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MessageSujet: seems like old times -- edgar.   seems like old times -- edgar. EmptySam 3 Mar 2018 - 19:34

Un café, deux cafés, peut-être même trois ou plus, Will a perdu le compte de sa consommation, comme il a perdu le compte des heures passées derrière son bureau, l'écran blanc de son ordinateur se reflétant sur son visage fatigué par une nuit sans sommeil. Certes, il ne s'est rien passé de spécial, quelques arrestations près de boites de nuit survoltées de la ville, sur les trottoirs des bars au milieu d'une foule alcoolisée, une pinte de bière à la main et l'air de ne plus vraiment savoir leurs noms ou leurs adresses. A l'arrière de leur bagnole, ils ont pêché un petit dealer de rien du tout qu'ils ont ramené pour l'interroger, voir s'il pouvait balancer quelques noms avant l'arrivée de son avocat, lâcher quelques informations qui leurs seraient bien plus que sa présence dans leur poste de police. Rien, que dalle, même pas un surnom à se mettre sous la dent. En somme, une vraie nuit de merde, et la matinée de merde à remplir des rapports qui suit. Tournant les yeux vers son coéquipier tout aussi fatigué de lui, Will lui fait un signe de menton sans trop savoir ce qu'il signifie mais obtenant en retour, un vague hochement de tête. Marre, voilà ce que ça doit signifier en langage codé d'inspecteurs qui préféreraient se trouver dans leurs lits, devant leur télé, à jardiner, tout et n'importe quoi plutôt que d'être là à frapper avec anxiété sur leur clavier d'ordinateur juste pour justifier leurs faits et gestes de la veille. Au moins, quand la prochaine heure sera terminée, aura-t-il le reste de sa journée pour s'adonner à son activité favorite : ne rien faire de spécial. Will rêve de sa petite maison, rêve de la mer le matin, si peu agitée quand personne n'est là pour la regarder, de son chien qui se mettra à courir comme un dingue sur la plage pour ramener du sable froid dans le salon. Une vie peinarde... C'est pas pour cette raison qu'il est revenu ici ? Qu'il a laissé Londres derrière lui ? Dit adieu aux pubs de la capitale, aux femmes dans leurs petites robes et leurs hauts talons, ignorant le froid pour montrer leurs jambes infinies ? Si c'est le cas, il aurait pu y réfléchir à deux fois. Dans un soupir, il décale sa chaise roulante, attrape son paquet de clope et balance à son co équipier qu'il sort fumer quelques minutes. Dehors, le froid matinal lui pique les joues, semble le réveiller quelque peu. Dieu que ça fait du bien. Un visage familier gravite autour du poste et Will arque un sourcil, le dévisageant quelques minutes, la clope pendue au coin des lèvres. « Oï, Smith ! » il fait rouler la pierre de son briquet, danser la flamme pour embraser la pointe de sa cigarette, tire sa première bouffée et dans un sourire en coin, recrache une longue ligne de fumée. « vous êtes bien matinal, monsieur l'enquêteur. »
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Edgar Smith

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MessageSujet: Re: seems like old times -- edgar.   seems like old times -- edgar. EmptySam 10 Mar 2018 - 2:36

Edgar s’est réveillé avec une gueule de bois si salée que sa tête tambourine encore, même après un café brûlant et une douche glacée. Il sort trop tôt de chez lui, comme d’habitude. À croire que ça lui permettra de boucler son travail plus vite. Le soleil pointe à peine le bout de son nez derrière les nuages chargés de pluie ; les rues sont désertes. Sauf peut-être pour le camion des poubelles qui tourne à l’angle, à faire tranquillement sa ronde dans le quartier. Les transports en commun ? Toujours endormis, Edgar se rend au commissariat à pied. Traînasser en marchant ne le rendra même pas en retard – son chef ne le remarquera pas, de toute façon ; il arrive toujours avant lui. Il part toujours après lui.
Il se grille une cigarette sur la route, recrachant la fumée mêlée à un filet de souffle glacé dans l’aube. Et son enquête principale n’avance pas, parasitée par des petites affaires sans importance. C’est un bosseur, Edgar, qu’on raconte. C’est l’homme qu’il faut lorsqu’on ne sait pas où classer ce dossier-là, même s’il ne rentre pas dans ses attributions. Une quinzaine de minutes plus tard, un dernier trottoir à traverser et le commissariat s’esquisse. Edgar arque un sourcil en remarquant Hogan. De garde pour la nuit, hein ? Les pires moments ; les moins ennuyants, mais les plus épuisants. Edgar s’en tape suffisamment pour le deviner. Ça, et le fait que Hogan n’est plus aussi matinal qu’à l’époque où il était encore sous sa tutelle. Edgar rallume sa clope presque éteinte – presque un mégot, d’ailleurs – dans un grognement. « Encore là, Hogan ? » Qu’il rétorque, un soupçon de moquerie amusée dans le creux de la gorge. Il a des cernes, presque aussi profondes que les siennes. Les nuits sans rêves et sans sommeil font cet effet.Peut-être qu’Edgar ferait mieux de filer se cloîtrer dans son bureau pour le reste de la journée. Mais à la place, il tire une dernière bouffée sur sa cigarette avant d’en sortir une autre qu’il allume déjà, se calant contre un rebord d’une fenêtre, près du cendrier. « La pêche a été bonne, cette nuit ? » Qu’il demande sans se soucier d'échanger quelques banalités. Il n'y en a plus, au bureau. Il n'a plus que les enquêtes dans la bouche et le travail sur la langue.
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