu’un. Comme ces corps qui gisent à même le sol dans un ballet salace et audacieux. Les phalanges qui remuent, déchargent des sensations folles. Sa bouche qui possède la sienne d’une étreinte retrouvée mêlant animosité et une pointe de tendresse capable de lui filer la gerbe. L’estomac noué de tout ce que Levi ressent pour Ophe. Les émotions à l’abandon comme sa raison. C’est une danse bestiale qui marque de son empreinte là à même son intimité. Et quand elle arrête, son bassin vient jongler avec le sien. Ça remue, attise, chauffe et fait cramer. Si Levi brûle en enfer ce soir, la flic en est la cause. Elle est sa propre perte, le pire, le meilleur. Elle est cette nécessité, cette oxygène. Elle devient la vie, quand Levi apporte la mort.
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Invité

click down

que la mer nous mange le corps. (hot) Empty
MessageSujet: Re: que la mer nous mange le corps. (hot)   que la mer nous mange le corps. (hot) EmptyMar 22 Mai 2018 - 0:34

La voix de Levi se mélange à celles qui hurlent dans le crâne d’Ophelia. Elles lui rappellent à quel point elle est faible face à ses addictions. Elle la mettent au pied du mur alors qu’elle est animée par cette frustration qui crépite et brûle dans le creux de son ventre. Plus rien n’a de sens. Et confrontée à ses échecs, elle cède à l’énervement qui fait bouillir son sang à lui en incendier les veines. – Ferme-là ! C’est un cri du cœur alors que son poing vient rencontrer la froideur du sol souillé par l’alcool. C’est pour la fille entre ses cuisses, c’est pour les démons dans sa tête, c’est pour son désir de boire ce ruisseau délicieusement malodorant de vodka, c’est pour tout ce qui l’empêche d’y voir plus clair. C’est un appel au calme. Un répit pour son esprit en mal de clarté, en manque de péchés. Mais très vite, la vapeur se renverse quand c’est à son tour d’avoir le dos collé à terre. Et paralysée par l’absence de cet élixir qui endort et éveille ses sens à la fois, elle se laisse faire, marionnette à la merci de la créature aux airs aussi diaboliques que divins. – T’es rien qu’une conne, en un soupir qui se meurt sur le bout de ses lèvres réduites en cendres. Elle la déteste, autant qu’elle l’aime et elle l’aime plus que de raison. Mais Levi attise la colère d’Ophélia lorsqu’elle se joue de ses nerfs comme d’un instrument mal accordé. C’est inhumain ce qu’elle lui inflige – cette torture de l’esprit quand elle se moque de ses mauvais penchants, quand elle la fait vriller à l’allumer d’un simple regard. Il y a rien qui est simple avec cette sirène qui chante à en amadouer le cœur bancal de la policière qui demande asile. Elle supplie, hurle, à en perdre son semblant de dignité. Mais elle se heurte au silence qui l’entraine six pieds sous terre. Pas de pitié pour les âmes en peine. Pas quand elles croisent la route de Levi. Alors elle perd du terrain face à l’ennemi, s’abandonne quand elle la touche de la grâce divine qui fait vibrer son corps tout entier. Elle ferme les yeux si forts que le néant lui faire croire aux étoiles, alors qu’elle courbe l’échine, esclave de son délicieux supplice. Et pourtant, ses lèvres restent de plomb quand la question fend la silence de leurs cœurs hébétés. Elle n’a pas de réponse à donner, Ophelia, car elle n’assume pas ce que sa tête ne cesse de lui répéter. Elle se ment à elle-même, de peur de s’avouer une autre de ses addictions. C’est inenvisageable d’être accro à cette peau qu’elle aimerait tant dévorer, qu’elle a tant voyagé.  Et si la perdre lui donne la nausée, répondre à son caprice de femme alpha lui retourne également l’estomac parce que ça la renvoie à des images d’elle-même qu’elle ne supporte pas. Celle d’Ophélia, le roseau qui faiblit à la moindre brise, qui se perd dès que souffle le vent. Et elle lutte, de tout son être, de tout ce qui la compose pour ne pas battre en retraite face à l’occupation de ces facettes mensongères qui appellent à l’aliénation. Elle n’est pas morte, pas encore. Mais Levi fait sonner son heure un peu plus à chaque ondulation de sa langue. Et pourtant, le corps de la policière se raidit, non pas de plaisir, mais de papillons noirs qui atrophient son organe vital qui se meurt. Douloureux de battements vacillants. Elle aura sa peau, elle la consumera, du bout de ses doigts. Et ce mal qui la ronge pénètre sa peau à lui en mordre la chair. C’est douloureux, ça lui crève le cœur, mais c’est supportable quand balance, de l’autre côté, l’offense de Levi. C’est une poésie macabre qui noircit son âme. L’ombre au tableau de sentiments bien trop violents. Elle tourne sa tête pour fuir son visage, sa joue se collant au sol aussi froid que son essence bafouée. Elle n’est plus rien. Envolée. Balayée par le monstre vorace qui réclame son due. Et l’odeur de l’alcool ne suffit plus. Et les mauvaises manières de Levi ne l’amusent plus. Il ne reste que le silence de fissures à peine voilées qui se manifestent sous l’usure. Elle n’est rien d’autre qu’une anomalie. Une tumeur de l’espèce humaine. – Fais ce que tu veux. C’est ce que tu fais toujours, de toute façon. Triste constatation qui déforment ses lèvres desséchées par le manque. Le ton est maussade alors qu’elle capitule. C’est la mort menaçante qui lui souffle ces mots.
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Invité

click down

que la mer nous mange le corps. (hot) Empty
MessageSujet: Re: que la mer nous mange le corps. (hot)   que la mer nous mange le corps. (hot) EmptyMar 22 Mai 2018 - 11:00

well you look like yourself, but you're somebody else, only it ain't on the surface. well you talk like yourself. no, I hear someone else though, now you're making me nervous.

La chaleur devient glace en une fraction de seconde. Les corps échoués au sol dans une danse salace, pleine de désir et de ressentiments se disloquent. Elles deviennent des inconnues, des ombres dans cette nuit désastreuse. Les étoiles ne brillent plus assez et les lumières s’éteignent comme si le chapitre final sonnait. Les mots de la flic claquent et viennent bousiller Levi. Elle cause d’un ton qui agresse l’oreille. Le plaisir n’est plus qu’un fantôme, comme tout le reste. C’est pas l’ivresse des sens qui vient assassiner Levi sur place. C’est de voir Ophelia, le corps livide et dénué de toute émotion qui baigne dans une marre de sang invisible. Sa gorge se noue et la colère dévore son ventre. Sa peau se nécrose au contact de la sienne, comme tout le reste. Levi, elle pourrie sur place de tout ce qui est en train de passer et d’éclore comme une rose fanée d’avance. La froideur de son regard contraste avec la peine qui vient entourer son palpitant. Touchée de plein fouet, écorchée vive par les sentiments qui grimpent, qui rongent. Elle sent ses poings se serrer et finit par couper court à cette proximité. Le corps redressé et dénudé qui observe la flic de haut. Les cils battant à chaque regard alors que ses amandes chocolats deviennent le refuge de larmes qui ne coulent pas. Même pleurer, ça devient un combat pour Levi. Pas habituée aux émotions qui dévalent et qui anéantissent. Rien que ça suffit à lui faire vomir son attachement pour la jeune femme.
— J’suis qu’une conne, tu as raison. Faut avoir les neurones bien grillés pour s’enticher d’une fille comme toi.
Elle cause Levi. Elle parle trop, sans réaliser les mots qui résonnent et le poids de qu’ils impliquent. Entichée. C’est le mot. Une chute brutale dans les abysses de l’attachement. Elle aurait dû stopper la mécanique avant que la douleur ne soit si pesante, si difficile à supporter. Le monstre devient la victime alors que son regard croise celui du bourreau. Agir avec violence, ça semblait le compromis à l’amour, à toutes les craintes qui s’étalent. Jouer la carte de l’ignorance, de la relation purement charnelle. Puis venir ressentir une claque en plein visage qui fouette sa peau laiteuse et l’oblige à étouffer. Levi, elle manque d’air. Elle sent les poumons qui se gonflent, se bloquent et agonisent du manque d’air. Une main contre ses côtes qui ne suffit pas à enrayer le mal. La bouche entrouverte, mais rien. Le néant dans la pièce, le néant dans son coeur.
—  Et bientôt tu clameras que tout ça c’était qu’un viol aussi ? Tu voulais pas te faire sauter à même le sol et le monstre en face a abusé de la situation.
Elle hausse le ton en ramassant les fringues au sol. Le corps encore totalement nu qui s’affaire au milieu de la pièce. La plante des pieds qui vient tremper dans la vodka. L’alcool qui lui colle à l’échine, mais pas autant que la flic qui a tout dévoré. Comme un poison, comme une maladie qui ronge et conduit à la mort. Elle tremble de rage Levi. Elle tremble de tout ce qui ne sort pas de sa bouche. L’espace d’une seconde, ses paupières s’unissent et les cauchemars remontent. Les familles d’accueil qui se succèdent, les abandons constants, le visage de Vic la seule ancre au rivage, le sang, les coups, les ecchymoses. Tout forme une succession chaotique. Elle se retourne vers Ophe, encore au sol.
— Tu as gagné.
Elle balance ça avec désinvolture. L’insolence qui se mêle à la lassitude. La partie est terminée. Levi est touchée, elle coule et s’enfonce dans les ténèbres. Sa meilleure place. Elle enfile son débardeur, sa petite culotte et son pantalon crasseux. Elle masque cette peau qui porte encore le saveur de la sienne. La chaleur disparaît et n’est plus qu’un voile de froideur qui démonte son âme. Ophelia n’est pas un agneau. Elle n’est plus qu’un couperet, qu’une lame de couteau qui s’enfonce et provoque une hémorragie. Elle a le coeur qui saigne, l’âme qui se vide de tout. Levi se recule, prend ses pompes dans une main en riant nerveusement. L’écho n’a rien de diabolique. Pour la première fois d’une existence désabusée, son rire pue la tristesse. Il est la mélodie d’une comédie dramatique qui devient cauchemars.
— Tu as voulu exister avec ta force que seule la vodka sait créer. Mais t’es là, à masquer tout ce qui grouille et te démolie à petit feu. Le vrai courage, il est où ? Tu as même pas le cran d’assumer ce vient te dévorer là.
Elle se penche au dessus du corps frêle et tremblant. Le revers de sa main cogne contre la poitrine pointant le dit endroit. Celui qui regorge d’émotions passées sous silence. Là où il fait bon de se taire, de ne rien avouer. Retenue, pudeur, amas de craintes qui viennent mettre à mal une relation foutue d’avance. Elle sent les larmes qui montent Levi. Ses yeux, plus brillants que la lune dans le ciel se closent là tout près de ceux d’Ophelia. Sa voix n’est plus qu’un souffle à peine perceptible. Elle se brise comme un pantin qui ne s’articule plus. Les fils coupés avant même de l’avoir fait vivre. Le corps fragilisé se redresse, se recule. Elle tape contre un mur et sa poitrine se soulève dans des mouvements saccadés et déchirés. Tout se crispe, tout se paralyse. Elle devient une déchirure à elle seule causée par la réalité prise de plein fouet. Ça lui donne la gerbe à un tel point qu’elle manque de vomir sur le parquet. L’alcool remonte et laisse une traînée répugnante le long de sa gorge.
— J’suis peut-être la connasse de l’histoire, mais moi je suis pas un pantin. Je sais ce que je ressens et ce que tu as crée. Mais ravale tes grands airs, parce que ça ne compte plus à présent.
La haine stigmatise chaque mot. Ils dansent un à un. Ils valsent comme un rideau qui tombe et qui achève. Levi lance un dernier regard à la flic. À la mort, à la vie, à leur perte qui vient de se métamorphoser en réalité macabre. Elle fait claquer la porte et quitte l’appartement. C’est l’air froid de la rue que Levi se prend en pleine gueule. Pour la première fois de son existence, elle s’autorise à craquer. Une larme dévale sur sa joue colorée de rose à cause de la température extérieure. Plantée devant cet immeuble, le coeur en miette, elle maudit Ophelia. Elle maudit tout ce qui se crée et se défait. Pas habituée aux sentiments de ce genre, encore moins à chialer pour une gonzesse. Elle se retourne, hésite à remonter. Mais tout ça est balayée par sa fierté et la colère qui gronde. Et c’est son poing qui vient s’écraser contre la porte vitrée de l’immeuble. La peau qui devient le refuge de morceaux de verres. Le sang qui déferle sur le sol et ses pieds nus. Elle a mal. La main est abîmée, dépouillée de toute sensation. Mais le pire est là, au creux de sa cage thoracique. Cet organe vital qui s’adonne à l’absence des mouvements. Des battements à peine visibles. Levi se recule, crache sa haine en hurlant une insulte qui vient baiser l’air. Puis voilà son corps qui disparaît dans l’ombre, pas loin de là, à l’agonie à même le sol, la main qui continue de saigner. Mais ce n’est rien à coté de l’hémorragie qui rétame son myocarde.
Ophelia, mon ange, ma douceur.
Ophelia, l’enfant des ténèbres en éveil.
Disparais, devient un exil, ne me foudroie pas plus.
Ophelia, ça saigne. Et mon coeur se bousille.
Les enfers ont gagné.
Revenir en haut Aller en bas


Contenu sponsorisé


click down

que la mer nous mange le corps. (hot) Empty
MessageSujet: Re: que la mer nous mange le corps. (hot)   que la mer nous mange le corps. (hot) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
 que la mer nous mange le corps. (hot)
Revenir en haut 
 Sujets similaires
-
» a nous deux, nous ferons un dieu, et nous voltigerons vers l’infini (imran)
» Xander | Peut-être donnons-nous tous le meilleur de nous-mêmes à ceux qui de leur côté, ne nous accordent que rarement une de leurs pensées.
» Henry ♠ Ces imprévus qui nous ramènent l'un à l'autre
» (1/1) salina dust ▪️ le diable au corps.
» côme earnshaw ▪️ mon cœur roule tout contre ton corps

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
- call it what you want. ::  :: lights are so bright. :: sujets.-
Sauter vers: