mrs robot || jin

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- mrs robot -
jin weisz & sofia conti
outifits
L’air frais et marin caresse son visage avec rage, par des bourrasques de vent. Ses pas engloutissent le bitume, la distance n’est qu’une donnée abstraite dont son esprit ne prend pas en compte. La musique assourdie les bruits de la ville, pour la plonger dans ce monde de données, de détails, de plans finement élaborés. Chaque chose est analysée, étudiée, décortiqué pour donner le potentiel, la nécessité idéale à ce qu’elle envisage. Chaque coin de rue, la distance des rues, leurs noms est enregistrée, presque numériquement en elle. Elle finit sa course en face de ce vieil entrepôt. Elle fait coulisser la porte rouillée et s’y faufile comme un fantôme. L’endroit désert n’inspire aucune confiance, mais pour elle ce n’est pas si pire, elle a toujours connu pire. L’odeur du bâtiment n’est pas nauséabonde, il est supportable, respirable et c’est bien ainsi. Elle grimpe vers les anciens bureaux, et finit devant la porte des nouveaux locaux habitables. Aussitôt passée le pas de la porte, Sofia, car il faut qu’elle reste dans cette nouvelle identité, qu’elle assimile comme un programme assimile une nouvelle ligne de code, est assaillie par de la musique avec un volume proche de l’insupportable. Elle s’avance dans le vaste espace. Retire son sweat qui finit sur une chaise, alors qu’elle ne se stoppe pas ses pas, qui poursuivent d’avaler la distance. Sa main agrippe un câble d’alimentation et tire dessus. Le brouhaha que l’énergumène sur sa chaise appellera surement musique précède un silence libératoire. – J’espère pour toi que Shun a fini l’insonorisation avant que tu ne propages autant de bruits. Son regard est froid, car Sofia est froide, derrière la lumière, dans l’ombre elle n’est que glace et discipline. Elle se détourne et va prendre place sur le sofa non loin de l’installation de la gamine. – Tu en es où avec ton installation ? Tu seras opérationnelle demain ? Jin ? Sa voix est froide, mais elle s’est un peu radoucie, sa posture n’est plus si menaçante, mais la jeune femme reste tendue.

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Le café brulant réchauffait sa gorge encore enrouée du matin. Il n'avait pas beaucoup dormi de la nuit, elle dormait rarement ces temps-ci. Elle avait des millions de choses en tête. Elle arriva pépère à l'entrepôt. Ce vieux théâtre abandonné où ils avaient aménager les coulisses. Elle passa sa tête après avoir ouvert la porte pour voir si la voix était libre. Il n'y avait personne. Elle rentra en sautillant telle une gazelle et versa le reste de son café dans sa tasse fétiche. Elle l'attrapa pour boire les dernières gorgées. Elle avait du boulot aujourd'hui. Toute l'installation informatique devait être opérative pour demain. Il fallait qu'elle s'active avant de se faire taper sur les doigts et encore l'expression était faible. Elle alluma cette vieille bonne radio et augmenta le son. Elle commença à se déhancher et faire bouger son popotin sur le rythme de la musique qui résonna dans tout le battement avant de s'éteindre d'un coup sec. Elle se tourna brusquement et poussa un petit cri aigu. Sofia était là. Elle n'avait plus qu'à se faire toute petite et à faire "oui oui" de la tête. Ce regard froid, elle le connaissait par cœur. Elle avait tellement de respect pour elle. Elle l'admirait et la craignait en même temps. Elle n'avait plus qu'à investir dans une mini-enceinte et là elle pouvait être sûre qu'il n'y aurait pas de câble d'alimentation à tirer. Elle ne la quitta pas du regard. - Sofia, ma chérie. On reste zen et on respire. Tout sera installé pour demain avant ce soir même. - Tourner sa langue dans sa bouche avant de parler n'était pas son fort et ne le sera sans doute jamais. Elle s'approcha des câbles et manqua de se torcher avec ses talons hauts. Elle se retourna vers la Conti alors assise dans le sofa et un sourire nerveux se dessina sur son visage. - Je maitrise la situation. - Elle ne maitrisait absolument rien..

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Silencieuse comme une panthère elle n’avait rien à envier à l’animal. Elle possède aussi des crocs et des griffes pour déchiqueter sa proie, ce qui ne la rend pas moins menaçante dans la pénombre de ce bâtiment délabré. Autrefois, il avait dû avoir son temps de gloire, mais il est à ce jour ces vestiges d’un passé qui importe personne. Son regard aiguisé est planté sur la silhouette de Jin qui se dandine comme quelqu’un ayant une envie pressante. La gamine est loin d’être la menteuse du siècle, et Sofia n’accorde aucun point à sa tentative, vu la médiocrité de celle-ci. – Tu ne seras donc jamais prête pour demain. Son jugement est sans appel, il clôture toute discussion à ce sujet. Sofia connait Jin, elle joue la fille pas presser et ça les mettra dans une situation incontrôlable. – Et où sont les autres ? Ils n’auraient pas pu t’aider au lieu de te laisser être une empotée ? Elle n’y va jamais avec le dos de la cuillère, froideur et calcul sont ses seuls modes de fonctionnement. Sofia est une machine fait de code et de programme, les émotions n’ont pas leur place dans une machine comme elle. – Très bien. Elle se lève d’un bond et prends les pinces sur le bureau. Sofia voit bien qu’elle ne maîtrise rien, car Jin n’a même pas le contrôle sur sa propre vie. Elle se fait trimballer la gamine, ne prend jamais aucune décision et ne semble même pas vouloir en prendre. Elle exécute comme un programme d’une application idiote sans avenir, sauf celui de se faire rebooter à tout moment pour plus de divertissement pour des esprits au QI d’une huitre, et c’est insultant pour l’espèce des huîtres. Elle se glisse entre les câbles et commence les branchements. – T’as au moins un plan pour qu’on est une connexion stable ? Au moins pour le début de la mission, cela semble suffisant aux yeux de Sofia qui a établie son mode de fonctionnement en débutant par la tâche de repérage. – Mets nous le routeur en route et trouve tout ce que tu peux sur la direction de l’hôtel. Je vais m’occuper de mettre en place proxy et déviateurs. Elle continue à donner ses ordres de dessous le bureau en câblant, débranchant et reconnecter les appareils entre eux.

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Cette remarque piquait comme le dard d'une abeille. Sofia était la reine. Elle savait qu'elle allait s'en prendre plein la poire et cela ne faisait que commencer. Clay et Shun avaient décidé de la laisser se débrouiller seule devant la grande patronne. Les sales vilains, ils allaient payer cher. Elle se leva d'un bond et commença à chipoter aux câbles. Quand Conti prenait les devants, il fallait mieux pour Jin de faire profil bas. Profil bas? Ce n'était pas trop dans ses cordes. Elle revint sur terre et secoua sa petite frimousse en admiration devant son idole qui s'étalait à la tâche. Un plan? Vite, un plan! Si elle lui avait laissé la journée peut-être qu'elle en aurait un ou pas.. Elle ne comprenait pas le fait d'être aussi pressé, mais elle ne comprenait pas non plus les enjeux de la situation. Elle n'était qu'un pion dans le bas de la pyramide dans la hiérarchie de cette bande de criminels, mais elle pouvait faire tout foirer rien qu'en ouvrant la bouche. Elle lui donna un ordre que la gamine exécuta comme un petit soldat. Elle alla mettre le routeur sans faire de bourdes ou du moins une grosse avant d'ouvrir son ordinateur. Pas de connexion. Elle était une femme morte et elle n'exagérait pas dans ses mots. - Sofia.. On a un problème.. - Elle était moins sur d'elle tout d'un coup. Elle sentait la tempête, l'ouragan et les éclairs s'abattre sur elle. Elle afficha un sourire innocent. - Bon écoute.. - Elle referma doucement son ordinateur, recula de quelques centimètres. - J'aime beaucoup ce que tu portes, ça te va à ravir.. Il n'y a pas de connexion internet. - Avoua-t-elle brusquement. Elle recula encore et regarda par terre pour ne pas marcher sur quelque chose qui allait la faire tomber à la renverse. - Hasta la vista, baby! - Cria-t-elle avant de s'enfuir à toute allure vers la sortie. Elle savait qu'elle n'allait pas échapper à sa sentence, mais elle gardait toujours espoir et puis elle aimait faire des sorties de ce genre.

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