- épisode 1 -
jake & jordan

Cela faisait trois semaines que la jolie blonde était arrivée en ville. Bien que les premiers jours avaient été un peu chaotiques, il semblait régner une certaine stabilité à sa vie de bohème. Jordan vivait toujours dans l'auberge de jeunesse dans laquelle elle avait débarquée à son arrivée en Europe. Son sac restait fièrement attaché sous son lit. Il n'y avait que des vêtements, puisque son portable, son argent ainsi que ses papiers étaient précieusement gardés dans son sac à main. Jordan était en train de marcher dans les rues de la petite ville anglaise, un café latte entre ses mains. Nous étions en pleine semaine, il allait bientôt être quinze heures et comme tous les jours depuis plus d'une semaine maintenant, elle se rendait dans la maison de Mr Mayfield. Il habitait un chouette quartier, près de la mer. Là-bas, il y avait un tas de maisons gigantesques, au bord de l'eau. Le genre de maison qu'elle n'aurait probablement jamais. Mais elle ne pouvait s'empêcher de leur envier cette vue magnifique qu'ils avaient tous. Jordan avait décroché ce travail un peu par hasard, alors qu'elle allait chercher son café comme d'habitude, elle avait trouvé une petite annonce écrite sur un papier blanc, alors qu'elle attendait que son café se prépare. On cherchait une femme de ménage et heureusement pour elle, il n'y avait pas besoin de qualifications pour ce travail. Elle avait donc téléphoné, et un rendez-vous avait été prit. En se remémorant cette rencontre, le corps de Jordan frissonna, autant que son estomac semblait s'enrouler sur lui-même. Elle revivait ce fameux moment sans cesse, à tous moments de la journée, depuis plus d'une semaine déjà. Cette porte qui s'ouvre, des mèches blondes, un homme immense, un sourire, un rire d'enfant derrière. Il lui avait ouvert la porte, elle n'avait pas pu décrocher son regard de lui et en même temps, elle ne pouvait pas non plus le fixer dans les yeux. C'était étrange, d'observer quelqu'un d'aussi près de soi, à la dérobée. Elle ne pouvait pas faire autrement. Ses jambes avaient tremblées, elle avait béguaillée, son cœur s'était emballé. Elle était presque sûre que ses joues avaient flambées d'un coup. Mais elle avait fait bonne figure, il fallait qu'elle travaille. Déjà pour avoir une petite source de revenus, mais surtout pour rencontrer du monde, voir la ville, profiter de son arrivée ici. Jake, parce qu'il s'appelle Jake, avait été très gentil. Il avait besoin de quelqu'un, dans l'urgence et étant très prit par son travail, il n'avait pas le temps de passer des entretiens pendant plusieurs jours. Alors s'arrangeant un peu mutuellement, elle avait eu le job. Chaque jour de la semaine, excepté les week-ends, elle venait passer deux heures chez lui, afin de faire le ménage. Ca comprenait la lessive, la poussière, l'aspirateur, la vaisselle, la salle de bain et les vitres. Et Jordan, ça lui allait. Elle venait d'une famille bosseuse qui lui avait apprit à faire correctement son travail. La plupart du temps, elle était seule pendant son ménage, mais parfois, la nounou arrivait avec Juliet, la petite fille de Jake. Jordan avait remarqué qu'il était jeune pour être père, et surtout, qu'il l'élevait seul, mais elle n'avait jamais posé de question. Ca ne la regardait pas. Et puis en plus, elle ne parvenait pas à aligner une phrase cohérente face à lui, donc ça ne servait à rien. C'était quand même étrange de se sentir toute chamboulée comme ça, non ? Jordan ne voulait pas y prêter attention et faisait mine de rien. Elle entra dans la maison du professeur, par un double des clefs qu'il lui avait remise. Les rangeant précieusement dans son sac, la jeune fille enleva sa veste en cuir pour se mettre plus à l'aise. Vêtue d'un jeans bleu et d'un tee-shirt blanc, simple, elle ne tarda pas à regarder l'état des lieux. Passant rapidement dans la maison, elle y récupéra le linge sale à divers endroits pour commencer par lancer une machine. Lorsqu'elle fut lancée, elle se rendit à la cuisine pour y laver la tasse presque encore pleine de café qui traînait là. Elle sourit. Dans sa tête, elle imaginait Jake pressé, n'ayant pas eu le temps de finir son café avant de partir. Finalement, quand se fut fait, elle se mit au travail de cleaner l'ensemble de la maison : poussière, aspirateur et serpillère. Il faisait chaud, elle essayait de bosser vite et bien. Parfois, son regard accrochait sur une photo accrochée au mur, ou sur un meuble. Les deux têtes blondes du père et de sa fille. Et elle souriait, comme une idiote, avant de se remettre au travail.

La vie n'est pas un long fleuve tranquille. C'est le moins que l'on puisse dire. En ce moment pour moi, c'est la course dans ma vie. D'abord il y a ma fille qui me demande beaucoup de temps et puis il y'a les cours que je donne au lycée plusieurs heures par jours. J'ai essayé d'aménager mon emploi du temps mais mon supérieur hiérarchique étant con comme un balais brosse, il ne m'a laissé que très peu de liberté. Heureusement pour moi, Conrad est formidable et il gère et s'occupe de ma fille du feu de dieu lorsqu'elle n'est pas à la crèche. Mais j'ai tellement de mal à tout gérer que j'ai dû déposer une petite annonce dans un café pour demander de l'aide pour entretenir la maison. Si ma mère me voyait, ça lui filerait probablement de l'urticaire de voir son fils avoir recours a une tiers personne pour entretenir la maison. Je n'aime pas faire ça et jusqu'à lors, je me débrouillait tout seul mais là, ça devient vraiment compliqué et je n'aime pas laisser la maison dans un tel état. N'ayant pas vraiment le temps de faire passer dix milles entretiens, j'ai choisi de faire confiance à Jordan, la première jeune femme qui s'est présentée, après tout, j'avais eu un bon feeling et un feeling, qu'il soit bon ou mauvais, ça ne se discute pas. Je me souviens encore de notre première entrevue. Elle avait eu lieu à la maison, plus simple pour moi. Jordan ce jour là, comme tous les autres d'ailleurs, avait été ponctuelle et lorsque j'avais ouvert la porte une sensation étrange m'avait parcouru. Le genre de sensation que l'on est incapable de décrire quand on essaye d'en parler un quelqu'un. Le genre de sensation que l'on ne comprend pas vraiment soi même. Il m'avait fallu batailler avec moi même tant c'était dur de ne pas se laisser enivrer par la douce odeur de son parfum. Vraiment, j'ai du mal à comprendre pourquoi mes sens se mettent en éveil dés que je la voit. L'entretien n'avait pas durer bien longtemps, on s'était vite mis d'accord. Deux heures par jour, du lundi au vendredi. Deux heures qui comprenaient la lessive, la poussière, l'aspirateur, la vaisselle, la salle de bain et les vitres. Ni plus ni moins. Vu comme ça, j'avais l'air d'un mec qui exploite mais à vrai dire, je n'avais pas le choix d'embaucher quelqu'un pour m'aider. Pour me déculpabiliser un peu, j'avais proposé à la jolie blonde au parfum divin un salaire un peu plus élevé que la moyenne et la possibilité de choisir ses horaires. Pour me déculpabiliser certes mais aussi parce que j'avais bien compris qu'elle avait vraiment besoin d'argent et l'argent moi ce n'est pas un problème alors si j'peux aider, autant le faire. Aujourd'hui, j'ai terminé plus tôt, pour mon plus grand plaisir. Dans un élan de bonté, le directeur du lycée, en voyant ce grand beau temps à décider lâcher les fauves plus tôt histoire qu'ils profitent de cette belle journée pour se relaxer et ainsi mettre les bouchées double pour la période des examens qui arrive à grands pas. Mon cours de 15h avait tout bonnement sauté et du coup, moi aussi j'étais libre. J'ai rapidement pris ma voiture et j'ai foncé en direction de la crèche pour récupérer ma princesse. Je prend rapidement les transmissions que l'auxiliaire de puériculture qui s'occupe d'elle me fait et on file manger une glace dans le parc d'a côté. Je la laisse jouer et profiter du soleil. Un moment avec ma fille en dehors de la maison et surtout en plein milieu de semaine c'est tout ce qu'il me fallait. Au bout d'une heure, Juliet émet le souhait de rentrer car elle commence à être fatiguée. Le parc n'est pas vraiment à côté de la maison et vu l'heure il y'a de forte chances que l'on se retrouve coincés dans les bouchons. Bingo. J'occupe ma fille comme je peux le temps que la circulation ne se fasse un peu plus fluide et enfin, on arrive à la maison. Je me gare devant comme à mon habitude, j'aide Juliet à descendre et on se dirige jusqu'à la maison. Je met la clef dans la serrure mais me rend bien vite compte que la porte est déjà ouverte. Jordan. C'est vrai qu'à cette heure ci, elle n'a pas encore vraiment fini de travailler. Tant mieux pour moi, pour une fois que je peux la croiser. Je pousse la porte et somme Juliet d'enlever ses chaussures -ce qu'elle ne fait évidemment pas- avant de tout resalir. J'ôte les miennes et me dirige vers le salon avec Juliet que je pose doucement sur le canapé. Du bruit dans la cuisine. Jordan. J'enlève ma veste, donne quelques jeux à Juliet et je me dirige dans la cuisine. Je ne suis pas certains que la demoiselle au parfum si enivrant nous ait entendu rentrés étant donné qu'elle n'a pas bougé. Je m'approche alors doucement du bar et m'assoit sur le tabouret, elle est dos à moi. « Bonjour » Son parfum titille mes narines et mon estomac s'amuse quant à lui à faire des loopings alors que je ne peux m'empêcher de la regarder.

Les tâches habituelles effectuées, la jeune femme avait fini en avance. Sachant qu'elle serait payée grassement pour ses deux heures de travail, elle ne voulait pas partir plus tôt. Elle avait une étique de travail, alors après avoir étendu le linge de la machine à laver, la jeune femme s'était lancée dans le ménage du four de la cuisine. Pour cela, elle avait voulu travailler en musique, c'est donc la raison pour laquelle elle avait prit ses écouteurs, afin de ne déranger personne. C'est la musique « FKJ – Go back home » qu'elle sélectionna en boucle. C'était sa chanson depuis son arrivée ici. Non pas qu'elle ait spécialement envie de rentrer, mais elle avait découvert ce groupe un peu par hasard, et ne se laissait plus de ces ambiances. Chantant, dansant légèrement, elle s'activait au nettoyage du four. S'arrêtant parfois pour danser un peu plus, pendant quelques secondes, chantant -sûrement faux- sur les rares paroles qui existaient dans cette chanson, la jeune femme s'amusait presque autant qu'elle bossait -sinon plus. Remuant les épaules, les bras avec son éponge moussante en main, effectuant des gestes lents et harmonieux, la jeune femme fredonnait l'air. Mais ce n'est qu'après plusieurs minutes finalement, qu'elle se mit à tourner sur elle-même, dansant toujours et qu'elle tomba nez à nez avec... lui. D'un coup, son corps se raidit. Son cœur se mit à battre la chamade au point qu'elle cru qu'il sortait de sa poitrine à chaque nouveau battement. Son visage du s'empourprer à la même vitesse que la honte pouvait se lire sur elle. Elle se sentait prise sur le fait, de son oisiveté, prise sur le fait d'un moment intime (qu'elle pensait vivre seule). Lui, il était assis sur un tabouret, derrière elle (à présent face à elle) et il semblait amusé par ce qu'il avait vu. Mais elle, pas du tout. Elle avait clairement honte qu'il ait pu assister à ça, et surtout lui. Pourquoi d'ailleurs ? Parce que c'était son patron, c'était certain oui, mais aussi pour autre chose, qu'elle ne parvenait pas à définir. Nerveuse, toujours le rouge sur ses joues, elle retira ses écouteurs et essaya d'extraire son portable de la poche de son jeans -mais maladroite comme elle était en cet instant, elle n'y parvint pas tout de suite- pour éteindre la musique. Honteuse, elle bégailla « heu... je suis désolée je... » et merde, vas-y pour expliquer ça toi. Elle n'était pas payée pour s'amuser, ni même pour chanter ou danser chez lui. Non, elle était là pour que sa maison soit clean et que le soir, il puisse en profiter, seul. Une fois son portable éteint -trop nerveuse pour simplement éteindre la musique- et ses écouteurs rangés à moitié dans la poche de son jeans, elle plaça une mèche de cheveux derrière son oreille. Elle n'osait pas le regarder dans les yeux, non seulement parce qu'elle avait honte en tant qu'employée, mais surtout parce que... elle aurait voulu qu'il n'assiste pas à ça. Pour quelle raison ? Parce qu'elle savait qu'elle était ridicule, qu'elle ne savait pas chanter, ni même danser et que donc... ce n'était pas glamour. Mais pourquoi aurait-elle souhaité qu'il la voit d'une façon glamour ? Elle n'en savait rien, mais elle savait que ça la dérangeait. Toujours nerveuse, elle se tourna vers le four, essayant de trouver ses mots et lança alors « je... j'avais fini mon travail assez tôt alors... je... j'ai voulu continuer à faire du... ménage... » en désignant le four du bout d'un de ses doigts, sans jamais oser regarder le beau blond assis près d'elle. Finalement, elle soupira, ferma les yeux une seconde pour essayer de se calmer elle-même et leva lentement les yeux vers lui. Elle le détailla, lentement, comme si elle en avait le temps. Elle aimait ce qu'il portait, ça faisait ressortir la beauté de ses bras, elle voyait ses muscles se dessiner dans sa chair, et rien que de savoir qu'il était ainsi... elle sentit son ventre danser à son tour. Il avait des bras sexy... enfin pas que les bras. L'encolure de son haut montrait les os de ses omoplates, légèrement, et lui laissait le désir de les suggérer sous son haut. Cette idée lui donna des papillons dans le ventre. La forme de son visage, sa barbe impeccable, son sourire.... et ses yeux. Elle venait de croiser son regard et cru qu'elle allait totalement fondre sur le sol de la cuisine.

HRP : Moi j'ai adoré ta réponse haha ! Je viens de finir le boulot, je peux rp un petit peu si tu veux / peux :)

Le moins que l'on puisse dire c'est qu'en rentrant à la maison si tôt aujourd'hui, je ne m'attendais surement pas à croiser Jordan. Certes, la belle fait le ménage chez moi depuis un petit moment maintenant mais d'habitude, je ne suis jamais là et je ne la voit jamais. Pourtant, je sais qu'elle vient assidûment, chaque jours. Je le sais à sa manière personnelle de ranger le linge de ma fille dans l'armoire et aussi aux effluves de son parfum qui restent encore présentes dans la maison même après son départ. Aujourd'hui pourtant, lorsque je rentre avec ma fille, Jordan est là. A en juger par l'état de la maison, elle à quasiment fini ses tâches quotidiennes. La maison est tellement propre que je demande à Juliet d'enlever ses chaussures mais évidemment, elle ne veut pas. Je la dépose alors moi même sur la canapé et lui donne tout un tas de jeu pour qu'elle se tienne tranquille, le temps que tout le ménage soit terminé. Je retire à mon tour mes chaussures que je range soigneusement dans un coin et je me rend dans la cuisine. Pas parce que j'ai faim non, mais parce que c'est là que se trouve ma jolie petite femme de ménage. Le plus discrètement du monde, je m'approche du bar et m'assoit sur le tabouret qui fait face à celui ci et j'observe sans rien dire la jolie blonde. Oui je sais, c'est pas très classe d'observer ainsi une femme à son insu mais je ne peux pas m'en empêcher. C'est plus fort que moi. D'autant plus que Jordan est entrain de se déhancher en récurant le four, alors comment résister. La voir s'amuser ainsi me fait sourire, au moins, cela prouve que faire le ménage pour elle n'est pas un vrai calvaire. Elle chante, danse, tournoie, fait des pas de coté. Un vrai spectacle s'offre à moi. Il s'arrête quand la demoiselle fait un tour sur elle même et se rend compte que je suis là. Elle se fige et se défait tant bien que mal de ses écouteurs. La situation m'amuse beaucoup mais pour elle c'est tout autre chose à en juger par le rose qui lui monte rapidement aux joues. Elle se met à bégayer qu'elle est désolée « Pas de soucis » je répond alors tout simplement avec un sourire. C'est vrai quoi, pourquoi devrait elle avoir honte de ça ? Parce que je suis son patron ? Il en faut bien plus que ça pour me formaliser. Maintenant qu'elle à fait volte face, Jordan se trouve face à moi et même si j'évite de trop la regarder il m'est quand même difficile de ne pas le faire. Aussi plaisante à regarder que la première fois que l'on s'est vus. Elle porte merveilleusement bien un petit top blanc qui lui sied parfaitement accompagné d'un jean used qui défini parfaitement sa silhouette. Je me perd un peu dans sa contemplation avec qu'elle ne m'en tire en m'indiquant qu'elle a finit son travail assez tôt mais que comme elle voulait effectuer ses deux heures pleines, elle avait continué le ménage. Evidemment, elle bégaie toujours un peu en me disant ça et ma foi, c'est franchement charmant. J'hoche alors la tête, un sourire toujours accroché à mes lèvres « Très bien mais vous savez si vous avez vraiment tout terminé, vous pouvez rentrer, je ne voudrais pas abuser » Pas que je la chasse évidemment mais si elle à surement des choses plus intéressantes à faire que mon ménage. Un silence s'installe ensuite. Silence durant j'essaye une fois de plus de ne pas la regarder. Du moins sans trop d'insistance mais nos regards finissent par se croiser. Jordan pose son regard dans le mien et là, je ne comprend pas vraiment bien ce qui se passe. Mon cœur semble louper un battement, mon estomac se tord dans tous les sens et j'ai l'impression d'avoir du coton à la place des jambes. Je quitte ses yeux pour détailler un peu plus son visage. Ses yeux et son nez parfaitement dessiné, sa bouche au lèvres naturellement tintées de rose. Ses cheveux tombent parfaitement sur sa nuque et une mèche rebelle lui traverse le visage, amenant en moi le désir de la remettre à sa place. Mes yeux se perdent ensuite sur son haut qui laisse légèrement entrevoir son nombril juste au dessus de son pantalon. Des papillons ont élus domicile dans mon ventre et même si c'est loin d'être désagréable, il ne faudrait pas trop qu'ils s'attardent. « Votre journée à été bonne ? » Je me frappe intérieurement d'avoir dit ça, c'est bateau et ça parait surement bête mais il fallait que je brise le silence et que je calme un peu les papillons qui dansent la gigue dans mon estomac.

« Oh... je me dis qu'il y a toujours quelque chose à faire... et... que vous voulez profiter de votre fille plutôt que de faire du ménage » finit-elle enfin par dire, sans bégailler. Il s'agit de sa première phrase normale. Mais ce fût peut-être la dernière, puisque peu de temps après ces quelques mots, leurs regards se croisèrent. Jordan a les yeux bleus, cette couleur pourtant si jolie ne lui avait jamais fait de l'effet, puisque ses yeux s'en teintaient. Seulement voilà... le bleu des yeux de Jake lui fit quelque chose. Un bleu clair, presque transparent. Comme l'eau de ces lagons, qui existent à l'autre bout du monde, sur une plage paradisiaque. L'eau pur d'un endroit inviolé par l'homme, inconnu, dont personne n'en connaîtrait les détails et les couleurs. Une couleur donc inexistante aux yeux du monde, mais pourtant bien réelle. Vivant là, cachée, préservée, loin de tout. Le bleu des yeux de Mr Mayfield lui faisait penser à ça. A une eau pure, calme, limpide, où des animaux pourraient nager en tranquillité, loin des hommes et de leur pollution. Une eau dans laquelle les fond marins seraient à la vue de tous, non dissimulés. Une couleur vivante, vibrante, qui faisait palpiter son cœur. Dans sa poitrine se jouait une symphonie, entre musique classique, grandes voix et concert de rock. C'était comme un feu d'artifice, pétillant, surprenant, coloré, chaleureux et explosif. C'était comme le matin de noël, quand on se réveille dans son lit, qu'on ne sait pas trop quel jour on est, et que l'on réalise. C'était un peu comme être parcourue d'un gigantesque éclair, provenant d'une tempête invisible et silencieuse, qui ne balayait que son âme. Jordan se retrouvait là, forcée de tenir debout, de sembler clair et précise, sûre d'elle ; alors que son corps ne semblait pas plus résistant qu'une plume dans un ouragan. Son corps tout entier était en train de la faire douter de sa force, il tremblait. La chair de poule envahit ses avants bras, faisant frissonner son échine. Un mouvement d'épaule, elle baissa les yeux, replaça une mèche de cheveux qui s'était retrouvé sur son visage, et sourit. Doucement, presque comme si elle s'en cachait. Jake reprit la parole, brisant le silence qui s'était installé, mais qui ne dérangeait pas l'américaine. Il lui demanda comment s'était passée sa journée. Elle sourit, essayant de lever les yeux à nouveau vers le joli blond qui se tenait si près d'elle, à l'autre bout de cette cuisine, face à elle. Haussant les épaules, elle répondit « plutôt bonne, à vrai dire, à part venir ici, j'ai encore un petit peu de mal à me créer de nouvelles habitudes ici » avoua t-elle. Et c'était vrai. Ce travail, cette maison, ce ménage, c'était quelque chose de stable qui lui apportait une sécurité mais aussi -surtout- un réconfort. Elle savait qu'ici, elle avait sa place. Une petite place, d'une petite femme de ménage à mi-temps, étrangère, mais une petite place qui comptait beaucoup, dans cette nouvelle vie à l'autre bout du monde. La jeune femme se tourna un peu, afin de rincer son éponge -qu'elle tenait toujours- au dessus de l'évier. Elle rangea l'éponge à sa place, ferma le four et fit un pas vers le bar où se tenait son incroyablement sexy patron. Elle y posa son poignet, le faisant presque rouler sur le comptoir froid du bar, se tenant encore à distance. « Et la vôtre ? » demanda t-elle doucement, en souriant et en relevant les yeux vers lui, encore une fois.

Lorsque je lui dit qu'elle peut rentrer si elle à terminé, la demoiselle me répond qu'il y a toujours quelque chose à faire et qu'il faut mieux que je profite de ma fille plutôt que de terminer le ménage. Un bon point pour elle. C'est vrai que passer du temps avec ma fille en ce moment m'est précieux mais si Jordan à fini alors autant ne pas l'exploiter encore plus. Pourtant même si je viens de lui dire de rentrer chez elle, je n'ai pas vraiment envie qu'elle parte. Les papillons dans mon ventre sont toujours aussi déchaînés sans que je ne comprenne vraiment pourquoi. Jordan est mon employé et c'est tout. Il faut que ce soit tout. Ça ne peut pas être autrement. Un silence s'installer durant lequel j'ai tout le temps de la contempler et de l'admirer. Je sens mon corps fébrile devant ses courbes parfaitement et son regard qui vous transperce de part en part lorsqu'elle vous regarde. J'ai l'impression que si je bouge mes jambes vont se dérober sous mes pieds. Le silence est toujours présent. Il faut que je le brise et surtout que je calme l'agitation naissante dans mon ventre. Pour cela je reprend la parole en lui demandant comment s'est passé sa journée. Je me rend tout de suite compte que c'est un peu bateau comme question et je me gifle intérieurement mais qu'aurais-je pu dire d'autre ? Les mots ont rapidement tendance a me manquer lorsqu'elle est là. Elle me répond que sa journée à été plutôt bonne mais qu'elle n'a pas vraiment d'autres habitudes pour l'instant que de venir ici. Je souris bien malgré moi quand je l'entend dire ça. Au fond, même si le fait qu'elle n'ai pas vraiment encore prise ses marques est triste, je suis ravi de l'entendre dire que venir ici constitue pour elle une sorte de point de repère. Quand j'y réfléchi, je me demande pourquoi je ressens tout ça. Pourquoi tout en moi est si confus dés que la jolie blonde est à proximité de moi. J'essaye de faire le tri dans tout ça en fermant les yeux lorsque sa douce voix parvient de nouveau à mes oreilles, m'arrachant un nouveau frisson. Elle me retourne la question. Mon regard se pose de nouveau sur elle, c'est plus fort que moi  « Plutôt pas mal. J'ai fini plus tôt. Juliet est contente et moi aussi. Mais la dernière partie de la journée s'annonce vraiment bien » Je ne sais pas pourquoi j'ai dis ça, la dernière partie de la phrase. On dirait qu'une force m'a poussé à le dire. Je secoue la tête et soupire. Franchement bravo Jake, boulet numéro 1 de l'année. Un nouveau silence se réinstalle alors que ne peux m'empêcher de la regarder une nouvelle fois.

c'est petit et tout pourri, je me rattrape a la prochaine, promis

Jake répond qu'il a passé une bonne journée, et que sa fille semble aller plutôt bien aussi. Ce à quoi Jordan hoche la tête en souriant. Elle semble contente qu'il ait passé une bonne journée, comme si pour elle, ça comptait, comme si ça représentait quelque chose d'important. La jeune femme osait peu lever les yeux vers lui, en tous cas elle semblait éviter de croiser son regard. Son cœur battait fort, elle semblait mal à l'aise tout de même en sa présence, bien qu'elle parvienne à le cacher plus facilement qu'à l'arrivée du maître des lieux. Finalement, la dernière phrase de Jake fit trembler les murs. Un frisson parcouru le corps de Jordan, alors que sa main se posa sur le comptoir de la cuisine. Il venait de dire que la dernière partie de la soirée s'annonçait vraiment bien. Mais même si son corps semblait réagir à ce que Jake disait, la jeune femme ne comprit pas l'insinuation. Non. Elle ne capta pas du tout ce que Jake pouvait insinuer, si bien qu'elle ne tarda pas à dire en souriant de toutes ses dents « oh ! Vous avez quelque chose de prévu ? » avant de balayer la maison du regard. Elle regardait où étaient ses affaires, si la maison était propre et aussi, où se trouvait Juliet, que l'on entendait jouer un peu plus loin. La jeune femme réalisa que ses affaires étaient près d'elle, sur le plan de travail. Il y avait son sac et sa veste, elle posa sa main dessus et lança « si vous avez un rendez-vous je ne veux pas vous déranger » avant de mimer une grimace rapidement. Non, pour Jordan, il ne pouvait pas penser à elle en disant ces quelques mots. Pourquoi ? Parce qu'elle n'était pas son genre de fille. Il était... trop bien pour elle. Ils avaient pratiquement le même âge, pourtant il était père de famille, il avait un travail stable, il était anglais. Elle, elle venait de finir ses études, elle ne savait pas vraiment quoi faire de sa vie, elle voyageait et puis... elle était américaine. Jake ne semblait pas être le genre de mec à ramener des filles pour coucher avec elles, juste une nuit. En tous cas en faisant le ménage depuis quelques temps maintenant, elle n'avait pas trouvé de sous-vêtements féminins ou autre élément qui porteraient à croire à cette théorie. Il était, il semblait, être un mec vraiment bien. Et elle... elle s'habillait comme une hippie, elle fumait, elle était ici en voyage... qu'est-ce qu'elle pouvait bien lui apporter ? Rien du tout, alors non, pour elle dans sa tête : il ne parlait ni ne pensait pas à elle en disant ça. Ce n'était pas imaginable, pas croyable, pas possible de ne serait-ce que penser, qu'il parlait d'elle. La jeune femme sentit tout de même une pointe de déception. Elle était étrangement triste, au fond, de se dire qu'il avait une petite-amie, ou bien un rencard qui allait déboucher sur une histoire. Il ne serait plus libre, s'il l'était en ce moment-même et quelque part, ça la faisait chier. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle osa le regarder, vraiment. Il était toujours assis là, face à elle, et puis il la regardait aussi. Leurs yeux bleus se confondaient les uns dans les autres, comme s'ils se perdaient totalement dans le bleu étranger de l'autre. La jeune femme sentit un pincement au cœur, ouais en fait, ça la faisait chier qu'il ait rencontré quelqu'un. Parce qu'elle aurait aimé continuer à fantasmer sur lui, même dans l'interdit qu'elle s'était fixé. Il était beau garçon, et elle aimait ce qu'elle ressentait à ses côtés, même si elle ignorait ce que c'était, ou surtout qu'elle ne voulait pas y croire, elle savait que ça allait lui manquer. Elle se pinça la lèvre inférieure, alors que ses doigts se resserrèrent sur sa veste pour l'empoigner, comme si elle se préparait à quitter les lieux pour ne pas être de trop.

HRP : Désolé ce n'est pas terrible comme répondre :/ J'espère que ça ira malgré tout, quel plaisir de te lire à nouveau

Je ne sais pas vraiment ce qui se passe. Je ne sais pas pourquoi je suis là dans ma cuisine, face à Jordan et pourquoi si je me lève de mon fichu tabouret, mes jambes vont me lâcher. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Les papillons dans le ventre, la sensation de jambes en coton, je n'ai pas ressenti ça en présence d'une fille depuis longtemps. Depuis Alice même. La conversation va bon train et j'essaye tant bien que mal de ne pas me liquéfier sur place à chaque fois qu'elle ouvre la bouche ou que je croise son regard mais ce n'est pas chose aisée. Contient toi Jake, contient toi. Je m'efforce de paraître neutre mais même un aveugle se rendrait compte de mon état, je pense. Je lui parle de sa journée et lui demande comment celle ci s'est passé et elle me retourne la question. Et là, c'est le drame. Débile, stupide, imbécile, con. Dans un élan de je ne sais quoi, je lui répond que ma journée s'est bien passé, que j'ai fini plus tôt et à la fin j'ajoute que la deuxième partie de la journée est sans doute la meilleure. Oui, j'ai dis ça pour elle. Oui j'ai dis ça parce que sa seule présence me rend fébrile et que même si ça me perturbe beaucoup, ça me plait aussi énormément de me sentir comme ça. Malheureusement ou heureusement pour moi, la jeune fille ne fait pas le rapprochement. Ouf. Elle me demande si j'ai quelque chose de prévu et je me contente simplement de secouer la tête en guise de réponse. Je la vois regarder partout autour d'elle. Elle est consciencieuse et je sais qu'elle vérifie l'état de propreté de la maison. Elle ajoute ensuite que si j'ai un rendez vous, elle ne veut pas me déranger. Quel idiot je suis. Maintenant elle va croire que je la chasse. Que j'attends quelqu'un. Voir même une fille avec qui je passerai la soirée. Une légère grimace se dessine sur son visage. Je sais qu'elle à essayer d'être discrète mais je l'ai vu. Je suis très observateur et peu de choses m'échappent. Après un moment de flottement nos yeux se recroisent à nouveau et se perdent les uns dans les autres. Je la fixe sans bouger. Mon coeur s'emballe et les papillons de mon estomac ont repris leur course folle et je ne sens plus mes jambes. Elle reste silencieuse et je ne sais pas à quoi elle pense. Ça me frustre. J'essaye d'ouvrir la bouche mais aucun son n'en sort. Putain de merde. Une seconde, une minute, je ne sais pas combien de temps s'écoule exactement avant que je la voit poser sa main sur sa veste, ses doigts se refermant dessus comme si elle s'apprêtait à partir. A ce moment mon sang ne fait qu'un tour et je me lève d'un bon en me tenant tout de même au plan de travail, n'ayant que peu confiance en mes jambes en cet instant « Je.. Je n'ai pas de rendez vous. Je n'ai rien de prévu.. Je n'attends personne.. Vous pouvez rester.. » je dis alors en la regardant dans les yeux. Ma mains s'est posée doucement et inconsciemment sur son poignet pendant que je parlais. Premier contact physique. Premier contact physique qui ne me laisse pas indifférent. Mon corps est parcouru de frissons, mes jambes sont plus molles que jamais et mon cœur se met à battre à tout rompre dans ma poitrine. Malgré tout, j'essaye de garder une certaine contenance et de ne rien laisser paraître. Je ferme les yeux un instant en poussant un long soupire comme pour me remettre les idées en place. Je rouvre mes yeux que je pose à nouveau sur elle « ..Enfin, si vous voulez.. Je ne vous oblige à rien.. » Evidemment que ne l'oblige pas à rester si elle à quelque chose de plus intéressant à faire mais mon cœur à envie de lui crier de rester, de finir l'après midi avec moi. Ma main n'a pas bougé. Elle est toujours autour de son poignet et je crois même que sans m'en rendre compte, je serre un peu plus son poignet. Pour la simple et bonne raison que j'ai envie qu'elle reste ici. Au moins encore un peu.

Jake s'est levé, il se tient au comptoir de la cuisine. Il ne répond pas. Les questions de la jeune américaine restent dans l'air, en suspens, sans réponses. La jeune femme ne sait plus où se foutre. Son cœur bat fort, très fort et ça résonne jusqu'à ses tempes. Pourquoi ne répond t-il pas ? Il ne veut pas en parler ? Est-ce qu'il est gay ? Est-ce qu'il n'assume pas ? Est-ce qu'il ne veut pas lui parler de sa vie privée ? Merde, est-ce qu'elle a été maladroite, indiscrète ? Mais oui, bien sûr que c'est ça, elle a vraiment chié dans la colle. Sa main se pose sur son front, le bout de ses doigts caressent sa peau, alors que sa tête est baissée, par gêne. De ce fait, elle ne constate pas la grimace qui se forme sur le visage de son patron. Pour elle, elle a eu une remarque déplacée, il se sent gêné, il ne veut pas lui faire comprendre qu'elle a merdé parce qu'il est bien élevé. D'ailleurs c'est quelque chose de très anglais, cette galanterie, cette courtoisie, ce respect. Et même si c'était encore compliqué pour elle, elle avait l'air d'adoré ce petit côté british. Mais à l'heure actuelle, non, son cœur s'emballe. Perturbé par le fait que Jake soit là, debout, de l'autre côté du comptoir de cette cuisine, qu'il l'observe, qu'il la regarde et qu'il ne réponde pas. Les secondes passent, et le malaise est présent. Elle en aurait presque chaud, subitement. Elle sent que son visage se réchauffe, que son dos se réchauffe également. Merde, une bouffée de chaleur ? Non, non pas maintenant. Elle ferme les yeux, le visage toujours baissé et essaye de se concentrer sur sa respiration, sans que cela ne s'entende. Et là, subitement, il se lève. Il ne semble pas à l'aise, mais sa voix résonne d'abord doucement, lentement. « Je.. Je n'ai pas de rendez vous. Je n'ai rien de prévu.. Je n'attends personne.. Vous pouvez rester.. » Jordan n'y croit pas. Elle lève la tête vers lui et alors que son regard trouve le sien, quelque chose lui parcourt le corps tout entier. Un frisson. Ce genre de frisson dont on a l'impression qu'il danse, entoure et flirte avec chacun des organes internes de la jeune femme. Son cœur est comme entraîné dans une danse, avec son estomac, ses boyaux. Il n'y a rien qui va. Elle a chaud, tous les poils de son corps se sont hérissés et cela se voit dès ses bras, il peut le voir s'il le veut. Elle a la chaire de poule, la vraie. Et jusqu'à son cou, la jeune femme ressent le frisson. Jake vient de déposer sa main sur la sienne, entourant de ses doigts son fin poignet. C'est la première fois qu'ils se touchent. Ils ne font toujours que de se frôler, mais n'ont jamais eu un contact physique l'un envers l'autre. L'américaine sent ses joues rougir, son cœur s'enflamme encore et elle sent que ses jambes tremblent, même si elles tiennent bon. Jordan fixe la main de Jake sur la sienne, incapable de bouger. Elle est tétanisée, pas par peur de lui, mais peur qu'il retire sa main. Sa main est chaude, douce, et même s'il a de la poigne, il n'est pas intrusif, ni violent, ni oppressant. Cela ne la dérange pas. Elle n'a pas relevé les yeux vers lui, elle fixe toujours sa main. « ..Enfin, si vous voulez.. Je ne vous oblige à rien.. » Jordan a le cœur qui va exploser, mais alors qu'elle ne parvient pas à parler, ni à relever les yeux vers Jake, elle commence à bouger ses doigts. Au départ, elle les fixait, comme si elle voulait les faire bouger sans y parvenir et puis très vite, ses doigts retrouvèrent vie. Comme s'ils avaient été anesthésiés, comme s'ils étaient endormis, peu fiables, timides, tremblants. La jeune femme bougea de seulement quelques millimètres son index et son majeur. Ils caressèrent doucement le poignet de Jake, au dessus de ses doigts. Lentement, leurs doigts s'apprivoisèrent. Glissants lentement vers ceux de l'autre, pour venir les frôler lentement, doucement, comme si tout cela se passait au ralenti. Le cœur de la jeune femme battait aussi fort que possible, tremblante de la tête au pieds, avec une chaire de poule visible qui ne s'enlevait pas, la jeune femme ne parvenait pas à relever les yeux vers Jake. Elle avait trop peur que ça s'arrête, qu'il retire brutalement sa main, qu'il ne veuille pas la regarder, qu'il ne veuille plus qu'elle reste. Si elle ne disait rien, il ne se passait rien. Pourtant, elle avait envie de lui crier que oui, elle voulait bien rester, ou même sortir boire un verre, ou juste se poser sur les marches de sa maison, peu lui importait en vérité, elle se fichait du lieu, de l'heure, c'était pas ce qui lui importait. Après plusieurs minutes, elle sentit que son cœur battait toujours aussi fort et qu'il fallait qu'elle lui réponde. Jordan ne s'était jamais connue aussi timide, aussi peu confiante, aussi destabilisée. Comme une enfant, sa voix trembla et dans un murmure, elle parvient à dire un simple « d'accord » qui pour elle, voulait presque tout dire. Mais elle ne parvint toujours pas à relever les yeux vers lui. Il l'intimidait beaucoup trop pour ça.

HRP :

Sans crier gare, l'atmosphère de la pièce à changer. Une tension palpable peut se faire ressentir. Je me suis levé de mon tabouret en m'assurant de me tenir tout de même au bar pour ne pas que mes jambes me lâchent et je regarde mon interlocutrice un long moment. Un moment trop long. Bien trop long. Mais je suis à court de mots et de paroles J'ai foutu une ambiance de merde tout à l'heure car la pauvre Jordan n'a pas percuté que je parlais d'elle lorsque j'ai dis que la suite de la journée s’annonçait encore meilleure. Ca a foutu un putain de sacré malaise et maintenant je me déteste. Jordan enserre sans main sa veste et son sac prête à partir de peur de me déranger où d'etre de trop pensant que j'ai un rencard. Il me faut alors peu de temps pour me lever et la retenir en prenant malgré moi délicatement son poignet en lui indiquant que je n'ai rien de prévu que je n'attends personne, et que si elle le souhaite, elle peut rester encore un peu ici. Restes, je t'en pris restes. C'est ce que mon cœur à envie de lui crier mais évidemment, ce n'est pas à moi de décider si oui ou non, elle doit rester. Le choix lui appartient. Le temps semble comme figé. Mon geste de poser ma main sur son poignet, je ne sais pas vraiment comment elle le perçoit. Elle ne bouge pas, elle ne dit rien. Je crois l'avoir perdue. Je remarque cependant ses poils qui se hérissent et la chair de poule qui parcours son corps De mon coté, je ne suis pas mieux. Mon coeur s'affole dans ma poitrine et j'ai moi aussi la chair de poule ainsi que d'innombrables frissons qui parcourent mon corps. C'est la première fois que nous avons un contact physique et bordel, je ne pensais pas réagir à ce point là. J'ai chaud, j'ai froid, les papillons dans mon estomac se sont multipliés et si ça continue comme ça, je vais perdre pied, rapidement. Les choses ne vont pas en s'arrangeant lorsque la jolie blonde commence à frôler mes doigts avec les siens. Je la regarde faire et la laisse faire, immobile. Seuls mes doigts bougent pour découvrir les siens et dans un frôlement sacrément agréable. Le temps semble comme figé ou alors ralentit. A cet instant, il n'y a plus rien d'autre qui compte. Même si son comportement parait plutôt positif, elle ne me répond toujours pas sur si elle va rester ou non. Et c'est un supplice, un putain de supplice qui me tord l'estomac. Oh évidemment, je pourrait briser le silence qui s'est installé mais si je réitère ma demande, je vais passer pour le gros relou de service et ça, non merci. Finalement, après encore de longues secondes, Jordan fini par répondre un d'accord timide et je soupire sans discrétion de soulagement, un sourire se dessinant sur mes lèvres malgré moi. Même si elle ne me regarde pas, mon regard azur est toujours posé sur elle « Je vais.. mh.. mettre Juliet devant un dessin animé et on se retrouve sur ma terrasse pour boire quelque chose ? » je soupire un peu car je n'ai absolument pas envie de brisé le contact. J'entrelace rapidement mes doigts avec les siens, caressant son pouce avec le mien. Je reste comme ça quelques seconde avant de rompre le contact. C'est douloureux mais nécessaire, on a tous les deux besoin de respirer un peu et de faire redescendre la tension. Je m'éloigne rapidement et je vais mettre un dessin animé à ma fille en l'allongeant dans le canapé en embrassant tendrement son front. Il me faut peut de temps pour revenir dans la cuisine. Jordan n'a pas vraiment bougé. Je la contemple un instant avant de passer derrière le plan de travail. Je sors deux verres que je remplis de jus de fruit et je sors aussi quelques gâteaux et je dépose le tout sur un plateau que je prend et que j'emmène rapidement sur ma terrasse qui fait face à la mer. Je fais signe à Jordan de venir avec moi. Lorsqu'elle me rejoint, on s'assoit tous les deux sur les marches donnant sur un chemin menant à la plage. Je snes bien que la jolie blonde est intimidé par moi, pourtant, il n'y a pas de quoi. Je suis un mec tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Je l'observe un instant avant de reprendre doucement sa main pour entrelacer à nouveau nos doigts. C'est probablement le geste de trop. Elle va probablement me mettre un stop, me repousser, peut être même me crier dessus mais je m'en fiche. En cet instant tout ce dont j'ai besoin c'est d'être en contact physique avec elle. « Ne soyez pas impressionnée par moi, il n'y a vraiment pas de quoi. Il n'y a pas plus banal que moi » Encore une fois, cette phrase est inutile mais il fallait à tout prix que je brise le silence qui même si il signifie beaucoup en cet instant, commence à devenir pesant.

Lorsque Jordan répondit enfin, dans un souffle faisant valser une fine mèche de cheveux devant ses lèvres ; Jake soupire de soulagement. Jordan sent son regard sur elle, il ne se dérobe pas, il la fixe, l'observe, la contemple. Pourtant elle ne parvient pas à relever les yeux vers lui. Elle préfère fixer leurs doigts qui se touchent, lentement. Comme si ce simple geste était également l'un des plus intenses de sa vie. Elle ne pouvait pas retirer sa main de dessous la sienne, et elle ne voulait pas rompre ce contact physique, léger, mais qui était bel et bien là, et surtout, qui durait. Ce n'était pas une affaire de quelques secondes, non, mais bel et bien une pause de quelques minutes qu'ils venaient de passer là, à se caresser les doigts fragilement. La voix de Jake résonna presque tout de suite après la réponse de l'américaine. Sa voix était à la fois grave et douce, il ne parlait pas fort, comme si cet instant leur appartenait à eux seuls. Il proposa alors de mettre Juliet devant un dessin-animé et d'aller boire quelque chose sur la terrasse de sa maison. Mais Jordan elle, elle était obnubilée par leurs doigts. Il avait levé sa main contre la sienne pour étendre leurs doigts vers le ciel. Se tenant les uns aux autres, ils finirent par se croiser. Ses doigts entouraient la main de Jake, le dos de celle-ci. Il avait la peau douce. Son pouce à lui, caressait le sien et durant le peu de secondes que ça ait pu durer, Jordan semblait perdre son souffle. Et là, subitement, rapidement, comme on retire un sparadrap sur une peau sensible, il était partit. La main de Jordan resta sans bouger, comme ayant perdu sa moitié et puis finalement, elle passa cette même main sur ses lèvres et son visage. Elle essaya de reprendre sa respiration, de reprendre ses esprits, de se réveiller de cet état dans lequel elle était. Mais Jake revenu, et il vint de son côté à elle, dans la cuisine. Il était si prêt, et il n'y avait plus de meuble entre eux. Instinctivement, elle avait envie de se coller à lui, là tout de suite, maintenant et c'était horrible que de devoir se retenir, se dire que non, elle n'en a ni le droit, et ce n'est certainement pas le moment non plus. L'envie est là, elle n'a jamais été aussi forte de toute sa vie. Être à côté de Jake, c'est être à côté de quelque chose auquel on ne peut pas résister, auquel on voudrait se donner corps et âme, c'est aussi perdre ses moyens, se noyer tout en profitant d'un ciel étoilé. C'est en même temps la meilleure chose, mais aussi la pire. Jordan se détestait d'être ainsi, d'être coincée, timide, de ne pas pouvoir le regarder, de ne pas pouvoir aligner trois mots cohérents, de ne pas réussir à être normale. Elle entend le bruit des verres, du jus qui coule dedans et puis des gâteaux que l'on dépose sur une assiette. Jake la frôle presque pour aller en direction des baies vitrées qui donnent sur l'extérieur. Il lui fait signe de venir. Elle lève enfin les yeux vers lui. Putain c'qu'il est beau, dans cette lumière précise, à cette seconde précise. Ses cheveux blonds, son corps tout entier, sa peau, ses bras, son regard et puis ce sourire qu'il a presque constamment sur les lèvres, ça la rendait dingue. Jordan venait enfin de croiser le regard de Jake, un regard doux, un regard qui lui donnait confiance. Elle se décolla enfin de la cuisine pour avancer vers la terrasse. Sur le tout petit trajet qu'elle avait à faire, elle se cria dessus intérieurement, pour se reprendre, pour être normale, pour retrouver ses esprits. Le soleil dehors, il est encore chaud, malgré l'heure qu'il est. Nous sommes en fin d'après-midi, début de soirée, et pourtant il fait encore bon dehors. Jake avance vers un chemin de sable, qui semble donner sur la plage en contrebas. Magnifique. Elle le suit et s'assied à côté de lui. La marche n'étant pas grande, l'épaule de Jordan touche celle de Jake, ainsi que leurs hanches. Mais ça n'est pas pour lui déplaire à la jolie blonde, bien au contraire. Jake a posé le plateau devant eux, sur le sable et là, il vient prendre la main de Jordan. Sans la lui demander, sans attendre un nouveau hasard, il prend les devants. La jeune femme sent son cœur râter un battement et accélérer dans sa poitrine et elle se sent si heureuse d'être assise. Les doigts de Jake glissent entre les siens, entremêlant leurs doigts les uns aux autres. Il reprend la parole, il lui dit de ne pas être impressionnée par lui, il ressent alors ce blocage qu'elle fait, qu'elle subit par rapport à lui. Il a tout senti, elle ne peut donc pas lui cacher ça : ça se voit ? Jordan baissa un instant la tête, ses cheveux tombant devant elle. Sa main libre vint les jeter en arrière, par dessus son crâne. Sa main dans celle de Jake sert la main de son patron entre ses doigts. Comme si par ce geste, elle voulait lui montrer qu'elle aussi... qu'elle aussi elle avait envie et besoin de ce contact physique mais que quelque chose la bloquait et qu'elle ne savait pas ce que c'était. Alors gênée, mal à l'aise, elle se mit à rire, au départ légèrement, et puis finalement elle rigola avec Jake de cette situation. Profitant de ses quelques secondes pour se détendre, elle pu enfin faire une phrase cohérente « je ne me reconnais pas quand je suis avec... vous ». Elle ne pouvait pas le tutoyer, en tous cas, ce n'était pas à elle de le faire. « Je... je perds mes moyens, je ne sais plus parler, je... j'ai l'air d'une débile » rigola t-elle encore. Mais elle ne voulait pas trop en dire de cet état dans lequel elle se trouvait en sa présence, ça faisait peut-être un peu « too much » et il allait avoir peur, ou bien il allait rire d'elle ? Elle n'en savait rien. Ses doigts caressaient la peau de la main de Jake, doucement, elle glissait sur l'extérieur de sa chair, avant de venir caresser l'intérieur de sa main, sans jamais rompre le contact. Il y avait quelque chose en lui, chez lui, qui l'attirait au plus profond d'elle. C'était chimique, c'était plus fort que tout. Cétait animal, comme si son instinct à elle, criait de rester avec lui, d'être avec lui, de partager quelque chose, peu importe, avec lui. Son cœur battait si fort dans sa poitrine, alors que ses doigts étaient si délicats contre ceux de Jake. Il y avait trop de contrastes en si peu de temps, si peu d'espace, c'était perturbateur.