- evvie et kell -
La pluie tombe sur un Brighton encore endormi par un ciel dans les tontes de gris. Un seul regard à la fenêtre suffit pour répulser Evvie. Bien différent de son pays natale, elle souffre en silence du temps humide comme pas deux, et de cette pluie qui ne finit jamais de se verser. Autre chose qui, en secret, lui fait tordre ses intérieurs, est l'identité de ce père qu'elle ne connait pas. Qui plus est, un grand homme littéraire, est-ce de là qu'elle tient ce goût pour l'écriture anglaise? Personne ne saurait dire. Mais alors que la Mawr devrait passé sa journée à lire, écrire, ou inventer de nouveaux concepts de physique époustouflant, elle se retrouve à passer une nouvelle journée en compagnie de la famille Ryesen. Plus particulièrement, de leur fils, Kell. Celui qui a posté cette très agréable annonce auquel elle a répondu. Mais fuck, qu'est-ce-qui lui a prit de répondre? Pourquoi tenait-elle autant à s'intégrer à cette ville maudite, pourquoi chercher à se socialiser alors que ce n'était visiblement pas l'idée du siècle. Ses paupières se ferment, cherchent à évacuer la situation du mieux qu'elle le peut. Parce qu'il est hors de question qu'elle passe encore une heure à entendre Madame Ryesen parler des exploits de ses enfants si beaux, si intelligentes, et ô combien leur mariage sera fabuleux s'il se rendent jusque là. En fait, Evvie n'est pas une de ses filles qui aime qu'on lui lèche le cul, qu'on lui flatte la crinière dans le sens du poil, qu'on cherche tant à lui dire ses qualités. Elle n'est pas parfaite, et pourtant, présentement, elle se sent comme une déesse, et la femme lui construira une statut à son effigie. Les notes mentales ne cessent de s'accumuler dans son cerveau, et c'est d'un ridicule surpassant la Lune. L'atmosphère de la pièce chute lorsque, finalement, après plusieurs heures, Kell décrète qu'il est temps pour eux de rentrer dans leur appartement commun. As if. Jamais Evvie ne supporterait de vivre au même endroit que lui. Certes, une partie d'elle, la curieuse, l'investigatrice, souhaite pénétré dans ses lieux pour obtenir réponse à ses milles et unes questions. Car comme le jour et la nuit, quand un s'endort, l'autre se lève. Et si Kell brille dans certains domaines, Evvie le bat sur plusieurs. Elle ne dit rien, le laisse la mener à la voiture, dans laquelle elle embarque. Un bye de la main suffit pour les Ryesen qui crit à s'époumoner qu'ils doivent revenir bientôt. Et, mio dios, elle le tuera pour ça. You're evil. I now understand why you're alone and will probably always be. Son roulement de yeux est complimenté par une jolie grimace. Comme une adolescente, elle agit, elle parle. Parce qu'il serait un blasphème d'admettre qu'il lui plaît, qu'il est physiquement très plaisant. Also, since when do you shave? I hate it. Non pas qu'elle avait un droit de parole, en fait, si. Si Evvie devait jouer les petites amies, ce serait jusqu'au bout. Pas de faking it. Also, I'm hungry, can we stop for a veggie burger? Parce qu'elle adorait les burger végétariens plus savoureux que la viande grasse pleine d'hormones. Son estomac gargouille, fait des bruits non humainement possible. You're a sweetheart, thanks. Histoire de l'amadouer un petit peu.